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SPECIAL " BAYONNE 2013" |
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BAYONNE : « FAITES VOS JEUX ! »
8 Août : A deux palmes du grands océan, le Casino de Biarritz vous ouvre
ses salles… Le tintamarre électronique des bandits manchots a tristement
remplacé le cliquetis des plaques et jetons multicolores que le croupier
« en nœud paps » plaçait jadis, selon votre stratégie, sur le tapis
vert, tandis que la bille soudain courrait dans le cylindre… « Faites
vos jeux… Rien ne va plus ! » La roulette et le baccara étaient alors
« le jeu des princes », nobles ou autres, et une journée au casino était
tout un spectacle, même si l’on ne jouait pas…
Les temps ont bien changé : Seul face à un écran
lumineux, multicolore, on attend que ces satanées cerises s’alignent, et
dans le cas contraire, on va tenter sa chance… avec les pommes, ou les
melons ! Seul avec ses espoirs, on frôle l’indigestion. Adieu « Le
Municipal » ! Adieu « Le Bellevue »… Rien ne va vraiment plus !
Pourtant, un grand « Faites vos jeux ! » vient de
résonner, en bords d’Adour !
Les « circonstances » de la temporada 2013, font que
Bayonne et son empresa « ont eu le nez creux » à l’heure de monter les
carteles de la saison en Plaza de Lachepaillet… Que l’on en juge :
Samedi 10 Août : Ivan Fandiño, seul face à six toros
de Fuente Ymbro, en une tarde qui peut bouleverser bien des choses
en haut de l’escalafon, d’autant que, télévisée en direct, l’actuacion
du diestro d’Orduña « s’en ira dans tous les salons », et qu’on nous
croit, « pas une figura » ne manquera de la suivre, croisant les doigts
et se disant, intérieurement : « Pourvu qu’il se plante, parce que, dans
le cas contraire… on va avoir des soucis ! »
Après Madrid, Pamplona et Mont de Marsan… Fandiño a
rendez-vous avec l’Histoire ! Peut-être…
En tous cas, c’est une rencontre à ne pas rater ! C’est
samedi ; cela se passe à Bayonne…
Dimanche est un autre pari Bayonnais… : Castaño, Escribano et
Aguilar, devant les Dolores Aguirre. En tout état de cause, « sur le
papier », c’est un carton plein !
Réunir en une même affiche « avant que cela ne se
passe », trois des triomphateurs de la saison, « venus d’en-bas »,
devant une ganaderia « de grande personnalité », qui pouvait
l’imaginer ?
- Certes la corrida « sortira… comme elle sortira ! »
Peut-être « mansa », sûrement « compliquée ». Mais voyez comme ils sont
sortis à Pamplona : Sur six, quatre qui permettent, dont un « superiooo ! »
Donc, les Dolores Aguirre, qui porteront devise noire, en hommage à leur
patronne, trop tôt disparue, sortiront « grands », armés et avec
« opinion favorable » des chiqueros de Lachepaillet… face à un trio qui,
permettez cette petite vulgarité, « les a… bien accrochées ! » :
Javier Castaño, torero sobre et rêche, « toro parmi les
toros ! », qui a su s’entourer d’une cuadrilla devenue vedette : Tito
Sandoval, à cheval ! David Adalid et Fernando Sanchez aux palos ! Revenu
de très loin, et très bas, Castaño s'est gagné tous les respects, des
deux côtés des Pyrénées. Torero de tête et de... braguette!
Manolo Escribano, qui n’était « presque rien » en début
d’année (con todos respetos !), a bondi d’un coup en tête de toutes les
chroniques, en faisant un véritable tabac devant les Miuras de la Feria
de Séville. La France le connaît bien, qui l’a fortement aidé à
« remonter », et Bayonne sera pierre de base de son envol définitif vers
les grandes ferias. Ayant triomphé devant les Dolores de Pamplona,
Escribano va venir à Bayonne, « l’épée entre les dents ! » (et il a de
grandes dents !)…
Et puis, Alberto Aguilar : Haut comme les trois pommes
du bandit manchot de Biarritz, voilà un garçon sur lequel on aurait fait
peu de paris, il y a deux ans… Relancé par Fernandez Meca ; mené et
malmené (beaucoup d’opportunités, mais « a la desesperada ! ») par Simon
Casas, Aguilar est pris en main, en 2011, par « JAC », Jose Antonio
Campuzano, qui sut valoriser les dons naturels et le courage du torero,
tout en lui inculquant des gros compléments de technique… Le résultat ne
se fit pas attendre : Outre la faena devant l’incroyable sixième Escolar
Gil de Dax (ce qui lui vaut juste « doblete » pour la Feria 2013),
Aguilar « secoue » durement Madrid, tout d’abord à la Goyesca du 2 Mai,
puis en trois grosses sorties à la San Isidro, où lui sera d’ailleurs
volée une Puerta Grande. Depuis, Alberto Aguilar est de plus en plus
convainquant, mêlant habilement courage, « vibrato » et belle toreria.
Alors !!! « Faites vos jeux !!! »
Certes la Crise est là, qui menace toujours… Certes
« Pas d’argent, pour jouer au Casino ! »
Mais avouez qu’au moment du « Faites vos jeux ! »,
Bayonne a eu « le duende ! »
Il ne reste plus qu’à souhaiter que… « Ceux qui se
disent Aficionados… l’aient aussi ! »
FERIA DE BAYONNE
Samedi 10 Août - 18h - La corrida “de tous les challenges” :
Six toros de Fuente Ymbro, pour
Ivan Fandiño, « unico espada”
Dimanche 11 août –
18h – La rencontre que tous attendent:
Six toros de Dolores Aguirre,
pour Javier Castaño, Manuel Escribano et Alberto Aguilar.
Sans oublier, le
matin (et à l’heure, s’il vous plaît !*), le concours des non piquées :
Samedi 10 Août – Paseo à 11h* : Erales du Lartet, pour
Jose Cabrera (Almeria), Daniel Soto (Sevilla), David de Miranda (Huelva)
et Juan de Castilla (Colombien).
Dimanche 11 Août – Paseo à 11h* : Erales de Jean-Louis
Darré (triomphateur à Mont de Marsan), pour « El Potro » (Catalan –
Blessé, l’an passé, en ce ruedo), Andres Roca Rey (Péruvien), Louis
Husson (Espoir Aquitain), et Joaquin Galdos (Péruvien, triomphateur à
Mont de Marsan).
* Par respect pour ceux qui sont
arrivés à l’heure et pour les toreros, nous demandons à l’empresa de
commencer le spectacle à 11h précises, comme indiqué, les habituels
retardataires et « sans gêne » devant, enfin, s’adapter à ce que l’on
appelle : « La bonne éducation ! »
Pour « faire vos
jeux ! » :
http://www.bayonne.fr/culture-et-loisirs/corridas/801-tarifs-et-plan.html |
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TOROS
2000 : « LETTRE AUX BAYONNAIS ! »
… et aux autres !
8 Août : Peut on se dire « Aficionado a los toros », d'où que l'on
soit… et ne pas venir à la corrida de samedi, à Bayonne, où Ivan Fandiño
va venir prendre six toros de Fuente Ymbro, seul, prenant un risque
énorme, tant sur le plan physique, mental, et « commercial » ?
Peut on se dire « de la Terre Basque », sans pour cela
en revendiquer nulle politique, et ne pas venir encourager un torero
« de la Terre », surtout si le gars est « en pleine bourre », dans un
combat de vérité et dignité, face « au Système » qui régit actuellement
la plus grande partie de la Fiesta Brava ?
– Le doute demeure…
C’est raison pour laquelle, ici,
en début de semaine, une lettre est partie, argumentant les véritables
enjeux de cette tarde, et mettant les Bayonnais (et les autres !) devant
« la chance qu’ils ont », mais aussi… leurs responsabilités.
Voici donc cette lettre, in extenso, avec tous mes remerciements pour
les présidents et responsables de Clubs et Peñas qui l’ont répercutée
sur tous leurs adhérents…
Vous qui êtes Aficionado « d’Aquitaine » (ou
d’ailleurs), peut-être voudrez-vous participer à ce véritable
« challenge télévisé » du 10 Août à Bayonne, où un torero joue grand
avenir… et une Aficion, de même !
UN
RENDEZ-VOUS POUR L’HISTOIRE
Chers amis
C’est à tous les membres des Peñas et
Clubs taurins Bayonnais, que s’adresse, bien humblement, ce courrier.
Je m’appelle Patrick Beuglot. Certains me connaissent,
d’autres non. Aficionado Bayonnais depuis 1964, j’ai vécu la plupart des
grands évènements de la plaza de Lachepaillet, notamment en compagnie de
Claude Pelletier, qui fut mon grand compère, au temps béni des Radios
locales, sur « Anglet FM », de 1987 jusqu’au jour même de son départ.
Certains me le rappellent aujourd’hui, qui me retrouvent,
quotidiennement sur internet, à Toros2000.com. Depuis bientôt quatorze
ans, en toute aficion et toute indépendance, j’essaie d’apporter ma
petite pierre à la défense de la vraie « tradition Taurine » et à la
promotion de la « Fiesta Brava » … Par la plume et par la photo.
C’est pour toutes ces raisons que, Aficionado Bayonnais
et « citoyen du monde », taurin et autre, je m’adresse à chacun de vous,
aujourd’hui… Claude Pelletier l’aurait fait aussi, avec combien plus de
talent, mais pas plus de passion.
Samedi prochain, 10 Août, en plaza de
Bayonne, un homme, un torero, Ivan Fandiño, va lidier, seul, six toros
d’une ganaderia réputée pour sa caste et le sérieux de sa présentation.
Vous me direz : « Un de ces faux évènements qui parsèment toute
temporada ! » Or, ce n’est aucunement le cas ! Il s’agit là d’un « réel
évènement », dont les conséquences et les retombées peuvent changer le
cours de la saison toute entière… et de celles qui suivent.
En fait, « un triple évènement » :
Tout d’abord : Un torero, écarté du « Système » mis en
place par les principales « figuras », est en train de bouleverser ce
montage, et la corrida de Bayonne pourrait bien constituer « un énorme
coup de pied dans cette fourmilière ».
