SPECIAL " BAYONNE 2013"

 

BAYONNE : « FAITES VOS JEUX ! »

     8 Août : A deux palmes du grands océan, le Casino de Biarritz vous ouvre ses salles… Le tintamarre électronique des bandits manchots a tristement remplacé le cliquetis des plaques et jetons multicolores que le croupier « en nœud paps » plaçait jadis, selon votre stratégie, sur le tapis vert, tandis que la bille soudain courrait dans le cylindre… « Faites vos jeux… Rien ne va plus ! »  La roulette et le baccara étaient alors « le jeu des princes », nobles ou autres, et une journée au casino était tout un spectacle, même si l’on ne jouait pas…
     Les temps ont bien changé : Seul face à un écran lumineux, multicolore, on attend que ces satanées cerises s’alignent, et dans le cas contraire, on va tenter sa chance… avec les pommes, ou les melons ! Seul avec ses espoirs, on frôle l’indigestion. Adieu « Le Municipal » ! Adieu « Le Bellevue »… Rien ne va vraiment plus ! 
     Pourtant, un grand « Faites vos jeux ! » vient de résonner, en bords d’Adour !
     Les « circonstances » de la temporada 2013, font que Bayonne et son empresa « ont eu le nez creux » à l’heure de monter les carteles  de la saison en Plaza de Lachepaillet… Que l’on en juge :
    
     Samedi 10 Août : Ivan Fandiño, seul face à six toros de Fuente Ymbro, en une tarde qui peut bouleverser bien des choses en haut de l’escalafon, d’autant que, télévisée en direct, l’actuacion du diestro d’Orduña « s’en ira dans tous les salons », et qu’on nous croit, « pas une figura » ne manquera de la suivre, croisant les doigts et se disant, intérieurement : « Pourvu qu’il se plante, parce que, dans le cas contraire… on va avoir des soucis ! » 
     Après Madrid, Pamplona et Mont de Marsan… Fandiño a rendez-vous avec l’Histoire ! Peut-être… 
     En tous cas, c’est une rencontre à ne pas rater ! C’est samedi ; cela se passe à Bayonne…

     Dimanche est un autre pari Bayonnais… : Castaño, Escribano et Aguilar, devant les Dolores Aguirre. En tout état de cause, « sur le papier », c’est un carton plein !
     Réunir en une même affiche « avant que cela ne se passe », trois des triomphateurs de la saison, « venus d’en-bas », devant une ganaderia « de grande personnalité », qui pouvait l’imaginer ?
     - Certes la corrida « sortira… comme elle sortira ! »  Peut-être « mansa », sûrement « compliquée ». Mais voyez comme ils sont sortis à Pamplona : Sur six, quatre qui permettent, dont un « superiooo ! » Donc, les Dolores Aguirre, qui porteront devise noire, en hommage à leur patronne, trop tôt disparue, sortiront « grands », armés et avec « opinion favorable » des chiqueros de Lachepaillet… face à un trio qui, permettez cette petite vulgarité, « les a… bien accrochées ! » :
     Javier Castaño, torero sobre et rêche, « toro parmi les toros ! », qui a su s’entourer d’une cuadrilla devenue vedette : Tito Sandoval, à cheval ! David Adalid et Fernando Sanchez aux palos ! Revenu de très loin, et très bas, Castaño s'est gagné tous les respects, des deux côtés des Pyrénées. Torero de tête et de... braguette! 
     Manolo Escribano, qui n’était « presque rien » en début d’année (con todos respetos !), a bondi d’un coup en tête de toutes les chroniques, en faisant un véritable tabac devant les Miuras de la Feria de Séville. La France le connaît bien, qui l’a fortement aidé à « remonter », et Bayonne sera pierre de base de son envol définitif vers les grandes ferias. Ayant triomphé devant les Dolores de Pamplona, Escribano va venir à Bayonne, « l’épée entre les dents ! » (et il a de grandes dents !)…
     Et puis, Alberto Aguilar : Haut comme les trois pommes du bandit manchot de Biarritz, voilà un garçon sur lequel on aurait fait peu de paris, il y a deux ans… Relancé par Fernandez Meca ; mené et malmené (beaucoup d’opportunités, mais « a la desesperada ! ») par Simon Casas, Aguilar est pris en main, en 2011, par « JAC », Jose Antonio Campuzano, qui sut valoriser les dons naturels et le courage du torero, tout en lui inculquant des gros compléments de technique… Le résultat ne se fit pas attendre : Outre la faena devant l’incroyable sixième Escolar Gil de Dax (ce qui lui vaut juste « doblete » pour la Feria 2013), Aguilar « secoue » durement Madrid, tout d’abord à la Goyesca du 2 Mai, puis en trois grosses sorties à la San Isidro, où lui sera d’ailleurs volée une Puerta Grande. Depuis, Alberto Aguilar est de plus en plus convainquant, mêlant habilement courage, « vibrato » et belle toreria.

     Alors !!! « Faites vos jeux !!! » 
     Certes la Crise est là, qui menace toujours… Certes « Pas d’argent, pour jouer au Casino ! » 
     Mais avouez qu’au moment du « Faites vos jeux ! », Bayonne a eu « le duende ! »
     Il ne reste plus qu’à souhaiter que… « Ceux qui se disent Aficionados… l’aient aussi ! »

FERIA DE BAYONNE 

Samedi 10 Août  - 18h - La corrida “de tous les challenges” :
     Six toros de Fuente Ymbro, pour Ivan Fandiño, « unico espada”

Dimanche 11 août – 18h – La rencontre que tous attendent:
     Six toros de Dolores Aguirre, pour Javier Castaño, Manuel Escribano et Alberto Aguilar.

Sans oublier, le matin (et à l’heure, s’il vous plaît !*), le concours des non piquées :
     Samedi 10 Août – Paseo à 11h* : Erales du Lartet, pour Jose Cabrera (Almeria), Daniel Soto (Sevilla), David de Miranda (Huelva) et Juan de Castilla (Colombien).
     Dimanche 11 Août – Paseo à 11h* : Erales de Jean-Louis Darré (triomphateur à Mont de Marsan), pour « El Potro » (Catalan – Blessé, l’an passé, en ce ruedo), Andres Roca Rey (Péruvien), Louis Husson (Espoir Aquitain), et Joaquin Galdos (Péruvien, triomphateur à Mont de Marsan).
     * Par respect pour ceux qui sont arrivés à l’heure et pour les toreros, nous demandons à l’empresa de commencer le spectacle à 11h précises, comme indiqué, les habituels retardataires et « sans gêne » devant, enfin, s’adapter à ce que l’on appelle : « La bonne éducation ! »

Pour « faire vos jeux ! » :
     http://www.bayonne.fr/culture-et-loisirs/corridas/801-tarifs-et-plan.html

 

TOROS 2000 : « LETTRE AUX BAYONNAIS ! »
   … et aux autres !

     8 Août : Peut on se dire « Aficionado a los toros », d'où que l'on soit… et ne pas venir à la corrida de samedi, à Bayonne, où Ivan Fandiño va venir prendre six toros de Fuente Ymbro, seul, prenant un risque énorme, tant sur le plan physique, mental, et « commercial » ?
     Peut on se dire « de la Terre Basque », sans pour cela en revendiquer nulle politique, et ne pas venir encourager un torero « de la Terre », surtout si le gars est « en pleine bourre », dans un combat de vérité et dignité, face « au Système » qui régit actuellement la plus grande partie de la Fiesta Brava ?
     – Le doute demeure…
     C’est raison pour laquelle, ici, en début de semaine, une lettre est partie, argumentant les véritables enjeux de cette tarde, et mettant les Bayonnais (et les autres !) devant « la chance qu’ils ont », mais aussi… leurs responsabilités.

     Voici donc cette lettre, in extenso, avec tous mes remerciements pour les présidents et responsables de Clubs et Peñas qui l’ont répercutée sur tous leurs adhérents…
     Vous qui êtes Aficionado « d’Aquitaine » (ou d’ailleurs), peut-être voudrez-vous participer à ce véritable « challenge télévisé » du 10 Août à Bayonne, où un torero joue grand avenir… et une Aficion, de même !

 
     UN RENDEZ-VOUS POUR L’HISTOIRE         

          Chers amis 

     C’est à tous les membres des Peñas et Clubs taurins Bayonnais, que s’adresse, bien humblement, ce courrier.
     Je m’appelle Patrick Beuglot. Certains me connaissent, d’autres non. Aficionado Bayonnais depuis 1964, j’ai vécu la plupart des grands évènements de la plaza de Lachepaillet, notamment en compagnie de Claude Pelletier, qui fut mon grand compère, au temps béni des Radios locales, sur « Anglet FM », de 1987 jusqu’au jour même de son départ. Certains me le rappellent aujourd’hui, qui me retrouvent, quotidiennement sur internet, à Toros2000.com. Depuis bientôt quatorze ans, en toute aficion et toute indépendance, j’essaie d’apporter ma petite pierre à la défense de la vraie « tradition Taurine » et à la promotion de la « Fiesta Brava » … Par la plume et par la photo.
     C’est pour toutes ces raisons que, Aficionado Bayonnais et « citoyen du monde », taurin et autre, je m’adresse à chacun de vous, aujourd’hui… Claude Pelletier l’aurait fait aussi, avec combien plus de talent, mais pas plus de passion.

