SPECIAL " FERIA DE DAX 2012"
 

   DAX  -  La temporada 2012: 

Feria d’Août:
Samedi 11 Août:
     Toros de Jandilla, pour Enrique Ponce, El Juli y Daniel Luque.
Dimanche 12 Août au matin - Novillada piquée: Ganado de José Cruz.
Dimanche 12 Août au soir:
     Toros de Jose Escolar Gil, pour Fernando Robleño, Javier Castaño, et Alberto Aguilar.
Lundi 13 Août:
     Toros de Alcurrucen, pour Juan Bautista, El Cid, Thomas Dufau.
Lundi 14 Août:
     Toros de Zalduendo, pour Morante de la Puebla, Jose Maria Manzanares et Alejandro Talavante.
Mercredi 15 Août  au matin – Corrida de Rejoneo:
     Toros de Murube, pour Pablo Hermoso de Mendoza, Leonardo Hernandez et Joao Moura Jr.
Mercredi 15 Août:
     Toros de Baltasar Iban, pour Diego Urdiales, Sergio Aguilar et Juan del Álamo.

 
   DAX - Feria de La Salsa 2012

Samedi 8 Septembre:
     Toros de Fuente Ymbro, pour El Cid, Ivan Fandiño et David Mora.
Dimanche 9 Septembre:
     Toros de Garcigrande, pour Curro Diaz, El Juli et Jose Maria Manzanares
 
 

DAX : « ON RECOLTE CE QU’ON S’AIME ! »
    
12 Août : Il faut que le Juli se retire !!!! Un an, deux ans !!! Il est jeune encore !!! Il reviendra... et tout sera oublié!!!
     Il faut que le Juli se retire, parce que… omnipuissant avec le toro « qu’il se choisit », et omnipotent avec le mundillo, empresarial, ganadero et on en passe, il ne remplit plus, ne surprend plus, et se met en colère quand un public n’accepte plus ses « essorages » et autres « Julipiés ». Sa façon de se mettre en rogne en dit beaucoup à ce sujet, hier, après « s’être envoyé » le cinquième, à la façon du « Juli 2012 », c'est-à-dire, « en force et rage », avec plus de volume que de classe ; avec plus de vitesse que de sagesse, avec plus de ganas brouillonnes que de réelle maestria... Le tout pour en terminer par un espadazo très en arrière « à la façon de », précédant une espèce de bras d’honneur, dès que les premiers contestataires se firent entendre. Désolé mais, tout cela traduit amplement que « quelque chose ici ne tourne pas rond ! », et que, voyant que son monde et « son mode de faire » lui échappe, Juli confond vitesse et précipitation, « poder » et dictature, se mettant en rogne parce qu’on ne le suit plus, tout le temps… 
     Hélas, le proverbe « On récolte ce que l’on sème » prend ici toute sa signification… et Juli l’apprend à ses dépens. Cependant, personne ne pourra nier que Julian Lopez est un torerazo… et « qu’il s’est envoyé » le cinquième d’hier.

     Peut-être est-ce parce qu’il avait passé un long moment au sorteo, qu’il arriva trois minutes avant le paseo. Il est vrai que Dax est devenue « dure à lidier », au plan de la circulation, et mérite « les banderilles noires » au plan de possibilités de parking ! (Là également, on récolte ce que l’on  s’aime !!! – mais de là à permettre les parkings sauvages, à 5 ou 3€ la place, à l’entrée de la ville, il y a un pas, un petit pas !!! Une espèce de ligne jaune ou rouge !!!).
     Certes, Juli ne connaît pas ces problèmes mais, les copains étant arrivés à l’heure, quoique également « à la bourre », le Juli pouvait éviter cette première « galopade ». Cheveux en bataille, après un gribouillis d’urgence au magnum de Moët*, et une rapide poignée de main aux collègues, ce fut le capote, ceint «  à la va vite », et le paseo « à cent à l’heure », un peu comme Castella quand il est très décidé, ou en rogne (ce qui peut être la même chose !).
     Puis… il fut le Juli de toujours !!! Et face à un lot qui n’offrit aucune facilité, il fit ce qu’il fait d’habitude, avec la puissance et « la difficile facilité » qu’on lui connaît… Le problème est « qu’on l’aime plus ! » et que ce que l’on ovationnait, il y a peu encore, est aujourd’hui sifflé. Du coup, il ne comprend pas… et enrage ! Le fait de ne pas voir l’oreille au palco, hier, après son arrimon au cinquième, l’a mis en grosse rogne. Pourtant, la pétition n’était pas majoritaire, et les président lui a fait une faveur en la refusant : S’il avait voulu, et avec le sourire des seigneurs, Juli aurait donné grande vuelta, alors qu’avec le trophée, il aurait entendu autant de sifflets que de bravos…
     Tant pis monsieur Juli ! A trop « s’aimer » on récolte durement, et parfois injustement !

     Cela étant dit, le public a semblé bien froid, hier, dans la douce chaleur bleue grisonnante d’une Dax « qui semble se méfier ! », comme si l’espoir et « la ilusion » d’antan avaient fait place à la sourde conviction que… « Rien n’a changé ! Et rien ne changera ! »
     Et il est vrai que la corrida d’hier, malheureusement, n’est pas faite pour rassurer : les Jandilla sont sortis « inégaux de présence », quoique solidement armés, et surtout, ils n’ont pas donné bon jeu : Mansedumbre mobile ; violence et charge courte ; manque de fijeza… Aucun n’a donné de vraies charges, même encastées, permettant au torero de se libérer entièrement. Et le fait de charger de loin, noblement dans les premiers muletazos a un peu trompé le monde, probablement. De ce fait, faenas heurtées, rapides, sans grand fil conducteur, et « de mas a menos, todo ! »
     Curro Diaz, malheureusement relégué dans les hauts fonds du classement, à causse de la crise, des lésions etde sa logique fierté torera (Séville), n’a pu que multiplier de jolis détails, sans à peine pouvoir libérer « la verticalité » qui est sienne.
     On a vu que Juli s’est jeté dans la bagarre, un peu comme ses adversaires, bouillonnants mais brouillons… Et Daniel Luque aura eu la malchance de toucher un lourd, noble mais très faible sobrero de Montalvo, devant lequel il fut un infirmier plein de délicate attention, tandis que le garbanzo sixième le mit en logique échec, avec des excuses que certains, dans les gradins, lui refusèrent…

