Reseña du dimanche 10 juin 2001

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DEMI « CASTANAZO » EN TOLOSA

     Restons positif : La corrida de Tolosa fut bien terne, à cause de l’insipide et triste jeu des Alcurrucen, présentés « pour une troisième catégorie » et terminant en tristes robots. Heureusement, le sixième, curieusement « pointu bizco », sortit fort et allègre, donnant à Javier Castaño l’occasion de démontrer quelque talent dans l’art « d’aguanter », digne d’un Damaso Gonzalez des grands jours de 1970. Abellan fit un bon retour aux affaires, amassant des tonnes de capotazos et muletazos, parmi lesquels, certains arrachèrent quelque vrai olé...mais pas beaucoup. Quand au Morante, il essaya bien, mais le moral en prit un coup et l’épée se fit dubitative...

     10 Juin – Tolosa : 1ère de la feria de San Juan – media plaza – belle après midi, après beaucoup de pluie – Six toros de la « Lozano Company » ou « Alcurrucen corporation »... petits, rablés, armés courts et moussus, sortant en faisant du bruit, mais finissant fades et sans jus. Les deux du Morante décidèrent la grève sur le tas. Le lot d’Abellan répeta ses charges sans histoire, aussi passionnantes que le 826ème épisode « des feux de l’Amour ». Castaño pègua un pétard devant le troisième manso « pas terrible », mais se rattrapa avec le dernier, qui d’entrée, déclara « je viens sauver la maison »...

     Morante de la Puebla « fonctionna », aujourd’hui. Quelque capotazo, sans pouvoir se relâcher, un joli et furtif remate, en recevant le quatrième. A la muleta, impossible de lier trois passes devant tant de fadeur. Il y eut quelque derechazo, quelque sculpturale naturelle sur les rares voyages offerts par deux cornus aux mécaniques mal huilées. Pouah ! Pour arranger le tout, l’épée voyagea mal, quoique souvent portée dans le haut. Ovation au premier, silence fatigué, au quatrième – Miguel Abellan reprenait l’épée, après la cornada de Madrid. On le vit « con mucho sitio » et plein d’une élégante assurance. Jolis quites, bonnes séquences à la muleta  dans deux faenas copieuses dont on retiendra quelques muletazos devant le cinquième, en mettant la hanche, en « se sentant torero ». Oreille de son premier, vuelta au cinquième, brindé à Madame Chopera. Bonne journée d’Abellan, compte tenu de l’opposition – Javier Castaño connut un gros échec devant son manso premier qu’il ne sut par quel bout prendre, préférant jouer le pueblerino de bas étage, plutôt que le réduire et l’estoquer en bon professionnel. Pechos à la chaîne et media bien vilaine, le tout applaudi par les gentils de Tolosa.Un petardo ! Par contre, il découvrit rapidement le bon piton gauche du sixième, donnant deux véroniques, lentes, muy templadas. La faena  fut compacte, le torero enchaînant les passes fondamentales, dont trois naturelles longues et bien tirées, avant d’arriver à « son » toreo, à « son » terrain. Alors, « maille à l’envers, maille à l’endroit », muletazo par devant, par derrière, par dessus, par dessous... Une séance de prestidigitation de grand effet sur le bon peuple, et non dépourvu de mérite... Souvenir de Damaso Gonzalez. Après quelques rodillazos et desplantes tragiques, une épée entière, un peu en arrière et deux descabellos. Une seule oreille et « un demi castañazo », à quelques kilomètres des plazas françaises... Une bonne affaire... et ce fut bien la seule !