     Samedi prochain, 10 Août, en plaza de Bayonne, un homme, un torero, Ivan Fandiño, va lidier, seul, six toros d’une ganaderia réputée pour sa caste et le sérieux de sa présentation. Vous me direz : « Un de ces faux évènements qui parsèment toute temporada ! » Or, ce n’est aucunement le cas ! Il s’agit là d’un « réel évènement », dont les conséquences et les retombées peuvent changer le cours de la saison toute entière… et de celles qui suivent.
     En fait, « un triple évènement » :
     Tout d’abord : Un torero, écarté du « Système » mis en place par les principales « figuras », est en train de bouleverser ce montage, et la corrida de Bayonne pourrait bien constituer « un énorme coup de pied dans cette fourmilière ».
     Ensuite : Ce torero, actuellement « en pleine bourre », est un torero Basque, qui vient jouer son avenir et sa vie… dans une plaza du pays Basque. C'est-à-dire « Chez lui ! »
     Et enfin : La corrida est télévisée, sur « Canal+Toros », pour tout le monde Aficionado et professionnel, d’Espagne et de France…

     Si l’on reprend ces trois éléments, primordiaux, on peut se rendre à l’évidence suivante : On ne peut pas manquer une telle corrida… si l’on se dit « Aficionado », et plus encore « Aficionado Bayonnais ».
     Tout d’abord : Pour qui suit l’actualité taurine, durant toute l’année, ce que réalise Ivan Fandiño en 2013, après une réelle progression de deux ans, est fondamental : la Faena et la grave blessure de Madrid ; la faena au Fuente Ymbro de Pamplona ; et l’actuacion entière, sur les quatre toros, lors de la dernière Madeleine de Mont de Marsan, le situent en « réel N°1 » de l’escalafon actuel. Et Bayonne peut être « le coup de poing sur la table », définitif,  qui lui permettra d’installer au sommet de la hiérarchie, un toreo « de vérité » (avec capote, muleta et espada) et un pundonor torero que bien peu démontrent, en ce moment.
     « Les six de Bayonne, pour Fandiño » constituent donc un évènement fondamental qui peut changer beaucoup de donnes, dans les mois qui suivent… Y compris même pousser quelques-uns vers la retirada.
     Ensuite : Natif d’Orduña, en Viscaya,  Fandiño est un torero « de caractère », courageux, fier et « de vérité »… Il est à l’image de tout un peuple, de toute une force, de toute une tradition. Sa situation et son engagement en font un véritable « révolté », dans le bon sens du terme, qui défie ceux que l’on dit « grands », avec simplement « la vérité d’être », face au toro et en dehors du toro… Bayonne qui a ce sentiment au fond du cœur et des tripes, faillirait beaucoup si elle ne venait à ses côtés, en un jour et un combat d’une telle importance.
     Enfin : La corrida est télévisée. Vous qui assistez aux grandes ferias, dans vos clubs et peñas, serez d’accord avec moi : Rien n’est plus « moche » et triste, qu’une corrida télévisée en direct et intégral… dans une plaza à moitié remplie. L’œil de la caméra est « magique »… mais vous savez à quel point il peut être, aussi, dévastateur. Ce jour, Ivan Fandiño joue une grande partie de sa carrière, acceptant ce « témoin » et ce « tendido mondial ». Il serait désolant qu’en cette occasion les gradins de Lachepaillet ne soient pas remplis. Moche, et triste !

     Pour toutes ces raisons, la corrida de Bayonne est primordiale, et pourrait bien devenir « historique ». Et en tout état de cause, elle « dépasse » amplement Bayonne et son seul environnement taurin… Aussi, pour ces trois raisons, Bayonne se doit d’être à la hauteur de l’évènement.
     Très humblement, très respectueusement, mais très fermement, je fais appel à tous Clubs et Peñas de cette ville, s’ils se disent « Taurins », pour mobiliser tous leurs responsables, tous leurs membres, afin que la plaza, « leur plaza », « notre plaza », se remplisse jusqu’au toit…
     Il est primordial que l’image de Lachepaillet, samedi, soit « de vie », d’éducation », de tradition, de Culture et de véritable Aficion… parce que c’est cela que la télévision répercutera aux quatre vents… Aussi, que chaque membre de ces clubs soit invité à en parler autour de lui, dans le cercle de sa famille, de ses amis, de ses activités quotidiennes…
     La Télévision répercutera fidèlement la réussite ou l’échec de cet événement ! Elle en dira la vérité, la force et la générosité de tout un peuple, accompagnant son torero, sans pour autant lui pardonner le moindre écart… Elle en dira « le panache » du public, autant que « le pundonor » du torero… Et celui-ci, dont on sait qu’il sera accueilli d’une façon solennelle, se sentira « des ailes Toreras », si de plus, au cours du paseo, mille drapeaux Basques l’accompagnent vers son destin… Non en une quelconque revendication identitaire ou politique, mais simplement pour lui dire : « On est de la même terre, et on marche avec toi ! »
     Samedi est une occasion unique de montrer au monde « qui nous sommes », Aficionados de Bayonne, alors que le diestro, lui, sans aucun doute, saura montrer « qui il est ! »

     Claude Pelletier vous l’aurait écrit, bien mieux, bien plus fort peut-être, mais non plus vrai, ni plus passionnément…
     La corrida sera… « ce qu’elle sera ! » puisque tout dépend « del Señor Toro »… Mais Bayonne est à la veille d’un gros challenge, et d’un grand événement… Le manquer serait une erreur, pour qui se dit « Aficionado ». Pire, ce serait une faute…  et si chacun d’entre nous n’y était présent, Bayonne ne serait plus « Bayonne ! »
     Merci de votre attention… et de vos intentions ! Que la suerte nous accompagne, tous !
    
Avec un abrazo, bien aficionado et amical.

                                                                                                                                                                                                    Patrick Beuglot   -   www.toros2000.com

 

FANDIÑO A BAYONNE : LE CAUCHEMAR DES « FIGURAS »
    
Un énorme « challenge », qui peut changer de nombreuses donnes !

     9 Août : Rarement un  « Unico espada » aura eu plus d’importance, dans le mundillo taurin… Quoi qu’ils en disent, et même avec un sourire en coin, ou un brin du mépris qu’ils ont souvent manifesté à son égard, « ils » seront tous devant leur télé, demain, 10 Août 2013, sur les coups de 18h, pour un moment qui pourrait devenir pour eux, un véritable cauchemar: Ivan Fandiño, seul avec six Fuente Ymbro, à Bayonne !  
     Feignant grande décontraction « ils » auront éteint leur portable et envoyé les femmes chez leurs copines. Dans un coin de leur esprit, tandis qu’ils croiseront les doigts, une poupée de toile, grossièrement vêtue d’un vestido de luces, sera criblée d’aiguilles de toutes sortes… Et tous, absolument tous, auront au cœur cette même prière : « Pourvu qu’il se plante !!! »

     Il se plantera peut-être ! Il y a tant de paramètres et de conditions possibles, jouant contre lui… La corrida peut « mal sortir ! »... Ce jour-là, « l’épée », si remarquable par ailleurs, peut ne pas être au rendez-vous... Un des premiers toros peut « pisarle el pie ! »… Et ne parlons pas du pire !
     Mais en tout état de cause : « Quel challenge ! Et quel geste ! » 
     Lui qui n’est pas « torero largo » (et encore !), ou plutôt, « pas torero de dentelle ! », peut arriver à lasser une partie du public relativement peu entendue… Pourtant, par un toreo « de totale vérité », que tous arrivent « à percevoir et ressentir », ce torero-là est en train de menacer, en un seul rendez-vous, le « montage » commercial  mis en place depuis des années : Un cortège de contrats pour « ceux du haut » (en gros ceux de l’ex G10), avec des toros « potables et plus », tandis que les portes se ferment pour « ceux du milieu » qui doivent s’appuyer des tontons et autres durs à cuire… Alors, ne parlons même pas de « ceux du bas ! »…
     Et c’est là que la grande tour d’ivoire taurine en prend un grand coup : il se trouve que l’un de « ceux du bas », il y a encore deux ans, a fait une percée tout à fait remarquable… et remarquée. L’an dernier « il les embêtait déjà, mais… pftt ! »
     Or, cette année, ils ne rigolent plus du tout, les « ceux d’en haut ! »:  Valencia, Madrid, Pamplona, Mont de Marsan… il n’y a donc pas moyen de l’arrêter ! Pis encore : Au lieu de l’amoindrir et le faire douter, les blessures, graves (comme celles de Malaga et de Madrid), ont renforcé sa vocation et sa valeur : La vocation de faire le toreo « de verdad », avec des estocades « de verdad » ; et la valeur de faire tout cela devant du toro… « de verdad ». De vérité totale, brute, sans les divers filets que le Système a tressés aux autres, ceux que l'on dit grands!
     Ricardo Gallardo, Mr Fuente Ymbro, souligne qu’il y a du Cesar Rincon dans de « Basque-là! » Et en y regardant bien, on peut en effet trouver rapidement de bonnes similitudes, face au toro. (Sauf qu’il tue mieux que Rincon !). Torero classique, de registre réduit mais spectaculairement intense, comme Rincon, Fandiño fait ressentir la vérité de son toreo à tous, ici et ailleurs, à Madrid comme au Pérou... c'est là sa force! C'est là sa différence!

     Demain à Bayonne, le torero d’Orduña plantera les yeux dans ceux des toros, dans ceux des aficionados, et dans ceux « du Sytème », en disant : « Aqui estoy yo ! Voilà comment je vois le Toreo, et voilà comment je suis ! »
     Alors… bien planqués derrière leur téléviseur, les figuras, « ceux d’en-haut ! » rallumeront leur portable, marqueront le numéro de leur mozo de espada et soupireront : « Oye !!! Mañana, atarse mas los machos… porque viene este !!! »  Un vrai cauchemar!!!
    
Demain, en prenant six toros de Fuente Ymbro, seul à Bayonne, en début du mois d’Août, alors que tous « fonctionnent » et accumulent les contrats…Ivan Fandiño prend un risque énorme…
     ... Et « ceux d’en-haut », aussi !!! 
     Esto es la Fiesta Brava ! La fête des braves!

Pour vous convaincre… revivez  le «  2013 »  de Fandiño, par l’image !
     Faena et blessure – Madrid – Toro de Parladé – 22 Mai:
     http://www.youtube.com/embed/5f5U2Pkkv4c
     Faena au toro de Fuente Ymbro, à Pamplona – 13 Juillet:
    
http://www.youtube.com/embed/Hu8gS0MpSus
    
Faena au premier toro de Fuente Ymbro, à Mont de Marsan – 17 Juillet:
     http://www.youtube.com/embed/nq1Q291Pgs0

 

BAYONNE : « HEUREUX ANNIVERSAIRE… ET AUX PROCHAINS ! »
    
Abel Moreno « illumine » Lachepaillet.