     Curieuse ambiance ! Division réelle !
     Que sera la suite de la Feria ?
     - Attention Dax ! « A trop semer, on ne s’aime plus !!! »

     Samedi 11 Août – DAX – Première corrida de la Feria – No hay billetes – Agréable bleu gris: Six toros de Jandilla (dont deux Vegahermosa, sortis 5 et 6èmes), correctement mais inégalement présentés, armés astifino. Le troisième s’étant brisé un piton, avant d’entrer au cheval, il fut remplacé par un sobrero de Montalvo, lourd (ovation à la sortie) qui se révéla très faible, surtout après une vuelta de campana, au quite. Les Domecq ont fait preuve de « media raza », « media casta », proposant noblesse brouillonne, mobilité  désordonnée, cabezazos y derrotes. Les plus « demi potables » furent les 1, 2, 4èmes. Le 5ème fut un violent, tordu; le 6ème étant le méchant carcan, manso violent et viceiux. Le sobrero de Montalvo, aussi noble qu’il était faible… et il était très faible !
     Curro Diaz (de rose très pâle et or) : Palmas au tiers ; et Silence
– remplaçait Ponce, insuffisamment remis. Le Jienense parsema la tarde de magnifiques détails toreros, tant au capote qu’à la muleta, sans ne jamais parvenir à la totale conjonction. Certes quelques jolis muletazos enchaînés, face au premier, accompagnés d’adornos dont il a l’esthétique secret, auraient mérité plus d’encouragement. De même au quatrième. Cependant, quelque chose « manquait », et le public ne suivit pas, même après deux entrées a matar « a toda ley », le résultat, malheureusement, tombant un peu trop bas, au premier ; et un peu de côté, au second. Total : « Tout ça, pour ça ! C'est-à-dire : rien ! »
     El Juli (de bleu nuit et or) : Silence ; et Grande ovation, après pétition, refusée, et courte bronca au palco
 - vit son premier, protesté à la sortie. Quatre véroniques et un remate puissant après, la cause était entendue : Le rouleau compresseur Juli était en marche. De même après un superbe début de faena. Poderoso à droite ; plus fin et reposé, à gauche, Juli ne put cependant calmer la violence du toro, dans le muletazo. Au total, une faena inégale, heurtée, mal conclue d’un pinchazo et d’une entière en puissance et, malheureusement, « al Julipié, descarado ! ».
     Le cinquième, violent, accrocheur, tordu, lui valut un énorme effort, en une longue faena, très laborieuse, non exempte de risques et de gros mérites, mais hélas plus technique qu’esthétique. Comme le coup d’épée, « sui generis », tomba très loin en arrière, les protestations fusèrent et Juli eut un vilain geste muet, du genre « allez donc vous faire voir ! ». La présidence eut la sagesse de refuser une pétition minoritaire, et Juli la bêtise de ne pas donner grande vuelta méritée.
     Daniel Luque (de bleu nuit et or) : Silence et Division
– connut grosse malchance au sorteo, et injuste sort au verdict populaire. Il « soutint » très joliment le faible sobrero de Montalvo… mais on n’attend pas d’un torero qu’il joue les infirmiers, même joliment. Et il « explosa » un peu devant le très dangereux sixième, manso violent, chargent en terribles arreones, fusant sur l’homme, attentif à la moindre faille. Le Sévillan douta un peu et se vit en grave danger, à l’heure de l’épée: Glissant, à la sortie d’un pinchazo, il se trouva au sol, un quart de seconde, en très mauvaise posture. Mais « la jeunesse !! » : Le torero se releva illico, avant que le toro ne puisse donner le mauvais coup ! Et Dieu sait qu’il en avait en réserve.

Il y étaient, aussi:  
     La video de la corrida, dans Feria.tv :
    
http://www.feria.tv/video-2272_premiere-de-la-feria-de-dax.html
     La chronique de la corrida, par Jean Charles Olvera, dans Opinion y Toros :
     http://www.opinionytoros.com/noticias.php?Id=38411
     La chronique de la corrida, dans Eltico.org :
     http://www.corridafrance.fr/Temporada_2012/aout_2012/info_11082012_3.html

     * Jolie tradition que celle de Dax et Moët et Chandon: Chaque feria, des magnums de Moët sont signés par tous les matadors en lisse, puis vendus ensuite aux bénéfice d'une bonne oeuvre. Bonito!

 

DAX : « CRESCENDO BRAVO ! »
Alberto Aguilar, « petit grand homme » devant une corrida-corrida, d’Escolar Gil.

     13 Août : Il est des soirs glorieux où le public « sale a la calle, toreando », tellement séduit par le toreo qu’en sortant de la plaza, il accompagne du geste, les émotions, souvenirs artistiques et commentaires d’une faena mémorable…
     Ce ne fut pas le cas, hier à Dax, où chaque faena fut une croisade, chaque muletazo un pile ou face. Ce ne fut pas le cas, hier en Dax, où les cris de peur, d’admiration et de joie explosive ont remplacé les « Olé ! » convenus, aux élégantes allées et venues des figuras, devant des adversaires également convenus… pour figuras.
     Hier, la corrida fut un authentique combat, où chaque facette de la tauromachie fut explorée, du pire des moments de logique trouille, avec Javier Castaño, face au sobrero deuxième ; à la plus formidable des explosions de joie, avec Alberto Aguilar, lorsque s’écroula le brave dernier ; en passant par l’exaltation d’un premier tiers très spectaculaire, avec un cinquième toro valorisé par un jeune piquero admirable de conscience professionnelle ; et l’effarement majoritaire, lorsque sortit du chiquero le sixième toro, dont la largeur des cornes « passaient à peine la porte »…
     Hier à Dax, la corrida ne fut pas « un corridon de toros », mais une authentique corrida-combat, où chacun tint son rôle, avec ses réussites, avec ses échecs, avec ses points d’interrogation et suspension…
     Hier, Dax a vécu pleinement une grande tarde de toros, avec un « crescendo de bravura » digne des meilleurs suspenses, du temps où les réalisateurs en multicolore et cinémascope ne se contentaient pas d’une rivière d’hémoglobine entre deux échanges de fangeuses vulgarités...
     Hier, et malgré quelques « euphories  déplacées », Dax a retrouvé cette communion que seuls les grands événements sont capables de provoquer, qui hérissent les peaux; qui font hurler, à la même seconde, et font que, sans y réfléchir on est heureux, tous ensemble…
     Hier, malgré quelques incongruités et « moments qui divisent », sujet de grands débats, les soirs d’hiver au cœur des peñas, Dax a retrouvé « l’Honneur » d’une grande plaza, et d’une grande Aficion…

