Reseña du 14 juillet 2004

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BAYONNE : « IL DOIT SE PASSER QUELQUE CHOSE » 

     14 Juillet : Ouverture de la temporada, ce jour de Fête Nationale, en plaza de Bayonne :
     Des toros… et des hommes ! De jeunes toros… et de jeunes hommes ! Une novillada ! Spectacle que d’aucun jugent « mineur », et qui pourtant porte l’espoir des futures grandes tardes, qui révèlent ce que seront les figures de  demain.

     Avant tout, les novillos de La Quinta ! On se rappelle, avec quelle satisfaction, les grandes novilladas de Roquefort et Mont de Marsan, en 2003 : la caste des Santa Coloma, coulant dans les veines de ces petits toros gris blanc, fins de type, parfois courts de corne, mais dont il faut se méfier tant est forte leur envie de charger.
     « Si tu penses qu’un Santa Coloma est assez piqué… donne lui un puyazo de plus, car tu peux être sûr qu’il va « remonter » et te revenir dans les jambes ! » disait un maestro qui basa toute sa carrière sur cet encaste. 
     Le premier tiers sera important, et à ce sujet, Bayonne recevra une nouvelle « cuadra de caballos », celle de Bonijol, qui ravit l’aficion et la divise à la fois, comme on peut le lire en certains forums.
     A Bayonne, ce jour donc, « Des toros… et des chevaux ! »

     Mais, bien entendu, ce sont les hommes que l’on attendra, face à ces novillos « très spéciaux ».
     Au cartel : Salvador Cortes, qui a éclaté, au printemps, en plaza de Séville, faisant excellente prestation, lors de la bonne novillada de Captieux ; Morenito de Aranda, très apprécié par chez nous, torero classique, valeureux, vibrant et extrêmement brillant, à la San Isidro…
     Et bien sûr, Eduardo Gallo ! Salmantino, découvert par des français, apodéré par des français, il suscite un indéniable intérêt, par sa personnalité, par son courage extrêmement serein, par son sens du placement, du temple et du liant dans ses passes. De même, il laisse certains un peu dubitatifs sur une apparente nonchalance, une certaine froideur.
     En un mot : Un torero qui ne laisse personne indifférent.
     Eduardo Gallo fera à Bayonne sa dernière présentation dans une grande plaza de France, juste avant son alternative, le 9 Août, en plaza de San Sebastien.  A un mois de cet évènement, le voir se mettre en face  des Santa Coloma de La Quinta, ne manque pas d’intérêt, ni d’une certaine grandeur.

     Novillada à ne pas manquer, ce jour, en plaza de Bayonne :
     Novillos de La Quinta, pour Salvador Cortes, Morenito de Aranda et Eduardo Gallo.

 

BAYONNE : GALLO, TRANQUILLEMENT !
La novillada de La Quinta… a déçu.

     14 Juillet : C’est une façon de parler ! On ne triomphe jamais « tranquillement ». On n’est pas « bien »… par hasard !
     Couper ne serait-ce qu’une oreille, « mais une vraie », est le résultat « du savoir, du vouloir et du pouvoir ». Et indéniablement, Eduardo Gallo, hier, en plaza de Bayonne « a su, a voulu... et a pu ! » Bien entendu, on lui reprochera toujours un peu son air compassé, son apparente langueur, sa « difficile facilité »… Mais hier, le Gallo a été « bien », à Bayonne… et devant ses deux toros.
     Le public ne vit pas la première prestation, et garda un silence décevant. Pourtant, face à une carne arrêtée, cherchant le coup dur, Gallo aguanta deux terribles parones, et tua parfaitement. Cela valait, pour le moins, une ovation. Le sixième lui permit de dérouler son toreo, et faire admirer  Temple, sens du placement et du lié. Une oreille, la seule de la tarde, mais une actuacion convaincante, à moins d’un mois de l’alternative.

     Par ailleurs, la novillada de La Quinta a déçu... en partie ! Non sur le plan présentation, trois des novillos ayant trapio de « presque toros », mais plutôt du côté comportement : on ne s’attendait pas à cette première moitié « mansa, sosa, parada ».
     Ceux d'entre nous qui pensions « casta » faisions mine bien grise… Heureusement sortirent les quatrième et sixième : Le premier cité commença manso, puis se dit que « bien pousser » serait bon pour son curriculum. Puis, il tourna au carrément noble, à la muleta, ce qui rend le « parallélisme » de Salvador Cortes relativement impardonnable, même si sa faena comporta de beaux passages.
     Le sixième sera le plus complet, prenant trois piques et finissant  clair à la muleta du Gallo.