Ensuite : Ce torero, actuellement « en pleine bourre »,
est un torero Basque, qui vient jouer son avenir et sa vie… dans une
plaza du pays Basque. C'est-à-dire « Chez lui ! »
Et enfin : La corrida est télévisée, sur « Canal+Toros »,
pour tout le monde Aficionado et professionnel, d’Espagne et de France…
Si l’on reprend ces trois éléments,
primordiaux, on peut se rendre à l’évidence suivante : On ne peut pas
manquer une telle corrida… si l’on se dit « Aficionado », et plus encore
« Aficionado Bayonnais ».
Tout d’abord : Pour qui suit l’actualité taurine,
durant toute l’année, ce que réalise Ivan Fandiño en 2013, après une
réelle progression de deux ans, est fondamental : la Faena et la grave
blessure de Madrid ; la faena au Fuente Ymbro de Pamplona ; et l’actuacion
entière, sur les quatre toros, lors de la dernière Madeleine de Mont de
Marsan, le situent en « réel N°1 » de l’escalafon actuel. Et Bayonne
peut être « le coup de poing sur la table », définitif, qui lui
permettra d’installer au sommet de la hiérarchie, un toreo « de vérité »
(avec capote, muleta et espada) et un pundonor torero que bien peu
démontrent, en ce moment.
« Les six de Bayonne, pour Fandiño » constituent donc
un évènement fondamental qui peut changer beaucoup de donnes, dans les
mois qui suivent… Y compris même pousser quelques-uns vers la retirada.
Ensuite : Natif d’Orduña, en Viscaya, Fandiño est un
torero « de caractère », courageux, fier et « de vérité »… Il est à
l’image de tout un peuple, de toute une force, de toute une tradition.
Sa situation et son engagement en font un véritable « révolté », dans le
bon sens du terme, qui défie ceux que l’on dit « grands », avec
simplement « la vérité d’être », face au toro et en dehors du toro…
Bayonne qui a ce sentiment au fond du cœur et des tripes, faillirait
beaucoup si elle ne venait à ses côtés, en un jour et un combat d’une
telle importance.
Enfin : La corrida est télévisée. Vous qui assistez aux
grandes ferias, dans vos clubs et peñas, serez d’accord avec moi : Rien
n’est plus « moche » et triste, qu’une corrida télévisée en direct et
intégral… dans une plaza à moitié remplie. L’œil de la caméra est
« magique »… mais vous savez à quel point il peut être, aussi,
dévastateur. Ce jour, Ivan Fandiño joue une grande partie de sa
carrière, acceptant ce « témoin » et ce « tendido mondial ». Il serait
désolant qu’en cette occasion les gradins de Lachepaillet ne soient pas
remplis. Moche, et triste !
Pour toutes ces raisons, la corrida de
Bayonne est primordiale, et pourrait bien devenir « historique ». Et en
tout état de cause, elle « dépasse » amplement Bayonne et son seul
environnement taurin… Aussi, pour ces trois raisons, Bayonne se doit
d’être à la hauteur de l’évènement.
Très humblement, très respectueusement, mais très
fermement, je fais appel à tous Clubs et Peñas de cette ville, s’ils se
disent « Taurins », pour mobiliser tous leurs responsables, tous leurs
membres, afin que la plaza, « leur plaza », « notre plaza », se
remplisse jusqu’au toit…
Il est primordial que l’image de Lachepaillet, samedi,
soit « de vie », d’éducation », de tradition, de Culture et de véritable
Aficion… parce que c’est cela que la télévision répercutera aux quatre
vents… Aussi, que chaque membre de ces clubs soit invité à en parler
autour de lui, dans le cercle de sa famille, de ses amis, de ses
activités quotidiennes…
La Télévision répercutera fidèlement la réussite ou
l’échec de cet événement ! Elle en dira la vérité, la force et la
générosité de tout un peuple, accompagnant son torero, sans pour autant
lui pardonner le moindre écart… Elle en dira « le panache » du public,
autant que « le pundonor » du torero… Et celui-ci, dont on sait qu’il
sera accueilli d’une façon solennelle, se sentira « des ailes Toreras »,
si de plus, au cours du paseo, mille drapeaux Basques l’accompagnent
vers son destin… Non en une quelconque revendication identitaire ou
politique, mais simplement pour lui dire : « On est de la même terre, et
on marche avec toi ! »
Samedi est une occasion unique de montrer au monde
« qui nous sommes », Aficionados de Bayonne, alors que le diestro, lui,
sans aucun doute, saura montrer « qui il est ! »
Claude Pelletier vous l’aurait écrit,
bien mieux, bien plus fort peut-être, mais non plus vrai, ni plus
passionnément…
La corrida sera… « ce qu’elle sera ! » puisque tout
dépend « del Señor Toro »… Mais Bayonne est à la veille d’un gros
challenge, et d’un grand événement… Le manquer serait une erreur, pour
qui se dit « Aficionado ». Pire, ce serait une faute… et si chacun
d’entre nous n’y était présent, Bayonne ne serait plus « Bayonne ! »
Merci de votre attention… et de vos intentions ! Que la
suerte nous accompagne, tous !
Avec
un abrazo, bien aficionado et amical.
Patrick Beuglot -
www.toros2000.com
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FANDIÑO
A BAYONNE : LE CAUCHEMAR DES « FIGURAS »
Un énorme « challenge », qui peut changer de
nombreuses donnes !
9 Août : Rarement un « Unico espada » aura eu plus d’importance, dans
le mundillo taurin… Quoi qu’ils en disent, et même avec un sourire en
coin, ou un brin du mépris qu’ils ont souvent manifesté à son égard,
« ils » seront tous devant leur télé, demain, 10 Août 2013, sur les
coups de 18h, pour un moment qui pourrait devenir pour eux, un véritable
cauchemar: Ivan Fandiño, seul avec six Fuente Ymbro, à Bayonne !
Feignant grande décontraction « ils » auront éteint
leur portable et envoyé les femmes chez leurs copines. Dans un coin de
leur esprit, tandis qu’ils croiseront les doigts, une poupée de toile,
grossièrement vêtue d’un vestido de luces, sera criblée d’aiguilles de
toutes sortes… Et tous, absolument tous, auront au cœur cette même
prière : « Pourvu qu’il se plante !!! »
Il se plantera peut-être ! Il y a tant de paramètres et de conditions
possibles, jouant contre lui… La corrida peut « mal sortir ! »... Ce
jour-là, « l’épée », si remarquable par ailleurs, peut ne pas être au
rendez-vous... Un des premiers toros peut « pisarle el pie ! »… Et ne
parlons pas du pire !
Mais en tout état de cause : « Quel challenge ! Et quel
geste ! »
Lui qui n’est pas « torero largo » (et encore !), ou
plutôt, « pas torero de dentelle ! », peut arriver à lasser une partie
du public relativement peu entendue… Pourtant, par un toreo « de totale
vérité », que tous arrivent « à percevoir et ressentir », ce torero-là
est en train de menacer, en un seul rendez-vous, le « montage »
commercial mis en place depuis des années : Un cortège de contrats pour
« ceux du haut » (en gros ceux de l’ex G10), avec des toros « potables
et plus », tandis que les portes se ferment pour « ceux du milieu » qui
doivent s’appuyer des tontons et autres durs à cuire… Alors, ne parlons
même pas de « ceux du bas ! »…
Et c’est là que la grande tour d’ivoire taurine en
prend un grand coup : il se trouve que l’un de « ceux du bas », il y a
encore deux ans, a fait une percée tout à fait remarquable… et
remarquée. L’an dernier « il les embêtait déjà, mais… pftt ! »
Or, cette année, ils ne rigolent plus du tout, les
« ceux d’en haut ! »: Valencia, Madrid, Pamplona, Mont de Marsan…
il n’y a donc pas moyen de l’arrêter ! Pis encore : Au lieu de
l’amoindrir et le faire douter, les blessures, graves (comme celles de
Malaga et de Madrid), ont renforcé sa vocation et sa valeur : La
vocation de faire le toreo « de verdad », avec des estocades « de verdad » ;
et la valeur de faire tout cela devant du toro… « de verdad ». De vérité
totale, brute, sans les divers filets que le Système a tressés aux
autres, ceux que l'on dit grands!
Ricardo Gallardo, Mr Fuente Ymbro, souligne qu’il y a
du Cesar Rincon dans de « Basque-là! » Et en y regardant bien, on peut
en effet trouver rapidement de bonnes similitudes, face au toro. (Sauf
qu’il tue mieux que Rincon !). Torero classique, de registre réduit mais
spectaculairement intense, comme Rincon, Fandiño fait ressentir la
vérité de son toreo à tous, ici et ailleurs, à Madrid comme au Pérou...
c'est là sa force! C'est là sa différence!
Demain à Bayonne, le torero d’Orduña plantera les yeux dans ceux des
toros, dans ceux des aficionados, et dans ceux « du Sytème », en
disant : « Aqui estoy yo ! Voilà comment je vois le Toreo, et voilà
comment je suis ! »
Alors… bien planqués derrière leur téléviseur, les
figuras, « ceux d’en-haut ! » rallumeront leur portable, marqueront le
numéro de leur mozo de espada et soupireront : « Oye !!! Mañana, atarse
mas los machos… porque viene este !!! » Un vrai
cauchemar!!!
Demain, en prenant six toros de Fuente Ymbro,
seul à Bayonne, en début du mois d’Août, alors que tous « fonctionnent »
et accumulent les contrats…Ivan Fandiño prend un risque énorme…
... Et « ceux d’en-haut », aussi !!!
Esto es la Fiesta Brava ! La
fête des braves!
Pour vous
convaincre… revivez le « 2013 » de Fandiño, par l’image !
Faena et blessure – Madrid – Toro de Parladé – 22 Mai:
http://www.youtube.com/embed/5f5U2Pkkv4c
Faena au toro de Fuente Ymbro,
à Pamplona – 13 Juillet:
http://www.youtube.com/embed/Hu8gS0MpSus
Faena au premier toro de Fuente Ymbro, à Mont de
Marsan – 17 Juillet:
http://www.youtube.com/embed/nq1Q291Pgs0 |
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BAYONNE : « HEUREUX ANNIVERSAIRE… ET AUX
PROCHAINS ! »
Abel Moreno « illumine » Lachepaillet.
