Reseña du 12 aout 2007

 

BAYONNE : LA BANNIERE ET LA CROIX !
Magnifique faena de Juan Bautista, conclue « al recibir »
La présidence a-t-elle « des yeux » ?

13 Août : « La bannière! » pour Juan Bautista.. et « la croix! », pour Fernando Cruz!
     Je ne sais « comment a été » Sébastien Castella, en sa plaza de Béziers, mais je suis le premier à me réjouir de son triomphe, même si les images que nous rapportent les amis de Corrida.Tv n’ont rien à voir avec celles que nous avons vues et vécues hier, dans le ruedo Bayonnais.
     Si l’on « met » un rabo à Béziers, pour « un bajonazo fulminante » comme il est dit en maintes chroniques, certes après une faena « sui generis » du diestro Biterrois, que devions donc nous « mettre » après un faenon de Juan Bautista, face au cinquième Adelaida Rodriguez de Bayonne, clos d’une épée au recibir, en faisant magnifiquement la suerte ?
     Comment cette faena, qui aurait valu à son auteur « deux oreilles » à Madrid, ne reçoit pas « tous les trophées » à Bayonne ? 
     - Ce sont là « les mystères » de la Francia taurina…
     Par ailleurs, comment un garçon qui se joue la peau « dignement et très torero », comme le fit Fernando Cruz au troisième, ne se voit il pas récompensé, après une épée « muy limpia » dans sa forme d’attaquer.
     La présidence a-t-elle des yeux ? Combien de temps encore devra t’on supporter les caprices de ces ayatollahs qui, pour deux heures « d’importance », chaque année, peuvent ruiner les « illusions » d’un torero ?
     Le rabo « volé » au jeune Daniel Luque, à Aire sur Adour… Les trophées d’hier, à Bayonne… Cela commence à faire « un peu beaucoup », lorsque l’on parle de « Fiesta », et que les hommes se comportent « en braves » !
     Certes on ne peut « distribuer » à tout va, mais tout de même… C'est aussi cela, être aficionado!

     Bayonne a-t-elle bien perçu « la dimension » de la faena de Bautista, hier ?
     Que lui a-t-il donc manqué, pour que le troisième drapeau  blanc flotte sur la marmite de Lachepaillet ?
     Le toro était il donc « trop noble » ? Lui manquait il « un poil de casta » ? La faena était elle donc « trop longue » et l’épée, un poil de côté, n était elle pas « suffisamment parfaite » ?
     Ou, tout bêtement, est il dit « que l’on ne coupe pas de rabo, à Bayonne » ? (Ce qui est faux, puisque Cid et Castella sont là pour prouver le contraire).
     Entonces qué ? - Ah oui… je sais ! La bonne raison nous est donnée par la dame de la barrera qui, l’autre jour, refusait l’oreille à Curro Diaz « parce que la musique n’avait pas joué ». Là, nous avons une nette progression : « C’était bien, mais la musique aurait pu jouer un air plus gai ! »
     Courage ! Dans un an ou deux, on peut espérer quelque « muette lucidité » !
     Señora… La musique, on s’en fout ! Avez-vous donc entendu parler de « La musica callada del Toreo »… avec un grand « T » ? - Eh bien vous l’avez eu, hier, sous vos yeux… Pas besoin de « flonflons », tristes ou gais, pour l’accompagner et la savourer… non, vraiment pas besoin ! La « Musique » du Toreo « vous rentre par les yeux », et non les oreilles…
     Mais laissons cela ! La corrida ne se résume pas en « bataille de coupeurs d’oreilles », et chacun voit la corrida qu’il veut… Aussi imaginerons nous que « Vox populi… et presidenti! Vox Dei ! » et l’on nous pardonnera ce petit coup de rage tout autant que ce latin probablement bien approximatif.

