Reseña du 13 Août 2006

 

 

DAX : « JUSQU’A LA LIE ! »

     14 Août : Ou encore mieux… « Jusqu’à l’hallali ! », celui d’un ganadero bien peu scrupuleux, à qui Dax doit un des plus grands « disgustos » de ces dernières années, et qui, on le pressent, ne sera pas forcément le bienvenu, durant « trois générations » au moins, cela malgré la bonne éducation et le sens du « bien recevoir » des Dacquois.
     En effet, le patron d’Adelaïda Rodriguez s’étant  rendu coupable de « double vente » de trois toros, à la fois à Dax et Bayonne, on a frisé l’incident diplomatique en bord d’Adour, jusqu’à ce que la chose fût élucidée. De ce fait, trois des toros prévus pour Dax, sortirent à Bayonne, probablement grâce à « l’omnipotence Choperesque » (Vous savez ? –Tout en diplomatie) et Dax n’a pu que constater les dégâts.
     Pour la corrida des Fêtes, les Adelaïda ont fait un tabac, à Bayonne, et l’on espérait que malgré les « remplacements », ils allaient en faire de même, à Dax. Bon sang ne saurait mentir. Hélas, « bon sang de bon sang !! » la corrida de Dax est sortie « gafada », c’est à dire « avec le mauvais œil » vous savez, « celui qui était dans la tombe »… celle de nos illusions.

     Corrida désespérante, hier en plaza de Dax. Corrida longue et pesante où chacun espère que « le toro suivant »…
     Mais il n’y eut pas « de toro suivant », ou plutôt un seul. Malheureusement une fois encore, c’est l’homme qui a failli, ratifiant le proverbe : « Cuando hay toros, no hay toreros ».. et réciproquement.
     Fou de bonheur de revenir à Dax et de saluer une belle ovation, Juan Jose Padilla aura tout fait pour triompher, du plus « torero », comme deux véroniques, quelque naturelle; au plus vulgaire, comme la deuxième partie de sa faena au quatrième, en passant pas le plus vibrant, comme son entrain aux quites et son début de deuxième faena, par sept passes, les deux genoux en terre.
     Vibrant, « tonitruant », un vrai Gargantua de la tauromachie!  Hélas, le Jerezano tua bien mal, probablement handicapé par sa lésion à la main droite. Il ne veut pas s’arrêter, ce qui est « en partie » à son honneur... mais il se démolit la main et déçoit ses fervents admirateurs. Hier encore il donna au premier un terrible pinchazo, en force, dont il sortit en se tordant de douleur. Dans les gradins, il étaient nombreux à grimacer aussi, par solidarité.

     La corrida est sortie « chunga », c'est-à-dire « à l’envers de tout ce qui était prévu » Corrida faible dont plusieurs toros, par ailleurs bien présentés, ne tinrent pas la route, ni la plus minime distance.
     A ce jeu de massacre, Luis Vilches fut la plus mal agencé, devant tout faire (et même plus, voire « un peu trop ») pour tenir debout, successivement un sobrero de los Bayones, remplaçant le deuxième Adelaïda, justement renvoyé après que le président eût vérifié qu’il ne s’agissait pas d’un « calambre » ; puis le cinquième, qui se fit mal à une patte (et « à une corne » !) en accrochant violemment le capote du diestro d’Utrera.
     Quant au troisième torero, il a les yeux bleus, une coiffure "à la chouchou" mais en blond, promène des faux airs d’Espartaco (lorsqu’il débutait, vers 1978), et saute mieux la barrière qu’il ne banderille… Récent triomphateur de la Feria de Cali, Ivan Garcia n’aura guère connu « la »  présentation rêvée, en plaza de Dax, et il serait étonnant qu’on l’y revoie.

     Au final, entre embouteillages et casse tête pour se garer, chacun s’en est rentré d’humeur maussade, sans même prendre une coupe de Moët au Splendid, puisque l’on avait « tout bu », jusqu’à la lie... pendant presque trois heures…  !

