L'ACTUALITÉ TAURINE
(Septembre 2002)

BAYONNE : LES GRANDS « QUITES » DU JULI !
Gros fracaso de Jose Tomas and co...

    1er Septembre : Hier, Julian Lopez, « El Juli » a coupé trois oreilles en plaza de Bayonne. Mais, ce qu’il a fait de mieux : Quatre grands quites :
     Un, à l’Aficion Bayonnaise ; Deux : au ganadero. Trois : à l’Empresa . Quatre : à Jose Tomas, son ex « concurrent N°1 »…

   Il y a des après-midis comme cela ! On s’en va, confiants, à la plaza, en repensant à la phrase de Jean Cau : « Etre aficionado, c’est croire au Père Noël, tous les jours, sur les coups de cinq heures du soir »

      Ce qu’il avait oublié, le bon Jean, c’est que parfois « Le Père Noël est une ordure ! », et la fois suivante, il nous transforme tous en petits enfants, éblouis aux mille feux de son sapin…
     Tout ça pour dire que des milliers de spectateurs sont sortis, hier, en jurant qu’ils ne voulaient plus voir Jose Tomas à Bayonne… Hombre ! On a dit cela d’Ordoñez, de Camino, de combien d’autres… Il a suffi ensuite que le dit condamné fasse un tabac dans « une feria qui compte », et…

     Hier, la corrida est sortie « chunga », de bout en bout, parce qu’aux ordres d’un torero, un ganadero « a collé » à Bayonne, une corrida imprésentable, qui l’a ramenée « vingt ans en arrière ».
     Chunga ! Mal partie ! Mal foutue ! La corrida débuta par « un hommage à Claude Pelletier ». Hombre ! Vaya homenaje ! On a du mal à comprendre qu’à cinq minutes du paseo, alors que des hommes sont à côté, et vont se jouer la peau (quel que soit le trapio des toros), on puisse installer un piano à queue au milieu du ruedo, et entendre deux probables virtuoses du bel canto « exécuter » de probables grands morceaux, qui avaient leur place à l’Opéra, ou au Châtelet, mais probablement pas dans une arène, en jour de corrida.
     « Aqui, se muere de verdad ! », et l’on respecte cela.
     S’il y avait hommage à monter, il était simple. Claude Pelletier, grand critique taurin et « grand Bayonnais », trop tôt disparu, un matin de 1993, avait un ami, parmi tant d’autres. Celui-ci était son dentiste. Il est aussi musicien reconnu. Il s’appelle Jean-Joseph Vignes.
     En son honneur et souvenir, l’ami Jean-Jo  a composé, avec ferveur, un pasodoble taurino qu’il baptisa « El Alto », du surnom donné à Claude, et dont ils signait ses reseñas.
     Mais, Bon Dieu ! n’y avait il pas moyen, « avant le paseo », de faire l’annonce qui fut faite, et faire jouer ce pasodoble « en l’honneur du grand », par l’Harmonie Bayonnaise ? Non ?
     A n’en pas douter, la ferveur en eût été toute autre, l’émotion de ses amis « et cordiaux ennemis », à son zénith. Même Jose Tomas, peut-être, aurait levé un noir sourcil…
     A n’en pas douter, l’ovation aurait secoué l’arène, au salut, en piste du compositeur. Là, on restait « taurins » !  Et à n’en pas douter, « le grand », là-haut, nous aurait murmuré quelques mots… Au lieu de cela… Bref !
     Oh, bien sûr, on joua le pasodoble, plus tard, presque en catimini, au moment où le ciel se faisait noir, et que la mauvaise humeur s’installait…à tous les étages.

     Qu’aurait il dit, « le Grand » ? Il se serait gratté la gorge, et serait parti d’une de ses chevauchées oratoires qui ont fait trembler plus d’un Temple….
     Qu’aurait il dit, « le Grand » ? Il aurait dit que monsieur Juan Pedro Domecq à envoyé à Bayonne « une sardinade du Portugal »… et que Bayonne l’a acceptée.
     Il aurait dit qu’à tout prendre, il avait préféré la finale des non piquées, le matin, parce que les Santafé Marton ont un moteur qui nous éviterait le ridicule en Formule Un, et que le petit Alberto Aguilar, élève de l’Ecole de Madrid, mérite cent fois sa victoire…
     Il aurait dit, que Monsieur Jose Tomas est un « sinverguenza de première », mais qu’il irait quand même le voir, la prochaine fois… parce que nous sommes tous trop masos, trop bons, ou trop…
     Il aurait dit que Finito a joué les incompris, parce que Bayonne n’a pas mordu à ses minauderies… et il aurait dit, également, que le Juli, complice ou pas de cette soudaine décadence, a fait face, et s’est plié en quatre pour sortir le corrida de l’ornière.
     A force de technique, de rage et de talent, le Juli a fait « un énorme quite » à Bayonne, au ganadero… et à Jose Tomas ! En effet, si elle n’avait pas attendu avec sympathie, la sortie « a hombros » du Juli, la plaza Bayonnaise aurait probablement fait « une autre sortie » à Jose Tomas.
     Asi que… « Viva El Juli ! mais, n’empêche que… » 

     N’empêche que nous nous sommes "tous" faits rouler… Mais par qui ? A vous de voir ! A vous de dire ! Mais je sais, moi, ce qu’il aurait dit, « le Grand » !

     31 Août – BAYONNE – Plein total – Ciel chargé de noires menaces : Six « toros » de Parladé, pur Juan Pedro Domecq, élevés au Portugal.
     Présentation pour le moins décevante, dans une arène qui se dit « toriste » : Les trois premiers furent indignes, et deux autres à peine « tolérables ». Au milieu de cet « envoi », un cinquième toro, grand, haut, lourd, correctement armé… qui paraissait « le père » des autres. Bien sûr, « il dénotait »… Bien sûr, il fit du bruit, le matin au sorteo ! Bien sûr, il tomba sur Jose Tomas… On devine la suite. Pour ce qui est du comportement, corrida faible et noblona, à part le cinquième qui vira au « court méchant ». Finito de Cordoba toucha les bons. Juli fit des merveilles avec deux tristes. Quant à Jose Tomas.
     Finito de Cordoba ( Avis et salut, refusé par le public – Oreille protestée, refusant de donner vuelta) a très longuement « fait passer » le premier « chiquitin » (460 kgs) qui se cachait derrière deux cornes respectables. Des passes et ses passes, sans se croiser, sans se sentir. Du tendido tombe un « Que emocion ! » qui résume tout.
     Le Finito reçut agréablement le bon quatrième (487 kgs), le fit peu piquer, et débuta très bien la faena, par doblones et un superbe remate. Entre ces moments fugitifs, très toreros, et l’estocade tombée, aux effets immédiats, le « Fino » de Cordoue distribua, à cent à l’heure, un monton de passes, dont l’ensemble doit s’appeler: Faena. Forçant l’attitude, oubliant toute quiétude,  toute profondeur, le Finito ne donna que pâle image du torero qu’il peut être… Une partie du public demanda l’oreille que l’autre repoussa, furieusement. Pas facile d’être président !
     Jose Tomas (Silence – Grosse bronca) arrivait d’Almeria, couvert de gloire, et passablement moulu (voir Almeria – 30 août). Cela n’excuse en rien une attitude totalement déplorable, méprisant le public, le toro, le costume qu’il porte. Une demie véronique, à son premier, un animal de 485 kilos, pas très grand, pas très haut, pas très armé, et faible ! Une faena de dizaines de passes « en silence », la muleta accrochée, la moue dégoûtée, les sourcils en accent circonflexe. Final en une vilaine demie, horizontale, un pinchazo, encore plus vilain, et une quasi entière, desprendida.
     Quand sortit le cinquième, un colorado de 548 kgs, on se dit « Tiens ! que fait il là, celui-là ? » Jose Tomas le savait, et indiqua rapidement ses intentions. Dansant au capote devant les charges courtes et rebrincadas du cornu, Tomas lui fit mettre une méchante rouste en trois puyazos rechargés. La suite : vingt trapazos de défense, bien décidé à en finir au plus vite. Cela tarda un peu, et Jose Tomas, logiquement, en entendit de belles !
     Julian Lopez « El Juli » (Oreille – Deux oreilles) terminait hier un mois d’août, où il n’eut « qu’un jour de RTT », juste avant Bilbao. Le Juli s’est comporté en figura responsable, essayant de donner au public toute raison d’applaudir, sinon d’admirer.
     Il mit, face au coloradito troisième (480 kgs) le volume et le relief que le toro n’avait pas : Delantales au capote, bon quite par chicuelinas, tiers de banderilles « enlevé », quoique sans grands sommets. La faena commença en douceur, prit de l’ampleur dans le toreo fondamental, en prenant garde à ne pas trop baisser la main, se terminant par une séance de plusieurs enchaînements « à bout portant », à l’endroit et à l’envers, qui firent dresser le tendido. Vaya tio ! A l’épée, on s’en doute, il « fondit » sur le toro, et l’oreille fut des plus méritées.
     Après la débâcle Tomasista, Julian Lopez  ne laissa pas passer l’occasion « d’en remettre une couche », face au sixième (481 kgs). Le toro sortit broncote, le désarmant deux fois au capote.  La faena commença un peu heurtée, essayant de bousculer la soseria du bicho. Mais les deux dernières minutes valurent le déplacement et la patience : « rentrant » littéralement, dans le toro, le Juli enchaîna d’incroyables muletazos, cités à bout portant, frappant la corne de sa cuisse. Deux minutes de « furie torera », de caste pure. Grosse entrée a matar, pour une entière, suivie d’un descabello rageur, juste sous les yeux de Jose Tomas. Deux oreilles pour l’un ; bronca pour l’autre…

     Corrida décevante ! Cela peut arriver, mais Bayonne devra tirer les enseignements de cette triste journée, qui entame partie d’un crédit si durement acquis et mérité.

     Une chance de desquite : La double journée de ce 1er Septembre:
          Les San Martin, ce matin, avec Bautista, Valverde et Lescarret.
          Les Victorino Martin, ce soir, lidiés par Meca, Le Cid et Robleño.

 

DANS LES AUTRES RUEDOS… FLASH

     1er Septembre : La feria d’Almeria s’est terminée sur une grosse corrida du Marquis de Domecq, tandis que Palencia débutait avec une petite déception, signée Adolfo Martin.
     Chez les coletudos, on notera le bon succès de Cesar Rincon, au festival de Benasal, patrie de Manolo Moles.
     On notera également la grave blessure du banderillero Joao Santos, en plaza de Pedrajas de San Esteban. Cornada dans le rectum, pour subalterne de la cuadrilla de Nuno Velasques.

     En Almeria, face à une corrida bien présentée de la ganaderia «Marques de Domecq » Antonio Ferrera àa très bien toréé le deuxième, et formidablement banderillé le cinquième, se faisant durement accrocher au deuxième envoi : Lésion au pied gauche, en attente d’examen radio. Il tua mal et perdit deux oreilles – Javier Castaño s’accrocha « limpiamente », comme la veille, et coup l’oreille du jour à un sobrero remplaçant le sixième, alors que personne ne l’avait protesté. Erreur de la présidence. Pepin Liria toucha le mauvais loto.

    A Palencia, la première de Feria vit le torero local El Millonario couper une oreille pour une grande estocade au premier. De son côté, Fernando Robleño se montra brillant et valeureux, devant le troisième, coupant également un trophée. Encabo donna vuelta au cinquième. La corrida d’Adolfo Martin sortit, correctement présentée, mais un peu faible et sosa.

     A Calahorra, Enrique Ponce coupe la seule oreille de la journée, devant une corrida d’Atanasio qui est sortie « inégale en tout ». Rivera Ordoñez et Morante, dans des registres différents, ont été applaudis.

     En plaza d’Almazan, près de Soria, les toros de Justo Nieto ont vu Miguel Abellan reprendre l’épée, après sa blessure de Bilbao. Corrida correctement présentée, mais un peu faible.
     Cordobes et Abellan coupent deux oreilles à un toro, et Jose Ignacio Ramos obtient un trophée, chaque fois…

 

L’EPEE DU CID SAUVE BAYONNE
Deux oreilles et la queue d’un Victorino, pour le diestro de Salteras.

     2 Septembre : A 19 heures, ce premier dimanche de septembre, tout était normal : Meca avait beaucoup trépigné, devant un  Victorino « modèle 2002 ». Le Cid avait montré que l’on pouvait toréer un Victorino, « sans trépigner », mais, comme tant de fois, avait tout perdu avec l’épée… Deux oreilles perdues, comme tant de fois… Donc, tout était normal !
    Une heure après, l’extraordinaire, le fameux, l’inoubliable secouaient la plaza de Bayonne : Manuel Jesus « El Cid » montait un faenon à un cinquième toro, manso au cheval, mais très mobile, très pronto et noble à la muleta. 
     Faena qui amena le public au plus haut degré de l’enthousiasme, devant « une œuvre d’art, face à un Victorino ». 

     Faena conclue d’un énorme volapié qui tomba le noble animal. Apothéose qui met la chair de poule : Deux oreilles et la queue, que certains protestèrent, et vuelta au toro, superfétatoire, comme le fut la vuelta du mayoral, invité par un matador submergé de joie et d’émotion.

     Pourquoi donc la protester, cette récompense suprême ? « El Cid », sévillan de Salteras, venait de conjuguer "le plus que parfait", tant à la cape qu’à la muleta. Et, alors que l’on craignait un énième désastre à l’épée, alors que l’on se préparait à compter tristement les pinchazos, le Cid plongea une énorme coup d’épée, dont le toro sortit moribond. Pourquoi donc refuser son plaisir, et protester un « super trophée » que le sévillan aurait coupé dans n’importe quelle plaza d’Espagne, Madrid et Séville exceptées ? 
     Hier, Bayonne a été témoin d’un des très grands moments qui feront l’Histoire de la temporada 2002. Un moment qui, d’un coup, efface les turpitudes de la veille. Un moment qui, d’un coup, rend à la plaza son rang et sa grandeur.
     « Un moment » qui fait de Victorino Martin, encore une fois, le protagoniste de la Fiesta. Ses toros, le premier excepté, eurent grande présence, et cette fois, ce fut une grande Victorinada, avec toute la puissance, la pression, le danger qu’elle suscite.

     Le matin, le public avait beaucoup renâclé sur les cornes des San Martin. On sait que les toros de Chafick sont du pur Santa Coloma, donc, astigordos y cornicortos, souvent brochos et engatillados. Mais là, effectivement, on peut avoir des doutes, même s’il fut démontré que les toros ont violemment "tapé". Le quatrième en particulier, dont le piton droit  se démolit complètement, au point d’en saigner. 
     Afeitado ? « Arregaldo », avant ? Allez donc savoir… 
     Corrida mal ou peu armée, mais corrida sérieuse, encastée, dont les trois toreros furent les protagonistes, « à divers degrés » :
     Très torero et très bien Javier Valverde, à ses deux toros. Sans un bajonazo au deuxième, il sortait a hombros. Toreo sobre, sérieux, très « du fond de Salamanca ».
     Très bien Juan Bautista Jalabert, qui toréa superbement le bon premier, et se laissa aller à quelque inutile provocation, face au quatrième, en réponse à de méchants quolibets, isolés, tombés du tendido. Jean Baptiste a fait le toreo « de classe »… point donc n'était besoin de  verser dans un rôle qui ne lui va pas. La deuxième vuelta au quatrième, fut « de pure provoc», tout comme la façon, très insistante, de regarder la palco « dans les yeux », pour voir s’il accordait l’oreille ou non. Hombre, le torero avait besoin d’un gros succès et d’une sortie « a hombros ». Certes ! Mais il savait, mieux que personne que son estocade al recibir, bien portée, « sortait » sur le côté, et que le président ne pouvait décemment pas lui accorder une oreille, alors qu’il l’avait refusée à Valverde, pour un précédent bajonazo…
     Quant à Julien Lescarret, il tomba sur le mauvais lot, et le troisième lui mit une terrible voltereta, triplée, quadruplée, le garçon volant longuement sur les cornes, comme fétu de paille. Se relevant, sans mal apparent, Julien s’épuisa vite et perdit tout influx, se révélant totalement impuissant à l’heure du descabello. Les avis tombèrent, un à un, et le torero, qui n’en n’avait compté que deux, jeta un regard perdu à ses espoirs fracassés. « C’est le métier qui rentre, Julien ! » sembla lui dire le tendido. Triste, bien sûr, mais…palante !

     Grande journée de toros, hier, à Bayonne ! De ces journées qui marquent la mémoire et confortent l’Aficion. « Croire au Père Noël », écrivait Jean Cau… Il avait raison et, hier soir, repartis pour deux ou trois ans d’Aficion, je suis sûr que beaucoup ont rêvé de futures apothéoses… Tiens ! Je suis même sûr que certains ont « vu » Jose Tomas couper deux rabos, à une corrida « cinqueña », et « armée comme ça ! »… a que si ?

     1er Septembre – Matin – BAYONNE – une grosse ½ plaza - Matinée agréable:
     Toros de San Martin (Pepe Chafick), très inégaux de trapio, et mal armés, pour la plupart. Toros qui sortirent au galop, rematant fort aux burladeros. Le troisième sortit « comme une torpille », à cent à l’heure. Corrida encastée, mobile, un poil faible. Les Santa Coloma allèrent deux fois au cheval, fort correctement, permettant aux toreros « de se piquer » aux quites. A la muleta, Juan Bautista toucha le bon lot, et Lescarret fut le plus mal servi.
     Juan Bautista (Une oreille – Pétition et deux vueltas) toréa magnifiquement le premier. Toro de trapio réduit, qui prit deux piques en venant de loin. Jalabert l’avait bien reçu de cape, par véroniques, chicuelinas et demie à genoux. Grand chic ! Faena très calme, très limpia, à un toro un peu faible, que le torero sut maintenir, avant d’aller « a mas », terminant par de bons muletazos de face et une bonne entière, contraire.
     Le quatrième fut protesté pour une corne droite très abîmée. Bautista le toréa « a placer », malgré les protestations d’un petit secteur de la plaza. Longue faena, au cours de laquelle Bautista répliqua du regard et de la parole, aux contestataires. Bonne faena, terminée par un recibir, bien porté, mais hélas « atravesado » et ressortant sur le côté. L’oreille fut justement refusée, par le palco, et Juan Bautista donna une grande vuelta qu’il jugea bon de doubler, sous des opinions qui se divisèrent.
     Javier Valverde (Vuelta – Oreille) s’est montré torero responsable, fort, serein, tout au long de la matinée. Deux faenas solides, s’adaptant aux conditions de ses adversaires, corrigeant les défauts, toréant magnifiquement sur main gauche, et ne faisant concession aux galeries que de trois redondos inversés, très bien tirés et quelques manoletinas, au cordeau. Actuacion très sérieuse, d’un torero qui va monter, et faire parler de lui, probablement « très vite » (Sa Feria de Salamanca est là, tout près !) Une épée « très caida » lui fit perdre l’oreille de son premier. Par contre, il porta une demie, très puissante, au cinquième, dont il coupa un juste trophée.
     Julien Lescarret (Trois avis et applaudissements – Un avis et applaudissements) a connu la noire malchance d’un mauvais sorteo, et, surtout la terrible déconvenue de prendre trois avis à un toro. 
     Le troisième le prit très vilainement, et très longuement, le jeune torero en sortant « sonné », mais reprenant le combat, comme si de rien n’était. A l’heure de l’épée, les forces l’abandonnèrent et le descabello fut un désastre.
     Pareille mésaventure faillit bien lui arriver face au costaud sixième, qu’il reçut par un farol à genoux. Toro parado, soufflant comme une forge, court dans ses demi charges, auquel Julien Lescarret mit une une épée atravesada, après deux entrées, qui ne fit  aucun effet. Le cauchemar recommença, au descabello. Suerte negra et plus de forces… Il va falloir « muscler tout cela, cet hiver ! »

     1er Septembre – Soir – BAYONNE – Lleno de No hay billetes - Grand beau temps, enfin, mais un peu de vent.
     Corrida de Victorino Martin, sérieuse mais de présence très inégale. Premier et troisième sortirent petits, mais « se tapant » avec les cornes. Deux et six, noirs, minces de culata, mais hauts et armés veletos. Le quatrième était « un tio », de respect. Le cinquième, le seul vrai cardeno, sortit « en Victorino ». 
     Corrida sérieuse, dure, mais exploitable : Meca toucha le mauvais lot, et ne put l'améliorer.  Robleño finit par comprendre les siens, après avoir longtemps piétiné. Très décidé, Le Cid démontra que l’on peut toréer des Victorino, « très redressé » et « con gusto ». Au vu du triomphe torero, face au cinquième, le public demanda la vuelta de « Gamberro », en ayant oublié qu’il avait été manso au cheval. Pero bueno !
     Stéphane Fernandez Meca (Vuelta, après pétition minoritaire – Ovation) voulut faire mentir le premier, le mettant de loin au cheval, et le toréant vibrant mais nerveux et très « courbé » au capote. Faena brindée à Charles Forgues, pour « les grandes choses, faites dans cette plaza, sous son impulsion ». (Exact!) Faena qui tourna court, le diestro se montrant bullidor, rageur, amoncelant les suertes à un toro qui ne prenait pas le muletazo en entier. Meca pincha et mit une entière, attendant avec moult gestes et vociférations la chute du bicho. Gagnerait, peut-être, à plus de sobriété.
     Le quatrième était "un tio", très bien présenté, très armé, « y con muy mala leche ». Meca ne put lui donner la larga à genoux, entière, sous peine de se faire emporter. Toro qui fit un peu penser au quatrième de Mont de Marsan, sauf qu’il était deux fois plus grand… Faena de demi passes, à la défensive, à un toro de demi charges, très offensives. Lo mato, y en paz !
     El Cid (Vuelta – Deux oreilles et la queue) a été formidable au capote, toute l’après midi : Grandes véronique, « echando el capote », lançant la cape devant, captant la charge du toro, la tirant à lui, et chargeant la suerte. Demi véroniques et reboleras de grand impact. Chicuelinas au quite, très droites, très « toréées ». Muy bueno. 
     Le Cid eut deux toros distincts : un premier encasté, violent. Un toro qui peut manger le torero « tout cru » si celui ci ne s’impose pas, dès le début. Le Cid l’entreprit avec force, technique et grande décision. Puis, sans se soucier des retours secs et des regards du bicho, par dessus la muleta, le torero enchaîna les séries, finissant par toréer « erguido » et très « limpio ». Faena « a mas », terminée par d’élégants doblones et des desplantes sobres, mais dominateurs. Deux oreilles en vue ! Hélas, trois pinchazos précéderont la lame définitive, et le Cid ne pourra que donner « une grande vuelta ».
     Le cinquième sortit fort, « en Victorino ». Le Cid l’accueillit par de grandes véroniques, prélude à... une symphonie muletera. Le toro est manso déclaré, au cheval, mais se déplace bien au deuxième tiers. Sans douter un instant, Manuel Jesus « El Cid » va brinder au public, et débuter, main droite et plein centre, un « Faenon »... Toreo majuscule, à un toro qui vient avec grande alegria, et qui répète sa charge. Un peu gazapon ou andarin, le « Gamberro » va devenir un grand collaborateur (mais sans innocence) devant le talent euphorique d’un diestro totalement libéré, tirant sur les deux côtés, de longues passes très templées, très profondes, closes d’immenses pases de pecho. Faena qui alla crescendo, dans l’expression artistique, se terminant par de formidables adornos, pures images du toreo sevillano, lorsqu’il est profond. Grande, immense faena de grosse répercussion, forcément, dans tout le monde taurin. 
     A l’heure de l’épée, on craignait… Dans le callejon, totalement transporté, Jose Antonio del Moral murmurait un très affectueux « Si no lo matas, te mato ! ». Et le Cid partit pour le coup d’épée de sa vie, celui qui effaça, d’un coup, tout ceux qui lui ont fait perdre tant de trophées, tant de triomphes. Estocade aux effets immédiats et un séisme dans les gradins: On exige immédiatement les deux oreilles, et l’on bataille pour le rabo. Le troisième mouchoir tombe enfin. Certains protestent (Alla ellos !) 
     Dans l’euphorie, on réclame la vuelta  pour le toro. Tombe le bleu ! Bueno ! Toro important à la muleta, mais… manso au cheval ! Peu importe, le Cid, en pleurs, donne une vuelta de feu, à laquelle il invite le mayoral de Victorino…
     Un coeur généreux, par dessus le marché. Qu’il vive mille ans !
     Fernando Robleño (Avis et ovation aux deux) est un diestro de taille réduite, mais de cœur « gros comme ça ! ». Il toréait sa première Victorinada, et mit du temps à comprendre ses deux adversaires. Voulant prendre de loin, son premier, il fut obligé de réduire les distances, essuyant désarmés et enganchos, avant de trouver le bon rythme. Pinchazo et entière contraire.
     Faena de grand mérite au sixième, qui mesurait ses charges et le toisait, par dessus la muleta. Robleño s’accrocha, le cita longuement avant de "laisser la muleta" en fin de passe, réussissant deux grosses séries, à droite, closes de bons pechos. Il essaya la même stratégie, à gauche, mais le temps s’était enfui, et la patience du public, aussi. Ce fut un peu laborieux, au descabello, mais l’ovation fut sincère, et ce torero sera revu ici, avec plaisir, la saison prochaine.

     Intéressante corrida, qui ne fut "une grande Victorinada" que grâce à un grand torero, par la taille et le talent : Manuel Jesus « El Cid »…

 

LE DIMANCHE, DANS LES AUTRES PLAZAS

     1er Septembre  - MERIDA – 1ère de Feria – Plus de ½ plaza
     Corrida de Jandilla, bien présentée, et de jeu inégal. Les meilleurs furent les 4 et 5ème, ce dernier, du nom de « Vicario », étant honoré de la vuelta al ruedo.
     Juan Mora (Ovation – Une oreille) Remplaçait Paco Ojeda. Très jolie faena au quatrième, qui le prit, heureusement sans mal. Depuis son retour, après la cogida de Jaen, Juan Mora s’est chaque fois fait accrocher, avec  pour conséquence, la cornada de Burgos.
     Finito de Cordoba (ovation  - Deux oreilles) a vite oublié sa prestation bayonnaise. Très aimé, ici, le Finito se sent « a gusto » et ne laissa pas passer l’occasion de monter un faenon à un grand toro. Toreo profond, « gustados ». bonne estocade. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas
     El Juli (Oreille – Ovation) fit l’effort maximum au sixième, mais tua mal. Bien aux banderilles devant son premier, il coupa une oreille facile à un toro qui ne se livra jamais.

     1er Septembre – PALENCIA – 2ème de la Feria de San Antolin – ¾ de plaza : Corrida de Nuñez del Cuvillo, bien présentée, et qui donna du jeu.
     Manolo Caballero (Sifflets  - Silence avec un avis) connut une mauvaise journée. Mécanique, comme absent, il laissa passer un bon toro, et fut un peu chahuté par un public qui attendait « Le » Caballero 2002.
     Jose Tomas (Oreille – Oreille) est très apprécié, ici. Engagé deux fois au cours de cette courte feria, Tomas donna deux longues faenas, pleines de hauts et de bas. Les « hauts » parfaitement sculptés ; les « bas », passablement ennuyeux. Cependant, tuant vite, il profita de la ferveur populaire.
     Miguel Abellan (Oreille – Oreille) se montra vaillant et torero, toute la tarde. De bonnes choses, toréant très reposé, devant son premier. Par contre, il fit monter la pression, recevant le sixième par trois largas à genoux, et se faisant vilainement accrocher, en début de faena.  Très décidé, Abellan revint au combat, et donna de bonnes naturelles, avant de sortir « a hombros » de façon bien méritée.

     1er Septembre – BARCELONA – ¼ de plaza : Corrida de los Guateles, lourde, très âgée, difficile. Le quatrième est un Litri, dangereux.
     Des diestros, on retiendra les estocades de Jose Ignacio Ramos (Ovation aux deux, avec avis au premier) ; la cape de Luis Miguel Encabo (Silence aux deux) et la grande bonne volonté de Serafin Marin, non exempte de qualité torera, qui lui permit de couper au troisième, la seule oreille de la journée. Bien, également au dernier, mais… six descabellos.

     1er Septembre – MEDINA DEL CAMPO – ½ Plaza : Vilaine et mansa, la corrida de Jose Luis Marca.
     Enrique Ponce se fait applaudir – David Luguillano prend deux grosses broncas – Manolito Sanchez s’applique et coupe une oreille de chaque toro.

     1er Septembre – VALDEPEÑAS – Bonne entrée : Cinq toros de Gabriel Rojas, et un sobrero, premier, du Romeral. L’ensemble fut bien faible.
     Javier Conde coupe une oreille du quatrième – Antonio Ferrera fait un tabac : Oreille et deux oreilles et rabo – Cesar Jimenez brille également. Une oreille, par deux fois.

 

LE « GRAND BASQUE » S’EN EST ALLE….
Décès de « Don » Manolo Chopera

     3 Septembre : Il a attendu « cinq heures de l’après midi », heure traditionnellement taurine, avant que l’on invente ces maudits horaires d’Hiver ou d’Eté… Il a attendu « las cinco de la tarde », que d’autres chantèrent en un « llanto », pour faire son dernier paseo vers le ciel...
     Hier, 2 septembre 2002, est décédé à la Clinique Nuestra Señora de Aranzazu de San Sebastian, Manuel Martinez Flamarique, que nous connaissions tous comme « Manolo Chopera ». Il avait 75 ans.
     On l’appelait aussi « Le Grand »…

     En fait, j’ai l’impression de toujours l’avoir connu… Sa haute stature, sa classe naturelle et son apparente placidité ne pouvaient laisser personne indifférent.
     Depuis que nous étions gamins, Manolo Chopera a toujours fait partie de notre Aficion. Sans lui, il est probable que je serais aujourd’hui passionné de foot, de politique, de loto ou de quelque foutu « Loftstory ». Bref, en un mot, « je m’em…nuirais », comme tant d’autres de mon âge !
     D’où que je remonte, dans ma jeunesse taurine, il me semble toujours voir cette espèce de " John Wayne des callejones", géant débonnaire en apparence, redoutable homme d’affaires, mais « recto » dans ses décisions, imaginatif dans ses entreprises, fidèle en amitié, et probablement « fondamentalement bon ».
     Oh, bien sûr, nous avions parfois autant de raisons de le haïr que de l’aimer… quand une corrida sortait « en dessous de tout », ou que des chevaux ne marchaient « pas très droit », eux non plus…
     Mais l’Histoire retiendra qu’il fut un des plus grands, des plus intelligents et courageux empresas taurins, ajoutant à ces qualités fondamentales, l’Aficion a los Toros et « une poignée de main », sur laquelle on ne revient pas.

     De ce monde, il connaissait tout, parce qu’il y était tombé, à la naissance… Son grand père, Severino, avait commencé à monter des spectacles, où il produisait sa cuadra de chevaux. Puis, bien sûr, son père, Don Pablo Martinez Elizondo « Chopera » lui ouvrit une voie royale…
     Cependant, il le connaissait, ce monde taurin, par tous les bouts de la lorgnette, et même par le tout petit… Tout à tour monosabio, chauffeur, novillero, coureur d’encierro, il fit les 400 petits métiers qui peuplent la planète taurine… Puis, empresa, ganadero, apoderado… le zénith.

     Quand on regarde son curriculum, on ne s’étonne pas de la sagesse, de l’intelligence, de la science, avec lesquelles il sut « calibrer », « expérimenter », en un mot "gérer" les plazas qu’il menait, particulièrement en France : Manolo Chopera était titulaire d’une licence de Physique, de l’Université de Zaragoza, et d’un titre d’ingénieur chimiste, de l’Université de Toulouse… Saluez ! Vous avez compris maintenant à quel point il savait « doser » ses entreprises et ses défis…
     Et il en a remporté quelques uns… et des pas faciles !
     Prendre la gestion de « Las Ventas » de Madrid, en 1981, avec 4000 abonnés… et la rendre, en 1989, avec 18000 abonnés ! Pas mal ? Nous, cela nous fait râler, parce que l’on ne trouve plus un billet, pour la San Isidro, mais… pas mal !
     Voir mourir « Le Chofre »; voir s’écrouler ses deux donjons, dynamités un matin de 1973, et se dire… « je reconstruirai une plaza, à San Sebastian ! », fallait le faire, et fallait tenir, dans le contexte que nous savons…
     Il se battit, en compagnie de son ami Gregorio Ordoñez. Et quand ce dernier tomba, en 1995, sous les balles de la ETA, Manolo Chopera continua, seul, avec sa famille et une poignée d’amis qui suivaient « le Grand ». Résultat: le 11 Août 1998, on inaugurait la plaza d’Illumbe. Elle est « sa » plaza, et devra un jour, porter son nom.

     Bien sûr, la France… Bien sûr, de l’ambiance, parfois ! Bayonne, Mont de Marsan, Hagetmau… Quand cela ne marche pas, on sait qui mettre en cause. Mais « quand cela marche »… on boit le champagne et on oublie facilement qui…
     Partout, aujourd’hui, en Espagne, au Venezuela, en Colombie, en France, on se souvient, et on salue, avec respect et probable amitié…

     Dans mes souvenirs de jeune aficionado, les images d’une chambre d’hôtel, où s’habille Paco Camino… Manolo Chopera est là, discutant avec André Poublan « Monosabio » et son fidèle complice, « Don Claro ». Ils m’avaient fait une place dans leur chemin d’Aficion, et me permirent de serrer, pour la première fois, la main d’un grand Monsieur… Un geste qui se répéta, durant des années, tout naturellement… tout fidèlement.
     Puissant, retors mais droit comme une épée, Manolo Chopera laissera un souvenir indélébile dans le monde taurin. L’Aficion, quoiqu’elle en dise parfois, lui doit … beaucoup plus que cela !
     « Era todo un Señor ! » Et c’est vrai !

     A son épouse et à ses enfants, Toros2000 adresse son salut très respectueux.

     Bon sang ne saurait mentir… Aussi, on espère que ses fils reprendront « le bâton de Maréchal »… et deviendront « grands », à leur tour.

 

FERRERA, A MERIDA… VALVERDE, A PALENCIA…

     3 Septembre : Les ferias dites  « mineures », continuent, et font le trait d’union entre la fin Août, et les grosses rencontres de Septembre : Salamanca, Albacete, Logroño…
     Déjà, on apprend que Monsieur Jose Tomas nous refait le coup de « tous les ans » : Il couperait sa temporada, le 17 septembre,  au soir de sa dernière en Albacete. Du coup, il n’irait même pas à Barcelone, le 22… allumant son feu de cheminée pour l’hiver, avec le contrat signé et les illusions en berne de ses fans ! Cela fait « vraiment » un peu beaucoup…
     En attendant, Antonio Ferrera, qui ne fait ni dans la dentelle, ni dans la philosophie orientale, vient de sortir a hombros, au nez de Ponce et Jose Tomas, hier, en plaza de Mérida…
     De son côté, Javier Valverde confirme une véritable progression. Attention à celui-là ! Salamanque allume sa feria, et Valverde pourrait bien y tirer un feu d’artifice.

