Reseña du 11 août 2002

 

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BAYONNE : «LES BONS » SONT RESTES AU PORT…

     12 Août : Allez donc savoir pourquoi ? Il y avait deux corridas de Jandilla, hier, dimanche 11 août : Une, à Bayonne, et l’autre, au Puerto Santa Maria. Toutes deux de la même camada, probablement de la même année, de la même reata. Et que croyez vous qu’il arriva ? La corrida de Bayona est sortie « Mala »… tandis qu’au Puerto, on torée encore dans les rues.
     Damned ! Terrible incertitude du monde du toro…

     A Bayonne, la corrida est sortie « très sérieuse », dure, con poca raza. Au Puerto, trois des six toros ont permis l’harmonie, à tel point que l’on a grâcié le cinquième, noblissime, très bien toréé par Caballero.
     A Bayonne, ce fut une bataille,sourde... Au Puerto, une symphonie… Que vamos hacer ? On va lire les reseñas et souligner, quand même, que le toro « indultado » n’a pris qu’un puyazo,  court  mais avec fijeza, qu’il gratta le sable au cours de la faena, et que ses forces n’avaient rien d’herculéennes. Cela dit, un toro qui alla « a mas », et fut mis en grande évidence par un grand toreo de Manolo Caballero qui laissa, enfin, parler ses sentiments…
     Toro de indulto? Probablement pas… mais on reviendra plus tard, encore une fois, sur ces « faux indultos », uniquement parce que le toro est noble et « artiste »…

     A Bayonne, les toreros ne furent pas à la fête. On ne retiendra que peu de choses, en fait : Le capote du Juli ; des muletazos de Sebastien Castella et une estocade d’Abellan. Pour le reste, de la bagarre, pour peu de résultats.
     C’est un détail, mais… vilain ! Abellan s’est fait dangereusement prendre, d’entrée, par le premier. Cogida dangereuse, dont il sortit indemne, mais le visage totalement baigné du sang du toro. Etait il sonné, dans un état second ? Ou joua t’il de la corde sensible, et voulut il profiter de cette sanguinolente dramaturgie pour récolter quelques bravos faciles ? Toujours est il qu’Abellan ne se nettoya pas le visage, y compris lorsqu’il alla changer l’épée, alors que son mozo arborait à l’épaule, une blanche serviette, lavée avec Woolitt…
     Que feo ! Cela ne se fait pas ! On se souvient que Currillo en fit de même, un soir de feria d’avril 74, à Séville. Il n’y remit plus le pieds !

     Un "coup de casquette", par contre, aux trois monosabios qui sont partis, à découvert, au centre de la plaza, relever le cheval torpillé par un très dur batacazo, provoqué par le sixième. Le toro était tout près, et tournait, virait sin fijeza… Certes il y avait pléthore de capes, mais un arreon mal contrôlé, et bonjour la catastrophe. Muy bien, señores ! 

     Pour le reste, des détails, perdus dans la grisaille d’un ciel de mars. Le Juli toréa fort bien de cape, se dépensa, banderilles en mains, même si beaucoup de rencontres furent « dépassées »… Il s’accrocha comme un pendu », face au deuxième, aquerenciado en tables, et l’obligea à charger. Hélas, l’épée « tomba bas ! ». Quant à Sebastien, il sait allier force et finesse, et paraît chaque jour plus solide, même s’il ne voulut, ou ne put, mettre « la muleta delante », face au troisième. Cependant, le français se montra digne, et, touchant le meilleur de la tarde moribonde, il coupa une oreille qui récompense l’ensemble de sa prestation.
     Corrida « plumbea », pesante, sans envol. Cela arrive. Dommage ! « Les beaux jours reviendront », nous dit la météo. Oui ! mais quand ?
     Pendant ce temps, « au Puerto », il faisait beau… y salio « muy buena », la de Jandilla !