10 Août : Tandis qu’une « foule » de 200, (selon les organisateurs - et
donc 30, selon la police !) anti-taurins, locaux et « de circonstance »,
faisait quelque menu tapage du côté de la Mairie - On rappelle qu’il
s’agissait là d’une mobilisation « nationale », rien moins que sept
organisations appelant « à la manif » (Tous ensemble, tous ensemble !
Help ! Help ! ») - le peuple du toro, tranquillement, entre amis ou en
famille, venait fêter les 120 ans de la plaza de Bayonne, et les 160 de
son Histoire taurine. De fait, un anniversaire « avec classe », dans la
bonne humeur, une grande convivialité, et parfois même une belle émotion
commune.
A vrai dire, le programme pouvait paraître « léger »,
mais il n’en fut rien, tant la tarde fut « illuminée » par la présence
d’Abel Moreno, formidable compositeur et chef d’orchestre, auquel on
doit la plupart des pasodobles toreros qui illustrent les plus grandes
faenas, dans les ruedos du monde entier. Accompagné de son plus fidèle
ami, Pierre Meyzenc, lequel a révélé à la France taurine ce compositeur
inégalable, Abel Moreno a séduit Bayonne par sa simplicité, sa
spontanéité, en un mot, sa grande classe. Tour à tour applaudissant le
soliste trompette ou les chœurs; menant à la fois l’Harmonie Bayonnaise
et le public en un magnifique ensemble, ce grand monsieur a probablement
valu aux plus anciens, un des moments d’émotion de la temporada, déjà,
en menant le « Lloran los clarines », interprété par l’orchestre et le
chœur des chanteurs « d’ici », dont on peut imaginer la profondeur. On
rappelle que ce terrible morceau lui fut inspiré par la douleur, au
soir de la mort tragique de Paquirri, à Pozoblanco. Hier, à l’écoute,
très émouvante, de cette marche funèbre, beaucoup d’entre nous aurons
revu les yeux turquoise et le sourire enjoleur de Francisco Rivera Perez
« Paquirri », tant de fois triomphateur en cette plaza… Un formidable
moment, salué, debout, par le public tout entier…
La musique taurine fut vedette, certes, mais on ne
pourra oublier d’autres moments, dont les enfants furent vedettes,
qu’ils manient de bâton de danse traditionnelle ou les capes et muletas
toreras. Richard Milian fait un superbe boulot, avec son école, et il
est dommage qu’il n’ait pu être présent pour saluer l’ovation que
méritent ses efforts auprès de ces « bouts d’choux Toreros ». Ils savent
déjà tout faire… sauf sourire, durant la vuelta al ruedo ! Etonnant et
un peu triste… quand on pense à Milian, rayonnant, après s’être envoyé
un de ces Miuras « dont on ne revient pas, en principe ! » Le prof a
encore à apprendre aux élèves, et c’est très bien ainsi ! Et vous, les
enfants : « On vous applaudit, heureux de votre succès.. Alors, souriez
à ceux qui vous sourient !!! » En tout cas… un « blé qui lève ! » et
qui promet !
Joli moment ! Tarde de belle convivialité, close d’un
« Salut Bayoune » qui fera date… 120 années d’histoire taurine, plus
celles qui viennent…
Malgré les quelques « amargaos de la vida » qui feraient mieux de
s’occuper des chiens et chats que l’on abandonne, sur le chemin de
vacances (et je fais ici le pari qu’il n’est pas un aficionado a los
toros, capable d’une telle infamie !), la tauromachie a bel avenir à
Bayonne, et pour de longues années encore.
Nous, les vieux croutons, grincheux de nature, râleurs
invétérés mais Aficionados de cœur autant que de raison, « de tripes »
autant que de culture, voyons arriver, avec grand plaisir, « des
jeunes » qui prennent des initiatives, et veulent mieux faire vivre la
Fiesta Brava, en leur ville…
Ils sont quatre garçons et deux filles ! Pardon : Deux
filles et quatre garçons !
Elles ont pour prénoms Céline et Fanny. Loin d’être de
ces « minettes à toreros » que nous connaissons tous, elles savent de
quoi elle parlent et ont mis en place un travail « de com », dont le
quartier général se situe au Trinquet Moderne, haut lieu de
« l’identité » Bayonnaise. Avec l’appui de professionnels, les deux
jeunes femmes se proposent « d’animer » les avant et après corridas,
bien entendu par de traditionnelles tertulias, mais également par des
« moments Toreros et Aficionados » originaux, comme cette rencontre
prévue avec Alberto Aguilar, après la non piquée de Dimanche, chacun
pouvant côtoyer le jeune torero, et « tâter » de la cape ou la muleta…
De moments que l’on souhaite couronnés de succès, et surtout… qui en
appellent d’autres, car on sait ici que, pour remplir Bayonne, il faut y
faire vivre le toro « toute l’année », et non du 4 Aôut au 4 Septembre…
Alors… Bravo les filles ! Mais c’est cet hiver qu’on vous attend !
Aficion e… imaginacion !
Ils ont pour prénoms Bertrand, Olivier, Arthur et
Guillaume. Avec la Peña Zezenak, qu’ils ont créée en 2012, ils se
proposent de prendre sous leurs jeunes ailes, ceux qui veulent apprendre
la Tauromachie « de l’intérieur ». La demande est grandissante et les
jeunes se mettent en quatre pour accompagner leurs invités « aux quatre
coins de la Fiesta Brava », du corral au gradins, du sorteo au tendido,
du paseo au descabello… Une démarche des plus intéressantes, pour ceux
qui « veulent savoir ! »
« Chapeau les jeunes ! »
Bienvenido en « su » plaza, Don Abel Moreno !
Feliz cumpleaños Lachepaillet et… à dans 120 ans ! »
(Bueno ! es un decir !)
BAYONNE "DE JEUNE
AFICION" :
Voir ici l’action et le programme de Céline et Fanny –
Dans el Tico.org :
http://www.corridafrance.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=839:bayonne-une-histoire-de-femmes-20050813&catid=19&Itemid=238
Voir ici, l’action et les coordonnées de « Zezenak » -
Dans el Tico.org :
http://www.corridafrance.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=823:bayonne-quand-la-jeunesse-s-en-mele-19020813&catid=19&Itemid=238 |
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COMMUNIQUE:
« PRIX AU MEILLEUR PUYAZO »
Les cinq Clubs Taurins Bayonnais (« Cercle Taurin
Bayonnais », « Peña Taurine Côte Basque », « Club Taurin Betisoak, « Peña
Taurine Bayonnaise » et « Peña Campera ») ont décidé d’attribuer un
Prix au Picador qui réalisera le meilleur tercio des piques pour chacune
des Corridas du 10 et 11 Août.
Primordial, ce premier tercio de la corrida doit
notamment permettre au public et à l’éleveur de juger la valeur du Toro.
En conséquence:
- Le nom du picador sera
annoncé avant la sortie de chaque Toro.
- La décision de ce jury
sera annoncée dès la fin de la course et si le prix est attribué, il
sera remis en piste sous la forme d'une enveloppe de 400 Euros. |
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BAYONNE: « SANS RANCUNE, MAIS.. !!! »
Ivan Fandiño,
impecable, malgré « le petardo ganadero »
de Fuente Ymbro.
Grande entrée à Bayonne, « malgré » la
télévision.
11 Août : Lorsqu’il donna vuelta, deux oreilles en mains, à la mort du
cinquième, Ivan Fandiño alla au burladero où Ricardo Gallardo se faisait
de plus en plus discret, puis « petit », au fur et à mesure que sortait
sa corrida. Ostensiblement, le diestro alla lui donner un gros abrazo,
prononçant un probable « Allez ! Sans rancune ! », que le ganadero,
malheureux, acceptera avec un petit sourire contrit…
Pure spéculation, bien entendu, cet abrazo « de
libération » scellant encore plus l’amitié et le respect que se portent
les deux hommes… professionnellement parlant. Pourtant, en son for
intérieur, le torero aura grand motif à en vouloir… à la terre entière !
Mais surtout au ganadero ! En effet, alors qu’il était à deux doigts de
donner un énorme coup de massue aux autres figuras de l’Escalafon… Alors
que, « malgré » la télévision, la plaza de Bayonne, impeccable de
présentation et d’ambiance, était joliment garnie… Alors qu’il faisait
beau et qu’il n’y avait aucun vent… voilà que le principal ingrédient de
son possible succès le trahissait : Les six toros de Fuente Ymbro sont
très mal sortis, chacun « plus pire » que l’autre, affichant
surprenantes lacunes « en tout » : Pas de race ! Pas de caste ! Pas de
bravoure ! Pas de forces ! En un mot : Un énorme « petardo ganadero »,
très surprenant, qui coûte au torero un triomphe probable, quand on voit
« le sitio » avec lequel il a du « supporter » et « porter » ces six
carnes !
Soyons clairs : La corrida avait été scrupuleusement et
soigneusement choisie. En aucun cas le ganadero n’avait le moindre
intérêt à envoyer « des seconds couteaux »…
Oui mais voilà !!! « Incertitude permanente » de la
Tauromachie : Impeccablement présentée, la corrida est mal sortie, et le
torero, au lieu « d’attaquer », comme il en a le formidable talent, a du
« mesurer », « gérer », « soutenir » les tristes charges des mansos, et
« tapar », cacher leurs moindres défauts !
Ayyyy !!! On imagine « la rage intérieure » et la
déception d’un torero qui, pourtant, « ne se fatigua jamais », malgré
l’adversité et le mauvais sort. A plusieurs reprises même, il réussit à
transmettre ce sentiment de profondeur, lors de trop rares « troisième
muletazo », parfaitement tirés, longs et remarquables de vérité, le
public répondant avec ferveur à un authentique exploit « d’être bien…
avec six carnes ».
Au bout du compte cependant, le « Sans rancune ! »
devra s’accompagner d’un « mais ! » Et si le torero, par amitié et
respect pour les triomphes communs, ne veut tenir aucune rigueur au
ganadero… « nous, si ! », car vraiment : Hier à Bayonne, les Fuente
Ymbro ont fait une belle « putada » à un grand torero !!!
« Mala suerte, pues ! Mala pata ! ». Dans une chronique
précédente, j’indiquais que le torero « pouvait » se planter… une des
raisons étant « que la corrida sorte mal ! ». On ne pouvait mieux dire,
malheureusement ! A la différence près que « Fandiño ne s’est pas
planté ! » Et il convient de saluer le public qui, en sa majorité, a
compris ce triste contexte, soutenu les efforts du torero, et salué avec
grandeur, une sortie a hombros qui ne s’imposait pas forcément…vu les
circonstances !