     2 Septembre – MERIDA (Badajoz) – 3ème de Feria – Presque ¾ de plaza :Corrida de la Famille Pereda : trois de Jose Luis, deux de Maria Jose et un de la Dehesilla. Le sixième « Almacenado »- 495 kgs - fut un toro de grande alegria, qui permit l’apothéose de Ferrera. On lui donna « vuelta d’Honneur ». Pour ce qui est des autres, ce fut très moyen, en présentation et comportement.
     Enrique Ponce (Oreille – Ovation, après un avis) construisit patiemment une charge au premier, un petit grincheux, probon, sans une once de race. Faena « de menos à mas », terminant par enchaîner le fondamental et l’adorno. Face au quatrième, inutile porfia.
    Jose Tomas (Ovation, après un avis – Une oreille) donna de bonnes séries à son premier, qu’il tua mal. Faena « kilométrique » au cinquième, accumulant les passes, dont certaines, isolées, furent majestueuses. Bonne estocade, et oreille généreuse.
    Antonio Ferrera (Ovation après avis – Deux oreilles et la queue) mit le feu à la plaza dès que sortit « Almacenado ». Ferrera sortit tous ce qu’il avait en magasin, tant à la cape qu’aux banderilles : Quatre paires et vuelta en fin de ce deuxième tiers explosif. Faena « en deux facettes » : Le classique et le profond… admirable ! Puis l’électrique, le populaire, le « dans tous les sens ! ». On imagine les têtes de ponce te Tomas, dans le callejon. Deux oreilles et la queue, et un nouveau triomphe de ce Ferrera, qui « se paie » les figures, une à une.

     2 Septembre – PALENCIA – 3ème de la San Antolin – Casi lleno : On a respecté une minute de silence, en hommage à Manolo Chopera, qui fut, durant douze ans, l’empresa de Palencia. Quatre toros de Domingo Hernandez et deux de Garcigande. Présentation des plus moyennes, excepté chez le dernier, très armé. Pas fameux au plan comportement.
     Les trois diestros tuèrent mal leur premier adversaire.
     Finito de Cordoba (Silence – Ovation) essaya d’animer le premier. Faenita qui semble décoller, jusqu’au moment où le Finito trouve qu’il en a assez fait. Le quatrième sera le plus faible du lot. Finito va le soutenir, intercalant des suertes de profondeur et grande plastique. Mais…
    « El Juli » (Silence – Deux oreilles) mit l’énergie, la variété et l’alégria, que ses toros n’avaient pas. Ce fut le cas, en particulier au cinquième, que le Juli reçut par largas à genoux, avant de mettre le feu, avec le quite par lopecinas, et un vibrant tiers de banderilles. Faena vibrante, toréant longuement, sur les deux mains, et poussant un gros coup de rapière.
     Javier Valverde (Silence – Une oreille) fit « le toreo » de qualité de la tarde. Il se présentait à Palencia, et fit apprécier sa personnalité sobre, un courage serein, une grande lucidité. Faena un peu trop longue, face au manso premier. De ce fait, le toro « se refusa », au moment de l’épée. Par contre, il construisit un trasteo « a mas », devant le sixième, très sérieusement armé. Le public, qui apprécia son style épuré et son courage, demanda les deux oreilles, mais le président fit valoir son point de vue…

 

LE CHEMIN DE CROIX D’ANTONIO BARRERA…

    4 Septembre : L’Histoire du toreo est replète d’anecdotes et de « tranches de vie » où le mot « malchance » n’est qu’un doux euphémisme. Cependant il est rare, ces dernières années, de vivre pareille odyssée, en particulier… dans les rangs du haut.
    Pourtant, et même s’il n’était pas « dans les rangs du haut », Antonio Barrera fut l’exception qui confirme le règle. Plus de malchance, tu meurs !

    Parcours étonnant de ce sévillan qui, voyant que cela ne va pas marcher en Espagne, profite du coup de pouce d’une bonne adresse mexicaine, et ne manque pas les premières occasions offertes. Du coup, il devient, dans le nouveau monde, la vedette qu’il ne pouvait songer prétendre, en Espagne.
    L’an dernier, la Casa Chopera lui offre le possibilité de faire campagne en Europe. Le retour au bercail ! En pleine forme et empli d’espoir, Barrera débarque et se prépare, intensément.
    Sa première parution, à la Feria de Séville, face aux toros de Gerardo Ortega (Voir reseña, le 8 Avril), intéressera au plus haut point. Puis, on lui tressera des éloges, suite à sa prestation, face au Guardiola de Madrid (Voir reseña, le 23 mai) S’il avait tué, il coupait une oreille à la San Isidro.
    Après, rien jusqu’à Eauze, où un méchant del Torero lui met une première rouste, dont il sort le visage en sang.(Voir reseña, le 7 Juillet)
    Qu’importe ! Deux jours après, à Pamplona Antonio Barrera laisse tout le monde pantois d’admiration : Se sachant blessé, le torero se fait lui même un garrot, et repart à l’assaut… pour une autre voltereta. La cornada est sévère, le sang coule le long de la taleguilla et du bas rose. Au diable la douleur ! le torero donne une vuelta glorieuse, devant une Pamplona incapable d’honorer son geste héroïque, en lui accordant une oreille. C’était bien la moindre des choses, face à un tel pundonor ! (Voir reseña, le 9 Juillet)
    La convalescence est de courte durée… dix jours à peine ! Et le 21 Juillet, Barrera fait le paseo en plaza de Barcelone, face à des Hermanos Sanpedro. A la troisième passe de muleta, la corne l’enlève, et pénètre, quelques centimètres au dessus de la cornada de Pamplona.
    A l’infirmerie, le docteur Olsina s’occupe de la cornada, sans se soucier des intenses douleurs que signale le torero, un peu plus haut, au niveau de pubis…
    Barrera va connaître un mois d’enfer. La douleur ne s’atténue pas, bien que la cornada, elle, soit en bonne voie de guérison. On parle d’un retour à San Sebastian, mais en vain… Tour à tour, Barrera perd les ferias du Nord, et la France…
    Enfin, après des soins particuliers, à base d’ultrasons, aux ordres du Docteur Borrel, médecin du F.C Barcelone, Barrera réapparaît, en plaza d’Almeria… Il va y souffrir le martyre, malgré les infiltrations pratiquées avant le paseo. (Voir reseña du 27 Août)
    Le soir même, il se réunit avec ses apoderados, et décide de couper la temporada…
    La seule chose à faire : l’opération… et repartir à zéro.

    Antonio Barrera a été opéré, lundi dernier 2 septembre, à la clinique Asepeyo de San Cugat (Barcelone) d’une rupture, avec arrachement, des adducteurs mineur et moyen à la hauteur du pubis, avec en plus un problème osseux provoquant d’intenses douleurs.
    Maintenant… huit semaines de convalo ! La saison espagnole est terminée…
    Tout ça… pour ça ! Antonio Barrera avait, la semaine dernière, le moral « au ras du plancher », et l’on peut le comprendre :
    « Je ne pouvais imaginer pire temporada, même dans les plus durs cauchemars. Si au moins, j’avais perdu la saison à cause d’une grave cornada, cela aurait été « plus digne »… mais comme ça !!! Je me retrouve au point zéro ! En fait, moins que zéro ! J ‘avais gagné du crédit et de la confiance pour faire une bonne saison, et je me retrouve sans rien. Mais, cela ne sert à rien de « gamberger ». Maintenant, l’important est de se remettre sur pieds, et de repartir. Mon apoderado, Oscar Chopera, est en train de travailler pour préparer le Mexique, et j’en profite pour dire que la casa Chopera s’est magnifiquement comportée avec moi. Ce sont des grands professionnels et des « magnificas personas ».
    Antonio Barrera faisait ces déclarations au « Diario de Sevilla », le 31 Août… Quelques jours après, il était opéré, à Barcelone, au moment où Manolo Chopera s’éteignait, à  San Sebastian.

    Ombres et lumières du monde taurin… Un monde de gloire et de richesse, parfois. Un monde de souffrance, de peur, de solitude et de doute, souvent ! En un mot, un monde… profondément, terriblement humain !

 

"ARRET-MALADIE" POUR LE JULI…

     4 septembre : Julian Lopez est arrêté pour quelques jours, souffrant de coliques néphrétiques. Cet incident rénal a souvent été « l’excuse diplomatique » de certains toreros, mais s’il est réel, c’est autre chose. On sait que la colique néphrétique est foudroyante, excessivement douloureuse, mais  que l’on s’en remet vite… une fois que « le caillou » a été évacué ! Une douleur que l’on ne souhaite à personne !
     Le Juli a beaucoup souffert, lors de la corrida de Palencia… Ayant aussitôt consulté, il est mis au repos jusqu’à… jeudi ! (Nous, on en a pour quinze jours !)
     En attendant, la temporada continue, en particulier avec la feria de Palencia où Ponce et Ferrera ont fait match nul, à « une oreille partout ».

     3 Septembre – PALENCIA – 4ème de Feria – Presque ¾ de plaza : Corrida, encastée, de Buenavista. Le sixième, faible, a été remplacé par un Antonio Bañuelos, invalide.
     Enrique Ponce s’est montré très technique, face au petit premier dont il coupa une oreille. Le quatrième était manso – Francisco Rivera fit trop piquer le deuxième, et joua les routiniers. Par contre, il voulut s’accrocher, face au cinquième : trois largas et une grande demie. Hélas, le toro faiblit, et tout se limita en un silence général – Antonio Ferrera, de même, fit trop piquer son premier. Bon quiebro, mais rien de terrible à la muleta. Face au sobrero de Bañuelos, « une honte sur pattes », Ferrera multiplia les effets et coupa une oreille à un toro qu’il fallut relever… pour qu’on puisse l’estoquer. Quelle honte ! Ombres et lumières…

     3 Septembre – MERIDA – Novillada de clôture : Les novillos de Fuente Ymbro et Jandilla ont donné du jeu.
     Luis Rubias a coupé une oreille, tandis que Daniel Perea sortait « a hombros », avec deux trophées. 
     Cependant, la novillada a été marquée par la très dure cogida du jeune Miguel Murillo, en donnant une chicuelina au cinquième. Pas de cornada, mais un gros choc, au niveau de la poitrine, qui aurait pu avoir les pires conséquences. Réanimation difficile, et expédition immédiate vers un centre hospitalier mieux équipé.

 

LA SEMAINE DE TOUS LES DANGERS… POUR LES TELECOM !

     5 Septembre : Cette fois, on y est… La semaine qui vient a la particularité de réunir quatre ferias qui, sans avoir la force ni l’impact d’une San Isidro ou d’une Feria d’Abril, monopolisent l’attention des aficionados et des professionnels. Salamanca, Valladolid, Albacete, Murcia, vont « s’échanger » les cartels et les figuras. A n'en pas douter, les téléphones portables vont sonner dans tous les callejons, au grand dam de ceux qui voudraient regarder tranquillement le spectacle… « Si ! Comment cela se passe, chez toi ? « Il » a reçu une bronca ? La plaza n’est pas pleine ? O sea, otro desastre ? » et de donner ensuite un rapide bilan du début de la présente corrida.
     Pas à dire, va y avoir tant de communications en dix jours, que les Telecom vont faire un chiffre énorme, au point qu’ils pourront peut-être renflouer « ceux de France », et ainsi, on aurait pas à virer le directeur (ou, du moins, pas pour ce motif là !!!)
     De notre côté, Arles débute demain, et Dax prépare un duel qui peut avoir son importance, avant la semaine fatidique : Enrique Ponce et Jose Tomas se rencontrent , en mano a mano ! Comment seront les Zalduendo? 
     En France aussi, les portables se déchaîneront, mais plus pudiquement… Pas de quoi pavoiser en Bourse… L’action Telecom continuera de flotter.

     Salamanca, Valladolid, Albacete et Murcia. La première est de la plus haute importance, parce que terre taurine par excellence, parce que terre ganadera, parce que terre de grands toreros. Toute la semaine, les figures vont s’y croiser, et croiser le fer, soit directement, soit à distance. Enrique Ponce, El Juli et Jose Tomas devront faire bonne figure, et se serrer la main, avant le paseo. Après, c’est une autre histoire. A voir le regard que le Juli a lancé à Tomas durant le sardinade portugaise de Parladé, à Bayonne, m’étonnerait bien qu’ils passent le réveillon ensemble. Ponce est plus diplomate, plus ancien, plus maestro… Il aura un gentil sourire… et mettra quatre naturelles qui règleront l’affaire. Et s’il ne peut les mettre, no pasa nada ! 
     Enrique Ponce revient de loin, et semble bien tenir le choc du retour. Certes, depuis Antequera, il n’a coupé que peu de trophées, mais cela semble bien tourner, après avoir réglé un petit problème avec l’épée.
     El Juli tourne fort, depuis Bilbao. « L’exploit du nord » l’a remis en selle, et ce n’est pas un petit caillou de rien du tout qui va lui casser les reins. Certes, une colique néphrétique, avant la grosse semaine, n’était pas le plus recommandé…pero da igual ! Juli est fort, et Juli a faim !
     Jose Tomas est, à nouveau, le gros point d’interrogation. Où en est il donc ? « Dans quel étage erre t’il ? » Le sait il, lui même ? 
     Est il perdu, ne réussissant à surnager qu’au prix d’un effort surhumain, afin de répondre à l’idolâtrie de certains ? Ou avons nous à faire à un vrai cynique, entouré de cyniques, qui torée, vraiment, deux corridas par an, et « se fout du monde » tout le restant de la saison, imposant des lots indignes, et triomphant sur deux « biscouettes » qui rappellent justement, les deux grosses prestations précitées ? 
     Où est Jose Tomas ? Que fait Jose Tomas ? La semaine est pour lui, capitale, et à n’en pas douter, il va devoir y faire « le » gros effort. A un point tel, d’ailleurs, qu’il coupera la saison au soir du 17, à Albacete. Sa jolie responsable de communication (Allo, Olgaaaaa !) a beau s’époumoner et dire que le torero fera face à ses obligations, on sait déjà qu’il sera remplacé à Barcelone, le 22 septembre, par Fran Rivera Ordoñez. Super, la reconnaissance de « monsieur Tomas », envers une Aficion Barcelonaise qui l’a porté au plus haut. Plus dure sera la chute…
     Toujours est il que Jose Tomas se prépare une semaine de cauchemar : en effet, il va successivement rencontrer Ponce, le 8 septembre, à Dax - Juli, le 10, à Salamanca – Juli, le 12, à Valladolid – Ponce, le 13, à Valladolid – Juli, le 15, à Albacete – Ponce, le 16 à Murcia, terminant le 17, avec une corrida de… Nuñez del Cuvillo, en Albacete, avec Rivera Ordoñez et le petit Barragan… Ayyyyy !
     Sur les quatre plazas, Tomas est « très aimé » à Valladolid et Murcia. Il a aussi triomphé en Albacete. Pourtant, c’est vers Salamanque que tous les regards se porteront… et aussitôt, les portables sonneront.
     Pas à dire ! Une semaine difficile, mais bénie… pour les Telecom !

     (Voir les affiches « des quatre Ferias », dans notre section : Carteles)

 

CHOPERA : L’HOMMAGE QU’IL MERITAIT…

     5 Septembre : Manolo Chopera repose maintenant au cimetière de Polloe, à San Sebastian. Hier matin, son épouse Cecilia, ses deux garçons Pablo et Oscar, ainsi que les seuls membres de sa famille, y ont porté l’urne contenant les cendres du « Grand Basque »
     Hier soir, la cathédrale du "Buen Pastor" de San Sebastian, était pleine, pour la messe de funérailles en hommage de celui qui a été l’un des plus grands artisans de la Tauromachie des années 60 à 90. Plus d’un millier de personnes se pressaient dans les rangées, parmi lesquelles on pouvait reconnaître des visages célèbres: Toreros, ganaderos, et bien sûr, représentant du monde « empresarial », sans oublier de nombreux membres de la presse et critique taurine. 
     Parmi ces visages : Le Capea, Sebastian Palomo Linares, Manolo Cortes et les plus jeunes, comme Caballero, Abellan, Califa, Castaño à la tête d’une délégation de toreros de Salamanca. Le Juli était représenté par son père ; Ponce par Victoriano Valencia. Chez les ganaderos, la famille Domecq, les Victorino, père et fils. Le monde des empresas voyait la présence des Freres Lozano, Manolo Canorea, Jose Luis Marca… Du côté français, on reconnaissait, entre autres, Stéphane Fernandez Meca, Simon Casas, Olivier Baratchart, les responsables de Mont de Marsan... 
     Tous recueillis, tous soulignant le rôle incommensurable qu’a eu Manolo Chopera, dans la tauromachie contemporaine. Le nier serait une injustice. 
     Et cette phrase qui revenait, comme le plus beau des hommages : « Il était l’ami de ses amis… » Y eso...

 

FLASH DE RENTREE !

     5 Septembre : Les gamins sont repartis à l’école ! Pour le moment, cela sent bon le « tout neuf ! », le « tout nouveau, tout beau ! ». Pour « les emm… », on verra plus tard !

     Côté « Toros », certains préparent aussi leur rentrée :
     Le Fandi est en train de s’entraîner (en avant, en arrière !) et pense reprendre l’épée, soit samedi, à Villarejo de los Ojos, soit dimanche, à Valladolid.
     De son côté, Davila Miura reprendrait l’épée, samedi, à Villanueva del Arzobispo.
     Pour ce qui est du Juli, les médecins ne sont pas d’accord pour qu’il revienne, aujourd ‘hui, pour la corrida du centenaire, à Huelva.

     Par ailleurs, Paco Ojeda et Antonio Barrera seront absents de Nîmes : Leurs postes seront respectivement couverts, les 13 et 15 septembre par Javier Conde et … Cesar Jimenez, qui va donc toréer deux fois, en trois jours. Pas à dire, cela sert… d’être de la casa !

     (Voir les affiches de Nîmes, dans notre section « Carteles »)

 

PALENCIA ET "SON" MORANTE DE LA PUEBLA…

     5 Septembre : Allez donc savoir pourquoi, cela fait trois ans que la petite ville de Palencia, qui, avouez le, n’a rien à voir avec les villages blancs d’Andalousie, a la chance de voir un « grand » Morante de la Puebla. Hier, cela débuta fort mal, mais à la fin, le Morante "ouvrit le grand flacon", et Palencia s’en délecta, une fois de plus. Que suerte !

     4 Septembre – PALENCIA – Dernière corrida de Feria – ¾ de plaza : Corrida de Torrestrella, dont les trois premiers paraissaient très jeunots et "bien limite" ; Le cinquième était un costaud, que Jose Tomas fit « réduire » par ses piqueros. Le sixième fut rentré pour invalidité, et remplacé par un Nuñez del Cuvillo, faible et noble.
     David Luguillano (Ovation et silence) débuta fort, par deux largas à genoux. Durant sa faena, nerveuse, il fut sérieusement bousculé, se relevant avec un gros varetazo à la cuisse, et une possible entorse de la cheville droite. Il ne voulut pas voir le quatrième, et fit tout ce qu’il fallait pour que le toro ne le voie pas non plus…
     Jose Tomas (Ovation et une oreille) donna deux faenas "kilométriques", pleines de toreo « en ligne », et d’enganchones, pour, enfin, tirer quelques muletazos dignes de ce nom. Tua mal le premier, et vite, le cinquième qu’il avait fait trop piquer. Ses « fans », venus d’ailleurs lui firent couper une oreille que tout le monde avait oubliée, la vuelta terminée. Ayyyyy !
     Morante de la Puebla (Grande bronca et une oreille) a fait donner deux puyazos bien trop lourds à son premier, pour se plaindre, après, que le toro n’avançait plus. Palencia se fâcha avec « son » Morante. (Normal ! Qui aime bien etc… !) Par contre, il se laissa aller à « ressentir le Toreo », face au bon dernier : longues véroniques et faena « de total empaque », par séries courtes, intenses, closes d’adornos, comme seul il sait les sculpter… Il voulut tuer « al recibir », mais ne put porter qu’un pinchazo hondo, suivi d’un descabello. Il perdit ainsi la seconde oreille, mais, encore une fois, sortit ovationné, de « sa » plaza de Palencia.

 

LA "DERNIERE" DE JOSELITO… ET POURQUOI PAS ?

     6 septembre : Elle est bien bonne ! La rumeur s’est donc confirmée : Jose Miguel Arroyo « Joselito », blessé le 17 Juin en plaza de Nîmes, victime d’une fracture extrêmement compliquée, pourrait reprendre l’épée en lidiant directement « six toros, tout seul », en plaza de Zaragoza, là, dans un mois. La négociation est en cours, et la décision devrait se prendre rapidement, puisque l’empresa veut annoncer, mardi, les cartels de la Feria del Pilar 2002.

     On ne peut que rester abasourdi devant un tel projet.
     En même temps, on peut se dire deux choses : « Ou c’est un énième coup de bluff de la MAC (« Martin Arranz Corporation »), ou c’est du sérieux, et  là on s’inquiète, parce qu’en plus… cela pourrait bien marcher, telle qu’est la tauromachie actuelle ».

     Soyons clair : Avant sa blessure du 17 Juin, Joselito n’allait pas bien, n’était pas bien… Les premières ferias l’avaient vu errer de-ci, de-là, plaquant quelques détails de lumière dans un océan de grisaille… Cela faisait deux ans qu’il en était ainsi. La cogida de Nîmes l’a condamné à de longs mois d’immobilité et « d’éloignement des toros », même s’ils restaient son quotidien. Le matador est resté longtemps chez lui, entouré des siens, à voir gambader son petit bout de chou, heureux comme tout père qui se respecte. De longs mois sans toucher une muleta ou une épée. De longs mois sans penser « Comment seront les toros, demain ? » ou « Là, j’ai fait une erreur, il faut que je rectifie cela, au carreton ! ». De longs mois sans la tension, sans ce stress qui les fait tenir…
     Et l’on voudrait nous faire croire qu’il peut revenir comme cela, et prendre six toros, seul … Hombre ! Algo no va !
     Certes, Joselito est un maestro ! Certes, il est habitué à ce genre d’exploit. Il n’est que de rappeler la Bienfaisance 93, à Madrid, ou la Goyesca 96, en cette même plaza. Il n’est que de revoir les images de Valladolid… Certes, il est très aimé à Zaragoza, où il prit seul six toros, en 1994, au cours d’une corrida dantesque, où il fut sévèrement accroché, dès les premières minutes. Certes…
     Mais depuis, Joselito a connu de sévères contre performances, en « Seul contre six » : On se souviendra de San Sebastian de Los Reyes, de Malaga, de Séville, à la San Miguel 98 (corrida qui précipita sa retraite), et plus près de nous, le « one torero show » au Palacio de Vista Alegre de Madrid, en tout début 2001, où Joselito se ramassa dans les grandes largeurs et ennuya le monde…
     Et l’on veut nous faire croire que, vu tous ces éléments, un torero peut revenir ainsi et prendre six toros ?

     Le pire de tout, c’est que cela pourrait bien marcher !! Avec une plaza « a favor », et une corrida « de dulce », qu’il faut maintenir, qu’il faut « mimar », parce que noblona et faiblote, Joselito peut venir, laisser un moment ses béquilles, et prendre les six bichos, « sans se décoiffer »…

     Si cela se fait, cela voudra dire… que nous sommes tombés « encore plus bas » que nous le pensions !!!!

 

LE 5 EST PASSE… VAUT MIEUX PENSER AU 6 !!!

     6 Septembre :  Il y avait, hier, deux événements importants : La corrida du centenaire de la plaza de Huelva, et « la corrida del motin », en plaza de Aranjuez. On s’en faisait une fête… on repassera !
     Dans la première, on pensait célébrer cela « en grandes pompes », mais on ne réussit même pas à remplir une arène de 7123 places, et la corrida n’a rien donné. Du côté d’Aranjuez, à quelques kilomètres de Madrid, la traditionnelle corrida de septembre n’a réuni que « la moitié » d’une plaza de 9600 places… et n’a rien donné non plus.
     Oui vraiment, le 5 Septembre est passé, vaut mieux pensera au 6, et mettre cap au Nord Est, où Arles débute aujourd’hui, « si le temps le permet »…

     5 Septembre – HUELVA – Corrida du centenaire de la Plaza – 2/3 de plaza : Le Juli n’a pu réapparaître (cela se fera en Arles) et a été remplacé par le Finito de Cordoba.
     Trois toros de La Dehesilla et trois de Jose Luis Pereda, qui n’ont rien donné. Seul le lot d’Emilio Silvera a permis de s’exprimer.
     La seule oreille du jour pour le local, Emilio Silvera, dont on reteindra de bonnes naturelles au quatrième toro – Enrique Ponce fit de vains efforts devant « deux impossibles » – Finito ne se cassa pas la tête, mais le fit élégamment.

     5 Septembre – ARANJUEZ (Madrid) – Corrida dite « del Motin » - ½ plaza : « Desolation row… » à quelques kilomètres de Madrid, avec, au cartel, le triomphateur de la San Isidro !
     Quatre toros d’Alcurrucen, un des Lozano (6ème) et un sobrero de « Los Derramaderos »  (2ème) : Tout le monde faible et sans jeu !
     Les trois toreros ont fait ce qu’ils ont pu, recevant les ovations finales d’un public blasé. Pour le souvenir : Un grand tiers de banderilles d’Antonio Ferrera, au premier de la tarde ; et le toreo de cape, remarquable, de Cesar Jimenez. Ensuite… que voulez vous qu’ils fassent !

     Pas à dire, Joselito peut revenir demain… et "nous en faire gober" une douzaine !

 

MADRID, EN AUTOMNE…

     6 Septembre : La Feria de Otoño commence à prendre forme. Elle se déroulera comme d’habitude, en deux gros week end : les 4, 5, 6 et 11, 12, 13 Octobre : Quatre corridas, une de Rejoneo et une novillada, qui ouvrira le cycle.

     Pour le moment, les « choses sûres » sont les suivantes :
     Vendredi 4 Octobre : Novillos del Ventorrillo, pour Matias Tejela (novillero triomphateur de la San Isidro), Jose Luis Miñarro (le petit valenciano qui a fait un tabac, cet été, aux nocturnes de Via Digital) et Reyes Ramon, lider actuel de l’escalafon inférieur.
     Samedi 5 Octobre : Trois toros d’Alcurrucen, et trois de Nuñez del Cuvillo, pour Rivera Ordoñez (qui fut bien, ici, l’an passé, dans ces mêmes circonstances), Eugenio de Mora (torero « de la Casa ») et « El Fandi » (qui est la seule « vedette », actuellement, à accepter le défi madrilène . Superbe !).
    Dimanche 6 Octobre : Toros de Adolfo Martin. Actuellement, le seul « probable » est… Frascuelo.
     Vendredi 11 Octobre : Corrida de Rejoneo : Toros de Fermin Bohorquez, pour Leonardo Hernandez, Pablo Hermoso de Mendoza et Andy Cartagena.
     Samedi 12 Octobre : Toros du Puerto San Lorenzo. Anton Cortes et Fernando Robleño semblent « fijos »
     Dimanche 13 Octobre : Toros de Victorino Martin, pour Luis Francisco Espla (Le chouchou de ces dames !), Luis Miguel Encabo (triomphateur de la Victorinada de la San Isidro, et Manuel Jesus « El Cid », (imposé par Victorino, suite à son triomphe de Bayonne, et à qui l’on souhaite « la même estocade ». Que bueno !) 

 

GOYA DONNE « LE PISTOLAZO »

     7 Septembre : On pourrait voir un bandit de grand chemin, genre Curro Jimenez, dévaler les pentes de la sierra, un pistolet dans chaque main, vous savez, ces énormes pétoires qui pouvaient à tout moment "vous péter à la figure"… Mais, comme nous sommes « aux temps modernes », de ceux dont on se dit que "pour abattre un dictateur terroriste, il faut à toux prix affamer son peuple", on ne retiendra que l’image bien plus pacifiste d’une épreuve d’athlétisme, dans un de ces stades immenses, où des gens heureux vont applaudir des jeunes héros en quête d'une éphémère gloire … Qu’elle soit « de sprint » ou « de fond », la course débutera toujours par le coup de pistolet du starter. Et le starter, aujourd’hui, s’appelle Goya !
     Bon, je sais, pas besoin de toutes ces circonvolutions pour dire que la Goyesga de Ronda marque le début d’une grosse semaine, d’une importante compétition… Que voulez vous ? C’est samedi, et l’on a rallongé le quota des heures supplémentaires… alors ! 

     Ce soir, Ronda va donner sa célèbre corrida Goyesca. Créée en 1954, elle est « la » corrida de l’année que la gentry espagnole ne peut se permettre de manquer. Le spectacle est autant dans les gradins que le ruedo, du genre « Tu sais, j’étais placé à côté de la… oh, comment elle s’appelle déjà ? la pétroleuse que l’on voit toujours dans « Gente »… Ben tu sais, sans le maquillage et les sunlights, faut vraiment en avoir envie… J’aimerais la voir le matin quand elle se lève ! » No me diga !
     Ronda, c’est quand même, aussi, les Toros. Oh, en général, ils sortent « a modo », pour que la terna y puisse « rêver le Toreo »… Mais des fois, cela sort « à l’envers » Alors, on s'ennuie élégamment!
     Cette année, Fran Rivera Ordoñez, propriétaire et empresa de la plaza, a jugé bon de « se » faire un contrat, et de défiler, encadré de Curro Vazquez et « El Juli », qui fera son premier paseo à la Goyesca. Les toros seront de… Domingo Hernandez. Que croyez vous donc qu’il va arriver?  De grands détails de Curro, la grande volonté de Rivera Ordoñez et… sortie a hombros du Juli…

     En fait, Ronda donnera donc le coup d'envoi de trois ferias : Valladolid, Salamanca, Albacete… 
     Des trois, Salamanca sera la plus importante. Outre la rencontre au sommet Juli - Ponce – Tomas, on devra suivre « le challenge salmantino ». En effet, Javier Valverde y jouera « une grosse carte », et sera d’autant motivé que Javier Castaño, son copain mais concurrent salmantin, est en train de renaître de ces « jeunes cendres ». Par ailleurs, il faudra suivre l’accueil réservé au Fandi et à Antonio Ferrera. 
     Pour le moment, côté ganado, c’est la corrida de Montalvo qui a eu, au débarquement public, le meilleur accueil. Atanasio a intéressé, mais le lot du Capea a écouté des sifflets… 
     Pourtant, en terre ganadera, c’est le cartel torero qui remplit la plaza (comme partout !) : Les toros du Capea ont été sifflés… mais on ne trouve plus un billet, pour cette corrida du 10 : Finito, Tomas, Juli. On pense que celle du 9 fera aussi « No hay billetes » (Ponce, Juli, Valverde), ainsi que la corrida rejoneadora du 21. Grosses entrées prévues pour le 11(Espla, Ferrera, Fandi) et le 14 (Puerto, Tomas, Valverde).

     « Pistolazo », à Ronda… un coup «à blanc » ! 
     « Feu à volonté ! », un feu d’honneur, à Salamanca, Valladolid et Albacete… au grand plaisir des aficionados... à condition que Bush ne fasse pas donner « une autre artillerie » !!!! Quieto, Georges !

 

DAX, COURAGEUSEMENT…

     7 Septembre : Ben oui ! Que voulez-vous, il faut le dire ! Y a pas de raison ! Dax va donner, ce soir, sa troisième corrida concours ! 
     On a beau « danser Salsa », les toros restent quand même la priorité, et, après ce qu’il faut bien appeler « l’échec » de la concours 2001, on pouvait se demander si l’on allait retenter l’expérience. Dax le fait, avec courage et panache. Asi que… Monterazo !

     L’édition 2000 avait été passionnante : bien organisée, en particulier dans l’information donnée aux aficionados, et cette trouvaille du « referendum taurin », désignant le vainqueur. Quatre des six toros avaient brillé, et le Cebada avait remporté la timbale. Muy requetebien !
     En 2001, on a tous roupillé, car les toros ont imité les pilotes d’Air France…(Vous suivez ?) En sortant, on se disait : « Manque une case dans les bulletins de vote : la case « Desierto »…Prix non attribué. Pendant ce temps, un petit malin mettaient 400 bulletins au même nom et… Bref ! On pouvait penser que la formule avait vécu, d’autant que trouver des ganaderos qui jouent le jeu de la concours, en telle époque de vaches maigres, et en fin d’année, boudiouuuu !

     Dax n’a pas reculé, et veut jouer la belle ! Troisième manche, le set définitif ! Ou cela passe, ou l’on n’en parle plus.
     La bonne volonté ne peut être mise en doute. L’histoire du vote populaire « à géométrie variable » est difficilement gérable, sauf à remettre en cause l’essence même de la formule. 
     Eh bien, ils l’ont fait : cette année, il y aura un jury, et l’on connaîtra, en fin de spectacle… le résultat des courses ! Ce jury sera composé des représentants des Peñas et Clubs Taurins de la ville et de quelques aficionados réputés. Como tiene que ser !

     Cette année : Espla, qui réapparaît, Meca, qui remplace Zotoluco, et Denis Loré, auront à charge de « lucir », de faire briller six toros qui sortiront par ordre « de antiguedad ».
     Espla prendra un Hernandez Pla et un Conde de la Maza ; Fernandez Meca, respectivement, un Conde de la Corte et un Escolar Gil ; Denis Loré, quant à lui, aura à lidier le Guardiola et le dernier,de Fuente Ymbro… Curieux, ce dernier choix, dans une corrida à l’identité « dur dur ! » Mais… cuidado con el !

     Des favoris ?  « Hombre ! Los toros, como los melones son ! »… Mais risquons nous : On sort Conde de la Maza et Escolar Gil… parce que plus réputés pour leur dureté, mansedumbre ou media casta, que pour autre chose…. On doute un peu sur le Conde de la Corte… et l’on garde un tiercé « Guardiola, Fuente Ymbro, Hernandez Pla »…
     Et vous ? qu’en pensez vous ?
     Tiens ! Un petit jeu… où il n’y a rien à gagner !!! On publiera le nom de ceux qui donnent le toro vainqueur de la concours. Dernière limite pour envoyer votre mail (à mon adresse perso – voir page d’ouverture), ce samedi, 17 heures… Voyons… Allez, risquez vous. Croyez moi, c’est plus facile que de dire le score exact de « Chypre – France »…
     A propos, vraiment un gros merci pour votre fidélité et vos mails de gentillesse. Et aussi « vraiment » toutes nos excuses pour ne pouvoir y répondre… Ils sont trop nombreux, et nous sommes… « trop seuls » ! Pero de verdad, muy agradecido… (1590 pages visitées, le 2 septembre… et ce n’est pas « du pipeau » !)

     En tous cas, grande bonne chance à la concours de Dax, et aux lidiadores. Se la merecen ! Et puisqu'on y est...allez, ne soyons pas vaches..."Suerte!" aussi aux bleus! Il en ont vraiment besoin, eux!