     10 Août : Tandis qu’une « foule » de 200, (selon les organisateurs - et donc 30, selon la police !) anti-taurins, locaux et « de circonstance », faisait quelque menu tapage du côté de la Mairie - On rappelle qu’il s’agissait là d’une mobilisation « nationale », rien moins que sept organisations appelant « à la manif » (Tous ensemble, tous ensemble ! Help ! Help ! ») - le peuple du toro, tranquillement, entre amis ou en famille, venait fêter les 120 ans de la plaza de Bayonne, et les 160 de son Histoire taurine. De fait, un anniversaire « avec classe », dans la bonne humeur, une grande convivialité, et parfois même une belle émotion commune.
     A vrai dire, le programme pouvait paraître « léger », mais il n’en fut rien, tant la tarde fut « illuminée » par la présence d’Abel Moreno, formidable compositeur et chef d’orchestre, auquel on doit la plupart des pasodobles toreros qui illustrent les plus grandes faenas, dans les ruedos du monde entier. Accompagné de son plus fidèle ami, Pierre Meyzenc, lequel a révélé à la France taurine ce compositeur inégalable, Abel Moreno a séduit Bayonne par sa simplicité, sa spontanéité, en un mot, sa grande classe. Tour à tour applaudissant le soliste trompette ou les chœurs; menant à la fois l’Harmonie Bayonnaise et le public en un magnifique ensemble, ce grand monsieur a probablement valu aux plus anciens, un des moments d’émotion de la temporada, déjà, en menant le « Lloran los clarines », interprété par l’orchestre et le chœur des chanteurs « d’ici », dont on peut imaginer la profondeur. On rappelle que ce  terrible morceau lui fut inspiré par la douleur, au soir de la mort tragique de Paquirri, à Pozoblanco. Hier, à l’écoute, très émouvante, de cette marche funèbre, beaucoup d’entre nous aurons revu les yeux turquoise et le sourire enjoleur de Francisco Rivera Perez « Paquirri », tant de fois triomphateur en cette plaza… Un formidable moment, salué, debout, par le public tout entier…
     La musique taurine fut vedette, certes, mais on ne pourra oublier d’autres moments, dont les enfants furent vedettes, qu’ils manient de bâton de danse traditionnelle ou les capes et muletas toreras. Richard Milian fait un superbe boulot, avec son école, et il est dommage qu’il n’ait pu être présent pour saluer l’ovation que méritent ses efforts auprès de ces « bouts d’choux Toreros ». Ils savent déjà tout faire… sauf sourire, durant la vuelta al ruedo ! Etonnant et un peu triste… quand on pense à Milian, rayonnant, après s’être envoyé un de ces Miuras « dont on ne revient pas, en principe ! »  Le prof a encore à apprendre aux élèves, et c’est très bien ainsi ! Et vous, les enfants : « On vous applaudit, heureux de votre succès.. Alors, souriez à ceux qui vous sourient !!! »  En tout cas… un « blé qui lève ! » et qui promet !
     Joli moment ! Tarde de belle convivialité, close d’un « Salut Bayoune » qui fera date… 120 années d’histoire taurine, plus celles qui viennent…

     Malgré les quelques « amargaos de la vida  » qui feraient mieux de s’occuper des chiens et chats que l’on abandonne, sur le chemin de vacances (et je fais ici le pari qu’il n’est pas un aficionado a los toros, capable d’une telle infamie !), la tauromachie a bel avenir à Bayonne, et pour de longues années encore.
     Nous, les vieux croutons, grincheux de nature, râleurs invétérés mais Aficionados de cœur autant que de raison, « de tripes » autant que de culture, voyons arriver, avec grand plaisir, « des jeunes » qui prennent des initiatives, et veulent mieux faire vivre la Fiesta Brava, en leur ville…
     Ils sont quatre garçons et deux filles ! Pardon : Deux filles et quatre garçons !
     Elles ont pour prénoms Céline et Fanny. Loin d’être de ces « minettes à toreros » que nous connaissons tous, elles savent de quoi elle parlent et ont mis en place un travail « de com », dont le quartier général se situe au Trinquet Moderne, haut lieu de « l’identité » Bayonnaise. Avec l’appui de professionnels, les deux jeunes femmes se proposent « d’animer » les avant et après corridas, bien entendu par de traditionnelles tertulias, mais également par des « moments Toreros et Aficionados » originaux, comme cette rencontre prévue avec Alberto Aguilar, après la non piquée de Dimanche, chacun pouvant côtoyer le jeune torero, et « tâter » de la cape ou la muleta… De moments que l’on souhaite couronnés de succès, et surtout… qui en appellent d’autres, car on sait ici que, pour remplir Bayonne, il faut y faire vivre le toro « toute l’année », et non du 4 Aôut au 4 Septembre… Alors… Bravo les filles ! Mais c’est cet hiver qu’on vous attend ! Aficion e… imaginacion !
     Ils ont pour prénoms Bertrand, Olivier, Arthur et Guillaume. Avec la Peña Zezenak, qu’ils ont créée en 2012, ils se proposent de prendre sous leurs jeunes ailes, ceux qui veulent apprendre la Tauromachie « de l’intérieur ». La demande est grandissante et les jeunes se mettent en quatre pour accompagner leurs invités «  aux quatre coins de la Fiesta Brava », du corral au gradins, du sorteo au tendido, du paseo au descabello… Une démarche des plus intéressantes, pour ceux qui « veulent savoir ! »
     « Chapeau les jeunes ! »
     Bienvenido en « su » plaza, Don Abel Moreno !
     Feliz cumpleaños Lachepaillet et… à dans 120 ans ! »
(Bueno ! es un decir !)

BAYONNE "DE JEUNE AFICION" :
     Voir ici l’action et le programme de Céline et Fanny – Dans el Tico.org :
http://www.corridafrance.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=839:bayonne-une-histoire-de-femmes-20050813&catid=19&Itemid=238
     Voir ici, l’action et les coordonnées de « Zezenak » - Dans el Tico.org :
http://www.corridafrance.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=823:bayonne-quand-la-jeunesse-s-en-mele-19020813&catid=19&Itemid=238

 

COMMUNIQUE: « PRIX AU MEILLEUR PUYAZO »
     Les cinq Clubs Taurins Bayonnais  (« Cercle Taurin Bayonnais », « Peña Taurine Côte Basque », « Club Taurin Betisoak, « Peña Taurine Bayonnaise » et « Peña Campera »)  ont décidé d’attribuer un Prix au Picador qui réalisera le meilleur tercio des piques pour chacune des Corridas du 10 et 11 Août.
    
Primordial, ce premier tercio de la corrida doit notamment permettre au public et à l’éleveur de juger la valeur du Toro. En conséquence:
          - Le nom du picador sera annoncé avant la sortie de chaque Toro.
          - La décision de ce jury sera annoncée dès la fin de la course et si le prix est attribué, il sera remis en piste sous la forme d'une enveloppe de 400 Euros.

 

BAYONNE: « SANS RANCUNE, MAIS.. !!! »
    
Ivan Fandiño, impecable, malgré « le petardo ganadero » de Fuente Ymbro.
    
Grande entrée à Bayonne, « malgré » la télévision.

     11 Août : Lorsqu’il donna vuelta, deux oreilles en mains, à la mort du cinquième, Ivan Fandiño alla au burladero où Ricardo Gallardo se faisait de plus en plus discret, puis « petit », au fur et à mesure que sortait sa corrida. Ostensiblement, le diestro alla lui donner un gros abrazo, prononçant un probable « Allez ! Sans rancune ! », que le ganadero, malheureux, acceptera avec un petit sourire contrit…
     Pure spéculation, bien entendu, cet abrazo « de libération » scellant encore plus l’amitié et le respect que se portent les deux hommes… professionnellement parlant. Pourtant, en son for intérieur, le torero aura grand motif à en vouloir… à la terre entière ! Mais surtout au ganadero !  En effet, alors qu’il était à deux doigts de donner un énorme coup de massue aux autres figuras de l’Escalafon… Alors que, « malgré » la télévision, la plaza de Bayonne, impeccable de présentation et d’ambiance, était joliment garnie… Alors qu’il faisait beau et qu’il n’y avait aucun vent… voilà que le principal ingrédient de son possible succès le trahissait : Les six toros de Fuente Ymbro sont très mal sortis, chacun « plus pire » que l’autre, affichant surprenantes lacunes « en tout » : Pas de race ! Pas de caste ! Pas de bravoure ! Pas de forces ! En un mot : Un énorme « petardo ganadero », très surprenant, qui coûte au torero un triomphe probable, quand on voit « le sitio » avec lequel il a du « supporter » et « porter » ces six carnes !  
     Soyons clairs : La corrida avait été scrupuleusement et soigneusement choisie. En aucun cas le ganadero n’avait le moindre intérêt à envoyer « des seconds couteaux »…
     Oui mais voilà !!! « Incertitude permanente » de la Tauromachie : Impeccablement présentée, la corrida est mal sortie, et le torero, au lieu « d’attaquer », comme il en a le formidable talent, a du « mesurer », « gérer », « soutenir » les tristes charges des mansos, et « tapar », cacher leurs moindres défauts !
     Ayyyy !!! On imagine « la rage intérieure » et la déception d’un torero qui, pourtant, « ne se fatigua jamais », malgré l’adversité et le mauvais sort. A plusieurs reprises même, il réussit à transmettre ce sentiment de profondeur, lors de trop rares « troisième muletazo », parfaitement tirés, longs et remarquables de vérité, le public répondant avec ferveur à un authentique exploit « d’être bien… avec six carnes ».
     Au bout du compte cependant, le « Sans rancune ! » devra s’accompagner d’un « mais ! » Et si le torero, par amitié et respect pour les triomphes communs, ne veut tenir aucune rigueur au ganadero… « nous, si ! », car vraiment : Hier à Bayonne, les Fuente Ymbro ont fait une belle « putada » à un grand torero !!!
     « Mala suerte, pues ! Mala pata ! ». Dans une chronique précédente, j’indiquais que le torero « pouvait » se planter… une des raisons étant « que la corrida sorte mal ! ». On ne pouvait mieux dire, malheureusement ! A la différence près que « Fandiño ne s’est pas planté ! » Et il convient de saluer le public qui, en sa majorité, a compris ce triste contexte, soutenu les efforts du torero, et salué avec grandeur, une sortie a hombros qui ne s’imposait pas forcément…vu les circonstances !

