Reseña du 20 juillet 2005

 

 

MONT-DE-MARSAN : LASSITUDE !
Les Baltasar « Iban a lo suyo ! »

     21 Juillet : Quelle ganaderia faut il amener, qui garantisse à chacun ce qu’il veut trouver ? Présentation, volume, poids, cornes longues et astifinas, codicia, bravoure sauvage, noblesse encastée, longueur de charge, « moteur » pour tenir des faenas de quatre vingt passes et « docilité » à l’heure du descabello ? En cherchant bien, doit manquer quelque chose…
     Madrid, Pamplona ont démontré le fiasco actuel des corridas « toristas » traditionnelles. L’encaste Nuñez triomphe à la San Isidro, et le Domecq à San Fermin. Alcurrucen d’un côté et le duo Jandilla et Fuente Ymbro, de l’autre. Cette année, because « langue bleue », pas de Victorino, pas de Cebada, pas de Domecq « de los buenos ». Donc il fallut chercher et conjuguer tous les goûts au présent immédiat. Pas facile !
     Le choix de Baltasar Iban n’était pas foncièrement mauvais, et de nombreux souvenirs restaient liés à ce fer : Des corridas à Dax ; le solo de Ferrera à Nîmes ; le « Bastonito » de Rincon, à Madrid ; la corrida de Castellon. Des toros peu commodes, encastés, « qui remontent » et sont de vrais durs à cuire… Pas facile, mais « jouable » !
     Malheureusement, hier Mont de Marsan a joué « maldonne » ! Des six Baltasar Iban, pratiquement aucun « iban bien », soit parce que bourrés d’aspérités, soit parce que faibles ou malades. Deux toros s’abîmèrent une patte ou perdirent « una pezuña », (et le sixième se permit même les deux). Le quatrième seul promit quelques « bouts de caste », mais il s’est éteint aussi vite que des promesses ministérielles, et le Fundi dut batailler ferme pour le presser comme un citron. On frôla l’oreille, mais l’épée « se refusa », encore une fois.
     Meca faisait ses adieux à Mont de Marsan, et à vrai dire, « il en fit des tonnes » ! Du salut à la première ovation, logique, au dernier au revoir, jetant une poignée de sable montois dans sa montera, mi ému, mi « en rogne », en passant par mille petites démagogies « devant » et « hors » du toro…on dira simplement que le Français a fait l’année de trop (Et à vrai dire… peut être deux !). Absent au capote, affreusement « distancié » et « disgracieux » à la muleta, Meca ne put que donner une pâle image du torero maintes fois triomphateur au Plumaçon. Quant à ses épées et surtout, ses façons d’entrer, ou plutôt « de sortir » a matar, elles disent à tous à quel point le diestro est las. Ce que l’on comprend, et que l’on respecte… en partie. L’affection n’est pas tout, et le respect doit être « partagé ». En fait, on ne saura pas bien « comment » étaient les toros de Meca, hier…
     A tout prendre et de loin, c’est encore Lescarret qui aura été le plus convainquant, hier, sur le peu d’opportunités que ses toros lui ont laissées. Outre la vaillance et le panache (bien gaillard, le quite à son premier) on gardera le souvenir de ces naturelles à ce toro, que bien peu auraient pu prédire. Certes, cela s’est méchamment gâté, à l’épée, et le Français a frôlé les trois avis… mais le hachazo de la bête, s’il n’excuse pas ce douloureux moment, l’explique en partie. Cependant, on retiendra de Lescarret, la fermeté, les idées claires, et une responsabilité de tous moments. Incontestablement, il y avait le Lescarret « d’avant Madrid » ; il y a celui d’après… Fernandez Meca lui brinda longuement son dernier toro, un peu comme un notaire décrirait un héritage. On aurait peut-être préféré « Vas y garçon ! Sois toi-même, tu es sur la bonne voie »...

     Ce fut une de ces corridas où l’on se rend à la plaza « en espérant beaucoup ». Malheureusement, et pour les mêmes raisons, on en sortit complètement crevés, comme vides, tristes de ce qui aurait pu être… et ne fut jamais.
     Mont de Marsan entre dans une période « de convalescence » : La plaza ne se remplit pas, la chance n’est pas au rendez vous, et certaines parties du public s’embarquent sur des invectives déplacées, et des polémiques stériles, qui laissent un goût amer à ceux qui essaient de se faire un avis, sans que jamais ce ne soit une certitude. Hurler à l’afeitado, alors qu’on ne l’a pas fait, les jours précédents, est non seulement gênant, mais particulièrement aléatoire.
     Le cinquième toro, longuement incriminé, racla longuement le burladero après l’avoir durement percuté, par deux fois. Or la corne résista. Ce toro était peut-être afeitado… mais alors, c’était rudement bien fait !
     Ensuite, « l’échange » d’insultes et de menaces, en plein tendido, n’a que de piètres conséquences : « Fatiguer » tout le monde ! Et il n’y avait vraiment pas besoin de cela… Non vraiment pas !

    20 Juillet – MONT-DE-MARSAN – 4ème corrida de la Madeleine – « No se lleno ! » – Grand beau bleu : Six toros de Baltasar Iban, grands, longs et hauts, très sérieusement même si inégalement charpentés. Certaines cornes furent mises en cause, sans que cela ne paraisse vraiment évident, comme par le passé. Marqués à gauche, selon la tradition, les Iban n’ont fait aucun honneur au prestige familial : Corrida dure, aspera, mansa et limitée de forces, carrément faible parfois. Toros qui fusent et se défendent, se retournant « dans » la passe ou partant directement « al bulto ». Toros qui distribuent « derrotes » assassins, comme le premier, ou terribles « hachazos », comme le troisième. Toros de caste… mais « de la mala ».

