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SPECIAL " BAYONNE 2009" |
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FERIA DE BAYONNE 2009
Jeudi 6 Août, en "semi nocturne" (19h30) - Corrida de Rejoneo:
Toros de Fano, pour Rui Fernandes, Andy Cartagena et
Sergio Galan.
Vendredi 7 Août:
Toros de El Pilar, pour El Fundi, Jose Tomas
et Sébastien Castella.
Samedi 8 Août:
Toros de Ana Romero (Santacoloma), pour Julien
Lescarret, Sergio Aguilar et Luis Bolivar .
Dimanche 9 Août au matin – 11h – Novillada piquée:
Novillos de Santafe Marton, pour Roman Perez, Patrick
Oliver et Cristian Escribano.
Dimanche 9 Août au soir:
Toros de Miura para El Fundi, Javier Valverde et
et David Mora (présentation).
* Il y
aura novilladas non piquées, en concours, les matinées des 7 Août (erales
du Palmeral); 8 Août (Laget)
Samedi 15 Août:
Toros de Antonio Bañuelos, pour Julio Aparicio, Morante
de la Puebla et Jose María Manzanares.
* Le matin, 3ème éliminatoire du concours de novilladas
non piquées: Erales de Fernay BAYONNE -
LES CORRIDAS DE SEPTEMBRE:
Samedi 5 Septembre:
Six toros (2 de Ana Romero, 2 Victoriano del Río et 2
Puerto San Lorenzo) pour El Juli, "en único espada".
Dimanche 6 Septembre:
Toros de Valdefresno, pour Enrique Ponce, Juan Bautista
et Sébastien Castella.
*
Demi finale du concours de non piquées, le 5 Septembre (Ganado du Lartet)
et la grande finale, le 6 Septembre au matin, devant des erales de
Camino de Santiago. |
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BAYONNE : LES DEUX « P » DE LA FERIA !
« Plaza » et « Poterne »…
6 Août : Et il pourrait même y avoir un troisième « P »…
Un peu comme « P… de pluie !!! »
Mais n’y pensons pas trop ! Haut les cœurs, bas les
masques et… levons nos verres, même s’ils sont « pleins d’eau !!! »
Feria de Bayonne « new version ! », qui débute ce soir, 6 Août 2009 !
« Vraie » Feria taurine, que l’on a appelée de tous nos vœux, et que les
organisateurs ont osé monter, avec imagination, audace… et Aficion.
Feria de Bayonne, avec « deux P »…
« P » comme « pôles d’attraction ! »
« P » comme « Plaza de Lachepaillet », pour des rendez vous quotidiens,
souvent doubles, à partir de ce jeudi soir, jusqu’à dimanche, en fin de
Miurada. En tête de mât, quatre carteles de gros intérêt :
Ce soir, les amateurs de Rejoneo suivront avec passion
le duel Cartagena/Galan.
Demain, simplement dire « Jose Tomas » n’impose aucune
autre explication sur le « No hay billetes » qui campe à la taquilla
depuis… plus que ça ! Mais aussi, demain, le retour de Castella, pour
une bonne peignée avec le Jose Tomas ! Et l’autre retour, celui du Fundi,
dans les circonstances que l’on sait, et avec l’espoir de tous les
aficionados qui savent « qui » est le Fundi.
Samedi, on aurait tort de ne pas venir. Tout simplement
parce que la corrida de Ana Romero est, paraît il, superbe ; et que Ana
Romero, c’est du pur « Santa Coloma ». Du peu qui reste.. y de lo bueno !
Ne pas oublier le toro « Carcelito », vainqueur de la dernière
corrida-concours de Zaragoza.
Et en face… la grande revanche de Mont de Marsan : Même
cartel, et même bagarre.
Souvenez vous de la corrida des Fuente Ymbro, à la
récente Madeleine : Les deux faenas et les trois oreilles de Sergio
Aguilar ; les deux oreilles de Bolivar au grand dernier toro ; la
malchance et le pundonor de Lescarret…
On retrouve les trois hommes, pour « la revancha de
Mont de Marsan ». Et en prime, un grand picador, Luis Miguel Leiro.
« Enorme » au Plumaçon, il a été également bien, devant une opposition
moindre, à Tyrosse… Il faudra suivre sa prestation, à Bayonne (dans les
rangs de Luis Bolivar), et « s’il est bien », il faudra lui dresser une
statue !!! Si señores !
Dimanche… Dire « Miura » est tout dire ! C’est dire « l’incertitude » et
une certaine dose « d’émotion ». C'est dire... une autre corrida!
Des toros « différents », tant dans leur apparence que
leur comportement. La légende veut qu’ils aient « une vertèbre de plus
que les copains », ce qui les amènent à facilement « monter » chercher
le catoreño des picadors… C’est une légende... mais qui dit vrai !!! Le
Miura est un toro « à part », que l’on traite « à part », tant dans le
ruedo que depuis le gradin. C’est même un toro auquel on pardonne
souvent ses « imperfections », au plan de cornes…
Les toreros qui l’affrontent sont aussi des hommes « à
part ». Du genre de ceux qui les ont… comme des melons !!!
On retrouvera donc le Fundi, dans sa version
« légionnaire » ! A ses côtés, un autre « bien pourvu », qui vient de
Salamanca. Ami de Bayonne, Javier Valverde y donne tout. Quant à David
Mora, nulle doute qu’il fera sa présentation à Bayonne… « a portagayola ».
Espérons seulement qu’il la réussira mieux… qu’à Pamplona, devant les
toros d’Aguirre. Car voilà un bon capeador, joli styliste, qui essaie de
faire le toreo reposé et classique, devant des toros… qui le sont moins.
A découvrir, avec Aficion et la générosité… du Pays de chez nous !
Et puis le second « P »… de puta madre !
Ce « P » signifie « Poterne », nouveau lieu de rendez
vous « d’avant » et « après » corrida…
Pas besoin de vous faire un dessin : On y mangera
(bien !) ; On y boira (probablement « beaucoup », mais pas trop !) ; on
y discutera entre amis (anciens et nouveaux), énormément ! On y chantera
aussi ; on y dansera de même ! On y pourra voir des expositions, des
démonstrations, des exhibitions…
C’est nouveau ! C’est « La Feria de Bayonne 2009 ! »
Dans ce Campo Real de la Feria, cis dans les jardins publics, au pied de
la fameuse porterne qui ouvre sur la vieille ville, Bayonne fêtera sa
nouvelle feria. .. cinq jours après ses fêtes. Mais chttt ! Là, on sera
« entre nous ! »
A tous, rendez vous pour la Feria « des deux P », en espérant que « le
troisième » nous laisse… « en Paix » !
Bonne Feria, et « gran suerte » pour tous !!!
Article
du Sud Ouest, sur le « Real de la Feria » - Version Bayonne :
http://www.sudouest.com/accueil/tourisme/toros/article/668089/mil/4955615.html
Infos ciorridas et location en ligne:
http://www.corridas.bayonne.fr |
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BAYONNE : LE TROISIEME « P »
Quatre oreilles et un rabo pour Andy Cartagena … Mais Galan, le
plus pur !
7 Août : « Vaya p… ! » Et puis au fond, allons-y : « Vaya putada ! »
Vous rappelez vous « des deux P » d’hier ? – Plaza et
Poterne ? On parlait même d’un troisième !!! Le « P » de... pluie !!!
– Pues eso !!!
Quel sale tour est en train de nous jouer la météo.
Après des journées d’intense chaleur et d’autant de ciel bleu, on dirait
que les nuages noirs ont choisi Bayonne pour leur traditionnel jamboree…
juste au dessus de la plaza de Lachepaillet.
Cela a commencé hier, « y dicen… » que cela va
continuer. En tout cas, mille bravos pour les courageux, les stoïques,
qui aguantèrent les différentes douches qui noyèrent une partie de la
corrida d’ouverture de cette première feria de Bayonne, corrida de
Rejoneo, donnée en semi nocturne. On a beau scruter les sites de météo…
beaucoup de gris ! Peu de bleu ! Peu de lumière…
Au fond ! Ainsi l’on aura que peu de regrets puisque
le sieur Jose Tomas fait interdire les appareils photos et autres
cameras, comme une diva qu’il est probablement… devant son miroir.
Hier soir donc, « Rejoneo ». En l’absence du grand Pablo, Roi de
Bayonne, la plaza ne s’est pas remplie… mais le public a vibré en
plusieurs moments du spectacle offert par le trio torero, au premier
rang duquel Andy Cartagena a mis la dose, tant « devant » le toro, que «
plus loin » Peut être un peu trop, d’ailleurs… Cependant, quatre
oreilles et une queue attestent de la « transmission » de l’homme et de
ses montures, notamment un certain cheval « chien fou », du nom de « Manili ».