     11 Août – BAYONNE – Plein total – Temps gris chargé : Corrida de Jandilla, inégalement présentée, mais très sérieuse, faisant d’imposantes sorties. On aura noté certains pitons qui posent question, mais les toros ont beaucoup tapé, durement rematé. Asi que ! Sorties souvent imposantes, galopées et puissantes. La corrida ne tomba pas, excepté le troisième qui ne se remit que partiellement de la dure vuelta de campana, avant d’entrer à la pique. Les passes trop sèches de Castella, en début de faena, n’arrangèrent pas les choses.

     Le deuxième, boule de muscle, promettait beaucoup, mais serra le frein à main, dès le quatrième muletazo. Quatrième et cinquième ne valaient pas le déplacement. Seul le sixième, magnifique, qui provoqua un gros derribo, se mit à charger noblement, permettant à Castella la seule faena du jour.
     Miguel Abellan (Ovation – Ovation) est en baisse. Sa cogida, par le premier, aurait pu lui coûter cher. Pour le reste, hésitations dans le choix des stratégies et des terrains, manque de fermeté, devant des toros qui, eux aussi hésitent ou marchent… Du coup, rien de bien concret, et beaucoup de sursauts, chez le spectateur. On l’ovationna pour un bajonazo au premier. Hombre ! Par contre, il signa l’estocade de la tarde, face au quatrième. A l’heure où des Ferrera, Fandi, Cesar Jimenez entrent dans la danse, Miguel Abellan doit se faire du souci, car on ne le voit pas progresser.
     El Juli (Ovation forte – Silence) voulait triompher. Il vient deux fois, « fait » l’affiche et connaît le sérieux et le poids de Bayonne. Il voulait triompher ! Mais, il ne le put pas. Pourtant, on ne lui reprochera rien, bien au contraire, face à son premier, formidablement reçu au capote, banderillé avec métier. Peut-être que le deuxième puyazo était de trop ! Allez donc savoir… Toujours est il que ce toro qui semblait promettre, se bloqua d’entrée de faena, et s’en fut aux tablas. Suant, crachant, vitupérant, Le Juli alla l’y chercher, le forçant à charger sa muleta, jusqu’à lui sortir trois derechazos et double pecho, liés. Valiente y torero! A n’en pas douter, il y avait « une oreille », mais l’épée, bien attaquée, tomba « du côté bas », et le public lui signifia que : « On demande l’oreille, mais juste avec assez de force pour que tu ne l’aies pas ! » Juli accepta et salua dignement. Il aurait pu donner vuelta, car il fut « bien », avec ce toro.
     Face au cinquième, Julian Lopez voulut encore, mais là, le toro se définit rapidement comme un manso, grattant le sol, chargeant «a regañadientes ». Juli insista un peu, tua en évitant un dernier gañafon et cafouilla son descabello. Il s était montré puissant au capote, et avait banderillé spectaculairement, donnant beaucoup d’avantages au toro. Deux vrais poder à poder, même si la corne fut un peu passée. Muy torero, le Juli ! A la prochaine fois !
    Sebastien Castella (Ovation – Une oreille) se montra facile capeador. Son premier fit une méchante cabriole dans le sable, en sortant sonné. Peu piqué, il débuta la faena, en flageolant. Le français n’arrangea pas le tableau, en donnant des tirones et des passes trop sèches, qui firent tomber le bicho. Puis Sebastien trouva le tempo, la hauteur de muleta, et le toro ne tomba plus. Faena « a mas », mais au coup par coup, muleta en arrière… Le toro méritait mieux, peut-être. De bonnes choses, dans une faena hachée, manquant d’unité.
     Le sixième, qui poussa fort et provoqua une très dure chute du piquero, blessant le cheval, semble t’il,  lui permit de construire un trasteo lié, à la fois solide et délicat. Séries bien enchaînées, clôturées avec chic. Final par manoletinas et desplantes souriants. Castella porta une « presque entière », un poil de côté, et un descabello, qui donnèrent lieu à l’octroi d’une oreille, la seul d’un sac que l’on rêvait d’ouvrir… Vuelta très chaude, tandis que certains se disaient tout bas : « Ah, si le Juli avait pu toucher les deux de Castella… »