     Samedi 10 Août – BAYONNE – 1ère corrida de la Feria d’Août – ¾ de plaza, en corrida télévisée en direct par Canal+Toros – Grand beau/pas de vent: Au final du paseo, le diestro salua grande ovation, et reçut l’hommage d’un « Auresku » (salut d’honneur, par un danseur Basque) tandis que Jean Grenet, Maire de Bayonne, lui remettait un makila d’honneur. Dans les gradins, de nombreux jeunes Aficionados d’Espagne et Euskadi, auxquels le diestro brinda le quatrième toro.
     Sept toros de Fuente Ymbro (le sobrero étant sorti en quatrième, le titulaire remplaçant le jabonero deuxième, sorti « descordinado »), impeccablement présentés, mais affichant tous un terrible manque « de tout » : Pas de race ! Pas de forces ! Toros à la défensive, cherchant les planches, grattant tous le sol (escarbando), ne se livrant jamais, tant étaient limitées leurs forces et leur classe.
     Le public, qui applaudit avec espoir l’arrastre d’un premier déjà décevant, se mit peu à peu en colère, sifflant de plus en plus les arrastres suivants, pour éclater grande bronca au ganadero, devant l’insigne faiblesse du pourtant magnifique castaño sixième. Dans le callejon, Ricardo Gallardo, ganadero coutumier de grande exubérance, dut se cantonner une discrétion peinée. Gros fracaso ganadero de Fuente Ymbro, ce jour à Bayonne. D’autres jours meilleurs viendront, on le souhaite !
     Désirant valoriser le premier tiers, « dans la façon » de faire la suerte, les clubs et Peñas de la ville ont jugé bon de distinguer Juan Jose Esquibel, pour sa façon « de ne pas piquer » le sixième. Peut-être un trophée « desierto » eut il été plus logique? - C’est probablement ce que dictent les sifflets qui accueillirent ce verdict.
     Ivan Fandiño (de bleu azur et or) : Ovation ; Une oreille ; Silence ; Ovation ; Deux oreilles ; et salut final, avant sortie a hombros, chaleureusement applaudie – toute la tarde en attente de ce toro de noble et rude agressivité, tel qu’en a sorti Ricardo Gallardo, en de nombreuses reprises, pour ce torero « d’attaque ». Là, hélas, Fandiño ne put pratiquement jamais attaquer. Cependant, on vit a de nombreuses reprises (et le public le nota, immédiatement, avec espoir et ferveur) « le sitio » qui est celui du torero, actuellement: Loin de se décourager, au fil des difficultés, le diestro d’Orduña se comporta en authentique « figura », partageant avec tous les efforts qui étaient siens, avec d’autant plus de mérite, de la part d’un torero « classique », au répertoire relativement austère et réduit. C’est la raison probable pour laquelle ce public « explosa » une pétition de deux oreilles au cinquième, que la présidence eut le bon goût d’accepter, en la circonstance, malgré le tollé de quelques « ayatollahs ».
     A noter que cette fois, et malgré de grosses entrées a matar, l’épée n’a pas fonctionné au mieux : Sa conclusion au premier, piquée et descabellée, lui coûta probablement une oreille déjà bien gagnée. Et si elles furent entières et bien basculées, les épées au 2, 3, 4 mirent du temps à faire effet, celle au 5ème, magnifique d’exécution, tombant un peu de côté, mais roulant le toro sin puntilla.
     Au capote, deux grand quites (3 et 5èmes), une larga à genoux (4èmes) ; de fameux remates de capote (1er). A la muleta, des débuts de faenas « classiques », notamment en statuaires, avec firmas ou passes de desprecio de grand empaque. Puis, dans « le fondamental », selon les possibilités offertes, des séries sur deux mains, certains muletazos, plus profonds, faisant immédiatement réagir le tendido. Hélas, peu de continuité et « d’unité » possibles, le torero devant user des classique manoletinas et bernaldinas (sans épée, au 5ème), pour relever des sauces bien peu piquantes, malgré la bonne cuisine  du Basque.
     « Los toros, como los melones, son ! Hay que abrirlos, para saber si !!! »
    
Hier, les six melons de Fuente Ymbro étaient très jolis, mais hélas… tous pourris! »

Ils y étaient :
     Le résumé-video de la corrida – via Canal+Toros :
     http://canalplus.es/play/video.html?xref=20130810plucantor_1.Ves
    
La chronique et les photos de Philippe Latour – dans Eltico.org :
http://www.corridafrance.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=868:encerrona-de-fandino-le-chemin-est-encore-long-0110813&catid=19&Itemid=238
     La reseña de la corrida – dans « el Mundo » - par André Viard (?) :
     http://www.elmundo.es/elmundo/2013/08/10/toros/1376165877.html


    
Les déclarations de Fandiño, pendant la corrida – Via Mundotoro:
     http://www.mundotoro.com/noticia/me-da-pena-por-ricardo-esto-es-un-tandem-y-tenemos-que-triunfar-los-dos/102316

 

BAYONNE : « LA JOURNEE… DES SEPT DOULEURS ! »
    
Manuel Escribano coupe deux oreilles, et Alberto Aguilar une.

     12 Août : Il y a des corridas « pour le torero ! », non parce qu’elles ont été « faciles », mais parce qu’elles ont permis de s’exprimer (et tant le trapio que les cornes n’y ont ici rien à faire).  Et il y a des corridas « pour le public », où le tendido « vibre » ou se passionne, tandis qu’en-bas, on maudit « le toro cabron » ou « hijo de la gran p.. ».
     Qu’on en parle à Javier Castaño, particulièrement mal servi, mais par ailleurs en un tel état « de doute » qu’il va bientôt falloir « y réfléchir » avant que n’arrivent des choses bien plus graves qu’une bronca.
     Qu’on en parle à Manuel Escribano, qui échappe de justesse à une grave blessure, devant « le moins cabron » de la tarde, et coupe deux oreilles, plus pour « l’émotion » de la cogida et un coup d’épée « atracandose de toro », que pour la beauté et la justesse de sa faena…
     Et qu’on en parle enfin à ce petit géant qu’est Alberto Aguilar, qui s’envoya deux tontons plus hauts que lui, mansos violents, que l’on préfère  applaudir du haut de la file neuf du tendido soleil…

     La corrida d’hier est une mansada, plus « pour le public » que pour les toreros, ces derniers oubliant parfois les fondamentaux, cherchant « à toréer » le carcan, par derechazos ou naturelles informes, au lieu de lui mettre « une grosse rouste » par le bas, en authentique « lidiador », et le tuer joliment, en vrai « matador de toros ».
     Qu’on me dise pourquoi Javier Castaño, déjà en panique devant le quatrième, avec le capote, s’en alla essayer de vouloir donner des passes à « un manso muy manso » qui courait en tous sens, au point qu’il n’y avait aucun lieu où se cacher, dans le ruedo. Bien évidemment, il se fit menacer, en ses molles tentatives de droitières « de l’extrémité du bout de sa muleta », et tua en panique, le carcan le menaçant durement, au long des barrières. Hélas pour tous - le torero, le public, et ceux de la télévision, seuls à pouvoir éluder ce triste spectacle – cela se termina par un véritable massacre au descabello, le sang inondant la tête entière d’un toro qui, malgré tout ces défauts, ne méritait pas cela… La bronca fut, malheureusement, bien méritée.
     Il est sorti six toros de Dolores Aguirre ! Six « douleurs ! »
     A cela, le mauvais sort y ajouta une septième : Celle de la malchance qui s’abattit sur notre collègue, revistero et photographe, Paul Hermé. Alors qu'il se jetait au callejon, durement poursuivi, le banderillero de Castaño, Marco Galan « laissa traîner la jambe », bien malencontreusement, celle-ci venant faucher l'appareil photo du collègue, « l’explosant » littéralement, sans option de rachat ni réparation !!! De profundis pour le Nikon, et perte sèche pour le compagnon!! Le torero, qui avait échappé de justesse à un mauvais coup, vint prendre des nouvelles du blessé, désolé d’une faute… qu’il n’avait nullement commise. Ce que s’empressa de lui confirmer le bon Paul, vite consolé par les voisins… « Une chance sur mille pour que cela arrive ! C’est arrivé !! La mala suerte ! Le destin « contraire ! » Pobre Pablo !!  
     Ce fut… « la septième douleur ! »

     Certes on nous dira : « Le cinquième ! »
     Effectivement, ce « Cigarrero » s’en alla trois fois au cheval, de loin, poussant mais sans y manifester  réelle bravoure. Effectivement il eut « de la fijeza » et même certaine noblesse… Effectivement, il eut de la continuité à la muleta, même si, après deux séries, main peut-être trop basse, il menaça de « rajarse ». Remontant alors sa main, et « allégeant » son trasteo, Escribano l’aida à se refaire une santé, peut-être au dépens de sa domination, le toro le crochetant méchamment à la sortie d’une manoletina. La cogida fut impressionnante, la corne passant entre les cuisses du torero qui, roulant au sol, fut à nouveau chargé, heureusement sans autre conséquence qu’un majuscule « susto »…
     Désolé ! Mais le reste de la corrida est… une mansada ! Certes bien présentée.. mais mansada quand même !
     Et ce n’est pas Alberto Aguilar qui contredira ce triste verdict, lui que essuya les durs crochets du gauche de son premier, et s’en alla se colleter avec un sixième qui l’avait entrainé aux barrières, son terrain de haute prédilection… Cependant, avec habileté et courage malin, le petit Madrilène tira par deux fois son épingle du jeu, ne perdant la puerta grande réservée à Escribano, que pour trois pinchazos inévitables…

     Hier à Bayonne sont sortis six Dolores Aguirre. Six douleurs ! Hélas pour l’ami Paul, il y en eu… une septième !
     O sea : La journée... des sept douleurs !