     Côté satisfactions, outre le salmantino: la bonne entrée en matière des chevaux d’Alain Bonijol, dont la mobilité torera fit plaisir à voir, à côté des « monstres d’antan », horriblement chargés (et pas seulement du poids de picador et du peto…)
     Morenito de Aranda mit… ce que doit mettre un novillero : La garra, las ganas… et certaines bonnes choses, notamment au capote. Par contre… no se puede entrar a matar asi !

     Trop peu de monde, dans les gradins. Trop peu d’aficion, dans la tête ! On ovationna trois mansos, oubliant de saluer par deux fois (Morenito et Gallo) deux toreros qui avaient joué « vrai, courageux et sincère ». Mais bon ! 
     Trop peu de monde dans la plaza, magnifiquement préparée pour un nouvel été taurin « à la Bayonnaise ».
     Hier, à l’occasion de la Fête Nationale…un coq a chanté ! Pourtant, il n’était pas Gaulois, mais Salmantino…

     14 Juillet – BAYONNE – Petite demi entrée – Grand beau : Novillos de La Quinta, bien, voire très bien présentés, faisant de belles sorties, mais en général décevant. De peu de transmission, le premier; Violent, collant et marchant beaucoup, le deuxième ; Arrêté et menaçant, le trois ; Manquant d’un « tranco », d’un mètre et demi de charge en plus, le cinquième. Heureusement, les quatre et sixième sauvèrent le ganadero du petit désastre… ou de la grosse déception.

     Salvador Cortes (Ovation – Ovation avec début de vuelta refusé, et un avis) s’est montré torero classique, faisant les choses bien, mais sans grand génie, et bon tueur.
     Facile capotero, il mit le premier « de loin » au cheval, et le public applaudit béatement un toro qui mit plus de trente secondes à obéir aux cites du piquero… pour quelque puyacito vite refusé. Faena fade, face à un toro fade, terminée par quelques naturelles de face et une bonne entière bien poussée. On ovationna le toro. Pourquoi ?
     On sera beaucoup plus dubitatif devant la prestation du Sévillan, face au noble quatrième. A priori, ce bicho méritait bien mieux que cette multitude de muletazos, souvent en ligne, reprenant chaque fois du terrain, sans avancer la jambe, « sans se sentir » vraiment. Il y eut quelque naturelle, un vrai bon pecho, mais l’impression reste « de perplexité ». Le public le lui fit sentir en faisant avorter une vuelta par trop « forcée ». L’épée, il est vrai, était tombée « très devant », et avait mis beaucoup de temps à faire son effet, le puntillero n’arrangeant pas les choses.
     Morenito de Aranda (Silence – Silence après un avis) aurait mérité bien meilleur bilan. Hélas, l’épée n’est pas son fort, car poussée une fois la corne passée. Et « asi.., nunca ! ». Par contre, le frisé torero fit bonne impression au capote, recevant vaillamment ses deux novillos, avec chic et bonne efficacité. « La tête lui fonctionne bien ! » comme on dit.
     Son premier arriva bien compliqué à la muleta, marchant sans cesse, violent et collant. Par contre, le cinquième lui permit une faena très sérieuse, non exempte de qualité et de total engagement. Le Morenito a encore du chemin à faire, pour devenir « la figura de demain », mais sa prestation fut ici bien supérieure à celle de Tyrosse. C’est « un vrai novillero ».
     Eduardo Gallo (Silence - Une oreille) est à deux pas de l’alternative. Et il y est prêt !
     Le salmantino n’a pas connu hier, un triomphe « de revolution », mais il a été "en torero", toute la tarde, « pensant » bien devant la tête du toro, choisissant sa stratégie, son terrain ; mettant sa tranquille vaillance, et arrivant à « convaincre » les toros, pratiquement sans les bousculer.
     Son premeir fut « le garbanzo » de la tarde, arrêté, fusant soudain, guettent le coup dur. Impossible faena, bien sûr, mais la fermeté et l’aguante en deux longs arrêts de l’animal, au niveau de la jambe ou du ventre. Gallo fut « en torero » et « en matador », basculant une bonne entière qui, à elle seule, méritait ovation.
     Devant le bon sixième, une faena « a mas », débutée en douceur, toute en « coulé », puis, s’imposant plus fermement, et tirant de bons enchaînements qui, avec le toro de quatre ans, risquent de faire grand bruit. Au final, une épée en rentrant fort, et avec l’oreille, la chapella des Betisoak. Le tout, bien mérité ma foi ! Digo yo!