BAYONNE : LA BANNIERE ET LA CROIX !
Magnifique faena de Juan Bautista, conclue « al recibir »
La présidence a-t-elle « des yeux » ?
13 Août : « La bannière!
» pour Juan Bautista.. et « la croix! », pour Fernando Cruz!
Je ne sais « comment a été » Sébastien Castella, en sa
plaza de Béziers, mais je suis le premier à me réjouir de son triomphe,
même si les images que nous rapportent les amis de Corrida.Tv n’ont rien
à voir avec celles que nous avons vues et vécues hier, dans le ruedo
Bayonnais.
Si l’on « met » un rabo à Béziers, pour « un bajonazo
fulminante » comme il est dit en maintes chroniques, certes après une
faena « sui generis » du diestro Biterrois, que devions donc nous
« mettre » après un faenon de Juan Bautista, face au cinquième Adelaida
Rodriguez de Bayonne, clos d’une épée au recibir, en faisant
magnifiquement la suerte ?
Comment cette faena, qui aurait valu à son auteur
« deux oreilles » à Madrid, ne reçoit pas « tous les trophées » à
Bayonne ?
- Ce sont là « les mystères » de la Francia taurina…
Par ailleurs, comment un garçon qui se joue la peau
« dignement et très torero », comme le fit Fernando Cruz au troisième,
ne se voit il pas récompensé, après une épée « muy limpia » dans sa
forme d’attaquer.
La présidence a-t-elle des yeux ? Combien de temps
encore devra t’on supporter les caprices de ces ayatollahs qui, pour
deux heures « d’importance », chaque année, peuvent ruiner les
« illusions » d’un torero ?
Le rabo « volé » au jeune Daniel Luque, à Aire sur
Adour… Les trophées d’hier, à Bayonne… Cela commence à faire « un peu
beaucoup », lorsque l’on parle de « Fiesta », et que les hommes se
comportent « en braves » !
Certes on ne peut « distribuer » à tout va, mais tout
de même… C'est aussi cela, être aficionado!
Bayonne a-t-elle bien perçu « la dimension » de la faena de Bautista,
hier ?
Que lui a-t-il donc manqué, pour que le troisième
drapeau blanc flotte sur la marmite de Lachepaillet ?
Le toro était il donc « trop noble » ? Lui manquait il
« un poil de casta » ? La faena était elle donc « trop longue » et
l’épée, un poil de côté, n était elle pas « suffisamment parfaite » ?
Ou, tout bêtement, est il dit « que l’on ne coupe pas
de rabo, à Bayonne » ? (Ce qui est faux, puisque Cid et Castella sont là
pour prouver le contraire).
Entonces qué ? - Ah oui… je sais ! La bonne raison nous
est donnée par la dame de la barrera qui, l’autre jour, refusait
l’oreille à Curro Diaz « parce que la musique n’avait pas joué ». Là,
nous avons une nette progression : « C’était bien, mais la musique
aurait pu jouer un air plus gai ! »
Courage ! Dans un an ou deux, on peut espérer quelque
« muette lucidité » !
Señora… La musique, on s’en fout ! Avez-vous donc
entendu parler de « La musica callada del Toreo »… avec un grand « T » ?
- Eh bien vous l’avez eu, hier, sous vos yeux… Pas besoin de
« flonflons », tristes ou gais, pour l’accompagner et la savourer… non,
vraiment pas besoin ! La « Musique » du Toreo « vous rentre par les
yeux », et non les oreilles…
Mais laissons cela ! La corrida ne se résume pas en
« bataille de coupeurs d’oreilles », et chacun voit la corrida qu’il
veut… Aussi imaginerons nous que « Vox populi… et presidenti! Vox
Dei ! » et l’on nous pardonnera ce petit coup de rage tout autant que ce
latin probablement bien approximatif.
Cela dit… les absents eurent tort ! Et il y en avait beaucoup ! De quoi,
peut-être, « inquiéter l’empresa » !
Cependant, on la félicitera, une fois de plus, pour le
lot, très bien fait et « encastado » d’Adelaida Rodriguez 2007, dont
plusieurs exemplaires ont permis aux hommes de s’exprimer, tout en
laissant à tous l’impression de danger permanent.