     Dimanche 11 Août – BAYONNE – 2ème de la Feria d’Août – 2/3 de plaza, en corrida télévisée en direct par Canal+Toros – Grand beau/pas de vent: six toros de Dolores Aguirre, très présentés et durement armés, dont le comportement fut, en général, décevant quoique spectaculaire. Toros mansos, plus violents qu’encastés, sans fijeza, sans bravoure, allant du très faible premier au « manso total » quatrième ; puis du manso « mobile » troisième, manifestant sentido à gauche, au manso « noblon » sixième, aquerenciado en tablas. Le deuxième ne pensa qu’à s'échapper des leurres, tête dans les nuées, le lot entier laissant la vedette au cinquième, du nom de « Cigarrero », qui sauva un peu l’ensemble en venant trois fois au piquero, et chargeant en continu, avec passage à vide à mi faena. Corrida « spectaculaire », plus pour le public que le torero.
     Javier Castaño (de gris perle et or, soutaché de noir) : Silence ; et Bronca après un avis
– a connu une noire journée, qui malheureusement confirme un état actuel fait de beaucoup de doute et d’un manque de recours alarmant. On ajoutera que sa cuadrilla ne l’aide guère, peut-être plus préoccupée à son propre succès que par le service et l’aide à son maestro.
     Malheureusement, le sort s’y met aussi, qui réserva au Salmantino les deux toros qui ne pouvaient aucunement le remettre en selle : Un premier, faible à l’extrême, qu’il tenta  de tenir debout, muleta à mi hauteur, avant d’en finir, mal, avec épée et descabello. Et un second, manso galopeur quatrième, sans fixité aucune, que l’on pouvait croire affublé de quelque défaut de vue. Toro qui mit le torero en danger, en une réception de capote « pleine de doute », la présidence ne l'aidant nullement en tardant longuement à sonner les piques (qu’attendait elle donc ?)… Et toro qui continua en grande mansedumbre, chargeant en durs arreones, sans cap, sur un essai de trasteo condamné d’avance, le torero essayant de tirer des droitières, sur l’incertain voyage du morlaco.
    Et… ce qui devait arriver : pinchazo feo, metisaca vilain, trois-quarts atravesados, totalement inefficaces. Tête en haut, le toro refusera le descabello devant un Castaño « entêté », sans recours, multipliant les sanglantes tentatives, terminant à la douzième, hagard et durement sifflé. Il va falloir « réfléchir ! » (ne pas oublier que le désastre était télévisé).
     Manuel Escribano (d’aubergine et or) : Ovation après avis ; et Deux oreilles avec sortie a hombros finale
– a manifesté, d’entrée, grosse volonté et grandes facultés physiques. Et comme le blond frisé est sympa, le succès monte vite. Normal  et mérité !
     Le Sévillan partit par deux fois recevoir ses adversaires « a portagayola », très vaillant, avec « la vista » et « les cannes ». Facultés qu’il manifesta en gagnant du terrain, par la suite, avec le capote ; puis en banderillant, varié, « le par du calafia » (« violin », au quiebro) au cinquième étant cependant « plus large » et éloigné de la barrière que par le passé. A la muleta, une vraie facilité à donner des muletazos liés, efficaces, même s’il ne put retenir son premier, grand amateur de sorties, « tête en haut ». Par contre, débutant sa faena au cinquième par cambio dans le dos, (qui semble tellement « facile » que l'on applaudit presque plus), Escribano baissa beaucoup la main, d’entrée, croyant en une noble race que le toro n’avait peut-être pas. La faena baissa d’un coup, qu’il sut « remonter » en aidant un peu plus le « Cigarrero ». A ce jeu, la domination fut plus aléatoire, le toro surprenant l’homme dans une manoletina, lui infligeant une très dure voltereta, dont il sortit miraculeusement indemne. Reprenant les trastos « sans se regarder », Escribano partit pour un gros coup d’épée, tendido mais « atracandose de toro », qui roula l’animal et provoqua grande pétition. Deux oreilles, certes généreuses mais traduisant la reconnaissance d’un public envers un torero lui-même « très généreux », dans les trois tiers.
     Alberto Aguilar (de vert émeraude et or) : Une oreille ; et Ovation après un avis
– a manqué de peu la sortie a hombros. De trois pinchazos, exactement ! A plusieurs reprises  on aura vu le petit Madrilène, devant des toros « plus hauts que lui », en particulier le magnifique sixième. Et à plusieurs reprises on aura salué le courage et l’habileté du garçon, face à deux mansos, violent le troisième, très court et dangereux à gauche ; et plus « noblon » le  sixième, qui finit par l’attirer en son terrain des barrières. Par deux fois, le torero parut « plier », subir, rompre, mais par deux fois, « la race » le fit remonter le courant, lui permettant d’imposer, à celui-là une grosse série droitière, définitive, se permettant même un trincherazo sur le piton méchant ; et à celui-ci des muletazos bien balancés, profitant des retours de manso vers l’intérieur. A chaque fois un final de faena « vibrant », hélas différemment clos avec l’acier : Une entière, habilement portée, au troisième ; et une lame basse au dernier, après trois pinchazos. Ayyyy !
     A noter :
     Le prix au meilleur piquero, dans sa façon de « faire la suerte », a été justement attribué à Juan Manuel Elena Lobato, qui reçut par trois fois la charge du cinquième. Son chef, Manuel Escribano, le fit saluer, au cours de sa vuelta.
     David Adalid et Fernando Sanchez saluèrent une courte ovation, après trois paires, inégales, au toro d’ouverture.
     Très dangereusement poursuivi par le quatrième, Marco Galan sauta au callejon, se recevant mal et arrachant au passage l’appareil photo de Paul Hermé. Le torero est indemne, mais l’appareil, « en mille morceaux ». 

Ils y étaient :
     Le résumé-video de la corrida – via Canal+Toros :
     http://canalplus.es/play/video.html?xref=20130811plucantor_1.Ves
    
La chronique et les photos de Philippe Latour – dans Eltico.org :
http://www.corridafrance.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=873:bayonne-tarde-esbribano-s-impose-aguilar-s-expose-castano-implose-22110813&catid=19&Itemid=238

 

BAYONNE : « C’EST PAS CA, GAGO ! »
    
Oreilles pour Robleño et Flores.

     1er Septembre : Lorsque l’on dit « Cebada Gago ! » ou simplement « Cebada ! », on suppose immédiatement : « transmission ! », caste spéciale, émotion ! Et bien que les Cebadita n’aient jamais été des aurochs, et qu’ils aient connu, il y a quelque temps, de gros problèmes de forces, on attend et l’on espère « du trapio » et de la solidité.
     Hélas, mettre des cornes « astifinas » sur des toros terciados, ou « carrément petits » comme le troisième d'hier, cela reste des toros « terciados » et même « carrément petits ».
     Hier à Bayonne, devant un public très froid, qui s’est chauffé « à l’envers », la corrida de Cebada, très inégale de trapio mais très astifina, n’a donné que peu « de la transmission des Cebaditas ». Seul le quatrième, très intéressant, quoique pas suffisamment complet pour la vuelta réclamée par quelques brameurs, aura fait penser aux Cebaditas de transmission, nobles sans innocence et « con motor ». Pour le reste… un gros manque de vibrato général ;  des charges comptées, pour les deux premiers ; et une soseria permettant des centaines de muletazos Mexicains, ne faisant monter personne au moindre rideau…
     Cela étant dit, les toreros « estuvieron », ont été là : Fernando Robleño avec sérieux et toreria, mais sans la profondeur qu’on lui voudrait fêter. David Mora, superbe au capote, mais sans engagement à la muleta, son épée, heureusement, le libérant d’une bronca bien plus forte que lui promettait un public « amargao de tout ! ».
     A ce sujet, les trois crétins qui se substituèrent à la musique, au prétexte que la présidence refusait de la donner, n’ont rien à faire en une plaza de toros. « Aqui se muere de verdad » et, musique ou non, on respecte le combat et chacun de ses acteurs, hommes et toros. Pour musique, voir l’Alcazar ! Avec en plus « Wisky et p’tites pépées ! »
     Touchant les deux toros de bonne mobilité, Sergio Flores s’est beaucoup prodigué, tirant chaque fois quelque long muletazo, mais manquant de cette « flamme » qui fait bondir cœurs et boyaux. Un bon coup d’épée lui fit couper au dernier « una orejita » à un toro qui en offrait deux. D’ailleurs, certains la demandèrent à grands cris. N’aurait plus manqué que çà !
     La présidence a hésité pour la vuelta au quatrième, et maintenu sa décision, au sixième. Les deux fois avec raison ! Voyons si l’on peut ramener, dans les gradins, le sérieux auquel on prétend, dans le ruedo… Aujourd’hui arrivent les figures, et là… on peut tout craindre !
     Les Joselito « transmettront ils » ce que les Cebada n’ont pas fait ?
     – Espérons le, parce que vraiment… « C’est pas ça, Gago ! »

