Reseña du 17 juillet 2005

 

 

MONT-DE-MARSAN : « CHARGEZ DONC, MONSIEUR GIL ! »

     18 Juillet : A peine le premier obus est-il parti que le fût du canon s’est refroidi tout seul. Et il n’a pas mis longtemps. Pourtant, il faisait chaud !
     Déception générale, après cette première corrida de la Madeleine 2005. Certes personne n’attendait des faenas de cent passes, ni des adornos qui suspendent le vol du temps. La corrida « du Dimanche », à Mont de Marsan est plutôt synonyme de « planquez-vous ! » En parlant « artillerie ! », on dirait « corrida Grosse Bertha ! ». Mais là, cela a fait pchhhttt !
     Les toros d’Escolar Gil ont menti, sur toute la ligne, tant côté plumage que ramage. En fait d’obus, se furent des pétards mouillés, à peine consommables, qui n’allumèrent aucun feu. Même leurs sorties, guettées par tous, ont déçu, et pour ce qui est du jeu, voyez votre Cossio, à la page « sentido », « genio », ou « mala leche »…
     Par six fois on eut l’espoir que « le prochain, peut-être ? », mais bien vite il fallait déchanter et s’asseoir sur ses illusions, en sursautant un peu, lorsque l’un des trois matadors parait un nouveau mauvais coup. Les toros sortirent d’inégale façon, mais aussitôt, dés avant les piques, tous paraissaient « encogidos », ramassés sur eux-mêmes, comme demandant d’avance pardon pour leur refus de coopérer. Dés lors, il y eut danger en piste ! Pratiquement tout le temps. Certes il fut évident, comme avec les deux de Padilla. Mais on le trouva également, « plus sourd », comme chez le premier, « reservon » ou le dernier, qui prend deux naturelles, presque noblement, et « bloque la sortie », à la troisième. Il n’y eut guère d’émotion, sinon « de la mala », et l’on a piqué de la même façon que l’on a estoqué… c'est-à-dire « bien mal ».
     Chez les coletudos, Pepin Liria s’est montré consciencieux et honnête. Padilla a fait partir de gros pétards, avec cape et banderilles, puis « s’est défendu » en faisant beaucoup de bruit… et un peu de vent. Quant à Lopez Chavez, il aura du mal à faire passer une image de « vrai vaillant », en entrant a matar comme il le fait. D’ores et déjà, son « golletazo », au troisième, entre dans « L’Histoire » de la feria 2005.
     Bref vous l’aurez compris, la déception fut grande, et si l’on attendait guère de grandes choses de ces « demi frères » des Victorino, on espérait toutefois « l’émotion » du trapio et de « la fiereza », cette sauvagerie, cette violence de ceux qui se défendent « en attaquant », même s’ils savent qu’ils n’ont pas la classe pour le faire bien. Là, ni grand trapio, ni bravoure, ni caste, ni na ! Certains même se seraient volontiers couchés, avant l’épée.
     Attendons un peu ! La feria ne fait que débuter, et le dimanche est passé. Attendons lundi, « al pie del cañon ». Et avant de « recharger le canon », beaucoup sont partis « festayrer », histoire… de recharger les accus.

    17 Juillet – MONT DE MARSAN – 1ère corrida de la Madeleine – ¾ de plaza – Temps lourd, gris bleu, presque agréable : Six toros de José Escolar Gil, très inégaux de présence, quoique sérieux, le troisième, un peu « ptite tête », faisant tâche. Cependant une corrida de grand respect, mais qui déçut beaucoup dans son comportement : Les trois premiers sortirent comme endormis, torontones, s’allumèrent un peu, puis restèrent là, « encogidos », comme voûtés sous le poids du manque de caste. Les trois derniers sortirent, plus « guapos », mais ce ne fut que feu de paille.

