Reseña du 22 juillet 2003

 

retour galerie

MONT-DE-MARSAN : « HARA CARRI…KIRI !!! »
Un troisième jour, pour rien…

     23 Juillet : Il y a des soirs comme ça, quand la corrida a été décevante, on sort des arènes fatigués, mais fatigués… Certains connaissent la cause de ce terrible passage à vide : la fête, le bruit, la chaleur, l’alcool… de quoi « péter un joint de culasse ! » Mais quand il n’y a même pas cette excuse, que vous êtes venus à Mont de Marsan, entouré d’amis, de tranquillité  et d’aficion, et que vous sortez dans cet état… c’est que la corrida a été mauvaise. Et hier, on est tous sortis…crevés !
     Déception totale, pour cette troisième de Feria. Les toros de Carriquiri ont fortement déçu. Beaucoup plus que les Rocio de dimanche, et cela, pour deux raisons : La première, parce que l’on ne s’y attendait pas. Certes, on avait bien vu qu’ils n’étaient pas, en 2003, les brillants combattant quai avaient levé Madrid, le 17 Mai 2002, révélant au grand jour les qualités toreras de Ferrera et Fandi. Mais on ne s’attendait pas à ce qu’ils ne donnent… rien, à ce qu’ils sortent « sans une passe ». La seconde raison est que les Rocio de la Camara étaient superbement présentés, et formidablement armés… eux !
     Après l’orgie de bon toreo vécue la veille, la déception fut terrible, d’autant qu’on se la promettait belle, avec les deux duettistes banderilleros que sont Antonio Ferrera et El Fandi. Ce dernier se présentait au Plumaçon, et donc, on pouvait penser que... Quant à Ferrera, personne ne pouvait douter de ses bonnes intentions. A leur côté, Miguel Abellan avait eu une telle poisse, l’an dernier, qu’elle ne pouvait se répéter. Et pourtant…
     Charges courtes, ou pas de charge du tout ! Arrêts au niveau des jambes ou de la poitrine ! Retours secs, immédiats ! Regards lourds et pourtant « vides de tout » !  Cinq des six Carriquiri d’hier furent l’image même d’un « hara kiri ganadero », d’autant que leur présentation de par trop inégale, finit de leur ôter toute circonstance atténuante. En un mot, la corrida fut « une moruchada inservible ! »
     Devant de telles bestioles, que voulez vous donc qu’ils firent … qu’ils moururent ?
     Antonio Ferrera a été bien, faisant sobrement et vaillamment ce qu’il devait faire, et prenant un coup de pointe au passage, ce qui n’est pas fait pour lui rendre confiance. Miguel Abellan joua sur la quantité, tirant deux belles véroniques et trois naturelles de face. Quant au Fandi, il ne put jamais se libérer, et ne fut « El Fandi » que dans sa réception de cape, à son premier. Pour le reste… voyez Cossio, à la page «ennui et danger» !
     A l’heure où la fiesta est en grosse crise, Mont de Marsan a au moins le mérite, bien malgré elle, à nous montrer les ganaderias… qu’il ne faut plus voir. Espérons que ce coup du sort ne sera que passager, et gageons que nous attendent de grands moments, avec les Jandillas de ce jour, et la journée finale, mañana : Grosse novillada de la Quinta, le matin, et Victorinada, le soir. On va tous sortir crevés, probablement, mais ce sera pour une autre raison… une bonne, cette fois.  