     L’avantage d’une de ces (rares) tardes de toros, c’est qu’elle divise. Ainsi deux sujet à débat, entre autres :
     « La vuelta » au toro n’aurait elle pas été « plus juste » pour le sixième, à la place du cinquième ? - Ce cinquième, noblon dormido à la muleta, après que le piquero l’eût grandement mis en valeur en un premier tiers très spectaculaire… ne fut ils pas « dépassé » par un sixième, extraordinairement armé, qui chargea le cheval « en brave », de mi-distance « con mucha fijeza y codicia », poussant avec les reins, face à un piquero bien moins adroit que le précédent ? Le tout, avant de charger fort et noble, dans la muleta de ce petit géant que fut hier Alberto Aguilar ??
     – La question est posée… pour l’hiver ! 
     Autre question : « Comment, alors que l’on chanta son nom sur l’air des lampions, la faena de Robleño au quatrième ne fut elle pas valorisée, alors « qu’au coup par coup » certes, le torero avait tiré des muletazos d’une vérité totale, et d’une qualité croissante? Certes il n’avait pu « lier » ; certes l’estocade était tombée « desprendidita », mais après de faire la suerte magnifiquement… Tout cela ne méritait il donc que cette vague ovation, que le diestro vint saluer, dépité ?
     – A revoir, à discuter, à refaire le monde !!! C’est aussi cela, l’Aficion !
     En parlant « d’euphories déplacées », qu’on nous permette un respectueux doute sur les ovations au toro d’ouverture, parce qu’il finissait par venir, de loin, après s’être longuement fait prier, tout cela pour ne pas pousser en brave, sortant suelto, restant tête ne haut, gazapeando sin fijeza, marchant, distrait, avec plus de mansedumbre que de réelle codicia…
     Si on y met le temps, tous les toros chargent de loin, même les plus mansos… La différence se fait dans « la fijeza », la « prontitud » y « la fuerza en el caballo » : La fixité du toro sur le cheval au loin, la promptitude à attaquer fort, et cette force à pousser, tête bien fixe dans le peto, en mettant les reins. C’est là « une grande pique » ! Et c’est exactement… le contraire de ce que l’on a vu, au premier. D’où… « euphorie déplacée » que l’on avait déjà connues avec certains « moustiques », faibles de Victorino, en un jadis pas si lointain que cela… (A vos archives, le jour de Caballero !)  

     Mais peu importe… ou presque ! Seules comptent les émotions partagées d’un grand « crescendo de bravoure », tant chez les toros que les hommes…Seuls  comptent les efforts « de vrais toreros » et de « vrais matadors de vrais toros », avec  leurs réussites et même leurs échecs. Hier, les toreros ont fait grand honneur à leur costume de lumières, et Dax à su le chanter, le valoriser, comme elle sait le faire, mieux que toute autre…  
     Hier, Dax a également su dire à Castaño « Le coup de zapatilla dans le mufle, cela ne se fait pas… On respecte le toro, ici ! Cela te coûtera plus qu’un bout d’ovation ! »
     Oui vraiment, dans le grand « quitte ou double » qui est le sien, Dax a gagné hier, une grosse partie du « Double ! ». Et c'est très bien ainsi! 
     En sera-t-il de même, aujourd’hui ?
     – « Mañana es otro dia ! », surtout dans les toros !!!