 

« EL JULI », L’ARLESIEN… 

7 Septembre: Ce gamin-là a vraiment du chien! Combien de rabos, le Juli a t’il coupés depuis qu’il a fait son premier paseo en bords de Rhône ? Quelque chose se passe entre ce jeune gladiateur et cette formidable plaza… Aller voir le Juli en Arles, est une garantie d’émotion et d’enthousiasme… Hier encore, « ça n’a pas loupé ! »
     Curieux, cette césure entre Sud Est et Sud Ouest… Ici, en bords d’Atlantique… « le cuesta », il en coûte au Juli ! Dur de rentrer dans le public, même si Bayonne le voit triompher, même s’il sort à hombros, à Mont de Marsan, même s’il n’est jamais vraiment « entré », dans le cœur de Dax…
     Là-bas, comme fouettés par un mistral d’amitié et de bienveillance, le public et le torero respirent d’un même rythme, et conjuguent leurs émotions…
     Hier, Julian Lopez a repris l’épée en Arles, et a coupé « tous les trophées » du cinquième, entraînant avec lui dans le triomphe, un toro qui n’en méritait peut-être pas tant…
     A ses côtés, dans cette plaza, il en est un qui se transcende également, c’est Jean Baptiste. Déjà, on l’avait vu « bien, bien », à Bayonne, et on se disait que « No problem ! ça reviendra ! ». Hier, Juan Bautista a confirmé que « cela vaut le coup d’attendre…

     6 Septembre – ARLES – 1ère de la Feria « du Riz » - ¾ de plaza . (Correspondance)  La corrida de Jose Luis Pereda, correctement présentée, a déçu, parce que manquent de moteur, manquant de race… En cinquième, sortit un de la Dehesilla, toro arrêté que le Juli transforma en toro de faena, au point qu’on lui donna « vuelta al ruedo ». (Hombre, pues ! continuons ainsi). Son nom sur les plaquettes : « Tripon », N°78 – 530 kgs.
     Morante de la Puebla débuta bien, puis s’en est allé « pabajo », en même temps que ses deux adversaires. On retiendra de bons détails au capote, et quelques muletazos tirés à fond, très élégamment… Mais…pabajo ! Ovation et silence.
     El Juli a sidéré tout le monde en inventant littéralement une charge au cinquième, se mettant à bout portant, le pressant comme un citron, le transformant en « carreton mécanique », et terminant son cours par « une épée maison ». Deux oreilles et la queue. Devait on accorder « le rabo » ? Devait on donner vuelta au toro ? Attention, on parle ici d’une histoire d’amour. Donc…
     Juan Bautista a paru enfin se sentir « a gusto » devant le troisième, qu’il toréa relâché, templé, alternant le fondamental, profond, et le  brillant, mais non clinquant. Deux oreilles qui doivent lui faire un bien énorme et panser bien des plaies à l’âme… Vamos, Torero...

 

RIVERA ORDOÑEZ : « AVANT » ET « APRES »… LA GOYESCA 2002

     8 Septembre : Paquirri a mis cinq ans pour « se templer ». Novillero valeureux et vibrant, il fit des premières années de matador « en athlète du Toreo », banderillant « plus volontaire qu’académique » et maniant la muleta à une allure vertigineuse. Hors ses yeux turquoise et deux ou trois triomphes majeurs, à Séville et Barcelone, Paquirri aurait pu disparaître, au bout de six ans, ou se cantonner à un poste d’agréable segundon. Et beaucoup le considérait ainsi.
     Mais, premièrement, il avait de la caste ! Et deuxièmement, il avait le toreo dans la peau ! A un moment, cela devait sortir ! Et de fait, ce fut une explosion, d'un coup, en 71 : Madrid, Pamplona, et en particulier à la corrida des Pablo Romero de Valencia, en Juillet, lidiée en compagnie d’Antonio Ordoñez et Paco Camino (s’il vous plaît !). Ce jour-là, « le toreo lui est rentré dans la tête », et l’on vit grandir un torero « lidiador puissant », muletero honorable, et grand estoqueador. « Le moins bon » était ce que la majorité du grand public allait voir : Paquirri et ses banderilles…
     En 1980, Paquirri était le N°1, jusqu’au jour où un burraco de Torrestrella « faussa ses calculs » et lui mit une terrible voltereta, en porte du toril de la Maestranza. Cette cogida «a portagayola », jamais il ne l’oublia…
     Puis… Paquirri s’en fut, un triste soir de Septembre 84. Pozoblanco ! Un petit toro de rien… Le destin maudit.

     Quelques années après, on parla de son fils Francisco, et l’on en dit des merveilles… Fils de Paquirri, petit fils d’Antonio Ordoñez. Cela « ne pouvait manquer » ! Effectivement, l’alternative de 1995, et la triomphale feria de Séville semblaient confirmer que le fils allait débuter depuis « les sommets » où son père était parvenu : Technique, temple, esthétique même si on ne parlait pas d’art…
     Puis les années se succédèrent : Fran Rivera faisait plus parler de lui dans la presse du cœur, que dans les ruedos… Faut dire que sa mère, Carmina Ordoñez, s’y entendait pour raviver scandales et polémiques. Fran, marié à une princesse, essayait bien de donner le change, mais…
     Au bilan, une longue traversée d’un désert doré, protégée par un apoderamiento « familial », et…l’horizon tout gris. Une suite annuelle de corridas où, quelquefois, on se disait avec surprise : « Pourtant, il peut avoir de la qualité ! », comme il y a deux ans, à San Sebastian, ou à la dernière feria d’Automne de Madrid. Mais la plupart du temps, un toreo brusqué, forcé ; un registre « très court », et une épée qui fonctionne « une fois sur dix »…  le tout avec un air boudeur…

     Cette année, changement de tableau : Changement d’apoderado ! Changement de vie ! Changement « d’ilusiones », ou presque… Fran torée beaucoup plus, car Pepe Luis Segura se bat bien. Le torero répond : Plus de régularité, plus de sécurité, plus de sympathie… l’horizon se dégage.
     On dit : « feu de paille ! » Certes, il coupe les oreilles, mais son toreo n’a pas changé : « brusque, forcé, court ! »… jusqu’à « hier » !

     « Hier », 7 septembre 2002, Francisco Rivera Ordoñez a peut-être donné la meilleure faena de sa vie, toréant « a gusto », relâché, magnifiquement « templado », avec une pointe certaine d’expression artistique. Cela s’est passé « chez lui », dans le jardin de son grand père, dans la plaza de Ronda. Faenon et grosse estocade.
     Bien sûr, vous allez dire : « Ja, Ja ! Ronda, la Goyesca et ses becerros ! » Vous aurez peut-être « un peu raison », mais pas tout à fait ! Que la corrida vienne « bonita » et « préparada », c’est probable, mais elle reste une corrida (Et Juli a bien failli en faire les frais)… D’autre part, avant ce 7 septembre, Rivera Ordoñez en a rencontré « un paquet », de bonitos et preparados… mais il ne les a pas toréés…
     Le Toreo se passe probablement, à 80%, « dans la tête »… C’est « la tête » qui transmet aux jambes, aux bras… et aux c… ! Chhhttt!
     Si le torero a pu faire cela à un toro « moyen », il pourra le faire, à un grand, armé « comme ca » ! C’est dans la tête…
     Francisco Rivera a t’il "déclenché", hier, comme son père le fit, un jour de 1971 ? On le souhaite, et on va le voir très vite… Ne vient il pas à la feria d’Automne ? Jose Luis Segura a fait des miracles, cette année, et malgré la mauvaise lésion de Juin, le torero « a répondu ».
     Sans espérer de vertigineux sommets, on peut attendre une grosse saison, l’an prochain, car hier, 7 septembre 2002, à la Goyesca de Ronda, Fran Rivera Ordoñez a prouvé au monde en tier, « et à lui-même », qu’il peut…

     7 Septembre – RONDA – 46ème corrida Goyesca – No hay billetes – Mauvais temps (il a plus pendant la lidia du premier) : Cinq toros de Domingo Hernandez et un de Garcigrande, sorti premier. Corrida terciadita et « régulièrement » armée. Mais ce fut loin d’être des bonbons inoffensifs. Peu de caste et mauvaises idées. Mansedumbre générale. Une corrida comme il en sort pratiquement partout, et dont on qualifie le comportement d’un « inégal », qui veut tkut dire.
     Curro Vazquez se présentait à Ronda. Vêtu d’un « goyesco » violet et noir, il se méfia du vilain premier, mais donna, en discontinu, de très bons détails au quatrième. Cependant, aurait pu faire mieux. (Sifflets et applaudissements). A noter une anecdote : Rivera Ordoñez décida de banderiller le cinquième et alla offrir une paire au Juli. Normal ! Curro Vazquez sortit de burladero et réclama, également une paire de banderilles, s’invitant également au festin. Ce fut un peu bousculé, se faisant un peu « tutoyer » au premier passage, et laissant un palo dans le sable, au deuxième cuarteo. Mais il l’a fait !  Cependant, quand Juli rendit la politesse à Rivera, au sixième, Curro resta tranquille, au burladero. Ozu !!!!
     Rivera Ordoñez, de fraise et noir habillé, a connu une « grande tarde ». Grande et peut-être capitale. Déjà, il avait été bien, avec un premier manso, qu’il avait mal tué. Ovation, après petite pétition). Mais la surprise arriva devant le cinquième, devant lequel le fils de Paquirri toréa très relâché, très templé, lentement, sans que la corne ne touche une fois la muleta. A gusto … y con gusto ! Cette faena qui en a surpris plus d’un, se clôtura d’un grand volapié, et deux oreilles, logiques, vinrent récompenser ce  « retour » du Fils de Paquirri. A suivre, dans les prochains jours.
    El Juli a mis toute la caste que ses toros n’avaient pas. Son premier n’avait rien à dire, et Juli alla lui voler quelques passes aux barrières de pierre. On l’ovationna très fort. Aiguillonné par le triomphe de son aîné, le madrilène se mit en guerre avec le sixième, manso, en un combat de hargne, un « arrimon » du style « mais tu vas avancer, oui ? », au point de se faire très vilainement prendre dans un cite au pecho. Sans regarder son costume blanc et noir, et sans « se » regarder, le Juli reprit sa bataille et « démolit » l’adversaire, d’un énorme volapié, un poil tombé. Deux oreilles et sortie a hombros, en compagnie de Francisco Rivera Ordoñez.

 

DAX : « DESIERTO » !

     8 Septembre : Décision courageuse, mais décision normale, au dire des présents : Certes, le Guardiola « y est allé » quatre fois, mais à la fin… plus de toro ! C’est le risque, en corrida concours… Donc, aucun toro n’ayant été « complet », le jury a préféré ne pas attribuer le trophée, clôturant ainsi, par une décision sérieuse, une corrida qui ne le fut pas moins.
     Et nous, ensemble, avec notre petit concours improvisé… on est de la revue ! Ceux qui avaient voté « Guardiola » (7), sont passés tout près ! Pour le Fuente Ymbro (4)… pues no !

     En fait, les vainqueurs de cette troisième corrida concours de ganaderias, furent… deux hommes ! L’un, Fernandez Meca, dont Dax s’est totalement amourachée… L’autre, « Fritero », se montra en grand picador, face au Guardiola. L’ovation qui salua sa sortie, justifie en tous points le trophée au meilleur piquero. Superbe !
     Un autre cavalier sortit sous les bravos. Son actuacion avait été proportionnelle aux qualités et surtout défauts du sixième, mais le Sud Ouest tint à saluer comme il se devait, le prochain départ de Michel Bouix, après tant de grandes tardes données, la pique à la main.

    7 Septembre – DAX – Corrida Concours – 2/3 de plaza – Tarde agréable  - On respecta une minute de silence, en hommage à Manolo Chopera.
     Corrida concours "de ganaderias". Et donc, logiquement, elle dépend… du ganado. Pour l’édition 2002 : Présentation très sérieuse des toros, et comportement très inégal. Les quatre premiers eurent des premiers tiers intéressants. Ensuite, cela baissa de ton.
     Luis Francisco Espla joua facile devant le toro d’Hernandez Pla, très bien présenté, en pur Santa Coloma. Toro un peu soso et de peu de force. Il alla trois fois au cheval, mais… Tellement facile, Espla, qu'il ne prit pas garde et se fit méchamment bousculer, après un tiers de lame. On a craint, un moment, pour le « bas ventre », et pour le poignet. Mais il n’en fut rien, heureusement, et l’alicantino est revenu régler son affaire au Conde de la Maza, dont on pensait qu’il serait comme ses frères : con sentido. Silence et Ovation, pour un Espla qui souriait « jaune ».
     Stéphane Fernandez Meca est sorti « a hombros », en ayant coupé une oreille de chaque toro. Le public demanda fort, la seconde, après le bon recibir porté au cinquième. Bon ! Le nîmois se battit avec le Conde de la Corte (armé « como los de antes ») qui fit preuve d’un méchant caractère. Meca se montra, à son habitude, valeureux et  gladiateur movidito. Le cinquième, d’Escolar, ne permit rien au premier tiers. Par contre, Fernandez Meca sut mettre à profit une dizaine de bonnes arrancadas, toréant plus calmement et réussissant un grand final : Muleta pliée au bras, le matador calcule sa distance, se cadre, cite le toro, avance le pied, et, son corps porté en avant, « reçoit » la charge, pour une grande estocade qui, à elle seule, justifie le trophée.
     Denis Loré n’a pas eu de chance. Comme cela arrive souvent en concours, le bon toro « donne tout » au premier tiers, et ne dit plus rien, à la muleta. De ce fait, le torero « qui a besoin » d’un triomphe, s’escrime en vain. Le toro « Adanero » de Guardiola était vainqueur du concours, jusqu’à la troisième passe de muleta. Il avait pris trois grosses piques, partant de loin, poussant, restant un peu trop au peto. Fritero avait fait les choses « en toute règle », et avait reçu de grandes ovations. On demanda « le regaton », pour une quatrième charge, et le toro fonça, encore, et y donna toutes ses forces. Denis Loré essaya bien de l’alegrar, de le soutenir. Mais le toro était fini, à la deuxième statuaire. La mort dans l’âme, le nîmois dut conclure. Tristesse générale. Il fut bien au sixième, mais le Jandilla avait été décevant à la pique, et personne n’y croyait plus. Silence et quelques bravos, pour un Denis Loré qui, pour une raison ou une autre, ne passe pas la rampe en terres de Gascogne.

     Ce dimanche 8 septembre, la méteo n’est pas bonne. A ver si hay suerte ! 
     Ce matin, Serranito, mené par Rafael de la Viña, remplacera le jeune Bolivar, aux côté de Fernando Cruz, face à du ganado de Torrestrella.
     Ce soir… le mano a mano entre Enrique Ponce et Jose Tomas, devant des Zalduendo.

 

BEAUCOUP DE TOROS…HIER !

     8 septembre : Les deux premiers week end de septembre sont terribles… Corridas et novilladas partout… Trop à la fois ! Donc, forcément… « informations-flash » !!Sachez donc que :

     Pablo Hermoso de Mendoza a triomphé, hier, en Arles, mais que la plaza ne s’est pas remplie. Trois oreilles, tandis que Leonardo Hernandez fait un trophée, et que Rafi Durand est applaudi.

     La Feria de Valladolid a débuté par une novillada « de lujo », au cours de laquelle le fils de Jose Maria Manzanares a estoqué trois novillos et coupé « deux fois deux oreilles ». Les novillos étaient de La Plata. Le jeune triompha pleinement, mais sans émotion. Se fit prendre très durement par le quatrième, contre les planches, son père essayant de le tirer, par-dessus la barrera. Pas de mal, heureusement. Blessure à l’aisselle de Joselillo, qui glissa, lors d’un quite par chicuelinas.

     A Navacerrada, le novillero Ivan Romero a recçu, en banderillant un novillo de A.P, une grosse cornada qui touché l’artère fémorale de la cuisse droite. Après des premières heures alarmantes, il semble que la situation soit sous contrôle.

     A Medina del Campo, devant une mansada de Manuel Angel Millares, Miguel Rodriguez coupe trois oreilles, mais prend une cornada grave dans la cuisse droite. Oreille de chaque toro pour Vicente Barrera.

     A Malaga, il est sorti une corrida de Peralta, des mieux présentées, au cours des dernières années. Corrida sérieuse, avec trois bons toros. Le Cid a été très bien, et … a bien tué. Oreille de son premier. Une oreille aussi pour Fernando Camara, (qui toréa bien, mais « no mato ») et Curro Vivas.

     A Cintruenigo, en Navarre, La corrida de Arauz de Robles permet au Cordobes et Francisco Marco, de couper deux trophées à leur second adversaire. Uceda passe, discrètement.

     A Utiel (Valencia), Manolo Caballero a encore connu une grande tarde : Trois oreilles à une bonne corrida de Montalvo, tandis que Carrion et Califa sont ovationnés.

     A Ejea de los Caballeros, en Aragon, les toros de Los Guateles ne disent rien, sauf le cinquième. Morante lui met trois véroniques « comme les anges » et lui coupe la seule oreilles de la journée. Ponce  a une poisse noire, et le petit Jesus Millan, « de la terre », coupe une oreille de chaque.

     A Illescas, près de Tolède, la corrida de Juan Albarran est sortie difficile. Triomphe de Cesar Jimenez, avec trois oreilles, tandis que Liria coupe une au quatrième.

     En plaza de Haro (Rioja), du bon vin, mais bien peu de monde, pour une corrida, très dure, de Sanchez Ybarguen. Le colombien Dinastia coupa l’oreille du quatrième, la seule du jour. Jose Antonio Iniesta et Julien Lescarret « cumplieron ».

     A Villarubio de los Ojos (Ciudad Real), Ferrera fait un tabac : trois et rabo, tandis que Padilla coupe deux eu quatrième. Le mexicain Bricio est applaudi. La corrida d’Atanasio : Mala. Qu’a t’il donc fait au cinquième, pour couper deux oreilles et la queue ?

     A El Alamo, près de Madrid, la corrida d’Adolfo Martin est sortie « comme ça » ! Encabo, Robleño et Sanchez Vara coupent, chacun, un trophée.

     A  Villarubia del Arzobispo, Davila Miura a été ovationné pour son retour aux ruedos, mais Victor Puerto et De Mora sont sortis a hombros, coupant une oreilles à chaque toro. La corrida était de Los Bayones.

 

DAX : "DE CHAIR ET DE BOUE…"
Ponce et Tomas "toréent" sous la pluie.

     9 septembre : « Je n’y étais pas ! Donc… je me tais !  » Je ne peux que vous répercuter les informations, les observations et les sentiments d’une poignée d’amis qui eux, y étaient… et se sont mouillés… dans tous les sens du terme.

     Pas à dire, le portable, c’est vraiment un belle invention… le parapluie aussi ! Et si, malheureusement pour le Gard, ce parapluie n’a servi de rien, à Dax, par contre, il aura permis de garder quelques idées au sec.
     Ponce, miraculé de la fin Août, et Jose Tomas, éternel énigme, sont… comme nous, des êtres de chair et de sang. Nous voilà donc rassurés ! 
     Une fois pour toutes, les superlatifs  et les « emprunts aux nippons » sont à jeter aux oubliettes… Ponce et Tomas, sont « comme nous », mais avec quelque chose en plus : Ils sont « toreros » ! Pas samouraïs ! Toreros ! Et c’est pour cela qu’ils nous laissent bouche bée... Et c’est pour cette raison que nous courrons les voir, même si, parfois, l’un d’entre eux (toujours le même) nous hérisse le poil.
     Jose Tomas sortant de Bayonne… « On ne veut plus le voir ! », « Il ne f… plus les pieds ici ! » Oui, oui !! Ce même Jose Tomas sortant hier « des boues de Dax ! » : « C’est quand même un drôle de bonhomme, et un sacré torero !! »

     Que s’est il donc passé ?
     Il s’est passé que, respectant la tradition du temps gris et pluvieux qui préside souvent à la Salsa Dacquoise », ce mano a mano 2002 s’est terminée sous le déluge et dans la boue…
     Il s’est passé qu’un torero s’est montré « tel qu’en lui même », toréant avec cette intelligence et ce raffinement qui vous laissent pantois. Ce torero : Enrique Ponce, qui retrouvait « ses » arènes de Dax, après sa bien involontaire infidélité du mois d’Août.
     Il s’est passé, qu’asticoté par le triomphe de son aîné, Jose Tomas est sorti de sa rêverie, et, malgré la pluie, la muleta qui pèse des tonnes, le ruedo transformé en marécage, a donné une de ses meilleurs faenas de l’année, toréant long et lent, majestueux et inspiré.

     Les grands drames météorologiques ont toujours donné lieu à de grands moments taurins. On se souvient de Galan, sous l’orage de Pamplona ; de Mendes, à Bilbao ; de Jose Luis Moreno , à Madrid… il faudra y ajouter, la faena de Jose Tomas, à Dax, en 2002.
     Superbe final d’un duel qui se présentait « sans grande passion » : public bienveillant, toritos « a modo »… En fait, cela débuta ainsi, mais la boue fit son œuvre, et la pluie pénétra les chairs…
     Alors apparurent « les Hommes »… et jaillit « le Toreo » !

     8 Septembre – DAX – No hay billetes – Pluie, crescendo, à partir du quatrième: (Par “multi correspondances”)
     Petite corrida de Zalduendo, de peu de trapio, les trois premiers n’étant pas pris au sérieux. Les deux derniers, mieux présentés ont sauvé la tarde, d’autant que les toreros donnèrent le maximum, dans des conditions de lidia, très difficiles.
     Enrique Ponce (Palmas – Oreille, après un avis – Deux oreilles) eut le mérite de faire oublier le peu de présence de son premier, toréant longuement, sans déranger personne. Le Valenciano commença sa démonstration au troisième, dans un bon quite par chicuelinas au troisième, et une faena de fermeté et de doigté, devant un toro très incertain, « sans se définir ». Puis vint le récital, la symphonie que tous attendaient : Faenon au cinquième, en longues séries veloutées, sur deux mains, sans oublier les grands pechos, les changements par devant et les cites, muleta pliée au bras. Grandes images, sous un rideau de pluie. Pinchazo, hélas et une demi lame. Que lui aurait on donné « s’il avait mis une entière, « en haut » ?
     Jose Tomas (Silence – Silence – une oreille, après un avis) « a flotté » pendant deux toros. Tirant des passes « comme ça ! », sans âme, sans envie, le visage fermé… Le public commençait à se résigner.
     Puis sortit le sixième, toro bien fait, sérieux. Sous la pluie et dans un marécage, Jose Tomas va piquer « une crise de verguenza » et se mettre à toréer « comme le Tomas, d’avant ! » : Longues séries de muletazos, sans bouger d’un pouce, templés au millimètre, dans un minimum de terrain. Six, sept naturelles liées, parfaitement rematées. L’émotion monta d’un cran, et l’averse, de même. Sur ce coup-là, Jose Tomas méritait la sortie a hombros. Hélas, l’épée ne le voulut pas; le toro qui tarda, et le puntillero « qui loupa », non plus ! Une seule oreille seulement, mais une énorme ovation, tandis qu’on emportait un Ponce, trempé, mais triomphant.

 

DANS LES AUTRES PLAZAS: METEO CAPRICIEUSE.

     9 Septembre : Le retard avec lequel paraît ce résumé, empêche d’aller très avant dans les détails que vous aurez probablement relevés en explorant les « autres sites ».
Cependant, on peut dire :
   
     Que la Corrida concours d’Arles a vu beaucoup de piques, dont certaines prises bravement et de loin. A ce jeu, seul le Monteviejo (6ème) se refusa, tandis que le Maria Luisa Dominguez Perez de Vargas (4ème) se révélait encore une fois « bête à concours ». C’est ainsi que « Pianillero »  fut primé, permettant au Zotoluco de donner l’unique vuelta du jour. Côté picadors, on récompensa le Legionario, qui avait piqué le Miura premier, et l’on fêta comme il se devait, le départ à la retraite de Michel Bouix.

     A Barcelone, la corrida de Gabriel Rojas est sortie très bien présentée, sérieuse et pointue (Tiens donc!). El Cid et Robleño ont donné une vuelta à chaque toro, ayant bien toréé, mais très mal tué. Grande actuacion de Robleño, toréant très vaillamment, citant le toro « à vingt mètres ». De son côté, Rafael de Julia ne s’est pas engagé.

     A Valladolid, la première corrida de la feria a été une catastrophe intégrale. Les toros de Juan Perez Tabernero, mal présentés et faiblissimes, ont gâché une tarde pluvieuse et froide. Un comble ! Le deuxième est mort tout seul, en début de faena, après quelques convulsions (« T’en veeuuuuux ? »). Les autres allèrent « au bout », mais dans quelles conditions… Les toreros ont fait semblant, et Padilla a coupé une oreille, tandis que Barrera et Ferrera rageaient en silence.

     En plaza d’Alcañiz, près de Teruel, (fameuse parce que Paco Camino, alors novillero, y prit une grosse cornada), les toros de Antonio San Roman sont bien sortis, permettant une grande tarde des toreros, en particulier Cesar Jimenez, « qui fait quatre oreilles ! ». Le Finito coupe une à chacun, et Abellan touche le mauvais cinquième. Oreille au deuxième.

    Salamanque ouvre sa feria avec une bonne novillada  de Domingo Hernandez. Matias Tejela confirme son rang, et sort en triomphe, avec une oreille de chacun, mais c’est Jose Andres Gonzalez qui surprend par la qualité de son capote, et une bonne faena au sixième. Oreille, avec pétition de la deuxième. Diego Ramos a été applaudi.

     Albacete, de son côté, s’est inaugurée sur une terrible novillada d’Apolinar Soriano, extrêmement compliquée et dangereuse. Le sixième fut banderillé de noir. En face, il fallut se battre, en sachant d’avance que le résultat serait pauvre. Jose Manuel Samos, Salvador Vega et Miguel Angel Franco s’y attelèrent… et en sortirent vivants. Ce qui est déjà grande victoire.

 

SOUS LE SIGNE DE VALVERDE ET DE « EL FANDI »… 

     10 Septembre : Ca y est, les trois grosses ferias de Septembre sont sur les rails, avec leur cortège de joies, de déceptions et d’interrogations.
     Pendant ce temps, le Sud Est de la France surnage dans les eaux boueuses que les colères du ciel ont grossies au point de noyer « des villages de lumière et de soleil », comme l’étaient Sommières et tant d’autres. Quelle tristesse ! On pense à eux, on pense à vous, gens de Nîmes et d’alentour… Accrochez vous, le soleil reviendra…

     Il est revenu, en Espagne. Hier, ce soleil fut le témoin privilégié du retour du Fandi, près de Huelva. Certes, quatre oreilles et une queue dans un pueblo ne veulent pas dire grand chose. Mais on sera rapidement fixés : Aujourd’hui, petit détour par le Portugal, et demain… présentation à Salamanca.

     Pendant ce temps, l’actualité court… plus vite que Ben Laden : Le retour, en «one man show», de Joselito est officiel : 11 octobre à Zaragoza. Bon !
     De son côté, Rivera Ordoñez est sorti « a hombros » du 125ème anniversaire de la plaza de Calatayud. Jolie plaza, et corrida « aimable ». Rivera Ordoñez a montré « une nouvelle envie », et un bon volapié au cinquième. Pas de quoi en faire un Arc de triomphe, mais, on va suivre les prochaines…

     A Valladolid, deuxième corrida de feria… et deuxième gros fiasco ganadero, sans compter un deuxième désastre à la taquilla.
     Après la deuxième novillada d’Albacete, David Galan va devoir changer de surnom… on l’appellera désormais « Zébulon » Galan. Le novillo lui met une grosse voltereta, dont le jeune retombe... sur les pieds. Comme son père le fit jadis, il entre a matar, sans la muleta, se jetant au milieu du berceau, et se faisant balancer « haut et loin »… Et à nouveau, retombe sur ses pieds ! « Zébulon Galan » ! Boiing ! Boiing ! Jusqu’à quand ?

     Mais, hier, 9 Septembre, un torero « rentrait dans sa ville »… A n’en pas douter, la gorge était plus sèche que d’habitude, l’estomac un peu plus serré… Impeccablement vêtu de vert empire et or, Javier Valverde faisait « son vrai premier paseo » dans « sa » plaza de La Glorieta… Certes, le 12 Juin, il y avait déjà défilé, mais on se souvient de l’alternative gâchée, et de la terrible déception qui fut sienne. Valait mieux oublier. Et puis, Salamanca… c’est la Feria, et rien de plus !
     Hier, flanqué de ces deux monstres que sont Ponce et Juli, Javier Valverde a coupé deux oreilles, sortant a hombros, et sauvant la corrida. Il a aussi confirmé qu’il est torero "de combat", de ceux qui mettent la caste là où les toros n’en n’ont pas…
     Beaucoup disent "qu’il laissa passer" un grand premier toro ! Lui saura ce qu’il en est ! Par contre, tous se mettent à l’unisson pour chanter sa deuxième prestation : impeccable et très torero devant un manso qu’il « accrocha » d’entrée, et ne laissa pas filer. Grosse première sortie de Javier Valverde, dans une feria de Salamanca où l’ambiance est explosive…

     Enrique Ponce, que Dax venait d’ovationner, totalement rassurée, s’est montré « en difficulté », hier, à Salamanca, au point de se mettre en danger, devant le quatrième, difficile. Dans le callejon, ses deux « co apoderados » ne se parlent plus, et la belle machine qu’était la « Ponce Factory » est à présent bien moins huilée… Il va falloir, en quelques jours, rectifier le tir…

     Côté «Callejon », cela ne s’arrange pas… Prisonniers des copinages et des petits chantages de trois ou quatre  fonctionnaires miteux qui  connaissent leurs « quatre jours de gloire » annuels, les responsables arrivent à maltraiter ceux qui les aident le mieux, et font de leurs efforts, la meilleure promotion… les photographes taurins.
     Les burladeros sont replets de « moustachus à poil dur », fumant gros cigares, et de bigotes endimanchées de tous âges, avec tour de hanche et de poitrine « à l’avenant », qui occupent sans vergogne, la place de ceux qui travaillent toute l'année, et « toréent avec les toreros », pour notre plaisir à tous.
     Mundotoro.com fustige aujourd’hui le mauvais traitement infligé à un professionnel « como la copa de un pino », qu’est Agustin Arjona, interdit de callejon, hier à Salamanca…

     Que ce paragraphe serve de témoignage "de solidarité totale", tout en soulignant l’immense travail qu’il reste à faire dans ce domaine. 
     Il faut signaler que la France y a fait d’énormes progrès, mais qu’il lui reste encore à faire la différence entre « la photographie taurine », de presse et de reportage… et la photographie « de commerce ».... 
     Trop facile d’aller tirer le portrait des toreros, au moment du paseo, pour aller, ensuite les vendre fort cher, dans sa boutique ! Trop facile de déambuler dans le callejon, pour fixer à jamais le joli minois de la femme du notaire, en barrera ! Trop facile ! Pendant ce temps, une poignée d’autres se crèvent la vue en suivant toute la corrida au travers d’un objectif, en essayant de capter « le » moment, « la » grande passe, « le » sourire vainqueur ou déçu…

     Les photographes taurins sont les plus grands alliés de "ce qui reste" de la tauromachie. Avec un peu de lumière, de technique, et beaucoup d’aficion, ils savent immortaliser les quelques moments fugaces d’une indéniable beauté… S’il vous plaît, traitez les bien, ils sont vos meilleurs « avocats » ! La France l’a compris, en partie. En Espagne, c’est autre chose !

     La feria de Salamanca attaque aujourd’hui sa deuxième journée… et son premier scandale. Pour une obscure raison « d’inscription trop tardive » au registre des naissances, le corrida du Capea est refusée. Nés en septembre 98, les toros ont été enregistrés le 25 Octobre… Tout faux ! La date limite était le 10 Octobre… Refusé, monsieur Capea ! Vous repasserez ! Ouverture des guichets : 8h30 !
     Et c’est aujourd’hui, à la veille de la corrida, que les « ronds de cuir » s’en aperçoivent ? 
     Ne faudrait il pas chercher une autre raison, comme la bordée de sifflets qui accueillit la corrida, l’autre jour, au débarquement public?
     Comme par hasard… Jose Tomas est au cartel ! Et Juli, de même !  Nouvel épisode, nouveau scandale… Pour le remplacement, on parle de toros de Jose Luis Pereda, de Los Bayones, ou de … Jose Luis Marca.
     Il y a du grabuge dans l’air !!!

     9 Septembre – SALAMANCA – 1ère corrida de Feria – Lleno : Six toros de Garcia Jimenez Hermanos, inégalement présentés mais corrects. Noblesse et soseria accompagnèrent la faiblesse, pour trois d’entre eux. Le quatrième fut compliqué. Le troisième semblait toro de triomphe. Mais de fait, c’est le dernier, manso vilain, qui, de par sa mobilité, permit au torero de triompher.
     Enrique Ponce (Ovation avec avis – Silence) a lidié, sans effort et sans émotion, le petit premier. Par contre, le quatrième le mit en danger, dès le capote, le valenciano perdant un moment sa belle assurance, au point de trébucher devant le toro. Faena compromise, où le torero esquiva à grand peine de méchants hachazos, au point de se faire déchirer la manche de sa chaquetilla. Faena "incommode", tandis que le tendidos murmuraient leur déception. Pour arranger le tout : 3 pinchazos et descabello. Ponce doit un desquite à Salamanca.
     El Juli (Oreille – Silence) s’est accroché comme un mort de faim à son premier, un vilain, faible et soso. Banderilles en progrès, faena ferme, terminant « à bout portant », et estoconazo, en « montant » sur le toro. Le cinquième était d’une indicible faiblesse, réduisant à zéro les efforts du Juli. Deux pinchazos, media et deux descabellos. Crevant !

    Javier Valverde (Ovation – Deux oreilles, après un avis) débuta « en grand » : Larga à genoux et très bonnes véroniques, pour accueillir le troisième. Très torero dans sa mise en suerte, le salmantino va commencer royalement sa faena : Empaque dans ses premières passes en allant vers le centre ; cites de loin et… un désarmé, suivi de deux génuflexions du toro. Il n’en fallait pas plus pour que les repères se perdent, et que s'enfuie la belle assurance… Valverde ne parvint plus à trouver la bonne distance, le bon tempo, et la faena s’envola, d’autant que… trois pinchazos et trois decabellos… Ayyy!

     Le sixième, un vilain colorado du nom de « Carcelero », mal fait, avec une tête « sérieuse », fit deux premiers tiers de « manso intégral ». Intouchable au capote, partant dans tous les sens, sin fijeza. La seule « qualité » : la mobilité. Valverde, d’entrée, se montra d’une grande fermeté, dictant au toro la trajectoire souhaitée : trois grosses séries de droitières et un final de faena en toute majesté. Un toro dominé, un public conquis et une bonne épée, suivie d’un coup de verduguillo. S’ouvre la grande porte pour un Valverde qui est « totalement » entré à Salamanque. On attend avec impatience, son prochain paseo.

    9 Septembre – VALLADOLID – 2ème de Feria – ½ plaza : Corrida désastreuse de Castillejo de Huebra. 2ème et 3ème ont été renvoyés pour invalidité. Le 5ème était un sobrero de Loreto Charro. Les toreros ont fait de vains efforts, mais la corrida ne décolla jamais. Valladolid est en train de gronder.
     El Cid toréa bien, mais tua mal. Se fit prendre en estoquant le premier. Pas de bobo, malgré s’être fait traîner longuement, accroché au piton par la taleguilla et les machos, au niveau du mollet. Silence et Ovation. – Javier Castaño a confirmé sa grande fermeté retrouvée, mais ne put rien de plus. Silence partout – Cesar Jimenez se montra brillant au capote, débuta ses trasteos à genoux, et se battit… tant que les toros répondirent. Hélas, pfffttt ! Ovation et silence, après quatre pinchazos, au sixième. Deuxième de feria, deuxième corrida « détestable ».