Rui Fernandes, lui, a navigué entre classicisme à la
Portugaise et « malice »… à la Française ! Surclassé par ses collègues,
au plan « vibrato », le blond cavalier fit « beaucoup de bruit » après
chaque lidia, quêtant les bravos à grandes galopades, suppliant la
présidence, contrit qu’elle ne lui ait pas accordé les oreilles du
triomphe.
Et au fond, de la part d’un « qui ne connaît pas assez
l’art du rejoneo », c’est encore Sergio Galan qui fit meilleure
impression de « Rejoneo autentico y puro », attaquant de face, clouant
très souvent « à l’étrier », même au prix de quelques tumades malvenues.
Ce n’est là « que mon opinion ».
Mais l’important étant que, malgré la troisième « P »,
le public aura apprécié les virevoltes de ces formidables « chevaux
toreros », et de ces maîtres qui savent si bien les valoriser… Et
réciproquement.
Jeudi 6 Août – BAYONNE – 1ère de Feria – Corrida
de Rejoneo, en semi-nocturne (paseo 19h30) – Deux tiers de plaza environ
– Temps menaçant, qui vire à la pluie, en différentes intensités, tout
au long du spectacle : Toros de Fano, bien présentés, allant « a mas »
dans le trapio, règlementairement épointés (heureusement), qui ne furent
pas faciles, même s’ils furent nobles… quand ils chargeaient. Cependant,
la majorité « se paro », s’arrêta, distraite et manquant de race, en
général. Les toreros multiplièrent les exploits pour fixer leur
attention ou déclencher leurs charges.
Rui Fernandes : Une oreille et Vuelta – Parut plus
appliqué, devant le quatrième, qui le bouscula durement, se vengeant
ainsi d’une ruade en plein mufle, donnée par le cheval de salida. Un peu
désagréable, le long cirque du blond torero, pour « quêter les
oreilles », en fin de chaque lidia. Cela marcha au premier, mais pas au
second.
Andy Cartagena : Deux oreilles et Deux oreilles et
rabo – Ce que ne met pas le toro, lui le met, « à bout portant » ou… à
quinze mètres. Intense vibrato, monté sur de superbes complices équins,
dont « Manili » fut le grand ténor. A signaler le brindis de son à Alain
Lartigue. Un brindis qui, on le devine, dépassa amplement le champ du
professionnel (Alain Lartigue, co organisateur de Bayonne, fut longtemps
l’apoderado de Andy Cartagena, comme il le fut de « l’autre Cartagena »,
le génial et fantasque Gines). Quatre oreilles et un rabo ; tous les
trophées traditionnellement mis en compétition… Pluie ou vent, il y a du
Andy Cartagena pour longtemps, à Lachepaillet.
Sergio Galan : Une oreille et Une oreille – N’aura
pas forcément été favorisé par le sort : Deux toros « quedados », « tardos »,
qu’il faut longuement solliciter, et la pluie, intense, durant sa
première lidia. Trempé comme une soupe, Galan fut pourtant très torero,
dans un registre « classique moderne », où la technique et « l’envie de
bien faire » le menèrent à attaquer droit, souvent de face, et de clouer
« à l’étrier », bien plus que ses collègues. Cependant, ses deux
actuaciones, « moins enlevées » que celles de Cartagena, ont suscité
moins de force dans l’enthousiasme, chacun essayant de se préserver de
la pluie, au troisième, et d’une certaine « langueur », en fin du long
spectacle.
Ce soir, El Fundi, Jose Tomas et Sébastien Castella, face aux toros
« d’un quatrième P » : El Pilar. |
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BAYONNE : « IL » N’AURAIT PAS DU VENIR !!!
Faenon de Sébastien Castella
On demanda l’indulto pour le sixième
El Fundi, retrouvé, se fait blesser en estoquant le quatrième
Jose Tomas, parfois envoûtant, au cinquième
8 Août : C’est un grand jeune homme, brun, tout mince, tout discret, qui
ne perd pas une seconde de la corrida. Appuyé contre la contre barrière,
dans le callejon de Lachepaillet, il est bien entouré, notamment d’un
jeune garçon au teint de cuivre, portant casquette blanche…
La casquette blanche appartient à Luis bolivar, jeune
diestro Colombiano ; et le grand jeune homme, quant à lui, à pour nom…
Miguel Angel Perera.
Torero vedette, actuel N°1 de l’Escalafon de matadors
de toros, Perera est venu de la Vitoria voisine, où il toréait jeudi, et
y attendait son prochain paseo, ce samedi. Rien à faire, vendredi… « on
va à Bayonne ! »
De fait « il n’aurait pas du venir, Miguel Angel Perera ! » A voir la
débauche de courage, d’envie, de « Arte y toreria », déployée par ses
deux rivaux directs, que sont Jose Tomas et Sébastien Castella, le jeune
homme avait de quoi « gamberger », voire prendre un coup au moral, genre
« Et comment je fais, maintenant, pour être « mieux qu’eux ! »?
Hier à Bayonne, la corrida a duré près de trois heures…
et à part les aigris de nature, on peut penser que personne ne s'y est
ennuyé. Pourtant, Dieu sait que les faenas furent longues, et que pour
diverses raisons, les toreros « se pasaron de faena », soit pour tirer
« la série définitive ! », celle qui met tout le monde d’accord ; soit
parce que l’on est « a gusto », totalement « dans » l’expression de son
toreo, de son art.
Hier, la corrida fut de celles « qui font Aficion », de
par la diversité des trois « personnalités toreras » ; de par « les
circonstances » qui entouraient la présence des trois diestros ; de par
le comportement d’un lot de Moïses Fraile, pas forcément belle ni bonne,
mais « qui ne se rendit jamais », n’arrêta pas de charger, souvent
« dur » ; parfois « mal », et au final « excellemment »…
Corrida qui fait Aficion, parce que les hommes se sont
livrés à une grande « competencia », un gros duel, même si personne n’a
osé aller faire un quite au toro « de l’autre ».
Corrida qui fait Aficion, parce que l’on passa de la
bonne faena, au premier du Fundi, à la tragédie d’une blessure que l’on
a crue « très grave », lorsque le diestro de Fuenlabrada se livra
entièrement, dans une estocade scellant un trasteo « de guerre », face
au quatrième.
Corrida qui fait Aficion, de la larga cordobesa de Jose
Tomas, devant un premier toro qui le mit en échec, à ces trois
naturelles, citées « avec cinq centimètres de muleta », juste au moment
où le toro déclenche dure charge, face au violent cinquième.
Corrida enfin qui fait Aficion, depuis le doux capeo de
Castella, devant son premier, à… un faenon, de véritable virtuosité
torera, de « poder », de « vista » et de grand courage, devant un toro
sixième, superbement noble, mais « pas complet », pour lequel une partie
du public demanda la grâce.
En une autre plaza, on n’aurait pas manqué de
l’accorder, car en bien des niveaux, ce « Bilanovo » fut supérieur à un
certain « Desgarbado », qui coule aujourd’hui des jours heureux et
« bien entourés ». Mais le destin est ainsi, et le toro du Pilar ne fut
peut-être pas assez brillant au premier tiers. Craignant de se mettre
dans le pétrin, le président « ne voulut pas ! », ou « n’osa pas ! ».
Pourtant, « Bilanovo » fut… un grand toro ! Et la faena de Castella…
« un grand faenon ! »
« Il » n’aurait pas du venir… peut-être ! A moins que la toreria et le
courage des copains, chantés par une plaza, toute entière debout, ne
rechargent complètement les piles du pundonor et de « la ilusion
torera »… si toutefois elles étaient un peu faibles…
Réponse… dans les jours suivants !
En tout cas, « le présent » est là, qui certifie qu’à
Bayonne, le 7 Août 2009… on assista à une corrida « émouvante », parfois
« enthousiasmante ».
C’est si rare !!
Vendredi 7 Août – BAYONNE – 2ème de Feria - « No
hay billetes » - Temps gris, menaçant, mais sans pluie: Toros d’El
Pilar, très inégaux de présence (en général hauts, mais étroits, armés
courts, le cinquième étant le plus cuajado de tous) Faible de l’arrière
train, le troisième fut tardivement remplacé. A force de taper, le
quatrième chancela juste avant la faena.
