Reseña du 1 Avril 2002

 

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MUGRON : EN QUEUE DE POISSON !

   2 Avril : Si la novillada de Mugron a, dans l’ensemble, donné satisfaction, on ne peut que souligner et condamner complètement l’attitude scandaleuse du jeune Manzanares et de son staff, à la tête duquel se trouve son père, matador qui, on le pense, n’a pas eu à se plaindre de l’Aficion française, tout au long de sa carrière. La France a toujours respecté l’homme et admiré le torero. Ici, contrairement à ce qui se disait en Espagne, l’on n’a jamais parlé de mœurs discutables, de bouteilles vides, de « torero aux hanches fleuries »…

      Aussi, on ne peut que fustiger l’attitude méprisante de ce señorito qui veut faire de son fils une figura, en trichant d’entrée, et en voulant forcer les français à passer sous le joug de ses quatre volontés. Il se trompe, et va s’en apercevoir.
     Hier, Jose Mari Manzanares fils n’était pas au cartel de Mugron, mais la plaza s’est remplie. Hier, la vedette n’a pas daigné se présenter dans le sud ouest, si les toros n’étaient pas « modelés » comme il le souhaitait… L’empresa n’a pas voulu marcher, et le ganadero, tampoco ! Pues bien ! Du coup, le torero ne vient pas, et ne prévient même pas, hors un coup de fil parlant d’un vague achuchon, lors d’une tienta. Classique ! 

     Il semble que nous avons là le premier scandale de la Temporada, et l’on souhaite que l’aficion et les autres plazas suivront la décision d’Olivier Martin de quitter Manzanares des autres cartels où il était prévu.
    Du côté de « Toros 2000 », et tant que cette véritable « queue de poisson » ne sera pas élucidée, nous ne parlerons pas de Jose Mari Manzanares, hors le résultat sec de ses prestations. C’est une question solidarité avec une Aficion et une empresa devant un parfait manque d’éducation et de verguenza torera…
     Asi que… pour le moment, Jose Mari Manzanares : Bronca y Bronca !

     Cela étant dit, la novillada de Mugron a donné un résultat mitigé, selon que l’on a l’esprit léger, positif, ou que l’on a du vague à l’âme.
     Dans le premier cas, on dira que les novillos ont permis à chacun de s’exprimer, même s’il ont eu un comportement de mansotes et de peu de race. Les toreros ont, chacun, plaqué de très bons moments, tirant le maximum de leurs adversaires.
     Si l’on est « un peu ronchons », on dira que la novillada n’a pas eu de force, et qu’a part le cinquième, elle fut un récital de soseria, face auquel les novilleros ont distribué un monton de passes, parfois bonnes, sans pouvoir « allumer » un public bien froid. Seuls cinq grands muletazos de Fernando Cruz ont fait naître ce vrai « Oléééé ! » qui vous vient du fond de l’être.
     Salvador Vega avait fait en voiture San Sebastian, Malaga, Mugron… en deux jours. On aurait été crevé, pour moins que cela. Il fut correct avec le quatrième, sans pouvoir libérer le toreo « de sentimiento » qu’il porte en lui. Ivan Garcia fait dans « l’Espartaco ». On ne lui reprochera pas ce modèle. Très propre au capote, agile aux banderilles, il baisse un peu à la muleta, et massacra de bonnes choses face aux toro de l’après midi, en catastrophant la mort. Fernando Cruz possède en lui cet « angel » qui est celui des têtes et cœurs privilégiés. Torero de Arte, qui peut vous emporter loin, sur un seul pase de pecho. A suivre, à pousser et à entraîner au carreton, pour ce qui concerne l’épée.

     1er Avril – Mugron – Lleno – Beau temps, se couvrant à la fin : Novillada du Marquis de Domecq, de présentation variée, les deux premiers faisant craindre un saldo… Après, cela s’arrangea, et la novillada sortit correctement, mais allant de mas a menos. Fusant du toril, tournant à fond, dans « le ruedo réduit », les Domecq donnèrent de gros coups dans les planches et fusèrent mal dans les capotes, broncos, distraits, ou impossibles, comme les deux de Vega. Piques bien désordonnées que n’améliorèrent pas des picadors « à la pêche ! ». Mansedumbre générale et peu de forces. A la muleta, un grand bicho, le cinquième. Troisième et quatrième répétèrent leur charges. Les deux premiers déçurent fortement.
     Salvador Vega (Silence – Oreille) s’escrima en vain avec le gros premier, bien soso. Par contre, eut de bons détails dans sa deuxième faena, totalement gauchère, mais sans pouvoir se libérer totalement.
     Ivan Garcia (Petite ovation – Silence, après avis) est très facile au capote, met de l’ambiance aux banderilles, mais baisse un peu à la muleta. Son premier lui donna un méchant coup a premier muletazo avant de fermer les gaz. Par contre, le jeune blond toréa longuement et bien le bon cinquième, avant de se faire désarmer, et de tout perdre avec épée et descabello. Dommage !
     Fernando Cruz (Vuelta – Oreille) a ravi le public, face au troisième. Gros début de faena, avec un pase de pecho monumental, suivi de deux premières séries très toreras, closes de longs pechos, bien tournés sur l’épaule contraire. Hélas, le toro baissa un peu, et cela se passa mal, épée en main. Faena plus travaillée, face au dernier, avec de bons enchaînements et un final plus heureux, avec l’acier.