    9 Septembre – ALBACETE – 2ème de Feria – Novillada – ½ plaza : Six bons novillos de « Los Chospes ». Noblesse générale, et « bon moteur », chez les 2 et 4èmes.
     Matias Tejela se montra très torero devant le quatrième qui débuta faible, mais alla « a mas ». Silence et une oreille – Andres Palacios mit a profit les bonnes charges de son premier : Grandes naturelles, mais faena qui va decrescendo. Oreille et ovation – David Galan, à son habitude fait tout, très vite, en connectant beaucoup avec le public, et en cachant la médiocrité de son toreo. Son premier l’accrocha vilainement, et il le tua en deux fois, attaquant « sans muleta ». Voltiges assurées, dont il retombe « sur les pieds »… Ovation et applaudissements, pour « Zébulon » Galan…

 

CE MATIN-LA…

     11 Septembre :  Ce matin-là, on parlait de toros… C’était un mardi… Peut-être revenait-on sur quelque futilité, quelque détail d’une corrida concours à demi ratée… Rien de bien important.
     "Là-bas", il faisait nuit noire. 3000 personnes dormaient encore, du sommeil du juste, du riche ou du pauvre… "Là-bas", il faisait nuit. Une nuit de paix…
     Quelques heurs plus tard, l’apocalypse… Ces 3000 personnes, de toutes couleurs, de toutes races, de toutes confessions, représentant l’humanité tout entière, s’endormaient à tout jamais dans le fracas d’un « American dream » réduit en miettes…
     Tous, nous avons blêmi, et le lendemain, atterrés, anéantis devant tant « d’horreur en direct », nous n’avons pas parlé de Toros…
     Depuis, le temps a passé, qui, dit-on, panse les plus profondes plaies… Depuis, les hommes ont fait « peut-être pire ».

 

     Oh, bien sûr, la dimension de la tragédie et le trou béant de « Ground zero » ne peuvent qu’occulter d’autres drames, d’autres douleurs insupportables, qui n’ont pourtant qu’un responsable… toujours le même… l’homme.
     Oh, bien sûr… que sont deux petites vies, deux petites âmes, à côté de 3000 sacrifiés ? Pourtant, en proportion, l’abject est encore plus odieux, lorsque l’on pense à Holly et Jessica, ces deux pauvres gosses, belles comme le jour, sacrifiées à la folie et au vice…
     Oh, bien sûr, rien à voir ! Mais, toutes proportions gardées, ne croyez vous pas qu’avec « notre science » et tous nos « machins », on pourrait éviter « d’assoiffer la Terre » ? Ne croyez vous pas que l’on pourrait, avec respect, laisser couler l’eau, naturellement, ce qui lui éviterait de tuer et de ruiner des vies, quand elle n’a pas d’autres solutions que de déborder… Vous ne croyez pas que l’on pourrait éviter des Sommières, des Aramon ?
     A la base de tout cela, des hommes… Ils défendent leur patrie, leur religion ou… leur orgueil et leur « pseudo » savoir… Pourtant, la nature est là qui nous appelle à bien plus de modestie, de sagesse, de vraie solidarité…

     Ce matin-là, nous parlions de Toros…
     Aujourd’hui, nous le ferons aussi, sans pourtant n’oublier une seule seconde, tous ceux et celles qui, injustement, sont partis un jour, sans avoir cette chance-là… Nous ne les oublions pas, qu’il soient Américains de New York, Afghans de Jalalabad, petites filles d’Angleterre, ou tout simples citoyens d’Aramon…
     Nous ne les oublions pas, parce que nous, « aficionados a los toros », sommes de simples hommes et femmes qui vivons notre passion, avec une plus grande conscience, peut-être, de ce qui nous entoure…
     Tout simplement parce que nous sommes bien placés pour savoir que « l’Homme est tout petit, devant la Nature »…

 

« FERIAS DE EXPECTACION…FERIAS DE DECEPCION !! »
Seul Pepin Liria se sauve, en Albacete.

     11 Septembre : On le dit souvent « Corrida dont on attend beaucoup… corrida qui rate son coup ! » Les ferias de Salamanque, Valladolid et Albacete battent leur plein, et pourtant, rien ne se passe, ou presque.
     A Salamanque, Ponce a trébuché et le Juli a forcé toutes les machines pour couper deux malheureuses oreilles, tandis que, suite à sa première sortie, Jose Tomas se voit fortement encourager à consulter un psychiatre… Pendant ce temps, l’organisation et la bande de ronds de cuir qui l’entoure, continue à faire des misères aux photographes. Il n’est que de voir le « non reportage » photographique de Maurice Berho, dans le www.mundotoro.com de ce jour (11 septembre)… Es igual ! Continuons z’ainsi !!!
     A Valladolid, la feria est un désastre ganadero, à peine sauvé, hier, par un bon sixième toro d’Alcurrucen et de gros détails pintureros de Leandro Marcos.
     De fait, le vainqueur du jour est ce « jeune vieux gladiateur » de Pepin Liria, qui a enfin touché un bon toro de Murteira Grave, en plaza d'Albacete, et lui a coupé deux oreilles en poussant le vibrato à fond.
     Tout cela est bien joli, mais pour le moment… beaucoup d’euros et de bruit pour rien…

     10 Septembre : SALAMANCA – 3ème de Feria – No hay billetes – Beau temps : La corrida du Capea avait été refusée, et de multiples bruits couraient sur les véritables raisons de ce fiasco. La version officielle faisait bien rire. Hélas, on sourit moins quand on apprit la provenance des remplaçants.. N’y a t’il donc pas dans le campo Charro, une corrida digne de Salamanca ? Bien entendu, la corrida "remplaçante" fut un désastre, les Jose Luis Pereda (4,5,6èmes) et les Bayones (1,2,3èmes) sortant « de faibles, à complètement invalides… ». Le premier, très armé a été rentré, son indicible faiblesse ayant été accentuée par une pique assassine. Le Jose Luis Marca qui le remplaça ne fut pas un phoenix.
     Finito de Cordoba (Palmas et Silence) est venu passé la journée à Salamanque. Son premier bouscula Curro Molina, et le Finito le toréa en prenant les élégantes précautions d’usage. Le quatrième était « très faible », et cela donna toutes les excuses au cordouan, d’en finir au plus tôt.

    Jose Tomas (Bronca et Bronca) passa comme un zombie… Son premier se cassa la figure au troisième muletazo. Tomas en donna une dizaine d’autres, sans âme mais avec beaucoup de pico… puis décida de couper là. Ce fut un peu longuet, le « phénomène » cumulant une atravesada et sept descabellos. L’espoir revint au cinquième, avec de grandes véroniques, lentes, majestueuses. Hélas, il fallut déchanter. Le toro, escobillado des deux côtés, fut massacré à la pique, et Tomas laissa tomber après trois pirouettes. 
     Ce matin, Alfonso Navalon n’est « même pas méchant »… cela ne vaut pas la peine ! Un autre critique, du côté de « l’Adelantado de Salamanque » suggère vraiment « d’aller consulter » !

      El Juli (Oreille et Silence) a fait son boulot de professionnel fatigué, mais dont la caste et l’honneur ne souffrent pas de sortir d’une grande feria sans avoir fait le maximum. On lui donna une oreille pour s’être accroché au malheureux premier, et avoir rectifier les mauvais penchants de sa corne gauche. Il reçut le sixième par des véroniques « à fond », et tenta gentiment, doucement, de lui composer une charge. A la fin, cela se compliqua un peu, avec quatre descabellos…
     Ce 11 Septembre, la corrida de Montalvo, qui fut la plus appréciée au débarquement, pour Espla, Ferrera et Fandi. Il «devrait » se passer quelque chose.

     10 Septembre – VALLADOLID – 4ème de Feria – ½ Plaza : La corrida d’Alcurrucen est sortie « bien inégale ». Le lot d’Eugenio de Mora fut désastreux. Seul point positif, le sixième, du nom de « Guitarra », qui fut un toro de rêve, tant au cheval qu’à la muleta.
     Manolo Caballero ne fit pas beaucoup de bruit. On le vit correct, mais sans connexion aucune, avec le tendido. Des excuses, avec le premier, très soso, très fade. Un peu moins, face au quatrième. Silence et Ovation
     Eugenio de Mora a une indicible poisse aux sorteos, en ce moment. Vraiment de quoi gamberger ! Son premier ne permettait guère moins que son second !!! Palmas et sifflets.
     Leandro Marcos sauva la corrida en coupant l’oreille du bon sixième : Toro colorado, cornalon, qui sortit allègre, galopa, prit deux bons puyazos et bougea beaucoup au deuxième tiers. Toro noble qui permit à Marcos une faena en composant beaucoup la figure, et oubliant parfois de commander, en un mot, de toréer. Sèche voltereta sans mal, en voulant forcer un pecho. Le torero revint à la charge et donna quelques détails, plus sérieux. Face au troisième, qui s’était rapidement « replié sur lui même », Leandro Marcos avait mis du temps à se livrer. Petite ovation
     Ce 11 septembre : Toros de Victoriano del Rio pour Ponce, Luguillano et Juli. Il y a des choses à remettre au point !

     10 Septembre – ALBACETE – 1ère corrida de feria – ¾ de Plaza : Corrida très forte, très armée, mais mansa, de Murteira Grave. 1, 3, 5 et 6 èmes furent des carnes, à divers degré. Par contre, le 4ème, fut « le » toro de la corrida, avec une excellente corne droite.
     Pepin Liria fut le triomphateur du jour : Deux largas et bonnes véroniques en recevant ce quatrième, qui se montra très brave sous le fer. La faena fut plus vibrante qu’artistique, mais le public applaudit fort à deux grosses séries de derechazos, et aux efforts du torero de Cehegin pour sortir quelque chose d’un piton gauche, beaucoup plus vicieux. Liria en termina par des redondos inversés et une épée sincère. Deux oreilles méritées et une bonne sortie  en triomphe. Il s’était montré honnête devant le premier.
     Juan Jose Padilla s’est montré sérieux, technique et courageux, devant un premier qui attendait le moment « de lui en mettre une »… Le cinquième n’avait aucune charge. Le Jerezano se mit « au milieu », pour lui arracher quelques demi passes. Ovation au deux
     Luis Miguel Encabo se montra excellent au capote, et posa une grande paire de banderilles « pa dentro », au sixième. Le reste fut une suite de vains et honnêtes essais. Silence partout.
     Ce 11 septembre : Toros de Los Derramaderos, pour le Cordobes, Miguel Abellan et Sergio Martinez.

 

NÎMES ANNULE SES VENDANGES… DAX DONNE SA NOVILLADA.

     11 Septembre : On s’imagine bien que Nîmes, le Gard et tout le Sud Est n’ont pas le cœur à faire la Fête… Aussi, décision a été prise d’annuler la Feria de Vendanges, qui semblait déjà bien mal engagée. Comme quoi, un malheur ne vient jamais tout seul. Seulement, il y a les petits soucis du quotidien, et la grande peine que provoque un tel désastre, même lorsque l’on en a pas perdu la vie…
     Non, vraiment, pas le cœur à faire la fête, puisque… pas de vendanges ! Un respeto !

     De son côté, Dax va clore sa saison en donnant la novillada qu’elle dut annuler, dimanche dernier au matin, pour sauvegarder le ruedo, en vue du mano a mano Ponce - Tomas.
     La novillada aura donc lieu Samedi prochain, 14 Septembre, à 18 heures 30. Au cartel, Fernando Cruz et Serranito, devant quatre Torrestrella, que viendra renforcer la cavalière Patricia Pellen, devant un toro de Nuñez del Cuvillo.
     Renseignements et réservation au 05 58 909 909 – (Les conditions restent inchangées : Tarif unique 15 euros, avec entrée gratuite pour les moins de douze ans)

 

ZARAGOZA…PRATIQUEMENT BOUCLEE.

     11 Septembre : Sept corridas, une de Rejoneo et deux novilladas piquées, composeront, du 4 au 13 octobre, l’affiche de la prochaine Feria du Pilar, en plaza de Zaragoza. D’après  Mundotoro, les négociations sont pratiquement terminées, et les cartels, pratiquement bouclés.
     La feria tournera autour du « scoop » de cette fin de temporada : Le retour aux ruedos, en « unico espada », face à six toros de ganaderias différentes, de Jose Miguel Arroyo « Joselito », victime d’une très grave fracture, le 17 juin, en plaza de Nîmes.

     A priori, les principales vedettes de la toreria actuelle seront présentes, à deux exceptions près :
     Jose Tomas, qui « traditionnellement », prend ses vacances à la mi septembre… Et Antonio Ferrera, pour une histoire de « gros sous », dit on… Cependant, on ne peut oublier que « Zaragoza » veut dire Casas et Paton… que Casas veut dire « apoderado de Cesar Jimenez ». On n’oublie donc pas le conflit de fin Août et le veto à Ferrera et son administration, sous prétexte que « l’on n’aurait pas voulu » que Jimenez entre dans la corrida de Béziers… Hombre ! por favor…

Pour le moment, la feria « se présenterait » ainsi :
     Vendredi 4 Octobre : Novillos de Los Maños. (Probable présence de Serranito)
     Samedi 5 Octobre : Toros de Baltasar Iban, pour Alfonso Romero, el Molinero et un troisième
     Dimanche 6 Octobre : Corrida de Rejones, avec Alvaro Montes, Diego Ventura, Sergio Galan, Sergio Vegas, Sergio Dominguez et Rafi Durand.
     Lundi 7 Octobre : Novillos de Fuente Ymbro, pour Salvador Vega, Ivan Garcia et Matias Tejela
     Mardi 8 Octobre : Toros de Nuñez del Cuvillo, pour Juan Bautista, Jesus Millan et Leandro Marcos
     Mercredi 9 Octobre : A définir. (On peut cependant donner pour sûr Cesar Jimenez. On avait aussi parlé du Morante de la Puebla)
     Jeudi 10 Octobre : Toros du Capea, pour Enrique Ponce, El juli et Gaspar Paulita
     Vendredi 11 Octobre : Joselito, en « unico espada », face à six toros de fers différents.
     Samedi 12 Octobre : Toros de Daniel Ruiz, pour Finito de Cordoba, El Juli et Cesar Jimenez
     Dimanche 13 octobre : Toros de Torrestrella, pour Manolo Caballero, Rivera Ordoñez et El Fandi.

 

« DES OREILLES, MAIS PAS DE QUEUE… »
Ponce, le Juli et le duo de l’année : Ferrera – Fandi

     12 Septembre : La journée d’hier fut enfin triomphale. Comme l’avait supposé le bon public Salmantino, en l’ovationnant fortement dès le desencajonamiento public, la corrida de Montalvo est sortie bien présentée et intéressante. A Valladolid, les Victoriano del Rio avaient probablement « moins de caisse » et moins de piquant. Côté toreros, Ponce a lavé le mauvais souvenir de Salamanque, tandis que Ferrera et Fandi ouvraient la grande porte de la Glorieta. De son côté, le Cordobes coupait une oreille en Albacete, mais ce furent les deux autres qui firent le bon toreo...

     Chronique classée "X": Beaucoup d’oreilles… mais aucun rabo !  Faut dire qu’avec ce qui se passe en France, ces jours ci, il ne fait pas bon se promener, en public, une queue à la main… On comprend, maintenant pourquoi le bon public de Bayonne ne voulut pas voir « le rabo » du Cid, l’autre jour, après sa faena au cinquième Victorino… Elle avait été magnifique, l’estocade avait été « superior », et pourtant Bayonne avait fait des minauderies sur « la queue du Cid »…
     En fait, très au courant des subtilités et urgences judiciaires, Bayonne voulait éviter au Cid de se retrouver au tribunal de Bordeaux pour « exhibition sexuelle »…
     Hé, ne rigolez pas ! Quatre malheureux viennent de passer en jugement, sérieusement, pour s’être faits pincer, en position « avantageuse », en compagnie de dames dites « de petite vertu » (il y en a bien d’autres), planqués dans leur voiture, sur les quais ou dans des parkings de Bordeaux. Ils risquent un an « à l’ombre »…et « un monton » d’euros !
     Ainsi donc, nos rues sont pleines de dealers, de casseurs, de violeurs en tous genres… qui se baladent impunément, demandant parfois leur chemin à la maréchaussée… Ainsi donc, de milliers de prisonniers sont « en préventive » depuis des mois, attendant un hypothétique procès, et là… on pince les coquins en juin, et ils passent, en septembre…
     Super, la Justice française. « Pour un beau coup, c’est un beau coup ! » Enfin, façon de parler, parce qu’avec tout ça, on ne sait pas si les gars ont quand même pu… Non ? mince alors…
     Donc, pas de rabo, hier ! Ponce dut se contenter de deux oreilles, Ferrera de même…
     Quant au Cid… qu’on ne l’y reprenne pas !

     11 Septembre – SALAMANCA – 5ème de Feria – ¾ de plaza – Beau temps : La corrida de Montalvo est bien sortie : trapio et pitones.  Nobles en général, sauf le quatrième, après avoir fait leur devoir au cheval, à des degrés distincts.
     Le public a vibré aux exploits banderilleros de trois diestros qui ont partagé les trois premiers « deuxièmes tercios ».
     Luis Francisco Espla (Oreille et ovation) s’est montré classique, posé, sûr de sa maestria. Sa première faena alla « de mas a menos », comme le toro. Espla se montra classique et brillant, tuant d’une épée « immédiate », après pinchazo. Par contre, il essaya vainement de tirer quelque chose du quatrième « muy soso ».
    Antonio Ferrera (Ovation  - Deux oreilles) se présentait à Salamanque. Il se signala, d’entrée, par de magnifiques et lentes véroniques au deuxième. Cela faillit mal se passer aux banderilles, le torero se sortant d’un recorte, avec un coup de pointe au bas du dos. Toro un peu court et faena de porfia, finissant par tirer de très bonnes naturelles. Hélas… cinq pinchazos !
     Le cinquième « partit dans tous les sens », abanto, et le public protesta son apparente mansedumbre. Il refusa le fer et se colla méchamment, par deux fois. Après un quiebro serré, Ferrera, avec patience, grande technique et totale sérénité, lui monta une grosse faena, qui alla crescendo. Citant muleta avancée, tirant avec un grand sens du rythme, Ferrera termina en totale profondeur, en totale beauté, le public marchant à fond. Estocade et deux grosses oreilles pour ce qui est actuellement « la » faena de la feria.
    El Fandi (Oreille – Oreille) faisait également son premier paseo. Revenant de la blessure de Bilbao, le granadino sembla se  faire mal dans un quite au sixième. Cependant, le torero mit « toute la vapeur » devant ses deux adversaires : La demie à genoux, « pour oublier Bilbao », devant son premier. La paire de banderilles « al violin ». Faena courte, très bien débutée, un peu irrégulière mais très engagée, hélas terminée d’une épée très basse qui aurait du empêcher l’octroi du trophée.
     Face au sixième, le Fandi donna trois largas à genoux, enchaînant avec véroniques vibrantes et un remate qui dressa le public. Bien entendu, il banderilla « très fort », mais en grimaçant un peu, et attaqua une faena de vaillant, toréant parfaitement lié, dans la première partie, et se mettant « à bout portant » lorsque le toro s’arrêta. A fond la passion ! Tuant bien, le Fandi coupa un second trophée, et sortit a hombros, en compagnie d’un Ferrera, aujourd’hui vainqueur de leur amical duel torero.
     Ce 12 Septembre : Toros d’Atanasio pour Enrique Ponce (qui va vouloir laver l’affront de l’autre jour), Manolo Caballero et Cesar Jimenez.

    11 Septembre – VALLADOLID – 5ème de Feria – Presque plein – Beau temps : La corrida de Victoriano del Rio, de présence très inégale, a donné un jeu correct, en général. A noter le deuxième, le plus « feo », mais le plus encasté. Noblesse un peu limitée de forces, en particulier chez ceux du Juli.
     Le premier alla se casser un piton dans un burladero, au moment où… Ponce allait débuter sa faena, c’est à dire, après les banderilles. Le président "plia" son règlement, et changea le toro. Tout le monde a applaudi.
     Enrique Ponce (Tonitruante ovation – Deux oreilles) a été remarquable, lavant ainsi les quolibets récoltés à Salamanca.
     Cela dit, le valenciano est adoré à Valladolid où il a donné de véritables leçons de toreo (notamment l’an passé). Enorme faena devant le sobrero premier, qui tint la cadence. Ponce se laissa aller en de grandes séries droitières, d’une incomparable beauté. Toreo d’une incroyable lenteur, sans un accroc à la muleta. Hélas, le toro se compliqua à l’heure de l’épée, restant « tête en haut ». Trois entrées a matar et cinq descabellos. Adieu les deux oreilles.
     Par contre, les deux trophées lui furent accordés au quatrième, qu’il estoqua fort bien, après une faena « a mas », devant un toro qu’il fallait soutenir. Roi du temple, « muleta puesta » et tirant doucement, Ponce donna confiance au toro qui finit par le suivre aveuglément. Majestueux à droite, Enrique Ponce termina son chef d’œuvre par d’énormes naturelles, une à une, citées la muleta pliée au bras. Public debout et admiration collective dans les rangs de la presse, écrite et photographique.
    David Luguillano (Oreille – Ovation) a eu des passages grandioses, en toréant de muleta le deuxième, qui n’arrêta pas de galoper. On connaît « la plastique » du Vallisoletano, lorsque le toro vient « fort et droit ». Séries droitières, d’une grande personnalité. Moins clair à gauche. Après de brillants adornos, « Lugui » tua d’un pinchazo et d’une estocade, spectaculaire. Le cinquième passa « de faible à très faible », et le torero s’enfonça dans une « barroquenerie » que le public ne voulut pas suivre.
     El Juli (Oreille – Oreille) semble jouer les Paco Ojeda d’antan. Touchant des toros qui vont « a menos », il banderille « avec des résultats divers », débute les faenas en puissance, toréant long et templado, pour arriver à ce que le toro s’arrête. Alors débute un formidable morceau de porfia, le torero se mettant littéralement dans le berceau des cornes, arrachant d’invraisemblables enchaînements qui portent beaucoup sur le public. Un valiente total « qui fait peur au toro »… Pour conclure, deux gros coups d’épée, et le Juli sort « a hombros », encore une fois, d’une feria d’importance. (N’empêche qu’il est « atorado »)
     Ce 12 septembre : Corrida de Torrealta pour Finito, Jose Tomas et le Juli. Qui gagnera ?

     11 Septembre – ALBACETE – 2ème corrida de Feria – Bonne entrée : Quatre toros de Los Derramaderos, inégaux en tout, et deux de Paco Ojeda (4 et 5èmes), très bagarreurs. Les meilleurs furent les 2, 3 et 4èmes.
     Il y aurait pu avoir de gros triomphes, mais l’épée gâcha beaucoup de choses.
     Manuel Diaz « El Cordobes » toréait là, une des grosses ferias dans une temporada où il essaie de se refaire une santé en coupant des millions d’oreilles dans des pueblos. Cela peut marcher. 
     Son premier « regardait beaucoup », et il y avait peu à faire. Par contre, le 4ème, un Jandilla de Paco Ojeda, commença par faire le mou, le triste. Puis, tout à coup, il se réveilla, faisant passer un sale moment au Pere, banderilles en mains. Le Cordobes le toréa avec vaillance et intelligence, se faisant vilainement  prendre au niveau de la poitrine, au moment de l’estocade.
    Miguel Abellan (Ovation après avis et pétition – Ovation) est le triomphateur « moral » de cette corrida.  Il toréa très bien, muy asentado, le deuxième, mais lui mit un bajonazo « de los buenos ». Quel dommage !
     De même on le vit, très clair, très ferme, face au cinquième, lui aussi très encasté. Cette fois, le madrilène ne tua que très laborieusement. Re dommage ! Abellan a probablement perdu trois oreilles, hier, en Albacete .
     Sergio Martinez (Ovation – Silence, après un avis) a touché un grand toro, le troisième. Brutal, méchant, mais venant de loin, droit, mufle au sol, humiliant beaucoup… Le torero eut le mérite de l’aguanter, puis de tirer de longues passes, lentes et liées… Hélas, le triomphe dont il avait besoin s’envola au fil de l’épée. Le sixième ne permettait rien.
     Ce 12 Septembre : Rejoneo.
     Ce 12 Septembre débute la feria de Murcia: Corrida de Victorino, pour Espla, Padilla et Davila Miura

     En plaza de Guadalajara, hier, face à une corrida composée de quatre toros de Joselito et deux Gabriel Rojas, Cesar Jimenez a triomphé, coupant une oreille de chacun, tandis que Victor Puerto obtenait un trophée du deuxième et que Finito « passait par là »…

 

SIMON PREND LA MOUCHE

     12 Septembre : Grosse colère et déclarations percutantes de Simon Casas qui part à l’assaut de Madrid. A n’en pas douter, le scandale que va provoquer « la superbe embardée » du français, ne va pas manquer de faire des vagues dans « l’estabishment »  madrilène, du bas en haut de la pyramide municipale.

     On sait que la plaza de Las Ventas « sort à concours », cette année, pour une durée de deux ans, avec prolongation possibles de trois autres temporadas.
     Concours, donc « appel d’offre » que l’on appelle: pliego de condiciones. Cet appel a été officiellement annoncé hier, et les conditions en sont, on l’imagine, drastiques. Normal ! On parle de la responsabilité de la première plaza du monde.
     Où le bât  blesse, c’est que le « Jury municipal » donne 15 jours aux candidats pour rendre leur copie (25 septembre)

     A juste titre, Simon Casas s’insurge, déclarant que des candidats ne peuvent sérieusement préparer un dossier, en quinze jours. Même pour une plaza « de Tercera », il n’en est pas ainsi… Ou alors, il y a « pucherazo », un coup fourré, des dés complètement pipés…
     S’il en est ainsi, qu’on désigne d’entrée, celui qui va montrer aux affaires de Las Ventas, et cela fera des économies pour tout le monde…
     Du coup, Simon pique une de ses rognes légendaires, et il faut bien avouer que cela ne manque pas de gueule.
     En substance, il déclare :  « Même si je dois me suicider, professionnellement, je vais dénoncer publiquement cet abus, cette escroquerie. J’accuse Monsieur Ruiz Gallardon, maire de Madrid, de tremper dans cette magouille, et puisqu’il en est ainsi, je vais me présenter aux prochaines municipales. Je suis citoyen madrilène, j’y paie mes impôts, et je connais mes droits Je vais donc me présenter, et bien que sachant que je ne serai pas élu, je montrerai à ce monsieur ce qu’est la démocratie, la justice et la vérité. Par ailleurs, on sait très bien que ce concours et les affaires taurines, en général, passent sous les fourches caudines de monsieur Fernandez Tapia. Je tiens à dénoncer publiquement cette escroquerie intégrale, et invite la presse à en faire autant… »

     Voir dans  www.mundotoro.com  de ce 12 Septembre, l’intégrale des déclarations de Simon Casas.

 

ZARAGOZA : LES CARTELS DEFINITIFS…

     12 Septembre : Ce n’était vraiment pas la peine de se casser la tête à « prédire » les cartels de Zaragoza, hier. Ils viennent d’être annoncés officiellement.
     Outre les informations déjà indiquées, autour des absences de Tomas et Ferrera, on peut s’étonner de ne voir Cesar Jimenez, qu’à un seul cartel. En effet, les bruits couraient, le positionnant comme « base de la feria », avec trois contrats. De fait, la soudaine entrée en lisse de Joselito, « seul contre six » a du bousculer bien des projets.

     Les cartels « officiels » de la Feria du Pilar 2002 sont donc les suivants:
Vendredi 4 Octobre :
     Novillos de Vistahermosa - Los Maños, pour Raul Velasco, Fabian Barba, Jarocho
Samedi 5 Octobre :
     Toros de Baltasar Iban, pour Uceda Leal, Fernando Robleño et Ricardo Torres
Dimanche 6 Octobre - Corrida de Rejones :
     Toros de Los Espartales, pour, Sergio Vegas, Diego Ventura Alvaro Montes, Rafi Durand, Sergio Galan et Sergio Dominguez.
Lundi 7 Octobre :
     Novillos de Fuente Ymbro, pour Matias Tejela, Salvador Vega et Ivan Garcia
Mardi 8 Octobre :
     Toros de Nuñez del Cuvillo, pour Juan Bautista, Jesus Millan et Leandro Marcos
Mercredi 9 Octobre :
     Toros de El Pilar, pour Victor Puerto, Davila Miura et Miguel Abellan
Jeudi 10 Octobre :
     Toros du Capea, pour Enrique Ponce, El Juli et  Antonio Gaspar Paulita
Vendredi 11 Octobre : 
     Joselito, en « unico espada », face à six toros de fers différents.
Samedi 12 Octobre :
     Toros de Daniel Ruiz, pour Finito de Cordoba, El Juli et Cesar Jimenez
Dimanche 13 octobre :
     Toros de Torrestrella, pour Manolo Caballero, Rivera Ordoñez et El Fandi.

 

« VICTORINO ET JULI... ON VOUS VOIT ! »

     13 Septembre : Il est des choses que l’on constate, que l’on murmure. Mais, parce que l’on n’est pas sûr, et « que l’on respecte », on murmure… tout bas, jusqu’à ce qu’une autre voix s’élève, puis une autre encore… Et l’on se dit « au fond, t’es pas si miraud, ou si couillon !! »

     Cette année, on a ici dénoncé la formidable baisse de trapio des Victorino Martin, en particulier, à Mont de Marsan et Dax… (On est toujours en attente des « véritables » poids des Victorino de Mont de Marsan). Seulement, on nous a répondu « T'y connais rien: Bravoure et casta ! »…
     On veut bien, quoique que Don Victorino devrait bien rembourser à Fernandez Meca, une partie de ses émoluments, pour avoir si bien "fait mentir" ses toros.
     Casta ? Oui ! Bravoure ? On n’a pas eu le temps de le voir !!!
     Mettre un toro « de très loin », attendre qu’il charge, et le sortir, à peine touché par la puya… Eso no es bravura ! Dans ces conditions, 80% des toros chargent de loin, même s’ils ressortent aussitôt, en ruant…
     On nous dit « Casta ». Oui ! Mais il y a aussi de la caste chez de becerras, en tienta… Ce n’est pas une raison pour nous refiler des « animaluchos terciaditos », maigres, sans trapio aucun… sous prétexte « qu’ils pétaradent » plus fort qu’une mascleta valenciana. Hier, il est sorti une Victorinade indécente, à Murcia, et, malgré son chapeau et sa grande habileté oratoire, Victorino Martin aura du mal à la faire passer  pour « buena »… A bon entendeur !

     Un autre qui est en train de trouver « un truc », c’est le Juli. Souvenez vous : à la veille de Bayonne (voir édito du 30 Août) on vous parlait ici de la forme « d’entrer a matar », du Juli : Certes, des entières « coups de canon », avec un saut impressionnant, qui porte beaucoup sur le public. Mais, au moment d’attaquer, un imperceptible arc de cercle qui a pour résultat que… quand le torero « monte sur le toro », la corne est déjà passée…
     Dans sa chronique de Valladolid, Jose Antonio del Moral, qui apprécie le jeune prodige (et nous de même), dénonce aujourd'hui, ce « cuarteo » trompeur… qui traduit, une fois de plus, un état de fraîcheur « très moyen » du Juli, actuellement.  
     Quand un torero cherche, et trouve, quelque « artifice » de la sorte, c’est pour esquiver les difficultés auxquelles il a du mal à faire face.
     Julian Lopez « est sur le pont » depuis quatre ans… Europe et Amérique s’enchaînent, sans pouvoir respirer un brin… Jusqu’à quand ?
     Attention, l’admiration et le « cariño » des publics sont inversement proportionnels à la grosseur du compte en banque…
     Cela dit, le Juli reste un phénomène, capable de vraie bravoure, de vraie caste, et de vraies coups d’épée, en attaquant « droit et fort ».

     La journée d’hier fut fort décevante dans les plazas de Ferias : Salamanca, Valladolid et Murcia. Par trois fois, le ganado en fut la cause…

     12 Septembre – SALAMANCA – 5ème de Feria – Moins de ¾ de plaza : Quatre toros désastreux d’Atanasio, un sobrero 5ème de Charro de Llen, noblon mais faible, et un autre, 6ème de Jose Ignacio Charro, terriblement armé, avec du genio.
     Enrique Ponce (Sifflets et Palmas) a rendu copie blanche, sur cette feria de Salamanca. Mal servi, mais peu à l’aise, faisant beaucoup piquer ses toros et « patinant » dans ses faenas. Son premier l’obligea à sauter au callejon, l’ayant désarmé à la cape. Ponce le fit beaucoup châtier pour ce crime de lèse majesté, et se retrouva devant un toro probon, le cherchant sur les deux côtés. Le quatrième s’éteint rapidement, l’obligeant à se replacer sans cesse pour lui tirer quelque vain muletazo.
     Manolo Caballero (Silence – Applaudissements) ne put rien devant un premier manso « refusant tout ». Par contre, il se montra lidiador intelligent  devant le Charro de Llen, parvenant à lui sortir de bonnes séries, mais il ne tua pas.
     Cesar Jimenez (Ovation après avis – Silence) faisait sa présentation. Les opinions se divisent à son sujet : Certains vantent sa grande bonne volonté et sa toreria… d’autres préfèrent souligner le côté « malin » et « un peu menteur » de son toreo. Au fond, la polémique est toujours importante, le pire étant l’indifférence.
     Ce 13 septembre : Toros de Garcigrande pour Abellan, Lopez Chaves et Javier Castaño. Ils vont s’accrocher. 

    12 Septembre – VALLADOLID – 6ème de Feria -  No hay Billetes – Grand beau temps : La corrida de Torrealta a complètement déçu, tant dans sa présentation, que dans son comportement : Nobles mais faibles, les deux premiers ; compliqués et brutaux, les 3 et 4ème ; décomposé, le 5 et « manso aquerenciado en tablas », le dernier. Bof !!!
     Finito de Cordoba (Palmas – Silence) fit « le plus torero » de la tarde ! Aaaaah ! Oh, cela ne dura pas longtemps, mais quatre véroniques à la réception du quatrième resteront gravées aux annales de la feria. Vilaine cogida de Curro Molina, à la brega (sans conséquences fâcheuses, heureusement). Finito fit un gros effort devant ce grand brutal, et faillit bien le dompter. L’oreille pointait fort, mais un infâme bajonazo réduit tout à néant. Deux bonnes séries droitières, en soutenant le faible premier… guère plus.
    Jose Tomas (Ovation après avis – Silence) est très aimé ici. Le public eut une patience d’ange, devant une interminable première faena, d’où émergèrent deux ou trois passes, au milieu d’une noria de médiocrité. Deux pinchazos et deux descabellos. Le cinquième arriva totalement décomposé à la muleta. Trois trapazos et… Amen.
     El Juli (Ovation aux deux) se bagarra très fort avec le troisième, violent, et le public ne vit pas le grand mérite qu’il y avait à « rester là ». Deux descabellos le privèrent d’un possible trophée. Il reçut le dernier par une larga à genoux, quita par lopecinas, et banderilla de façon inégale. Brindant au public, le Juli attaqua fort, mais le toro changea soudain, ne pensant, à chaque sortie de muletazo, qu’à une chose : filer aux barrières. Se acabo ! Faena volontaire mais forcément hachée. Finie, avant même de commencer.
     Ce 13 Septembre : Toros du Torreon, pour Enrique Ponce, Jose Tomas et Leandro Marcos. Allez, on parie ? Les trois toreros et le ganadero « a hombros ». A que si ?