     Cela dit… les absents eurent tort ! Et il y en avait beaucoup ! De quoi, peut-être, « inquiéter l’empresa » !
     Cependant, on la félicitera, une fois de plus, pour le lot, très bien fait et « encastado » d’Adelaida Rodriguez 2007, dont plusieurs exemplaires ont permis aux hommes de s’exprimer, tout en laissant à tous l’impression de danger permanent.
     Une corrida qui méritait bien mieux, au plan « assistance », et même à celui du tableau d’affichage. Probablement une des corridas de la saison, en notre Sud Ouest. De même la faena de Juan Bautista, dont plusieurs passages furent « pur velours ».
     A ses côtés, il conviendra de féliciter Fernando Cruz, dont la faena au troisième devrait lui faire signer un billet de retour en plaza Bayonnaise, tout comme pour Curro Diaz, l’autre jour.
     Quant à Domingo Lopez Chaves, il se montra très torero, en une faena « de menos à mas », devant le bon premier. Par contre, ses « entrées-sorties » avec l’épée ne sont pas encore inscrites dans aucun tome du Cossio, et ne le seront jamais, du moins doit on l’espérer…. Raison de plus pour récompenser d’importance les estocades portées avec fois et « segun los canones » !
     Ou non? Ayyy Bayonne!