      La corrida ne donna rien à la pique, même si Fundi et Lescarret firent les choses correctement. Par contre, on passera sous silence les deux premiers tiers des toros de Meca. Un silence… lourd de reproches.
     A la muleta, le quatrième promit grande et noble bagarre, l’espace de deux séries. Le cinquième fut très faible, et l’on ne saura jamais ce qu’aurait donné le deuxième, dans d’autres mains.
     On notera que deux toros se sont abîmés, au cours de la faena, notamment le dernier, après avoir perdu « un ongle », una pezuña. « Golosopeda, chez Baltasar Iban ? » Ceci pourrait expliquer cela.
     El Fundi
(Silence et grande ovation, avec début de vuelta protesté) a « bataillé » toute la tarde. Sans être totalement maître de la situation, il fit consciencieusement un travail orphelin de toute grâce, de toute élégance, mais ferme et décidé. Facile au capote, il banderilla sans se faire prier, mais sans brio particulier, se faisant même prendre de vitesse et bousculer par le quatrième, sans mal heureusement.
     Devant le toro d’ouverture, d’entrée interdit à gauche, le madrilène de Fuenlabrada attaqua sur droite, mais dut aussi rapidement se méfier des méchants coups de bambou, de ce côté-là. Le final fut peu glorieux, d’une lame plate, vingt centimètres en avant. Le descabello et le puntillero parachevèrent le désastre.
     Le quatrième « avait quelque chose »… au début ! On pensait que « celui-là enfin ! » -  Fundi démarra fort, mais… « dix derechazos plus tard », le bicho se dégonflait d’un coup, et le torero suait sang et eau pour en exprimer la moindre charge, comme la dernière goutte à un citron. Ce ne fut pas sans mérite, et si l’épée avait bien voulu… Hélas, la première lame « glissa quelque part », et transforma le côté droit du toro en lamentable brochette. Vexé, Fundi mit un pinchazo, très violent, puis une grosse lame vengeresse, d’effet instantané. Une des estocades de la feria. Les bravos furent nombreux, mais quelques sifflets interdirent tout honneur supplémentaire.
     Fernandez Meca
(Division – Saluts désolés) n’a pas, tant s’en faut, réussi sa despedida Montoise. On comprendra sans mal ses difficultés à « planter les pieds » et « se le passer près », mais on aura du mal à supporter cette volonté permanente de faire passer des vessies pour des lanternes. Que le torero « ne peuve plus », cela paraît normal et tout à fait respectable, mais qu’il essaie de vendre pour de l’or, mille quincailleries, ne nous paraît digne ni de son histoire, ni d’une plaza qui l’a adoré. Hier, Meca « n’a pas pu », et surtout, il a fait passer pour « de grandes croisades » des entrées a matar particulièrement douteuses. Le premier final fut un vrai désastre, accentué par un puntillero noyé dans « la poisse générale ». Quant au dernier, brindé à Julien Lescarret, mieux vaut ne pas parler de ses lugubres mugissements, après le descabello… et même la puntilla. Bien triste que tout cela !
     Julien Lescarret
(Palmas de consolation, après deux avis et Applaudissements de consolation) a été bien mieux qu’en rapporte la statistique finale.
     On gardera en mémoire sa froide détermination devant son premier, après un quite virevoltant, muy limpio. Ce toro arriva à la muleta, complètement décomposé, désordonné dans ses charges, tirant de très durs hachazos, en particulier sur corne droite, baladant un peu le torero, en début de faena. Lescarret « aguanta », puis passa sur main gauche, réussissant l’exploit d’imposer deux séries de naturelles, « fortes », pleines de sincérité face à un danger évident. Faena « a mas » qui aurait mérité quelque tour du rond, s’il n’y avait eu un bien mauvais « quart d’heure », avec l’épée. Par sept fois, Julien attaqua, parfois très bien, mais le toro donnait en même temps un gros coup de hachoir, interdisant tout engagement supplémentaire. Muy dificil cazarlo ! Il y eut une affreuse atravesada, d’un flanc à l’autre du toro. Il y eut du sang en trop, jusqu’au descabello libérateur, à quelques secondes du troisième avis. Pas beau, mais qu’y faire ?
    
Le sixième sortit fort, mais ce n’était que feu de paille. Il fallut « cuidarlo » à la pique, peut-être un peu trop d’ailleurs, car la bête arriva, pleine d’âpreté, à la muleta. Lescarret brinda sa faena à l’autre Julien (El Santo) et s’en alla, plein de vaillance. Hélas, le toro passa son temps à se défendre, perdit un sabot, puis se déboîta l’antérieur gauche. La poisse totale, et pour le public… une grande lassitude. Heureusement cette fois, le jeune diestro en termina rapidement avec les souffrances de l’animal… et de tous. 
     De verdad : « Mala pata ! »

    Ce jeudi, la dernière journée de la Feria, en deux épisodes :
     Ce matin, face à des novillos Salmantinos d’Adelaïda Rodriguez, Alberto Aguilar, Mehdi Savalli et David Esteve, qui vient de faire grosse impression à Bayonne et Valencia.
     Ce soir, la corrida de clôture : On espère que les Garcigrande favoriseront digne succès à El Juli qui remplace Cesar Rincon blessé gravement hier à Valence, Salvador Vega et Salvador Cortes, qui remplace le Gallo.
    
Mont de Marsan a impérieusement besoin d’un succès. D’un digne succès. Elle le mérite. Bonne chance à tous !