Une corrida qui méritait bien mieux, au plan
« assistance », et même à celui du tableau d’affichage. Probablement une
des corridas de la saison, en notre Sud Ouest. De même la faena de Juan
Bautista, dont plusieurs passages furent « pur velours ».
A ses côtés, il conviendra de féliciter Fernando Cruz,
dont la faena au troisième devrait lui faire signer un billet de retour
en plaza Bayonnaise, tout comme pour Curro Diaz, l’autre jour.
Quant à Domingo Lopez Chaves, il se montra très torero,
en une faena « de menos à mas », devant le bon premier. Par contre, ses
« entrées-sorties » avec l’épée ne sont pas encore inscrites dans aucun
tome du Cossio, et ne le seront jamais, du moins doit on l’espérer….
Raison de plus pour récompenser d’importance les estocades portées avec
fois et « segun los canones » !
Ou non? Ayyy Bayonne!
12 Août – BAYONNE – Un peu plus de media plaza – Belle
éclaircie virant au gris noir – Vent par rafales : Six toros de Adelaida
Rodriguez, de présence inégale mais très sérieuse, « con trapio » pour
la plupart, le salpicado second « baissant un peu ». Toros « avec du
caractère », encastés pour la plupart, même si certains montrèrent plus
de genio que de bravoure, tant au cheval que dans les diverses toiles.
Souvent, et grâce aux hommes, les toros allèrent « a mas », permettant
une corrida d’intérêt constant, dans tous les tiers, le public sachant
apprécier les piques proprement tenues (grande ovation au picador
Herrero, au quatrième) et ovationner les banderilleros, lorsqu’ils vont
au canon, la fleur au fusil (Salut du Javi, ravi, et de la caudrilla de
Jean Baptiste, au cinquième).
Pour les toreros, le premier fut un toro complet et « encastado » ;
Le cinquième quant à lui, alla « a mas » au cours de la lidia, et
termina « de dulce », mais avec sérieux. Le troisième débuta « pegajoso »,
collé aux capotes, tête en haut, et à tout dire, « manso manso ».
Pourtant, quatre muletazos « importants » le firent changer « a mejor »,
même si…; Soson le deuxième ; illico « bloqué » le quatrième, parce que
« pas convaincu » dès le départ ; et sans classe aucune, le dernier. A
signaler que le premier se cassa trois centimètres de « bout de corne
gauche » dans le peto (!), et que le dernier sortit avec une cornada au
bas du flanc droit.
Domingo Lopez Chaves : Ovation après avis et
Silence – Attaqua fort, d’entrée : Larga à genoux et début de faena,
plein centre, à genoux. Pourtant, ces exploits furent marqués du sceau
de la nervosité, et l’on avouera l’avoir de loin préféré dans la
deuxième moitié de sa faena, une fois convaincu que le toro était « énooorme »
de qualité. Là, le Salmantino parut retrouver bon sitio, tirant des
séries plus souples et « redressées », terminant même par des adornos
« qui avaient belle gueule »… comme lui ! Hélas, le fier gladiateur se
fit homme « de basse main » au moment suprême et le public garda le
pouce en bas. Dommage !
Le quatrième, reçu par trois largas « suicide » et une
quatrième « plus limpia », poussa formidablement à la pique, Herrero,
debout sur ses étriers, aguantant fort dignement la grosse rafale force
huit. Ce toro était il mauvais ?… ou l’est il devenu, parce que le
torero n’a su, ou pu l’inciter à charger, dès les tous premiers
contacts ? On ne saura dire, mais il est évident qu’en s’engageant plus,
d’entrée, et en « toquant » très fort, de la muleta et de la voix, Lopez
aurait peut-être réussi à déclencher cette première charge… qui ne vint
jamais. Ensuite, nul ne sait ce qui ce serait passé ! Toujours est il
qu’après une longue série « bloquée à vide », Domingo décida d’en
terminer… et cela finit mal, par pinchazos fuyants et descabello a toro
vivo. Pourtant, le Salmantino semble un peu « sortir du gros bache ».