    12 Septembre – MURCIA – 1ère de Feria – un peu plus de ½ plaza : Corrida de Victorino Martin dont tout le monde souligne le manque de trapio, la faiblesse, et le manque de bravoure. Fiasco total du ganadero, présentant des toros petits, maigrichons, manquant de forces et de race.
     Luis Francisco Espla (Silence – Ovation) tomba sur un premier, faible et terciadito. Le quatrième joua les « alimañas » d’antan. Sur une faute d’inattention, Espla se fit dangereusement cueillir (comme à Dax), et tua avec « plus » que les précautions d’usage.
     Juan Jose Padilla (Oreille – Oreille) a mis ce que les toros n’avaient pas : Vibrato, force, variété. Son premier fut un correton noble et le cinquième, tout petit, manqua totalement de race. Padilla sortit tout son répertoire, dans les trois tiers, et triompha justement.
     Eduardo Davila Miura (Silence – Silence) se présentait. Il ne put rien devant le troisième, faible, et donna une faenita sans émotion, au dernier… victorino « sans émotion ».
     Ce 13 Septembre : Toros du Marquis de Domecq (pardon ! de la ganaderia « Marquis de Domecq ». Que no se nos enfade el verdadero marques !!) pour Finito de Cordoba, Victor Puerto et Morante de la Puebla. Venga, Morante !!

     12 Septembre – ALBACETE – 5ème de Feria – Rejoneo – No hay billetes : Devant une bonne corrida de Tassara, un peu inégale, Leonardo Hernandez a donné vuelta ; Fermin Bohorquez a écouté un ovation ; Luis Domecq fit un tour d’honneur et Diego Ventura coupa un trophée au dernier. Mais le grand moment de la tarde fut l’actuacion de Pablo Hermoso de Mendoza, et la réplique que lui donna Andy Cartagena : Deux oreilles, chacun, et sortie à hombros, ensemble.
     Ce 13 Septembre : Toros Luis Algarra, pour Espla, Ferrera, Fandi. Ambiance en perspective, si les Algarra tiennent debout.

     Pendant ce temps…
     Encabo et Robleño donnaient une vuelta, face à une corrida de Valdefresno, lors de la deuxième de Feria, à Guadalajara.
     A Baza, près de Grenade, tout lemonde s’est régalé, devant un bon lot de Gabriel Rojas : Pepin Liria se fait prendre en estoquant le quatrième, mais coupe trois oreilles. Victor Puerto torée « mi sérieux, mi « populo » : quatre oreilles et un rabo. El Fandi, quant à lui, fait un malheur aux banderilles, et torée très bien de muleta : Deux oreilles avec pétition de rabo, au troisième, et « tous les trophées » du dernier : deux oreilles et la queue. (Risque d’être rapidement convoqué au tribunal de Bordeaux !!!) 

 

MADRID : LES CARTELS DE « LA FERIA DE OTOÑO »

     12 Septembre : Encore une fois, les vedettes jouent « la débandade » devant Madrid ! Seul « El Fandi » répond présent, confirmant ainsi sa grande forme, son ambition et son sens des responsabilités. « Este va pa figura ! ».
     A signaler, de même, la présence de Rivera Ordoñez, dont on se rappelle la bonne prestation, l’an passé, dans les mêmes conditions. La feria fait aussi place à des jeunes ou des promesses, tels que le sont : Anton Cortes, Fernando Robleño et, bien sûr, « El Cid », que Victorino a imposé, suite à son indiscutable triomphe de Bayonne.

     La feria se déroule en deux week end. Elle sera intégralement télévisée sur Via Digital :
Vendredi 4 Octobre :
     Novillos de « el Ventorrillo » pour Matias Tejela, Ivan Garcia et Reyes Ramon.
Samedi 5 Octobre :
     Toros de Alcurrucen et Carlos Nuñez, pour Rivera Ordoñez, Eugenio de Mora et « El Fandi »
Dimanche 6 Octobre :
     Toros de Adolfo Martin, pour Luis Miguel Encabo et Fernando Robleño, en mano a mano
Vendredi 11 Octobre - Rejoneo :
     Toros de Bohorquez, pour Joao Moura, Leonardo Hernandez et Andy Cartagena
Samedi 12 octobre :
     Toros du Puerto San Lorenzo, pour Frascuelo, Uceda Leal et Anton Cortes
Dimanche 13 Octobre :
     Toros de Victorino Martin, pour Luis Francisco Espla, Jose Ignacio Ramos et Manuel  Jesus « El Cid ».

 

12 OCTOBRE : FESTIVAL A NÎMES…

     13 septembre : On connaît la générosité et la solidarité du « peuple du Toro ». Aussi, rien d’étonnant, devant la détresse amassée de tous ceux que l’eau a totalement « déshabillés », à ce que Simon Casas agisse aussitôt et monte, pour le 12 octobre, un gros festival en plaza de Nîmes, au profit des « damnificados » du Gard, et leurs voisins.
     D’ores et déjà, on annonce de grandes figuras, telles que Ponce, Joselito, Ojeda, qui ont été contactées, ainsi que les ganaderos les plus en vue. Des toreros français, bien sûr, et quelque surprise possible, droit venue de l’imagination de l’empresa Nîmois.
     Espérons que « tout le monde » jouera le jeu, et que le résultat sera à la hauteur du beau projet.

 

VENDREDI 13… ET ALORS !
Triomphes, partout…

     14 Septembre : Les toreros font ils attention au Vendredi 13 ? Eux qui sursautent lorsque traverse un chat noir, ou que quelqu’un a le malheur de mettre une montera sur le lit… font ils attention à cette date fatidique, à ce chiffre maudit ?
     D’ailleurs, comment le vivons nous, nous mêmes ?
     Certains, ce jour là, « ne risquent pas un poil dehors »… et se brûlent avec leur cigarette, confortablement installés chez eux, en attendant qu’arrive le 14…   D’autres au contraire, sautent de joie et se précipitent jouer au loto, au tiercé, au millionnaire, sur tout ce qui peut se gratter, se tirer (sauf à Bordeaux !!!)
     Enfin, bref, le Vendredi 13, c’est un grand jour de chance… pour la Française des Jeux.
     Donc, « Vendredi 13 », porte bonheur ou jour de poisse ?

     Les toreros eux, n’en ont cure ! Premièrement, parce qu’ils croient en leur destin, en leur Vierge de la Macarena, en ce « Si Dios quiere ! », même s’ils ne sont pas foncièrement religieux. Et surtout, deuxièmement, parce qu’en Espagne… le « Vendredi 13 » n’existe pas. Il est remplacé par le « Mardi 13 »… Martes y trece !
     Allons bon ! Bien la peine de partir sur une si brillante, bien que vaseuse, introduction, pour se ramasser ainsi…
     Toujours est il qu’hier, Vendredi 13, ce fut, en gros, un jour de chance sur toute la planète taurine. Les Salmantinos ont triomphé à Salamanque ; A Valladolid, les trois sont sortis « a hombros », (mais nous avons perdu, d’un cheveu, notre pari) ; En Albacete, Ferrera et Fandi ont coupé ; A Ubrique, Jesulin est heureux, loin des toros, mais un certain Juan Contreras a coupé quatre oreilles et une queue, pour son alternative.
     Deux toreros restent dubitatifs : Vendredi 13 : Chance ou malchance ? En plaza de Murcia, Victor Puerto prend deux raclées monumentales, et une cornada… mais coupe deux oreilles et un rabo. Et du côté de Ciudad Real, à Miguelturra, Diego Urdiales coupe une oreille, mais prend 8 cms dans la cuisse gauche.
     Tout bien considéré, ces deux là vont peut être bien passer du « mardi »…au « vendredi » !

     13 Septembre – SALAMANCA – 6ème de Feria – 2/3 de plaza – Nuages : Cinq toros de Garcigrande, nobles mais inégaux de forces. Le deuxième, très faible, est remplacé par un Jose Luis Marca à la charge vive mais très désordonnée.
     Miguel Abellan (Palmas – Vuelta) ne peut qu’essayer de soutenir un premier, très faible. Larga pour recevoir son second adversaire. Faena correcte, mais échec au descabello.
     Domingo Lopez Chaves (Oreille – Oreille, avec pétition de la deuxième) s’est comporté en bon torero, clair et vaillant, sachant ce qu’il se jouait, en une seule sortie. Portagayola, par deux fois, pour recevoir son premier toro et son remplaçant. Vibrant dans les véroniques et le remate. Le toro charge beaucoup, mais rebrincado, sautillant, la tête dans tous les sens, s’arrêtant soudains au milieu de la passe. Le grand mérite du torero fut l’aguante et la fermeté. Faena vibrante, conclue d’une épée, en se livrant « à fond ».  Le cinquième, par contre, montra plus de qualité : Lopez Chaves le reçut par trois largas, et des véroniques à genoux, avant de se faire désarmer. Faena plus esthétique, plus coulée, bien débutée par une passe changée dans le dos. Hélas, ce trasteo où l’on ressentit une influence mexicaine (terre d’adoption du torero), se termina par une lame trop basse, et le président refusa la deuxième oreille que réclama fortement le public.
     Domingo Lopez Chaves méritait amplement le remplacement, aujourd’hui, de Victor Puerto. Mais, comme « môôôôsieur » Jose Tomas exige un torero « devant » (un telonero), c’est fichu. La sustitucion a été offerte à Andres Sanchez.
     Javier Castaño (Oreille et pétition de la deuxième – Pétition et ovation finale) a démontré être revenu à son meilleur niveau. Beaucoup plus clair dans ses idées et ses choix ; beaucoup plus ferme dans son toreo, mais aussi plus reposé, moins heurté, moins suicidaire… Curieusement, il n’a bas bénéficié du « coefficient sympathie » qu’on aurait pu attendre, de la part de ses concitoyens. Vaillant et très templé, devant son premier, il fut justement récompensé. Par contre, le public se montra chiche devant sa production au sixième: quatre largas à genoux et une faena « à deux étages » : Toréant « long » quand le toro le permet, et finissant en faisant "le paron" , à bout portant, lorsque le bicho réduit sa charge. C’est alors que survint une cogida, dont il sortit très endolori du bras droit. A cause de cela, il tua laborieusement, et le public n’alla pas au bout de sa pétition. Une vuelta aurait semblé bien plus juste.
     Quoi qu’il en soit, très bonne sortie pour deux toreros Salmantinos, entièrement « récupérables » : « Mingo » Lopez Chaves et Javier Castaño.
     Ce 14 Septembre : Toros de Nuñez del Cuvillo, pour Andres Sanchez, Jose Tomas et Javier Valverde. Tomas aura du mal, et Valverde va sortir « à fond ».

     13 Septembre – VALLADOLID – 7ème de Feria – No Hay Billetes – Grand beau : On attendait un triomphe. On l’a eu. Cependant, le lot du Torreon a un peu déçu : Faiblesse et manque de caste chez les trois premiers, la deuxième partie de l’encierro permettant plus. Curieusement, la corrida est sortie très inégale de poids, les trois derniers frisant les 600 kgs. A la bascule, successivement : 516, 478, 527, 595, 592, 598 kgs. Quelques pitones ont paru en  « ??? »
     Enrique Ponce (Oreille – Oreille) est le triomphateur de la Feria. Il toréa suavement le premier, faible et noble. Faena en laissant des moments de « respiration » au toro, rematée d’un entière. Face au quatrième, bien plus solide, Ponce donna une deuxième moitié de trasteo, totalement relâchée, artiste jusqu’au bout des ongles. Enchaînements, changements de main, cites muleta pliée, en « cartucho de pescao »… tout y passa, jusqu’à un pinchazo, précédant une demi estocade, ce qui le priva des deux oreilles.
     Jose Tomas (Ovation avec avis – Deux oreilles) essaya de sortir quelque chose du colorado deuxième, faible et décasté. Faena « a mas », avec de bons passages à gauche, pieds joints. Malheureusement : Trois pinchazos feos et descabello.
     Le grand moment de Jose Tomas se produisit en recevant le cinquième par de magnifiques véroniques, très lentes, cadencées, majestueuses. Très gros début de faena par quatre statuaires au centre, et deux grandes séries de droitières qui mettent tout le monde d’accord. Hélas, le toro baisse d’un ton, et cela se complique, à gauche. Tomas aura du mal à remonter la pente, donnant de bons détails et des enchaînements, pieds joints, qui porteront sur le public. Il tua vite et coupa deux oreilles pour… deux minutes « de rêve » .
     Leandro Marcos (Ovation, après avis – Deux oreilles) se battit avec le premier manso, lui donna un bon quite par véroniques et une faena accrochée, avec de bons détails. Trois pinchazos interdirent tout trophée. Le public voulait qu’il participe à la sortie triomphale, aussi, il porta le torero durant toute la faena au sixième. Toro qui débuta très faible, mais qui remonta et chargea noblement. Marcos eut d’excellents moments sur main gauche, et se fit accrocher sans mal. Faena d’empaque, toréant « long et templé ». Hélas, le pinchazo «au recibir » tomba très bas, mais l’épée suivante conclut rapidement. Deux oreilles un peu « du coin » ! Ce que l’on peut comprendre.
     Ce 14 Septembre : Toros de Domingo Hernandez, pour Finito de Cordoba, Manolito Sanchez et Rivera Ordoñez.

    13 Septembre – MURCIA – 2ème de Feria – Corrida de la Presse – ½ plaza : Très inégale corrida du Marquis de Domecq. Présentation  « en échelle » (de 496 à 561 kgs) et un comportement de « manson » ayant tendance à fuir ou partir à tablas.
     Finito de Cordoba (Sifflets – Silence – Ovation) dut prendre trois toros, du fait de la cogida de Victor Puerto. Très expéditif devant le premier, qui chargeait « tête en haut ».Cela ne s’arrangea guère devant le quatrième, qui fuyait « même de son ombre ». Pour comble de déveine, le torilero se trompe, et sort immédiatement le toro de Puerto, que Finito aurait du prendre, en dernier. Avec le public « contre lui », Finito va faire un petit effort, donnant deux bonnes séries de droitières, ce qui lui permit de sortir « comme il faut »…
     Victor Puerto (Deux oreilles et la queue, après blessure) a connu une de ces odyssées qui font partie de « la romantique » du Toreo : La blessure et le triomphe.  Son toro s’appelait « Uniformado ». Victor débuta, très décidé, par une larga à genoux, des véroniques vibrantes mais un peu dispersées, une demie à genoux et serpentina. Y olé !
     Gros début de faena, les deux genoux en terre, et passe dans le dos pour enclencher la première série droitière. Le toro va baisser de ton, et Puerto coincera un peu, du côté gauche, revenant à du spectaculaire en redondos inversés, en terrains compromis. C’est alors que survint une première voltereta très dure, dont le torero sort commotionné. Pendant qu’on le portait vers l’infirmerie, dans le callejon, Puerto se débat, s’échappe et revient au toro. Gros impact dans le tendido. Dans un état second, Victor Puerto termine par un desplante rageur, et s’élance pour une estocade, se faisant à nouveau accrocher par la cuisse droite, et prenant, en l’air, un gros paletazo dans le front. Le torero inanimé est emporté vers la chirurgie, tandis que le public, très secoué, exige les deux oreilles et la queue.
     Pour le moment,  on attend  des examens plus poussés, du côté « crâne », mais le parte facultativo de Victor Puerto est déjà le suivant : Cornada, en haut de la cuisse droite, avec orifices d’entrée et sortie, d’une extension de 15 cms. Cornada limpia. Pronostic : Réservé.
     Morante de la Puebla (Oreille – Palmas) donna une bonne faena à son premier, un peu irrégulière, mais empreinte de magnifiques moments, en particulier dans les remates de séries, très sévillans : gros trincherazos, changements de main, kikirikis… Il tua vite, et l’oreille fut méritée. On espérait un autre comportement du joli burraco, sorti sixième. Hélas, cela se termina, au premier puyazo.
     Ce 14 Septembre : Toros de Parladé, pour Pepin Liria, El Juli, en mano a mano, en l’absence de Paco Ojeda.

     13 Septembre – ALBACETE – 6ème de Feria – Plus de ¾ de plaza : Ferrera et Fandi deviennent taquilleros.
     La corrida de Luis Algarra est sortie bien présentée, en général (entre 490 et 558 kgs). Pour ce qui est du comportement : entre soso noblote et manso mobile, comme le trois, ou court, comme le sixième.
     Luis Francisco Espla (Silence – Division) ne se cassa pas la tête devant le fade premier. Le public lui tint rigueur de ne pas banderiller le quatrième, très puissant. L’alicantino rectifia sans cesse sa position, et ne put, ou ne voulut, faire l’effort pour convaincre.
     Antonio Ferrera (Oreille – Vuelta , après énorme pétition) toréa lentement son premier, puis se mit à bout portant. Gros tiers de banderilles au cinquième, et faena intelligente, mettant le toro, peu à peu, dans sa muleta. Faena de grosse communication au tendido, hélas terminée en trois voyages, se faisant accrocher sans mal, sur le dernier. Le public hurla sa colère quand le président décida finalement que « non ! ».
     El Fandi (Ovation – Oreille) fut très ferme devant le troisième, dont le public ne vit pas bien les complications. Par contre, après un tiers de banderilles époustouflant, en quatre paires, le granadino resta longuement devant les cornes d'un dernier  toro qui coupait, sur les deux côtés. Volonté totale et oreille méritée.
     Ce 14 septembre : Corrida de Torrestrella pour Ponce, Caballero et Anton Cortes. Triomphes en vue. A suivre, Anton Cortes.

 

DIVISIONS D'OPINIONS…

     15 Septembre : Un célèbre torero, réputé pour son cynisme et de célèbres frousses, décrivait ainsi sa dernière prestation : « Al final, hubo division de opiniones: Unos se metian con mi padre, los otros con mi madre » (« A la fin, le opinions se divisèrent : Les uns maudissaient mon père, les autres… ma mère ! »)

     On peut qualifier la journée taurine d’hier, 14 septembre, de « monumentale division d’opinions », dans les tendidos, comme dans la presse…
     A Salamanca, Jose Tomas coupe trois oreilles, mais sort a hombros sous les quelques sifflets indifférents d’un public repenti, qui n’a pas voulu voir les mérites d’un modeste torero « local ».
     A Valladolid, Manolito Sanchez, totalement poussé par son public, laisse passer un toro et joue les conformistes. Seul Finito a fait l’unanimité….
     En Albacete, on attendait un triomphe, devant les Torrestrella. La corrida est sortie dure, curieusement, et les figures ont patiné.
     A Murcia, c’est la presse qui est divisée : La corrida a t’elle été triomphale, ou le public avait il envie « d’un triomphe à tous prix » ?
     Dans un bled de Leon, du doux nom de Valencia de Don Juan, plaza de « huitième catégorie », Vicente Barrera a gracié un sobrero de Mayalde. Bueno !!!!

     La tauromachie a cela de bon, même si parfois critiquable : Chacun va y trouver ce qu’il y cherche… Au rendez vous des passions, elle peut aboutir à « de grandes communions », ou à d’invraisemblables cacophonies… Mais, en y regardant bien, c’est encore le seul spectacle « sérieux », qui nous laisse cette liberté.
     Donc : La démocratie avant tout, et Dieu pour tous !! 
     Maintenant... pour ceux qui veulent faire la synthèse… croyez moi, c’est pire que le bilan d’une campagne électorale du Parti communiste !!!!
     Enfin ! Allons y :

     14 Septembre – SALAMANCA - 7ème de feria – Casi lleno : Un fait est certain, Jose Tomas n’a pas rempli la plaza, et la corrida a duré 1h50. Le lot de Nuñez del Cuvillo est sorti « limite » et quatre des toros en ont été sifflés à l’arrastre. Seul, le quatre et le cinquième ont servi. Le lot de Valverde : infumable.
     Andres Sanchez (Ovation – Division) s’est accroché comme un perdu, devant l’inutile premier, au point de se faire lacérer la taleguilla.
     Par contre, le public n’a pas voulu voir et récompenser la très bonne faena et le meilleur toreo de la tarde, produits par l’ex Andresin, face au quatrième : Toreo classique, lié, templé, "de haut en bas". Voyant que le public ne suivait pas, Sanchez voulut jouer le tout pour le tout, et s'en alla tuer « sans muleta », comme le faisait Antonio Jose Galan. Hélas, il pincha, et piqua encore deux fois, y ajoutant trois descabellos. Les opinions se divisèrent, le public restant sur ce coup de folie, mais ne tenant aucun compte de la meilleure faena de la tarde, certains disent « de la feria ».
    Jose Tomas (Une oreille, après avis – Deux oreilles, avec protestations) a triomphé, sortant a hombros. Pourtant, le moins qu’on puisse dire est « qu’il divise »… Faena longue, face à son premier, un compliqué, qui l’accrocha en toréant de la gauche. Avis, avant d’entrer a matar. Estocade, manquant de se faire prendre et fuite éperdue, au dire de certains.
     La faena au cinquième divise totalement, quelques uns y voyant un monument de majestueuse lenteur, en particulier à gauche, avec un trincherazo royal. D’autres y voient un long monologue, très irrégulier, où le torero connut de bons passages. Pinchazo et bonne entière, le président accordant deux oreilles, pour certains, complètement incompréhensibles. Qu’il triomphe ou fracasse, Jose Tomas « divise les opinions ». C'est déjà ça!  
    Javier Valverde (Ovation – Ovation) a fait l’unanimité : Très digne, devant un lot impossible. Affreusement soso le troisième, et très faible, tombant plusieurs fois avant la pique, le sixième. Javier Valverde fit le maximum, et mit, au dernier, l’estocade de la feria.
     Ce 15 Septembre, final de feria : Toros de Miura pour Zotoluco, Alvaro de la Calle et Fernando Robleño.

     14 Septembre – MURCIA – 3ème de Feria – Lleno : En l’absence de Paco Ojeda, on maintint le mano a mano Pepin Liria – El Juli, qui a déjà fait ses preuves, ici. Le public est venu pour faire couper des oreilles… Il a parfaitement réussi son objectif.
     Cinq toros de Parladé, très inégaux en tout, et un de Torrealta, sorti premier.
     A noter que Juli, malade (grippe intestinale) a lidié le premier, pâle comme un mort, et a du se rendre à l’infirmerie pour se requinquer, avant de poursuivre le combat. Cependant, on l’a trouvé « très limité » de facultés physiques. On peut le comprendre.
    Pepin Liria (Deux oreilles – Ovation – Une oreille) a mis tout son cœur à faire les choses « très fort et très vite ». Le premier de Torrealta, noble et répétant sa charge, lui a permis de pousser le vibrato, à fond. Le troisième renversa la cavalerie, et ne fut pratiquement pas piqué. Liria connut de très bons passages, sur main gauche. Mais son épée ressortit un brin. Face au cinquième: un fabuleux début au capote : Portagayola et tout le catalogue des passes de cape, debout et à genoux. Plaza en ébullition. Déchaîné, Liria invita le Juli à banderiller. Joli geste, et grande bonne volonté, pour un résultat médiocre : Un palo, au premier cuarteo, et un quiebro, très « tombé ». Début de faena à genoux, et de bonnes séquences, un peu électriques. Il tua mal, mais le public, emballé, dans tous les sens du terme, exigea une oreille.
     El Juli (Ovation – Une oreille – Deux oreilles) n’était pas dans son assiette, et lidia la corrida « en professionnel », sans pouvoir passer la surmultipliée. Cependant, le public était venu le voir triompher, et lui fit donc fête.
     Son premier était « juste de forces », lui aussi. Après un tour à l’infirmerie, le Juli toréa habilement un quatrième, très court de charge, aux retours très secs. Il le tua « habilement. Le dernier était noble… mais il s’éteint rapidement. Juli qui n’avait pas été bon aux banderilles, tourna autour et lui mit un vrai gros coup d’épée, coupant deux oreilles « dans l’euphorie générale ».
     Les deux diestros sont sortis a hombros, et le public est rentré « heu…reux ! » C’est le principal.
     Ce 15 Septembre : Toros del Pilar pour El Cordobes, Pepin Liria et Rivera Ordoñez.

     14 Septembre – ALBACETE – 4ème corrida formelle – Lleno : Grosse déception de la corrida de Torrestrella. Tout le monde attendait du beau et bon, mais ce fut tout le contraire. La corrida est sortie très inégale de présentation, et très compliquée pour les toreros.
     Enrique Ponce (Division – Ovation, après petite pétition) s’est méfié du gros premier, soson, qui s’éteint rapidement. Par contre, il s’accrocha fort devant le beau quatrième, très court et voulant filer à tablas. Ponce réussit à le retenir, mais tua d’une demie « muy caida ». Autrement dit : Un bajonazo !
     Manolo Caballero (Ovation, après petite pétition – Silence) se fit prendre à partie par le public, devant le peu de présence du deuxième, pourtant astifino. Le toro renonça, et Caballero fit ce qu’il put. Face au cinquième, très bien présenté et noble… mais sans forces, Caballero ne put que toréer par le haut, sans émotion aucune.
     Anton Cortes(Ovation – Silence) se battit et faillit se faire manger par son premier, un « precioso », mais avec un caractère de chien. Mucho genio ! Le sixième, correctement présenté, allait et venait, sans jamais la même intensité de charge. Equation permanente et résultat aléatoire (Ce n’est pas un matheux, l’Anton !) Ce plus, il tua mal.
     Ce 15 Septembre : Toros du Capea pour Finito de Cordoba, Jose Tomas et El Juli.

     14 Septembre – VALLADOLID – Dernière de Feria – 2/3 de plaza : Corrida de 4 Domingo Hernandez, et 2 Garcigrande, sortis 1 et 4ème. Justes de présence, Faibles, sans caste. Seul le cinquième manifesta de réelles qualités pour le torero.
     Finito de Cordoba (Sifflé deux fois) se moqua littéralement du monde, trichant sans cesse, avec un cynisme démesuré. Il tua le quatrième d’une infâme « transperçante », en prenant le grand périphérique. Une honte, "à l'unanimité"!.
     Manolo Sanchez (Palmas – Ovation après un avis) a profondément déçu ses plus chauds partisans. Conformiste à l’extrême, comme s’il avait 80 contrats signés, il laissa passer le bon cinquième, et de cela… beaucoup vont s’en souvenir.
     Rivera Ordoñez (Palmas et ovation) fit dans le « populaire », et tua de travers. Nada.

 

DANS LES AUTRES PLAZAS: OTRO INDULTO « DE TERCERA » !

     15 Septembre : Il y a quelque chose, quand même, qui ne va « qu’à moitié » ! Lidier un toro dans une plaza de première ou deuxième catégories, est une chose. En combattre un dans une « de pueblo », en est une autre… Le toro est différent, le ruedo est différent, le public est différent…Cela fait « un peu beaucoup » ! Résultat : La lidia est différente !
     Hier, Vicente Barrera a grâcié un sobrero de Mayalde, en plaza de Valencia de San Juan. (Z’avez intérêt à prendre la carte ! C’est du côté de Leon). Bien ! C’est bon pour les statistiques de fin d’année. Asi va la Fiesta !

     Du côté de Sanguesa, le Cid a coupé la seule oreille de la corrida, mais a pris une cornada « envainada » (interne, sans rompre la peau) de 10 cms dans la face interne, au bas de la jambe droite. Il veut tout de même toréer aujourd’hui, à Yepes, près de Tolède.

     En fait, c’est du côté de Dax qu’arrivent de bonnes nouvelles, avec la novillada qui ne put se donner, dimanche dernier. Face à quatre novillos de Torrestrella, le jeune « Serranito », mené par Rafi de la Viña, a été la grande révélation du jour (Deux oreilles au dernier), tandis que Fernando Cruz démontrait avoir récupéré le sitio. Une oreille de chaque novillo). A cheval, Paticia Pellen donna vuelta.

 

DU CÔTE INFIRMERIE…

     15 Septembre : Petite inquiétude pour Victor Puerto, sévèrement bousculé et blessé, vendredi, en plaza de Murcia. Si la cornada ne pose aucun problème, c’est du côté « crâne » et cervicales, qu’il va falloir porter attention. A chaque fois que le torero essaie de se lever, le malaise le prend, l’obligeant à se recoucher. Il faut attendre le résultat de prochains examens.

     Diego Urdiales, blessé vendredi en plaza de Miguelturra a vu sa blessure s’aggraver : Inflammation  que le docteur Garcia Padros va suivre de très près, à la clinique de La Fraternidad, à Madrid. Urdiales espère pouvoir toréer à Logroño, « sa » feria.

     De son côté, El Fandi a du s’arrêter à nouveau. La blessure de Bilbao s’est rouverte, et il a fallu le réopérer légèrement, hier. Il espère être remis pour… lundi, où il torée des Jandilla, en compagnie de Ponce et Tomas, en plaza de Murcia. Evidemment, une occasion à ne pas perdre… pour tout le monde.
     Ces toreros !!!!!

 

ZOTOLUCO : LA GUERRE EST FINIE…

     16 Septembre : Hier, la dernière corrida formelle de la feria de Salamanque était « de Miura ». Cela faisait trente ans qu’ils ne mettaient pas les sabots dans ce ruedo…
     Hier, c’était aussi la dernière bataille du Zotoluco, en cette temporada 2002, en Europe. Peut-être, « la der des der », car cette saison ne fut pas des plus florissantes pour le sympathique Aztèque.
     Il est probable qu’il ne reviendra plus.

     Curieux destin que celui de ce « Eulalio »… Grande vedette, et « Numero Uno », dit on, dans son pays ; adulé par le public, choyé par les empresas, il fait ce qu’il veut, en terres mexicaines. Il pourrait y rester et y triompher pleinement.
     Mais, sachant que c’est en faisant les campagnes d’Espagne et de France, que l’on passe « de commandant à général », le Zotoluco a tenté sa chance… Et là, ce fut une sacré bagarre.

     Cette année, cela ressemble à une honorable déroute. Seule la France, et en particulier, le Sud Est, lui ont vraiment souri. Pour le reste, ce fut un chemin truffé d’épines, que le torero a parcouru « sur la pointe des pieds » : 17 corridas, dont 9 en France. Au bilan, cinq oreilles… dont quatre en France.
     Mais on retiendra aussi que sur 17 corridas, il y eut huit Miuradas, une de Victorino, une de Palha, une de Sanchez Ybarguen, sans oublier la corrida d’Adolfo Martin, à Madrid, avec ce fameux toro dont on dit « qu’il le laissa passer »… Les deux corridas dites « faciles », auxquelles le Zotoluco participa furent de Montalvo et de Jandilla.

     La bataille est finie pour le Zotoluco ! « La guerre », peut-être aussi… Déjà, cette année, son apoderado avait eu toutes les peines du monde à lui construire une saison…
     Ainsi s’en va, sans grand espoir de retour, un diestro valeureux, sympathique et qui n’a pas eu peur de se confronter « au plus dur, au plus méchant, au quasi impossible »… alors que les autres font de la dentelle, et qu’il aurait bien pu en faire de même… chez lui.
     Un respeto para el diestro ! Y viva Mejico !

     Eulalio Lopez « El Zotoluco » a fini sa saison en Europe. Après quelques heures d’avion, il retrouvera son soleil du Mexique, et, histoire de se refaire la main, de reprendre « la dentelle », il va toréer, seul, six toros de Fernando de la Mora, dimanche prochain, 22 septembre, en plaza de Zacatecas. Suerte, torero!

     15 Septembre – SALAMANCA – Dernière corrida de Feria – Plus de ½ plaza : Corrida de Miura, bien présentée, variopinta, lourde et haute. Quelques toros astillados. La corrida a donné peu de jeu, excepté le sixième.
     El Zotoluco (Palmas et Silence) toréait sa dernière en Espagne. Voisin, de Ledesma, où il avait établi son camp de base, cette année, il aurait désiré faire plus que ce que lui permirent deux toros sans grand jus, sans grandes options. Il montra du métier, mais peu de personnalité, liquidant son lot… comme un soldat fatigué. Bajonazo au quatrième.
     Juan Jose Padilla (Ovation, après un avis - Silence) toucha le mauvais lot, et prit un douloureux varetazo par son premier. De son actuacion, honorable, propre et volontaire, on ne retiendra que deux tiers de banderilles, brillants. Violin, au cinquième.
    Alvaro de la Calle (Vuelta – Oreille) est un modeste salmantino qui n’était « presque rien », avant la corrida. S’il avait tué le sixième « à la première », il remportait tous les prix.
     Décidé, élégant et lucide, Alvaro de la Calle débuta fort, au capote, face à son premier : Larga à genoux, chicuelinas galleando pour mettre en suerte et un bon quite par navarras. On le vit un peu contracté, au cours d’une première faena où il se fit accrocher, sans mal. Par contre, bonne faena au sixième, avec deux grosses séries de derechazos, qui en surprirent plus d’un. Elégance et sérénité surprenantes chez ce jeune qui aurait coupé deux oreilles, s’il n’avait pinché avant l’estocade définitive, bien portée.

     15 Septembre – ALABACETE – 5ème corrida – Lleno : La corrida du Capea est disloquée au reconocimiento. N’en resteront que deux, dont un sera renvoyé, pour invalidité. En lieu et place, quatre toros du Pilar, corrects de présence, mais irréguliers « dans tous les tiers », et un sobrero de Montalvo, sorti premier, très brave.
     Jose Tomas et El Juli ont été à la hauteur de leur réputation, et auraient triomphé, s’ils n’avaient mal tué.
     Finito de Cordoba (Silence – Bronca) se retrouva devant un grand toro de Montalvo, très brave, qui prit un énorme puyazo, dont il sortit « vidé de tout ». Le quatrième venait de loin, correctement, mais s’arrêtait au milieu du muletazo. N’aime pas beaucoup cela, le Finito ! Ne fit même pas semblant…
     Jose Tomas (Silence – Ovation) eut à faire au seul rescapé du lot de Capea, un bicharraco de 640 kgs, faiblote, qui obéissait au toque, mais regardait beaucoup par dessus la muleta. Un toro qui exigeait un savant calcul en distances et hauteurs de muleta. Tomas s’y attela, se faisant menacer sur une naturelle mal calculée. Trois pinchazos et une « presque entière ».
     Le cinquième était « un sérieux » du Pilar, qui sortit à l’envers de tous les capotazos, terminant « andarin »(marchant sans cesse) et « miron » (qui vous regarde beaucoup, droit dans les yeux.. ou « plus bas ») Jose Tomas se montra patient et valeureux, au cours d’une longue faena où, peu à peu, il réussit à construire « une continuité », dans la charge du bicho. Hélas, encore une fois, l’épée réduisit tous ses efforts…à presque zéro.
     El Juli (Ovation – Ovation) a peu fait piquer ses deux toros. Son premier arriva fort et très rapide à la muleta, après trois paires de banderilles, vibrantes. Le Juli baissa beaucoup la main, laissant la muleta sous le mufle, en fin de passe. Par en haut, le toro le menaça par trois fois, se collant dangereusement. Faena de « poder », hélas gâchée par deux pinchazos et un descabello impossible.
     Le dernier, plus bas, était un violent, changeant sans cesse le rythme de sa charge, et se retournant très sec. Juli fit face, se comportant en professionnel vaillant et responsable. Hélas… trois entrées a matar, sincères, mais qui mirent tout par terre.
     Ce 16 Septembre : Corrida de Daniel Ruiz, pour David Luguillano, Manolo Caballero et El Juli.