Pour le torero, 1er et surtout 6ème
furent de grands toros. Ce dernier, bravucon au piquero, fut « un
torrent de charges », nobles, allègres mais templées, sur une faena de
près de quatre vingt passes d’un Castella « magique ». Faenon qui poussa
une partie du public a demander l’indulto de ce « Bilanovo » - N°146 –
522 kgs, au final récompensé d’une glorieuse vuelta posthume.
Les autres toros eurent mains défauts, notamment ceux
de Jose Tomas. Cependant, en grande « compétition », les trois toreros
firent un maximum pour « cacher les défauts » des toros, et exploiter
leurs moindres qualités.
El Fundi : Une oreille ; et Deux oreilles après
blessure et un avis (la seconde étant protestée) – A démontré à Bayonne
que le sitio « revenait », peu à peu, et que « la ilusion » était
totale. Menacé, à gauche, en recevant au capote le toro d’ouverture, le
Fundi rectifia le défaut, et tira de bonnes séries gauchères en une
longue faena qui alla crescendo, close d’une entière bien portée, mais
un peu tombée.
Devant le quatrième, toro dur, chargeant court, par « arreones »,
se retournant vite, Fundi « alla chercher » l’oreille, en un long
trasteo d’une indéniable volonté, au cours duquel l’avantage « hésita
longuement » entre l’homme et le toro. Enfin, le torero parut sortir
vainqueur et, avide de triomphe, se lança « à fond » dans une estocade
dont il sortit très durement accroché, le corps « tournant autour du
piton », faisant craindre une grave blessure au bas ventre. La tâche de
sang s’agrandissant sur le rose de la talleguilla ne rassura personne,
au cours d’une vuelta « de torero », dents serrées par la douleur, un
filet de sang coulant de la tempe droite du torero blessé.
Dans les gradins, l’admiration, le respect et… la
division : Sur l’émotion, on réclama la deuxième oreille, que le
président accepta « du bout du mouchoir ». Les « pas d’accord ! » se
firent entendre, bruyamment.
Jose Tomas : Ovation au tiers ; et Une
oreille après un avis – A parsemé de son indéniable charisme et de son
courage imperturbable, une tarde où le sorteo ne l’a nullement favorisé.
En effet, alors que le public avait pour lui les yeux de Chimène, le
diestro de Galapagar (qui semble avoir vieilli d’un coup) subit un gros
échec, finissant vilainement désarmé par un premier adversaire, violent,
trop longuement passé sur main droite, de forme inégale, sans ne jamais
parvenir à la parfaite entente. Trasteo « laborieux », qui provoqua la
division, avant un coup d’épée respectable. Pour le souvenir, la larga à
une main, qui scella un quite chicueliné ; et les doblones, prometteurs,
en début de trasteo.
Devant le cinquième, de magnifique sortie, le panorama
sembla vouloir changer, Tomas débutant par statuaires, au centre,
impavides malgré la charge violente du bicho. Ce sera une faena longue,
également laborieuse, le torero voulant d’entrée s’imposer, « main
gauche ». Cependant il fallut rectifier et enfin, après une longue
séquence droitière, très travaillée, on eut droit au Jose Tomas
« attendu » : En corto, citant parfois « de dix centimètres de muleta »,
en un toque précis, à la fois doux et impératif, le diestro tira trois
naturelles extraordinaires, que le public suivit religieusement, avant
de faire exploser une des grosses ovations de la tarde. Final de faena
« a mas », le toro montant haut dans les dernières manoletinas. Les deux
oreilles étaient là, mais une épée contraire, d’effet tardif, suivit un
pinchazo peu convaincu, et c’est ainsi que Jose Tomas dut se contenter
« de la médaille de bronze » au tableau d’honneur Bayonnais.
Sébastien Castella : Une oreille ; et Deux oreilles
après avis – Revenait à Bayonne ! Il y est revenu, « insolent » de
classe et de toreria, « bien dans sa peau », souriant, plaisantant avec
les banderilleros, « totalement torero… y figura ! » Et si quelqu’un en
doutait, la faena, pardon « le faenon » au sixième est là pour confirmer
la sentence.
Sensationnel, Castella, ce jour à Bayonne… Sensationnel
« de sitio », de « si difficile facilité », de créativité et de pundonor.
Sensationnel avec le capote, tant dans les élégantes virevoltes qui
essayèrent de fixer le faible troisième, devuelto, que les tabliers qui
reçurent le sixième, précédant trois chicuelinas et une demie
« définitive ». Insolent de sitio, Castella, devant cette formidable et
noble machine à charger, que fut « Bilanovo », colorado de 522kgs, petit
toro, mansurron à la pique, serrant à gauche aux banderilles, mais tout
à coup « convaincu de charger droit », près de quatre-vingt fois.
Castella débuta au centre, en deux cambios courts et
trois passes de remate « de cartel ». Puis ce furent des séries,
« cadencées », certaines plus appuyées, plus profondes que d’autres,
constellées de formidables muletazos « à facettes », de remates et d’adornos
littéralement « sculptés », où la corne frôle la jambe, paraît se ficher
dans la cheville. Incroyable beauté des suaves enchaînements et « d’un
total poder ! ». Faenon impressionnant de classe et de toreria, que
suit, impavide dans le callejon… un certain Miguel Angel Perera. Toreo
grandiose, et toro magnifique… au point que, dans le tendido, des voix
s’élèvent, de plus en plus fortes, quémandant la grâce du toro. Dans le
ruedo, le diestro y souscrit presque (normal!), regardant la présidence,
ajoutant au chef d’œuvre des manoletinas au cordeau.
A chaque « montée d’épée », la pétition enfle, mais le
président la refuse, instant le diestro d’entrée a matar. Ce que
Castella fera, pinchant la première, et portant une casi entera, un peut
en arrière, un poil « plate », qui mettra un peu de temps à rouler le
brave « Bilanovo ».
Apothéose totale, trois mouchoirs tombant vite au palco :
Deux blancs, et le bleu de la vuelta posthume au noble toro. Public « en
ferveur », qui sera peut-être un peu déçu de ne pas voir le triomphateur
sortir « a hombros » de sa plaza. Deux explications à cela : La première
est « physique », les blessures des dernières semaines étant encore
« fraîches ». La seconde est « d’honneur », le diestro de voulant pas
sortir en triomphe, alors que son compagnon Fundi, blessé, avait mérité
la même apothéose.
Blessure du Fundi : Cornada « envainada » en haut de la cuise droite (la
corne « blesse », sans rompre la chair ; et des coups partout. A priori,
le Fundi « veut » être là, pour la Miurada de dimanche.
La vidéo de la corrida, dans Burladero.com :
http://www.dailymotion.com/video/xa3hmx_bayona-7-de-agosto_creation
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BAYONNE : FLOU ARTISTIQUE !
Les Buendias sont de retour !
Trop d’oreilles, forcément !
Sergio Aguilar et son Bep !
Le capote de Bolivar !
9 Août : On torée « comme on est ! ». On vit la corrida, on la voit et
on la sent… selon l’humeur du moment, même s’il est des évidences,
incontournables, quels que soient les sentiments qui vous habitent…
Hier, l’humeur était maussade, aussi grise, aussi
triste que le temps… Outre les « emm… » que chacun peut avoir, un
dernier, en goutte qui fait déborder le vase : Un appareil photo qui
vous lâche ! En plein Bayonne, juste avant Dax… La ostia !!
Alors on écoute les pros du magasin : Il faut « envoyer
à Paris ! » Quinze jours pour le devis ! Deux mois pour la réparation…
qui sera peut-être plus chère que l’appareil lui-même… La reostia !
Alors on en parle et, l’amitié, toute simple, étant
toujours là, un ami vous prête un appareil…
Agradecimiento total !!! Mais… un temps d’adaptation !
Et ce n’est pas facile, pour un « pas pro » de l’image !
C’est donc dans ce contexte que j’ai vu et vécu cette
deuxième corrida formelle de Bayonne, prisonnier de quelque grise
amertume, stressé par une nouvelle machine qui clignote et tintinnabule
dans tous les sens… essayant de fixer mes idées sur le ruedo, autant que
les images sur la pellicule numérique… Vaya pues!
Et, au final… c’est le flou ! Le flou artistique !
Des photos… on en parlera plus tard ! Un seul mot
d’ordre : Rectifier et... progresser !
