Reseña du 20 juillet 2003

 

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MONT DE MARSAN : LES « ROSSIGNOLS » DE LA CAMARA…

    21 Juillet : Aaahh ! Ils étaient beaux, les Rocio ! Et ils chantaient bien ! Oui… mais pas longtemps ! Le « plumage », ils l’avaient ! Pour ce qui est du « ramage » c’est une autre chanson.
    Le public invité à un concert se mit vite en boule, et la plaza se transforma en une volière d’où s’envolèrent mille noms d’oiseaux. Tout le monde y eut droit, comme d’habitude. Seul, monsieur Raffarin fut cette fois épargné. Bien entendu, les toreros furent les principales cibles de cette cacophonie, et l’on tint bien peu compte du mauvais moment que chacun passa.
    Magnifiques de  présentation, armés longs et fins, les Rocio de la Camara firent tous grande impression à leur sortie, excepté le troisième que le plaza prit en grippe, dès ses premières « demi charges ». Ils prirent des piques de défense, faisant même illusion parfois, et puis « adieu Berthe ! » le troisième tiers les vit tous freiner, s’arrêter, faire semblant d’y aller, déclencher soudain une violente charge, courte, sans oublier de « cartonner » à droite, gauche et vers le haut. Pratiquement les six, sur le même modèle.
    Cependant, sur quelques banquettes en chaleur, on ne comprenait pas : « Puisqu’ils sont si beaux, ils sont forcément bons ! ». Alors jaillirent les  « cruzateeee ! » et autres « aguantaloooo ! » Le Cid fut une des cibles favorites de ce public qui sait peut être faire la fête, mais bien peu de toros. Et c’est bien dommage !
    Hier, on attendait des aigles ! On eut droit à « six rossignols » !  
    Les toros de Rocio de la Camara ont fait le retour dans le Sud Ouest. Bien ! Ils y ont fait également leurs adieux… et pour longtemps. Espérons-le !

    20 Juillet – MONT DE MARSAN – 1ère corrida de La Madeleine – Lleno – Grand beau :
    Six toros de Rocio de la Camara, irréguliers de trapio, mais tous très armés et astifinos. Certains raclèrent méchamment les burladeros sans que les pointes n’eurent à en souffrir. Au hit parade du trapio, on notera le cinquième, toro alto, terriblement armé, premier et troisième « se cachant » derrière de grandes cornes.
    Hélas, le comportement fut des plus décevants : Abantos, certains n’auraient pas dédaigné faire un saut au callejon. Distraits au capote, sortant à l’envers, ne répétant pas les charges, voulant d’échapper de la suerte, ils chargèrent confusément à la pique, donnant parfois l’illusion de quelque bravoure. Au deuxième tiers, il y eut quelques coups de freins et regards assassins qui en disaient long sur la suite. Enfin, à la muleta, ce fut un grand concert de « manque de tout » : Pas de caste, pas de force, pas d’honneur. Un à un, les toros refusèrent le moindre effort, tardant beaucoup sur chaque cite, faisant semblant d’y aller, retenant tout à coup son élan, tandis que le torero avait entamé sa passe. L’homme se retrouvait alors « comme un c ! », tandis que le toro le regardait faire, d’un air peu engageant. A d’autres moments, le toro faisait « comme si », d’un air fatigué, et tout à coup, fusait droit au but. Le torero rompait alors le « non combat », comme il pouvait, sous les lazzis…
    Le troisième fut protesté pour quelque boiterie. De fait, il était manso, mais au bout du compte, il fut le seul à bien vouloir se bouger un peu, surtout à gauche. A noter que premier et sixième sortirent avec au flanc gauche des blessures (cornadas)  plus ou moins récentes.
    Luis Miguel Encabo (Silence – Courte bronca) ne put même pas s’illustrer au capote. Son premier prit une bonne première pique, mais manifesta réellement le fond de ses pensées : Tardo, court de charge, puis totalement parado. Encabo, qui avait banderillé trois fois sans grand éclat, s’efforça de lier deux passes, mais dut renoncer, dans la compréhension générale, tuant de pinchazo et d’une entière habile, desprendida.
    Cela tourna au vinaigre, face au « buey colorado », un bœuf brun roux, armé de deux yatagans, sorti quatrième. Le toro tomba amoureux du picador de réserve, et n’accepta que lui, fusant de loin, percutant durement le cheval, poussant sans aucun style. Encabo posa trois paires de banderilles que personne ne lui demandait, et naufragea avec la muleta, finissant de couler tout à fait en deux entrées à matar précédant… sept descabellos. Ceux qui avaient décidé de siffler en eurent bonne occasion.
    El Cid (Division – Sifflets) donna quelques lances et une bonne demie au deuxième, un toro bien fait et très armé, qui sortit comme un obus, et alla percuter haut, le burladero d’en face. Il vint de loin, au cheval, mais se révéla vite faible et sans caste. Se mettant à gratter le sol, il surveilla les vains efforts du muletero, et feinta trois arrancadas. Le Cid dut renoncer, mais son final ne fut pas glorieux : Un vilain pinchazo, une entière atravesada qui ressort sur le côté et deux descabellos. Le toro fut sifflé à l’arrastre.
    Le cinquième était « un tio » ! Noir, haut, armé « comme ça ! », et plus encore… Toro manso, andarin, qui n’arrêta pas de marcher, mais ne « chargea vrai » en aucun moment. Une vraie carne qui mit un mauvais coup de pointe au niveau de la pechera du Cid, comme pour lui dire « N’insiste pas trop ! ». Le torero renonça trop vite, au sentiment de certains, et connut de gros problèmes à l’épée : Deux pinchazos peu glorieux, avec une vilaine poursuite, style « panique à bord », et une presque entière qui sauve l’honneur.
    Javier Valverde (Ovation - Applaudissements) s’est montré à tout instant désireux de bien faire et « muy puesto », très clair dans ses intentions et cette tauromachie Salmantina qui est sienne : sobre, carrée, courageusement « vraie ».
    Son premier, colorado bas, au trot irrégulier fut protesté pour « cojo ». De fait, le manso fut le seul à se bouger un peu, ce dont profita Valverde pour tirer quelques derechazos, avant de découvrir le piton gauche du Rocio. Surprise ! le toro répéta quelques bonnes charges, (oh, très peu !) permettant trois bonnes naturelles qui firent soupirer les seul « olés » de la tarde. Faena solide, vaillante, qui partait pour une éventuelle oreille, mais hélas, deux pinchazos et une bonne entière, contraire, limitèrent le succès.
    Le sixième prit un gros puyazo, permit quelque début de demi passes, mais se refusa à tout remate par le haut, Valverde s’époumonant à vouloir donner « le pecho ». Pinchazo et entière un peu de côté scellèrent le destin d’une première corrida de la Madeleine 2003 qu’on oubliera bien vite.
Pour le souvenir, « Prix du Pundonor » à Manolo Linejo, banderillero de Javier Valverde, qui eut le réflèxe d’un quiebro « de secours », alors que le sixième le surprenait, sans défense, au sortir d’un passage à vide. Le torero se sortit magnifiquement d’affaire, prit une nouvelle paire de banderilles, et planta « en vrai valiente » ! Y olé !  

    Ce lundi, moins de « plumage », probablement, mais bien plus de jolis chants : Toros de San Martin, pour Manolo Caballero, El Juli et Sebastien Castella.