Juan Bautista : Silence et Deux oreilles « très
fortes » - Ne put que constater la soseria du blanc salpicado, sorti
deuxième. Un peu plus flaco, plus vilain que les autres, le toro se
montra faible en plusieurs passages, et le torero, fin et très limpio,
ne put jamais « appuyer » ses passes. Impossible à gauche, le bicho
permit certaines bonnes droitières… Cependant, toute cette digne ouvrage
se termina en trois voyages, dont les deux premiers furent… peu dignes !
Juan Bautista montra toute son actuelle mesure, face au
cinquième : Capeo efficace, deux « énormes » mises en suerte et… la
Faena. Ce fut… un faenon, car « en bas », tous virent la qualité
croissante du toro, dès la première série de muletazos. Le torero lui,
le savait… dès le brindis à tous ! Aussi, quel plaisir d’entendre la
seule consigne de l’apoderado et des banderilleros : « Fais toi
plaisir ! ».
Et comment qu’il se fit plaisir, le Jean Baptiste !
Enorme ! Enorme faena, faite de temple, de profondeur,
de finesse, de véritable empaque, « gustandose », dont certains
muletazos, parfaitement « léchés », soudain ralentis, mirent la chair de
poule. Que bueno ! Séries sur deux mains, rématées par de grands pechos
ou une bordée d’adornos mêlés. Le fondamental, « pata palante » et « de
medio pecho », dans le plus pur style Rondeño; et le baroque, par
molinetes y firmas, manoletinas y faroles.
Le toro avait chargé, devenu ami, presque complice.
Déjà l’on souhaitait tout haut « le recibir! ». Et il vint : Bautista se
cadra, lança sa muleta, « tira » vers lui la dernière charge du brave « Calado »,
et lui porta une lame entière, un poil desprendida. Eso fue « de locura »…
pour nous ! El « No va mas ! » Pourtant, après le rapide octroi des deux
oreilles, il n’y eut guère d’autres manifestations, sinon en faveur du
toro. Juan applaudit la dépouille de son noble adversaire, mais en son
for intérieur, une question devait le brûler : « Y el rabo, qué ? ».
Nous aussi, d’ailleurs! Bayonne n’a pas « vu » sa chance : Une faena et
une estocade « de deux oreilles », en n’importe quelle San Isidro !!!!
Fernando Cruz : Vuelta, après grosse pétition,
et Ovation de despedida – S’est fait grande peur, sur deux terribles « arreones »
du castaño troisième, collé à sa cape, le gagnant de vitesse, au point
de le déséquilibrer. Danger imminent et quête d’un éventuel défaut de
vue, chez le morlaco. Solidement châtiée, la bête revint à de meilleures
dispositions, non sans garder pour chacun quelque regard en dessous.
Mais, la magie du toreo, et du courage des hommes : Le petit grand homme
qu’est Fernando Cruz (52 kgs lorsqu’il a trop mangé) attaqua son
adversaire, résolu et très « limpio » en ses quatre premiers muletazos
vers le centre, et sur la première série à droite. Dés lors, le toro se
fit plus attentif, et presque collaborateur, non sans garder quelque
sourde violence, de celle qui ne pardonne pas si l’on se trompe.
Fernando Cruz ne se trompa point, tirant de très bonnes séries, sur les
deux mains, et clôturant par des aidées de ceinture qui méritait « la
première page ». Se cadrant soigneusement, le Madrilène de Chamberri mit
une grosse lame, entière, bien portée, qui hélas, tarda en ses effets.
Est-ce la seule raison qui fit que la présidence refuse le trophée ? Si
c’est le cas… on reproche.
Le sixième ne permit rien : Autrement construit,
peut-être amoindri pas une cornada au bas flanc droit, le toro inspira
méfiance, d’autant qu’une banderille, fichée dans le trou d’un puyazo,
joua longtemps « la troisième corne ». Peligroso, eso ! Fernando Cruz
chercha la solution, mais dut renoncer, dignement.
Corrida des plus intéressantes. Il s’en fallut de peu
pour qu’elle soit « inoubliable ». |