Reseña du  25 juillet 2007

 

MONT DE MARSAN : « LES TOURS D’ADELAÏDE… »
Fernando Cruz frôle le grand succès

     26 Juillet : Ainsi donc nous y voilà : Dernier jour de la Madeleine 2007, dite « la Feria du renouveau ! »
     Il ne faut préjuger ni jurer de rien, mais on aura beau se tourner à l’Ouest, à l’Est, au Nord ou au Sud, on aura beau interpeller toutes les Sainte-Anne du Moun…on ne verra rien venir… Alors on se dira peut-être que, dans les actuelles circonstances, « cinq corridas, c’est une de trop ! », et qu’à voir les réactions du grand public montois, que ce soit envers un torero « peu connu » ou un élevage « nouveau », il vaudra mieux « reconstruire » en ne se basant  que sur du « connu » et du solide. Je ne sais pas, moi : Quatre corridas… avec le Juli, chaque jour ! Là tomberaient les oreilles, et la majorité se retirerait contente… en principe.
     Curro Diaz n’a pas plu ! Bon ! J’ai entendu : « Mais où y ont été le chercher, çuila ? » La réponse peut surprendre : « A la porte grande de Madrid, señor ! »
     Les Adelaïda Rodriguez  n’ont pas fait recette : la plaza était loin d’être remplie, hier, pour « l’avant dernière »… peut-être parce que « Adelaïde » évoque plus le rugby que l’une des ganaderias les plus « fortes » de Salamanca, qui a déjà fait quelques beaux jours, du côté de Bayonne ou Dax. Oui mais Bayonne… « c’est loin ! » Et Dax… « quelle horreur ! » Le mépris séculaire qui sépare les deux proches cités, en aveugle beaucoup… du côté de l’Aficion.
     Total : Juli, Juli !!!! Au fond, la recette est peut-être celle là : Quatre corridas, l’an prochain… et « quatre fois Juli », bien entouré ! Y porque no ?

     Hélas, le public, encore une fois, semble avoir quitté le Plumaçon… désenchanté ! Il est vrai que la fatigue se fait peut-être sentir, et que, la chaleur revenue, le gros « coup de barre » nous guette tous.
     Pourtant « il y a eu des choses ! » hier, en cette quatrième de Mont de Marsan. Tout d’abord « des toros », certains, impressionnants, qui ont fait grande partie de leur devoir, même si la note de certains aurait pu leur valoir deux heures de colle.
     Il est vrai que les cornes du premier toro, méchant boxeur ambidextre, aurait pu lui valoir un « contrôle après l’arrivée »… ce qui a du se faire, d’ailleurs.
     Il est vrai que lorsque sortit le salpicado deuxième, une « décoordination » des ses arrières nous fit craindre le pire… mais non ! Il était « acalambrado », comme on dit…
     Mais, avouez qu’à partir du troisième, la chose prit un autre ton, et chaque toro souleva l’intérêt : Présence, trapio, mobilité, noblesse compliquée, qui ne pardonne rien, force au cheval… On n’est pas loin de « la caste », même si… beaucoup de choses se passèrent « au toril »…. Même si… le lot d’un Domingo Lopez Chaves, totalement « hors du coup » actuellement, ne fut pas des plus propices, loin de là.

     Chez les hommes, on reprochera au Fundi… son horrible costume « vert et noir » qui fut pourtant celui de son triomphe, « seul contre six », en Arles l’an passé. « Hombre ! Don Pedro… un « matador de toros », et vous en êtes un, doit sortir vêtu d’or ». En tous cas le Fundi souligna bien qu’il fut « le meilleur tueur » de Séville et Madrid 2007, en portant au quatrième, « l’estoconazo » de la Feria… Cela lui valut justement, « l’oreille du jour ».
     L’autre satisfaction, même si elle ne fut que partielle, repose sur les « apparemment » frêles épaules de Fernando Cruz. Apparemment seulement ! Parce que le jeune Madrilène, bien connu par nos contrées, du temps où Olivier Mageste se crevait à lui dénicher les contrats, est devenu un torero « solide » dont la vaillance n’a d’égal que la capacité à faire « à des toracos de mucho cuidado ! » le toreo que d’autres font… « a des chotos » ! Hier, en plaza de Mont de Marsan, et par deux fois, Fernando Cruz a toréé « con gusto », alliant au fondamental, quelques séquences de grande esthétique…Hélas, « la espada no viajo ! » L’épée fut sa croix, une fois de plus, et au lieu de la sortie a hombros que l’on voyait déjà, ce fut le long trajet du retour, à pied, vers le patio, le coche et la douche… Même sous l’ovation, on comprend bien qu’il eut un goût amer. Otra vez sera.. peut-être ! Car Fernando Cruz s’est bien gagné « la répétition ».
     Une estocade, quelques fameuses paires de banderilles (Bravo, Javi !), de bons moments « muleterils » et surtout « les tours d’Adelaïde »…
     Tout ne fut pas noir, hier, sauf peut-être… les lunettes du président ! « Hombre, Señor ! Le soleil ne vous brûle pas… et en bas, « ceux qui vont mourir et vous saluent » aimeraient bien vous le dire… « droit dans les yeux ! »
     Un détail peut-être ! Mais, important lorsque l’on parle de renouveau, et de respect !