     Dimanche 12 Août – DAX – 2ème corrida de Feria – No hay billetes – Grand bleu : Sept toros de Don Jose Escolar Gil (le deuxième s’étant cassé un piton, fut remplacé par un sobrero géant du même fer, qui sema la panique). Présentation  « dans le type », cardenos et pas très lourds, mais de grand trapio et d’armures imposantes, pour les cinq premiers, le sixième étant armé « descomunal » : 495kgs de cornes, sur quatre pattes. Corrida très inégale de comportement, les deux premiers étant les os le plus durs à ronger. Noble le troisième ; bloqué le quatrième, mais noble dans le muletazo, grace à son lidiador ; noblon un peu fade le magnifique cinquième, après un spectaculaire tiers de pique, formidablement mené par un jeune et mince piquero du nom d'Alberto Sandoval (Ce toro, du nom de « Milagroso » fut honoré de la vuelta posthume). Et somme toute excellent, le sixième, brave au cheval, en deux gros puyazos, pris de loin « con fijeza », et poussant des reins, avant que lui soit imposé une troisième rencontre, en partie gâchée par le piquero, lequel sentait encore dans son bras la force du toro, et voulut « sauvegarder » son patron… Toro imposant, de par son encornure, mais noble et enracé, à la muleta. Toro somme toute « complet », qui eut mérité grande récompense…
     Un des défauts majeurs de la corrida, surtout en début de faena, fut de « caminar », marcher sans cesse, « andarin » qu’il est difficile de bloquer tant la menace, le regard et la tête en haut sont permanentes…Seuls les deux derniers n’eurent pas ce défaut… ou moins !
     Au final de la tarde, on enleva en triomphe le ganadero lui-même, accompagnant Alberto Aguilar, grand vainqueur de ce grand jour de toros.
     Fernando Robleño (de terciopelo bleu nuit et or) : Vuelta (un peu contestée) ; et petite ovation
– mit de loin le premier, manso andarin, tête en haut. Le public ovationna, à tort. Faena compliquée, le toro venant direct au corps, sur piton gauche. Habile, Robleño tire des droitières inégales, sans pouvoir lier plus de deux. Par contre, il tue fort, d’une lame caidita qui met du temps à faire son office. On ovationne ; le diestro démarre une vuelta ; certains protestent ; le torero va renoncer… mais la majorité le pousse au tour d’honneur. Bien payé !
     Par contre, son trasteo, sincère, technique et très sérieux, face au quatrième, ne passa pas… Un toro armé veleto, débutant sin fijeza, marchant beaucoup, avant d’arriver à la muleta, dangereux à droite, tardo, quedado, bloqué, refusant la muleta. Par contre, à force de fermeté et de courage, il passait droit lorsqu’on allait le chercher, au coup par coup, « mu cruzado ». Robleño fut ici excellent, parfois totalement croisé sur le piton contraire, tirant sur les deux mains de très estimables muletazos, de plus en plus fluides, de plus en plus limpios, bien rématés au pecho. Hélas, il « ne lia pas », et la faena « n’entra point » dans la majorité. Faisant très bien la suerte, Robleño laissa une lame « caidita », n’écoutant qu’une petite ovation. Là, Dax fut un peu chiche avec le poids des bravos.
     Javier Castaño (de blanc et or) : Courte bronca ; et Une oreille
– connut grande panique lorsque le sobrero « Mislito », un géant de 540 kgs, le désarma, aux barrières du soleil, après qu’il se fût sorti par le centre, sous la pression féroce du bicho. Un tio ! ce toro, distrait, sin fijeza, qui trompa le monde, à la pique. Superbement banderillé par David Adalid, le toro arriva  à la muleta, gazapon, avec du sentido, accumulant des défauts que Castaño, en doute permanent, accentua. Panique à bord et renoncement rapide, sous les sifflets. En « sauve qui peut », Castaño porta une demi-lame horrible, contraire, basse et trasera, qui, par chance, fit se coucher le toro. L’habile puntillero fit le quite, et la bronca fut courte.
     Le cinquième, du nom de « Milagroso », allait permettre au Salmantino de se « desquiter ». Un toro « guapisimo », armé supérieurement, veleto, très sérieux, attentif à tout. Castaño « dansera », au capote, avant de diriger un grand tercio de pique dont la vedette fut Alberto Sandoval, sensationnel dans sa façon de se coloquer, de citer de la voix (jeune stentor) et surtout de porte le puyazo, limpio, sans rectifier ni « pistonner ». La musique joua et, de très très loin, le toro fut cité « au regaton ». Mais là, malgré longues secondes et diverses tentatives, il ne vint pas. Cause entendue : Le piquero avait plus de talent que le toro de bravoure. Une noblesse de même, un peu fade, un peu « dormida », que Castaño exploitera, d’abord suave et templado, et un joli début de faena, puis en deux séries classiques, coulées, liées. Mais, le toro raccourcissant, le torero partira sur des enchaînements « à bout portant », de bon effet sur le public, jusqu’au moment de « l’erreur » : un coup de pied dans le mufle qui fut immédiatement récriminé. L’estocade fut portée « atravesada », et il n’y eut, fort justement, qu’une oreille, le picador étant réclamé par le public, pour partager la vuelta.
     Le président avait tiré les deux mouchoirs en même temps : Le blanc de l’oreille, et le bleu de la vuelta au toro. Joli moment, mais qui prête à discussion.
     Alberto Aguilar (de bleu Prusse et or) : Une oreille ; et Deux oreilles, sans conteste
– aura été le grand bonhomme de cette corrida. Avec quelle force, avec quel toupet, avec quel talent torero, le petit Madrilène (par la taille), aura gagné un statut de « géant », au moment où sa carrière prend un nouveau chemin, (avec Jose Antonio Campuzano). Habile au capote (larga à genoux au troisième), Aguilar va surprendre tout le monde, montant claire faena au troisième, débutée par doblones droitiers, avec superbe changement de main, par devant. Très torero, déjà ! Faena de belle facture, « muy de verdad », toréant sur deux mains et « s’adornant » joliment. Tuant d’une lame entière, en avant et caidita, Aguilar ne coupe qu’un trophée.
     Mais le grand, l’énorme moment viendra avec le sixième, du nom de « Chupetero II », fantastiquement armé, très large et très haut, qui fit une sortie admirable et admirée. Et chacun de se demander « comment il va faire, le petiot ?? »  - Et bien, « le petit », il s’est envoyé le toro en une vibrante faena, le toro venant droit et fort, après un premier tiers où il poussa en brave, en mettant les reins. Faena admirable de décision et d’habileté, mais faena en rien « ratonera ». Faena très torera et très vaillante. Un final « a gusto », par joli trincherazo, et « le moment » : « Comment va-t-il bien pouvoir faire ? » - Avec formidable courage, Aguilar se cadre et entre a matar, portant une entière « en su sitio », mais se faisant crocheter par l’immense piton droit du toro. Moment d’angoisse, le garçon roulant au sol, durement menacé, à peine crocheté, mais se relevant, sans mal, et triomphant pleinement après une lente agonie du toro, dignement accompagnée…
     Deux oreilles, « importantes » pour tout le mundillo… au point qu’on en oublia un peu le toro, simplement ovationné, à l’arrastre. Or, pour nous, il avait été « le » toro de la corrida, méritant vuelta… Mais cela, c’est pour les tertulias d’hiver, au chaud de Peñas !!!

Il y étaient, aussi: 
     La video de la corrida, dans Feria.tv :
     http://www.feria.tv/video-2276_dax--grande-tarde-avec-les-escolar.html

    
La chronique de la corrida, par Jean Charles Olvera, dans Opinion y Toros :
     http://www.opinionytoros.com/noticias.php?Id=38434
     La chronique de la corrida, dans Eltico.org :
     http://www.corridafrance.fr/Temporada_2012/aout_2012/info_12082012_3.html

 

DAX : « INTERMINAAAAABLE !!! »
Une oreille à Juan Bautista.