De la corrida, pues… un mot : « Sous exploitée !! »
Les impressions se chevauchent, qui arrivent en vrac, et qu’on vous
livre de même :
Un : « Les Buendias sont revenus à Bayonne », une plaza
où jadis ils firent merveille ! Ils y sont revenus, par la grande
porte…et même si la corrida de Ana Romero fut incomplète, on aurait
peut-être du faire saluer un mayoral discret, qui suivit ses élèves sans
mot dire, mais je l’espère… en en pensant pas moins. D’ailleurs « ils le
lui dirent », ceux qui vinrent lui donner « la enhorabuena ! », en fin
de corrida. Et ils furent multitude…
Deux : On a distribué trop d’oreilles, à des diestros
qui, dans l’ensemble ont été un peu « en-dessous » de la corrida, même
quand on les vit « presque a gusto ». Trop d’oreilles… forcément !
Lorsque l’on accorde « la première », un peu généreuse, on est bien
obligé d’aller « a mas », lorsque les choses s’améliorent… et que le
public réclame. Ainsi, la première oreille à Julien Lescarret m’a semblé
« un peu tirée par les poils » (mais le public la réclama, en effet !)
et de même la première de Bolivar, peut-être pour le coup d’épée, mais
non pour un trasteo où jamais il ne prit la mesure d’un bicho, il est
vrai, complicadito. Mais.. ce n’est qu’une impression… et elle est
« floue ».
Trois : Sergio Aguilar fit, de loin, les choses les
plus belles, les plus vraies, les plus fortes de la tarde… mais voilà un
garçon qui doit, dans les plus brefs délais, passer un Bep « Vente -
Action marchande », s’il ne veut, à la longue, « perdre le train », à
force de n’émouvoir personne, malgré l’indéniable qualité, profondeur et
« vérité » de son toreo.
Quatre : Malgré la longue amitié qui me lie à la
Colombie et quelque torero « que yo me sé », Bolivar ne m’a que rarement
plu, hier… à part au capote. Certes il eut deux gros coups d’épée, en
entrant « trop plat », cependant, mais sa deuxième faena demandait moins
de pauses, moins de « Et la musique, s’il vous plaît ! Vous ne voyez
donc pas que je suis génial » (Feo !), et plus de « crescendo » en
qualité, en verticalité, en un mot… en expression artistique. Mais… ce
n’est qu’une impression, même si les muletazos furent longs et « acoplados »…
parfois !
En un mot… j’ai préféré les toros aux hommes, et, même s’il y eut
apparente « flojedad », j’ai vu des bichos qui ont « remonté »,
chargeant « a mas », certains, comme le magnifique cinquième « faisant
l’avion », dans la muleta…
De cela, j’en suis sûr !
Ce fut la seule photo « nette » de ce premier
apprentissage ! On me pardonnera donc ce flou bien peu artistique, qui
essaiera, dans les prochaines galeries, de relater par l’image, une
corrida « importante », d’Ana Romero, pur Santa Coloma… qui marqua le
retour des Buendias, ce 8 Août 2009, en plaza de Bayonne.
Samedi 8 Août – BAYONNE – 2ème corrida de feria (3ème
de l’abono) – Plus de ½ plaza – Temps ultra gris, menaçant ximirimi
Bilbaino : Six toros de Ana Romero, très en type Buendia, inégalement
présentés, mais sérieux au plan des têtes, et vifs à celui des idées. Le
troisième et surtout le magnifique cinquième, furent ovationnés à leur
entrée en piste. Guapisimos ! Deuxième et quatrièmes portaient les
séquelles des terribles bagarres livrées aux collègues, dans les
corrales de Mont de Marsan.
Au début, les toros « firent les couillons », sautant
dans les capotes, allant à la pique sans grande force, sortant parfois
« sur les genoux », comme « faisant semblant de… ». Mais très vite, les
Ana Romero se prirent au jeu, montrant « fijeza » et « noblesse
acidulée » impliquant technique, courage et fermeté. Le premier fut bien
bon, sur main gauche ; Le cinquième, de grande « fixité » dans le
leurre, « fit l’avion » à plusieurs reprises ; le sixième fut un torrent
de noblesse « templada ». Seul le quatrième, découvrant « celui qui se
cachait » derrière la muleta, ne permit plus rien !
Julien Lescarret : Une oreille et Palmas – Se
battit avec son « envie » habituelle. Il tira faenita du premier, levant
grand espoir sur deux naturelles excellentes, sur la corne du succès.
Hélas, il ne put rééditer, se faisant applaudir sur deux inversées, en
fin de trasteo. Entrant fort, l’aquitain coupait une première oreille
« sympathique », après une entière « caida ».
Devant le quatrième, « malin », Lescarret se découvrit
« une fois »… et ce fut fini : Le toro faisant fi de la muleta, se mit à
chercher l’homme, aux quatre coins du rond. Trois pinchazos et une lame,
très tendue.
Sergio Aguilar : Une oreille ; et Une oreille après
un avis – Aura totalement confirmé la grande impression laissée à Mont
de Marsan : Torero très pur, très profond, extrêmement « vrai », mais
qui reste froid et ne sait pas « vendre » ces excellences à la muleta.
Le public suivit ses deux faenas, avec un plaisir discret, applaudissant
en fin de chaque série, et ne réagissant vraiment, « con la voz »,
qu’après les coups d’épée, magistral celui au cinquième. Pourtant,
facile et varié, au capote, imperturbable dans ses débuts de faena (doblones
au premier; statuaires au cinquième), le Madrilène, grand de taille,
visage sans passion, tira les grands muletazos de la journée, en
particulier de profondes naturelles, le toro « tournant » par-dessus sa
jambe fermement avancée. Faenas « fortes », sincères, mais « un peu
froides » parce que le garçon « est comme ça ! ». Toreo classique, très
sincère, « poderoso », en particulier sur main droite, en début de faena
d’un très beau et très sérieux cinquième, qui venait « como un tren »,
et qu’il ne fallait surtout pas « douter ». A Bayonne, Sergio Aguilar a
confirmé, dans un sens (la toreria)… mais aussi dans l'autre !
Luis Bolivar : Une oreille ; et Une oreille après avis –
A subi un échec, devant un premier adversaire qu’il passa longuement de
muleta, cherchant le bon rythme, le bon sitio, sans jamais le trouver.
Comme il tua fort, en entrant « un peu plat », on attribua une généreuse
oreille.
Son grand moment vint au sixième, notamment au capote
où trois grandes véroniques, « muy encajado », laissant bien tomber les
bras et chargeant la suerte, précédèrent un remate de belle esthétique.
Pour une fois, Luis Miguel Leiro, le picador « de Mont de Marsan »,
salopa son boulot, et le toro, mal piqué, paraissant bien faible,
sembla… ne plus servir. C’était mal connaître « la raza » des Santa
Coloma, et leur immense noblesse, quand ils sont mis en confiance.
Bolivar se rendit vite compte de la qualité du toro, mais aussi de ses
limites, ménageant de longues pauses « forcées », entre chaque série.
Cela fut peut-être préjudiciable à l’unité d’une faena dont la qualité
alla « a mas », sur les deux mains, notamment à gauche. Se permettant de
« demander la musique », le torero se fit gentiment rabrouer, et mit
toute sa volonté à rectifier cette petite faute de goût, qui marche dans
les pueblos « d’en bas ».. mais pas ici. Le final fut excellent, « muy
torero », et l’estocade, portée à fond… Hélas, un peu horizontale, elle
n’eut pas d’effet immédiat, et Domingo Navarro releva le bicho (C’est
bien rare !). Attendant que le toro ne se recouche, Bolivar se vit
contraint d’en finir par un descabello, longuement préparé, tandis que
la division s’emparait des tendidos. Au vu du contexte, il y perdit la
deuxième oreille.
Au final, sortie a hombros des deux triomphateurs, mais
on aurait aimé que le mayoral saluât. En tout cas « Buendia est revenu à
Bayonne », et Ana Romero… y reviendra. Ojala !
Remarquée et applaudie, la discrète présence dans les
gradins, du Fundi, auquel Julien Lescarret brinda son deuxième. Torero
et... Aficionado, malgré ses blessures.
La Reseña et les photos, dans Eltico.org :
http://www.eltico.org/Temporada_2009/aout_2009/Bayonne/08082009/P1.html |
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BAYONNE : DE QUOI PERDRE « LA SAINTE
FOI » !
10 Août : Désespérante, la novillada matinale de Bayonne, à plusieurs
titres.
Désespérante pour l’organisation, car le public a
boudé, peut-être à cause du mauvais temps ! Peut-être à cause du
cartel !
Désespérante pour l’Aficionado, car, malgré les pauvres
défauts du ganado, aucun novillero n’a voulu vraiment « monter dessus »…
Et « vraiment » désespérante, pour un ganadero dont
Bayonne est le fief, pour y avoir démontré de nombreuses fois (en non
piquées il est vrai), la vraie caste Navarraise. A Bayonne, les novillos
de Santafé Marton 2009 ont ouvert à leur patron, la porte du purgatoire,
si ce n’est de l’enfer : Extrêmement faibles et extrêmement « sans
race », les Navarrais avaient tout laissé on ne sait où, se gardant bien
de la moindre étincelle de caste. Madre mia…
En face… que voulez vous qu’ils fissent ?