     12 Août – BAYONNE – Un peu plus de media plaza – Belle éclaircie virant au gris noir – Vent par rafales : Six toros de Adelaida Rodriguez, de présence inégale mais très sérieuse, « con trapio » pour la plupart, le salpicado second « baissant un peu ». Toros « avec du caractère », encastés pour la plupart, même si certains montrèrent plus de genio que de bravoure, tant au cheval que dans les diverses toiles. Souvent, et grâce aux hommes, les toros allèrent « a mas », permettant une corrida d’intérêt constant, dans tous les tiers, le public sachant apprécier les piques proprement tenues (grande ovation au picador Herrero, au quatrième) et ovationner les banderilleros, lorsqu’ils vont au canon, la fleur au fusil (Salut du Javi, ravi, et de la caudrilla de Jean Baptiste, au cinquième).
     Pour les toreros, le premier fut un toro complet et « encastado » ; Le cinquième quant à lui, alla « a mas » au cours de la lidia, et termina « de dulce », mais avec sérieux. Le troisième débuta « pegajoso », collé aux capotes, tête en haut, et à tout dire, « manso manso ». Pourtant, quatre muletazos « importants » le firent changer « a mejor », même si…; Soson le deuxième ; illico « bloqué » le quatrième, parce que « pas convaincu » dès le départ ; et sans classe aucune, le dernier. A signaler que le premier se cassa trois centimètres de « bout de corne gauche » dans le peto (!), et que le dernier sortit avec une cornada au bas du flanc droit.
     Domingo Lopez Chaves : Ovation après avis et Silence – Attaqua fort, d’entrée : Larga à genoux et début de faena, plein centre, à genoux. Pourtant, ces exploits furent marqués du sceau de la nervosité, et l’on avouera l’avoir de loin préféré dans la deuxième moitié de sa faena, une fois convaincu que le toro était « énooorme » de qualité. Là, le Salmantino parut retrouver bon sitio, tirant des séries plus souples et « redressées », terminant même par des adornos « qui avaient belle gueule »… comme lui ! Hélas, le fier gladiateur se fit homme « de basse main » au moment suprême et le public garda le pouce en bas. Dommage ! 
     Le quatrième, reçu par trois largas « suicide » et une quatrième « plus limpia », poussa formidablement à la pique, Herrero, debout sur ses étriers, aguantant fort dignement la grosse rafale force huit. Ce toro était il mauvais ?… ou l’est il devenu, parce que le torero n’a su, ou pu l’inciter à charger, dès les tous premiers contacts ? On ne saura dire, mais il est évident qu’en s’engageant plus, d’entrée, et en « toquant » très fort, de la muleta et de la voix, Lopez aurait peut-être réussi à déclencher cette première charge… qui ne vint jamais. Ensuite, nul ne sait ce qui ce serait passé ! Toujours est il qu’après une longue série « bloquée à vide », Domingo décida d’en terminer… et cela finit mal, par pinchazos fuyants et descabello a toro vivo. Pourtant, le Salmantino  semble  un peu « sortir du gros bache ».
     Juan Bautista : Silence et Deux oreilles « très fortes » - Ne put que constater la soseria du blanc salpicado, sorti deuxième. Un peu plus flaco, plus vilain que les autres, le toro se montra faible en plusieurs passages, et le torero, fin et très limpio, ne put jamais « appuyer » ses passes. Impossible à gauche, le bicho permit certaines bonnes droitières… Cependant, toute cette digne ouvrage se termina en trois voyages, dont les deux premiers furent… peu dignes !
     Juan Bautista montra toute son actuelle mesure, face au cinquième : Capeo efficace, deux « énormes » mises en suerte et… la Faena. Ce fut… un faenon, car « en bas », tous virent la qualité croissante du toro, dès la première série de muletazos. Le torero lui, le savait… dès le brindis à tous ! Aussi, quel plaisir d’entendre la seule consigne de l’apoderado et des banderilleros : « Fais toi plaisir ! ».
     Et comment qu’il se fit plaisir, le Jean Baptiste !
     Enorme ! Enorme faena, faite de temple, de profondeur, de finesse, de véritable empaque, « gustandose », dont certains muletazos, parfaitement « léchés », soudain ralentis, mirent la chair de poule. Que bueno ! Séries sur deux mains, rématées par de grands pechos ou une bordée d’adornos mêlés. Le fondamental, « pata palante » et « de medio pecho », dans le plus pur  style Rondeño; et le baroque, par molinetes y firmas, manoletinas y faroles.
     Le toro avait chargé, devenu ami, presque complice. Déjà l’on souhaitait tout haut « le recibir! ». Et il vint : Bautista se cadra, lança sa muleta, « tira » vers lui la dernière charge du brave « Calado », et lui porta une lame entière, un poil desprendida. Eso fue « de locura »… pour nous ! El « No va mas ! » Pourtant, après le rapide octroi des deux oreilles, il n’y eut guère d’autres manifestations, sinon en faveur du toro. Juan applaudit la dépouille de son noble adversaire, mais en son for intérieur, une question devait le brûler : « Y el rabo, qué ? ». Nous aussi, d’ailleurs! Bayonne n’a pas « vu » sa chance : Une faena et une estocade « de deux oreilles », en n’importe quelle San Isidro !!!!
     Fernando Cruz : Vuelta, après grosse pétition, et Ovation de despedida – S’est fait grande peur, sur deux terribles « arreones » du castaño troisième, collé à sa cape, le gagnant de vitesse, au point de le déséquilibrer. Danger imminent et quête d’un éventuel défaut de vue, chez le morlaco. Solidement châtiée, la bête revint à de meilleures dispositions, non sans garder pour chacun quelque regard en dessous. Mais, la magie du toreo, et du courage des hommes : Le petit grand homme qu’est Fernando Cruz (52 kgs lorsqu’il a trop mangé) attaqua son adversaire, résolu et très « limpio » en ses quatre premiers muletazos vers le centre, et sur la première série à droite. Dés lors, le toro se fit plus attentif, et presque collaborateur, non sans garder quelque sourde violence, de celle qui ne pardonne pas si l’on se trompe. Fernando Cruz ne se trompa point, tirant de très bonnes séries, sur les deux mains, et clôturant par des aidées de ceinture qui méritait « la première page ». Se cadrant soigneusement, le Madrilène de Chamberri mit une grosse lame, entière, bien portée, qui hélas, tarda en ses effets. Est-ce la seule raison qui fit que la présidence refuse le trophée ? Si c’est le cas… on reproche.
     Le sixième ne permit rien : Autrement construit, peut-être amoindri pas une cornada au bas flanc droit, le toro inspira méfiance, d’autant qu’une banderille, fichée dans le trou d’un puyazo, joua longtemps « la troisième corne ». Peligroso, eso ! Fernando Cruz chercha la solution, mais dut renoncer, dignement.
     Corrida des plus intéressantes. Il s’en fallut de peu pour qu’elle soit « inoubliable ».