     Samedi 31 Aout – BAYONNE – 1ère corrida de la Feria de l’Atlantique – Plus de ½ plaza – Beau temps, agréable, avec quelques rafales de vent :  En fin de paseo fut remis le « Prix Claude Popelin » au meilleur lidiador de la saison 2012. 
     Toros de Cebada Gago, bien faits mais très inégaux de présence, les deux derniers paraissant les mieux charpentés, le troisième, astifino comme le lot en son entier, n’ayant jamais du sortir en plaza « de primera ». Corrida en sa majorité « terciada, pero tapandose por la cara », de peu de présence, mais gommant cette carence par des cornes très fines et solides. La corrida s’est bougée, mais sans grande fijeza, surtout aux premiers tiers. Certes le quatrième partit de loin au cheval, s’arrêtant à mi-course à la première, comme pour faire la nique à l’ovation qui accompagnait son départ… S’il y eut quelque bonne et rare mise en suerte, trop de piques se donnèrent al relance, ou le toro s’échappant des capes pour aller percuter le cheval. De bravoure et force il y eut quelqu’éclair, le cinquième « se défendant bravement » en soulevant l’équipage, recevant pour l’affront « deux piques en une », ce qui provoqua la fureur des gradins, contre le piquero et postérieurement, contre son patron. Pour le torero, quatre et sixième eurent cette mobilité (plus acidulée, le quatrième) qui permet de s’exprimer totalement. Le troisième également « offrait » des possibilités, à condition de lui imposer « lieu et rythme ». Faible et arrêté le premier ; « parado » et vide, le deuxième de la tarde. Partie du public réclama et obtint vuelta d’honneur, hors de propos, au quatrième, du nom de « Compuesto » - N°60.
     Poids de la corrida : 493, 494, 462, 470, 521, 496 kgs.
     Fernando Robleño (de velours bleu marine et or) : Silence et Une oreille – se montra très sérieux, sobre et mesuré dans le peu d’action que lui laissa un premier toro, faible et immédiatement arrêté, ou du moins « très tardo » à la muleta. Robleño tira consciencieusement quelques muletazos sans transmission, d’un toro sans aucune transmission. Tuant mal, d’un metisaca suivi d’un bajonazo, le diestro écouta juste silence.
     Devant le quatrième, de grande mobilité, qui trompa son monde en venant de loin, pour un châtiment des plus mesurés, Robleño partit fort bien, par doblones un genou en terre « très toreros », pour une faena très inégale, souvent rapide et sans profondeur, arrivant cependant à se poser sur une grande série de quatre droitières allurées, bien closes au pecho. Faena « de volume », à un toro très mobile mais sans grande classe, molesto à gauche et sans réelle fijeza. Après pinchazo, Robleño mit grande lame roulant spectaculairement le bon « Compuesto », pour lequel partie du public demanda vuelta. « Vox populi, vox presidencia ! » L’autre partie du « populi » contesta…
     David Mora (écume de mer et or) : Ovation et Bronca
– fit de très jolies choses au capote, en véroniques et surtout dans les remates, à la réception de ses deux adversaires. On ne pourra lui reprocher manque d’envie, mais il n’eut guère d’opportunité, ce que le public comprit mal. Faena longue et pesante, à vouloir tirer ce que son premier n’avait pas : le toro s’était éteint au quatrième muletazo. Estocade très en arrière, et bravos d’ennui.
     Applaudi à sa sortie, le cinquième fit impression, sortant fort et prenant le seul vrai puyazo de la tarde (y de muchas !) « romaneando ». Châtiment trop intense en un seul envoi (mieux valu deux puyazos avec quite intercalé), le toro arrivant « con ideas », avec des idées troubles, à la muleta. Sur hésitation et recul du Madrilène de Borox, le public le prit en grippe et du coup, chacun se vexa. Mora tua vite, en rogne, et le public le conspua d’importance, avec excès. Impatience, exigence.. et manque d’aficion (Savoir et sentir ! Sentir et savoir !)
     Sergio Flores (de violet et or) : Silence et Une oreille, avec pétition de seconde
– revenait à Bayonne après son heureuse alternative de Septembre dernier, en ce même ruedo. Depuis, le jeune Mexicain a très peu toréé en Europe, recevant de plus une cornada, le 6 Juin dernier, jour de sa confirmation d’alternative à Madrid. Dans ces conditions, on comprendra « l’envie » du jeune diestro, même si celle-ci se traduira en « plus de quantité que de qualité », avec cape et muleta, même si plusieurs passages de ses deux trasteos, aux toros les plus exploitables de la tarde, comportèrent de bons muletazos isolés, longs, templés, soudain ralentis et allurés. Pourtant, son trasteo au petit mais très pointu troisième, manqua de « posé » et de dominio. Le toro avait pris un bon second puyazo, mais arrivait « andarin », en marchant, au troisième tiers. Flores ne put totalement s’imposer, finissant par de manoletinas et tuant de pinchazo et trois quarts de lame un peu ladeados, rematant au descabello.
     Faena bien plus calme et torera, face au sixième, noble castaño, berreon, qui lui facilita les choses : Séries droitières, dont certaines « reposées », bien templées, puis final en divers adornos, envers/endroit et « inas », scellés d’un desplante genou en terre… Mettant bonne épée, le Mexicain laissa éclater juste joie, tandis que la claque poussait pétition de seconde oreille. Un trophée suffisait largement, pour une faena certes correcte, mais qui ne passera a aucune postérité… comme d’ailleurs la corrida toute entière.
     Dans le callejon, on aura pu reconnaître le matador Mexicain Joselito Adame (qui torée ce dimanche à Ejea de los caballeros) et le Français Juan Leal.

Il y étaient aussi :
     La chronique et les photos de Philippe Latour – Dans Eltico.org :
http://www.corridafrance.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=985:bayonne-robleno-flores-coupent-vuelta-al-ruedo-pour-un-cebada-gago-22310813&catid=19&Itemid=238

 

BAYONNE : « SAINE COMPETITION ! »   
    
Andres Roca Rey et David de Miranda se partagent succès et souffrance.

     1er Septembre : Magnifique finale des non piquées, malgré la mansedumbre en querencia et quelque faiblesse des erales de Alma Serena, cependant pleins d’allant.
     Superbe élan de « competencia », doublé de respect et de compañerismo, de la part des deux jeune diestros finalistes : David de Miranda, sobre muletero, plein d’efficacité et « avec la tête qui fonctionne » (sa façon de « retenir » son second, en fin de muletazo, en témoignant grandement) ; et le jeune Péruvien Andres Roca Rey, plus « charismatique », plus esthétique, plus « largo » de répertoire…déjà grand artiste « naturellement » !
     Ce dernier venait, favori de ce dernier duel, et laissant éclater sa classe, dès le premier quite. La surprise cependant fut double :
     Tout d’abord: David de Miranda ne s’en laissa jamais compter, marquant des points par des faenas « solides », allant « a mas » ; et montrant des suertes inusitées, tel le quite « de la media luna », variante de la gaonera, capote dans le dos, plié en deux. Un quite cher à Rafael Torres qui le prodigua joliment, dans les années 70.
     Et ensuite: malgré une classe et une élégance évidentes, Andres Roca Rey a montré quelques lacunes dans le dominio, préférant « le joli » au « poderoso », l’esthétique au technique, au point de rencontrer de grosses difficultés lorsque les bichos ne chargeaient pas « long et droit ». Si l’on ajoute de grosses carences à l’épée, pour les deux, mais plus particulièrement au protégé de Jose Antonio Campuzano, on verra qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire, de coups à prendre, de sueur à verser, et de technique à prendre…
     Mais Señores ! Quel plaisir de voir ces garçons entrer « en saine competencia », se répondant en quatre quites, dès le toro d’ouverture, sans oublier de se serrer la main, au final de la passe d’armes… Gros duel, chacun levant au plus haut ses nobles armes, tant au capote qu’à la muleta, l’espada ultime restant encore très hésitante quoique grandement volontaire. «
      Toreros, los dos ! » dans la poussière du ruedo Bayonnais… Poussière que chacun alla mordre, malheureusement, avec une cornada au pied gauche pour le jeune David… de Huelva, tandis que la promesse Péruvienne supportait un gros coup à la cuisse.
     « Le métier qui rentre ! » disent certains. Mais « Quel métier ! » et « déjà bien rentré », pour ces deux-là ! Enhorabuena, los dos ! Y suerte toda !   

     « Au planchot ! » David bat Andres, par « Vuelta et Oreille » contre « Ovation et Oreille »… mais au fond, il y aura « match nul », dans les têtes et les cœurs, ce que les organisateurs et les Clubs locaux auront voulu signifier en partageant les prix, même si l’artistique aura léger pas sur l’efficacité. 
     A noter, dans les cuadrillas, les deux paires de banderilles du Santo, en progrès constants.

 

BAYONNE : « LES CHEMINS DE TRAVERSE ! »
    
« Majuscule » Perera…tandis que Daniel Luque sort a hombros.

     2 Septembre : On peut prendre les chemins de traverse !
     On peut dire et écrire que le Juli, mal servi, n’a vraiment pas eu de chance, et continuer à ovationner ses distorsions muleteriles ; ou vouloir absolument se battre dans le patio avant la corrida, pour une photo « avec mon Juli », sur téléphone portable… On peut ! Mais on peut également dire que, peut-être mal servi, il n’a rien fait pour arranger les choses ; qu’il s’est royalement foutu du monde en brindant au public un toro quatrième qu’il savait « derengado » et que l’on aurait du remplacer ; mais surtout, qu’il a tué comme un véritable sagouin, mettant deux Julipiés aux écarts tellement disproportionnés, que les épées ne pouvaient qu’aller traversant et ressortant, l’une à gauche et l’autre à droite !
     On peut aussi… et on le fait ici ! Cependant, on trouvera toujours une partie de la plaza pour ovationner « mon Juli ! », alors que tout autre diestro aurait entendu solide bronca… à chacun !  On peut aussi le dire, sans détour !!!

     On peut prendre les chemins de traverse !
     On peut dire que Perera a égrenné des muletazos « à la chaîne », avec la passion « d’une huitre endormie » (commentaire entendu en fin de première faena). On peut ! Mais on peut également prétendre que Miguel Angel Perera s’est montré « important » devant un premier adversaire avisé et dangereux à gauche, qu’il n’a, par contre, pas tué… Et l’on peut surtout prétendre que le diestro extremeño a été « majuscule » au cinquième, après l’accrochage, se mettant dans un sitio tout à fait interdit, et tressant des muletazos de véritable poder, que le grand Ojeda lui-même aurait hésité à risquer. Sensationnel, Miguel Angel Perera, devant ce cinquième, toro dangereux, incertain, et puissant celui-là. Le gros coup d’épée tarda son effet, et deux avis sonnèrent.
     On attendait pétition massive… Il y eut petite demande, légèrement vociférée… et protestation, lorsque la présidence accorda un trophée.
     On peut respecter cette décision « démocratique ». On peut ! Mais on peut également prétendre qu’après ce qu’il avait fait à ce toro, Miguel Angel Perera méritait les deux oreilles… qu’on lui accorde ici ! On peut aussi !! Ou non ???
     On peut dire que Bayonne « est exigeante ! » On peut ! On peut également dire que Bayonne « a perdu le Nord » (ou le Sud-ouest !) et qu’il n’y a plus d’Aficion…  
     On peut… et on le fait, ici !!!

