DAX : « UNE QUESTION SE POSE…! »
Quatre oreilles, pour un Enrique Ponce « imparable » !

     17 Août : Une question se pose… une seule : « Combien d’oreilles aurait coupé Enrique Ponce, hier à Dax, s’il avait lidié, seul, les six toros de Samuel Flores ? »
     - On peut parier sur « huit ou neuf », et même, en se risquant un peu… « douze et deux rabos ».

     Ca y est ! Je vous vois sourire ou froncer les sourcils… « Le voilà qui dé… à nouveau ! » vous direz vous en chœur.
     - C’est bien possible ! Pourtant, l’insolente facilité et « l’énooooorme classe » avec lesquelles le diestro de Chiva a coupé les deux oreilles de chacun  de ses toros, hier, nous fait poser ce pari qui, pour être « idiot », n’en n'est pas moins « jouable ».
     Pourquoi ce pari ?
     – Tout simplement parce qu’Enrique Ponce, « savant » et immense torero, grand connaisseur de la ganaderia et de ses caractéristiques, a « compris » ses deux toros, à la perfection, tandis que ses jeunes collègues… n’y sont pas parvenus.
     Ponce a « compris » ses deux toros, et les a magnifiquement toréés, en les lidiant tout au long de chaque actuacion, avec cape et muleta. Et s’il avait pris « les six », le Ponce d’hier, à Dax, les aurait « compris », les auraient « lidiés », de la même façon… et leur aurait coupé « tout »... Si, si !!!

     Cinq oreilles, en plaza de Dax : Quatre pour un authentique « maestro », un réel « Figuron del Toreo », et une oreille, toute petite, pour un Juan Bautista, méconnaissable après sa grande journée de San Sebastian, complètement « écrasé » par ce qu’il venait ce voir, quelques minutes avant de s’ouvrir de cape.
     Certes « passer derrière Ponce, quand il est… « comme ça ! » semble être mission impossible... Raison de plus pour rester soi-même, avoir un peu de psychologie du public, faire « court, mais bien et ... intense! »… et ne pas aller se perdre dans des adornos « à deux sous », lorsque le public a encore dans les yeux, les arabesques « or pur » du Valenciano, au toro précédent.
     Hier, Juan Bautista a coupé « una orejita » qui, je l’espère… ne le trompera pas. Ceci dit, tout respect gardé pour tout homme qui se met devant un toro. No estuvo…Bautista !
     De même Serranito, qui, malgré une évidente bonne volonté et un talent dont témoignent certains gros succès, en des arènes importantes  comme Valencia ou Albacete, n’a rien pu démontrer, en une plaza de Dax ou il compte de nombreux amis. Il est vrai que la voltereta, reçue d’entrée de faena, sur un cambio de dos, mal balancé, avait de quoi vous mettre les idées « en désordre ». Pourtant, à aucun moment on aura trouvé de fil conducteur à deux faenas faites de bons détails, isolés, perdus en un océan « d’essais manqués »…

     Restent… « Ponce et les Samuel » !!!
     On connaît les Samuel Flores « de Dax » : corps volumineux, et cornes « amples », mais « amplement recourbées vers l’intérieur », au point d’aller presque « se serrer les mains » ! Cela ne loupe pas : « Este brocho, brochisimo… pa Dax ! »
     On le sait, et si l’on n’accepte pas.. on ne vient pas ! 
     Samuel Flores, ce sont aussi des sorties «  distraites », de toros « abantos », courant en tous sens, refusant la cape. Avec Samuel Flores, « il faut attendre le cheval ». A la pique, le toro, à la première morsure… sursaute et « se va », comme un gros manso. Parfois, il l’est !!! Mais bien souvent, le toro « qui ne savait pas qu’il fallait pousser », prend un gros deuxième puyazo, pousse magnifiquement, et « y revient » même si la pique est levée. C’est ce que l’on a vu, hier, avec le troisième « encelado en el caballo ».
     Cependant, « un peu de mansedumbre par ci,  un peu de faiblesse par là, pas beaucoup de race »… ce sont des toros qu’il faut comprendre, et auxquels il faut donner confiance, « s’imposer aussitôt… sans les bousculer ! » Dure alchimie!
     Hier à Dax, un seul torero avait « la bonne recette », et comme il l’appliqua avec une grande plastique et une fabuleuse expression artistique… nous avons eu « deux grandes faenas ».
     On ne vous fera pas l’insulte de conter « comment est Ponce.. lorsqu’il est bien ! » On vous dira simplement qu’hier, en plaza de Dax… Enrique Ponce fut « mieux que jamais ». En un authentique « Numero Uno ! »
    
Alors bien sûr, certains diront : « Quatre oreilles, devant de telles « babosas », et en tuant mal !!! »
     - Peut-être… mais deux questions se posent : « Pourquoi les gens avaient ils dans les yeux, un tel bonheur ? », et « Pourquoi les deux autres diestros n’en n’ont-ils pas fait autant ? »
     Digo yo !!!!

