Reseña du lundi 13 août 2001

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DAX :  « COQUIN DE SORT ! »

     14 Août : On n’est pas à Marseille, mais, quand on est « du côté de Nîmes », l’accent  a quand même  quelques airs de Vieux Port, chantant  le soleil et la mer bleue...
     Quelques protestations ont accompagné la sortie a hombros de Stéphane Fernandez Meca, hier, à la fin de cette troisième corrida de la Feria de Dax. « Coquiinnn de sort, ! » a dû se dire le torero. Et nous aussi ! Que ce serait il passé si, après le sorteo, on avait choisi de faire sortir le premier ...en second ? (c’est à dire, en quatrième... vous me suivez ?)
     On aurait, peut-être, eu un de ces moments formidables, comme Dax sait si bien les vivre...
     « Un señor toro », que ce « Yegüiso », sorti premier. Magnifique de présentation, formidablement encasté, bravucon et puissant, violent. Un vrai toro de combat, valorisant chaque action des toreros. Trois gosses piques, avec deux batacazos, percutant mais sortant un peu seul, c’est vrai. Puis, une charge rebrincada, très bronca, mais claire, quand le torero l’enganchait bien, ce que Meca fit, à merveille, parfois. Emotion d’un vrai combat , où chaque moment traduit le danger, et l’honneur de porter le costume de lumières... et même de monosabio (Que suerte ! Quelle chance a eu le monosabio, resté « aux planches », quand le toro sortit en terrible arreon après le premier batacazo... Plus la peine de jouer au loto... Il a eu  « la chance de sa vie » ! Enhorabuena !
     Si ce toro sort en quatrième, quand la corrida est bien lancée, quand le public « est chaud », on aurait pu avoir une vuelta al ruedo pour le toro, et un triomphe indiscutable du torero français. Coquin de sorteo ! Au lieu de cela, certains auront trouvé le triomphe un peu court, pour une salida a hombros. Certes, la deuxième faena est allée « a menos »... Certes, Meca a pinché ses recibir... certes, certes ! Mais, tant au plan technique que courage, on peut tirer son chapeau, son beret, et même son canotier... Coquin de sort !  Le torero a été à la hauteur d’un grand toro, même si ce dernier avait bien des travers, même si le torero n’aura jamais la grâce d’un « bailarin andaluz »... Meca, sur l’ensemble de sa prestation, hier, mérite amplement ses deux oreilles, et donc, sa sortie a hombros! 
     Ferrera avait il donc un train a prendre ? Il toréa « à cent à l’heure » le très noble deuxième, (beaucoup plus réduit, mais qui se cachait derrière ses pitones), enclenchant des grappes de passes à vertigineuse vitesse, pour, tout à coup, sculpter un muletazo au « super ralenti », prouvant ainsi, que le toro avait « une autre faena ». Pris d’un malaise, fleurant les prémices d’une appendicite, Ferrera partit vers l’infirmerie, dont il sortit, dans un état second (et même « troisième » !) pour lidier le dernier toro. On peut rester perplexe ! Fallait il qu’il sorte ? Nous a t’il donc fait « un gros coup d’intox ? « Coquin de sort ! » Les examens médicaux  nous diront le reste... Toujours est il que le garçon se dépensa sans compter, avec force gesticulations et éclats de voix (« à vous faire péter la sous ventrière ! et... si  l’on parle d’appendicite... ») plaqua quelques bons muletazos sur le retour à querencia du toro, mais fracassa avec l’estoc, terminant « pathétique » !
     « El Cid est grand, très grand. Est un peu fade, aussi. Dommage, car il donna de grands muletazos, templés, profonds... Mais... manquait quelque chose, un grain de salero, une poignée de duende, une pincée de folie. On lui doit cependant les vrais grands muletazos de la journée, comme deux monumentaux pechos à son premier... Bonne présentation, quel le public suivit « à demi »...
     En tout cas, la corrida de Doña Dolores Aguirre peut s’inscrire au fronton de la temporada 2001. Salio « importante », même si  « inégale », avec quelques points noirs, côté « certaines pattes », côté certaines « asti » un peu « gordas »... Coquin de sort ! Mais il y eut la présence importante du « señor Toro », et la grande bonne foi de hommes qui l’ont combattu.

