DAX :
« JUSQU’A LA LIE ! »
14 Août : Ou encore mieux… « Jusqu’à l’hallali ! », celui d’un ganadero
bien peu scrupuleux, à qui Dax doit un des plus grands « disgustos » de
ces dernières années, et qui, on le pressent, ne sera pas forcément le
bienvenu, durant « trois générations » au moins, cela malgré la bonne
éducation et le sens du « bien recevoir » des Dacquois.
En effet, le patron d’Adelaïda Rodriguez s’étant rendu
coupable de « double vente » de trois toros, à la fois à Dax et Bayonne,
on a frisé l’incident diplomatique en bord d’Adour, jusqu’à ce que la
chose fût élucidée. De ce fait, trois des toros prévus pour Dax,
sortirent à Bayonne, probablement grâce à « l’omnipotence Choperesque »
(Vous savez ? –Tout en diplomatie) et Dax n’a pu que constater les
dégâts.
Pour la corrida des Fêtes, les Adelaïda ont fait un
tabac, à Bayonne, et l’on espérait que malgré les « remplacements », ils
allaient en faire de même, à Dax. Bon sang ne saurait mentir. Hélas,
« bon sang de bon sang !! » la corrida de Dax est sortie « gafada »,
c’est à dire « avec le mauvais œil » vous savez, « celui qui était dans
la tombe »… celle de nos illusions.
Corrida désespérante, hier en plaza de Dax. Corrida longue et pesante où
chacun espère que « le toro suivant »…
Mais il n’y eut pas « de toro suivant », ou plutôt un
seul. Malheureusement une fois encore, c’est l’homme qui a failli,
ratifiant le proverbe : « Cuando hay toros, no hay toreros ».. et
réciproquement.
Fou de bonheur de revenir à Dax et de saluer une belle
ovation, Juan Jose Padilla aura tout fait pour triompher, du plus
« torero », comme deux véroniques, quelque naturelle; au plus vulgaire,
comme la deuxième partie de sa faena au quatrième, en passant pas le
plus vibrant, comme son entrain aux quites et son début de deuxième
faena, par sept passes, les deux genoux en terre.
Vibrant, « tonitruant », un vrai Gargantua de la
tauromachie! Hélas, le Jerezano tua bien mal, probablement
handicapé par sa lésion à la main droite. Il ne veut pas s’arrêter, ce
qui est « en partie » à son honneur... mais il se démolit la main et
déçoit ses fervents admirateurs. Hier encore il donna au premier un
terrible pinchazo, en force, dont il sortit en se tordant de douleur.
Dans les gradins, il étaient nombreux à grimacer aussi, par solidarité.
La corrida est sortie « chunga », c'est-à-dire « à l’envers de tout ce
qui était prévu » Corrida faible dont plusieurs toros, par ailleurs bien
présentés, ne tinrent pas la route, ni la plus minime distance.
A ce jeu de massacre, Luis Vilches fut la plus mal
agencé, devant tout faire (et même plus, voire « un peu trop ») pour
tenir debout, successivement un sobrero de los Bayones, remplaçant le
deuxième Adelaïda, justement renvoyé après que le président eût vérifié
qu’il ne s’agissait pas d’un « calambre » ; puis le cinquième, qui se
fit mal à une patte (et « à une corne » !) en accrochant violemment le
capote du diestro d’Utrera.
Quant au troisième torero, il a les yeux bleus, une
coiffure "à la chouchou" mais en blond, promène des faux airs d’Espartaco
(lorsqu’il débutait, vers 1978), et saute mieux la barrière qu’il ne
banderille… Récent triomphateur de la Feria de Cali, Ivan Garcia n’aura
guère connu « la » présentation rêvée, en plaza de Dax, et il serait
étonnant qu’on l’y revoie.
Au final, entre embouteillages et casse tête pour se garer, chacun s’en
est rentré d’humeur maussade, sans même prendre une coupe de Moët au
Splendid, puisque l’on avait « tout bu », jusqu’à la lie... pendant
presque trois heures… !
