Reseña du 02 Septembre 2006

 

BAYONNE : LES ILLUSIONS RETROUVEES ! *
Mansos mais toréables, les Charro de Llen !

     3 Septembre : On ne sait si ce premier dimanche de Septembre, « ramènera l’illusion » à tous, rendra l’espoir d’un lendemain meilleur, dans tous les domaines de la Société… Pour ce qui nous concerne, la journée se lève sur quelques espoirs de beau temps et de « grand moments taurins »…
     Ce soir, le fils d’un grand torero, Paquirri », va faires ses adieux de novilleros « comme il se doit », c'est-à-dire… en faisant « un geste ». Prendre seul, six novillos en plaza de Bilbao n’est pas une mince affaire, quelles soient les précautions prises « pour préparer l’événement ». D’abord, il faut « mettre du monde dans la plaza », et ensuite, « il faut être très bien », et si possible « aller a mas », au cours de l’actuacion. Bien des vedettes et futures vedettes se sont plantées, dans ce genre d’exercice, car « maintenir l’intérêt » durant la lidia de six toros ou novillos n’est pas donné à tout le monde. Ce soir, Cayetano Rivera Ordoñez aura tous les regards, professionnels et aficionados, braqués sur lui. A ver como le sale ! Bien entendu, on aurait préféré que l’événement se déroule à Séville ou Madrid… mais bon… « la ilusion est alli ! »
     Au Mexique, le décès, hier, de Silverio Perez, le « Pharaon de Texcoco », le « Roi du trincherazo », va plonger l’aficion dans une profonde douleur… et rendra peut-être « le pundonor » à un monde taurin plongé dans la médiocrité et l’indifférence. Silverio Perez avait quatre vingt onze ans. Partout on se souviendra de celui qui inaugura la Monumental de Mexico, en compagnie de Manolete, et y coupa le premier rabo. Il était « la » figure du Toreo Mexicain… Sa disparition sera peut-être un révulsif à la Fiesta, au Mexique. Espérons le en tous cas…
     « La ilusion ! », l’espoir, le rêve que l’on voudrait faire réalité…

     Hier à Bayonne, « la ilusion » est revenue ! « La ilusion » de toros qui tiennent debout et chargent, parfois mal, parfois « en mansos rajados », rompant le combat et filant aux barrières, mais percutant et poussant au cheval sans que l’on puisse bien en dire le pourcentage de bravoure. « La ilusion » de jeunes toreros qui, chacun dans son style « a voulu » et « a donné ». « La ilusion » enfin, de grands professionnels, dans les cuadrillas, tant à cheval qu’à pied, qui ont émaillé la tarde de « gestes toreros » qu’il conviendra de saluer. Après la soirée « grise et trompeuse » de la veille, le toros de Charro de Llen, sans qualité de noblesse ni d’allant, ont pourtant permis une tarde où l’on ne s’est pas ennuyé… même s’il s’agit, au bout du compte… d’une mansada.  
     « Ilusion »  et « espoir » devant trois matadors et plusieurs « subalternes » qui ont fait honneur à leur traje torero.
     Certes Juan Bautista, mal servi, aura peut-être eu du mal à confirmer son excellent moment, devant se battre avec le premier, et se retrouvant devant un dur quatrième qui aurait bien mérité « un puyazo mas ». Pourtant, le Français fut très digne, et mérita amplement les bravos qui saluèrent sa sortie.
     Jose Maria Manzanares, très mal sorti, s’est comporté « par deux fois » en grand torero : Tout d’abord, « en montrant » à quel point son premier était dangereux, en « le pliant » de façon très torera, avant de l’estoquer habilement. Muy bien ! Ensuite et surtout, en se montrant très décidé, très technique, et en tirant un à un, les plus profonds muletazos de la tarde, devant le cinquième, un toro très compliqué qui finit par aller « se coller » littéralement aux barrières. Et s’il avait pu entrer dans le callejon… mejor ! Manzanares Junior dut batailler ferme pour le tuer « en ce retranchement », et perdit là « une grosse oreille ». Muy muy bien !
     Enfin, beaucoup reprocheront à la présidence, les deux oreilles attribuées à Miguel Angel Perera, au troisième. Tous les avis sont naturellement respectables, mais deux faits sont certains : En début de faena, le toro n’allait pas au bout du muletazo. A la fin, « il prenait tout », et de plus, il a été formidablement estoqué. Certes Perera « ne rayonne » pas de bonheur, et ne sera jamais un gros « bon vivant », cependant il a été très bien, sur ce toro, démontrant que « ça revient fort bien ! ».

