Reseña du 8 Septembre 2007

 

 

DAX : « PORT, SALUT ! »

     9 Septembre : On ne va pas en faire « un fromage », mais vraiment, entre les résultats de Bayonne, Dax et certaines autres plazas de la planète Toros, il est temps que le fer du Puerto San Lorenzo subisse une « mise en carénage » des plus sérieuses.
     Bien sûr, « los toros, como los melones son ! ». Les toros sont comme les melons : Il faut les ouvrir pour voir s’ils sont bons ! Mais avouez que le comportement des toros du Puerto San Lorenzo, cette année, laisse « un tantinet » à désirer : Dix lots lidiés, et « en gros », deux toros qui ont vraiment servi (dont celui de Juan Bautista, à Madrid). Pour le reste : Madrid à Pâques, Séville en feria d’Avril, Madrid en San Isidro (trois toros), Nîmes, Leon, Vitoria, Béziers, Bayonne, le week end dernier… Et Dax, hier !  Cinquante et un toros lidiés, et dix oreilles coupées, souvent grâce aux exploits personnels des toreros (Ex : Talavante, avec le dernier de la corrida de Pâques à Madrid, manson aquerenciado en tablas). Pas terrible, non?

     Et Dax, hier !!!
     Une corrida très correcte de présence, solide de corne (même si le premier se quitta « una vaina »), qui sortit « en Atanasio », partant dans tous les sens, se retournant à l’envers, « a lo loco », mettant un gros coup de force dans le cheval, cherchant à passer « par devant », par derrière, mais rarement « par le côté des braves ». A la muleta, « andarines » presque tous, « marchant », ne laissant jamais le torero tranquille, ni avant, ni après le muletazo. En prenant un « bien », mais en jouant un mauvais tour dans le suivant. Le tout dans une fadeur et un manque de race évidents. Pouaaah !
     Dans ces conditions, et face à un Sébastien Castella qui resta longtemps, malgré son état de santé, « devant les cornes », le Juli mit tout son savoir, toute sa hargne et sa toreria, à démontrer « qu’il peut » avec tous les toros, même si cela ne transmet pas « à tout le monde » (Confer : Arles, vendredi). Hier, le Madrilène a fait une démonstration « de poder », (de pouvoir), en dominant ses sujets (et son concurrent) de la tête et des épaules. Mais il a également fait preuve « de sabiduria », de cette élégance technique, consistant à « andarle al toro », marcher avec le toro, lorsque le toreo fondamental, lié et répétitif, ne peut atteindre son but ni « lever » personne. De même sa façon de « mettre une rouste » au cinquième, à l’ancienne, par doblones et recortes très secs, genou en terre, sans perdre l’attitude torera, après s’être joué la peau, de la gauche, où le toro lui mit « trois vacheries » en cinq naturelles. Ajoutons à cela ces « remates à une main » avec le capote, lents, majestueux et « toréés » jusqu’au dernier centimètre de cape… Que bonito ! Sans connaître l’apothéose que tous souhaitait, le Juli a été « très bien », hier à Dax, compte tenu de l’adversité.
     Sébastien Castella, livide (on apprendra peu après la course, que le Français « coupe » la temporada), se dépensa sans compter, se montrant très torero avec le capote, puis subissant le manque total de classe de ses adversaires, en trois longues faenas où l’on pensait parfois que « enfin cela va décoller! ». Mais cela ne décollait jamais, malgré les efforts et les risques encourus. L’épée fonctionnant « plus vite », mais pas mieux, Sébastien Castella put limiter une casse dont il n’était nullement responsable.

     Oui décidément, hier à Dax, la France n’a pu qu’adresser, à son corps défendant, un fatidique « Port, salut ! », aux toros du Puerto San Lorenzo.
     Maldita lengua azul !!! Avec cette maudite « Langue Bleue » et à force de racler les tiroirs du campo Salmantino, on va finir par se retrouver « Grosjean comme devant !! » Et derrière aussi, d’ailleurs ! Ce qui est pire… enfin, pour la majorité !