13 Août – DAX – 2ème corrida de Feria – « 9/10ème »
de plaza – Temps changeant mais agréable : Cinq toros de Adelaïda
Rodriguez, inégalement présentés (hauteur et trapio), mais sérieux et
bien amés (malgré quelques astillas et des pitons qui éclatèrent, par la
suite). Hélas, corrida dont la « tonica general » le commun dénominateur
sera la faiblesse et le manque de race. Seul se sauva le quatrième, plus
complet et « qui dura », et à un degré moindre, le troisième, qui brilla
plus dans les deux premiers tercios. Pour le reste, peu de charges et
peu de forces, le pompon revenant aux deux de Vilches.
Le deuxième de la tarde sortit en boitant. Aguantant
les protestations, le président attendit de logiquement vérifier qu’il
ne s’agissait pas d’un « calambre », d’une crampe passagère, avant de le
remplacer. En son lieu sortit un sobrero de Los Bayones, très bien fait,
bravucon et très noble, mais hélas aussi... très faible. Le cinquième se
fit mal dans une chute « croche pattes » avec le capote de Vilches. Ce
fut… l’enterrement de toutes les illusions, au point que l’on ne voulut
guère voir le sixième, desrazado.
Juan Jose Padilla : Silence et Division, après
un avis – Etait vêtu d’un vert « que seul lui peut se risquer à
porter ». Horrible ! Pourtant, le bon géant est des plus sympathiques,
et Dax lui fit saluer une ovation, en souvenir respectueux se son
accident, l’an dernier, devant le toro d’Escolar. Padilla répondit à cet
honneur, « en se multipliant » toute la tarde. Par dix, par vingt, par
cent ! Il se donna entièrement, dans toutes « les facettes » de son
talent, qu’elles soient « les meilleures » comme « les trop pires ! »
Nul ne pourra lui nier sa bonne volonté, avec cape (largas, véroniques,
chicuelinas, quite par faroles invertidos et serpentinas) ; aux
banderilles (en force, avec des fortunes diverses, dont un gros poder a
poder, au quatrième, précédant le sempiternel « violin ») ; à la muleta
(certaines naturelles et deux remates, au premier, puis le début au
quatrième, deux genoux en terre, pour sept muletazos très vibrants). Non
vraiment, nul ne pourra lui nier bonne volonté…
Hélas, il ne « put pas » avec le bon quatrième, la
faena baissant rapidement de ton, pour aller se réfugier de le mauvais
trementisme pueblerino, à grands coups de pechos « n’importe quoi »,
enchaînés vertigineusement.
Hélas, il y eut aussi l’épée. Il se fit encore mal sur
un gros pinchazo au premier, et « catastropha » sa mort au quatrième,
avec notamment un méchant metisaca atravesado qui laissa une vilaine
trace sanglante au flanc du bicho. A lo mejor (o « a
lo peor » !) hubiera cortado una oreja…
Luis Vilches: Silence partout,
après petites divisions, durant les trasteos – A voulu toréer, malgré
les difficultés, les toros faibles et insipides, malgré toute
impossibilité de triomphe. On le vit « bien » au capote, notamment
devant son tout premier. Ensuite, ce fut plus laborieux, le Sévillan d’Utrera
devant tout faire pour « soutenir » ses deux faiblards, à force de
« temple à mi hauteur », pour leur donner confiance et tenter de
lier quelques muletazos. Hélas, ce fut long et parfois indigeste, le
public se lassant de ses efforts pourtant sincères.. et vains.
Il tua mal, entrant trois fois au premier « en tournant
la tête », la muleta ne lui servant de rien (Pourtant, c’est « avec la
muleta » que l’on tue)
Ivan Garcia : Silence et Palmas – A laissé le
souvenir d’un jeune torero agile, facile capotero, banderillero
spectaculaire (mais à tête passée) et muletero « abondant » mais sans
profondeur. Comme il tua très mal le troisième, on se mit gentiment en
colère, mais cela ne dura pas. Au sixième, le public était las, et
malgré ses efforts, le garçon n’intéressa guère.
Corrida très longue, très « pesante » avec pour
conclusion : « Tant d’efforts, de toutes parts… pour rien ! » |