     On peut prendre les chemins de traverse !
     On peut dire que la corrida de Joselito, si attendue, si vantée, est sortie «  à l’envers », sans race, faible, les deux derniers sauvant à peine la face d’un ganadero, bien isolé dans son burladero, qui s’esquiva discrètement tandis que le triomphe de Daniel Luque lui faisait le quite. On peut également dire que « la cour » habituelle, si prompte à venir le féliciter, d’habitude, était cette fois « aux abonnés absents », peut-être affairée à consoler « notre Juli ! » 
     On peut aussi penser qu’intérieurement, le torero-ganadero aura souffert mille morts, en voyant ses produits donner le jeu exactement contraire à celui qu’il désire… en toute aficion. Son coup d’œil et sa grimace, adressés à des amis du tendido proche, en disaient long.
     « Lo siento, Señor ! Sus toros le traicionaron ! »

     … Et puis, il est une chose où tous, nous tomberons d’accord : Daniel Luque se sent à merveille, en plaza de Bayonne. C’est bien simple… il devrait ne toréer que là !
     Inspiré, fort d’une vaillance veloutée, et… chanceux, il prend les deux toros du jour et leur donne magnifique traitement, même si parfois le « superficiel » prend trop le pas sur le fondamental… notamment la main gauche. Cela dit, on peut chanter son début de faena au sixième, « andandole al toro », marchant avec le toro, vers le centre, par trincherazos et autres muletazos de grand empaque… chose que la plupart des jeunes ne savent pas faire.
     Mais on peut également dénoncer la série de « luquesinas » clôturant sa faena, alternant gauche droite en changeant dans le dos, la tête à Capbreton et le cul à Fontarabie. Malgré l’ovation gigantesque saluant ce dernier exploit, on peut également dire que cette suerte est « feisima » et ne sert en rien le toreo « de la première partie », très Sévillan, tantôt profond, tantôt caresse, mais remarquable de toreria ! Deux oreilles  après une entière desprendida mais d’immédiat effet… Normal !
     Les yeux embuées de larmes (sponsorisées Lacoste), Daniel Luque vint baiser le sable de Lachapaillet… Il le pouvait car une fois de plus, Bayonne lui a fait un grand quite !!! La dernière, peut-être !

     Pendant ce temps, Alejandro Talavante « poussait la chansonnette », en direct à la Télé Espagnole, tout en toréant le troisième Zalduendo, en plaza de Merida !
     C’est nouveau ! Ca vient de sortir !
     On peut s’esbaudir… et ouvrir maintes pistes nouvelles… A quand « The Voice », face à des Adolfo Martin, le samedi soir à Las Ventas ? A quand « la ballade du Juli », quinze dimanches de suite en « sa » plaza de Bayonne ? Il y avait « Siffler en travaillant ! » Il y aura désormais « Chanter en toréant ! »  Décidément on n’arrête pas le progrès !
     La Fiesta Brava, fête de Braves, aurait pu inspirer Francis Lopez (elle l’a fait, d’ailleurs !)… Mais, peut-être « cette nouvelle version », plus musicale, de la corrida, poussera t’elle Francis Cabrel à modifier sa chanson… ou à réécrire ses « Chemins de traverse ».
     Qui sait ? Les gens ont de telles réactions ! Voyez Bayonne ! 
     Mais bien sûr, ceci n’est… que mon opinion !

     Dimanche 1er Septembre – BAYONNE – 2ème corrida de la Feria de l’Atlantique – Casi lleno – Grand beau : Toros de Joselito (4 de la Reina, et 2 (4et 6èmes) del Tajo : bien mais inégalement présentés (100 kgs d’écart, entre 3 et 6èmes). Tous bien armés, solides, le 3ème allant percuter le métal du burladero soleil, l’entamant tel un ouvre boite. Les deux derniers de grande présence. Guapisimo le colorado, ojo de perdiz cinquième !
     Hélas, la corrida sortit « à l’envers ! » : Souvent faible (la quatrième, derengado, aurait du être renvoyé) et sans codocia ni race. Loin des Joselito « d’avant-hier » à Bayonne ! Seuls deux toros auront créé gros intérêt : le 5ème, par un danger et une violence que tous n’ont pas perçus ; et le 6ème, mastodonte de 572 kgs, incapable cependant de vraiment bouger le cheval, qui arriva au troisième tiers, idéal de noblesse, ses forces limitées étant très bien gérées par Luque. Détestable le 1er, abominablement « parado » ; manso incertain le 2ème, sans aucune fijeza, dangereux sur piton gauche ; et « exploitable » le 3ème, sorti comme une brute, mais vite rendu, noblon affaibli, aux finesses du Sévillan. Une corrida fort décevante, au regard des exploits récents de ce fer, en plaza de Lachepaillet.
     Les poids de la corrida : 490, 502, 475, 482, 508 et 572 kgs
    El Juli (de noir et argent) : Ovation ; et Petite division
– reçoit le premier, déjà sans charge, par deux semblants de véronique et une demie, propre. Après un premier tiers « sin fijeza », un quite par chicuelinas, à la dégoûtée, avant un semblant de faena, partant d’avance convaincu qu’il n’y avait aucune option. Ce qui est vrai : Toro « parado, total » auquel un Juli  rageur arrachera quelques muletazos torchonnés, tous accrochés. Et pour clore le non-débat : Un Julipié terrible, atravesado, la lame ressortant au flanc gauche. Ovation cependant (!!!! - ????).
     Le quatrième, à sa sortie, montrera des signes de grosses faiblesse des deux antérieurs, chargeant en partie « descordinado ». Sachant le beau sobrero ensabanado, en attente au chiquero, Juli fit tout pour que le faiblard soit maintenu dans le ruedo… et il y réussit, sa cuadrilla éludant le moindre effort. Mieux encore : Juli vint brinder au public (sous l’ovation !!!) un toro dont il savait parfaitement ne rien pouvoir tirer, dans les dix secondes qui allaient suivre. Ce qui se vérifia : Demi-passes désolées, entre deux fléchissements du bicho. Mine re-désolée, et deux pinchazos à la dégoûtée, précédant une nouvelle lame, atravesada, ressortant, cette fois, au flanc droit. Le toro est sifflé, bien plus que le piètre millionnaire moqueur. De verguenza, Señor !
     Miguel Angel Perera (de pourpre et or) : Ovation ; et Une oreille, en partie protestée, après deux avis
– a donné, sans aucun « effet de manches », sans autre ostentation que la superbe d’un grand torero, une tarde très importante, en plaza de Bayonne. Une tarde qui, hélas, sera passée inaperçue, quand elle ne sera pas contestée, d’une grande partie du « respetable ».
     Son premier, toro bas mais bien fait, incertain, sorti abanto, sans aucune fijeza tout au long de la lidia, passa son temps à fuir, allant direct au cheval, où il s’endormit. Début de faena, par muletazos en forme de recortes secs, à mi-hauteur, pour retenir le manso. Essais répétés de droitières liées, chaque fois troublés par « un regard », malin, ou une hésitation de la bête. Passage main gauche où la punition est instantanée : Le toro « coupe » méchamment et menace l’homme, par deux fois. Retour à droite et « grosse suée », Perera mettant point d’honneur à lier une série, avant d’attaquer à nouveau le piton gauche, par deux inverties, risquées, non loin des barrière. Fermeté  et toreria « totales »! Pundonor torero, à peine reconnu! Pourtant, les choses resteront « incertaines », et le matador manquera ses deux premiers élans à l'épée, étant durement poursuivi (Rare de voir Perera « courir » !). Troisième lame entière en arrière, et petite ovation, de maigre consolation.
     Le cinquième, colorado ojo de perdiz, fait magnifique sortie, et veut coller Perera « au plafond », lui montant à la gorge dans le premier capotazo. Il en fera de même au subalterne qui prendra la suite. Décevant à la pique, car menaçant faiblesse, le toro arrivera à la muleta, ayant gardé sous la semelle bien des vices que le torero s’attacha à limer un à un. Toro dont les charges, comptées, mesurées mais violentes, furent peu à peu captées par le muletero, avec grande technique, intelligence et gros courage. Jusqu’au moment où… le toro le fit trébucher et le chercha au sol, manquant de très peu le cornéer à l’arrière de la cuisse droite. Tous au quite tandis que, taleguilla déchirée, visage maculé de sable, Perera se relève… et repart au canon.
     C’est à partir de cet instant que l’on aura « la vérité vraie », sans filet, d’un grand torero appelé Miguel Angel Perera : Mettant « la race » et « la caste » que le toro n’avait pas, l’homme alla le défier, lui imposant un toreo à la fois classique (par le temple) et baroque (par les enchainements à bout portant, en envers et endroit), dont chaque passe fut un défi, un pari sur la vie. Une leçon totale de fermeté et de pundonor torero, de la part d’une « figura » qui aurait pu tout à fait « éluder la question » ou, comme d’autres, prendre « les chemins de traverse…Soigneusement préparée, portée « à fond » mais en arrière, l’épée mettra du temps à faire son effet. Au premier avis, sonné durant la faena, viendra s’ajouter un second, tandis que le toro se résistait à tomber. Est-ce là l’unique raison pour laquelle le public ne demanda mollement qu’une « très chiche » oreille, d’ailleurs en partie protestée ? – Nul ne le sait ! Dommage qu’Afflelou ne veuille sponsoriser l’aficion à Bayonne. Cela aiderait !!  
     Daniel Luque (de noir et or) : Une oreille ; et Deux oreilles
– a amplement bénéficié de la générosité qu’engendre la déception. En effet, après les deux premières « douches froides », le diestro de Gerena, reçut avec bel empaque un troisième toro qui avait fait grand bruit en percutant d’entrée le burladero du soleil. Toro qui prit un deuxième puyazo, fixé, « en mettant les reins », mais faiblit au deuxième tiers. Toro noble, sans race ni autre vice que des charges comptées, permettant à un Luque intelligent et élégant de monter faena volontaire, joliment profilée, close d’une épée très en arrière, qui fit mouche. Oreille, généreuse, réclamée à grands coups de gueule, mais mouchoirs minoritaires !
     Le sixième impressionna par son poids (572kgs), bien plus que sa force et bravoure. Arrivant très noble à la muleta, il permit une magnifique entame de faena, Luque « marchant » joliment avec lui, intercalant deux trincherazos « princiers » et libérant la bête d’un énorme pecho. Puis, avec grande intelligence et sens du spectacle, le muletero donna de la distance, laissant respirer la bête, « administrant » superbement un charge qui aurait pu se bloquer si on l’avait brusquée, et embarqua toro et public en des rondes légères, parfois « soupirées », de très belle esthétique. La gauche fut « épisodique » mais l’ensemble du trasteo fut d’une belle unité artistique. Hélas, le plus vulgaire fut aussi le plus… ovationné : Quatre luquesinas, le cul en arrière, en fin de trasteo, précédant un gros coup d’épée, desprendido, qui fit vite chanceler le mastodonte. Deux oreilles, tandis que certains réclamaient vuelta au toro… (Sans blague !)
     Daniel Luque, très ému, baisait le sable Bayonnais et sortait a hombros, tandis que Juli partait vers d’autres Julipiés, et Perera vers des ailleurs, plus compréhensifs et plus… aficionados !
     A noter : Un tiers de banderilles, très courageux, de Jose Gutierrez, au premier de Perera ; et un grand moment de « pundonor  torero », au troisième : Antonio Manuel Punta « refuse » de planter, le peu de charge du toro ôtant tout mérite à son élan. Revenant au centre, le Sévillan (ex matador, devenu précieux subalterne) se fait voir, cite le toro, calcule sa course et pose un grand cuarteo, sortant « limpiamente » et le sourire aux lèvres. Muy torero, Punta !

