Reseña du dimanche 9 septembre 2001

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DAX : « LA SAUCE » QUI N’A PAS PRIS...

     10 Septembre : Le soleil baissait derrière les frondaisons du parc Théodore Denis. On avait beau regarder les hanches de la petite brune qui se dandinait au son de quelque « ritmo cubano », on n’arrivait pas à se dire que, décidément, la nature fait bien les choses. Non ! Même pas ! Et ça, c’est vraiment grave...

     La corrida qui clôturait la « feria de La Salsa », et la temporada Dacquoise, était un évènement... devait être un évènement. De fait, ce fut « un toston de ordago » ! A qui la faute ? Aux toros ? Aux hommes ? A cette formule du mano a mano ? Allez donc savoir... Toujours est il que « les ceusss» qui ont traîné là, leurs épouses, et payé des sommes astronomiques pour un tendido de dernière heure, ont du entendre chanter Manon, en rentrant chez eux...
     « Que paso ? Pues....nada, absolument rien ». Six toros sont sortis, l’un d’entre eux, magnifique, le troisième. Les autres, en échelle. Sont tous sortis avec du piment, puis se sont dégonflés. Manque total de race et de forces, pour les derniers.
     Les hommes n’ont guère paru inspirés, et n’ont pas voulu « entrer en guerre ». Un mano a mano est un duel. En principe, chacun ne doit avoir qu’une obsession : Mettre « un repaso » au collègue... Là, il semble que l’on est venu en bons amis, du style « Je te félicite pour le toro gracié hier en Arles » et « Ah, oui, il valait bien celui que tu as gracié avant hier a Andujar ». Dans le callejon, l’apoderado de l’un papote gentiment avec le père du second... Y no paso nada. La corrida a commencé dans la douceur, et s’est terminée dans « la naphtaline chloroformée »...Bzzzz !
     Ce fut « la ruine » des fabricants de carnets et des papetiers ! Dans le callejon, les critiques taurins, et autres revisteros, ont chacun leur système pour noter sur leur calepin, le moindre des muletazos, le pire des pinchazos. Quand la corrida est bonne, les pages se noircissent à vitesse grand V, et le lendemain, « Bonjour, monsieur le papetier, il m’en faudrait douze ». Mais là... une page et demi ! Una ruina ! Demain, le papetier pourra aller à la pêche et on sera reparti vers un nouveau plan social...
     Triste et inattendu. Il y a des jours, comme cela. Pour Dax, ce fut « la temporada, comme cela ! » Mala suerte total !
     Les toros n’ont pas voulu, mais les toreros, non plus. Enrique Ponce est toujours élégant, même lorsqu’il s’ennuie. Un maestro.
     El Juli n’est pas inspiré, ici. Il ne l’a jamais été, et sa prestation d’hier ne va pas arranger les choses. Peut-être la décompression après l’apothéose d’Arles ; quelque douleur, après la voltereta ; quelque droit aussi, « au jour sans ».. Capeador vulgaire, sortant vite vers le centre ; avare de quites ; rapide et technique aux banderilles, il aligna les muletazos à la tonne, essayant de tirer un peu d’eau de puits secs, avant de repartir « vers demain » d’un pas de « laboureur d’hier », logiquement fatigué, après une dure journée de labeur. Sans ses estocades, tirées bien en arrière, le Juli aurait pu entendre quelqu’autre musique, hier... celle du vent.
     Avec tout ça, le public s’est élégamment ennuyé et la sauce n’a jamais pris, ce qui avouez, est un comble, dans le cadre de la Feria... de La Salsa !

    9 Septembre – Dax – Llenazo total – Beau temps et quelque rafale de vent : La corrida de Torrealta déçut complètement, par son manque de race, et de force. Le premier, bien réduit de type, fit illusion, sortant avec alegria , tournant au vinaigre à la muleta. Ponce s’y accrocha, sans pourtant s’y montrer totalement à l’aise. Cependant, peu à peu, une fois les vent évité, une fois la distance trouvée, le valenciano allait donner les muletazos de la journée, avant de perdre quelque trophée avec l’épée. La corrida est morte, là... Les toros suivants sont sortis avec vivacité, ont frappé sec dans les capes, sont allés au cheval avec allant, le deuxième provoquant gros batacazo, puis, au fil des muletazos, se sont dégonflés, les deux derniers disant vraiment « J’en peux plus ! ». Le aficionados firent grande ovation au magnifique troisième, un castaño super bien découpé, qui fit beaucoup de vent, mais finit amorcillado, avant l’épée, faisant mine de se coucher, avant l’estocade. Vraiment, les Torrealta ont déçu, et personne n’y peut rien. « Les melons étaient jolis, mais quand on les a ouverts...pouah ! »
     Enrique Ponce est sorti ovationné, pour le souvenir d’une grande saison dacquoise. Il s’accrocha, réussit de bonnes naturelles au premier, une grosse série de droitières au troisième et se laissa aller à une pesante porfia « fuera de estilo », sentant que vraiment... « rien à faire ». A l’épée, cela ne voulut pas sourire, et Ponce perdit au premier l’oreille qui aurait, peut-être, mieux lancé le débat. Au lieu de cela, un avis et ovation ; ovation au trois et applaudissement au cinq.
     El Juli a fonctionné. Banderilles méritoires et coup d’épée décisif lui valurent une oreille de son premier, réclamée à grands cris par les uns, protestée de même, par les autres. « Majorité de mouchoirs... il n’y avait pas ! » comme dit le basque. Par la suite, il essaya , en ton monocorde, de tirer des passes au quatrième. Il y en eut des kilomètres, le tout agrémenté de vains encouragements hurlés et de zapatillazos. Long et ennuyeux, malgré le mérite à lier quatre passes. Avis et ovation, après une épée très en arrière. Le sixième était faible, faible. Tout le monde était  plongé dans de sombres pensées. Vaine porfia et une rapière, vraiment, « très très en arrière » (Les toreros auraient ils trouvé un nouveau sitio, pour tuer ?). Applaudissements  de Dax, qui sait, en bon gastronome, se bien comporter, même  quand la sauce n’a pas pris.