Reseña du dimanche 8 juillet 2001

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DIMANCHE AU VERT...

    9 Juillet : Le Gers est vraiment beau, en début de Juillet. Les coteaux se succèdent et offrent de magnifiques spectacles au détour de chaque virage. Seul le conducteur n’a pas le droit au panorama. On compatit, et on essaie de décrire. De temps en temps, une grosse propriété, un château, soulèvent un « ho » d’admiration. Quelquefois, un chemin de terre blanche s’en va, sinuant jusqu’à un bosquet. Tout est calme, figé de langueur . On est bien. On se trompe de route... cela ne fait rien, il y en aura toujours une autre pour retrouver son chemin, regagner sa destination. 

  Ici, pas de problème, pas de lamentation  ni d’engueulades, si on a « loupé la sortie N°32 »... Ici... tous les chemins mènent à Eauze.
Comme d’habitude, la petite cité gersoise offre sa fête de bonne humeur et de gentillesse.. On y est bien et tout respire la paix et la bonne humeur.
    
Côté toros, le programme 2001 semblait plus modeste. Ce n’est faire injure à personne que de dire que le cartel était moins fort que les éditions précédentes. De fait, il y eut une bonne entrée et, malgré un certain goût d’inachevé, on peut dire que la journée « intéressante, quoiqu’incomplète... »
    
La corrida fut marquée par la sortie d’un formidable premier toro du Torreon, propriété de Cesar Rincon, représenté à Eauze par son mayoral, bien sûr, mais également par Felipe Lafita, ex ganadero propriétaire et ami du matador colombien.
    
Un grand toro. Grand toro qui eut la malchance de sortir le premier. Toro complet, très enracé, brave en un gros puyazo, répétant avec noblesse de longues charges, allègre et vibrant... Un toro de vuelta al ruedo qui mit Victor Puerto au bords de l’asphixie et confirma ses actuelles limites. Deux autres toros « permirent » le toreo, mais, las, Puerto et Castaño furent « très en dessous ».Victor Puerto traverse « un bache » et compense par le clinquant et le pueblerino, le manque de profondeur, de sécurité, de cette force qui l’ont fait revenir au premier plan. Attention, il ne serait pas étonnant qu’il nous fasse, un de ces jours, la même crise qu’un certain jour de 98 à Madrid. Javier Castaño n’a pas été bien. Limité sur les plans technique et inspiration, le salmantino promena une apathie bien peu conforme à ce qu’attend le public de la part d’un torero dit « valiente », et que l’on dit « grand espoir », mené par la Casa Chopera, qui doit se poser de plus en plus de questions à son sujet. Ferait mieux de chercher, d’ores et déjà, un nouvel apoderado...

     Juan Bautista, toucha les deux « incommodes ». Sans être pour autant des impossibles, ses toros ne permirent pas d’être « a gusto ». Cependant, le français sortit, et de loin, le meilleur toreo de la tarde, tirant de ses deux toros, de bonnes, et parfois excellentes, naturelles. Hélas, la malchance à l’épée ne doit pas cacher le problème de toujours : le falto « enfadarse »...Il manque à Jean Baptiste cette transmission, ce don de communication avec le public, cette alegria qui font parfois que le plaqué or paraît « oro puro »...  Alors, quand le bon toreo surgit, il faut savoir « le vendre » et montrer qu’on est heureux d’en être l’auteur...
    
Le matin, il y eut un formidable novillote de Fernay, sorti premier. Après, cela se compliqua « un poco ! ». Jonathan Veyrune n’eut pas de mal à être bien avec le bonbon, sans pour autant se relâcher tout à fait – Fernando Cruz se montra très vaillant et serein, devant un deuxième eral, très court de charge, bien vicelard, qui le prit sèchement, pour avoir voulu « ponerse de verdad ». L’autre Fernando, un certain Oses, amené ici par la Casa Chopera, ne montra rien que de très vert, de très maladroit. Il s’ent sortit indemne, ce qui en soit, est déjà un succès. Le vainqueur de la novillada sera donc Jonathan Veyrune qui complètera sa journée éluzate par une actuacion correcte face au bon berrendo quatrième. Habituelle distribution des prix... et, tout le monde à l’apéro ! Décidemment, Eauze rest une de ces étape de la temporada, où l’on va « muy a gusto », quel qu’en soit le résultat.

     8 Juillet – Eauze – ¾ de Plaza – Temps agréable : Six toros du Torreon, correctement présentés, sortant avec beaucoup d’alegria, bravucones en une seule  pique, et diversement « nobles », à la muleta. Premier et quatrième offrirent un gros triomphe à leur torero. Le troisième, noblissime, très « templado » permettait un total relâchement artistique. Il y eut un peu de soseria chez les autres et quelque peligro sordo comme cette propension à « marcher un peu », « ne pas laisser le torero se placer, colocarse »,  comme le premier de Jean Baptiste – Grand toro le premier. Quel dommage, justement, qu’il soit sorti premier...  Toro de vuelta al ruedo. Alegria totale, noblesse de grande race. Victor Puerto fut bien... à la limite de la cassure. Alternant le puissant et le clinquant , il ne parvint pas à se hisser à la hauteur du toro, compensant le manque de profondeur, par le spectaculaire. Il tua mal...entendit un avis. Mais l’échec est ailleurs ! Le Puerto de l’an passé lui aurait monté « un tabaco ! ». Oreille au quatrième après une faenita « très enlevée »... trop, parfois. Faena spectacle, limite « quincaillerie »... (No estuvo bien... a nuestro gusto) – Sérieux, Juan Bautista donna les meilleurs naturelles de la tarde. Une bonne série à l’incommode deuxième ;  trois allant « à mas », face au cinquième. Il tua mal ce dernier, certes... mais, le problème est ailleurs. On ne peut toréer aussi bien, et paraître si peu heureux de le faire. A ver esa transmision con el publico, Juan ! -  Javier Castaño promena toute la tarde, un air goguenard et cette propension à vouloir reccourcir les distances et toréer à bout portant. Le problème est que « quand il y est... il n’y reste plus ! ». Limité au plan technique et idées, Castaño passa « sans peine ni gloire », se permettant même de plier les cannes comme s’il avait déjà « cuatro cortijos »... Muy mal, et gros nuages qui obscurcissent l’avenir.
    
Journée agréable, un peu grise cependant, mais illuminée par un magnifique toro ...