Reseña du 16 juillet 2006

 

MONT DE MARSAN : « DESOLANT ! DESOLE ! »

La corrida du Sierro « lamine » tous les espoirs

     17 Juillet : « Que voulez-vous que l’on dise ? » Le spectacle est là, qui ne mérite pas trois lignes, au bas de la vingt-huitième page d’un mauvais canard...
     La deuxième corrida de cette feria montoise est une honte pour nous tous, pour tout ceux qui aimons la Tauromachie, celle qui implique « le combat des hommes, contre les toros « de respect ». Alors évidemment, lorsque les toros sortent comme hier ; lorsque les hommes se comportent comme hier ; lorsque « les choses » se déroulent, systématiquement « à l’envers », on comprend totalement la déception et le courroux.
     Celui « qui connaît un peu » est déjà désespéré… alors imaginez celui « qui découvre » cela.
     Pourtant, de toutes les images néfastes qui ont émaillé cette deuxième de feria, je n’en garderai qu’une, ou presque : Le mayoral de la ganaderia, qui plaisante durant toute la corrida (ou presque), et sort en souriant. On me dit « Tu ne vas pas t’en prendre à lui, c’est un pauvre bougre qui ne gagne que le smic, et encore ! »
     - Bien évidemment, mais justement, toute « la symbolique du malaise » est là !: « Même « au smic », je serais allé me planquer sous un camion, de honte, dès le quatrième toro ». Là, tout a continué, comme sur le fameux « fleuve tranquille » : Les toreros ont toréé ; les picadors ont piqué (fort peu et bien mal !) ; les professionnels de tous bords « se sont regardés », gênés ou pas ; et le public a protesté, sifflant son ennui et s’en prenant logiquement à « l’organisateur premier » Mais, le pire de tout cela, c’est « cette calva, en el tendido ! », cette large bande de béton nu, sur le gradin du soleil, qui menace encore de s’agrandir, comme marée noire sur l’océan, si rien n’est fait pour la contenir.
     Hier, la corrida a été « détestable » de bout en bout, à cause de la faiblesse immense et du manque total de caste, des toros du Sierro. Une ganaderia que l’on devrait bannir à jamais de nos contrées. La corrida a été détestable parce que les toreros, eux-mêmes déçus, se sont sentis « obligés » de les toréer. Mais ils n’étaient pas obligés de jouer « les chulos », comme s’ils « s’envoyaient » des monstres assoiffés de sang.
     Un Padilla qui commence à hérisser quelques poils, à force de cachondeo en tortillant des fesses ou en bisoutant son banderillero… Un Encabo, bon torero, qui banderille « à huit kilomètres » et s’étonne que le public le sifflote, alors qu’il torée (bien d’ailleurs) « un carreton sans roues »… Un Lopez Chaves qui se croit obligé, « par contrat », de donner soixante douze passes à l’un, et quatre vingt treize à l’autre, deux toros qui n’en pouvaient pas aguanter  trente cinq, à eux deux… Un troisième « toro » qui sort « derengao », ratatiné sur lui-même, implorant presque qu’on le rentre vite… Ses confrères, qui sortent « sur divers tons de mansedumbre » et qui font concours « à qui s’écroulera le plus tôt », même avant la pique… Una verguenza, qui dépasse de très loin le ruedo du Plumaçon et son Aficion désolée.
     Le malaise est général, et de continuer ainsi, il n’y aura plus de corridas dans dix ans… parce que de tels spectacles, et leurs conséquences « qu’on ne veut pas tirer », videront les gradins, aussi sûrement qu’un festayre vide son verre, dans toutes les bodegas du monde.
     Et pourtant… ils étaient bien présentés (à part le troisième !)
     Et pourtant, ils étaient des toros !
     Mais Dieu qu’ils faisaient peine à voir… et à supporter.
     Désolant ! Désolé !

    16 Juillet – MONT DE MARSAN – 2ème corrida de la Madeleine – 2/3 d’arène – Chaleur accablante, en bleu et grisâtre : Six toro del Sierro, sérieusement présentés (excepté le troisième, qui fut rentré au corral), qui précipitèrent le spectacle dans une débâcle totale, à cause d’une faiblesse générale, liée à un manque total … « de tout ». « Bueyes de carreta ! » (Et encore, des bœufs qui tirent des charrettes sont bien obligés d’être plus solides). Le quatrième tint sur ses pattes, car il était un super manso courant à sa querencia, de tablas en tablas. Le reste, en particulier cinq et sixième, fut noble comme carreton… Sauf qu’un carreton est « aussi » plus solide. Una tristeza !

 
     Juan Jose Padilla : Silence et Palmas – A moins que cela ne soit le contraire ! A fait son show et en a rajouté, au moment de l’épée : Curieuse façon de tortiller de l’arrière, au moment de partir en avant ! Pour finir, un gros bisou à son puntillero… A quand la suite ?
      A noter que Padilla se ressent terriblement de la main droite, à chaque pinchazo. Voilà une lésion qui ne prédit rien de bon, dans les semaines ou jours qui suivent.
     Luis Miguel Encabo : Palmas et Silence – A moins que cela ne soit l’inverse ! Aurait mieux fait de ne pas banderiller. Donna de bons muletazos au cinquième, et un gros bajonazo à son premier. Le bilan sera donc, plutôt : « Division » et Silence ! (A ce niveau de catastrophe, on ne prend même plus de notes)
     Domingo Lopez Chaves : Palmas à la bonne volonté, à ses deux… toros – Fit ce qu’il put, avec ce qu’il avait. En fit un peu trop, d’ailleurs ! Faenas interminables, sortant des remates avec des regards conquérants, devant des gradins… « pas conquis du tout ».
     A plusieurs reprises, le public s’en prit à la Casa Chopera qui, depuis des années, « co-gère » la plaza de Mont de Marsan. Nul ne pourra l’en blâmer… cependant, le mal semble bien plus profond… « Señores ! Se nos va la Fiesta Brava ! »
     « Demain sera un autre jour ! » dit le proverbe… On l’espère, parce que, pour le moment… « Désolant ! Désolé ! »