- Non pas « mourir ! », comme dans le classique, mais
au moins « y aller »... Cela dit notamment pour un Cristian Escribano,
qui semble avoir déjà oublié les exploits non piqués, les puertagayolas
et rodillazos, pour « se conformer », sans trop vouloir salir son beau
costume, en attendant une heure plus propice. Il a réussi dans sa
démarche, sortant « limpio » et pas plus traumatisé que cela…
De Patrick Oliver, bien vert encore et très mal servi
par un cinquième, invalide, on gardera deux ou trois douceurs, tandis
que Roman Perez aura tiré du quatrième de quoi se satisfaire… ou
presque, avant de filer dare-dare, « camino de Gijon » où il toréait le
soir.
Dimanche 9 Août – En matinée – BAYONNE – Novillada (4ème
de Feria) – Entrée « confidentielle » - Temps gris noir, s’améliorant :
Six novillos de Santafé Marton, de présence très inégale (le sixième
paraissait « toro »), qui donnèrent lamentable démonstration de
faiblesse et de terrible et soudain « descastamiento ».
Roman Perez : Une oreille de chacun – Solide,
sérieux, « un peu long », l’Arlésien eut de bonnes choses, au quatrième,
tua vite, et fila pour Gijon, où il toréait, le soir.
Patrick Oliver : Silence, par deux fois – Très mal
servit, ne put que donner quelques bons muletazos au deuxième, tardo,
probon et au final… rajado. Le cinquième était un invalide total, qui
aurait du être puntillé en piste.
Cristian Escribano : Silence et Division – Aura,
des trois, le moins d’excuses, dans la mesure où « il se conforma », se
contentant de citer longuement le tardo troisième, et prenant clairement
peur du sixième, tué « feo », en traversant. Quand on sait comment était
ce torerito bueno, en non piquée… « Asi.. no se va a
ninguna parte ! » |
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BAYONNE :
DOÑA « COMPENSACION » !
Un grand toro de Miura.
Valverde, « chez lui », sort a hombros.
David Mora séduit.
El Fundi, à deux doigts de l’enfer…
10 Août – Le championnat de "Ligue Un" vient de recommencer, en
football, et avec lui les inévitables querelles au sujet du fameux
« homme en noir », lequel, désormais, n’est que rarement… en noir.
Vont recommencer les histoires de « penalty refusé »,
autant que d’autres, accordés… « pour compenser » celui que l’on avait
refusé, quelques minutes auparavant…
Comme pour rectifier une bêtise… en en rajoutant une
seconde. Pendant ce temps, dans les gradins... « Bonjour, bronca !!!!»
Peut-on agir de même, « dans les toros » ?
Peut on, parce que l’on a refusé une oreille à un
torero (peut-être avec raison, d’ailleurs !) « en balancer deux », d’un
coup, à son toro suivant ?
– La question trouve son immédiate réponse : Deux
broncas.
C’est la mésaventure qui est arrivée au président
d’hier, à Bayonne, au demeurant excellente personne, qui, peut-être
contrit des lazzis reçus pour sa première décision, a cru bon de
rectifier le tir en étant « large », pour son deuxième verdict. Par deux
fois, les gens se sont regardés, et par deux fois… bronca « al usia ».
Hombre ! Ce n’est pas facile, de monter au palco… et,
en satisfaisant les uns, on choquera forcément les autres. Cependant,
lorsque l’on prend une position, on la tient. Sinon… on est dans le
pétrin (Tiens ! Voilà une mésaventure qui, justement, ne serait pas
arrivée au président Peytrin. Digo yo !)
Hier, et malgré la pétition « vociférante »
(taisez-vous donc, et achetez un mouchoir blanc!!), la Présidence avait
probablement raison de refuser l’oreille de son premier adversaire, à
Javier Valverde. Certes le Salmantino, ami de Bayonne, s’était montré
ferme et décidé, mais sa faena n’avait atteint aucun sommet, et son
épée, certes vaillante, avait provoqué un gros « derrame ». Pourtant,
règlement en main… il devait accorder l’oreille, demandée à grands cris.
Cela dit, il se serait fait « aussi » siffler !
Peu importe ! Décision prise ! Décision tenue ! Et au
cinquième, on efface tout, et on recommence !
Devant ce fameux cinquième, brindée à une amie de
longue date, Valverde donna de bonnes séries (comme on peut les donner
« à un Miura »), et tua fort. L’oreille, entièrement méritée, cette
fois, fut demandée à grands cris. Pourtant, quelle ne fut pas la
surprise générale de voir, d’un coup, basculer les deux mouchoirs, au
palco présidentiel…
« Hombre, Santiago ! Te has pasado... una
tonelada !!! »
Pourtant, lors de cette tarde, qui restera probablement gravée dans sa
mémoire auditive… notre président fit mieux encore. Ou pire !
Entouré de ses assesseurs, il fut peut-être le seul à
ne pas voir « un grand Miura », qui entra trois fois au cheval,
provoquant un batacazo du vétéran « Paco », de Bonijol, à la première ;
poussant, « muy fijo », à la deuxième, sur près de dix mètres, alors que
la plaza entière éclatait en ovation ; et venant de loin, au troisième
appel de l’excellent Antonio Prieto. Ce fut une des grandes ovations de
la tarde, pour l’homme et le toro.
Ce fameux « Maquilero », superbe de présence, garda
toute sa mobilité, venant au leurre « comme un Miura », mais permettant
à un David Mora, très agréable à voir, de monter faena et tuer « très
fort ».
Une oreille s’imposait ! La deuxième était à négocier…
mais le mouchoir bleu, lui, devait immédiatement « flamber ». Or, il
n’y eut qu’un pâle mouchoir blanc… et une troisième bronca, cette fois
plus sévère que les deux premières. Et avec raison !!!!
Corrida de Miura ! Pour le moins « inégale » de trapio… entre ce fameux
sixième, ovationné de bout en bout, « de piton a rabo », et l’espèce de
« raton », sorti premier…
Un « raton » de 554 kgs, d’accord ! Mais « raton »
quand même ! Et de plus… « de muy mala leche ». Le Fundi en fit les
frais, qui avait pourtant salué grande ovation, en fin de paseo, en
souvenir de son odyssée Bayonnaise, il y a quarante huit heures.
Hélas, ce n’était rien à côté de ce qu’allait vivre le
diestro de Fuenlabrada, face au quatrième, un certain « Dativo », qui
sortit en bolide, chargea dur en la muleta décidée du Madrilène, mais…
refusa de mourir, après une demi lame, ladeada. Le croyant touché à
mort, le Fundi voulut écarter tout le monde, mais très vite, se rendit
compte que le toro restait « entier ». Décidant de prendre le
descabello, le diestro « savait » qu’il risquait gros, s’il le manquait,
« à la première ».
Et ça n’a pas manqué !! Puissant, toujours féroce, le
toro attendit le coup, porté de très loin, et après méchant hachazo, mit
chaque fois « un arreon » terrible, poursuivant le torero, qui pourtant
s’y attendait. Une fois, deux fois, et à la troisième, le toro monta
haut, plus haut que la tête du torero, et le bouscula violemment, le
jetant à terre, lui passant dessus, tel rouleau-compresseur…
Dans la plaza, plus un souffle ! Dans le ruedo, mille
cris al quite ! - Ouf ! Il ne semble rien avoir ! (Probablement
trois cents « moraduras » de plus !).
Et le calvaire reprit, tandis qu’une à une, les
secondes s’écoulaient, en un fatal compte à rebours : Un avis, deux
avis, eeeeeeeet… à trois secondes, « larges », du troisième, le
descabello libérateur… et chanceux.
Dans le callejon, comme pour se libérer, l’apoderado du
Fundi, lui-même ex matador, s’épanchait en injures ordurières envers le
toro soudain foudroyé. Juste dans son dos, le mayoral de Miura avait un
air navré. Mais on ne sait exactement… « pour qui ».
Ainsi donc se termine cette première « Feria de Bayonne », par une
Miurada dure, qui se termina en apothéose… autant qu’en « division ».
C’est aussi cela, la Fiesta Brava !
Arrive maintenant l’heure du premier bilan, des
comptes, et des casse tête…
Le premier a une date butoir : 15 Août ! Et une
question : « Par qui remplace t’on le Morante ?