    8 Septembre – DAX – 1ère corrida de la Feria de « La Salsa » - Plaza pleine – Grand beau : Six toros du Puerto San Lorenzo (dont le sobrero quatrième), correctement charpentés et armés durs. Toros « sueltos y sin fijeza » au premier tiers, chargeant par arreonnes, « percutant » les chevaux (topones) mais sans bravoure aucune, cherchant la faille (le premier mit un traître et périlleux batacazo à Diego Ortiz). A la muleta, plusieurs toros s’avéreront « inciertos », même en multipliant les charges. Des toros « andarines », qui marchent et compliquent le positionnement des hommes. Seul le troisième se montrera à son avantage, sur le piton droit, le reste démontrant un manque total de race.

      El Juli : Applaudissements ; Une oreille, Ovation au tiers – Se montra « en torero », toute la tarde, alliant dans ses lidias et trasteos, les exigences du toreo « d’aujourd’hui » (séries liées) aux saveurs du Toreo « de toujours », notamment ce savoir « andarle al toro », marcher avec le toro, lui gagnant un pas, ou un temps, et le dominant « naturellement » presque sans effort. Très dur, et très beau.
     Sa faena au premier fut « rapidilla », essentiellement à droite, et conclue par un « Julipie », après pinchazo.
     Très bien au capote, notamment dans le remate d’un quite chicueliné, par une larga « longue, looonnngue » et templadisima, il brinda le troisième au public. Après début par doblones et marchant vers le centre, Juli se régalera à tirer de longues droitières, bien rematées et liées entre elles. Puis, en fin de trasteo, entre trincherazo et deux passes du mépris, les yeux au tendidos, Juli égrena une grappe d’adornos qui lui auraient bien valu deux oreilles si sa lame, courte, portée en force, n’avait pas refroidi les tendidos.
     Le cinquième était un triste sire, andarin, auquel Julian Lopez servit une faena « machacona » (vaillante et réitérative), essayant de tirer quelques bonnes choses à droite, se jouant la peau sur une série gauchère où le toro le menaça sournoisement, avant de lui mettre une rouste finale par des passes de châtiment, se doublant élégamment et efficacement, par devant, avec un desplante « de dominio ». « Eso es el toreo… tambien ! ». Hélas, l’épée ne sera « que demie », desprendida, scellée d’un descabello, mais l’ovation ne sera pas moins méritée.
     Sébastien Castella : Ovation (après pétition) ; Silence ; Palmas – S’est montré excellent au capote, tout l’après midi, notamment dans ses bregas, pour retenir ou mettre en suerte des toros fuyards ou rétifs à se fixer au cheval. Pour le reste, il conviendra de saluer sa grande bonne volonté devant trois toros « sans classe aucune », qui se sont coalisés pour lui rendre tout triomphe impossible. Pourtant, le français prit des risques, sans ostentation, mais « allongea » beaucoup ses trasteos, toujours en quête de la série parfaite et « définitive ». Hélas, elle ne put jamais venir, ni devant le deuxième auquel il donna de bons derechazos, rematés du double pecho ; ni le sobrero quatrième, « flojon, manson, soson » ; ni face au dernier, qui n’avait que dix bonnes passes, où le torero se laissa par trop accrocher la muleta.
     A l’épée, ce fut « plus rapide », mais les épées, même entières, tombèrent de côté, et, malgré une pétition majoritairement « vociférée », le président eut raison, à notre opinion, de refuser l’oreille, en fin de première faena. Une vuelta était permise, mais le torero se fit boudeur, et le public ne put couvrir de son ovation les flonflons d’une animation musicale qui tomba mal. Preuve que « la pétition » n’avait pas eu de force !
     A signaler que le Juli invita le Morenito de Nîmes à un joli quite par navarras, très bien rematé, qui lui valut belle ovation, et ne « dérangea » en rien le toro. Bien !