 Là aussi, une propension à se ramasser sur eux-mêmes, avant la pique, comme pour un dernier brieffing repassant les mauvaises choses qu’ils allaient faire ensuite. La corrida, en sa majorité, eut le défaut de « caminar », de marcher sur l’homme, le menaçant sans cesse ; de « reponer », c'est-à-dire de se retourner « dans la passe » ; de « mirar », de regarder l’homme, faisant fi de la muleta, et de couper  les trajectoires, illustrant leurs mauvaises intentions à coup de terribles coladas et d’arreones dangereux. Aux piques, ils « se laissèrent », donnant parfois l’illusion de pousser fort. Pero na !
     Pepin Liria (Silence et Petite ovation) s’est comporté en professionnel honnête, essayant de faire charger ses deux adversaires, de leur donner confiance, d’en exprimer quelques semblant de qualité. Ce fut long, parfois fastidieux, mais le Murciano n’aura que peu à se reprocher. Son premier, très réservé dans ses efforts, accepta quelques gauchères, en fin de trasteo, avant une demi-lame, peu glorieuse, et un descabello.
     Le quatrième sortit « très beau », mais se révéla vite faible et sans classe. Liria toréa doucement, à mi hauteur, sans brusquer les choses. Le toro, noblon accepta deux naturelles par ci, deux redondos par là, mais... impossible d’en lier trois. Pepin Liria pincha un coup, puis entra lentement, presque délicatement, pour une quasi entière, delantera.
     Juan Jose Padilla (Palmas et Une vuelta qu’il doubla… « parce qu’il le sentait comme ça ! ») fit beaucoup de bruit, toute la tarde. Du bruit, et parfois du vent. Mais comme on l’aime beaucoup, ici, et que ses toros furent deux carnes dangereuses ; comme on s’ennuyait ferme, et que Padilla, justement est un vrai remède contre l’ennui… le torero a multiplié ses « exploits », et le public a marché… en partie. Cela dit, il n’a pas donné un muletazo limpio de la journée. Le pouvait il, d’ailleurs, vu les deux « spécimens » qui lui échurent ?
     Son premier sortit « encogido », mais accepta trois véroniques et plusieurs remates de capote, bien tournicotés. Le toro se laissa piquer, mais dès le quite, et malgré le « Ay que toro mas bueno ! » que l’on entendit jusqu’à Jerez, Padilla se rendit vite compte que « pas aussi « bueno » que ça ! » Achuchon, sur un farol inversé, puis l’on passe vite à autre chose. Trois paires de banderilles, attendues, mais sans grand éclat. Déjà, on a vu que le toro « repone » à gauche, se retourne comme un chat, marche sans cesse et cherche l’homme. Padilla va vite en faire l’expérience, essayant à droite, essuyant plusieurs coups bas, sur les deux côtés. En fin de trasteo, le toro se casse l’antérieur droit, et le Jerezano en profite pour une demie basse, après pinchazo, et deux descabellos.
     Au cinquième, on tire le feu d’artifice ! Le toro est sorti « guapo » et Padilla tire trois largas à genoux, lâchant le capote à la troisième. Ambiance ! On reprend le capote, on retire une larga et après deux delantales et une chicuelina, on rébolère à tout va, en sortant de la suerte par un jugueteo, dangereux et qui n’apporte rien. Lors de la pique, trasera et bien trop longue, le toro se venge et envoie tout le monde au sol. Long moment pour relever le pauvre cheval. Padilla s’illuste avec les banderilles, en particulier sur la deuxième paire, bien « envolée », et un « violin » en force. Desplante à genoux et grands coups de gueule. On pense que le toro a quelques bonnes charges, mais dès les premières droitières, Padilla prend une colada terrible, dont il sort en boitillant. Dés lors, le torero tentera de faire passer la bête, mais surtout de parer les mauvais coups, sur les deux côtés. Rien à tirer de propre, et « sale temps !» permanent. Le toro n’acceptera pas de se fixer, à la mort, et Padilla, qui aura fait de tout, lui demandera « de l’aider un peu » à en finir vite. Lame entière, ladeada, et « délivrance générale ». Il y aura petite pétition d’oreille, justement refusée par une présidence impeccable, ce jour, et Padilla donnera grande vuelta, qu’il décidera de doubler… sous quelques sifflets.
     Domingo Lopez Chaves (Bronca rapide – Palmas) n’eut guère plus de chance au sorteo. Mais comme il ne sait pas « faire semblant », dans sa rigueur toute Salmantine, cela ne passe pas, et le public le prend vite en grippe, d’autant qu’avec l’épée, le matador fait tout pour qu’il en soit ainsi. Passe encore qu’il ne puisse que voler quelques muletazos isolés au troisième toro, « andarin », « buscon », qui se retourne comme un chat. Mais l’infâme bajonazo, personne ne lui a pardonné. Normal !
     Le sixième donna un court espoir, sur le côté gauche, et sur les conseils de son peon, Domingo tira deux naturelles, longuement, lentement préparées. On pouvait croire que la solution était trouvée, mais hélas, la suite prouva que non, et le garçon tua encore très mal, « sortant avant d’entrer », en trois occasions, avant l’ultime lame, entière…et de côté.
     Les trois  diestros sont sortis applaudis, parce qu’ici on est poli, mais l’on passa vite à autre chose !

     Ce soir, corrida « orage » ! : Conde revient. Attention à ce nouveau pile ou face ! El Juli et Miguel Angel Perera accompagneront, porteurs d’espoirs. L’inconnue et la crainte viendront des toros de Garcia Jimenez. Trois questions : Présentation ? Race ? Force ?