Samedi 10 Août – BAYONNE – 1ère corrida de la
Feria d’Août – ¾ de plaza, en corrida télévisée en direct par Canal+Toros
– Grand beau/pas de vent: Au final du paseo, le diestro salua grande
ovation, et reçut l’hommage d’un « Auresku » (salut d’honneur, par un
danseur Basque) tandis que Jean Grenet, Maire de Bayonne, lui remettait
un makila d’honneur. Dans les gradins, de nombreux jeunes Aficionados
d’Espagne et Euskadi, auxquels le diestro brinda le quatrième toro.
Sept toros de Fuente Ymbro (le sobrero étant sorti en
quatrième, le titulaire remplaçant le jabonero deuxième, sorti « descordinado »),
impeccablement présentés, mais affichant tous un terrible manque « de
tout » : Pas de race ! Pas de forces ! Toros à la défensive, cherchant
les planches, grattant tous le sol (escarbando), ne se livrant jamais,
tant étaient limitées leurs forces et leur classe.
Le public, qui applaudit avec espoir l’arrastre d’un
premier déjà décevant, se mit peu à peu en colère, sifflant de plus en
plus les arrastres suivants, pour éclater grande bronca au ganadero,
devant l’insigne faiblesse du pourtant magnifique castaño sixième. Dans
le callejon, Ricardo Gallardo, ganadero coutumier de grande exubérance,
dut se cantonner une discrétion peinée. Gros fracaso ganadero de Fuente
Ymbro, ce jour à Bayonne. D’autres jours meilleurs viendront, on le
souhaite !
Désirant valoriser le premier tiers, « dans la façon »
de faire la suerte, les clubs et Peñas de la ville ont jugé bon de
distinguer Juan Jose Esquibel, pour sa façon « de ne pas piquer » le
sixième. Peut-être un trophée « desierto » eut il été plus logique? -
C’est probablement ce que dictent les sifflets qui accueillirent ce
verdict.
Ivan Fandiño (de bleu azur et or) :
Ovation ; Une oreille ; Silence ; Ovation ; Deux oreilles ; et salut
final, avant sortie a hombros, chaleureusement applaudie – toute la
tarde en attente de ce toro de noble et rude agressivité, tel qu’en a
sorti Ricardo Gallardo, en de nombreuses reprises, pour ce torero
« d’attaque ». Là, hélas, Fandiño ne put pratiquement jamais attaquer.
Cependant, on vit a de nombreuses reprises (et le public le nota,
immédiatement, avec espoir et ferveur) « le sitio » qui est celui du
torero, actuellement: Loin de se décourager, au fil des difficultés, le
diestro d’Orduña se comporta en authentique « figura », partageant avec
tous les efforts qui étaient siens, avec d’autant plus de mérite, de la
part d’un torero « classique », au répertoire relativement austère et
réduit. C’est la raison probable pour laquelle ce public « explosa » une
pétition de deux oreilles au cinquième, que la présidence eut le bon
goût d’accepter, en la circonstance, malgré le tollé de quelques
« ayatollahs ».
A noter que cette fois, et malgré de grosses entrées a
matar, l’épée n’a pas fonctionné au mieux : Sa conclusion au premier,
piquée et descabellée, lui coûta probablement une oreille déjà bien
gagnée. Et si elles furent entières et bien basculées, les épées au 2,
3, 4 mirent du temps à faire effet, celle au 5ème, magnifique
d’exécution, tombant un peu de côté, mais roulant le toro sin puntilla.
Au capote, deux grand quites (3 et 5èmes), une larga à
genoux (4èmes) ; de fameux remates de capote (1er). A la
muleta, des débuts de faenas « classiques », notamment en statuaires,
avec firmas ou passes de desprecio de grand empaque. Puis, dans « le
fondamental », selon les possibilités offertes, des séries sur deux
mains, certains muletazos, plus profonds, faisant immédiatement réagir
le tendido. Hélas, peu de continuité et « d’unité » possibles, le torero
devant user des classique manoletinas et bernaldinas (sans épée, au 5ème),
pour relever des sauces bien peu piquantes, malgré la bonne cuisine du
Basque.
« Los toros, como los melones,
son ! Hay que abrirlos, para saber si !!! »
Hier, les six melons de Fuente Ymbro étaient
très jolis, mais hélas… tous pourris! »
Ils y étaient :
Le résumé-video de la corrida –
via Canal+Toros :
http://canalplus.es/play/video.html?xref=20130810plucantor_1.Ves
La chronique et les photos de Philippe Latour –
dans Eltico.org :
http://www.corridafrance.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=868:encerrona-de-fandino-le-chemin-est-encore-long-0110813&catid=19&Itemid=238
La reseña de la corrida – dans
« el Mundo » - par André Viard (?) :
http://www.elmundo.es/elmundo/2013/08/10/toros/1376165877.html
Les déclarations de Fandiño,
pendant la corrida – Via Mundotoro:
http://www.mundotoro.com/noticia/me-da-pena-por-ricardo-esto-es-un-tandem-y-tenemos-que-triunfar-los-dos/102316
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BAYONNE : « LA JOURNEE… DES SEPT
DOULEURS ! »
Manuel Escribano coupe deux oreilles, et Alberto
Aguilar une.
12 Août : Il y a des corridas « pour le torero ! », non parce qu’elles
ont été « faciles », mais parce qu’elles ont permis de s’exprimer (et
tant le trapio que les cornes n’y ont ici rien à faire). Et il y a des
corridas « pour le public », où le tendido « vibre » ou se passionne,
tandis qu’en-bas, on maudit « le toro cabron » ou « hijo de la gran
p.. ».
Qu’on en parle à Javier Castaño, particulièrement mal
servi, mais par ailleurs en un tel état « de doute » qu’il va bientôt
falloir « y réfléchir » avant que n’arrivent des choses bien plus graves
qu’une bronca.
Qu’on en parle à Manuel Escribano, qui échappe de
justesse à une grave blessure, devant « le moins cabron » de la tarde,
et coupe deux oreilles, plus pour « l’émotion » de la cogida et un coup
d’épée « atracandose de toro », que pour la beauté et la justesse de sa
faena…
Et qu’on en parle enfin à ce petit géant qu’est Alberto
Aguilar, qui s’envoya deux tontons plus hauts que lui, mansos violents,
que l’on préfère applaudir du haut de la file neuf du tendido soleil…
La corrida d’hier est une mansada, plus « pour le public » que pour les
toreros, ces derniers oubliant parfois les fondamentaux, cherchant « à
toréer » le carcan, par derechazos ou naturelles informes, au lieu de
lui mettre « une grosse rouste » par le bas, en authentique « lidiador »,
et le tuer joliment, en vrai « matador de toros ».
Qu’on me dise pourquoi Javier Castaño, déjà en panique
devant le quatrième, avec le capote, s’en alla essayer de vouloir donner
des passes à « un manso muy manso » qui courait en tous sens, au point
qu’il n’y avait aucun lieu où se cacher, dans le ruedo. Bien évidemment,
il se fit menacer, en ses molles tentatives de droitières « de
l’extrémité du bout de sa muleta », et tua en panique, le carcan le
menaçant durement, au long des barrières. Hélas pour tous - le torero,
le public, et ceux de la télévision, seuls à pouvoir éluder ce triste
spectacle – cela se termina par un véritable massacre au descabello, le
sang inondant la tête entière d’un toro qui, malgré tout ces défauts, ne
méritait pas cela… La bronca fut, malheureusement, bien méritée.
Il est sorti six toros de Dolores Aguirre ! Six
« douleurs ! »
A cela, le mauvais sort y ajouta une septième : Celle
de la malchance qui s’abattit sur notre collègue, revistero et
photographe, Paul Hermé. Alors qu'il se jetait au callejon, durement
poursuivi, le banderillero de Castaño, Marco Galan « laissa traîner la
jambe », bien malencontreusement, celle-ci venant faucher l'appareil
photo du collègue, « l’explosant » littéralement, sans option de rachat
ni réparation !!! De profundis pour le Nikon, et perte sèche pour le
compagnon!! Le torero, qui avait échappé de justesse à un mauvais coup,
vint prendre des nouvelles du blessé, désolé d’une faute… qu’il n’avait
nullement commise. Ce que s’empressa de lui confirmer le bon Paul, vite
consolé par les voisins… « Une chance sur mille pour que cela arrive !
C’est arrivé !! La mala suerte ! Le destin « contraire ! » Pobre
Pablo !!
Ce fut… « la septième douleur ! »
Certes on nous dira : « Le cinquième ! »
Effectivement, ce « Cigarrero » s’en alla trois fois au
cheval, de loin, poussant mais sans y manifester réelle bravoure.
Effectivement il eut « de la fijeza » et même certaine noblesse…
Effectivement, il eut de la continuité à la muleta, même si, après deux
séries, main peut-être trop basse, il menaça de « rajarse ». Remontant
alors sa main, et « allégeant » son trasteo, Escribano l’aida à se
refaire une santé, peut-être au dépens de sa domination, le toro le
crochetant méchamment à la sortie d’une manoletina. La cogida fut
impressionnante, la corne passant entre les cuisses du torero qui,
roulant au sol, fut à nouveau chargé, heureusement sans autre
conséquence qu’un majuscule « susto »…
Désolé ! Mais le reste de la corrida est… une mansada !
Certes bien présentée.. mais mansada quand même !
Et ce n’est pas Alberto Aguilar qui contredira ce
triste verdict, lui que essuya les durs crochets du gauche de son
premier, et s’en alla se colleter avec un sixième qui l’avait entrainé
aux barrières, son terrain de haute prédilection… Cependant, avec
habileté et courage malin, le petit Madrilène tira par deux fois son
épingle du jeu, ne perdant la puerta grande réservée à Escribano, que
pour trois pinchazos inévitables…
Hier à Bayonne sont sortis six Dolores Aguirre. Six douleurs ! Hélas
pour l’ami Paul, il y en eu… une septième !
O sea : La journée... des sept douleurs !