    Samedi 16 Août – DAX – 4ème corrida de Feria – No hay billetes – Tarde agréable: Six toros de Samuel Flores (dont les deux premiers, au fer de Agustina Lopez Flores), très « parejos », très similaires de présentation : volumineux mais bas, armés « très largement brochos », les cornes se développant « vers l’intérieur ». Toros qui firent tous la même sortie, « abantos », sans fixité, pratiquement impossibles à toréer de cape, excepté le quatrième, par Enrique Ponce. Toros qui refusèrent souvent le premier fer, ruant et fuyant comme des cabris, mais poussant dur sur la deuxième entrée, notamment le troisième, prenant bravement un gros puyazo, « encelandose » et y revenant, par deux fois. Toros de peu de forces, en général, mais qui « allaient et venaient », nobles et un peu « sosos », à condition de les soutenir et leur donner confiance, d’entrée. Le premier sembla le meilleur, mais on aurait voulu voir ce troisième « en d’autres mains… de Chiva ». Les quatrième et cinquième eurent grande qualité, le dernier se montrant plus rétif.

      Enrique Ponce : Deux oreilles ; et Deux oreilles après un avis (avec quelque protestation) – En a « écoeuré certains »… et « ravi » tout le monde ! Il est vrai qu’une telle facilité frise l’insolence, et qu’alors, tout est bon pour vouloir nier l’évidence. Des « petites bêtes », on en trouve toujours… Pourtant, il sera difficile de contester « l’incontestable » !
     Peu importent, à la limite, « une oreille seulement, ou deux ! »… ce qui importe, c’est le talent ! c’est « la maestria » ! c’est « l’intelligence, la technique.. et le courage ». Même transformé « en petit toutou », comme on l’entendait parfois, un toro reste un toro, animal intelligent, qui ne pardonnera pas la moindre erreur… Aussi ne peut on que se découvrir devant ces deux « monstres » de faenas, exécutées par un Ponce « en pleine forme », en pleine veine, et en pleine… Aficion! Et cela… après dix-huit ans d’alternative.
     Que faudra t’il retenir ? – La douceur ! Le temple, dans le toreo fondamental, tant à droite, que sur nombre de naturelles, « soupirées » ! La profondeur des adornos enchaînés, faisant exploser la plaza et « mitrailler les photographes »…  Une passe, une photo « de cartel » !
     Il y eut, en fin de première parfaite faena, un pecho « historique », préparé d’en bas, et « roulé » sur l’épaule contraire. Indescriptible !
     Il y eut, face au quatrième, un peu plus faible, un « tres en uno » ; des naturelles citées « une à une », muleta repliée au bras ; mais surtout, des adornos et de remates où le torero, comme transfiguré, fou du bonheur de toréer, s’est complètement « abandonné ». Un adorno… mille photos !
     Bien sûr, les épées auraient pu être « plus !»… Ponce tua le premier d’une lame desprendida ; et le second, en deux envois (pinchazo et lame trasera )…
     Bien sûr, cela pouvait engendrer contestation, surtout pour ceux « qui n’aiment pas le diestro, quoi qu’il fasse » (et « écrivent » même leur mauvaise foi) Pourtant, un fait est là : Ponce, hier en plaza de Dax, a été « fabuleusement Torero ». Y ya esta !
     Juan Bautista : Palmas, avec « division » lorsqu’il vint saluer ; et Une oreille, en partie contestée – Aura fortement déçu ceux qui, après « lo de San Sebastian », se la promettaient belle, pariant sur un triomphe en France qui, d’un coup remettait à l’heure, toutes les pendules.
     Il n’en fut rien, l’Arlésien « naviguant » tristement, mécaniquement, platement, dans une faenita mal inspirée et sans goût (les manoletinas, alors que la faena avait coulé !) devant un premier adversaire faible et soson, estoqué « muy desprendido ».
     Face au cinquième, dont la longue charge sembla l’inspirer, le Français alla « citer loin », mais ne transmit que peu d’émotion au cours d’un long trasteo, mieux conclu avec l’acier. « Orejita » qui ne doit tromper personne.
     Certes « passer derrière Ponce », quand il est « comme ça » doit être difficile, mais Juan Bautista, en de telles circonstances, se devait d’être bien mieux, comme il le fut, l’an passé, derrière « le coup de tonnerre » du Juli, au quatrième Montalvo. Oui mais voilà.. c’était « l’année dernière » !
     Serranito : Palmas et pitos mêlés ; Applaudissements discrets – Na pas connu la journée dont il rêvait sûrement, comme on rêve… d’une grande opportunité. Bien sûr ses amis proches lui trouveront des excuses (notamment « les idées en vrac », après une dure voltereta, d’entrée) et personne ici ne contestera sa bonne volonté ni son courage, de même que le fait de toucher le sixième, plus retord… Mais, malheureusement, on est bien obligé de constater que, malgré tous ses efforts et de jolis détails, isolés, Serranito n’a jamais pu parvenir à « transmettre », et encore moins « à passionner ».
     A son actif, de très bons passages au capote, dont un quite par chicuelinas, ultra serrées ; quelques bons enchaînements liés à de jolis pechos, devant un troisième qui lui infligea une dure voltereta, sur le cambio dans le dos, ouvrant la faena.
     Y poco mas ! Des hésitations, des replacements, un bien vilain coup d’épée, très en arrière et de travers, au troisième. Devant le sixième, qui débuta en cherchant la bagarre, mais finit par « cantar la gallina », rompant le combat et partant à la barrière, Serranito fit ce qu’il put, sans parvenir à intéresser une plaza qui attendait déjà… la sortie a hombros d’Enrique Ponce, par la plus grande des portes de Dax. Terrible !