     13 Août – DAX – 2ème corrida de Feria – « 9/10ème » de plaza – Temps changeant mais agréable : Cinq toros de Adelaïda Rodriguez, inégalement présentés (hauteur et trapio), mais sérieux et bien amés (malgré quelques astillas et des pitons qui éclatèrent, par la suite). Hélas, corrida dont la « tonica general » le commun dénominateur sera la faiblesse et le manque de race. Seul se sauva le quatrième, plus complet et « qui dura », et à un degré moindre, le troisième, qui brilla plus dans les deux premiers tercios. Pour le reste, peu de charges et peu de forces, le pompon revenant aux deux de Vilches.
     Le deuxième de la tarde sortit en boitant. Aguantant les protestations, le président attendit de logiquement vérifier qu’il ne s’agissait pas d’un « calambre », d’une crampe passagère, avant de le remplacer. En son lieu sortit un sobrero de Los Bayones, très bien fait, bravucon et très noble, mais hélas aussi... très faible. Le cinquième se fit mal dans une chute « croche pattes » avec le capote de Vilches. Ce fut… l’enterrement de toutes les illusions, au point que l’on ne voulut guère voir le sixième, desrazado.
     Juan Jose Padilla : Silence et Division, après un avis – Etait vêtu d’un vert « que seul lui peut se risquer à porter ». Horrible ! Pourtant, le bon géant est des plus sympathiques, et Dax lui fit saluer une ovation, en souvenir respectueux se son accident, l’an dernier, devant le toro d’Escolar. Padilla répondit à cet honneur, « en se multipliant » toute la tarde. Par dix, par vingt, par cent ! Il se donna entièrement, dans toutes « les facettes » de son talent, qu’elles soient « les meilleures » comme « les trop pires ! » Nul ne pourra lui nier sa bonne volonté, avec cape (largas, véroniques, chicuelinas, quite par faroles invertidos et serpentinas) ; aux banderilles (en force, avec des fortunes diverses, dont un gros poder a poder, au quatrième, précédant le sempiternel « violin ») ; à la muleta (certaines naturelles et deux remates, au premier, puis le début au quatrième, deux genoux en terre, pour sept muletazos très vibrants). Non vraiment, nul ne pourra lui nier bonne volonté…
     Hélas, il ne « put pas » avec le bon quatrième, la faena baissant rapidement de ton, pour aller se réfugier de le mauvais trementisme pueblerino, à grands coups de pechos « n’importe quoi », enchaînés vertigineusement.
     Hélas, il y eut aussi l’épée. Il se fit encore mal sur un gros pinchazo au premier, et « catastropha » sa mort au quatrième, avec notamment un méchant metisaca atravesado qui laissa une vilaine trace sanglante au flanc du bicho. A lo mejor (o « a lo peor » !) hubiera cortado una oreja…
     
Luis Vilches: Silence partout, après petites divisions, durant les trasteos – A voulu toréer, malgré les difficultés, les toros faibles et insipides, malgré toute impossibilité de triomphe. On le vit « bien » au capote, notamment devant son tout premier. Ensuite, ce fut plus laborieux, le Sévillan d’Utrera devant tout faire pour « soutenir » ses deux faiblards, à force de « temple à mi hauteur »,  pour leur donner confiance et tenter de lier quelques muletazos. Hélas, ce fut long et parfois indigeste, le public se lassant de ses efforts pourtant sincères.. et vains.
     Il tua mal, entrant trois fois au premier « en tournant la tête », la muleta ne lui servant de rien (Pourtant, c’est « avec la muleta » que l’on tue)
     Ivan Garcia : Silence et Palmas – A laissé le souvenir d’un  jeune torero agile, facile capotero, banderillero spectaculaire (mais à tête passée) et muletero « abondant » mais sans profondeur. Comme il tua très mal le troisième, on se mit gentiment en colère, mais cela ne dura pas. Au sixième, le public était las, et malgré ses efforts, le garçon n’intéressa guère. 
     Corrida très longue, très « pesante » avec pour conclusion : « Tant d’efforts, de toutes parts… pour rien ! »