     25 Juillet – MONT DE MARSAN – 4ème corrida de Feria – Plus de 2/3 de plaza – Grand grand beau, enfin !: Six toros de Adelaïda Rodriguez, de présence parfois « impressionnante », tels les quatre et cinquièmes, justement ovationnés à leur sortie.
     La très mauvaise opinion que laissèrent les cornes « explosées » du premier  par la suite s’estompa, notamment devant les « petacos » du quatrième. De même, la sortie chaloupée du deuxième, probablement « acalambrado », inquiéta l’espace d’un temps. Pour le reste, même s’il y eut bien quelque génuflexion, on ne retiendra que de la mobilité et des charges « qui pèsent ». Certes il y eut parfois mansedumbre  y soseria, mais toujours « seriedad » et parfois même « casta ».

     Au comportement justement, on retiendra « du sérieux » au cheval, le magnifique cinquième supportant deux terribles « sopapos » en piston, sans sourciller. Le sixième « romaneo », levant le cheval comme fétu de paille… Pour les toreros, si le deuxième fut « le malo de la pelicula », et le cinquième son valet, le lot de Fernando Cruz « se laissa » et ceux du Fundi, de même, à condition d’aller les chercher. En un mot, une corrida « qui avait de quoi », laissant aux toreros le choix de s’exprimer… chacun selon sa forme du moment.
     El Fundi :
Ovation et Une oreille – Peut être satisfait d’une actuacion « jamais géniale » mais solide, « forte », conclue d’un coup d’épée « royal ». Son premier fut rejeté par le public, pour des cornes méchamment mutilées (Le fait de le voir « taper comme un sourd » sur tout ce qui bougeait, laisse encore un doute, d’autant que le reste du lot semblait « hors tout soupçon »). Fundi le banderilla « tout en muscles », et tira une faena d’honnête laborieux, longue à se déssiner, après avoir trouvé les bons terrains du toril, prédilection de manso « con mobilidad noble ».
     On l’aura plus apprécié devant le quatrième, très bien reçu au capote, même si la faena, longue, heurtée, hurlée, répétitive, finit par lasser un brin, heureusement close par un énorme coup d’épée qui, à lui seul, valut bonne oreille. Pas « génial » le Fundi, mais honnête, bagarreur, et en 2007, remarquable escrimeur (en référence, les prix de la Feria de Séville, de la San Isidro et de… Mont de Marsan !)
     Domingo Lopez Chavez :
Petite division et Bronca – Passe un mauvais moment. Presque celui… d’où l’on ne revient pas. Cela se traduit notamment par des « entrées a matar », calamiteuses, que l’on qualifiera surtout de « sorties a pescar al toro, como sea ! ». Pour le reste, justice est de dire qu’il toucha un bien mauvais lot, en particulier son premier toro, sans cesse marchant sur l’homme, les yeux « par-dessus » la muleta, ne baissant jamais « ni mufle ni cornes »… L’échec était logique.
     Devant le magnifique cinquième (Magnifique… pour nous !), le Salmantino qui avait permis une lourde punition par coups de pistons répétes, en deux rencontres « règlementaires » - (Por favooooor ! Mettez lui « cinq puyazos » s’il le faut, mais pas « dix huit », en deux entrées !) - pensa trouver la solution en deux passes de tanteo, corne gauche, auxquelles le toro répondit favorablement. Hélas, la suite ne fut que placements, remplacements, muletazos « au coup par coup », sans « la force d’y aller tout à fait » mais en restant sur le bord de quelque réussite, « à la prochaine tentative, peut-être ! ». Long trasteo que les sifflets logiques finirent par interrompre, précédant la bronca qui pointa, après quatre « sorties a matar » des plus vilaines, suivies d’un descabello « a toro vivo ». Pa sanccion !
     Fernando Cruz :
Vuelta et Ovation, à la sortie – Frôla le bon triomphe ! Le frôla, seulement, à cause « de l’acier », encore une fois. Cependant, on retiendra de sa prestation, la faena au troisième, bien construite, allant « a mas », comportant, dans le registre classique, de longues séquences sur les deux mains, certains muletazos, longs et templés, soulevant un bel enthousiasme du conclave. Faena « sur deux mains », dont on retiendra les naturelles du début, une grosse série droitière qui en fut le zénith, et les adornos qui la conclurent. Hélas, une entière « muy desprendida », après pinchazo, lui couta un juste triomphe.
     La faena au sixième fut moins brillante, parce que peut-être « trop volumineuse », trop longue, mêlant de nouveaux muletazos « précieux », à d’autres, moins riches, plus « sur le voyage ». Pourtant, s’il eut bien tué, nul doute qu’on aurait vu fleurir « les bruyants mouchoirs blancs » (pétition « à la Française)… mais là : Quatre entrées, peu assurées, et autant de rage et désespoir à peine contenus. Que lastima !
     En tous les cas, de cette Madeleine 2007, on oubliera beaucoup de choses… mais pas « les tours d’Adelaïde »