     14 Août : N’allez pas me faire écrire « inter-minables ! » D’abord parce que ce ne serait pas correct ; et  ensuite parce que ce serait faux !
     Pourtant, bien des questions se posent sur les toros que l’on voit en France, et « les mêmes » en les grandes ferias d’Espagne. Je n’en veux pour preuve que la présentation et le comportement des toros d’Alcurrucen « 2012 », à Bayonne et Dax, comparés aux mêmes paramètres chez les Alcurrucen de Bilbao 2010 et 2011, respectivement, pour ne parler de cette feria.
     On comprendra et l’on acceptera, du bout des lèvres, que le trapio soit moindre en bord d’Adour qu’en rive du Nervion (quoique !)… mais on restera surpris par le manque d’explosivité, de caste, de noblesse « enrazada » des Alcurrucen d’hier, au miroir de ceux d’aujourd’hui…
     Que sera donc le tableau « Alcurrucen » 2012 à la prochaine Aste Nagusia ?  - Hier à Dax, peut-être touchée par une terrible gueule de bois, suite à l’ivresse taurine de la veille, la corrida a sombré dans une interminable succession d’interminables faenas où les toreros, en vain, essayèrent interminablement de montrer à quel point ils étaient magnifiques… à leurs propres yeux. Juan Bautista excepté, qui fut impeccable tout au long de la tarde (mais peut-être un peu long), les diestros tentèrent de convaincre, et de se convaincre, qu’ils étaient à la fois maîtres de la situation et de leur art, en de longs monologues, ponctués d’interjections d’auto-satisfaction bien peu suivies d’échos, dans les gradins… Prise d’une douce somnolence, la foule vit se succéder quatre cent douze derechazos, soixante quinze naturelles, trente deux pechos, trois cent dix-huit « Mira, Mira !! » et six cent douze « Entéée !! » Interminable suite de « trasteos » à des toros sortis « sueltos », courant par le ruedo « sin fijeza », mais terminant « nobles, nobles », mélangeant soseria et « tréfonds » de race, bien cachée. Le sixième s'alluma soudain, qui eut pu faire le quite à la corrida et réveiller tout le monde, si on l’avait aidé à poursuivre son effort, mais « Miraaaa ! Miraaaa ! Vente ! Ventéééééé ! »... se volvio a dormir ! »
     Si l’on peut dire que Juan Bautista fut « comme il devait être », on aura quelques générosité avec Thomas Dufau qui n’en est qu’à sa deuxième temporada… on sera bien plus dubitatif envers un Cid qui, malgré son bagage et sa valeur passée, semble le seul « à se trouver beau en ce miroir ! » Faudrait peut-être changer de miroir, don Manué!
     D’ailleurs, un détail : Pour voir si un matador fonctionne… regardez sa cuadrilla ! Avec Boni, Alcalareño et Pirri, le grand Cid de Salteras avait une grande cuadrilla « a pié ».  Hors hier, Alcalareño salopa intégralement ses deux poses, au premier; Boni, tout sourire, fut débordé à la brega, à ce même toro, puis passa « de medio sobaquillo », en banderillant le second adversaire, un magnifique berrendo roux sorti cinquième; Quant à Pirri, habituellement efficace, il posa « caido » ses deux paires, et trifouilla sa puntilla…  Une petite catastrophe commune, dont personne ne sembla se préoccuper, bavardant et plaisantant allègrement, entre barrières, ce qui dénote, outre un manque de confiance collectif, une espèce de « pasotismo » de bien mauvais aloi ! Pendant ce temps, incrédule à la réaction « semi négative » du tendido, le Cid multiplie les bravades, les desplantes, les rodomontades, tentant de sauver ce qui reste de sa grandeur passée. Hier, à part en une estocade, au cinquième, et dans les pechos, Cid fut « inter-minable ». µ
     Eso si ! Corrida « pesante », très décevante quant au jeu des toros, trop nobles et trop fades au souvenirs des explosions de la veille…
     Oreille à Juan Bautista, juste, clair, ferme et torero… Mais on le sait, la plus belle des filles ne peut donner que ce qu’elle a… et, devant ce manque « de chispa », le meilleur des toreros ne pouvait guère faire mieux. Mais pour le moins, il le fit bien !  

     « Mañana sera otro dia ! » disent-ils !!! Hier, le Morante, accompagné de Juli et Talavante (vaya cartel!) a « allumé » la plaza d’Illumbe, à demi remplie, en une San Sebastian, taurine moribonde, assassinée par ceux qui, en un récent jadis, soutenaient des assassins…  Le Morante, aujourd’hui, en une Dax remplie jusqu’au toit, aura-t-il gardé « quelques étincelles » ?
      – C’est toute la grâce que je nous souhaite. Amen !

     Lundi 13 Août – DAX – Troisième de Feria – Plein « esparcido » - Grand beau bleu : Toros de Alcurrucen (les Nuñez de Lozano), inagaux de présence, bas, mais bien faits et armés. Le cinquième, berrendo roux colorado, ensillado, fit magnifique sortie. Tous les toros sont sortis abantos, courant partout sans fixité, s’échappant des capes, impossibles a toréer en continu et en artiste. Au cheval, ils allèrent en percutant, puis se prenant au jeu, poussèrent mi braves, mi mansos… Il « animèrent » les deuxièmes tiers par un manque de fixité et une mobilité qui mirent les cuadrillas « en drapeau orange »… Par contre, une fois réglés, ils arrivèrent très nobles, à la muleta, mélangeant soseria et rythme « à géométrie variable », qui ne permit pas de réelle unité aux faena, et encore moins d’émotion, les toreros compensant par « quantité » ce qu’ils ne pouvaient donner en qualité…
     Au total : Interminables faenas, et interminable corrida…
     Juan Bautista (de gris souris et or) : Une oreille et Ovation déçue
– a été « en torero », décidé, très propre, « a gusto » en de nombreux passages de ses deux faenas. Si la première sembla bien mesurée, close d’un bon coup d’épée (à retardement), la seconde perdit tout impact en de trop longues redites que le public, déjà saturé, bouda un peu. D’où un simple salut, après pinchazo et lame courte. Cependant, rien à se reprocher.
     El Cid (Bleu roi et or) : Silence et Silence après un avis
– termina, outré, sa deuxième prestation… Certes il avait excusé ses amis Dacquois de ne pas l’avoir ovationné, à cause des six pinchazos qui avait suivi une longue et vaine faena, pleine d’auto-suggestion suivie d'auto-satisfaction. Mais il se montra « intérieurement » outré de ne pas être couvert de glorieux lauriers, après l’interminable plaidoirie, à grands effets de manche, assenée au roux cinquième, qui la suivit très diplomatiquement. En mettant et remettant, par couches successives, le Cid provoqua quelques sifflets, entre deux bâillements, et « en remit un peu » encore, histoire de faire bonne mesure. Eso si ! Préparant bien son entrée a matar, il porta une bonne lame, entière, recevant paletazo, (réel ou « bien joué »), mais gâcha la digne mort du toro par d’inutiles bravades… pour la photo. Justement, à garder, pour cette dernière : de bons pechos, tournés sur l’épaule contraire. Alli si que estuvo !!!
     Thomas Dufau (de framboise et or) : Silence et Silence
– donna deux quites « d’envie » plus que de réussite. Bien ! Hélas, ses faenas sont longues, répétitives, manquant d’âme et de sentiment autant que de variété. Dommage ! Il en vint à être siffloté, au troisième, qu’il tua d’une casi entera, très en arrière. Le sixième lui aurait permis un desquite, le toro, tout à coup « remontant » et faisant montre d’un « coup de caste » qui sembla de tous réveiller les ardeurs. Hélas, ou le toro baissa d’un coup, ou d’un coup la muleta l’étouffa… Feu de paille ! Feu de faena ! Dommage, car il fit bien la suerte de matar, rematée au descabello. Rideau sur une nouvelle page grise. Et cela commence à faire beaucoup.

