Reseña du 1 septembre 2002 (matin)

 

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     Le matin, le public avait beaucoup renâclé sur les cornes des San Martin. On sait que les toros de Chafick sont du pur Santa Coloma, donc, astigordos y cornicortos, souvent brochos et engatillados. Mais là, effectivement, on peut avoir des doutes, même s’il fut démontré que les toros ont violemment "tapé". Le quatrième en particulier, dont le piton droit  se démolit complètement, au point d’en saigner. 
     Afeitado ? « Arregaldo », avant ? Allez donc savoir… 
     Corrida mal ou peu armée, mais corrida sérieuse, encastée, dont les trois toreros furent les protagonistes, « à divers degrés » :
     Très torero et très bien Javier Valverde, à ses deux toros. Sans un bajonazo au deuxième, il sortait a hombros. Toreo sobre, sérieux, très « du fond de Salamanca ».
     Très bien Juan Bautista Jalabert, qui toréa superbement le bon premier, et se laissa aller à quelque inutile provocation, face au quatrième, en réponse à de méchants quolibets, isolés, tombés du tendido. Jean Baptiste a fait le toreo « de classe »… point donc n'était besoin de  verser dans un rôle qui ne lui va pas. La deuxième vuelta au quatrième, fut « de pure provoc», tout comme la façon, très insistante, de regarder la palco « dans les yeux », pour voir s’il accordait l’oreille ou non. Hombre, le torero avait besoin d’un gros succès et d’une sortie « a hombros ». Certes ! Mais il savait, mieux que personne que son estocade al recibir, bien portée, « sortait » sur le côté, et que le président ne pouvait décemment pas lui accorder une oreille, alors qu’il l’avait refusée à Valverde, pour un précédent bajonazo…
     Quant à Julien Lescarret, il tomba sur le mauvais lot, et le troisième lui mit une terrible voltereta, triplée, quadruplée, le garçon volant longuement sur les cornes, comme fétu de paille. Se relevant, sans mal apparent, Julien s’épuisa vite et perdit tout influx, se révélant totalement impuissant à l’heure du descabello. Les avis tombèrent, un à un, et le torero, qui n’en n’avait compté que deux, jeta un regard perdu à ses espoirs fracassés. « C’est le métier qui rentre, Julien ! » sembla lui dire le tendido. Triste, bien sûr, mais…palante !

     Grande journée de toros, hier, à Bayonne ! De ces journées qui marquent la mémoire et confortent l’Aficion. « Croire au Père Noël », écrivait Jean Cau… Il avait raison et, hier soir, repartis pour deux ou trois ans d’Aficion, je suis sûr que beaucoup ont rêvé de futures apothéoses… Tiens ! Je suis même sûr que certains ont « vu » Jose Tomas couper deux rabos, à une corrida « cinqueña », et « armée comme ça ! »… a que si ?

     1er Septembre – Matin – BAYONNE – une grosse ½ plaza - Matinée agréable:
     Toros de San Martin (Pepe Chafick), très inégaux de trapio, et mal armés, pour la plupart. Toros qui sortirent au galop, rematant fort aux burladeros. Le troisième sortit « comme une torpille », à cent à l’heure. Corrida encastée, mobile, un poil faible. Les Santa Coloma allèrent deux fois au cheval, fort correctement, permettant aux toreros « de se piquer » aux quites. A la muleta, Juan Bautista toucha le bon lot, et Lescarret fut le plus mal servi.
     Juan Bautista (Une oreille – Pétition et deux vueltas) toréa magnifiquement le premier. Toro de trapio réduit, qui prit deux piques en venant de loin. Jalabert l’avait bien reçu de cape, par véroniques, chicuelinas et demie à genoux. Grand chic ! Faena très calme, très limpia, à un toro un peu faible, que le torero sut maintenir, avant d’aller « a mas », terminant par de bons muletazos de face et une bonne entière, contraire.
     Le quatrième fut protesté pour une corne droite très abîmée. Bautista le toréa « a placer », malgré les protestations d’un petit secteur de la plaza. Longue faena, au cours de laquelle Bautista répliqua du regard et de la parole, aux contestataires. Bonne faena, terminée par un recibir, bien porté, mais hélas « atravesado » et ressortant sur le côté. L’oreille fut justement refusée, par le palco, et Juan Bautista donna une grande vuelta qu’il jugea bon de doubler, sous des opinions qui se divisèrent.
     Javier Valverde (Vuelta – Oreille) s’est montré torero responsable, fort, serein, tout au long de la matinée. Deux faenas solides, s’adaptant aux conditions de ses adversaires, corrigeant les défauts, toréant magnifiquement sur main gauche, et ne faisant concession aux galeries que de trois redondos inversés, très bien tirés et quelques manoletinas, au cordeau. Actuacion très sérieuse, d’un torero qui va monter, et faire parler de lui, probablement « très vite » (Sa Feria de Salamanca est là, tout près !) Une épée « très caida » lui fit perdre l’oreille de son premier. Par contre, il porta une demie, très puissante, au cinquième, dont il coupa un juste trophée.
     Julien Lescarret (Trois avis et applaudissements – Un avis et applaudissements) a connu la noire malchance d’un mauvais sorteo, et, surtout la terrible déconvenue de prendre trois avis à un toro. 
     Le troisième le prit très vilainement, et très longuement, le jeune torero en sortant « sonné », mais reprenant le combat, comme si de rien n’était. A l’heure de l’épée, les forces l’abandonnèrent et le descabello fut un désastre.
     Pareille mésaventure faillit bien lui arriver face au costaud sixième, qu’il reçut par un farol à genoux. Toro parado, soufflant comme une forge, court dans ses demi charges, auquel Julien Lescarret mit une une épée atravesada, après deux entrées, qui ne fit  aucun effet. Le cauchemar recommença, au descabello. Suerte negra et plus de forces… Il va falloir « muscler tout cela, cet hiver ! »