Reseña du dimanche 5 août 2001

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BAYONNE : CE NE FUT PAS DES « CEBADA CADEAUX »....

     6 Août : Certes, quand on voit « ce que l’on voit », dans la plupart des plazas d’Espagne, hors grandes ferias, on n’a pas le droit de se plaindre : Des toros « fofos » qui sortent parfois comme des « gros casseurs », font trois petits tours, et « ne cassent plus rien » », quand ils ne se répandent pas lamentablement sur le sable, transformant les lidias en séances de premiers soins, et les toreros en infirmiers du Samu.

     Cependant, quand on dit « Cebada », on pense à « toro toro », et quand on entame la fameuse « route du toro », du côté de Medina Sidonia, et qu’on les voit, en contre bas, on se dit que « Eso no son toros, sino carros de combate ! »... des vrais chars d’assaut !
    
Par ailleurs, « Cebada » signifie, âpreté, dureté, force, et genio. Mais quelquefois, sort un de ces toros qui porte « un cortijo sur chaque corne », et permet au torero de se libérer, donnant plus de force, d’impact à sa faena, de relief à son triomphe. Exemple : le Cebada de Rincon, en 93, à Pamplona, un toro « pero que muy serio ! », mais d’une noblesse totale et ravageuse, auquel le colombien monta un faenon. Plagiant Devos, on pourrait dire : « Cebada, c’est ça ! »
    
Hier, à Bayonne, « ce ne fut pas ça... ». Question « plumage », on peut rester dubitatif. On se dit bien qu’avec ce que l’on incurgite pendant les Fêtes, on voit tout « en double », et cela pouvait servir, mais vraiment, trois des Cebada, en sortant, méritaient plus le « diminutif » de « Cebadita », qu’autre chose : toros réduits, sans profondeur, sans largeur, sans hauteur, sans « cuajo », anovillados ! Lot très disparate, que sauva difficilement un quatrième  plus « señor toro », que vint épauler un cinquième balourd, bien vilain, mal foutu, dont les yeux coquins ou « mal intentionnés » auront repéré qu ‘il n’avait « qu’un testicule »...Vaya ! ou plutôt : Ouille ! Pas étonnant qu’il soit de si mauvaise humeur. Pobre !
    
Quant au « ramage », là, ce fut bien la bataille attendue. Ils ne sont pas tombés, c’est déjà quelque chose. Pour le reste, pas de bravoure, beaucoup de genio, de la brutalité, des regards en coin et des tirs « sous la ceinture », des coups francs directs au corps...du sentido chez le cinquième. Il fallait « les avoir, bien accrochées »... les idées, pour rester quieto devant ces pélerins. Zotoluco ne s’engagea qu’à moitié, Ferrera dut renoncer, glanant au passage deux ou trois upercuts bien douloureux. Quant à Marquitos, on le pensait « un peu tendre », et cela se confirma, malgré une agréable faenita au sixième, le seul potable de la tarde festive.
    
Décidément, les Cebada Gago ne furent pas « des cadeaux », et la Bayonne « blanche et rouge » qui remplissait la plaza sous un ciel « grand bleu » méritait mieux, beaucoup mieux ...
    
Cebada a confirmé sa mauvaise année, et Bayonne a terminé ses fêtes sur un ultime « Ay ay ay aayyyyy ! Canta y no llores ! » repris en choeur  par ses invités mexicains, tandis qu’Antonio Ferrera  s’en allait sous d’autres cieux, en se demandant bien ce qu’il allait faire de la planche de surf que des jeunes eurent la coquine et sympathique idée de lui offrir, pour s’être bien battu contre « les oleadas », les « noires déferlantes » venues de basse Andalousie.

     5 Août  - Bayonne – Corrida des Fêtes – Plaza pratiquement pleine – Lumière magnifique, entre blanc, rouge et ciel bleu – Grande ambiance, malgré quelques interventions dissonnantes... : Décevante corrida de Cebada Gago, d’abord au plan présentation :  lot sans trapio, sans volume, à part le quatrième, toro serio, armé bizco, court de carrosserie, mais guapo. Le public ne s’y trompa guère, qui l’applaudit à la sortie. Le cinquième fut un mastodonte mal foutu. Se sauva le troisième, un castaño bien « enmorillé », qui mit la Navarre en déroute.
    
Au plan « moral », les Cebadas se sont défendus, plus qu’ils n’ont attaqué, chargeant fort avec quelque regard sournois, dans les capes, prenant des piques avec violence et bien désordonnées, sans réelle bravoure, « remontant » dans les muletas, pour peu que celles ci soient un peu hésitantes. Un toro impossible, partant directement « al bulto », le cinquième « unicouillu », feisimo et de muy mala leche ! Le lot de Zotoluco méritait peut-être mieux. A voir. Marquitos, quant à lui, fut dépassé par le troisième, et  murmura une agréable faena au sixième, le seul potable de la tarde. Cependant, l’impression de fragilité se confirma, épée en main !
    