     22 Juillet – MONT DE MARSAN – 3ème corrida de La Madeleine – Llenazo – Grisaille claire :
     Six toros de Carriquiri, très inégalement présentés, le deuxième « jurant » beaucoup avec le reste. Toros qui sortirent « abantos », distraits, fuyards, s’échappant des capes, regardant du côté callejon, faisant semblant d’y aller et s’arrêtant, en soufflant beaucoup. Pouah ! Certains allèrent à la pique, en faisant illusion de quelque bravoure, comme le quatrième, qui mit les reins. Les autres firent sonner les étriers, et montrèrent plus de brutalité que de violence guerrière. Au deuxième tiers, ils ne laissèrent pas les toreros s’exprimer, tardant beaucoup à déclencher, changeant de rythme, coupant leur élan, comme le sixième. A la muleta, ce fut un concert de demi charges, de soudains arrêts, de retours secs « dans l’homme »…
     Seul, le cinquième permit quelques bonnes choses, à gauche. Par contre, dans ce concert de mauvaise race, le sixième fut le pire, pointant l’homme à chaque passe, comme s’il avait déjà connu vingt faenas…Une vraie saleté.
     Antonio Ferrera (Silence – Palmas) n’aura rien à se reprocher, pour cette triste occasion. Il fut vaillant, responsable, sobre, essaya tout, de tous côtés, pour finalement renoncer, dans la compréhension générale.
     Son premier, manso à la demi charge courte et retours secs ne permettait rien. Il le tua bien, après pinchazo, regrettant peut-être de l’avoir brindé au ciel. Mais, de là-haut, Miguelin lui aura pardonné. Le quatrième lui permit un tiers de banderilles « musclé », avec un gros susto dans le quiebro, le bicho arrêtant son élan, lors de la réunion, et «le pointant » douloureusement au ventre. Fererra revint à la charge, cloua un quiebro risqué, brinda au public, fit tous les efforts possibles et risqués, pour arracher deux passes liées à ce triste sire, et finit par le tuer, vertical et de côté, sous quelques applaudissements de consolation. Ouf ! Pour le souvenir, une grande demi véronique, en quite, au sortir d’un puyazo. C’est peu, mais bien.
     Miguel Abellan (Silence – Ovation, après avis) s’éternisa à péguer moult derechazos au vilain deuxième, auquel il avait donné un quite par chicuelinas vaillantes, scellé d’une serpentina. Il tua vite et se retira en silence.
     Face au cinquième qui fit meilleur figure, car il daigna charger avec plus de continuité, Abellan s’illustra dans les véroniques de réception, mettant la hanche, gagnant du terrain et clôturant d’une bonne demie. Enfin !
     La faena fut longue, bien trop longue. Dommage ! Partie en crescendo, elle aurait du s’arrêter après trois bonnes naturelles de face, bien tirées, bien fêtées. Abellan s’entêta, et la sauce retomba. Pinchazo, demie desprendida et tendue, et … trop de descabellos. A cause de l’ennui, on lui en voulut à peine.
     El Fandi (Applaudi aux deux) n’a pu montrer que quelques détails de sa personnalité torera : Un départ en fanfare, à la cape, face à son premier : quatre largas à genoux, suivis de delantales et d’un remate torero. Aux banderilles, il signa en compagnie de Ferrera, un tiers enlevé, mais qui ne passera pas à la postérité. Ovation pour la troisième paire, al violin. Quant à la faena, elle fut une suite d’essais visant à pouvoir donner une passe complète. Trois derechazos  sont à retenir, dans un fatras de demi passes obligées, au fil de la rupture. Pinchazo et bonne épée, en attendant la suite.
     Elle fut « de cauchemar » ! Le sixième refusa tout, les capes, les piques, les banderilles… A la muleta, il garda ses quelques centimètres de charge pour aller directement « al bulto », c'est-à-dire, en visant l’homme. Fandi s’essouffla à vouloir banderiller, s’escrima à vouloir toréer, mais dut renoncé, furieusement déçu. Estocade deffectueuse, encore trop honorable pour ce morucho de Carriquiri, qui ne mérite qu’une chose : Le Hara Kiri !

     Ce soir, la quatrième : Toros de Jandilla pour Antonio Barrera, Cesar Jimenez et Javier Conde le remplaçant de Ponce, blessé à une main, hier, à Santander.
     Caste, chez les Jandilla, et chez les toreros, Arte…peut-être !