     15 Septembre – MURCIA – 4ème de Feria – Bonne entrée : Quatre toros du Pilar, et deux de Moises Fraile (sortis 1 et 3). Ensemble noblon, flojon…sans grande classe. Le deuxième fut très protesté pour son peu de trapio.
     El Cordobes et Pepin Liria sont sortis a hombros… mais c’est Rivera qui fit le Toreo.
     Manuel Diaz « El Cordobes » (Ovation – Deux oreilles) ne put rien faire de suivi devant son premier, noble mais faible. Par contre, de très bonnes choses face au bon quatrième : Toreo templé, cadencé, lié.. dans la première partie de la faena. Ensuite, la bagarre et le saut de grenouille. Excellente estocade et ferveur populaire.
     Pepin Liria (Oreille – Oreille) fit jouer le métier et la vibration. Il compensa par son enthousiasme, le manque de sérieux que représentait le deuxième, anovillado. Toro manson, avec de la mobilité. Liria le prit en puissance et triompha.
     Le cinquième venait  à la muleta, mais avec des forces très limitées. Faena de métier, "mi torero, mi infirmier"…
     Deux corridas et deux triomphes pour Pepin Liria, chez lui… une fois de plus.
     Rivera Ordoñez (Grande ovation – Grande ovation) a très bien toréé le troisième et partait pour deux oreilles : Longues séries templées à droite, et remates sérieux, toreros. Malheureusement : six pinchazos et un descabello.
     Inspiré, « a gusto », en plaza de la Condomina, Rivera mis le feu aux tendidos, en recevant le sixième, a portagayola. Le toro arriva au pas, et la passe fut terriblement « aguantée ». Debout, le torero continua en grandes véroniques, que le public acclama, debout. Encore une faena, propre et sérieuse… et encore des pinchazos. Maldita sea !
     Ce 16 Septembre : Toros de Jandilla pour Ponce, Tomas et … El Fandi, qui revient, après deux jours de repos.

 

DIMANCHE FLASH…

     16 Septembre : Détailler chacun des spectacles de ce 15 septembre serait fastidieux… Outre les trois grosses ferias qui monopolisent l’attention, on retrouve bien sûr les rendez vous de Madrid et Barcelone, ainsi qu’une myriade de spectacles qui pourraient paraître « mineurs », mais qui impliquent, à chaque minute, l’attention des hommes, et le respect des aficionados.
     On retiendra le bon triomphe de Serafin Marin, à Barcelone ; le mano a mano « Made in Lozano », en plaza de Madrilejos ; le bon succès d’Uceda Leal à Mostoles, tandis que Javier Conde faisait des siennes, du côté de Fuenlabrada, près de Madrid.

     15 Septembre – BARCELONA – Petite entrée : Quatre toros de El Sierro, un de Sepulveda (2ème) et un de Los Bayones (5ème) . Le tout, bien inégal de présence et de caractère. Seul le sixième offrit une charge possible.
     Fernandez Meca "fit face", avec volonté et métier. Silence et Vuelta – Javier Castaño, que l’on répétait, aurait pu couper l’oreille du cinquième. Pero, no lo mato. Ovation, à chaque toro – Gros bon succès de Serafin Marin, toréant sérieux, très calme, un sixième qui vint très fort, à la muleta : longues droitières, aidées finales et un bon coup d’épée. Deux oreilles, sans contestation. On l’avait ovationné au troisième.

    15 Septembre – MADRID (Las Ventas)  - Novillada – ¼ de plaza : Novillos d’Espartaco, nobles, en général.
     Jose Manuel Samos se montra volontaire, mais un peu court d’expérience. Silence partout, avec un avis au quatrième – Sergio Aguilar, que l’on répétait, après sa bonne dernière prestation, laissa complètement filer, et se retrouve « comme il y a quelques jours » : Sans apoderado, et sans grand espoir. Silence et Silence, avec avis chaque fois. Mais le pire « fut la manière »… Il ne pouvait pas se permettre de rester ainsi « en demi teinte » - Le seul bénéficiaire de cette sortie madrilène sera Cesar Giron, qui se montra élégant, de grand empaque, devant un premier novillo violent. A lui la seule ovation du jour, tandis qu’il ne put rien face au dernier qui se cassa un piton avant la faena.

     15 Septembre : Dans les autres plazas…

     Madrilejos (Tolède) La « Casa Lozano » monte une corrida avec « ses » toros et « ses » toreros : Mano a mano Caballero – De Mora, face à des Alcurrucen. La plaza s’est remplie et les diestros ont triomphé, en particulier Eugenio de Mora qui a, enfin, touché un bon sorteo : Ovation - Deux oreilles – Deux oreilles y rabo. De son côté, Manolo Caballero ne coupe que l’oreille du troisième, recevant ovations, aux deux autres…

    Aranda de Duero : Jose Ignacio Ramos et Juan Bautista coupe une oreille à chacun de leurs toros du Ventorrillo. Il sortent a hombros, tandis qu’Espla rentre à pied.

     Yepes (Toledo) : Malgré sa blessure à la jambe, El Cid fait le paseo et coupe deux oreilles au deuxième Peñajara. Robleño obtient un trophée du troisième. Le Califa « entend » deux silences.

     Mostoles (Madrid) – ¼ de plaza : Grosse tarde de Jose Ignacio Uceda Leal, qui fait « quatre oreilles » devant un lot de Los Recitales. Luguillano « cumplio », et le mexicain Alejandro Amaya eut la poisse : le sixième se cassa une corne...et la corrida était finie.

     Majadahonda (Madrid) : Gros triomphe de Jesus Millan : quatre oreilles à des toros d’Alcurrucen. Deux pour Ivan Vicente et une pour Encabo

     Villacarrillo (Jaen) : Triomphe de Davila Miura qui sort a hombros, avec une oreille de chacun. La corrida de Gabriel Rojas fut mauvaise. Morante de la Puebla et Miguel Abellan ont fait ce qu’ils ont pu. Applaudissements.

     Fuenlabrada (Madrid) : Javier Conde coupe deux oreilles à un toro de Garcigrande, dont la corrida est sortie « maniable ». Pepin Jimenez fait « Vuelta y oreja »

     San Agustin de Guadalix (Madrid) : Triomphe de Frascuelo, qui coupe deux oreilles et la queue au seul toro potable de Carmen Borrero.

     Piedrabuena (Ciudad Real) : Quatre oreilles pour Vicente Barrera, à une corrida de Joaquin Barral. Juan Mora est sifflé.

     Torralba de Calatrava (Ciudad Real) : Triomphe de Javier Valverde : trois oreilles à des toros de Alejandro Garcia. De Julia et Anton Cortes coupent un trophée.

    Olivenza (Badajoz) : Bonne faena de Matias Tejela qui coupe deux oreilles à un novillo de Bernardino Piriz.

     Galapagar (Madrid) : Bonne novillada de Baltasar Iban. Escribano coupe trois, mais Fernando Cruz et Jesuli de Torrecera font le bon toreo. Une oreille chacun.

     Malaga : Blessure de 8 cms à la cuisse gauche, pour le novillero El Rubio. Pronostic: réservé.

     La Torre de Esteban Hambran (Tolède) : Blessure sérieuse pour le banderillero Luis Batista, par le cinquième novillo de Martin Peñato.

 

EL FANDI : SEISME DANS LE POULAILLER…
Deux oreilles et rabo, hier, à Murcia

     17 Septembre : Maintenant, on ne rigole plus ! Il y avait « avant le 16 Septembre ! ». Il y a désormais « après ! »
     Rendez vous compte : David Fandila  « El Fandi » n’avait pas rencontré Enrique Ponce, ni Jose Tomas, depuis les 29 et 30 mai, respectivement.
     En fait, ces deux ténors "condescendaient" à venir toréer avec cette espèce de tourbillon, ou de trublion, en sa plaza de Granada, où ils savaient que le Fandi couperait tout ce qu’il voulait, tant étaient grands son enthousiasme et la ferveur de son public. Donc, aucune honte à le voir sortir a hombros, en leur compagnie. « Ca lui ferait des souvenirs pour plus tard !!!! »
     Ce qu’ils n’avaient pas prévu, ces beaux messieurs, (ou pour certains « ces petits messieurs »), c’est que quatre mois plus tard, en terrain neutre, « à l’extérieur », le Fandi allait leur mettre une de ces raclées dont ils se souviendront, et qui va les forcer à serrer d’un cran la ceinture, los machos, et tout ce qui peut se serrer, dans l’anatomie humaine… si vous voyez ce que je veux dire ! 

     Hier, 16 Septembre, Ponce et Tomas retrouvaient Fandi, sur leur chemin… Eux, les idoles, les nantis, adulés à Murcia et ailleurs, n’ont pu éviter de le retrouver sur leur chemin. Au bilan : un bain monumental, David Fandila mettant le feu à la Condomina, coupant un rabo, tandis que Ponce essayait de faire face, trahi par son épée, et que Jose Tomas jouait « les Samouraï à l’envers », ceux qui fuient sans honte, abandonnant tout honneur sur le sable de leur déroute.
     Il y avait « avant le 16 Septembre »… La donne a changé, hier, à Murcia...
     Seul, le Juli, qui n’a pas hésité à croiser le fer avec ce nouveau « Roi David », se met en face, et le combat, loyalement. Ne l’a t’on pas vu, hier, poser une paire de banderilles en courant longuement… en arrière ?

     David Fandila « El Fandi » est en train de révolutionner le Toreo. Attention, ce n’est ni Manolete, ni Joselito… Il est, probablement, plein de défauts, de carences… Mais, bon Dieu ! il est le seul, actuellement, à donner envie de faire quelques kilomètres pour aller le voir… Et cela, avouons qu’il y a quelque temps que cela ne nous est pas arrivé. Si o No ?
     61 corridas, 118 toros lidiés, 138 oreilles et 10 rabos… Pas mal, non ? La cogida de Bilbao n’a en rien entamé son enthousiasme, ni son audace. De plus, tous soulignent la qualité croissante de sa muleta…

     La France « n’a pas daigné » le présenter, cette année… Elle n’y a pas cru ! Elle a joué « petit bras »… comme toujours ! C’est valable dans les toros, comme dans la « Politique » ou la « Justice »… Bientôt, on va vouloir nous faire croire que « se mettre à dix, sur une gosse de quinze ans… ce n’est pas du viol ! » Mais cela… c’est une autre histoire !
     Qui faut il croire ? Qui faut il suivre ?
     «Chez nous », en cette fin 2002, la réponse est claire : David Fandila « El Fandi » !

     16 Septembre – MURCIA – 5ème de Feria – Casi lleno : Corrida très inégale de Jandilla. On remplaça le deuxième. En 4ème se lidia un sobrero du Marquis de Domecq, un peu compliqué. Le cinquième provoqua un batacazo qui permit au monosabio Guillermo Navarro de recevoir une des grosses ovations de la tarde, pour avoir courageusement protégé le cheval écroulé.
     Enrique Ponce (Silence – Ovation, après avis) a toréé tranquillement mais sans grand écho, un premier « sans rythme ». Pour arranger le tour, il lui mit six descabellos, après une demie.
     Le quatrième, du Marquis, fit preuve de caractère, chargeant fort, tête en haut. Ponce s’accrocha, tenta de le soumettre, y parvint presque, mais tua encore mal.
     Jose Tomas (Silence – Bronca) arrête sa saison, ce 17 septembre, à Albacete. Son attitude, hier, a été d’un absolu cynisme, indigne du costume qu’il porte : il patina brièvement devant son premier, de charge courte. Désarmé au capote, Tomas fit la moue, et en termina vite.
     Le cinquième sortit fort, encasté, et mit la cavalerie en l’air. Cela parut trop violent pour cette mazette de Jose Tomas, qui ne voulut pas le voir, et lui mit onze descabellos. Indigne ! Surtout quand « un bolide » vient de lui exploser au visage.
     En cette fin de saison 2002, Jose Tomas a perdu tout crédit, même si de rares coups de génie peuvent encore en faire sursauter, ou trépigner quelques uns. Jose Tomas… « le Torero qui vient d’ailleurs ! » Hombre ! Qu’il y retourne !
 

     David Fandila « El Fandi » (Deux oreilles et rabo – Grande ovation et « a hombros ») se présentait à la plaza de La Condomina.  C’était aussi sa première confrontation avec « las Figuras », que sont Ponce et Tomas, depuis fin Mai, à l’époque où il n’était « presque rien » ! On se doute bien qu’il n’allait pas laisser passer l’occasion !

     Son premier était un peu terciado, mais avait une charge de feu. Il n’en fallut pas moins au Fandi pour monter un « feu d’artifice ». Au capote : Deux largas à genoux, les véroniques  et chicuelinas, à fond, la demie, deux genoux en terre et la serpentina. Ouf ! Après une courte pique, le quite par lopecinas et une demie « al ralenti ». Re ouf ! Aux banderilles, quatre paires : Double moviola, à reculons ; le « Violin », au millimètre ; un quiebro au centre, cité à genoux, et un peu compromis, ce qui le pousse à en mettre une quatrième, encore à reculons. Public debout ! A la muleta, début à genoux, trépidant et valeureux, puis une suite de séries de plus en plus calmes, de plus en plus templées, ralenties. Enorme tanda de naturelles, longues, irréprochables. Final "en bombe", par redondos inversés et manoletinas. L’estocade fut un peu atravesada, mais le toro roula vite, et le public, debout, exigea tous les trophées. (Dans le callejon, on se regardait penauds : « Commence à nous énerver, celui-là ! »). Oui, mais « ils » ne surent répliquer !
     Le sixième lui permit un nouveau feu d’artifice, aux deux premiers tiers : Deux largas, des véroniques à genoux, un quite par navarras dont il sortit accroché (Sans se regarder, le Fandi se releva, et reprit son quite), et deux paires de banderilles « por dentro », de grande exposition. Hélas, le toro s’arrêta, dès les premières passes, et le Fandi ne put qu’essayer de lui tirer quelques demi charges.
     Il y avait « avant le 16 septembre » !!!!!
     Ce 17 septembre : Corrida de Garcigrande, pour Ponce, Juli et Alfonso Romero.

     16 Septembre – ALBACETE – 9ème de Feria - 6ème corrida formelle – Lleno : Bonne corrida de Daniel Ruiz, de trapio et de forces « mesurées », mais pleine d’envie de charger. Seul le cinquième se montra manso avisé. Le quatrième fut un sobrero de Carlos Nuñez, très brave, et dont on mesura mal le châtiment. Encore une fois !
    David Luguillano (Oreille – Ovation) Toréa très bien le noble premier, sans les excentricités ou les attitudes forcées qui lui sont communes. Par contre, il patina devant le bon sobrero de Carlos Nuñez qui prit bravement un énorme puyazo, dont il sortit vidé de toute énergie.
     Manolo Caballero (Deux oreilles – Applaudissements) analysa vite et bien son premier qui chargea très fort. Tout d’abord, il fallut le soumettre, avant de se livrer à une faena « comme de salon », tirant notamment de longues naturelles, magnifiquement templées. Grosse faena de Caballero, close de son entière « tendida et trasera ».
     Face au cinquième, ce fut un autre refrain : Caballero le toréa bien de cape, mais le toro se révéla « manso total », dès la première pique. Il fallut régler les choses, efficacement.
    El Juli (Oreille, après un avis – Deux oreilles) se comporta en grande figura. Son premier était un sournois, qui faisait semblant, jouait les timides, et « vous explosait » soudain au visage… Juli se mit devant, patiemment et lui apprit quelques bonnes charges. Gros coup d’épée.
     De même, l’estocade au sixième fut « radicale », clôturant une prestation complète, dans les trois tiers : Le quite par lopecinas leva le public ; une paire de banderilles, en courant en arrière, fit exploser l’ovation ; la faena de muleta, à un toro presque pas piqué, fut un ensemble de puissance et de toreria. A noter une longue séquence à la naturelle, non exempte d’esthétique et de vraie profondeur. Gros succès du Juli.
     Ce 17 Septembre, la dernière : Toros de Nuñez del Cuvillo, pour Rivera Ordoñez, Jose Tomas, qui clôt sa saison, et Abraham Barragan.

 

     DANS LES AUTRES PLAZAS :

     Grave cornada pour le banderillero Carlos Avila, de la cuadrilla de Miguel Abellan, hier, en plaza d’Aranda de Duero : 18 cms à la cuisse droite, avec de gros dégâts musculaires et une saphène « à nu ».
     La corrida mixte (Abellan – El Cid et le novillero Jarocho) fut « accidentée », puisque le Cid reçut une petite cornada au scrotum, l’empêchant d’estoquer son premier adversaire. (Cela fait deux blessures en trois jours, pour le Cid !). Les trois toreros ont chacun coupé une oreille.

     Triomphe des trois matadors, en plaza de Fuenlabrada, près de Madrid : Fundi et Robleño coupent trois oreilles et Encabo, une de chaque adversaire, avec trois vueltas au cinquième. Bonne corrida de Joselito et ¾ de plaza.

     Juan Jose Padilla coupe  trois oreilles à des Puerto San Lorenzo, et sort a hombros de Ciempozuelos, tandis qu’Antonio Ferrera, qui se remet d’un début de grippe, obtient un trophée.

 

CONCOURS POUR MADRID : A VOS MARQUES !!!!

     17 Septembre : On se souvient du raffut soulevé par les tonitruantes protestations de Simon Casas, au sujet du trop court délai laissé aux candidats à la gestion de Las Ventas, pour répondre à l’imposant cahier des charges qui sied à la première plaza du monde.
     Le bouillant français a obtenu gain de cause, faisant passer le dit délai de quinze à trente jours. Ce qui prouve deux choses :
     Qu’il ne faut pas avoir peur, et « aller au bout… » lorsque l’on estime être dans son bon droit, ou avoir raison (même si on le paye, après ! ».
     Deuxièmement, que, sans parler de « pucherazo », ou de coup fourré, on peut quand même qualifier de « cachondeo ! » ce pseudo concours dont on change la donne, en deux jours, parce qu’un impudent pousse un coup de gueule… Pas sérieux, messieurs de Madrid ! Ou l’on fait les choses « bien », dès le début ! Ou l’on tient sa position, malgré tout !
     Aujourd’hui, ils jouent les démocrates, mais on peut penser qu’ils réservent à Simon  « un chien de leur chienne », pour les avoir ainsi obligés « à mettre bas », leur orgueil et leurs pantalons, devant tout le monde.

     Pour le moment, il y a quatre gros prétendants, à la plaza de Madrid, pour les deux prochaines années, avec possibilité de « reconduction », pour trois ans supplémentaires. Ce qui est également « un cachondeo ». La logique voudrait que l’on accorde « pour trois ans », avec possibilité de « deux de plus ! » A que si ?

      On ne connaît pas la position des Fils Chopera, qui semblent « ne pas vouloir y aller ». C’est à la fois logique et dommage, mais on le comprend. Pourtant, quel meilleur hommage à leur père, que de concourir et de remporter la plaza qu’il a menée au plus haut.

     Les quatre principaux « nominés » sont, pour le moment :
    Luis Alvarez et sa société « Ruedo Madrileño », qu’il a montée avec l’actuelle empresa de Valencia, sans Justo Ojeda. Don Luis connaît Madrid, mieux que personne. Il a été le bras droit de Chopera, quand la plaza devint « première du monde ». Il est un client de poids.
    La Société « Toresma 2 », bien sûr, c’est à dire « La Casa Lozano », actuelle gérante de la plaza, qui a fait un sacré boulot, mais qui a, contre elle, l’impression de « déjà vu » et la volonté de changement. Par ailleurs, la nouvelle équipe serait composée « des jeunes », de la famille Lozano. Mais on peut imaginer que, même à la retraite, « les patriarches » ne seront pas loin.
    Justo Ojeda est le troisième. Personnage « de poids », Ojeda a derrière lui, 37 ans d’organisation de corridas, de ferias, de temporadas en tous genres, dans de grandes arènes, comme Zaragoza, Puerto Santa Maria, ou plus réduites, comme Huesca, depuis 24 ans… Un personnage.
     Puis Simon Casas ! Il y va franco, et son expérience peut lui permettre de prétendre à être entendu : Nîmes, Zaragoza, Castellon… A suivre!
     Cependant, il est probable que certains ne pardonneront pas sa dernière incartade, « au plus français des madrilènes »…

 

MÊME LA PLUIE N’A PAS VOULU…

     18 Septembre : La saison 2002 aura vraiment été désastreuse pour Jose Tomas. Autant elle avait soulevé des espoirs? après les deux incontestables succès de Madrid, autant elle finit par confirmer les craintes et les doutes qui se faisaient jour, depuis 2000 : Jose Tomas est un personnage « spécial », qui « rêve » le toreo, mais n’a plus la force de le rendre réalité.
     Est ce définitif ? Est-ce « un bache » passager ? Allez donc savoir !

    Complètement refermé sur lui-même, refusant toute déclaration, toute manifestation publique, il pourrait paraître « extrêmement timide »… Cela se peut. Cependant, on retiendra plus volontiers un incontestable cynisme, lorsque les choses ne tournent pas comme il le souhaiterait, accompagné d’incroyables exigences à tous les plans, en particulier sur le choix du ganado qu’il « condescend » à bien vouloir toréer.
     Pas de télévision ! Les feux des sunlights feraient ils couler son rimmel ?
     Pas de poste « en chef de lidia » ! Toujours un torero « devant » et un autre « derrière »… On ne s’étendra pas davantage sur ces « mœurs » !
     Pas de Pamplona ! (« Ils font trop de bruit, chantent faux,  et ils puent ! ») ; Pas de Bilbao ! (« Les toros sont trop hauts, et le sable trop gris ! ») ; Pas de Zaragoza ! (« Vraiment, cela tombe mal… je prends toujours mes vacances, avant ! »)
     Et ainsi de suite…
     Combien de temps encore ? Jose Tomas est entouré de mystère et de souffre… L’a t’il choisi ainsi? Est ce un pauvre ère, ou est ce un « mythe vivant » que l’on exploite en le muselant, par beaucoup d’argent ?
     Quel est le vrai Tomas ? l’incroyable torero du temps de Santiago Lopez ? Ou ce zombie vêtu d’or, drivé par la « Martin Arranz connexion » ? Nul ne le sait… mais, en trois ans, Jose Tomas a amassé un certain nombre de « contre performances » qui en auraient plongé d’autres, au plus profond des purgatoires taurins… Désastre 2000, avec « le coup de Salamanca » ! Désastre 2001, avec « le coup de Madrid » ! Désastre 2002, avec… vous n’avez que le choix !!!!

     Combien de temps encore ? Mis au pinacle par certains, éreinté par d’autres, Jose Tomas va devoir prendre de rapides décisions s’il ne veut pas transformer l’admiration sirupeuse qui l’enveloppe encore un peu, en quelque rapide descente aux enfers du mépris et de l’oubli.
     La première décision serait de passer un an, « partout, sauf dans des arènes… », et de revenir, bien bronzé, et tête claire, sous la gouverne d’un  nouvelle administration…Mais çaaaaaa !!!!

     En attendant, Jose Tomas a fait, hier, "une triste despedida à une triste temporada" : Il a plu sur Albacete, une grande partie de la journée. Mais à l’heure de la corrida, le ciel était potable, et l’on avait arrangé le ruedo. On attendit 20 minutes pour parfaire l’installation, et les toreros vinrent y jeter un dernier coup d’œil. C’est alors qu’un traître nuage s’en vint décharger sa ruisselante colère, et la course fut annulée.
     C’était la dernière de la Feria !
     C’était la dernière de la saison de Jose Tomas: 50 corridas, 44 oreilles en 97 toros, (soient 44 oreilles sur 194 possibles!)  Triste saison, malgré les éclairs de Madrid, Almeria, le Puerto, Jerez, Linares et… la dernière faena de Dax.
     Que nous réserve la saison 2003 de Jose Tomas ? Mystère complet… Mais d’ici là, beaucoup d’eau aura passé sous les ponts, et même … par dessus.

     Pendant ce temps, les copains se bagarrent et font pour le mieux, en particulier « El Juli », dont la saison est plus tourmentée que les précédentes, mais vaillante et professionnelle, bien meilleure depuis Bilbao. Qu’on le veuille ou non, celui là a vraiment de la caste ! De la caste pour… vingt Jose Tomas !

      17 Septembre – MURCIA – Dernière de Feria – Casi lleno : Corrida de Garcigrande, très moyennement présentée et sans grandes forces. Les meilleurs furent les 1, 5 et 6èmes. Le 3ème fut brillant à la pique, mais y perdit beaucoup de son énergie. Mystère autour du quatrième, que l’on soupçonna affecté d’un défaut de vue.
     Enrique Ponce (Oreille – Forte ovation, après un avis) toréa, sans forcer, le bon premier. Sobriété, élégance et… peu d’émotion. Il pincha, avant l’épée définitive.
     Le Valenciano pensa longtemps que le quatrième était burriciego, et il le fit savoir. Mais peu à peu, en s’accrochant beaucoup et en sortant toute sa technique, Ponce réussit à lui construire une charge. Faena « a mas », que Ponce mit à mal, en « catastrophant » sa mise à mort, une fois de plus. Leon n'est pas oublié! .
     El Juli (Oreille – Deux oreilles) a eu deux toros distincts : Un premier qui humiliait, mais très court dans la passe, et un second beaucoup plus vif, mais « qui râlait », chaque fois qu’il fallait déclencher la première attaque.
     Juli se montra vibrant, engagé, intelligent et technique. On le vit bien au capote et volontaire aux banderilles. Ces deux faenas furent irrégulières, mais à chaque fois, l’épée fut décisive : Estocade « habile » au deuxième, et « grosse » entière, au cinquième. En torero !
     Alfonso Romero (Oreille – Oreille) avait mis le feu à Murcia, l’an passé, en coupant deux oreilles et la queue, après une faena de totale inspiration artistique. On sait que cette année n’a pas confirmé cette envolée, mais on sait également que Romero est un bon torero, qui peut revenir…
     Hier, en plaza de la Condomina, le roux diestro a connu d’excellents moments, tant au capote que dans les premières moitiés de ses deux faenas. Malheureusement, les toros ne permirent pas « tout », et son épée au dernier, partit « au sous-sol ». N’a cependant pas démérité, sortant a hombros en compagnie du Juli.

 

SIX TOROS, EN « UNICO ESPADA »…

     19 Septembre : Une corrida « seul contre six » est toujours un événement, dans la vie et la biographie d’un torero.
     Elle peut et doit marquer un des sommets de son trajet professionnel et artistique. Ce fut le cas de la fameuse et unique corrida de Bienfaisance 1970, où Paco Camino prit sept toros, en plaza de Las Ventas. Une corrida devenue « la » référence.
     En général, elle a pour but de confirmer un solide « Je suis là, et voilà ce que je suis capable de faire ». Cela ne marche pas toujours, même si la qualité du torero ne peut être mise en cause: c'est le cas d'Enrique Ponce, qui n'a jamais totalement "explosé", sur une corrida lidiée en solo. (Peut-être Dax est elle sa meilleure prestation, dans cette discipline très particulière).
     Cependant, elle peut aussi sous entendre une espèce de « dernière cartouche », « une pièce lancée en l’air, dont on ne sait de quel côté elle va retomber… si elle retombe », un envol vers... une glorieuse incertitude…

     Dans les prochains jours vont avoir lieu trois corrida « en unico espada », très différentes dans leur programmation, leur objectifs, leur probable dénouement.

     Le 28 Septembre, Victor Puerto prend six toros de ganaderias différentes, en plaza de Sevilla, à l’occasion de la San Miguel.
     Puerto, clair triomphateur de cette feria, en 2000 et 2001, a accepté cette proposition et ce défi, qui lui permettraient, dans une ambiance « à priori » favorable, d’effacer le fiasco de son « Tout seul » de Madrid, en automne 2000. La corrida est programmée depuis mars, et les toros seront de Torrestrella, JP Domecq, Gavira, Cebada Gago, Fuente Ymbro et Ventorrillo. On a essayé, ici, de choisir qualité, caste et mobilité. Mais… ils peuvent tous sortir « pegando mordiscos ». Victor Puerto vise ici « la photo » : Sortie a hombros par la Porte du Prince ». Il faut avoir coupé trois oreilles. En six toros, dans un climat "a favor", c'est possible. Même si Victor Puerto a un peu baissé la qualité de son toreo, "il peut le faire"...

     Le 6 Octobre, en plaza de Zafra, Antonio Ferrera prendra seul, six Zalduendo.  Il s’agit ici d’une corrida « de fin de saison triomphale »…
     Antonio Ferrera, avec le Fandi, sont les deux grands vainqueurs et, pour certains, les grandes « révélations » de la temporada 2002.
     Ferrera va couronner sa saison par une de ces après midi «champagne », où l’on prend six toros, dans une petite « plaza amie »… Le seul challenge résidera en : « Combien d’oreilles et de queues, sur une possibilité de douze et six, respectivement ? On prend les paris » Pour le reste, on verra Ferrera « dans toutes les positions  et dans toutes les audaces » devant six toros de Zalduendo qui ne seront probablement pas des monstres (à moins que cela ne soit « les invendus »). Ferrera y fera gala de ses facultés. Il ne serait même pas étonnant qu’il mène seul toute une lidia : Toréer, piquer, banderiller et estoquer, seul.
     Dans une corrida dont l’enjeu n’a rien à voir avec « le Solo de Nîmes », en mai, avant Madrid, Ferrera devrait couper "un monton" d’oreilles et préparer tranquillement ses valises pour l’Amérique du Sud où il va triompher totalement, cette année… en compagnie de son copain Fandi.

    Le cas de Joselito pose une autre question… Six toros, tout seul, le 11 Octobre, en plaza de Zaragoza, alors qu’il n’a pas mis les pieds dans une plaza de toros, depuis le 17 mai, date de sa grave triple fracture de Nîmes.
     Là, le schéma est différent : annonce surprise (on a longuement « cuisiné »); annonce uniquement orientée sur « le torero », au point qu’à l’heure où sont sortis les cartels, on ne savait pas quels toros allait prendre Joselito. On ne le sait toujours pas, d’ailleurs… « On cherche ! » A priori, et c’est révélateur, l’objectif serait d’aligner des toros à choisir entre Victoriano del Rio, Baltasar Iban, El Pilar, Las Ramblas, Salvador Domecq, Domingo Hernandez, Juan Manuel Criado…. (On aurait déjà « aparté » les toros de Las Ramplas, El Pilar et un Jandilla qui n’était pas au menu).

     Mais la question qui se pose est : Pourquoi ?
     Joselito, qui a loupé ses derniers « unico espada » (Sevilla, Vista Alegre - Madrid), avec les conséquences que l’on sait, « tente le coup », à Zaragoza, plaza où il est aimé, et qui a vécu sa corrida épique de 1994. Cette année là, un Joselito pléthorique de facultés physiques avait remporté une grande victoire, télévisée en direct. Mais les circonstances ont, pour le moins, « un peu changé »…
     Que vise Joselito ? Un triomphe mémorable qui efface d’un coup « une année en blanc » ? (ne pas oublier que Joselito n’était pas « bien, bien », avant la cogida de Nîmes). A quoi lui servira t’il, puisque la saison « ferme le ban », et que beaucoup de temps passera, avant les Fallas 2003?  A ce moment là, et presque « à risques moindres »… pourquoi ne pas aller prendre six toros, seul, en Février, à La Monumental de Mexico ? Cela aurait un autre écho, et serait, à la limite, moins dangereux…si les choses "ne sortent pas" comme on l'aurait voulu;
     Curieuse impression que laisse ce projet… Joselito veut il triompher « a lo grande » ? Est ce seulement possible? Il serait utile d’avoir, à ce sujet, la réponse de deux spécialistes : Un ostéopathe, ou un médecin « sportif », qui précise si la jambe peut tenir, compte tenu du temps de convalo, et des efforts à soutenir, deux heures durant. Le deuxième : Un matador habitué « aux six d’un coup », qui apporte ses sentiments sur l’entraînement physique et moral, nécessaire à un tel exploit…
     Peut on réussir, presque sans avoir touché une muleta, depuis quatre mois ?
     « La » question qui se pose : Joselito veut il « vraiment revenir »… ou cherche t’il « une dernière sortie »…, même par une grande porte ? Réponse, le 11 octobre au soir…

     Trois événements, trois paris... trois destins "en unico espada"!!!

 

AVANT LOGROÑO…

     19 Septembre : Samedi débute la Feria de Logroño, dernière grande feria de Septembre, qui prendra, cette année, un caractère particulier : Hommage à la dernière des grandes réalisations de Manolo Chopera, après Illumbe.

     La feria commence par une corrida de Victorino Martin qui paraît « una tia », en particulier côté pitones. Pour la toréer : Caballero et deux blessés : Padilla, qui torée avec une côte cassée, (la sixième, côté droit) depuis Melilla, le 6 Septembre ; et Diego Urdiales, blessé le fameux dernier « Vendredi 13 » .
     Suivront 5 corridas, dont une mixte, avec Pablo Hermoso de Mendoza. La feria sera intégralement télévisée sur Via Digital, et se terminera, le 26, par un mano a mano « Ferrera – Fandi ».

     En attendant, des corridas, disséminées sur toute la géographie espagnole. Point commun : Des oreilles coupées, des buts marqués, un goal average que l’on conforte… Ainsi, El Fandi coupe "trois queues en trois jours" : Murcia, lundi; Tordesillas, mardi ; et Cazorla, hier mercredi… Bien entendu, une « importance » tout à fait différente…mais avouez que cela fait du bien au moral et aux statistiques de fin d’année…
     Il est suivi en cela par un autre torero, qui coupe « partout et beaucoup », mais se trouve pourtant dans une « autre situation » : Manuel Diaz « El Cordobes ».
     Le sypathique diestro d’Arganda del Rey en est à 84 corridas toréées, et 168 oreilles et 8 rabos. Pas mal ! Verra t’on un gros « come back », l’an prochain, en plazas et ferias « de première » ? En tous cas, le moral est là, et les repères et automatismes sont retrouvés. A suivre…

     18 Septembre : Cazorla – lleno : Bonne corrida de Peñajara. On a donné vuelta au cinquième. Le sixième, un Jimenez Pascau, fut le seul « garbanzo » du jour.
     Manuel Diaz « El Cordobes » coupe quatre oreilles et le rabo du quatrième – Antonio Ferrera fait un carton, obtenant une et "deux oreilles plus queue" du grand cinquième – El Fandi débute sur les chapeaux de roues, coupant tous les trophées du bon troisième, et s’en sort bien devant le « tordu » de Pascau : une oreille.  Tout le monde s’est bien amusé. Cela fait du bien par où ça passe! ..