     13 Août – Dax – 3ème de Feria -  Casi lleno – Minute de silence, en fin de paseo, à la mémoire d’Antonio Jose Galan : Corrida de Doña Dolores Aguirre, inégalement présentée, allant des magnifiques premier et cinquième, au « petit » deuxième, protesté pour boîterie, qui cachait ses lacunes derrière un abondant frontal, et une grande noblesse. La corrida se laissa généreusement piquer, les deux toros de Meca mettant la grande panique dans le ruedo, partant dans tous les sens, comme mansos encastés, provoquant batacazos et fuites plus ou moins éperdues.. Lidias en voltige, puis, le calme revenu, le toréo « en puissance » du français a fait le reste. Toros nobles, en général, qui permirent aux muleteros de se livrer. Cependant, il y eut un poil se soseria chez les deux du Cid... mais on ne saura jamais si ce défaut venait bien des toros...
     Stéphane Fernandez Meca brinda au ciel, et livra un gros combat au terrible premier, toro très violent qui avait mis la panique dans plusieurs oleadas « de cuidado », au cours du premier tiers. « Ojo al tren ! ». Meca s’imposa en répondant à la violence, par la force, le courage et la technique, imposant deux énormes séries de muletazos, main basse, muleta puesta ; enganchant « devant » la charge du méchant balourd au souffle caverneux. Faena de combat, terminée d’un bon coup d’épée. Oreille « a ley » Le quatrième prit vilainement, mais sans mal,  un péon, avant de livrer bataille à la cavalerie. A son habitude, le Chano s’illustra aux banderilles. Faena  inégale de Meca, due essentiellement aux changements de rythme du toro, tournant à tardo. Il y eut deux énormes séries de derechazos main basse, très « tirés », très puissants. Puis, la faena partit « a menos » et le torero dut mettre le métier pour la remonter un peu. Gros mérite d’un Fernandez Meca, qui  peut, actuellement, avec tous les toros. Il savait le toro « tardo », et savait qu’il « allait prendre »... Cependant, le torero cita au recibir et le toro entra trois fois, en six tentatives, lui donnant deux méchants coups, mais tombant d’une bonne demie. Oreille  que certains protestèrent... C’est leur droit.
     Antonio Ferrera avait, le proche avenir nous le dira, des excuses au plan médical. Ses efforts au deuxième ne furent que moyennement récompensés, le public applaudissant mollement après une faena « trés...pidente », parsemée de muletazos soudain ralentis,(ce qui prouve que l’on pouvait prendre ce toro, très noble, d’une autre façon). Est ce pour cette raison que le public ne marcha pas ? Ou est à cause de la précipitation à l’épée ? Toujours est il que... Il revint de l’infirmerie pour prendre le sixième, un toraco qui mit le picador en charpie, le menaçant vilainement.  Deux grosse piques, et le toro « como si nada ! ». Ferrera « tomba la chaquetilla » et partit pour trois paires de banderilles rapides (il ne fut pas, aujourd’hui, « géant », avec les palos – Il est vrai que « si le diagnostic se confirme », on a du mal à comprendre comment il pouvait supporter de telles chevauchées). Faena en acoups, le torero mettant à profit le retour naturel du bicho vers « en bas », pour lui donner des muletazos au ralenti, étrangement sculptés, d’une surprenante grâce. Hélas, il fallut vite déchanter, la faena tournant court et le torero, épuisé, piquant plusieurs fois, vilainement, avant de descabeller. Ouf !
     Le Cid, pour sa part, eut de magnifiques moments, tant dans sa cape ample, templée, que dans sa muleta, classique, parfois moelleuse, en particulier dans les pechos et les adornos. Cependant, il manque de génie, dans le toreo fondamental, et les passes se succèdent, très propres, mais sans provoquer l’émotion. Face à deux toros nobles, le Cid fut irréprochable, mais ne put soulever aucun enthousiasme. Cependant, on pourra dire que si une « figura », avait donné les deux faenas dessinées hier par le Sévillan, trop peu connu ici, il y avait « oreille chaque fois ». Hélas, le Cid est à la fois « trop grand » et ... « trop petit » ! Bonne estocade, un poil de côté, au troisième, donnant vuelta al ruedo. Cela se passa moins bien au cinquième. Silence. Cependant, on applaudit chaleureusement , à la sortie, tandis que l’orage pointait, et que Fernadez Meca était hissé a hombros.