Un des responsables de l’empresa disait hier : « On est
dessus, mais… quoiqu’on fasse, on fera des mécontents ! »
A un moment, on fit courir le bruit que Manzanares
« était plâtré », depuis la corrida du Puerto. Cependant, les trois
oreilles, coupées hier à Vitoria « rassurent » un peu !
En tout cas, et à part la novillada… on a vu de grandes
choses, à Bayonne, sur trois jours. Du Toreo, des toros… et un grand
Miura.
Ah oui ! « Et des oreilles ! » Ne manquait… « qu’un
mouchoir bleu ! »
Pas vrai, Jacques ?
Dimanche 9 Août – BAYONNE – 3ème corrida (5ème
de Feria) – Plus de 2/3 de plaza – Temps agréable, nuageux : Toros de
Miura, inégalement présentés (on sortit d’entrée, un « petit » (de 554
kgs), tandis que le deuxième portait au flanc cornada), mais « allant a
mas », quant au trapio et aux encornures, les trois derniers étant
applaudis à leur entrée. Toro « impossible », manso court et violent, le
premier. Sortant « par-dessus le muletazo » le deuxième ; « pegajoso »
au capote, interdit à droite, le troisième ; Guapo, violent mais rompant
« à presque bueno », le quatrième, qui vendit très cher sa mort, au
descabello (hachazos y arreones). Toro bueno (pour un Miura) sur le côté
droit, le cinquième… Et enfin, « grand toro », le sixième, du nom de « Dativo »,
dont on a parlé plus haut, et qui méritait « vuelta d’honneur ».
El Fundi : Silence et Applaudissement après deux
avis et « cent dix huit secondes » - Fit saluer ses collègues, lors de
l’ovation qui lui était réservée, en fin de paseo. Ensuite, ce fut moins
brillant ! On ne lui reprochera pas de s’être méfié du premier,
détestable « raton », manso perdido et dangereux spadassin. Lo mato, y
en paz !
Devant le quatrième, Fundi « travailla » durement,
longuement, vaillamment, lors d’une faena « arrachée », comportant de
bons passages, et méritant probable oreille… s’il n’y avait eu ce final
terrible, qui aurait bien pu virer au tragique : Portant demi-épée qu’il
croyait « définitive », Fundi se mit en grave danger, prétendant
descabeller un toro… qui l’attendait. A la troisième tentative, au
troisième terrible « arreon », le toro fit mouche, renversant l’homme,
et lui passant dessus, sans le blesser… Alors, ce fut la panique, Fundi
ne pouvant que « picoter », de loin, ses descabellos. On frôla le toro
al corral !
Javier Valverde : Vuelta, après forte pétition ; et
Deux oreilles – Se sera montré « tel qu’en lui-même », très sobre, très
décidé, très solide. On le vit s’accrocher fermement, devant son
premier, tirant une petite faena « à la voix », close d’une épée, certes
décidée, mais provoquant gros « derrame ». Faena qui méritait « vuelta »,
mais pas l’oreille que le public réclama pourtant. Au refus de la
présidence, les opinions se divisèrent fortement… contre le président.
Devant le cinquième, longue et ferme faena,
essentiellement sur main droite, en inégales mais valeureuses séries,
bien rematées en double pechos. Vaillant, Valverde, qui mit un gros coup
d’épée, desprendidito, qui roula le bicho en cinq secondes. Pétition
d’une oreille… Deux mouchoirs au balcon !
Merci, Doña Compensacion !
David Mora : Ovation et Une oreille,
avec pétition de la seconde – Aura fait jolie présentation en plaza de
Bayonne, où il mérite d’être revu. On le devine (et on le sait) fin
capeador, comme il le démontra dans un quite, au premier de Valverde, et
dans sa réception au sixième. On le vit agréable muletero, bien que
l’opposition « Miuresque » ne lui ait pas permis de se libérer
entièrement. Son premier lui interdit toute « main droite », et c’est
donc à gauche que Mora résolut le problème, tuant habile et décidé.
On l’aura également vu « jouer le jeu » et faire
briller le dernier, au cheval, démontrant ici, « Aficion et toreria ».
Superbe tiers de « Dativo », poussant « con mucha fijeza », et bien pris
par Antonio Prieto. Après un joli quite à la véronique, bien rematé,
David Mora brinda à tous (et à son picador) une faena décidée, variée,
non exempte de jolis passages, close d’un énorme coup d’épée, « atrancandose
de toro ».
Ovationné, pour l’ensemble de son actuacion, David Mora
méritait de sortir a hombros. C’était « plus » qu’une question
d’oreilles… Mais cela, c’était au président de le décider !
Le toro, lui, méritait bien.. « le bleu » d’une grande
vuelta. |
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BAYONNE : « CHEZ LES ESQUIMAUX,
PEUT-ÊTRE… »
16 Août – Que n’a-t-on pas dit des « Toros de la neige », ou des « Toros
du froid »…
Pourtant, après les deux corridas de Dax et de Bayonne,
en plein cagnard 2009, il faudra bien se rendre à l’évidence : Pour
peut-être briller, les « toros du froid »… doivent y rester ! Aussi, on
ne saurait trop conseiller, après les tentatives de corridas en Chine et
bientôt à Las Vegas, de penser à monter quelque corrida « dans le grand
Nord », ou… chez les esquimaux.
En tous cas, en parlant d’esquimaux, à Bayonne, on a
tous été « chocolat » !
Totale catastrophe, signée hier par Antonio Bañuelos, en plaza de
Lachepaillet ! La deuxième en trois jours, à cinquante kilomètres de
distance... Faibles, tardos, parados, totalement… « descastados », les
toros du froid n’ont peut-être pas résisté à la canicule, plongeant le
public et l’arène toute entière dans l’ennui le plus profond. Et ce ne
sont les vains efforts de Julio Aparicio et Jose Maria Manzanares, ni
l’insigne vulgarité de Miguel Tendero, présenté ici comme « le nouveau
Cordobes » par quelque amateur de raccourcis, qui ont pu arranger le
tableau…
Et pour comble de poisse… Bayonne a manqué sa rentrée
en Top14, en perdant à Perpignan.
Il y a vraiment des jours où l’on devrait rester.. au
frais.
D’ailleurs, les Bañuelos vont y retourner…
Samedi 15 Août – BAYONNE – ¾ de plaza – Intense chaleur :
Toros d’Antonio Bañuelos, très inégaux de trapio, mais « tapandose », se
cachant tous derrière des cornes astifinas et menaçantes.
Corrida « désespérante » pour tous : Toreros, empresa et… public, ce
dernier essayant de se divertir, mais n’y parvenant pas, écrasé de
chaleur et d’ennui. Toros faibles, décastés, aussitôt « tardos », avant
de s’arrêter tout à fait.
Julio Aparicio : Silence, et Bronca après avis –
S’est montré, dans son style, plus volontaire que ne l’énonce son bilan.
Deux ou trois « chispas », avec cape et muleta n’ont pas résisté au
terrible bajonazo qui tua le premier, ni la série de piqûres, par épée
et descabellos, qui vinrent difficilement à bout du quatrième.
Jose Maria Manzanares : Applaudissements et
Ovation – Fit dans la quantité, avec force « toques vocaux », devant le
deuxième, mais s’accrocha un peu au cinquième, menant la lidia et
« voulant » tirer quelque chose, avant que le toro ne renonce d’un coup,
« cantando la gallina ». Estocade en force, en terrain du soleil, et
dignité, même si on attend « autre chose » de Jose Mari Junior.
Miguel Tendero : Une oreille, bien généreuse ; et
Ovation… à la jeunesse – Remplaçait… le Morante ! Avec toupet et sans la
moindre humilité, le jeune Albaceteño « fit illusion », devant le
troisième, en une faenita, toute droitière, courte, sans jamais se
croiser, tuant en deux temps, après des desplantes de « dos orejas y
rabo en Madrid ! » Cela marcha puisque le président fut bien obligé
d’accorder le trophée, demandé à grands cris par un public…de 15 Août.
Devant le sixième Tendero ne put passer la rampe, se
faisant rappeler à l’ordre, sur des desplantes malvenus, par un public
qui finalement perçut son manque de dominio, de temple et le perpétuel
tressaillement de ses jambes…
Un site annonce que « Tendero cayo de pie en Bayona ! »
mais il ne précise pas que ceux-ci… tremblaient un peu. Le froid,
peut-être!!! |
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BAYONNE : TRIOMPHE DE « LA RAZA » !
Trois oreilles pour un Juli, seul et torero !