Dimanche 11 Août – BAYONNE – 2ème de la Feria
d’Août – 2/3 de plaza, en corrida télévisée en direct par Canal+Toros –
Grand beau/pas de vent: six toros de Dolores Aguirre, très présentés et
durement armés, dont le comportement fut, en général, décevant quoique
spectaculaire. Toros mansos, plus violents qu’encastés, sans fijeza,
sans bravoure, allant du très faible premier au « manso total »
quatrième ; puis du manso « mobile » troisième, manifestant sentido à
gauche, au manso « noblon » sixième, aquerenciado en tablas. Le deuxième
ne pensa qu’à s'échapper des leurres, tête dans les nuées, le lot entier
laissant la vedette au cinquième, du nom de « Cigarrero », qui sauva un
peu l’ensemble en venant trois fois au piquero, et chargeant en continu,
avec passage à vide à mi faena. Corrida « spectaculaire », plus pour le
public que le torero.
Javier Castaño (de gris perle et or, soutaché de
noir) : Silence ; et Bronca après un avis – a connu une noire
journée, qui malheureusement confirme un état actuel fait de beaucoup de
doute et d’un manque de recours alarmant. On ajoutera que sa cuadrilla
ne l’aide guère, peut-être plus préoccupée à son propre succès que par
le service et l’aide à son maestro.
Malheureusement, le sort s’y met aussi, qui réserva au
Salmantino les deux toros qui ne pouvaient aucunement le remettre en
selle : Un premier, faible à l’extrême, qu’il tenta de tenir debout,
muleta à mi hauteur, avant d’en finir, mal, avec épée et descabello. Et
un second, manso galopeur quatrième, sans fixité aucune, que l’on
pouvait croire affublé de quelque défaut de vue. Toro qui mit le torero
en danger, en une réception de capote « pleine de doute », la présidence
ne l'aidant nullement en tardant longuement à sonner les piques
(qu’attendait elle donc ?)… Et toro qui continua en grande mansedumbre,
chargeant en durs arreones, sans cap, sur un essai de trasteo condamné
d’avance, le torero essayant de tirer des droitières, sur l’incertain
voyage du morlaco.
Et… ce qui devait arriver : pinchazo feo, metisaca vilain,
trois-quarts atravesados, totalement inefficaces. Tête en haut, le toro
refusera le descabello devant un Castaño « entêté », sans recours,
multipliant les sanglantes tentatives, terminant à la douzième, hagard
et durement sifflé. Il va falloir « réfléchir ! » (ne pas oublier que le
désastre était télévisé).
Manuel Escribano (d’aubergine et or) : Ovation après
avis ; et Deux oreilles avec sortie a hombros finale – a manifesté,
d’entrée, grosse volonté et grandes facultés physiques. Et comme le
blond frisé est sympa, le succès monte vite. Normal et mérité !
Le Sévillan partit par deux fois recevoir ses
adversaires « a portagayola », très vaillant, avec « la vista » et « les
cannes ». Facultés qu’il manifesta en gagnant du terrain, par la suite,
avec le capote ; puis en banderillant, varié, « le par du calafia » (« violin »,
au quiebro) au cinquième étant cependant « plus large » et éloigné de la
barrière que par le passé. A la muleta, une vraie facilité à donner des
muletazos liés, efficaces, même s’il ne put retenir son premier, grand
amateur de sorties, « tête en haut ». Par contre, débutant sa faena au
cinquième par cambio dans le dos, (qui semble tellement « facile » que
l'on applaudit presque plus), Escribano baissa beaucoup la main,
d’entrée, croyant en une noble race que le toro n’avait peut-être pas.
La faena baissa d’un coup, qu’il sut « remonter » en aidant un peu plus
le « Cigarrero ». A ce jeu, la domination fut plus aléatoire, le toro
surprenant l’homme dans une manoletina, lui infligeant une très dure
voltereta, dont il sortit miraculeusement indemne. Reprenant les trastos
« sans se regarder », Escribano partit pour un gros coup d’épée, tendido
mais « atracandose de toro », qui roula l’animal et provoqua grande
pétition. Deux oreilles, certes généreuses mais traduisant la
reconnaissance d’un public envers un torero lui-même « très généreux »,
dans les trois tiers.
Alberto Aguilar (de vert émeraude et or) : Une
oreille ; et Ovation après un avis – a manqué de peu la sortie a
hombros. De trois pinchazos, exactement ! A plusieurs reprises on aura
vu le petit Madrilène, devant des toros « plus hauts que lui », en
particulier le magnifique sixième. Et à plusieurs reprises on aura salué
le courage et l’habileté du garçon, face à deux mansos, violent le
troisième, très court et dangereux à gauche ; et plus « noblon » le
sixième, qui finit par l’attirer en son terrain des barrières. Par deux
fois, le torero parut « plier », subir, rompre, mais par deux fois, « la
race » le fit remonter le courant, lui permettant d’imposer, à celui-là
une grosse série droitière, définitive, se permettant même un
trincherazo sur le piton méchant ; et à celui-ci des muletazos bien
balancés, profitant des retours de manso vers l’intérieur. A chaque fois
un final de faena « vibrant », hélas différemment clos avec l’acier :
Une entière, habilement portée, au troisième ; et une lame basse au
dernier, après trois pinchazos. Ayyyy !
A noter :
Le prix au meilleur piquero, dans sa façon de « faire
la suerte », a été justement attribué à Juan Manuel Elena Lobato, qui
reçut par trois fois la charge du cinquième. Son chef, Manuel Escribano,
le fit saluer, au cours de sa vuelta.
David Adalid et Fernando Sanchez saluèrent une courte
ovation, après trois paires, inégales, au toro d’ouverture.
Très dangereusement poursuivi par le quatrième, Marco
Galan sauta au callejon, se recevant mal et arrachant au
passage l’appareil photo de Paul Hermé. Le torero est indemne, mais
l’appareil, « en mille morceaux ».
Ils y étaient :
Le résumé-video de la corrida –
via Canal+Toros :
http://canalplus.es/play/video.html?xref=20130811plucantor_1.Ves
La chronique et les photos de Philippe Latour –
dans Eltico.org :
http://www.corridafrance.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=873:bayonne-tarde-esbribano-s-impose-aguilar-s-expose-castano-implose-22110813&catid=19&Itemid=238
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BAYONNE : « C’EST PAS
CA, GAGO ! »
Oreilles pour Robleño et Flores.
1er Septembre : Lorsque l’on dit « Cebada Gago ! » ou
simplement « Cebada ! », on suppose immédiatement : « transmission ! »,
caste spéciale, émotion ! Et bien que les Cebadita n’aient jamais été
des aurochs, et qu’ils aient connu, il y a quelque temps, de gros
problèmes de forces, on attend et l’on espère « du trapio » et de la
solidité.
Hélas, mettre des cornes « astifinas » sur des toros
terciados, ou « carrément petits » comme le troisième d'hier, cela reste
des toros « terciados » et même « carrément petits ».
Hier à Bayonne, devant un public très froid, qui s’est
chauffé « à l’envers », la corrida de Cebada, très inégale de trapio
mais très astifina, n’a donné que peu « de la transmission des Cebaditas ».
Seul le quatrième, très intéressant, quoique pas suffisamment complet
pour la vuelta réclamée par quelques brameurs, aura fait penser aux
Cebaditas de transmission, nobles sans innocence et « con motor ». Pour
le reste… un gros manque de vibrato général ; des charges comptées,
pour les deux premiers ; et une soseria permettant des centaines de
muletazos Mexicains, ne faisant monter personne au moindre rideau…
Cela étant dit, les toreros « estuvieron », ont été
là : Fernando Robleño avec sérieux et toreria, mais sans la profondeur
qu’on lui voudrait fêter. David Mora, superbe au capote, mais sans
engagement à la muleta, son épée, heureusement, le libérant d’une bronca
bien plus forte que lui promettait un public « amargao de tout ! ».
A ce sujet, les trois crétins qui se substituèrent à la
musique, au prétexte que la présidence refusait de la donner, n’ont rien
à faire en une plaza de toros. « Aqui se muere de verdad » et, musique
ou non, on respecte le combat et chacun de ses acteurs, hommes et toros.
Pour musique, voir l’Alcazar ! Avec en plus « Wisky et p’tites
pépées ! »
Touchant les deux toros de bonne mobilité, Sergio
Flores s’est beaucoup prodigué, tirant chaque fois quelque long muletazo,
mais manquant de cette « flamme » qui fait bondir cœurs et boyaux. Un
bon coup d’épée lui fit couper au dernier « una orejita » à un toro qui
en offrait deux. D’ailleurs, certains la demandèrent à grands cris.
N’aurait plus manqué que çà !
La présidence a hésité pour la vuelta au quatrième, et
maintenu sa décision, au sixième. Les deux fois avec raison ! Voyons si
l’on peut ramener, dans les gradins, le sérieux auquel on prétend, dans
le ruedo… Aujourd’hui arrivent les figures, et là… on peut tout
craindre !
Les Joselito « transmettront ils » ce que les Cebada
n’ont pas fait ?
– Espérons le, parce que vraiment… « C’est pas ça, Gago ! »
Samedi 31 Aout – BAYONNE – 1ère corrida de la
Feria de l’Atlantique – Plus de ½ plaza – Beau temps, agréable, avec
quelques rafales de vent : En fin de paseo fut remis le « Prix
Claude Popelin » au meilleur lidiador de la saison 2012.
Toros de Cebada Gago, bien faits mais très inégaux de
présence, les deux derniers paraissant les mieux charpentés, le
troisième, astifino comme le lot en son entier, n’ayant jamais du sortir
en plaza « de primera ». Corrida en sa majorité « terciada, pero
tapandose por la cara », de peu de présence, mais gommant cette carence
par des cornes très fines et solides. La corrida s’est bougée, mais sans
grande fijeza, surtout aux premiers tiers. Certes le quatrième partit de
loin au cheval, s’arrêtant à mi-course à la première, comme pour faire
la nique à l’ovation qui accompagnait son départ… S’il y eut quelque
bonne et rare mise en suerte, trop de piques se donnèrent al relance, ou
le toro s’échappant des capes pour aller percuter le cheval. De bravoure
et force il y eut quelqu’éclair, le cinquième « se défendant bravement »
en soulevant l’équipage, recevant pour l’affront « deux piques en une »,
ce qui provoqua la fureur des gradins, contre le piquero et
postérieurement, contre son patron. Pour le torero, quatre et sixième
eurent cette mobilité (plus acidulée, le quatrième) qui permet de
s’exprimer totalement. Le troisième également « offrait » des
possibilités, à condition de lui imposer « lieu et rythme ». Faible et
arrêté le premier ; « parado » et vide, le deuxième de la tarde. Partie
du public réclama et obtint vuelta d’honneur, hors de propos, au
quatrième, du nom de « Compuesto » - N°60.