Il y étaient, aussi: 
     La video de la corrida, dans Feria.tv :
     http://fr.feria.tv/video-2278_dax--juan-bautista-coupe-la-seule-oreille.html
    
La chronique de la corrida, par Jean Charles Olvera, dans Opinion y Toros :
     http://www.opinionytoros.com/noticias.php?Id=38463
     La chronique de la corrida, dans Eltico.org :
     http://www.corridafrance.fr/Temporada_2012/aout_2012/info_13082012_7.html

 

DAX : « BRAVO… PRESIDENT ! »
Morante « euphorique » ! – Perera « super templado » ! – Talavante « inventif » !
Les Zalduendo… très décevants !

     15 Août : Si la présidence accède au vol de huit mouchoirs et aux six coups de gueule qui ponctuent la première faena, on a une corrida « triunfalista », avec quatre ou cinq oreilles (allez savoir !), mais pourtant bien distante de ce qu’elle fut en réalité. Cette fois, la Présidence est restée digne, droit dans ses sandales, et résistant fièrement mais avec éducation à des pétitions « montantes », soutenues par des meneurs de mules mettant un temps fou à sortir, comme pour monter « encore plus » le public contre les gens du palco.
     Ceci est absolument inadmissible… Les mules de l’arrastre doivent sortir aussitôt le salut du torero… et attendre, près du toro, le verdict présidentiel, au résultat d’une pétition qui se doit d’être immédiate et spontanée, en fonction de l’émotion, de l’admiration, de la joie qu’a procurée à la majorité l’actuacion du diestro…
     On imagine que le train d’arrastre agit ainsi « aux ordres » ! Quel que soit celui ou ceux qui ont donné ces ordres, ils se trompent, et trompent les gens !

     Hier, la corrida de Zalduendo se solde par « une seule oreille », et c’est très bien ainsi ! Certes il y eut pétition « féroce » d’un deuxième trophée pour Talavante, après sa faena « champagne » au sixième, mais d’une part, l’octroi du deuxième trophée relève du seul critère de la Présidence ; et d’autre, l’épée de Talavante était « caida », provoquant vomito. Une oreille était donc bien payé !
     Malgré l’incroyable retard mis par les mules « sabot… rices ! », la Présidence tint bon, et Dax doit lui en être reconnaissante…  C’est dur à entendre ou à lire, mais le sérieux commence par cela !

     Ce qui n’empêche que l’on puisse voir des choses intéressantes, même si au plan « trapio », l’on aura baissé d’un cran, au cours de cette quatrième de Feria.
     Certes, les Domecq de Zalduendo sont ce qu’ils sont, mais on en a vus des plus charpentés… et, à prendre des Domecq pour « le renouveau Dacquois », on aurait peut-être préféré des Torrestrella, dont on sait qu’ils reviennent peu à peu, et dont la carrure est en général de bon aloi. Ici, la corrida est sortie « muy desigual » de présence (trois et trois, en gros !), noblona et « flojona »… Du coup, l’émotion manqua, d’autant que deux des toreros présents, tous d’eux d’Extremadura, ont besoin de plus d’adversité pour faire briller d’indubitables talents de temple et inventivité.
     Le Morante, lui, n’a pas besoin de cela. Nous si !!! Ou presque…
     Une gente dame nous disait, avant la corrida : « Je viens pour Morante ! Je souffre « avant, pendant, après !!! »  La pôv dame !! A du souffrir beaucoup… même si le Sévillan aura marqué la journée par deux choses : Une décontraction souriante, de celle que l’on a, lorsque l’on est « en terre amie » ; et ensuite, par un petit récital « très précieux », devant un toro d’ouverture…très curieux.
     « Salio dormido ! » Il sorti « endormi », comme mon voisin après une grosse nuit de bamboche aux Fêtes de Bayonne (ou le vôtre, à Dax !).
Mais, si c’est excusable pour notre voisin, ce l’est beaucoup moins… pour un toro de combat! – digo yo ! Bref, ce toro d’ouverture sortit comme un charolais fatigué, ne s’allumant, presque, qu’à deux mètres du premier capote…Le Morante n’eut pas l’air surpris, apprenant au toro que son devoir était de charger…Et il y parvint, puisque le « Do-do » (Domecq dormant) révéla quelque bonnes charges en des doblones qui mirent le premier feu aux poudres Dacquoises… Faena « d’inspiration » et d’empaque, tant dans le fondamental, avec de jolies naturelles, « pata palante », que des enjolivures dont seul le Morante a le secret, composant de véritables peintures qui firent penser à Botero, même si le Morante « n’en est pas encore là ! ».
     Il a été superbe, le Morante, devant ce toro… Hélas, et même si elle a tué, la lame courte ne fut guère à la hauteur de l’inspiration, et la Présidence a bien fait de résister à la molle pétition. Ensuite, les choses se gâtèrent un peu, le quatrième, reçu avec le sourire, transformant vite les louables intentions du Sévillan en un rictus de dégoût. Faut dire que le toro, par ailleurs burraco guapo, ne valait guère mieux…
     Perera, lui, promène un visage fermé, un regard presque inexpressif, sur un monde qu’il devrait dominer, de la tête et des épaules, s’il avait un peu plus de « charisme ». En fait, le charisme de Perera, c’est son sens du Temple… Et les deux démonstrations qu’il en fit, hier, confirment son grand moment. Muletazos largos, lents, parfaits, hélas un peu retenus ou gâchés par la faiblesse de ses adversaires… Manquent « la chispa » et un meilleur final, épée en main. Mais Perera fut « grand », hier à Dax, devant des adversaires qui parurent bien « petits », dans tous les sens du terme…
     De son côté, Talavante a une autre vue sur la question ! Pâle comme un mort, flottant dans sa taleguilla (que feo !), ne faisant guère d’efforts vestimentaires (Rouge, lilas ou sable…et or ! Et on tourne! ), le garçon a un charisme particulier, (sans pour autant sourire des masses) basé sur le courage et l’inventivité. A cet égard, on lui sera reconnaissant de sortir de la naphtaline des suertes oubliées (comme la fameuse arrucina), et d’en faire même la base de ses faenas, comme au dernier de la soirée. Faena « enlevée », pleine de trouvailles et d’enchaînements inusités, qui ont d’abord surpris, puis séduit. Faena « champagne », avec la complicité d’un toro « todo terreno », qui ne se rebiffa cependant que sur une manoletina trop osée. Faena que le public valorisa au plus haut, demandant les deux oreilles après une lame « pelin trop basse ». Et c’est là que la présidence ramena tout le monde à quelque sagesse, avec un « Bien, mais…! » des plus raisonnables, et souhaitables…
     Certes les triomphes et les photos qui les accompagnent, favorisent les unes des journaux… mais une tarde de toros peut être pavée de bonnes impressions, même si, au général… il lui aura manqué quelque chose ! Une chose essentielle : « La emocion !!!! »