6 Septembre : Au milieu des commentaires dithyrambiques et fleuris, il
faudra bien raison garder…
Comment peut-on parler de « douze piques », prises par
un lot que l’on ne piqua pratiquement point, ou qui poussa beaucoup…
lorsque le picador avait levé sa pique, au point même de provoquer
batacazo à cheval sans défense ? - Parlons de « douze entrées » au
cheval, avec peut-être quatre ou cinq puyazos « véritables », le public
applaudissant le piquero « qui ne pique pas », ou le sifflant,
uniquement parce qu’il passe la ligne blanche…
Non, la corrida entière ne fut « ni forte ni brave »,
et c’est en partie là que le torero « frôla » l’échec… D’ailleurs, sa
rage, bien perceptible à la mort du cinquième (et pas seulement à cause
de l’estoc), illustre parfaitement à quel point le diestro était aux
abois, car, « après Bilbao », dans un défi qu’il s’était lui-même fixé,
le Juli n’avait pas le droit de « ne pas » sortir a hombros de Bayonne !
Et il est d'ailleurs curieux de constater que tout le monde désirait
tant ce triomphe (pour des raisons que chacun supposera) que les
mayorales eux-mêmes, tour à tour, « rageaient » ouvertement de voir le
comportement de leurs pupilles, ne pas « favoriser » le triomphe du
torero…
Un peu « le monde à l’envers », tout de même…
Et pourtant, s’il ne fut pas « complet », le succès du Juli est patent…
parce qu’il fut le succès de « la race »… Celui de « l’envie » et de
« la rage de vaincre », autant les éléments que les toros… Et le public
de Bayonne en fut un témoin qui sut, par moment, « être très grand »,
notamment après les huit pinchazos qui scellèrent « un vrai combat »,
contre « un vrai toro », le cinquième, de Ana Romero. Toro dur,
dangereux, dont le hachazo à droite, en fin de chaque muletazo, menaçait
jugulaires et carotides… dont les regards et les charges brusques, à
gauche, imposaient mille respects…et milles craintes. Un « sacré
client », que le Juli affronta « sin trampa ni carton », sur main
gauche, tirant les passes les plus vraies, les plus émouvantes d’une
tarde… qui ne le fut que très peu.
Pourquoi ?
– Parce que le diestro est si « puissant » qu’il
pourrait, à ce rythme, prendre six, douze ou dix-huit toros, sans
moralement « se décoiffer »… Parce que sa muleta est si « impérative »,
que bien peu de toros ne se risquent à y résister…Parce que « son
envie » et son « aficion » font que « tout passe », même lorsqu’il tue
« à sa façon », et que, liant les muletazos, jambe en arrière, en une
ronde discontinue, comme au sixième… il est « derrière » la tête.
Mais « tout passe », parce que ce garçon « respire le
Toreo » et transmet une telle rage de gagner, en un mot « une telle
race », que l’on est bien obligé de se rendre à sa personnalité, et à
toreria « totale ».
Il fallait que Juli triomphe, hier à Bayonne… et il y est parvenu « por
los pelos », grâce à un grand toro de Victoriano del Rio, sorti sixième,
devant lequel « il a tout donné », de la larga de réception au terrible
« sopapo », en arrière et de côté, porté « comme si sa vie en
dépendait »…en passant par de somptueuses véroniques, au centre ; par le
quite des lopecinas ; par quatre paires de banderilles, inégales mais
furieusement fêtées, et « une moitié » de faena « monumentale », tirant
de muletazos de grande saveur, « codilleando », coude cassé, jusqu’au
moment où le toro décida que « c’était trop », et se mit à freiner… La
seconde partie fut plus laborieuse, plus « arrachée », mais également
« de grande race », jusqu’au final descabello…
Alors la plaza se leva, « comme un seul homme » : El
Juli avait son triomphe… et « elle » avait son Juli, a hombros !
Les choses, jusque là, n’avaient pas été faciles : Chaque ganaderia
avait offert « uno si ! y el otro no ! »
Ainsi le Puerto San Lorenzo premier, noble mais sans
assez de moteur, ouvrait la grande porte du succès à un Juli qui
débutait là son long chemin de croix du jour, avec l’épée. Mais le
Puerto quatrième, faible et bien court « en tout », interdisait tout
succès.
Ainsi le premier Santa Coloma d’Ana Romero, joli
berrendo, qui alla « a mas », après que le Juli, énorme toute la tarde
avec la cape, se soit joué de lui, au premier tiers… Faena « a mas »,
elle aussi, « se fâchant » vraiment, en son final, coupant une première
oreille, logique et très fêtée… Mais le cinquième, gris souris comme les
Buendias d’antan, fut « un sacré lascard », compliqué, dangereux, qui
pourtant « valorisa » grandement le diestro… jusqu’à cette
« catastrophe » à l’épée, ponctuée de déception mais également
d’encouragements et de bravos, pour un matador qui, en certaines
attaques, entra « fort et vrai ». Quel dommage !
Ainsi le premier Victoriano (de Cortes), court et
brusque, qui lui mit méchant susto à gauche… que le Juli tua « au vol »,
vilainement… Mais le sixième, « guapo » et noble à souhait, prompt et
très « fijo », permit au Madrilène la dernière ligne droite… dont tous
nous rêvions, depuis le paseo.
Durant la vuelta finale, deux oreilles en main, avec aux lèvres le
sourire du Juli « enfant-homme », le torero s’en vint serrer la main des
trois mayorales avec un traditionnel « enhorabuena ! », mais également
un « Gracias » qui en disait long… Du coup, les trois gars respirèrent
beaucoup mieux.
« Mission accomplie ! » donc, pour tous : Le diestro,
tout d’abord, qui sort a hombros… les ganaderos, qui ne se sont pas
« trop trompés »… les cuadrillas, qui ont « bien fonctionné »…
l’organisation, qui a bien vendu le défi… et le public enfin, qui a su
voir « son Juli », qui a « marché avec lui », presque « souffert » avec
lui, lorsque « la maldita espa », elle, a refusé d’accomplir son devoir.
Hier, même le Julipié n’a pas fonctionné… sinon, nous
parlerions aujourd’hui d’un triomphe de cinq ou six oreilles.
Mais au fond… n’en est il pas mieux ainsi ?
Samedi 5 Septembre – BAYONNE – 1ère corrida de la
Feria de L’Atlantique – Pratiquement plein – Grand beau, sans vent :
Toros de trois encastes différents pour El Juli, en « unico espada » :
Deux du Puerto San Lorenzo (Atanasio et Lisardo), sortis en 1 et 4èmes ;
deux Ana Romero (Santa Coloma), sortis en 2 et 5èmes ; et deux
Victoriano del Rio (Domecq), en 3ème (avec le fer de Cortes)
et 6èmes.
Pour le torero, le premier fut noble à souhait, mais
manqua de transmission ; Le 2ème fut un grand toro, allant
« a mas », après avoir été peu piqué ; le 5ème, compliqué et
dangereux « mit en valeur » le courage et la grande main gauche du
diestro ; enfin le 6ème, le meilleur de tous pour le torero,
« ne tint pas la distance », baissant de ton à mi faena.
La corrida fut, dans l’ensemble, « très peu piquée ».
Le cinquième « batacaza » Salvador Nuñez, lui infligeant à la jambe un
coup bien douloureux mais pas grave. On siffla le quatrième, lorsque la
corrida menaçait de couler.
Poids de la corrida : 502, 507, 537, 496, 486, 508 kgs.
El Juli : Ovation – Une oreille –
Applaudissements – Silence – Ovation et Deux oreilles, avec salida a
hombros.
S’est montré superbe, au capote, toute la tarde :
Véroniques en delantales ou suaves, chargeant la suerte « con garbo »,
en plein centre, au sixième ; Mises en suerte par rogerinas, galleando ;
Quites variés, de la tafallera à la lopecinas du sixième, en passant par
chicuelinas, gaoneras et faroles inversés. Completissime, le Juli, ce
jour au capote.
« Puissant », à la muleta, surtout sur main gauche,
toute la tarde, notamment au cinquième. « Gustandose », en certains
passages, comme au final de la première faena, brindée au jeune Patrick
Oliver, (dont la grave blessure au cou ne sera bientôt qu’un cruel
souvenir) et en début du « récital », face au sixième, le torero liant
de formidables droitières, templées, main basse, « codilleando » exprès,
donnant grande douceur et belle esthétique au muletazo.
