Reseña du samedi 8 septembre 2001

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CORRIDA-CONCOURS DE DAX : OMBRE... ET OMBRE !

     9 Septembre : Ils y étaient, pourtant, les trois copains d’hier (voir édito du 8 septembre). Depuis l’an dernier, le troisième lascar avait appris les règles de « la » concours, et s’apprêtait à s’enthousiasmer aux exploits des toros. Après la novillada, ils avaient traîné dans les jardins, vidant quelques godets, écoutant au passage quelques latines rengaines « en su salsa ».
    
Déjà, l’ambiance était morose ; les gens traînaient, les yeux ailleurs. Le ciel était gris lourd, et certains se posaient des questions. La novillada n’avait pas donné grand chose, à cause de Javier Perez Tabernero, parados. Valverde avait été bien, et Lescarret avait confirmé que ... « puede ser alguien! » Il avait coupé l’unique oreille.
    
A l’entrée de la plaza, on leur remit « le fameux bulletin réponse »...pour qu’en fin de concours, ils aillent voter, comme l’an passé. « T’as apporté un stylo ? Non ? c’est malin ! » Dans le bulletin, pour chaque toro, l’aficionado est invité à noter chaque pique, et de même, ses appréciations sur le comportement du toro, à la muleta. A la fin, il fait ses comptes, et... les mathématiques et le sentiment se mêlant, il vote.
    
« Pas de stylo ? C’est malin ! ». Adieu les mathématiques ! Reste le sentiment... Bof ! 
    
A la fin de la corrida... l’un des trois sanctionna : « Une belle m.... ! » l’autre ajouta :  « Moi, je vote « Desierto ! » Le troisième, plus positif partit d’un tonitruant « Viva El Pimpi ! ». Estomaqués, les deux autres le regardent : « Qui c’est, cui-là ? » Et le collègue de répondre : « Eh bé ! Le picador qui a mis trois puyazos et le regaton au Conde de la Corte ! » Interloqués, les deux copains s’esclaffent « Bé, t’avais un stylo, ou quoi ? On s’en rappelait plus ! T’as raison : Viva el Pimpi ». Et les voilà repartis vers de nouveaux godets, les cubains entrant en scène à neuf heures...
    
Ciel gris, en ce 8 septembre à Dax. Ambiance grise, corrida grise... Un toston total ! La deuxième corrida concours de Dax a été un fiasco intégral, à peine atténué par un très jolis moment torero : Le premier tiers du toro « Eslavo », du Conde de la Corte (ou Maria Olea – idem), sorti troisième. Toro magnifique, haut, bien armé, sortant seigneurial. Le toro partit sur le piquero, de loin, sans se faire prier, lui mettant une poussée si violente que le cavalier en fut désarçonné. A peine avait il touché le sol, que le picador se relevait et se précipitait, remontant en selle, alors que le cheval était toujours poussé, bousculé par le bicho. Ce fut alors « le » moment de la corrida : Citant de loin, « en torero », sans aucune volonté de basse vengeance, le varilarguero donna un énorme puyazo, très lourd, mais sans rectifier, au Conde de la Corte qui poussa bravement, bien campé au sol. Une estampe ! Grande ovation qui se répétera à la troisième entrée au fer, moins intense, et explosera sur le quatrième contact « au regaton », demandé par une présidence, impeccable. Grand toro et sortie triomphale pour le picador Luis Antonio Vallejo « Pimpi », qui salue, castoreño à la main, et remporte le prix de 125000 pesetas, au meilleur picador du concours. « Enhoraboïna ! » disent les basques...
    
En fait, il fut « le meilleur en tout » de cette grise et sombre tarde, car le toro accusa ce grand premier tiers, et finit par se coucher, en fin de faena. Quel dommage ! Beaucoup avaient déjà « découpé son bulletin ».
    
Un autre toro lui discuta la couronne de lauriers : Le Baltasar Iban qui se montra très brave au cheval, con mucha fijeza, et termina « en toro », à la triste muleta du Tato. S’il avait vraiment fallu voter, c’est vers « Rabioso » que beaucoup auraient penché. Hélas, il fut disqualifié, d’entrée, à cause d’une armure des plus discutables, et discutées, les gradins se fâchant tout rouge. Pas le droit, messieurs les ganaderos, d’envoyer un tel mogon ! De quoi, vraiment, le remettre dans le camion, et « pa la ganaderia ! ». Dommage ! Cela a faussé tout le concours.
    
Le reste fut  d’une désolante grisaille. Monsieur Palha voulait « encore » donner une leçon... Leçon de quoi?: Il a envoyé un « moustique » manso et assassin, dont le seul « mérite » était de se cacher derrière une impressionnante armure. Détestable ! Le Victorino sortit sous l’ovation. Guapisimo, el toro ! Hélas, il se révéla tardo, soso, y corto. Fade et court, en tout. Dommage ! La Cuadri devait avoir des cornes larges. Il se les abîma, encore plus, dans une demi vuelta de campana au sortir du capeo de Meca. Disqualifié ! Quant à l’Albaserrada sorti sixième, pointu, costaud, il restera bouche close jusqu’à la fin, sera mal piqué, et fera danser son matador...
    
Restent donc le troisième, Maria Olea-Conde de la Corte « du Pimpi », et le Baltasar Iban, tristement sorti cinquième. Si on parle « concours » ; si on dit « le meilleur toro », ce qui implique, « le plus beau, le plus brave, le plus noble »... un seul nom  arrive au verdict : « Desierto ! » (Non attribué). Mais il n’y avait pas de bulletin à ce nom, ce qui est une erreur.
    
Dommage ! On parlait hier de « la deuxième », qui est toujours dangereuse. On parlait du risque des « six carnes »... Ce ne fut pas cela, mais...
    
Le hommes ont fait ce qu’ils ont pu : Fernandez Meca s’est fait très peur, avec ce premier de Palha, qu’on aurait pu croire « chaqueteado », déjà toréé. Il ne fut que volontaire et brouillon face au quatrième, soso, faible et court, qu’il tua bien mal. Silence partout et « gris comme son costume » - El Tato ne reviendra plus par ici. Trop de précautions, trop de lourdeurs, trop de grisaille. Il fit déjà le coup à la Madeleine, « la muleta à Mont de Marsan, el culo en Sanlucar ». Le public se mit en colère, et vexé, l’aragonais donna trois derechazos « como Dios manda ». Ce qui est  pire, car il démontra, en trois passes que... s’il avait voulu ! Silence et grisaille fatiguée – Luis Miguel Encabo « mit les reins » en deux véroniques, devant le troisième, avant de se faire déborder. Brillant en mises en suertes précises, varié aux banderilles (Cuarteo sur chaque côté et la troisième « por dentro »), il ne put rien construire de continu devant le Conde de la Corte, qui accusa le châtiment, et termina, longuement avachi sur le sable. De plus, il tua mal. Il donna, au dernier, l’estocade de la tarde, mais après quatre pinchazos. Silence partout. Cependant, des détails d’un torero, peu esthétique, mais qui mérite d’être revu... quand il fera plus beau.
    
Mais, c’est pas tout ça... « Les cubains entrent en scène à neuf heures... et demain, il y a le mano a mano Ponce-Juli, alors.. hauts les coeurs ! »
    
9 Septembre – Dax – 17h30 : Mano a Mano Enrique Ponce – El Juli, devant des Torrealta.