     En fait, devant « un mansada » qui se laissa toréer, peu ou prou, avant de filer aux barrières, parce que « Veux plus jouer ! Na ! », pratiquement tout le monde a été « en torero », des picadors aux banderilleros, avec une mention particulière au « Javi », qui a salué deux fois en deux jours. Et tous en fûmes… « ravis » ! 

    2 Septembre – BAYONNE – 2ème corrida de la Feria de l’Atlantique – Gros 2/3 de plaza – Temps très agréables : Quatre toros de Jose Ignacio Charro et deux Charro de Llen (igual de atanasio) très bien présentés, « con trapio y pitones », qui sortirent fort, se montrèrent méchamment robustes à la pique en des premiers tiers très mouvementés (batacazo au troisième) mais qui eurent à la muleta un comportement de mansos « exploitables », finissant par « rajarse », rompant d’un coup le combat, pour filer à tablas. Ce fut le cas des trois derniers, notamment. Le deuxième se montra très dangereux, sur les deux pitons. Le troisième fut le plus exploitable, car bien exploité par le torero.

 
     Juan Bautista : Vuelta et Ovation – A bien failli se faire enlever la tête en ramatant sa réception de capote, au premier, colorado bien présenté. Faena incommode mais vaillante et torera, avec beaucoup de fermeté, devant un toro qui « s’appuie » beaucoup, violentito, quedado, changeant de rythme et de charge. En fin de faena, le toro abandonne et Bautista tue correctement. Il y a pétition d’oreille, mais insuffisante.
     Le quatrième sera haut et très fort en varas, bien pris par Monnier. Hélas, la présidence précipitera probablement le cambio, et le toro « remontera » au troisième tiers, laissant Bautista un peu « dubitatif » à l’heure de lui baisser la main. Cependant, le Français se montra digne, allant arracher quelques bons muletazos en terrain de soleil où le toro s’était soudain réfugié.
     Jose Maria Manzanares : Silence et Ovation, après un avis – Fut très mal servi, et malgré ce, doit être considéré comme le vrai vainqueur de la tarde, et cela… à ses deux toros. Il se montra remarquable de courage et de technique, devant le deuxième, un assassin « sur les deux pitones », qu’il avait fort bien reçu au capote, notamment dans une demie qui rappelait vraiment… le Manzana des grands jours. « Le fils » démontra les gros défauts du toro, le plia par en bas, le lidiant parfaitement, le mettant en place et l’estoquant avec décision. Cela méritait « bien plus » que le silence.
     Par contre, devant le compliqué cinquième, le jeune diestro montra « son moment actuel », fait de technique, de décision et grand courage, tirant, un à un, les grands muletazos de la soirée, notamment à gauche, clos chaque fois des pases de pecho « marca de la casa ». Hélas, le toro alla se coller aux tablas, et c’est là qu’il fallut aller « cazarlo ». Ce fut un peu laborieux, et la récompense fut bien chiche. Très bien, le fils de Manzana, qui est maintenant « Jose Maria Manzanares », tout court.
     Miguel Angel Perera : Deux oreilles, protestées, et Palmas, après un avis – A magnifiquement estoqué le troisième, seul toro vraiment « exploitable » de la tarde, après un tiers de pique mouvementé. Ce toro, en début de faena, ne prenait pas la passe « jusqu’au bout », pensant déjà faire comme les copains : Charger un peu, puis filer. Perera, à force de douceur, de décision et de temple, lui apprit à charger sans retenue, finissant par lui tirer deux bonnes séries, une sur chaque main. Ce ne fut pas spectaculaire, on trouvera même cela « répétitif et un peu fade », mais il a pourtant été très bien avec ce toro, terminant par les habituels « parones » à la Ojeda. Vint alors le gros coup d’épée, et une deuxième oreille qui n’est pas si « scandaleuse » que cela.
     Par contre, le sixième décida que « je reste et je fuis, le long des barrières », jusqu’au toril. Et même en passant, je mets un susto à Antoñete qui pensait déjà à l’hôtel ! » Perera put lui tirer deux naturelles « a favor de querencia », mais ce fut tout, et cela traîna un peu en longueur. D’où quelques sifflets superflus, quand on sortit a hombros, le jeune extremeño.

* Cette chronique aurait du paraître dimanche matin... Mais la technique a de ces caprices!