 

FLASH : JOSE TOMAS « SE RETIRERAIT » DU TOREO…

     19 Septembre : Selon www.mundotoro.com , Jose Tomas aurait annoncé son retrait des ruedos, hier soir, au cours d’un dernier repas en compagnie de sa cuadrilla. Une ou deux corridas a la Monumental de Mejico, et stop !
     Pour le moment, il n’y a pas de confirmation, mais, si son apoderado  et sa « public relations » se refusent à toute déclaration, il semble que, de son côté, le grand père du torero (personnage primordial dans sa vocation et sa carrière), a confirmé la retirada.

     Il faut attendre, mais si cela est exact, l’article paru hier dans ces colonnes("Même le pluie n'a pas voulu...."), prendrait toute sa signification.

 

LA « TOMASITIS », EN DEUIL !

     20 Septembre : Vraiment, on ne pouvait pas penser, en écrivant l’édito du 18 Septembre (« Même la pluie n’a pas voulu ») que les choses iraient si vite…
     Hier, éclatait la nouvelle : « Jose Tomas abandonne, et se retire du Toreo ». Non !!! Sans blague !!!

     Paraît il qu’après le désastre de Murcia, (où « il laissa complètement filer », devant un Fandi éblouissant), après la « dernière » d’Albacete, frustrée par la pluie, le 17 Septembre… le maestro réunit tout le monde, le lendemain 18, pour une fiesta de fin de saison. Avec sa cuadrilla et partie de son entourage, il s’amusa avec des becerras, dans une placita couverte, près de sa maison de Galapagar, non  loin de la finquita de son grand père Celestino Roman.

    Tout le monde était content et heureux, quand le torero déclara soudain à sa cuadrilla : « Je vous préviens à temps, pour que vous puissiez bien négocier votre avenir dans de bonnes cuadrillas… je ne vais pas toréer l’an prochain… En fait, je rumine cela depuis Badajoz… »
     On sait que Badajoz, le 22 Juin, fut le cadre d’une très méchante cogida qui, après celle de Ganada, foudroya l’envol du diestro, que tout le monde chantait, après ses deux impressionnantes sorties, à la San Isidro. La mort de près, à Granada ! La douleur, à Badajoz !
     Quand le torero revint, il n’était plus le même…

     Hier, personne ne voulut faire de déclarations : Ni le torero, bien sûr ! Ni Martin Arranz, l’apoderado, ni Olga, la chargée de presse de diestro, qui en connaît un rayon, pour ce qui est de noyer le poisson… « Nous ne savons rien ! Seulement que le diestro veut toréer deux corridas à la Monumental de Mexico, puis… ! »
     Alors, le mur des lamentations s’élève, plus haut que celui de Jérusalem… Certains se demandent comment ils vont pouvoir y survivre ! De son côté, son fidèle et talentueux supporter, le chanteur Joaquin Sabina  a du se reverser une bonne rasade… Bouaaaaah !

     Isabel Martin, la maman du torero a dit quelques mots, ceux, tout simples et sincères, d’une mère : « Il a sollicité une réunion de la famille, le 18 septembre, et nous a annoncé sa décision de ne plus toréer… Probablement y a t’il beaucoup réfléchi, seul, chez lui, à Estepona. Cela nous a surpris, mais j’en suis très heureuse. Jose est un garçon très proche des siens et de ses amis. Il n’y a aucun problème de santé, ni côté « corps », ni côté « cœur ». Il n’est pas amoureux ! » 
     Bon, ben… c’est déjà ça ! On est heureux qu’il se porte bien, et on lui souhaite de tomber amoureux.

     « Jose Tomas se retire du Toreo ! »…  Définitivement, ou… l’espace d’un temps ? Cinq ans d’alternative, une trajectoire « exceptionnelle », entre 97, 98 et 99, et puis… la longue descente aux enfers, ponctuée de scandales et de cornadas. Où est la vérité ? Qui est responsable ? Le torero lui-même, ou son entourage ?
     A t’il « commandé » au point d’imposer le moindre de ses caprices, ou l’a t’on laissé sciemment s’enferrer dans ses errances, tout en se disant « Profitons en au maximum, cela ne va pas durer longtemps ! »
     La saison 2001 avait atteint des sommets d’idolâtrie et de folie suicidaire :
     On se souvient des deux sorties par la Porte du Prince d’une Séville « hypnotisée » (Elle le lui a fait durement payer, cette année).
     On se souvient de ce toreo suicidaire, qui lui vaut la cornada à sa troisième sortie à la Maestranza, et un premier paseo bien malmené, à la San Isidro (Voir « Temporada 2001 » - Reseñas des corridas des 30 avril à Séville, et 19 mai, à Madrid)
     On se souvient, enfin, du terrible scandale « du toro vivant », en plaza de Las Ventas ! (Voir « Temporada 2001 » – Reseña de la corrida du 1er Juin, à Madrid)

     Jose Tomas avait il rêvé « trop haut » ? Se croyait il tout permis ? Etaient ce déjà les prémices d’un suicide professionnel ? Toujours est il que c’est en 2001, probablement, qu’il faut chercher la raison « de 2002 »…
     Et on en est tous désolés !

      Alors, aujourd’hui, il en est qui pleurent. D’autres commentent la nouvelle, pudiquement, alors qu’ils étaient « oreille collée au portable », chaque jour, à attendre un nouveau fracaso de Jose Tomas…
     Faut dire que depuis juin, il y avait de quoi faire ! Entre les faenas « de mille passes », sans rien dire, et les « deux trapazos y a matar ! », il y avait de quoi « gamberger, un brin ». Si l’on y ajoute des pinchazos, comme piqûres d’abeille dégoûtée, et séries de descabellos d’un air de plus en plus absent… on a un tableau « relativement » désastreux que n’illuminèrent qu’à dure peine, les faenas d’Almeria, Dax et Valladolid… Pour le reste, ce fut « limite » : La faena de Linares, mais « devant des chotos » ; le triomphe de Salamanque, où il sort a hombros « sous les sifflets »…Dur, dur !!!

     Jose Tomas s’est il définitivement retiré ?
     Nous ne le croyons pas ! Parce que, malgré toutes ses « bizarreries » pseudo philosophiques, l’homme est torero… et il retrouvera sa voie : celle qui en fit un vrai « torerazo », trois années durant : 97, 98, 99.
     Nous ne le croyons pas, parce qu’on ne peut pas dire : " Je me retire du Toréo, mais avec « mucha ilusion ! », une grande envie, de toréer les deux corridas de Mexico, dans deux mois"... Hombre ! Quand on se retire du Toreo, alors que l’on est « en haut », c’est que l’on est dans une telle dépression que l’on ne pense même pas « à deux corridas, en plaza de Mexico »…
     Nous ne le croyons pas, parce que Jose Tomas sait qu’il a perdu son toreo, ses repères, et son courage… Trop de toros, même petits, lui ont fait mal, cette année… et personne n’aime avoir mal. Mais il sait aussi qu'il peut tout retrouver, un jour où ça le prend...
     Nous croyons que Jose Tomas va passer une ou deux années « en blanc », et qu’il reviendra, plus mûr et plus « Manolete » que jamais…
     Nous le croyons, et nous le souhaitons, pour le bien de la Fiesta. Mais s’il le fait, ce sera après s’être débarrassé de « ces adorateurs de tous poils » qui lui ont fait tant de mal, en voulant lui faire tant de bien… S’il le fait, ce sera  avec une administration « qui ne sent pas le souffre », et devant des toros sérieux…

     Aujourd’hui, place aux « nécrologies acidulées » et aux envolées lyriques…
     Reste un homme et sa solitude, qu’elle soit triste, ou qu’elle soit « méprisante ». En aucun cas, elle n’est « méprisable ».
     Quels que soient ses idées, quels que soient ses mœurs, quels que soient ses rêves fous, Jose Tomas est un grand torero… qui a perdu le Nord, accompagné de quelques milliers d’adulateurs coupables, « qui ont faussé sa boussole ».
     Volvera! Il reviendra…

 

ILS ONT DIT «DE LUI »….

     20 Septembre : Comme il fallait s’y attendre, de nombreuses déclarations viennent ponctuer la décision de Jose Tomas…
     Bien sûr, les matadors en activité gardent une sage réserve, et s’expriment avec une grande pudeur. Les empresas « pleurent un peu », tous en signalant quand même, « que ce n’était pas facile, avec lui »
     Et puis, il y a ceux qui y vont carrément, qu’ils soient matadors, ganaderos, empresas, journalistes, ou… simples citoyens !

Voici donc, au vol, quelques déclarations, glanées dans la presse espagnole :
     « El Juli » : « C’est une décision personnelle qui mérite tout mon respect. Chacun mène son propre chemin, et s’il a décidé cela, c’est qu’il croit que c’est le mieux pour lui ».
     « El Fandi » : « C’est dommage, mais il aura ses raisons, au moment de prendre une décision comme celle là. Mais pour moi, en tant qu’aficionado, c’est une grande perte ».
     « Antoñete » : « C’est une très grosse surprise, parce qu’il venait « à peine » de commencer. Le plus logique est qu’il revienne, une fois qu’il aura récupéré sa sérénité. Mais je ne sais pas jusqu’où allaient son amour pour la profession et son ambition torera. C’est Jose Tomas, il est comme ça ! »
     Victorino Martin : « On pouvait le prévoir, parce qu’on le voyait « avec peu d’ilusion », et pour se jouer la vie, chaque jour, il faut avoir « beaucoup d’ilusion ». J’ai toujours pensé qu’il ne serait pas torero qui allait durer longtemps. En plus, je ne suis pas sûr qu’il revienne, dans les prochaines années. C’est un type « spécial », et il pourrait bien s’en aller pour toujours ».
     Pablo Lozano : « Cette retraite est douloureuse et inattendue, parce que la Fiesta a besoin de toreros de ce calibre. Mais il aura ses raisons. Il a été « peu de temps » dans la profession, et ses prestations n’ont pas été « complètes », dans le sens où il n’a pas été présent dans toutes les ferias… Cependant, bien que les toreros de cette qualité soient nécessaires, les ferias continuent, et il y a d’autres nouvelles valeurs.. »
     Luis Alvarez : « S’il est vrai qu’il se retire, c’est vraiment un gros dommage. Je crois pourtant que s’il a « l’amour » à cette Fiesta, il ne doit pas se retirer. S’il le fait, c’est « un fraude » (une sorte d’escroquerie) pour les aficionados, parmi lesquels je me compte. Jamais il n’a eu l’ambition pour être Figura du Toreo. Malgré les qualités exceptionnelles qui étaient les siennes, il a commis des erreurs comme celle de « se laisser un toro vivant », à Madrid. Il n’aurait pas du utiliser ces sortes de stratégies publicitaires, ni d’autres, parce qu’il n’en avait pas besoin. J’espère seulement que ce ne soit pas comme « le coup de l’oreiller » du Cordobes (en 1967) : se retirer, pour qu’on le rappelle… »
    Jose Antonio del Moral : « La temporada 2002 a été un « coït interrompu » de plus dans une carrière des plus irrégulières. Jose Tomas a été une des étoiles les plus « surévaluées » de ces dernières décades. Torero de grandes faenas, sporadiques, mais qui n’est pas « la » figura du toreo, celle qui a la valeur et la continuité, pour l’être… en toutes circonstances. S’il est vrai qu’il se retire, à un peu plus de 25 ans, et sept ans après son alternative, il se confirmera qu’il n’a jamais eu d’ambition, ni d’aficion… »

 

SURTOUT, NE CHANGEZ RIEN…

     21 Septembre : La légère trêve qui nous sépare de la dernière ligne droite, nous permet aujourd’hui de dialoguer un peu avec vous…
     Depuis plus d’un an, de nombreux mails nous arrivent, traduisant surtout votre gentillesse, votre intérêt et vos encouragements. Quelquefois aussi des critiques acerbes, et c’est bien normal! 

     Très souvent il y a des questions, auxquelles malheureusement, nous ne pouvons répondre, faute de temps. Il faudrait une personne pour ne faire que cela. La plupart du temps, d’ailleurs, les réponses se trouvent dans les nombreux liens que nous mettons à votre disposition.  Bien sûr, nous essayons de répondre à quelque courrier, mais c’est vraiment « de plus en plus impossible », surtout depuis que certain autre site « a passé facture »..
     Aussi, je voudrais, au nom de notre « toute petite équipe » de deux  bénévoles et demi, vous adresser un grand merci, et un grand « pardonnez nous ! », si  vous ne recevez pas réponse à votre message. 
     A ceux qui critiquent, je répondrai que, bien entendu, ils sont tout à fait dans leur droit, à condition que cela reste dans la limite de la bonne éducation… et du bon français !  C’est l’une des raisons pour lesquelles nous ne monterons pas « le Chat » que certains nous demandent. Après avoir été faire un tour « ailleurs ! », nous nous sommes rapidement aperçus que la démocratie et la liberté de parole n’avaient pas du tout la même signification, pour certains, et que nous étions en droit de ne pas accepter les inévitables outrances qui polluent certaines pages… et certains esprits. Maîtres chez nous… c’est ainsi ! Ceux qui ne sont pas d’accord sont aussi « maîtres chez eux »… et peuvent y rester ! » (Cela dit sans acrimonie aucune !) Donc, ni chien… ni « chat » !

     Nous allons essayer d’améliorer ! Pas facile, car l’actualité nous réserve toujours de nouvelles surprises comme celle d’hier… Cependant, il faudra y arriver, et nous allons nous y atteler ! Merci de votre patience et, encore une fois, de votre amicale aficion.

     Une réponse, quand même, à un mail, parvenu hier : « Je suis, depuis peu, les corridas « d’après mes émotions »...et parfois, je manque de repères objectifs. Quels sont ces repères permettant d’avoir une bonne appréciation et de bien ressentir une faena ? C’est une question « pas évidente », mais elle est essentielle ».
     Je répondrai à Guillaume, qui se reconnaîtra : « Surtout… ne changez rien ! »
     La Tauromachie, contrairement à de multiples spectacles hyper professionnalisés, hyper « léchés », hyper « tout », est la seule qui laisse une énorme place à « l’incertitude de la minute qui suit » et donc, à l’émotion personnelle, que vous soyez aficionado « ayatollah de première classe », ou tout nouvel arrivant sur le tendido.
     La tauromachie permet à chacun d’emmagasiner ses propres images, qui seront différentes, peut-être, de celles qu’aura gardées le voisin. Maintenant, si nous avons tous « la même » dans la rétine, c’est que nous avons assisté à un grand événement…
     La tauromachie est « un bouquet d’émotions ». Elles peuvent aller de l’euphorique admiration, à la peur panique. Elles peuvent aller de la fierté à la honte… Elles résument, en fait, « toute la Vie »…
     Alors, surtout ne changez rien… Si la tauromachie vous est entrée dans le ventre et dans le cœur… laissez votre tête tranquille, et savourez vos émotions. « Les toros » sont comme les vagues de la mer… il n’y en a aucune semblable. Chaque toro qui sort est un combat nouveau, une émotion nouvelle, une nouvelle page de vie…

     Cela dit, bien sûr, il est important, lorsque l’on a reçu la tauromachie « dans le ventre », d’apprendre et apprendre encore... On apprend chaque jour, et celui qui dit tout savoir est un « fieffé couillon » !
     Quel sont les repères objectifs, pour ressentir une bonne faena ?
     Cela dépend des toros et des toreros. Ainsi l’émotion, et donc les repères liés à une grande faena de Domingo Ortega, roi des techniciens, n’avaient rien à voir avec ceux qui accompagnaient les Rafael El Gallo, Cagancho, Pepin Martin Vazquez, ou plus près de nous Rafael de Paula et Curro Romero. Attention ! tous avaient « la technique », mais les uns l’utilisaient pour arriver « au total abandon ». Les autres… pour solutionner une équation…

     Quels repères ? Tout d’abord, un « vrai » toro de combat, bien présenté, solide et qui charge. Qu’il soit brave et noble, ou plus manso « que el hijo de la gran p… », peu importe ! Un vrai toro de vrai combat ! Sérieux, harmonieux dans sa présentation, qui est attentif à tout, et fonce sur tout ce qui bouge…
     La lidia le révélera, avec ses qualités et ses défauts. Alors, l’intelligence et le courage des hommes feront que la faena tournera à l’apothéose ou à la catastrophe, quand ce n’est pas « au sempiternel ballet » des cinquante derechazos et trente naturelles, agrémentés de douze manoletinas et d’une épée tendida et trasera…
     En face, des hommes, avec leur petite force, (par rapport au toro, au novillo, ou même à la becerra), leur petite cape, leur petite muleta. Avec leur doute et leur peur, également ! Pour eux, la perpétuelle question, à chaque fois que s’ouvre le toril, est : « Avec tout cela, comment puis je triompher, en moins de vingt minutes ? »

     Quelques repères objectifs d’une bonne faena :
     Le regard du torero, qui traduit forcément sa décision, sa sécurité technique, son inspiration artistique… « son émotion ».
     La lenteur, avec laquelle il traduit sa stratégie et canalise l’incontournable violence de l’instant, même si le toro est très faible.
     « La mano que no torea ! » La main qui ne torée pas… Qu’elle soit « en l’air »,  basse, abandonnée, ou posée sur la hanche, « la main » qui ne porte pas l’épée et la muleta, traduit bien des états d’esprit. Crispée, fermée, elle peut dire « j’essaie, mais ne suis pas sûr ». Relâchée, caressante, elle traduit le total abandon, la « presque sécurité »…
     Ce qui est important : la longueur et la lenteur des passes. Toréer, c’est conduire ! Prendre le toro « loin devant », et le tirer « loin derrière », en adaptant la vitesse de son bras à celle de sa charge…qu’il vienne au pas, ou qu’il déboule « à cent à l’heure ». Cela s’appelle  « le temple » ! Et ce n’est pas facile du tout…
     Essayez  avec votre chien : Au lieu de lui lancer un bout de bois pour qu’il vous le rapporte, gardez le en main et … « toréez-le», en tirant le bois sans qu’il puisse l’attraper, mais en faisant que son attention y reste fixée…  Vous pouvez lui donner toutes les passes d’une grande faena… et comprendrez d’un coup, beaucoup de la tauromachie. Attention, n’allez pas lui couper les oreilles ! (Le chien, lui, se dira : «complètement frappé, le patron ! »)

     Mais, ne vous inquiétez pas ! Vous avez le temps ! Ne cherchez pas à couper les cheveux en quatre. Peu importe le pas en arrière sur la quatrième passe de la sixième série…
     Seule l’émotion compte, même si « techniquement », on se fait avoir… On se fait « tous » avoir ! 
     Seule l’émotion compte, parce qu’elle est la seule à repérer « la sincérité de l’autre », qu’il soit matador, banderillero, monosabio … ou toro !
     Seule l’émotion compte ! Alors, ne changez rien ! Ok, Guillaume ?

 

JOSE TOMAS : COUPABLE OU VICTIME ?

     21 Septembre : A l’heure où l’on monte une véritable « chasse au Papon », mais où l’on ne dit rien sur « le verdict aux pédophiles », les condamnant à des peines que l’on sait « minimes », compte tenu des diverses réduction « pour ancienneté » et inévitable « bonne tenue »… A l’heure où l’on excuse presque « les tournantes » et autres saloperies de tous genres, sous le lâche prétexte de… « Ils sont jeunes, ils ne savaient pas ! » (tu parles !), il est de mise de chercher les raisons « psychologiques » à chaque événement  qui passe....
     "Z’ont du boulot, les psy !" Il n’est pas une brouette qui se renverse, aujourd’hui, sans que l’on mette en place une cellule d’appui psychologique… avant même que d’acheter une autre brouette ! Alors, on se dit : « Mais comment ont ils donc fait, nos parents, « en 40», ou quand le barrage du Malpasset a noyé Fréjus, la nuit du 2 décembre 1959 ? Comment ont ils donc fait ? »

     Enfin ! On ne sait pas si l’on  a mis en place une cellule d’appui, pour tous « les ceuxxx » que la soudaine « retirada » de Jose Tomas a traumatisés. Ce qui est certains, c’est que les commentaires vont bon train, qu’ils proviennent du Mundillo, ou de tout un chacun…

     Une déclaration nous a surpris, parce qu’elle vient d’un homme « de classe », très pondéré, très diplomate, « même s’il reste ferme sur les prix » : Luis Alvarez. 
     Il disait hier : « S’il se retire vraiment, il aura été « un fraude », une arnaque, pour les aficionados, dont je fais partie ». Voilà une phrase qui a l’avantage d’être claire, et qui traduit, à peine voilée, la « presque certitude » de quelqu’un qui, « 180% taurin et aficionado amoureux fou de la Fiesta », a du souffrir des coups tordus  du sieur Tomas « et de son entourage », à l’heure de négocier la place de ses toreros, dans les grandes ferias… que ce soit, hier, Cesar Rincon, ou Antonio Ferrera, aujourd’hui…

     Si Jose Tomas est « le cynique » qu’il a été, ces derniers mois… effectivement, « es un fraude » !
     Mais, ne pourrait on pas se pencher un moment sur le changement radical apparu dans son comportement et son toreo, à partir du moment où il est rentré « chez Martin Arranz » ?
     Des images frappent… une, en particulier : la conférence de presse où un Martin Arranz, vociférant, les yeux exorbités, le doigt tendu, menaçant, provoque le scandale « de la télévision », et veut régenter le monde taurin tout entier, en disant : « J’ai les deux plus grands toreros de l’Escalafon, Joselito et Tomas ! Messieurs les empresas, si vous voulez travailler et remplir vos arènes… vous devrez passer « par moâââ» !
     Et c’est ainsi que « vers 2001… » monsieur Martin Arranz « convoquait » et « recevait » les principaux empresas de la péninsule, dans une chambre-bureau d'un grand hôtel madrilène, pour leur dicter « ses conditions »…

     Dans cette conférence de presse, il y avait aussi Joselito et Jose Tomas. On sait les relations « plus que professionnelles » qui unissaient alors Arranz et Joselito. On sait aussi que Joselito était au plus bas, ayant repris l’épée, sans grande illusion…
     Ce jour là, Joselito, très poli, très calme, déclara sa position, se confirmant complice total d’Arranz. Les intérêts étaient mêlés. A côté, un Jose Tomas, barbu, les yeux tristes, murmurait un rapide acquiescement… Le piège était refermé…
 
    Depuis, un Jose Tomas peu ambitieux a abandonné toute honte, se laissant aller au gré des stratégies de la « Martin Arranz Company », qui n’avait qu’un seul but : Utiliser Jose Tomas, pour « peser » sur le Mundillo, et satisfaire un orgueil démesuré ; Puis, ce faisant, sauver la mise à un Joselito que l’on savait « en perdition »…  De Jose Tomas ? Rien à en faire… 

    Tomas a t’il été victime de cela ? Oui, sans aucun doute ! Mais coupable aussi, car il y a perdu son âme et son Toreo. Et il le savait…

 
     Alors, vint la légende du « Samouraï »… Alors s’amassèrent les caprices et les scandales. Peu à peu, au fil des mois, Tomas perdait son toreo ! On réduit donc, de plus en plus « le toro ». On exigea toujours plus « de sous », et toujours moins « de trapio »… Tout le monde pliait car Jose Tomas restait « la poule aux œufs d’or », choyée par l’aveugle et snobinarde « Tomasitis »…. Malheureusement, « même ainsi », le torero perdit le nord, au point de se faire beaucoup accrocher, bousculer, blesser, par les toros, en 2002.
     La conclusion s’imposait... et elle est respectable! Elle est la seule qui traduit un "reliquat de pundonor torero", chez Jose Tomas Martin.
     Alors, « Arnaque ou victime consentante? »… nous le saurons très vite … le jour où Jose Tomas aura balancé « la M.A Company »…
     C’est fait, en partie !  

 

LA TEMPORADA  « CARDENA » DE VICTORINO…

     22 Septembre : On n’en est pas encore au bilan « définitif » de la saison. Mais, va bien falloir y penser.
     Côté "des hommes", il est très clair : Pour des raisons différentes, Ponce, Juli  et Tomas sont en baisse. Joselito est « hors jeu », à cause de sa blessure de Nîmes.  Deux toreros « explosent » et remportent « toutes les mises 2002 » : Antonio Ferrera et El Fandi…
     Côté "ganado", c’est beaucoup moins évident… La saison a t'elle vu « moins de faiblesse », plus de caste, plus de race, plus de bravoure ? San Isidro le laissait supposer. Il fallut déchanter, par la suite…

     Bien entendu, qui dit « ganaderia y toros » dit Victorino Martin...
     Le sorcier de Galapagar semble avoir pris un virage, cette année, et la course d’hier à Logroño, quoique bien présentée, en général, le confirme : Baisse de trapio, plus de faiblesse, moins de moteur… Heureusement, il y a des exceptions, comme le toro qui lui sauve la San Isidro, comme deux toros de Bayonne, et, à un degré moindre, « très moindre », la corrida de Dax. Noble, encastée, mais beaucoup moins « brave » qu’on veut bien le chanter. Si l’on regarde bien, Victorino a connu une de ses saisons les plus « cardenas », les plus grises, de sa longue carrière ganadera.
     Mais cela, ce n’est qu’une opinion, et bien sûr, toutes les autres sont respectables…

      C’est un peu ce que suscitait la rétrospective offerte hier par « Toromania », nouvelle formule : « La grande faena de Joselito, devant le Cuadri, à Mont de Marsan » … Pues no ! ce ne fut pas une grande faena, et Joselito ne domina pas le Cuadri!  Ce fut un combat, dont le torero sortit "auréolé", mais vaincu. Et il le savait bien, lui-même...
     Il ne faudrait jamais revoir les faenas… Pasito atras et enganchones pour finir d’une épée rapide, sortant apurado, au point d’aller donner un coup de tête dans la barrière. Faena difficile, faena d’émotion… mais aucunement faena de domination… Mais, c’est une opinion.

     Alors, il en est pour chanter « le Victorino 2002 », comme on continue de chanter la faena de Joselito au Cuadri. Pues bien ! N’empêche que cette année, Don Victorino a vendu plus de corridas que jamais, et a brillé… moins que jamais !
     Mais, comme « Don Victorino » est un sorcier… il nous prépare sûrement un « de ses tours » pour la prochaine feria d’Automne, à Madrid. Alors, d’un «click », vous pourrez virer cet édito à la corbeille et garder intact, le souvenir de « la grande faena où Joselito domina le Cuadri, à Mont de Marsan… »
     Que malo soy !

    21 Septembre : LOGROÑO – 1ère de la Feria de San Mateo – Lleno : La plaza est couverte, donc, peu importe le temps. Par contre, beaucoup se sont plaints d’un sol trop tendre, qui rendit la lidia plus difficile.
     On a respecté une trop courte minute de silence, à la mémoire de Manolo Chopera, maître artisan de cette magnifique réalisation qu’est la plaza de La Ribera. Juan Jose Padilla et Diego Urdiales allèrent brinder un toro à son fils Oscar. Que continue l’œuvre de don Manuel…
     Corrida de Victorino Martin, irrégulièrement présentée, mais sérieusement armée. Si du côté présence, quoique loin de ce que furent les Victorino « d’avant », il n’y eut rien à dire, c’est côté comportement que la déception fut grande : Corrida faiblote, noblona, sosota, sans rien dire… Pourtant, un danger « sourd », qui laisse le public presque indifférent. La corrida se déroula tristement jusqu’au sixième… qui la sauva. Une corrida de silence, de palmitas et de gros soupirs… Heureusement, « Playero » sauva le sorcier.
     Manolo Caballero (Silence – Silence) ne put donner au capotazo au premier, qui se mit « au milieu », et ne voulut plus en bouger. Toro noblote, mais tardo, retardant sa charge, qui raccourcit immédiatement sa charge. Caballero se montra froidement technique, et ne transmit rien. Le quatrième fut un soso, « un fade, à la charge courte », et le torero se montra « fade », dans une longue faena qui laissa le public de mauvais poil. A chaque fois, l’albaceteño tua de ses fameuse lames horizontales, plates ou… tendidas !
     Juan Jose Padilla (Silence après avis – Silence) se dépensa sans compter, car il a toujours été bien à Logroño, y jouissant d’un énorme crédit de sympathie.
     Larga à genoux pour recevoir le deuxième, qui sort au galop. Deux bonnes paires de banderilles et on attaque fort la faena, devant un toro « qui transmet »…pendant une minute ! Puis, soudain, le toro coupa son élan, raccourcit sa charge et devint quasi impossible, malgré les cris du Jerezano, et les chuchotements du public… Pour arranger le tout, une demie, en bas, et cinq descabellos. Face au cinquième, Padilla se tordit la cheville dans le sable mou, et essaya de sortir quelque valable muletazo  à droite. Mais le toro, impossible à gauche, s’opposa à toute collaboration constructive. Padilla en termina vite, discrètement.
     Diego Urdiales (Palmas – Vuelta) était « le local de l’étape », vers lequel convergeaient toutes les sympathies, car il torée peu, et de plus, il sortait, encore convalescent de sa cornada de Miguelturra, le 13 septembre.
     On le vit très bien au capote, face au troisième dont le cabeceo gênant ne lui permit qu’une faena vaillante et un peu accrochée, très méritoire. Hélas, le descabello "fut une croix", et cinq attaques limitèrent le tout à quelques bravos déçus.
     Sortit, en dernier lieu « Playero », 498 kgs, un toro allègre, encasté, qui se montra discret sous le fer, mais vint noble et fort, à la muleta, tête en bas, chargeant long et régulier. Toro important, qui sauve la corrida. Urdiales se montra « à la hauteur », dans une faena « a mas », tirant de longues passes liées et templées. Faena sincère, hélas encore une fois gâchée avec l’acier : Deux pinchazos, une demie et deux descabellos. Adieu à cette oreille dont il avait tant besoin. Cependant, Urdiales a rempli son contrat et donna grande vuelta.

Ce Dimanche 22, corrida d’Atanasio, pour Padilla, Fandi et Javier Valverde.

 

AUTOMNE EN VUE !

     22 Septembre : On y est ! C’est demain ! « Les feuilles d’Automne, emportées par le vent… etc ! » La saison décline et certains se préparent à hiberner ! L’Aficion prend ses quartiers d’hiver !
     Grave erreur… L’Aficion, c’est « 365 jours, sur 365 » !

     En tous cas, hier, le ciel fut bien triste, bien gris, bien mouillé, prélude à de longues journées de froidure.

     A Oviedo, « il en tomba une » qui obligea le président à suspendre la corrida, à la mort du … premier toro ! Aiiie ! Rafi Camino a juste eu le temps d’écouter quelques bravos, avant de partir… à la douche ! El Cordobes et Eugenio de Mora n’eurent même pas le temps de déplier un capote. A la douche !

     A Talavera de la Reina, la plaza était à moitié pleine, et il faisait un temps de chien. La corrida de Joselito, correctement présentée, fut assez inégale. Brave et bon, le deuxième, très difficiles, les deux du Fandi.
     Luis Francisco Espla coupa l’oreille du quatrième pour une demie « al recibir » au centre du rond – Antonio Ferrera a été  « énorme muletero », face à son premier, toréant long, lent, profond, « a gusto ». Hélas, il tua bas. Oreille, avec pétiton de la deuxième. Autre bonne faena au cinquième, sous la pluie. Re-hélas ! Il ne le tua pas. Grande ovation, après avis – Le Fandi toucha les deux carnes, et « leur rentra dedans » : Oreille du premier, en aguantant de méchants regards, et en toréant "technique et vibrant". Gros mérite. Le sixième le renversa, dans une paire de banderilles « en terrain mou ». Pas de mal, heureusement. Il se battit avec « le pire des moins bons ! » Ovation.

     A Aranda de Duero, devant une arène pleine, Juli et Javier Valverde sont sortis « a hombros », ayant chacun coupé trois oreilles à une corrida de Zalduendo, un peu faible. Le Califa obtint un trophée du quatrième.

     A Riaza, près de Segovia, Jose Ignacio Ramos s’est fait durement secouer par un Justo Nieto : nez et deux doigts cassés, plus « des bleus partout » ! La corrida est sortie bien présentée, et dure. Unique oreille pour Leandro Marcos, tandis que Robleño entend le silence.

     A Murcia, devant « un quart » de la Condomina, la novillada, 8ème de feria, a vu Jose Maria Manzanares couper facilement trois oreilles, pour des faenas pleines de bons détails, et de séries courtes. Jesuli de Torrecera fut très honnête et Jorge Ibañez se fit ouvrir le cuir chevelu, par son premier. Novillada, noble et faible, de Nazario Ibañez.

     A Salamanca, la corrida de Rejoneo n’a rien donné, les toros de Galache ne supportant pas les gros châtiments imposés, lors  des premiers rejones. Moura ne fut que l’ombre de lui même -  Pablo Hermoso « fit semblant » et se fit même siffler, au cinquième – Andy Cartagena monta un cirque de tous les diables, et coupa la seule oreille du jour.

 

LOGROÑO : « NON, MONSIEUR PADILLA… »
Magnifiques présentations de Javier Valverde et du Fandi

     23 Septembre : Il en est, quand même, qui sont un peu « gonflés » ! Certes avec des excuses, peut-être, mais… « gonflés » tout de même !

     La plupart des grands revisteros ne relèvent pas la triste anecdote qu’il faut, hier, ajouter à la longue liste des « actes de mauvaise foi » imputables à des toreros, certes respectables, mais qui profitent de la télévision ou de quelque autre média, pour se donner le beau rôle et jouer en direct les pucelles effarouchées… quand ce sont eux qui les violent.

      Les faits sont les suivants : Hier, à Logroño, le président a prévenu les toreros que « Avec moi au placo, au moins deux puyazos à chaque toro. Vous êtes prévenus ! C’est ainsi ! » Attitude respectable, à condition que l’on joue chaque jour la même partition. La veille, on a changé des Victorino Martin « à un puyazo ». Bon !
     La corrida d’Atanasio est sortie, imposante, mais mansa. Tour à tour, les diestros ont fait signe au président « Changement, après le premier puyazo, s’il vous plaît, Patron ! » Et l’autre, là-haut, « Non ! » Bon ! Fandi et Valverde obtempérèrent, respectueusement, et agirent intelligemment.
     Le quatrième sort comme un bolide, vient très fort dans le capote de Padilla qui se fait peur dans une larga, plus serrée que prévu, et trois torchonades, où le toro « lui pèse » dessus…
     Arriva ce qui arriva : Le toro prit « une monumentale raclée » par le picador de turno, un assassinat en règle, avec double carioca, à laquelle le toro répliqua en s’éreintant. Lorsqu’enfin, on leva le fer, le toro resta à la barrière, sonné. Une honte ! Monsieur Padilla fit alors semblant de vouloir « quiter », puis, voyant que le toro ne répondait pas, se retourna vers son président favori, et « muy torero, erguida la planta », demanda le cambio… Bien sûr, le président fit signe que « non, non ! ». Certes, il n’y avait eu qu’un premier puyazo… mais qui comptait pour quatre !
     Que croyez vous donc qu’il arriva ? Monsieur Padilla ordonna un second puyazo. Non « une simple entrée », non un léger «touch and go ! », mais un « puyazooooo ! » qui laissa le toro sans voix, sans pattes, sans rien. Bien entendu, le Jererzano fit le ridicule aux banderilles et ne put péguer un muletazo.