Pour compléter son dernier engagement, le Juli prit les
banderilles, avec notamment une quatrième paire, « por fuera » sortant
des barrières, de grande exécution…
Pour ce qui est du négatif : Une envie d’aller vite,
parfois… et surtout, une épée « catastrophique » : il y eut de vilains
pinchazos; un méchant bajonazo au quatrième, et huit ratages
consécutifs, au cinquième. Même les épées « des trophées » ne furent en
rien exemptes de reproches…
Pourtant, Juli a triomphé, avec force, avec rage, avec
« la raza »… Et c’est tout ce qu’on lui demandait.
Vidéo du Juli à Bayonne, par Mundotoreo, via Youtube :
http://www.youtube.com/watch?v=xFwFH7k8MfA |
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BAYONNE : « CA FAIT CHER LE MELON ! »
Fracaso sans appel de Valdefresno.
Une « orejita » à Juan Bautista.
7 Septembre : « Los toros, como los melones son… !
Les toros sont comme les melons, il faut les
ouvrir pour voir s’ils sont bons!
« Au prix où sont les places… ça fait cher, le
melon !!! » Et l’on peut comprendre le désenchantement et même la colère
du public qui paie très cher pour venir s’asseoir au tendido… surtout
si, coup sur coup, il se sent « trompé » sur la marchandise.
C’était là l’impression générale qui flottait, hier,
sur Lachepaillet, au sortir d’une corrida de clôture « désespérante »,
dont les principaux responsables étaient les six toros de Nicolas
Fraile… Ou plutôt, « le » responsable était.. leur comportement, car,
par ailleurs, les Valdefresno sont sortis « muy serios », gaillards,
brutaux ; ont tenu sur leurs pattes ; sont allés au cheval sans
rechigner… et puis, stop !!! Rideau ! Déjà « abantos » à leur sortie,
les toros ont confirmé leur distraction, leur manque de fijeza, leur
mansedumbre et une envie générale de querencia où ils finirent d’aller
se réfugier, presque tous…
Une corrida de « non combat » mais non … de « non toros » !
Au final, Juan Bautista aura coupé une oreille, une « petite oreille »,
au seul toro « possible » de la tarde.
Et là… surprise ! Au cours du quite par delantales,
Juan démontre que le « piton » du toro, la « bonne corne » est… le
gauche. Pourtant, il met « trois séries » droitières à venir tenter sa
chance de ce côté, pour un succès dont il avait absolument besoin, afin
de confirmer ici, sa « remontée » de fin de saison.
Lorsqu’il vint « à gauche », soit compas ouvert, soit
de face, le toro avait gardé toute sa qualité et sa profondeur, sur ce
piton, mais il n’avait déjà plus… de gasoline. Que
lastima, Juan !!! Alli tenia la faena ! Alli estaba el triunfo ?
Que lastima ! Quel dommage !
Le public réagit bien aux séries droitières, sobres et
« propres »… Mais il y eut d’autres réactions, sur quatre ou cinq
naturelles plus profondes, plus « senties »…
Pues si ! Dommage! Car, avec le coup d’épée à ce toro,
et le magnifique capeo de réception au cinquième (vaya remate tan
torero !) le succès eût été complet.
Enrique Ponce a-t-il donné sa dernière vuelta à Bayonne ?
- On ne sait ! En tout cas, le Enrique Ponce « de
toujours » n’aurait pas « forcé » cette vuelta, au quatrième, s’il ne
s’était agi d’une circonstance « spéciale ». Cette parcimonie, cet air
grave et à vrai dire… « fatigué », n’augurent rien de bon pour ceux qui
le considère « encore et toujours » comme le N°1.
A vrai dire, son effort méritait grande ovation, mais
la conclusion et… l’échec, interdisaient toute récompense d’honneur,
sauf… pour l’amitié et l’intacte admiration.
La mauvaise conclusion avait pris la forme d’un
malheureux « metisaca », dont le toro décéda avant le le maestro ne
puisse rectifier le tir.
« L’échec » est tout autre, et bien malheureux, tout
autant que compréhensible : Sachant que le toro n’allait pas durer, au
centre, et qu’il allait partir « a querencia », Ponce se rendit compte,
en quatre passes bien liées et deux gros pechos bien vibrants, qu’en ce
terrain, le bicho pouvait lui servir. Il y resta donc, s’apprêtant à
répéter l’exploit, mais là, malgré tous ses efforts, le toro se
défendit, refusant toute collaboration « limpia et suivie ». Ponce se
montra « pro » et cérémonieux… mais ne put rien tirer de propre. Une
bonne suée, en tout cas !
Sébastien Castella quant à lui, batailla longuement avec deux sagouins,
sans pouvoir accrocher le moindre succès. Manso fuyard, sin fijeza, le
troisième fit croire à une mobilité « de passage », mais très vite, la
cause était entendue et les louables efforts du français, en terrains
des barrières « Sol » s’avérèrent vains… Que vaina ! Pourtant, le
sixième fut pire encore, vicieux et très brute, dangereux en cinquante
centimètres de charge. Là encore, Castella « essaya », se la joua, très
sérieusement… et voulut bien tuer, au moins. Ce qu’il fit !!!
Désenchantement donc, du fait « des melons » !
Dieu sait qu’on les avait bien choisis. Ils étaient
beaux, bien faits, bien ronds, luisants et pleins de promesses. Mais
hélas, « une fois ouverts »… ils étaient pourris !
Et… « au prix où ils sont… !! »
Dimanche 6 Septembre – BAYONNE – 2ème de la Feria
de l’Atlantique/corrida de clôture – Plaza pleine – Grand beau : Toros
de Valdefresno (4 et 5èmes, de Fraile Mazas), très bien présentés,
sortant avec force et mobilité, rematant durement aux burladeros (le 4ème
se donna trois terribles « topetazos »). Toute la corrida sortit « abanta »,
distraite, sans fixité…pratiquement impossible à toréer de cape (à part
le cinquième). Elle alla faire son devoir au cheval, le quatrième
prenant grosse ration de fer, de la part de Saavedra, mais ensuite…
mansa, visant vite le retour aux planches ; distraite, « sin fijeza »,
avec peut-être quelque défaut de vue, au cinquième, et un total manque
de race. Seul le deuxième garda noble moteur, notamment sur piton
gauche. Lot infâme que celui de Sébastien Castella. Valdefresno 2009 :
Pouah !!!
Les « poids » de la corrida : 520, 535, 515, 546, 555,
525 kgs.
Enrique Ponce : Silence et Vuelta, après avis – Ne
put rien faire de la carne première qui annonça querencia, dès sa
sortie. Tua « chanza ! ». Devant le quatrième, brindé au jeune Patrick
Oliver, Ponce « crut », d’abord, pouvoir le maintenir au centre, puis
lui monter faena liée, profitant de sa querencia. Hélas, après un bon
enchaînement, tout se compliqua et les efforts du torero n’eurent que de
résultats laborieux et faussement élégants. Portant un metisaca, le
Valenciano vit tomber son adversaire, et « se permit » une vuelta « qui
sent » les dernières cartouches…
Juan Bautista : Une oreille et Silence – Fut
« bien » à son premier, même s’il eût du être mieux, et magnifique, au
capote, face au cinquième. Oreille à son premier adversaire, donc,
auquel il dessina bon quite par delantales, découvrant la bonne corne
gauche du toro. Malheureusement, la faena débutera longuement « à
droite », et Bautista n’exploitera que trop tard, bien trop tard, le
piton gauche : Deux séries de naturelles, dont certaines « excellentes »
de temple et de douceur. Final en entrant bien, mais un peu « ladeado »,
et le succès que l’on sait. Bautista reçut le cinquième par véroniques à
genoux, de grand mérite, avant de partir vers le centre, par véroniques,
demies « chicuelinées » et une formidable « remate de capote », plein
centre. Muy torero ! Hélas, le toro se décomposa, cachant peut-être, un
vague défaut de vue, empirant son triste rendement. Tuant vite, Juan
Bautista est à créditer d’une bonne sortie, bien que… « ce piton
gauche » lui promettait deux oreilles… digo yo !
Sébastien Castella : Ovation, et Palmas après un
avis – Aura connu noire malchance au sorteo, ne pouvant péguer un
capotazo de toute la tarde ; tirant un maximum du peu que lui offrirent
deux mansos sans la moindre volonté de collaborer. Il crut, peut-être, à
la mobilité du premier qui, « lorsqu’il déclenchait… » Pero no ! Quant
au sixième, une « carne » dangereuse, chargeant court, mirando,
reponiendo, que Curro Molina avait bien banderillé…Mais à la muleta, une
vraie saleté ! Heureusement, Castella garda tête froide et le pundonor
de bien tuer. Ya es « un gran algo ».
Valdefresno 2009: Pouah!
Un de plus... |
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