Il y étaient aussi :
     La video résumé de la corrida – Par Alain Garres, dans Corrida.tv : en attente.
     La reseña et les photos de la corrida – Par Philippe Latour, dans Eltico.org :
http://www.corridafrance.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=999:bayonne-passation-de-temoins-15020913&catid=19&Itemid=238
     La reseña de Jose Antonio del Moral – dans Toros en libertad :
    
http://www.detorosenlibertad.com/destacados/2013/09/44293

 

BAYONNE : DEUX NOVILLEROS !
    
Bon lot de Bañuelos.   
     Des gradins… « déjà en Automne » !

     3 Septembre : « Quelque chose ne va plus ! » Peut-être parce que « trop beaux ! », ou parce que l’Espagne n’arrête pas de vanter « l’exigence Française »… Peut-être parce que « l’air du temps », économique, social, politique, fait que nous sommes « à cran pour tout », ou au contraire placides ou complètement démotivés… Le fait est que les réactions ou « non-réactions » des gradins deviennent de plus en plus dures à déchiffrer, et pénibles à supporter…
     « Non ! Nous ne sommes ni les plus beaux, ni les meilleurs en Tauromachie ! Non, nous ne sommes pas ceux qui « en savons le plus » sur les toros et la lidia ! Non, nous n’avons pas à être les Ayathollas « es Fiesta Brava » qui philosophons sur tout, et faisons une moue méprisante sur le petit pas en arrière qu’a fait le novillero à la quatrième naturelle de la cinquième série, alors que l’on accepte depuis trois ans les Julipiés millionnaires, et autres « chemins de traverse » taurins… Non! »
     L’attitude du public Bayonnais, lors de la novillada du dimanche, a manqué de générosité autant que de clairvoyance, face à la formidable bonne volonté de trois jeunes toreros à la personnalité et au registre distincts, ce qui n’est pas courant, face à un lot qui, s’il n’aura défoncé aucune porte au niveau trapio, est sorti enracé et noble mais sans innocence…
     Buena ! la novillada de Bañuelos ! Peut-être pas jusqu’à la sortie a hombros du mayoral, mais digne d’une ovation pour le moins. En tous cas, loin des sifflets et des insultes lancées en ultime instance par quatre « amargaos » du soleil.
     Libre à chacun d’aller voir de mansadas aux formes disproportionnées, que l’on fait passer pour « Ca, c’est la vraie Fiesta Brava ! »… mais, de la même façon « qu’on interdira d’interdire ! » aux anti-taurins… on dira aux pseudo-aficionados « d’il y a cinq minutes ! » : « Soyez gentils, n’écœurez pas les autres ! »

     Trois toreros en devenir ! Et de superbes choses, en une matinée très intéressante.
     Certes Roman sait toréer, mais il semble déjà « rentré dans le Système », et sa personnalité  « explosive » du début est dorénavant bien formatée au toreo « qui fonctionne ». Cela lui garantit peut-être un avenir, mais aussi la difficulté qu’implique de « rentrer dans le rang » !
     Bien plus intéressants ont été les deux autres « apprentis matadors » (Ce que l’on ne devrait jamais oublier, avec la tête et le cœur, lorsque l’on suit une novillada).
     Tomas Campos est un Extremeño, né près de Badajoz, repéré et aidé par Rivera Ordoñez. De son « protecteur » il a déjà la stature, la charpente… et le vestido ! Mais ce sont là des détails ! L’important est la capacité « d’aguanter », démontrée face à un premier, reservon, tardo et court de charge ; puis, ajoutée à cette qualité, le temple et la profondeur de son toreo, face au cinquième de la matinée, après être revenu « sin mirarse » d’une grosse tumade, lors d’un quite au quatrième. Faena d’une grande intensité torera, « muy quieta la planta » et long le muletazo, sur chaque main. Faena du plus grand sérieux, artistiquement et techniquement très « torera », pourtant suivie trop froidement par le public…Si « mon Juli » monte cette faena, et tue aussi volontairement, sincèrement… il coupe un rabo et une patte ! Deux oreilles quand même, et la faena du jour ! Du jour et... de tout le week end, en fait !
     Et puis Brandon Campos ! Portant brassard noir - en hommage à son matador compatriote Jorge San Roman, décédé la veille dans un accident de voiture - le jeune Mexicain s’est montré  tout à fait remarquable, face au troisième de la matinée, imprimant à son toreo une variété et une « solide élégance » que bien des toreros lui envieront. Superbe dans ses classiques virevoltes, à la réception de cape (la suerte dite « de la veleta »); bien planté au sol dans les véroniques et leur remate ; joliment virevoltant dans ses quites (tapatias), le jeune frisé au visage de cuivre a démontré, muleta en main, une vraie personnalité torera, templant magnifiquement la charge noble d’un bon novillo… N’oublions pas que ce sont les bons toros qui révèlent les mauvais toreros !!! Alli estuvo muy bueno, el torero ! Très bon, mais insuffisamment poussé par un public qui ne vit que trop peu des muletazos de grande profondeur, « accompagnés » de tout le corps… Hélas, l’épée ne fut pas à la hauteur, et les trophées disparurent des statistiques… Mais pas la faena ! Du moins on peut l’espérer…
     Au final, Tomas Campos sortit a hombros d’une bonne et belle novillada, que les vrais aficionados auront goûtée en chacune de ses dimensions. Novillos buenos, para novilleros muy buenos !!

     Dimanche 1er Septembre au matin – BAYONNE – Novillada piquée – ¼ de plaza – Grand beau : Novillos de Antonio Bañuelos, inégaux de type, certains, tel le deuxième, terciadito. Le reste, très correct de présence. Novillada dont le comportement fut inégal, allant de la soreria du premier au déclin du sixième. Tardo le deuxième, les meilleurs étant le magnifique troisième et le noble cinquième, malgré la baisse de son régime.
     Roman (de blanc et or) : Une oreille ; et Palmas après un avis
– Fit plus dans le volume que la vraie qualité, affichant un métier « réfléchi », loin de sa première « spontanéité ». Pour exemple, le quite de « la Poncina », au capote, qu’il donna au sixième, très empesé et sans saveur aucune. Tua vite le premier, mais mit six descabellos au quatrième.
     Tomas Campos (de tabac et or) : Vuelta ; et Deux oreilles
– a clairement dominé la matinée, malgré un aspect froid et un visage souvent fermé. Très bien, en aguantant les hésitations du petit deuxième, faible, parado et miron, auquel il mit un très vilain premier pinchazo, le novillero de Llerena (Badajoz) a construit une très bonne faena au cinquième, avec temple et profondeur, formidablement posé sur le sol, affichant grande valeur, vista et talent muleteril. Longue faena, classique, sur deux mains, avec grand aguante lorsque le toro baissa de rythme. Estoconazo et deux oreilles « de las de verdad ! » On notera qu’il se releva « sin mirarse » d’une mauvaise cogida, en citant le quatrième pour un quite de frente por detras. Pas de blessure, mais « un bon pet », sûrement ! Novillero à suivre !
     Brandon Campos (de blanc et or) : Vuelta « forte » ; et Une oreille – a vraiment surpris, face au troisième, par « un sitio » et une envie de triompher, sans appel. Recevant le joli colorado, brocho de pitones, capote dans le dos, après  virevolte (suerte de la veleta – chère au Pana), le jeune Mexicain toréa superbement un novillo noble, qui lui permit de s’exprimer entièrement : Solide, vibrant, parfois profond dans ses muletazos. Faena de belle allure, très torera. Hélas, deux vilains pinchazos précédèrent une grosse entière, et les trophées s’envolèrent. Vuelta « forte » cependant, très méritée. Il répéta son actuacion face à un sixième qui alla s’arrêtant. Faena trop longue (péché de jeunesse) en séries trop volumineuses, « administrant » mal les forces déclinantes du novillo, mais affichant une volonté de tout instant. En vrai novillero !!! Tuant d’une demi-lame verticale, Brandon Campos coupa une oreille, tandis que Tomas Campos sortait a hombros.

Il y étaient aussi :
     La video résumé de la novillada – Par Alain Garres, dans Corrida.tv : En attente.  
     La reseña et les photos de la novillada – Par Philippe Latour, dans Eltico.org :
http://www.corridafrance.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=989:bayonne-novillada-campos-prenom-tomas-15010913&catid=19&Itemid=238