     Mardi 14 Août – DAX – 4ème de Feria – « No hay billetes » - Grand beau/chaud : Toros de Zalduendo, très inégaux de présence, dont le comportement a déçu, de par leurs forces limitées et leur manque de race. Nobles en général, ils se donnèrent avec divers faibles degrés, passant rapidement la « non épreuve » des piques, et ne donnant que ce qu’ils pouvaient, au troisième tiers. A ce titre, le sixième fut celui qui dura le plus ; et le beau quatrième, burraco guapo, fut au contraire celui qui coupa vite ses moindres efforts. Surprenant le premier, sorti comme un somnambule, mais que le Morante parvint à réveiller. Les autres furent tous « soutenus » par leur lidiador respectif.
     Morante de la Puebla (de noir et blanc) : Grande ovation, après petite pétition ; et Sifflets
– a connu… une bonne journée : Décontracté, plein d’envie et de cette « personnelle Toreria » qui fait que l’on attend toujours son moindre geste (même « hors du toro »), le Sévillan fit de sa première faena un petit bijou, tant dans le toreo fondamental, en derechazos et fines naturelles, que dans l’adorno accessoire, qui surgit « naturellement », sans oublier l’efficace, notamment dans ses doblones d’ouverture, profonds, largement fendus… Hélas, l’épée, en lame courte, du genre «pinchazo hondo », ne fut pas à la hauteur, même si elle fit basculer le bicho. Salut ravi, aux barrières (il faisait trop chaud pour une vuelta !).
     Devant le quatrième, on attendait le Morante ! Souriant, il reçut joliment le burraco, par véroniques hautes, pieds joints, et double demies, de remate. Espoirs !!!  Hélas, après un désarmé, au deuxième muletazo par le haut, et deux « regards de côté » qui lui firent rentrer le ventre, Morante fit la moue…et le toro en fit de même. Chacun s’arrêta, sans que l’on sache bien qui a provoqué le soudain mouvement de grève de l’autre. Morante pincha, patiemment, et le public perdit patience. Rideau !
     Miguel Angel Perera (de vert sapin et or) : Ovation et Grande ovation, après pétition
– aura marqué la tarde par son sens, incontestable, du temple. Ses muletazos, longs, limpios, muleta plane, tant à droite qu’à gauche, « en se le passant très près », auront été les plus propres, les plus parfaits, les plus « rematados » de la tarde… Mais également, les plus inexpressifs. Et comme l’adversité se révéla noble et sans fond, l’impact de se toreo fut réduit à une muette admiration, même dans les suertes les plus risquées, comme le quite au cinquième et le début de faena, par changées dans le dos, au centre, montera posée sur les pieds, histoire de dire « de aqui no me muevo ! ». Hélas, il tua mal son premier, provoquant derrame, au deuxième envoi ; et mieux le cinquième, après une faena qui alla « pabajo », à cause du toro. Il y eut pétition, mais la Présidence resta sur ses critères de départ.
     Alejandro Talavante (de lilas et or) : Ovation ; et Une oreille
– estoqua de deux pinchazos et une entière « en deux temps », un premier adversaire (tapado por la cara, astifina) qui lui permit des enchaînements classiques, droite gauche, pour des muletazos sur deux mains, longs, templés, un peu tirebouchonnés. Technique et sentiments, avec la surprise, pour beaucoup qui n’avaient pas entendu parler de Carlos Arruza.
     Devant le sixième, alors que les copains n’avaient pas coupé, Talavante « partit pour couper » : Faena « enlevée », débutée par un enchaînement « fleuri », et poursuivie dans le ton de la « trouvaille », en mille échantillons variés, originaux, surprenant le public et le ravissant. Du toreo « d’adorno », avec en vedette, la fameuse arrucina, en ouverture et remate de courtes séries, sur deux mains, face à un toro qui le permettait, noble et mobile. Au final, par bernaldinas en changeant le voyage, la corne accrocha le dessous le la chaquetilla, et Talavante, légèrement secoué (es un decir) revint à la charge, pour le même enchaînement. Au centre, le jeune Extremeño attaqua bien, pour une lame entière, en arrière et de côté, qui provoqua vomito, tout en roulant le bicho, très rapidement. Se déclencha alors une pétition grandissante, tandis que le train d’arrastre, encore une fois, faisait preuve d’un retard inacceptable.
     Bronca au président, qui cependant demeura ferme : « Une ! (la vôtre !) y nada mas !!! » Et en cela, il servit « sa » plaza, même si « son » public se sentit floué !!! Enhorabuena, Presidente !

