Reseña du samedi 12 août

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L’OUVERTURE, A DAX : LES BOULES ! ! !

   12 août – Dax : Vraiment , on ne songeait pas, il y a deux jours, en présentant la feria, avoir à faire référence si tôt aux boulistes du Parc Théodore Denis (Voir éditorial – 10 Août).  Ils furent discrets en ce jour d’ouverture, car le parc était envahi d’attractions et de points de vente des plus sympathiques. Cependant, on ne peut s’empêcher de penser à eux, tant à la sortie, grande partie des protagonistes ne pouvait s’empêcher … d’avoir « les boules ! » Tant les Aficionados que les organisateurs, sans parler des toreros, en particulier le Juli, qui, pardonnez cette expression triviale, faillit bien… perdre les siennes .

    Corrida triste, sous un ciel menaçant percé de quelques rayons - Plaza pleine. Lot très discutable d’Alvaro Domecq, ganadero présent dans la plaza, mais qui a perdu, ce jour, le « Don ». Présentation « en échelle », allant du petit , bien fait, au gros lourdaud, vilain. Les armures de plusieurs toros ont été fortement protestées. Certaines de ces manifestations semblaient spontanées et justifiées, d’autres, beaucoup plus élaborées, sentaient « la cabale » ! Certes, plusieurs toros derrotèrent avec vacarme dans les chiqueros, avant de sortir, mais…ceci n’explique pas cela. Les toros sortirent fort, avant de manifester bravoure au cheval, hélas rapidement muselée par des forces limitées. Invalide le premier, accidenté le quatrième qui se démit « le poignet droit » au sortir d’un capotazo, et fut rentré. A la muleta, une noblesse décastée, emprunte de soseria, qui plongea la tarde dans un relatif ennui, heureusement de courte durée.  Un seul toro sortit fort et voulu se battre, le quatrième bis. Hélas, son matador  n’eut pas les mêmes velléités. Les boules…
    Manolo Caballero, aujourd’hui, n’essaya même pas de vendre sa marchandise. Des excuses devant le premier, le torero ne pouvant que constater la lamentable faiblesse du cornu. Aucun pardon devant le quatrième bis, sorti fort, au point de mettre l’albaceteno en échec, cape en main. Ce que voyant, Caballero autorisa une pique « très très lourde » de Martin del Olmo, que le toro prit bravement. A la muleta, le Domecq se montra vindicatif, et Emmanuel Chevalier ne voulut pas, ou ne put pas, le réduire, se laissant même aller à un mouvement d’humeur répréhensible, qui, en tennis, lui aurait valu une amende. L’épée étant souvent le reflet de la faena, Caballero picota, à la dégoûtée, plusieurs descabellos, sous une petite bordée de sifflets d’un public vraiment très gentil. Les boules ! Le meilleur de Caballero, ce jour : deux paires de banderilles de son troisième, Alcantud.
   Morante de la Puebla est en train « de revenir ». Il se sent torero, et le public réagit favorablement aux suertes dessinées par le sévillan, tant à la cape qu’à la muleta. Dessinées, pas encore sculptées ! Il n’aura pu s’exprimer que partiellement, ce jour, ces deux toros commençant allègres et tournant rapidement au mièvre. Restent dans la rétine plusieurs véroniques, un quite par chicuelinas, plusieurs droitières isolées, et, surtout un grosse estocade au cinquième qui, sans la mort lente du bicho, lui aurait peut-être valu de couper la première oreille de la féria. Grosse ovation, avec salut, à son premier. Le public lui offrit la vuelta, à la mort du cinquième, ce qu’il refusa poliment, parce que…les boules !

    « El Juli » a un début de mois d’août phénoménal, et quand les toros n’embistent pas, c’est lui qui fonce. Ce jour, cependant, cela n’a pas marché aussi bien, en particulier à la muleta. Mais, force est de reconnaître l’entrain, la vista, le courage et l’aficion de ce garçon qui, où qu’il se produise, veut « manger du toro ». A la veille de son « unico espada » à Marbella, il aurait pu « cumplir » et contourner joliment les obstacles d’une tarde qui coulait. Au contraire, il poussa les feux et faillit bien renverser la situation en sa faveur. 

   Son premier fut très protesté pour  « astigordo ! ! » et le torero fit tout pour remonter la pente : Quite aérien dont la première passe vit la corne lui frôler la tête. Banderilles musclées et faena de muleta, parfois trop serrée, les séries se succédant, un peu embrouillées, mais vaillantes. Espadazo, après pinchazo, Ovation. Il reçut le fin et pointu sixième sans trop se méfier et, au troisième capotazo, la corne gauche le percuta, hachant, à travers le capote, la braguette du traje lilas et or. En parlant de boules…Ce fut juste ! Sans se regarder, le Juli attaqua au quite, aux banderilles, à la muleta, jusqu’à ce que le bicho se couche vilainement. Efforts vains, estocade et ovation de sortie.
     A la fin de la corrida, parmi les visages las des aficionados, celui d’un anglais, la moustache en bataille. Son impression ? … « The balls ! ! ! »…