Poids de la corrida : 493, 494, 462, 470, 521, 496 kgs.
Fernando Robleño (de velours bleu marine
et or) : Silence et Une oreille – se montra très sérieux, sobre et
mesuré dans le peu d’action que lui laissa un premier toro, faible et
immédiatement arrêté, ou du moins « très tardo » à la muleta. Robleño
tira consciencieusement quelques muletazos sans transmission, d’un toro
sans aucune transmission. Tuant mal, d’un metisaca suivi d’un bajonazo,
le diestro écouta juste silence.
Devant le quatrième, de grande mobilité, qui trompa son
monde en venant de loin, pour un châtiment des plus mesurés, Robleño
partit fort bien, par doblones un genou en terre « très toreros », pour
une faena très inégale, souvent rapide et sans profondeur, arrivant
cependant à se poser sur une grande série de quatre droitières allurées,
bien closes au pecho. Faena « de volume », à un toro très mobile mais
sans grande classe, molesto à gauche et sans réelle fijeza. Après
pinchazo, Robleño mit grande lame roulant spectaculairement le bon « Compuesto »,
pour lequel partie du public demanda vuelta. « Vox populi, vox
presidencia ! » L’autre partie du « populi » contesta…
David Mora (écume de mer et or) : Ovation et Bronca
– fit de très jolies choses au capote, en véroniques et surtout dans les
remates, à la réception de ses deux adversaires. On ne pourra lui
reprocher manque d’envie, mais il n’eut guère d’opportunité, ce que le
public comprit mal. Faena longue et pesante, à vouloir tirer ce que son
premier n’avait pas : le toro s’était éteint au quatrième muletazo.
Estocade très en arrière, et bravos d’ennui.
Applaudi à sa sortie, le cinquième fit impression,
sortant fort et prenant le seul vrai puyazo de la tarde (y de muchas !)
« romaneando ». Châtiment trop intense en un seul envoi (mieux valu deux
puyazos avec quite intercalé), le toro arrivant « con ideas », avec des
idées troubles, à la muleta. Sur hésitation et recul du Madrilène de
Borox, le public le prit en grippe et du coup, chacun se vexa. Mora tua
vite, en rogne, et le public le conspua d’importance, avec excès.
Impatience, exigence.. et manque d’aficion (Savoir et sentir ! Sentir et
savoir !)
Sergio Flores (de violet et or) : Silence et Une
oreille, avec pétition de seconde – revenait à Bayonne après son
heureuse alternative de Septembre dernier, en ce même ruedo. Depuis, le
jeune Mexicain a très peu toréé en Europe, recevant de plus une cornada,
le 6 Juin dernier, jour de sa confirmation d’alternative à Madrid. Dans
ces conditions, on comprendra « l’envie » du jeune diestro, même si
celle-ci se traduira en « plus de quantité que de qualité », avec cape
et muleta, même si plusieurs passages de ses deux trasteos, aux toros
les plus exploitables de la tarde, comportèrent de bons muletazos
isolés, longs, templés, soudain ralentis et allurés. Pourtant, son
trasteo au petit mais très pointu troisième, manqua de « posé » et de
dominio. Le toro avait pris un bon second puyazo, mais arrivait « andarin »,
en marchant, au troisième tiers. Flores ne put totalement s’imposer,
finissant par de manoletinas et tuant de pinchazo et trois quarts de
lame un peu ladeados, rematant au descabello.
Faena bien plus calme et torera, face au sixième, noble
castaño, berreon, qui lui facilita les choses : Séries droitières, dont
certaines « reposées », bien templées, puis final en divers adornos,
envers/endroit et « inas », scellés d’un desplante genou en terre…
Mettant bonne épée, le Mexicain laissa éclater juste joie, tandis que la
claque poussait pétition de seconde oreille. Un trophée suffisait
largement, pour une faena certes correcte, mais qui ne passera a aucune
postérité… comme d’ailleurs la corrida toute entière.
Dans le callejon, on aura pu reconnaître le matador
Mexicain Joselito Adame (qui torée ce dimanche à Ejea de los caballeros)
et le Français Juan Leal.
Il y étaient aussi :
La chronique et les photos de Philippe Latour – Dans
Eltico.org :
http://www.corridafrance.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=985:bayonne-robleno-flores-coupent-vuelta-al-ruedo-pour-un-cebada-gago-22310813&catid=19&Itemid=238 |
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BAYONNE : « SAINE COMPETITION ! »
Andres Roca Rey et David de Miranda se partagent
succès et souffrance.
1er Septembre : Magnifique finale des non piquées, malgré la
mansedumbre en querencia et quelque faiblesse des erales de Alma Serena,
cependant pleins d’allant.
Superbe élan de « competencia », doublé de respect et
de compañerismo, de la part des deux jeune diestros finalistes : David
de Miranda, sobre muletero, plein d’efficacité et « avec la tête qui
fonctionne » (sa façon de « retenir » son second, en fin de muletazo, en
témoignant grandement) ; et le jeune Péruvien Andres Roca Rey, plus
« charismatique », plus esthétique, plus « largo » de répertoire…déjà
grand artiste « naturellement » !
Ce dernier venait, favori de ce dernier duel, et
laissant éclater sa classe, dès le premier quite. La surprise cependant
fut double :
Tout d’abord: David de Miranda ne s’en laissa jamais
compter, marquant des points par des faenas « solides », allant « a
mas » ; et montrant des suertes inusitées, tel le quite « de la media
luna », variante de la gaonera, capote dans le dos, plié en deux. Un
quite cher à Rafael Torres qui le prodigua joliment, dans les années 70.
Et ensuite: malgré une classe et une élégance
évidentes, Andres Roca Rey a montré quelques lacunes dans le dominio,
préférant « le joli » au « poderoso », l’esthétique au technique, au
point de rencontrer de grosses difficultés lorsque les bichos ne
chargeaient pas « long et droit ». Si l’on ajoute de grosses carences à
l’épée, pour les deux, mais plus particulièrement au protégé de Jose
Antonio Campuzano, on verra qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire,
de coups à prendre, de sueur à verser, et de technique à prendre…
Mais Señores ! Quel plaisir de voir ces garçons entrer
« en saine competencia », se répondant en quatre quites, dès le toro
d’ouverture, sans oublier de se serrer la main, au final de la passe
d’armes… Gros duel, chacun levant au plus haut ses nobles armes, tant au
capote qu’à la muleta, l’espada ultime restant encore très hésitante
quoique grandement volontaire. «
Toreros, los dos ! » dans la poussière du ruedo
Bayonnais… Poussière que chacun alla mordre, malheureusement, avec une
cornada au pied gauche pour le jeune David… de Huelva, tandis que la
promesse Péruvienne supportait un gros coup à la cuisse.
« Le métier qui rentre ! » disent certains. Mais « Quel
métier ! » et « déjà bien rentré », pour ces deux-là ! Enhorabuena, los
dos ! Y suerte toda !
« Au planchot ! » David bat Andres, par « Vuelta et Oreille » contre
« Ovation et Oreille »… mais au fond, il y aura « match nul », dans les
têtes et les cœurs, ce que les organisateurs et les Clubs locaux auront
voulu signifier en partageant les prix, même si l’artistique aura léger
pas sur l’efficacité.
A noter, dans les cuadrillas, les deux paires de
banderilles du Santo, en progrès constants. |
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BAYONNE : « LES CHEMINS DE TRAVERSE ! »
« Majuscule » Perera…tandis que Daniel Luque
sort a hombros.
2 Septembre : On peut prendre les chemins de traverse !
On peut dire et écrire que le Juli, mal servi, n’a
vraiment pas eu de chance, et continuer à ovationner ses distorsions
muleteriles ; ou vouloir absolument se battre dans le patio avant la
corrida, pour une photo « avec mon Juli », sur téléphone portable… On
peut ! Mais on peut également dire que, peut-être mal servi, il n’a rien
fait pour arranger les choses ; qu’il s’est royalement foutu du monde en
brindant au public un toro quatrième qu’il savait « derengado » et que
l’on aurait du remplacer ; mais surtout, qu’il a tué comme un véritable
sagouin, mettant deux Julipiés aux écarts tellement disproportionnés,
que les épées ne pouvaient qu’aller traversant et ressortant, l’une à
gauche et l’autre à droite !
On peut aussi… et on le fait ici ! Cependant, on
trouvera toujours une partie de la plaza pour ovationner « mon Juli ! »,
alors que tout autre diestro aurait entendu solide bronca… à chacun !
On peut aussi le dire, sans détour !!!
On peut prendre les chemins de traverse !
On peut dire que Perera a égrenné des muletazos « à la
chaîne », avec la passion « d’une huitre endormie » (commentaire entendu
en fin de première faena). On peut ! Mais on peut également prétendre
que Miguel Angel Perera s’est montré « important » devant un premier
adversaire avisé et dangereux à gauche, qu’il n’a, par contre, pas tué…
Et l’on peut surtout prétendre que le diestro extremeño a été
« majuscule » au cinquième, après l’accrochage, se mettant dans un sitio
tout à fait interdit, et tressant des muletazos de véritable poder, que
le grand Ojeda lui-même aurait hésité à risquer. Sensationnel, Miguel
Angel Perera, devant ce cinquième, toro dangereux, incertain, et
puissant celui-là. Le gros coup d’épée tarda son effet, et deux avis
sonnèrent.
On attendait pétition massive… Il y eut petite demande,
légèrement vociférée… et protestation, lorsque la présidence accorda un
trophée.
On peut respecter cette décision « démocratique ». On
peut ! Mais on peut également prétendre qu’après ce qu’il avait fait à
ce toro, Miguel Angel Perera méritait les deux oreilles… qu’on lui
accorde ici ! On peut aussi !! Ou non ???
On peut dire que Bayonne « est exigeante ! » On peut !