Il y étaient, aussi: 
     La video de la corrida, dans Feria.tv :
    
en attente. 
     La chronique de la corrida, par Jean Charles Olvera, dans Opinion y Toros :
     http://www.opinionytoros.com/noticias.php?Id=38493
     La chronique de la corrida, dans Eltico.org :
     http://www.corridafrance.fr/Temporada_2012/aout_2012/info_14082012_3.html

 

DAX : « LES BALTASAR… NO IBAN ! »

     16 Août: Tout au prime abord, je voulais titrer « Mérite! » et faire, de toutes, la chronique la plus courte : « Les toreros ont eu le mérite de vouloir toréer… les photographes, de photographier… et le public, de rester là, sagement assoupi ! » Mais je me dis que cela ne serait respectueux pour personne, en particulier pour ceux qui avaient mis toute leur « ilusion » à programmer le grand retour des Baltasar Iban en une plaza de Dax où ils avaient déjà écrit quelques pages d’authenticité encastée…
     Hélas, ce ne sera pas pour cette fois ! Les Baltasar Iban, certes supérieurement présentés et armés, sont sortis « à tout casser », ont fait quelque bruit aux étriers, puis se sont éteints, comme chandelle au vent mauvais, laissant à tous peines et regrets. Seul le sixième garda force et agressivité que d’aucun appelleront « caste », permettant au jeune Del Alamo de se jouer la vie à force de risques plus ou moins conscients.
     Le président jugea bon, au final, d’entendre une pétition d’oreille, minoritaire, ce qui lui valut quelques tonneaux de sifflets et autres injures… Mais, en cette dernière de Feria, « quand le vin est tiré, il faut le boire… surtout s’il est « Griego » ! Au fond, n’est ce pas pour cette raison qu’une partie du public était venu ?
     Les toreros quant à eux, ne purent faire état de leur joie de vivre, de leur charisme, de leur rayonnement et sens du public et de la communication naturels… Tu parles!!!  On le sait, Diego Urdiales n’est pas un boute en train, même s’il est bon torero ; quant a Sergio Aguilar, ce n’est pas encore cette fois qu’il remportera le Cesar « du plus beau sourire »… ni d’autre chose d’ailleurs !
     Corrida décevante ! Toreros décevants ! Pero la Fiesta sigue…
     Jusqu’à où ?

     Mercredi 15 Août – DAX – 5ème et dernière corrida de Feria – Plein apparent – Temps très agréable, tirant au gris : Toracos de Baltasar Iban, très bien présentés, supérieurement armés, astifinos, sortis comme de obus, avec violence, barbeando tablas et chargeant avec une codicia qu’ils perdirent complètement au troisième tiers, après avoir poussé, plus « topando » (percutant) que mettant les reins, en braves, au cheval. Seul le sixième alla « a mas », dépassant un jeune diestro qui, faute de recours et de mando, se joua la peau, à chaque passe, et sortit théorique vainqueur d’un duel de soudaine émotion. Car jusque là, en partie à cause de toros, en partie des toreros, l’ennui avait lourdement plané sur la plaza…
     Diego Urdiales (de rose indien et or) : Silence après avis ; et Silence après avis
– est un bon torero. Bon torero ! Hélas, son sérieux est bien peu communicatif, et tout ce qu’il fit resta sous le sceau de la rigueur et d’un courage authentique, mais peu démonstratif. Le riojano « ne passa pas la rampe Dacquoise » (exactement comme l’an passé, avec les Victorinos – Pourtant !!). Il fut long et tua mal. Dommage !
     Sergio Aguilar (vermillon et or) : Silence et Silence percé de sifflets
– fut d’une affligeante tristesse, face à deux… tristes, sortis en fanfare, puis éteints, fades, arrêtés (surtout son premier). Hélas, le torero lui-même semblait  « ailleurs », au point d’y retourner, très rapidement… surtout après un ultime bajonazo qui fera date.
     Juan del Alamo (de blanc cassé et azabache) : Ovation et Une oreille (en grosse partie protestée)
– a rempli le contrat d’un jeune qui se présente et doit « tout donner ». Très brillant, au capote (delantales et jolie demie), devant le troisième, brute et faible, il enchaîna les passes, aguantant un piton gauche très dangereux. Ovation forte, après une lame horizontale, en entrant fort. Il récidiva devant le très dur sixième, bravucon en un long puyazo bien poussé, pour s’échapper et percuter le cheval de réserve. Toro violent, encasté, qui remonta à la muleta et mit en danger constant une Juan del Alamo certes vaillant, mais sans aucun mando. Le toro ne lui pardonna point ses erreurs de placement et ses muletazos trop courts, manquant de l’emporter à plusieurs reprises. Cependant, le jeune repartit au canon avec folle vaillance, tuant en deux lames, extrêmement horizontales, portées avec foi. Dans l’euphorie de l’émouvant final de la Feria, certains demandèrent l’oreille, et le président, en ultime instance, la concéda. Une bordée de sifflets salua cette générosité, vite couverte par l’ovation au jeune courageux.
     Cela dit, « les Baltasar.. n’ont pas été du tout ! Es que… Ni iban, ni venian ! »

Il y étaient, aussi: 
     La video de la corrida, dans Feria.tv :
     en attente. 
     La chronique de la corrida, par Jean Charles Olvera, dans Opinion y Toros :
     http://www.opinionytoros.com/noticias.php?Id=38515
     La chronique de la corrida, dans Eltico.org :
     http://www.corridafrance.fr/Temporada_2012/aout_2012/info_15082012_5.html

 

     Mercredi 15 Août – au matin – DAX – Corrida de Rejoneo – Plaza presque pleine : Toros de Murube, qui ne donnèrent pas le jeu attendu.
     Pablo Hermoso de Mendoza : Une oreille de chaque adversaire.
     Joao Moura junior : Vuelta aux deux.
     Leonardo Hernandez : Silence et Vuelta.

La corrida, dans Eltico.org
     http://www.corridafrance.fr/Temporada_2012/aout_2012/info_15082012_2.html