Zotoluco remplaçait Padilla. Le mexicain donna une perpétuelle impression de « je veux, puis je laisse tomber... mais, voyez, je pourrais.... ! », ce qui indisposa les gradins. Inexistant au capote, à part une jolie demi véronique, le triomphateur de Pamplona ne trouva pas la solution, ou ne s’y engagea pas totalement. Trois naturelles ne sauvèrent pas son premier trasteo, le toro terminant « très court ». Pinchazo « recibiendo », (tiens!), un autre bien vilain et une entière bien desprendida, perdant la muleta, sortant par devant. Nada.. Silence dans les rangs.  Le quatrième, toro sérieux portait le nom de « Golfillo »... Malin et vrai toro de combat, il fut piqué par Efren Acosta qui ne s’y cassa pas les dents, mais  par contre, y brisa une de ses piques personnelles, sortant ovationné, après trois rencontres bien dosées, mais peut être insuffisantes, le toro remontant fort, dès les banderilles. Zotoluco débuta sans montrer d’entrée « qui était le patron », insistant peu sur les doblones, terminant par le haut ses premières séries. Pas fou, le toro commença à regarder lourdement, à peser sur le corps et le moral du torero. Celui ci fit quelqu’effort, plusieurs fois dans la faena, alternant les moments de volonté, puis d’abandon. Deux vilains pinchazos à toro parado et un bajonazo prévisible firent sonner « pitos y flautas, c’est à dire une courte bronca accompagnée d’un avis.
    
Antonio Ferrera venait pour triompher, c’est clair. Joli quite, bien envolé, au premier de la tarde. Son premier « moustique » ou « loustic » fut accueilli magnifique au capote, par delantales et un triple remate où le toro déclara déjà que « petit mais musclé ! ». Ferrera s’en rendra compte immédiatement, se faisant vilainement prendre en mettant l’animal en suerte. Gardant le toro « cru », le diestro partit aux banderilles en grimaçant : Trois paires « a mas », spectaculaires, sortant du dernier quiebrto par un jugueteo très spectaculaire qui ferait rougir d’envie Hermoso de Mendoza  lui même. Enorme ovation. Faena, débutant fort, avec un toro qui derrote sec. Un peu de brouillon, mais engagement et vibrato, le torero se plantant soudain pour trois derechazos reposés, templados, hélas terminés en méchante poursuite, du style « tu n’es pas là pour faire le beau ». Sur un ultime et dangereux derrote, Ferrera doit couper le faena, mais se lance pour une grosse estocade « avec le coeur » qui roule le bicho. Une grosse oreille et vuelta joyeuse, malgré une cuisse douloureuse. Le cinquième sera un autre client qui tournera vite « à l’impossible », s’arrêtant vilainement dans le muletazo, regardant lourdement les dorures, virant sec des deux côtés. Qu’on vienne de Finlande ou du Japon... que l’on soit parvenu à se hisser difficilement du fond du petit Bayonne, telle une outre pleine de bière, on ne put que percevoir le réel danger. « Imposible, el toro ! ». Malgré sa volonté de triomphe, Ferrera ne put que se résoudre à en terminer, en trois temps, avec ce spadassin qu’il avait gentiment brindé à Loulou Lamarque, figure locale, aficionado practico, qui sait ce qu’est lidier et prendre des coups. Antonio avait banderillé avec brillo, sur un cuarteo, un poder a poder en faisant « la moto » et une troisième paire « por dentro », très intelligente et pleine de bravoure. Bonne sortie du jeune torero qui ne triomphe pas, mais n’a rien à se reprocher.
    
Francisco Marco baffouilla quelques capotazos devant le troisième, « Capuchino »... Le toro prit trois grosses rations de fer, qui le saignèrent littéralement. Court et violent, il mit en déroute le fragile torero qui ne sut par quel bout le prendre. Cela se termina mal avec l’épée, et la bronca fut courte, mais sévère. Le Navarrais, par contre, eut de jolis gestes face au dernier de la corrida, le seul qui permettait de se libérer vraiment. Dans le callejon , les copains devaient rager. Faena enlevée, séries principalement droitières, plusieurs muletazos accompagnés « avec le corps », d’une réelle qualité esthétique, en série terminées par de bons pechos. L’oreille pointait pour « la Navarre », mais hélas, l’épée piqua trois fois, et la Navarre murmura son second « Pobre de mi », en l’espace de vingt jours. Dommage !