On peut également dire que Bayonne « a perdu le Nord » (ou le
Sud-ouest !) et qu’il n’y a plus d’Aficion…
On peut… et on le fait, ici !!!
On peut prendre les chemins de traverse !
On peut dire que la corrida de Joselito, si attendue,
si vantée, est sortie « à l’envers », sans race, faible, les deux
derniers sauvant à peine la face d’un ganadero, bien isolé dans son
burladero, qui s’esquiva discrètement tandis que le triomphe de Daniel
Luque lui faisait le quite. On peut également dire que « la cour »
habituelle, si prompte à venir le féliciter, d’habitude, était cette
fois « aux abonnés absents », peut-être affairée à consoler « notre Juli ! »
On peut aussi penser qu’intérieurement, le
torero-ganadero aura souffert mille morts, en voyant ses produits donner
le jeu exactement contraire à celui qu’il désire… en toute aficion. Son
coup d’œil et sa grimace, adressés à des amis du tendido proche, en
disaient long.
« Lo siento, Señor ! Sus toros le traicionaron ! »
… Et puis, il est une chose où tous, nous tomberons d’accord : Daniel
Luque se sent à merveille, en plaza de Bayonne. C’est bien simple… il
devrait ne toréer que là !
Inspiré, fort d’une vaillance veloutée, et… chanceux,
il prend les deux toros du jour et leur donne magnifique traitement,
même si parfois le « superficiel » prend trop le pas sur le fondamental…
notamment la main gauche. Cela dit, on peut chanter son début de faena
au sixième, « andandole al toro », marchant avec le toro, vers le
centre, par trincherazos et autres muletazos de grand empaque… chose que
la plupart des jeunes ne savent pas faire.
Mais on peut également dénoncer la série de « luquesinas »
clôturant sa faena, alternant gauche droite en changeant dans le dos, la
tête à Capbreton et le cul à Fontarabie. Malgré l’ovation gigantesque
saluant ce dernier exploit, on peut également dire que cette suerte est
« feisima » et ne sert en rien le toreo « de la première partie », très
Sévillan, tantôt profond, tantôt caresse, mais remarquable de toreria !
Deux oreilles après une entière desprendida mais d’immédiat effet…
Normal !
Les yeux embuées de larmes (sponsorisées Lacoste),
Daniel Luque vint baiser le sable de Lachapaillet… Il le pouvait car une
fois de plus, Bayonne lui a fait un grand quite !!! La dernière,
peut-être !
Pendant ce temps, Alejandro Talavante « poussait la chansonnette », en
direct à la Télé Espagnole, tout en toréant le troisième Zalduendo, en
plaza de Merida !
C’est nouveau ! Ca vient de sortir !
On peut s’esbaudir… et ouvrir maintes pistes nouvelles…
A quand « The Voice », face à des Adolfo Martin, le samedi soir à Las
Ventas ? A quand « la ballade du Juli », quinze dimanches de suite en
« sa » plaza de Bayonne ? Il y avait « Siffler en travaillant ! » Il y
aura désormais « Chanter en toréant ! » Décidément on n’arrête pas le
progrès !
La Fiesta Brava, fête de Braves, aurait pu inspirer
Francis Lopez (elle l’a fait, d’ailleurs !)… Mais, peut-être « cette
nouvelle version », plus musicale, de la corrida, poussera t’elle
Francis Cabrel à modifier sa chanson… ou à réécrire ses « Chemins de
traverse ».
Qui sait ? Les gens ont de telles réactions ! Voyez
Bayonne !
Mais bien sûr, ceci n’est… que mon opinion !
Dimanche 1er Septembre – BAYONNE – 2ème
corrida de la Feria de l’Atlantique – Casi lleno – Grand beau : Toros de
Joselito (4 de la Reina, et 2 (4et 6èmes) del Tajo : bien mais
inégalement présentés (100 kgs d’écart, entre 3 et 6èmes). Tous bien
armés, solides, le 3ème allant percuter le métal du burladero
soleil, l’entamant tel un ouvre boite. Les deux derniers de grande
présence. Guapisimo le colorado, ojo de perdiz cinquième !
Hélas, la corrida sortit « à l’envers ! » : Souvent
faible (la quatrième, derengado, aurait du être renvoyé) et sans codocia
ni race. Loin des Joselito « d’avant-hier » à Bayonne ! Seuls deux toros
auront créé gros intérêt : le 5ème, par un danger et une violence que
tous n’ont pas perçus ; et le 6ème, mastodonte de 572 kgs, incapable
cependant de vraiment bouger le cheval, qui arriva au troisième tiers,
idéal de noblesse, ses forces limitées étant très bien gérées par Luque.
Détestable le 1er, abominablement « parado » ; manso
incertain le 2ème, sans aucune fijeza, dangereux sur piton gauche ; et
« exploitable » le 3ème, sorti comme une brute, mais vite
rendu, noblon affaibli, aux finesses du Sévillan. Une corrida fort
décevante, au regard des exploits récents de ce fer, en plaza de
Lachepaillet.
Les poids de la corrida :
490, 502, 475, 482, 508 et 572 kgs
El Juli (de noir et argent) : Ovation ; et Petite division
– reçoit le premier, déjà sans charge, par deux semblants de véronique
et une demie, propre. Après un premier tiers « sin fijeza », un quite
par chicuelinas, à la dégoûtée, avant un semblant de faena, partant
d’avance convaincu qu’il n’y avait aucune option. Ce qui est vrai : Toro
« parado, total » auquel un Juli rageur arrachera quelques muletazos
torchonnés, tous accrochés. Et pour clore le non-débat : Un Julipié
terrible, atravesado, la lame ressortant au flanc gauche. Ovation
cependant (!!!! - ????).
Le quatrième, à sa sortie, montrera des signes de
grosses faiblesse des deux antérieurs, chargeant en partie « descordinado ».
Sachant le beau sobrero ensabanado, en attente au chiquero, Juli fit
tout pour que le faiblard soit maintenu dans le ruedo… et il y réussit,
sa cuadrilla éludant le moindre effort. Mieux encore : Juli vint brinder
au public (sous l’ovation !!!) un toro dont il savait parfaitement ne
rien pouvoir tirer, dans les dix secondes qui allaient suivre. Ce qui se
vérifia : Demi-passes désolées, entre deux fléchissements du bicho. Mine
re-désolée, et deux pinchazos à la dégoûtée, précédant une nouvelle
lame, atravesada, ressortant, cette fois, au flanc droit. Le toro est
sifflé, bien plus que le piètre millionnaire moqueur. De verguenza,
Señor !
Miguel Angel Perera (de pourpre et or) : Ovation ; et
Une oreille, en partie protestée, après deux avis – a donné, sans
aucun « effet de manches », sans autre ostentation que la superbe d’un
grand torero, une tarde très importante, en plaza de Bayonne. Une tarde
qui, hélas, sera passée inaperçue, quand elle ne sera pas contestée,
d’une grande partie du « respetable ».
Son premier, toro bas mais bien fait, incertain, sorti
abanto, sans aucune fijeza tout au long de la lidia, passa son temps à
fuir, allant direct au cheval, où il s’endormit. Début de faena, par
muletazos en forme de recortes secs, à mi-hauteur, pour retenir le manso.
Essais répétés de droitières liées, chaque fois troublés par « un
regard », malin, ou une hésitation de la bête. Passage main gauche où la
punition est instantanée : Le toro « coupe » méchamment et menace
l’homme, par deux fois. Retour à droite et « grosse suée », Perera
mettant point d’honneur à lier une série, avant d’attaquer à nouveau le
piton gauche, par deux inverties, risquées, non loin des barrière.
Fermeté et toreria « totales »! Pundonor torero, à peine reconnu!
Pourtant, les choses resteront « incertaines », et le matador manquera
ses deux premiers élans à l'épée, étant durement poursuivi (Rare de voir
Perera « courir » !). Troisième lame entière en arrière, et petite
ovation, de maigre consolation.
Le cinquième, colorado ojo de perdiz, fait magnifique
sortie, et veut coller Perera « au plafond », lui montant à la gorge
dans le premier capotazo. Il en fera de même au subalterne qui prendra
la suite. Décevant à la pique, car menaçant faiblesse, le toro arrivera
à la muleta, ayant gardé sous la semelle bien des vices que le torero
s’attacha à limer un à un. Toro dont les charges, comptées, mesurées
mais violentes, furent peu à peu captées par le muletero, avec grande
technique, intelligence et gros courage. Jusqu’au moment où… le toro le
fit trébucher et le chercha au sol, manquant de très peu le cornéer à
l’arrière de la cuisse droite. Tous au quite tandis que, taleguilla
déchirée, visage maculé de sable, Perera se relève… et repart au canon.
C’est à partir de cet instant que l’on aura « la vérité
vraie », sans filet, d’un grand torero appelé Miguel Angel Perera :
Mettant « la race » et « la caste » que le toro n’avait pas, l’homme
alla le défier, lui imposant un toreo à la fois classique (par le
temple) et baroque (par les enchainements à bout portant, en envers et
endroit), dont chaque passe fut un défi, un pari sur la vie. Une leçon
totale de fermeté et de pundonor torero, de la part d’une « figura » qui
aurait pu tout à fait « éluder la question » ou, comme d’autres, prendre
« les chemins de traverse…Soigneusement préparée, portée « à fond » mais
en arrière, l’épée mettra du temps à faire son effet. Au premier avis,
sonné durant la faena, viendra s’ajouter un second, tandis que le toro
se résistait à tomber. Est-ce là l’unique raison pour laquelle le public
ne demanda mollement qu’une « très chiche » oreille, d’ailleurs en
partie protestée ? – Nul ne le sait ! Dommage qu’Afflelou ne veuille
sponsoriser l’aficion à Bayonne. Cela aiderait !!
Daniel Luque (de noir et or) : Une oreille ; et Deux
oreilles – a amplement bénéficié de la générosité qu’engendre la
déception. En effet, après les deux premières « douches froides », le
diestro de Gerena, reçut avec bel empaque un troisième toro qui avait
fait grand bruit en percutant d’entrée le burladero du soleil. Toro qui
prit un deuxième puyazo, fixé, « en mettant les reins », mais faiblit au
deuxième tiers. Toro noble, sans race ni autre vice que des charges
comptées, permettant à un Luque intelligent et élégant de monter faena
volontaire, joliment profilée, close d’une épée très en arrière, qui fit
mouche. Oreille, généreuse, réclamée à grands coups de gueule, mais
mouchoirs minoritaires !
Le sixième impressionna par son poids (572kgs), bien
plus que sa force et bravoure. Arrivant très noble à la muleta, il
permit une magnifique entame de faena, Luque « marchant » joliment avec
lui, intercalant deux trincherazos « princiers » et libérant la bête
d’un énorme pecho. Puis, avec grande intelligence et sens du spectacle,
le muletero donna de la distance, laissant respirer la bête,
« administrant » superbement un charge qui aurait pu se bloquer si on
l’avait brusquée, et embarqua toro et public en des rondes légères,
parfois « soupirées », de très belle esthétique. La gauche fut
« épisodique » mais l’ensemble du trasteo fut d’une belle unité
artistique. Hélas, le plus vulgaire fut aussi le plus… ovationné :
Quatre luquesinas, le cul en arrière, en fin de trasteo, précédant un
gros coup d’épée, desprendido, qui fit vite chanceler le mastodonte.
Deux oreilles, tandis que certains réclamaient vuelta au toro… (Sans
blague !)
Daniel Luque, très ému, baisait le sable Bayonnais et
sortait a hombros, tandis que Juli partait vers d’autres Julipiés, et
Perera vers des ailleurs, plus compréhensifs et plus… aficionados !
A noter : Un tiers de banderilles, très
courageux, de Jose Gutierrez, au premier de Perera ; et un grand moment
de « pundonor torero », au troisième : Antonio Manuel Punta « refuse »
de planter, le peu de charge du toro ôtant tout mérite à son élan.
Revenant au centre, le Sévillan (ex matador, devenu précieux subalterne)
se fait voir, cite le toro, calcule sa course et pose un grand cuarteo,
sortant « limpiamente » et le sourire aux lèvres. Muy torero, Punta !
Il y étaient aussi :
La video résumé de la corrida – Par Alain Garres, dans
Corrida.tv : en attente.
La reseña et les photos de la corrida – Par Philippe
Latour, dans Eltico.org :
http://www.corridafrance.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=999:bayonne-passation-de-temoins-15020913&catid=19&Itemid=238
La reseña de Jose Antonio del
Moral – dans Toros en libertad :
http://www.detorosenlibertad.com/destacados/2013/09/44293 |
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BAYONNE : DEUX NOVILLEROS !
Bon lot de Bañuelos.
Des gradins… « déjà en Automne » !
3 Septembre : « Quelque chose ne va plus ! » Peut-être parce que « trop
beaux ! », ou parce que l’Espagne n’arrête pas de vanter « l’exigence
Française »… Peut-être parce que « l’air du temps », économique, social,
politique, fait que nous sommes « à cran pour tout », ou au contraire
placides ou complètement démotivés… Le fait est que les réactions ou
« non-réactions » des gradins deviennent de plus en plus dures à
déchiffrer, et pénibles à supporter…
« Non ! Nous ne sommes ni les plus beaux, ni les
meilleurs en Tauromachie ! Non, nous ne sommes pas ceux qui « en savons
le plus » sur les toros et la lidia ! Non, nous n’avons pas à être les
Ayathollas « es Fiesta Brava » qui philosophons sur tout, et faisons une
moue méprisante sur le petit pas en arrière qu’a fait le novillero à la
quatrième naturelle de la cinquième série, alors que l’on accepte depuis
trois ans les Julipiés millionnaires, et autres « chemins de traverse »
taurins… Non! »
L’attitude du public Bayonnais, lors de la novillada du
dimanche, a manqué de générosité autant que de clairvoyance, face à la
formidable bonne volonté de trois jeunes toreros à la personnalité et au
registre distincts, ce qui n’est pas courant, face à un lot qui, s’il
n’aura défoncé aucune porte au niveau trapio, est sorti enracé et noble
mais sans innocence…
Buena ! la novillada de Bañuelos ! Peut-être pas
jusqu’à la sortie a hombros du mayoral, mais digne d’une ovation pour le
moins. En tous cas, loin des sifflets et des insultes lancées en ultime
instance par quatre « amargaos » du soleil.
Libre à chacun d’aller voir de mansadas aux formes
disproportionnées, que l’on fait passer pour « Ca, c’est la vraie Fiesta
Brava ! »… mais, de la même façon « qu’on interdira d’interdire ! » aux
anti-taurins… on dira aux pseudo-aficionados « d’il y a cinq
minutes ! » : « Soyez gentils, n’écœurez pas les autres ! »
Trois toreros en devenir ! Et de superbes choses, en une matinée très
intéressante.
Certes Roman sait toréer, mais il semble déjà « rentré
dans le Système », et sa personnalité « explosive » du début est
dorénavant bien formatée au toreo « qui fonctionne ». Cela lui garantit
peut-être un avenir, mais aussi la difficulté qu’implique de « rentrer
dans le rang » !
Bien plus intéressants ont été les deux autres
« apprentis matadors » (Ce que l’on ne devrait jamais oublier, avec la
tête et le cœur, lorsque l’on suit une novillada).
Tomas Campos est un Extremeño, né près de Badajoz,
repéré et aidé par Rivera Ordoñez. De son « protecteur » il a déjà la
stature, la charpente… et le vestido ! Mais ce sont là des détails !
L’important est la capacité « d’aguanter », démontrée face à un premier,
reservon, tardo et court de charge ; puis, ajoutée à cette qualité, le
temple et la profondeur de son toreo, face au cinquième de la matinée,
après être revenu « sin mirarse » d’une grosse tumade, lors d’un quite
au quatrième. Faena d’une grande intensité torera, « muy quieta la
planta » et long le muletazo, sur chaque main. Faena du plus grand
sérieux, artistiquement et techniquement très « torera », pourtant
suivie trop froidement par le public…Si « mon Juli » monte cette faena,
et tue aussi volontairement, sincèrement… il coupe un rabo et une
patte ! Deux oreilles quand même, et la faena du jour ! Du jour et... de
tout le week end, en fait !
Et puis Brandon Campos ! Portant brassard noir - en
hommage à son matador compatriote Jorge San Roman, décédé la veille dans
un accident de voiture - le jeune Mexicain s’est montré tout à fait
remarquable, face au troisième de la matinée, imprimant à son toreo une
variété et une « solide élégance » que bien des toreros lui envieront.
Superbe dans ses classiques virevoltes, à la réception de cape (la
suerte dite « de la veleta »); bien planté au sol dans les véroniques et
leur remate ; joliment virevoltant dans ses quites (tapatias), le jeune
frisé au visage de cuivre a démontré, muleta en main, une vraie
personnalité torera, templant magnifiquement la charge noble d’un bon
novillo… N’oublions pas que ce sont les bons toros qui révèlent les
mauvais toreros !!! Alli estuvo muy bueno, el torero ! Très bon, mais
insuffisamment poussé par un public qui ne vit que trop peu des
muletazos de grande profondeur, « accompagnés » de tout le corps… Hélas,
l’épée ne fut pas à la hauteur, et les trophées disparurent des
statistiques… Mais pas la faena ! Du moins on peut l’espérer…
Au final, Tomas Campos sortit a hombros d’une bonne et
belle novillada, que les vrais aficionados auront goûtée en chacune de
ses dimensions. Novillos buenos, para novilleros muy buenos !!
Dimanche 1er Septembre au matin – BAYONNE –
Novillada piquée – ¼ de plaza – Grand beau : Novillos de Antonio
Bañuelos, inégaux de type, certains, tel le deuxième, terciadito. Le
reste, très correct de présence. Novillada dont le comportement fut
inégal, allant de la soreria du premier au déclin du sixième. Tardo le
deuxième, les meilleurs étant le magnifique troisième et le noble
cinquième, malgré la baisse de son régime.
Roman (de blanc et or) : Une oreille ; et Palmas après
un avis – Fit plus dans le volume que la vraie qualité, affichant un
métier « réfléchi », loin de sa première « spontanéité ». Pour exemple,
le quite de « la Poncina », au capote, qu’il donna au sixième, très
empesé et sans saveur aucune. Tua vite le premier, mais mit six
descabellos au quatrième.
Tomas Campos (de tabac et or) : Vuelta ; et Deux
oreilles – a clairement dominé la matinée, malgré un aspect froid et
un visage souvent fermé. Très bien, en aguantant les hésitations du
petit deuxième, faible, parado et miron, auquel il mit un très vilain
premier pinchazo, le novillero de Llerena (Badajoz) a construit une très
bonne faena au cinquième, avec temple et profondeur, formidablement posé
sur le sol, affichant grande valeur, vista et talent muleteril. Longue
faena, classique, sur deux mains, avec grand aguante lorsque le toro
baissa de rythme. Estoconazo et deux oreilles « de las de verdad ! » On
notera qu’il se releva « sin mirarse » d’une mauvaise cogida, en citant
le quatrième pour un quite de frente por detras. Pas de blessure, mais
« un bon pet », sûrement ! Novillero à suivre !
Brandon Campos (de blanc et or) : Vuelta « forte » ;
et Une oreille – a vraiment surpris, face au troisième, par « un
sitio » et une envie de triompher, sans appel. Recevant le joli colorado,
brocho de pitones, capote dans le dos, après virevolte (suerte de la
veleta – chère au Pana), le jeune Mexicain toréa superbement un novillo
noble, qui lui permit de s’exprimer entièrement : Solide, vibrant,
parfois profond dans ses muletazos. Faena de belle allure, très torera.
Hélas, deux vilains pinchazos précédèrent une grosse entière, et les
trophées s’envolèrent. Vuelta « forte » cependant, très méritée. Il
répéta son actuacion face à un sixième qui alla s’arrêtant. Faena trop
longue (péché de jeunesse) en séries trop volumineuses, « administrant »
mal les forces déclinantes du novillo, mais affichant une volonté de
tout instant. En vrai novillero !!! Tuant d’une demi-lame verticale,
Brandon Campos coupa une oreille, tandis que Tomas Campos sortait a
hombros.
Il y étaient
aussi :
La video résumé de la novillada – Par Alain Garres,
dans Corrida.tv : En attente.
La reseña et les photos de la novillada – Par Philippe
Latour, dans Eltico.org :
http://www.corridafrance.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=989:bayonne-novillada-campos-prenom-tomas-15010913&catid=19&Itemid=238
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