     Le plus beau de l’histoire, c’est qu’en fin de « trasteo », à l’heure de la traditionnelle interview en direct à la télé, genre « Alors, vos impressions ? », Padilla s’embarqua dans une longue diatribe contre l’histoire des "deux puyazos obligatoires", et un long plaidoyer pour le bien de la Fiesta…
     Il en était presque beau ! Devrait faire de la politique…

     « Non, monsieur Padilla ! Ce toro, vous n’avez pas voulu le voir et vous l’avez fait assassiner, sciemment, par un puyazo qui en valait quatre ! Et sachant que le président exigeait deux entrées au cheval, vous lui en avez mis deux de plus, lors de la deuxième pique ! Eso no es de torero ! Et, s’il vous plaît, ne venez pas parler de « faire attention au futur de la Fiesta, quand vous êtes le premier à l’assassiner ! »

     Quel dommage de devoir consacrer de si longs paragraphes à cette triste anecdote, pourtant symptomatique de ce qui se passe si souvent, actuellement dans les ruedos… quand on devrait en consacrer « trois fois plus » à la toreria, au courage et au talent, à « la ilusion » de deux jeunes toreros qui ont fait, hier, une impeccable présentation en plaza de Logroño, comme en toutes celles où ils font premier paseo. Ces deux toreros sont Javier Valverde et El Fandi.
     L’un est classique, sobre et « sage » ; l’autre est « explosif », virevoltant, mais aussi intelligent et toreo. Javier Valverde aurait pu couper trois oreilles ! Il les méritaient. Le Fandi, face à des toros « qui ne servaient pas », a démontré qu’il est dans un moment de plénitude, même quand les circonstances sont adverses. Suberbes de toreria et de pundonor !
     Ceux là, oui, travaillent pour l’avenir de la Fiesta…

     22 Septembre – LOGROÑO – 2ème de la San Mateo – presque ¾ de plaza : Corrida d’Atanasio Fernandez (le premier, d’Aguirre Sanchez Cobaleda), très charpentée et bien armée. Têtes sérieuses, mais forces réduites et mansedumbre générale. Cependant, un fond de noblesse qui pousse les toros à vouloir charger, mais réduisant vite leur élan, ou coupant la trajectoire. Adieu la caste. Le troisième fut rentré, remplacé par un Javier Perez Tabernero qui débuta manso, mais chargea de loin, longtemps…
     Juan Jose Padilla (Silence – Silence) vit son premier s’éteindre très rapidement, après un bon début à l’estribo. Le toro avait supporté une deuxième tiers où Padilla avait invité la Fandi à partager les bâtons. (Au fait, Le jerezano devrait éviter de vouloir faire la pige au granadino, dans les courses en arrière, ou les molinillos ! Autant l’un est agile, rapide, inexplicablement précis et aérien… autant l’autre est lourdaud, forcé, approximatif… Padilla devrait se cantonner « au classique », en puissance, et laisser les loopings à ceux qui peuvent les faire !). Toro soso, parado, qui ne permit rien. Padilla tua d’une épée desprendida.
     On passera donc sur le quatrième, dont on a parlé plus tôt. Scandale perpétré par un torero qui n’a plus grand chose à dire, quand déboulent les « p’tits jeunes ». A son crédit, un gros coup d’épée, en arrière et tendido, qui roula le bicho en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire. Juan Jose Padilla a du au crédit de sympathie amassé à Logroño, de ne pas prendre quelques coussins à la sortie.
    El Fandi (Oreille – Silence) a fait une très honorable présentation à Logroño. Ces deux toros ne lui ont pas permis de briller, avec le capote, ni d’être totalement « a gusto », banderilles en mains. Son premier débuta faible mais alla « a mas ». Fandi invita Padilla  aux banderilles, et mit un « violin », parfait, au troisième tour. Faena sérieuse, qui alla crescendo : Début à genoux, toréant, indiquant au toro « qui commande », dès les premiers muletazos. Séries droitières, s’améliorant, pour aboutir à trois longs redondos, relâchés, clos d’un gros trincherazo. A gauche, cela débuta « accroché », mais trois naturelles sont à garder. Le toro « se décadre », mais Fandi y va quand même : Entière desprendida. Le public exige quand même l’oreille. Sincérité fait loi !
     Le cinquième ne vaudra rien à la muleta, venant au pas, marchant, regardant beaucoup, s’arrêtant au milieu du muletazo. Le garçon essaya longtemps, mais dut renoncer. Deux méchants pinchazos, et une entière « à la vapeur », sortant désarmé et recevant un mauvais coup au bras. Auparavant, le Fandi avait vaillamment banderillé ce manso qui changeait son rythme, faisait semblant de freiner, juste avant la réunion, et mettait un terrible coup d’accélérateur, à la dernière seconde. La deuxième paire, en double moviola, fut « limite », mais la troisième fut extraordinaire de précision et de puissance. A noter « les sorties », où le Fandi se laisse poursuivre longuement, en templant « de côté », la charge du bicho, comme le fait un certain Pablo  Hermoso. Enorme ! Logroño attend El Fandi, jeudi, pour son mano a mano avec Ferrera. « Ca va donner ! »
    Javier Valverde (Oreille avec forte pétition de la deuxième – Grande ovation, après avis) n’a pas eu de chance : Il met à son premier un estoconazo « de revolucion ! », rentrant droit, poussant à fond l’acier dans tout le haut, sortant « rebotado », non par le toro, mais par la violence de la rencontre. Estocade parfaite ! Mais le toro se résiste, longuement,  lointain souvenir de sa race passée… Il faudra un descabello. Ayyyy ! On passa tout près de deux oreilles, gagnées « a ley », suite à une faena extrêmement sérieuse, classique, bien construite et « vraie ».  Manso, avec de la mobilité, à la charge un peu décomposée. Valverde se montra ferme et y mit bon ordre, toréant longuement sur la droite et doublant de grands pechos. Classicisme total, qui, pourtant, « entre » totalement, dans le public. Muy bien, muy torero, Valverde !
    
Il faillit bien rééditer devant le dernier, de tête impressionnante et dont la charge partait un peu dans tous les sens. Toro très sérieux, au regard lourd et menaçant. Derechazos puissants, et passes de pecho précises, à double toque. Aguante total d’un torero au courage clairvoyant, serein. Pour tuer, Valverde voulut mettre à profit la tendance naturelle du bicho, vers le toril. Hélas, cette fois, le toro ne chargea pas : Pinchazo et entière, « en poussant seul ». Là encore, le bicho tarda à tomber, et il fallut descabeller, proprement.
     Très bonne prestation de Javier Valverde, qui méritait la sortie a hombros… et un bon coup de Rioja.

     Ce Lundi 23 : Corrida mixte – Rivera Ordoñez et Miguel Abellan, qui « accompagnent » Pablo Hermoso de Mendoza.

 

MEXIQUE : « BIENVENU, MONSIEUR ZOTOLUCO ! »

     23 Septembre : Pas à dire, ça vous forge un homme, « de s’envoyer » toute la camada de Miura, dans des circonstances qui ne vous sont pas tout à fait favorables…
     Eulalio Lopez « El Zotoluco » a regagné ses terres du Mexique, après avoir sué sang et au, cette année, en Espagne et en France. A y bien regarder, c’est ici qu’on l’a respecté, encouragé, fêté comme il se devait. Arles et Nîmes, exemplaires de générosité et d’aficion, sont là pour le confirmer.
     Zotoluco a tenu à marquer son retour « aux affaires mexicaines » en prenant, seul, six toros, hier en plaza de Zacatecas. Cela s’est très bien passé, le maestro coupant quatre oreilles, et en perdant trois autres à cause de l’épée. Il prit le sobrero et se sentit tellement « puesto », tellement à l’aise, qu’il banderilla le quatrième, et piqua la cinq.
     Un Zotoluco en plénitude, forgé aux dur combats « d’Europe », et qui retrouve « son » toro mexicain, plus limité de trapio, et qui charge, avec moins… d’arrière pensées que ceux qu’il a rencontrés, ces derniers temps. Cela doit faire du bien au moral.

    22 Septembre – ZACATECAS – Plus de ¾ de plaza : Sept toros de Fernando de la Mora, inégaux de présence et de jeu. Le sixième fut protesté pour son « peu de trapio ».
     Eulalio Lopez « Zotoluco », en unico espada : Silence – Palmas – Oreille – Deux oreilles – Division – Silence – Oreille. Toréa bien, mais tua mal, ce qui lui fit perdre des trophées.

 

DIMANCHE DANS LES RUEDOS : BARCELONE S’ENFONCE  DEFINITIVEMENT…

     23 Novembre : Regardez les archives : « Feria de La Merced », à Barcelone ! C’était quelque chose…
     A l’époque, jusqu’aux années 68, il y avait corrida tous les jeudis et dimanches ! Et, pour la Merced… hombre ! il y avait plusieurs spectacles, avec les meilleurs cartels. Barcelone « pesait » beaucoup sur la temporada, et des toreros « lui doivent tout ». Chamaco père y fut un dieu ! Paquirri y explosa, de novillero, au point d’y prendre sa « double alternative ». Et combien d’autres ?
     Aujourd’hui, Barcelone se meurt ! Barcelone est morte ! Il y a bien eu quelques derniers soubresauts, avec Jose Tomas. Mais celui ci « a déserté », et Barcelone est retombée, agonisante. Quelle tristesse !
     Hier, pour la Merced, une seule corrida et un cartel intéressant : Finito, Rivera Ordoñez et Juli. Résulta : à peine plus d’une demi arène !

     Bien sûr ! Je vous vois venir… « Qu’est ce qu’il nous bassine avec cette décadence espagnole, quand la Tauromachie « renaît » en France ? »
     C’est vrai ! Rieumes, à deux pas de Toulouse, a remporté son pari, comme Carcassonne. Muy bien ! Cet événement, qui, soyons honnêtes, reste local, a une importance toute symbolique: « Les toros reviennent… dans une zone où il est de tradition de… » Très bien ! D’autres chantent cet événement avec un autre talent, avec d’autres arguments juridiques et historiques, que nous ne possédons pas. Aussi, on ne peut que féliciter l’envie et l’aficion des organisateurs… tout en laissant à l’événement, la raisonnable proportion qu’il doit avoir, dans « une journée taurine, sur toute « la planète toros ! »

    22 Septembre – BARCELONA – Un peu plus de ½ plaza : Quatre toros de Domingo Hernandez et deux de Garcigrande (sortis 1et 2èmes) Les 1, 3 et 6èmes furent les meilleurs.
     Finito de Cordoba (Ovation – Silence) s’est poliment moqué du monde, dans un plaza où il a connu de grandes choses. Il laissa passer le bon premier, et tua « fatal » !
     Rivera Ordoñez (Ovation – Oreille) fut le plus torero de la tarde. Son premier, miron, le serre méchamment, à gauche, à plusieurs reprises, lui mettant un mauvais coup au niveau de la poitrine. Fran se montra ferme. Il reçut le cinquième par trois largas à genoux, suivies de véroniques pieds joints, très applaudies. Le toro baissa pavillon devant la puissance du torero qui pincha, avant une grande estocade.
     El Juli (Oreille – Ovation) a le public de Barcelone « dans sa poche ». Vibrant au capote, rapide et tourbillonnant aux banderilles, il toréa « d’abondance » à la muleta, et perdit quele que trophées supplémentaires, en pinchant le sixième.

     22 Septembre – ARANDA DE DUERO – Dernière de Feria – casi lleno : Cinq toros de Sanchez Arjona, divers en tout, et un cinquième, de Victoriano del Rio.
     Enrique Ponce torée, mais ne peut démontrer cette facilité qui fut sienne… avant. De plus, les jeunes « appuient » très fort, et le public suit. Oreille et Ovation – Antonio Ferrera a encore mis le feu, toréant « à fond », alternant « le brillant bouillonnant », et le calme, le toreo relâché. Ovation et deux oreilles, avec pétition de rabo – Cesar Jimenez, dans un style « plus étudié », poursuit sa marche vers le haut, et accroche les tendidos, par son élégance naturelle et ses suertes spectaculaires, tels les incontournables débuts de faena, à genoux, liant sept à huit muletazos, sans rectifier la position. Une oreille, à chacun de ses toros.

     22 Septembre – LA PUERTA DE SEGURA (Jaen) – Lleno : Corrida « de pueblo », comme tant d’autres, diront certains. Exact ! Corrida qui n’aurait eu qu’une importance « locale », si l’on n’avait « indulté », grâcié, le quatrième toro de Zalduendo du nom de « Guerrero », N°33. Certes, ce nouvel événement relance la division d’opinions sur les « indultos » en plazas « de Troisième », mais le fait est là.
     Manuel Diaz « El Cordobes » fait carton plein :  Tous les trophées du premier, et « tous les trophées » symboliques, du fameux quatrième. Quatre oreilles et deux rabos – El Cesar, coupe trois oreilles et Javier Conde, les deux de son premier adversaire.

     22 Septembre – MADRID (Las Ventas) – Novillada – ¼ de plaza – Pluie : Novillos de Antonio San Roman, bien présentés et inégaux de charge. Le deuxième fut le meilleur. Le cinquième se cassa une patte et fut remplacé par un Roman Sorando, faible.
     Andres Palacios, d’Albacete, montra de gros progrès et toréa avec beaucoup d’empaque. Il descabella cinq fois le premier, et tua mieux le quatre. Palmas, après avis et Ovation – Le valenciano Jose Luis Miñarro, vainqueur du concours de l’été, à Madrid, s’est montré vaillant mais sans unité dans son toreo. Il tua « en bas ». Palmas avec un avis et Silence – Le colombien Luis Bolivar montra une grande volonté et un certain talent, malgré un court bagages. Il s’accrocha fort au manso sixième, et fit les choses les plus toreras de la tarde. Palmas et Ovation)

     22 Septembre – SEVILLA – Novillada – 1/5 de plaza : Où est donc l’Aficion de Sevilla « hors feria » ? Manuel Escribano est il donc « la promesse Sévillane » dont on nous rabat les oreilles ? Dans le sud ouest, on en doutait beaucoup, pour l’avoir « trop » vu (sous toutes les coutures »)… mais une promesse qui ne réunit qu’un cinquième de plaza…
     Novillada de « Toros de San Miguel », le troisième fer de Manolo Gonzalez. Bien présentés ; premier et troisième, nobles ; le quatrième, excellent. Le lot de Salvador Vega fut impossible.
     Cesar Giron fit de bonnes choses au quatrième, mais le tua mal. Faena « d’une oreille » à un novillo « de deux ». Hélas, l’épée en décida autrement. Silence et Ovation – Salvador Vega, eut les moments les plus "toreros" de la soirée, devant un lot pourtant impossible. Détails de grande toreria et de courage, qui poussent à attendre ce futur grand. Ovation et Silence – Escribano fit de tout, très vite, très vaillant, très sympa… mais sans dominio. Vuelta, après un avis et Silence.

     22 Septembre – RIEUMES (15 kms de Toulouse – France) – No hay billetes, en plaza portatil : Journée importante pour l’aficion de la région Toulousaine. En 1976, elle perdit sa plaza. Depuis, une poignée d’aficionados se battent pour ramener la tradition taurine en leur région. L’an passé, Rieumes ne put remporter une dure bataille juridique, compliquée par la mauvaise foi et les coups bas de certains « antis nantis ». Cette année, précédée de la sympathique ouverture de Carcassonne, Rieumes a pu célébrer sa novillada, qui doit, outre le résultat, être considérée comme une victoire de l’Aficion du Grand Sud.
     Novillada de Christophe Yonnet, et un sobrero d’Hubert Yonnet, sorti cinquième. Novillos bien présentés, mais qui ont montré, curieusement, de la faiblesse. Le dernier fut des plus retors.
     Oreille du quatrième, pour Luis Gonzales, qui remplaçait Emilio Laserna, blessé à Murcia – Luis Vital Procuna, à son habitude, brilla aux banderilles. Vuelta, au cinquième – Julien Miletto fit les bonnes choses de la tarde : Oreille du troisième.

 

DIVISION SUR « LES MIXTES »…

     24 Septembre : Mixte ou… mixture ? Les années 80 nous avaient amené cette trouvaille, qui n’avait pour but… que de faire de l’argent. Et cela marcha un moment.
     Souvenez vous ! Moura, à cheval ; Curro Romero, devant deux toros, et Pepe Luis Vazquez hijo, devant deux novillos… Cela fonctionna… un court moment !
      Et voilà que les années 2000 et l’air du Mexique nous rejouent la sérénade. Là-bas, dans sa lointaine seconde patrie, Pablo Hermoso de Mendoza n’a pas de grands concurrents, à cheval, et non plus, de telonero, c’est à dire un rejoneador qui passe « devant », et lui ouvre la corrida… comme l’exigeait Jose Tomas dans son contrat : Un torero devant, qui ouvre la corrida, et un autre, derrière. Cela a de nombreux avantages, depuis toujours… La vedette, bien encadrée, profite de la plus grande attention des aficionados, qui sont bien chauds, ou pas encore fatigués, lorsqu’elle apparaît.
     Sans concurrence, et voulant entrer dans de grands cartels, Pablo Hermoso de Mendoza toréa donc un grand nombre de corridas, en mixte, avec deux matadors « a pie ». Et cela fonctionna. Il n’est que de voir la saison mexicaine 2001 – 2002.

     Du coup, on amena « la trouvaille » en Europe…et cela fonctionna aussi, mais que dans un sens, celui du cavalier navarrais. Le grand public se jette sur le cartel, et l’aficionado fait la moue : Comment peut on juger sur un même plan, deux toros desmochados, souvent très épointés, avec un cavalier qui va « toujours s’en sortir », même s’il se cache par des pirouettes, et cloue « à la croupe », et d’un autre côté, quatre toros « en pointes »  pour des toreros qui vont les affronter « tous nus » ?  On n’est pas dans le même spectacle, dans le même rythme, dans la même lidia…
     Jusqu’à présent, cela s’était à peu près bien passé… mais hier, à Logroño, la « disproportion » fut énorme, et les toreros en ont fait les frais, tandis que le cavalier, pourtant bien moins brillant que de coutume, sortait grand vainqueur…
     Deux toros « très arrangés » du Capea… et quatre « montagnes cornues » du Marquis de Domecq… "Ballet aérien", d’un côté… et "guerre de tranchées", de l’autre ! Il n’en fallut pas plus pour que le public, très mauvais, de Logroño, ne fasse pas la part des choses, et cloue au pilori les deux matadors, en particulier un Rivera Ordoñez très mal servi qui, du coup, envoya tout balader…

     La tauromachie est actuellement « suffisamment » compliquée pour ne pas chercher à noyer le poisson, et l’aficionado, par ces montages qui n’ont qu’un seul but : "argent facile, par le mélange des genres…"
     Mais bon… puisque cela marche !

     23 Septembre – LOGROÑO – 3ème de Feria – Lleno : Corrida « mixte », avec deux toros de Carmen Lorenzo (Madame Capea), très épointés, pour Pablo Hermoso de Mendoza ; et quatre Marquis de Domecq, de grand trapio et très armés, pour Rivera Ordoñez et Miguel Abellan.  Le premier Capea fut « un sucre », et les Domecq « une bordée de piments d’Espelette »…
     Pablo Hermoso de Mendoza (Oreille – Silence) aurait du couper les deux oreilles de son premier, mais son rejon de muerte tomba bien bas, et le président résista à la pétition. Jusque là, le cavalier avait débuté sans grand enthousiasme, plus professionnel qu’inspiré, jusqu’au moment où il sortit « Danubio ». Dès lors, ce fut un festival. Cependant, manque désormais « la magie Cagancho » !
     Le quatrième fut plus compliqué, et le cavalier dut s’employer à fond, en particulier à dos de « Chicuelo ». Hélas, quatre pinchazos effacèrent tout triomphe.
     Rivera Ordoñez (Sifflets – Bronca) tomba sur deux carnes impossibles. Ce que voyant, Fran donna deux derechazos au premier, trois véroniques au second, et tua comme un cochon. Le public fut particulièrement injuste avec lui, mais Fran ne fit rien pour se concilier les bonnes grâces de « l’Aficion riojana »…
     Miguel Abellan (Silence partout, avec avis chaque fois) est moins riche, moins beau… et plus malin. Il toucha un lot à peine plus potable, dont un sixième de trapio impressionnant… Pas de grande qualité, mais de l’apparente envie et du spectacle : Deux largas, ici ; un quite par navarras, là… quelques molinetes en chaîne, un peu plus loin. S’il avait mieux conclu, le public de Logroño se serait laissé allé… allez !
     Corrida mixte… "mixture" à oublier !
     Ce 24 Septembre : Corrida de Torrealta, pour Finito, Juli et Cesar Jimenez.

     23 Septembre – CONSUEGRA (Tolède) – La plaza ne s’est pas remplie : Cela fait un moment que le seul nom du Juli ne suffit plus à remplir les plazas d’Espagne, même en province. Prix d’entrée trop hauts ? Baisse en Bourse, de la « valeur Juli » ?
     Corrida de Gabriel Rojas, correcte de présence, pour cette plaza de tercera,  et de jeu varié.
     Finito de Cordoba a coupé une oreille du premier. Belle manœuvre ! Finito de Cordoba a coupé deux oreilles, au cours de ses onze dernières sorties, soient : Deux oreilles sur vingt deux toros, ou « 2 sur 44 » ! - Eugenio de Mora est « chez lui », dans toute sa province de Tolède : trois oreilles – El Juli (qui arrête sa temporada le 13 Octobre à Zaragoza, et terminera premier du classement 2002), obtient une oreille du dernier.

 

FLOIRAC… POUR LE GARD !

     24 Septembre : Joli geste qui traduit générosité et grandeur ! L’empresa de Floirac a décidé de prélever une somme sur chaque billet vendu, dimanche prochain, à « la landaise » du matin, et surtout, à la corrida du soir. Les résultats en seront diffusés officiellement, et cette aide du Sud Ouest Aficionado ira rejoindre « celles qui n’effacent ni la peine, ni la boue… », mais qui aident, peut-être, à reconstruire un lendemain. Chapeau Lartigue, chapeau, Floirac!

     Les derniers triomphes de Javier Valverde en font le plus grand attractif de cette course du 29, jour de la Saint Michel.
     Valverde, s’il continue ainsi, sera l’une des valeurs de 2003, car Madrid confirmera son appui, en même temps que son alternative. Torero qui progresse, à chaque sortie, alliant technique, courage serein, tauromachie puissante et sobre.
     A ses côtés, David Luguillano mettra la note « baroque », et Sebastien Castella devra clore en beauté une saison dans le Sud Ouest, qui débuta fort bien à Mont de Marsan et Bayonne, mais patina un tantinet, à Dax. A suivre, devant une corrida de Valdefresno.

     Floirac – 29 Septembre – Toros de Valdefresno, pour David Luguillano, Sebastian Castella et Javier Valverde.
     Informations et réservation : 05 56 40 90 18

 

LOGROÑO : CESAR JIMENEZ…

     25 Septembre : Si les deux toreros qui ont marqué, sans contestation, la saison 2002, ont pour nom Antonio Ferrera et «El Fandi » (dans l’ordre que vous le souhaitez), il en est un qui a fait sa place au rang des « promotions de l’année » : Cesar Jimenez.

    Curieuse temporada... et formidable « coup de pouce » du sort. Certes, on ne va pas ici nier l’élégance (innée ou étudiée), ni le talent du jeune madrilène, mais il faut bien se rendre à l’évidence : Le torero a eu la chance d’ouvrir les portes de nombreux « remplacements », et il a su en profiter…

     Cesar Jimenez est arrivé à l’alternative, avec l’image d’un torero « élégant », mais léger, qui « se regarde toréer, plus qu’il ne pèse, vraiment, sur les toros. Sa despedida de novillero, en prenant seul six novillos à Madrid, n’a fait que confirmer cette approche : Grande novillada de Jandilla  - Fuente Ymbro et… il s’en sort « tout juste », quand il avait la possibilité de « tout défoncer ».
     Arriva l’alternative de Nîmes, puis la feria, et… plus rien ! Pratiquement un mois sans toréer.
     Le sort mit alors son grain de sel : Jose Tomas tombe à Badajoz, et surtout, Ponce a son accident, en plaza de Leon.
    Naturellement, il faut un remplaçant qui fait le toreo classique… et de classe.
    Le jeune diestro se verra alors offrir plusieurs possibilités qu’il ne va pas laisser passer. Alternant contrats signés par son apoderado et « sustituciones » de dernière heure, Cesar Jimenez va enchaîner plusieurs triomphes, comme Burgos, Santander,  Valencia, Almeria, tout en marquant son passage dans des ferias importantes comme Vitoria, Malaga,  San Sebastian… Ajoutons à cela de grosses sorties dans des plazas de catégorie plus limitée, et l’on a un solide bilan, que le diestro vient de ratifier, hier 24 Septembre, par un énorme triomphe à la Feria de Logroño. Couper trois oreilles à la San Mateo n’est pas donné à tout le monde, surtout à la barbe naissante du Juli.

     Depuis le début de l’année, Cesar Jimenez s’est habillé 50 fois « de luces », (dont 15, de novillero). 88 oreilles sont venues récompenser son toreo, fait de vaillante élégance, tant à la cape qu’à la muleta.
     Ses ouvertures de faena, les deux genoux en terre, ou ses « portagayolas », par chicuelinas au centre, prédisposent les publics en sa faveur. Elles ont également, un énorme mérite. Cependant, le Jimenez qui « baissait » un peu, dans la suite de ses trasteos, a pris aujourd’hui une plus grandes consistance et sait aller « à mas », grâce, notamment, à une très bonne main gauche.  L’épée est un peu irrégulière, bien que dernièrement « los tumba », il tue bien.

     Grande progression de ce diestro, qui peut, l’an prochain, faire énormément de bruit, au rayon des « classiques et artistes », en contrepoids des Ferrera et Fandi, que l’Aficion rangera toujours dans la catégorie des « poderosos » virevoltants. L'Amérique est "tout près"et Jimenez devrait y faire grand bruit.

     24 Septembre – LOGROÑO – 4ème de la San Mateo  - Casi lleno : Cinq toros de Torrealta, magnifiquement présentés et très armés. Un peu de faiblesse et de soseria chez trois d’entre eux, mais un lot magnifique, pour Cesar Jimenez. Corrida sérieuse, dans la lignée de Bilbao. Le cinquième se cassa une patte au premier tiers, et fut remplacé par un San Martin, brave et « a mas », à la muleta.
     Finito de Cordoba (Silence – Silence) regarda « de loin » la bagarre entre les jeunes. Certes, ses toros ne valaient pas grand chose, mais encore une fois, il fit trop piquer, et ne mouilla jamais la chemise. Quelques détails au capote, quelque muletazo « bien léché », histoire de dire « Voyez ce que je pourrais faire… », et puis, plus rien.
     El Juli (Silence, après avis – Deux oreilles), encore une fois, réagi. On le vit un peu apathique, très professionnel mais sans réel engagement, face à son premier, un mou qui ne répétait pas, ne baissait pas la tête. Pour comble de malheur… cinq pinchazos, sans conviction.
     Le triomphe de Jimenez le fit pâlir, et le Juli sortit « à fond », face au cinquième : Larga à genoux… mais le toro se fait mal, et doit être rentré.
     Il ne pourra pas toréer de cape, le San Martin, qui finira par s’améliorer, après les piques. Bon quite par véroniques du Juli, tandis que Jimenez trébuche, sans mal, en concluant ses navarras. Julian Lopez banderillera avec vaillance et « sur les deux pitons », avant d’attaquer une faena qui va rapidement atteindre des sommets de douceur et de temple, sur les deux mains, au fil des nobles charge du Santacoloma. Grande faena « a gusto », conclue d’une estocade sin puntilla. Triomphe « de la race », de l’intelligence, de la toreria.
     A noter qu’on a appris, hier, que Jose Antonio Carretero (actuel « confianza » de Caballero) entrera l’an prochain, dans la cuadrilla du Juli. Cela signifie un probable départ du Sevillita, un peu « limite », cette année)
     Cesar Jimenez (Deux oreilles – Une oreille après avis, et très forte pétition d’un deuxième trophée) a triomphé sur toute la ligne. Touchant « les deux bons », Jimenez a séduit le public logroñes, et ne l’a plus lâché.
     Gros début de faena face à son premier adversaire, un toro sérieux, très armé : A genoux, au centre de la plaza, Jimenez enchaîna quatre vrais redondos, et continua sa faena, classique et spectaculaire, donnant grande distance au toro. Faena qui alla crescendo, se terminant par de grandes et longues naturelles, magnifiquement templées. Molinetes de rodillas, pour « sceller » l’enthousiasme et une énorme estocade, entrant « droit et lent ». Deux oreilles, en n’importe quelle plaza.
     Le sixième était un peu plus limité de forces. Après un très bon début, à la cape, Cesar Jimenez va le toréer, sans le forcer, avec beaucoup de temple, de douceur. Hélas, le toro va finir en boitant, et l’estocade va tarder à faire son effet. Deux raisons pour lesquelles le président va refuser la deuxième oreille, réclamée à grands cris, par toute la plaza. Gros, gros triomphe de Cesar Jimenez.

     Ce Mercredi 25 : Toros de Zalduendo, pour Enrique Ponce, El Juli et Javier Castaño, qui remplace Antonio Barrera. Avec les Zalduendo, la feria va probablement « baisser de trapio ».

 

LE FANDI « TRIPLE »,  A LIMA…

     25 Septembre : Automne… cela sent la petite laine ! Brrr ! Cela sent bon le Woolitt ! Mais, pour nous, taurinos, cela sent aussi cette "bruyante bouffée de chaleur" qui envahit l’avion lorsque la porte s’ouvre, sur le tarmac de Caracas, Lima, Bogota ou Mexico. C’est une impression forte… toute l’Amérique Latine qui vous entre d’un coup, dans les yeux, les narines... et le cœur!

     Octobre: on ne parle plus que des ferias d’Amérique… Cela débute au Pérou, continue en Equateur, et se termine en Colombie. Pendant ce temps, « en fil rouge », le Mexique  joue les vedettes.

     Lima vient de sortir les cartels de la 56ème Feria du « Señor de los Milagros » : Cinq corridas, deux novilladas et un gros festival, chaque dimanche, entre les 20 Octobre et 15 Décembre.
     A noter que le Fandi sera engagé sur trois des cinq corridas. C’est à la fois mérité et exagéré, surtout si l’on tient compte de la dernière course, théoriquement réservée aux vainqueurs des précédentes. On peut, presque, d’ores et déjà attribuer le fameux scapulaire au granadino, tant on est sûr que son toreo fera « exploser » la plaza de Acho, et tant sont favorables les conditions qui lui sont offertes. Mais… ne vendons pas…, d’autant que les autres matadors, trois espagnols, un mexicain et un péruvien, sont tous « à deux contrats ».

     Les autres matadors espagnols invités sont : Vicente Barrera, Antonio Ferrera, Cesar Jimenez. A n’en pas douter, les deux derniers ne viendront pas faire de la figuration, car s’il a perdu un peu de son brillant, « le Scapulaire d’Or » de Lima garde toujours son poids...

La Feria des Lima 2002 se présente ainsi :
     20 Octobre : Novillos de los Martinez, pour Matias Tejela, Arturo Macias et un troisième novillero.
     27 octobre : Toros de La Viña, pour Vicente Barrera, Rafael Gastañeta et Ignacio Garibay
     3 Novembre : Novillos de Juan Roca Rey, pour Ivan Garcia, Juan Carlos Cuba et un troisième.
     10 Novembre : Toros de Teofilo Gomez, pour Vicente Barrera, Antonio Ferrera et El Fandi
     24 Novembre : Toros de Real de Saltillo, pour Ignacio Garibay, El Fandi et Cesar Jimenez
     1er Décembre : Toros de plusieurs fers, pour Rafael Gastañeta, Antonio Ferrera et Cesar Jimenez
     8 Décembre : Toros de Juan Manuel Roca Rey, pour El Fandi, et deux triomphateurs des précédentes corridas.
     15 Décembre: Traditionnel festival Pancho Fierro, avec "de grands anciens"...

 

PAQUIRRI… ET SON FILS, ENFIN !

     26 Septembre : Il y a 18 ans déjà ! Septembre 84 tirait à sa fin ! Beaucoup d’aficionados français avaient rendez vous, chaque soir, avec « le supplément de Clarin », à la radio...
     Ce soir là, hélas, les nouvelles taurines arrivèrent « bien avant » 22 heures : « Un toro vient de tuer Paquirri, cet après midi, à Pozoblanco. Le torero de Barbate a été transporté à l’hôpital de Cordoba, où il est arrivé agonisant »…

     Un choc, une immense tristesse pour nous tous, jeunes aficionados français, qui « étions nés », avec Paquirri… Dans le Sud Ouest, tout le monde se rappelle du beau jeune homme aux yeux turquoise, et du grand torero animateur qu’il fut, en chacune de ses plazas : Le toro de Martinez Elizondo, en 70, à Mont de Marsan ! Le Buendia, à Bayonne, en 71 ! Et l’Atanasio de Dax !
     Tout le monde a en mémoire son poder, son sens de la lidia, sa forme d’estoquer… Oh bien sûr, on parle beaucoup des largas et des banderilles. Certes ! Mais Paquirri était « autre chose » : Il était le lien entre le toreo « d’avant », et celui « d’aujourd’hui ». Entre « Joselito » et « Joselito »…  Dieu sait s’il débuta « en athlète », mais tous l’ont vu également  toréer « asentado » et tuer remarquablement.

     Pozoblanco, 26 septembre 1984. « Avispado », de Sayalero y Bandres était un petit toro, faible, mais astifino. Il accrocha le torero sur un moment de facilité, de presque oubli,  alors qu’il l’amenait à la pique. Trop faible pour envoyer en l’air le torero, il secoua longuement de la tête, pour essayer de se libérer « de ce fardeau », au bout de la corne… Et c’est ainsi que la cogida devint, au fil des coups de tête, la plus terrible des cornadas. A tel point que le chirurgien s’en épouvanta… Le blessé s’en aperçut ! Vint alors la phrase qu’immortalisa une caméra de télévision et son micro... Une phrase qui parcourut le monde entier, et rendit son honneur à la toreria tout entière : « Docteur, il y a au moins deux cornadas, une par ici, une par là. Ouvrez tout ce qu’il y a à ouvrir. Mais, du calme, eh ! ».
     26 Septembre 1984. Il s’appelait « Avispado »… C’était un tout petit toro…

     26 Septembre 2002 : Francisco Rivera Ordoñez, torero discuté, torero jalousé, torero « mondain », redevient ce qu’il est, en réalité : Un torero d’honneur, de race et de caste. Bien entendu, la « presse rose », dite « celle du cœur » (tu parles !) en fait des tonnes: « Fran », par ci, « Fran », par là… Tournez, manèges !
     Pourtant, dans le secret de ses pensées, et de son cœur, Francisco Rivera Ordoñez, petit fils du grand Antonio de Ronda, redevient avant tout « le Fils de Paquirri » : Aujourd’hui, 26 septembre 2002, dix huit ans, jour pour jour après la mort de son père en cette plaza, Francisco Rivera Ordoñez fera le paseo, à Pozoblanco, face à des toros de Sayalero y Bandres.
     Même plaza, même ganaderia…
     « Alli, en el cielo »…un père sera fier de son fils ! Et nous, de même !

     Cette corrida, « tout sentiment », est la première d’une importante semaine, pour un Rivera Ordoñez qui a repris goût au toreo, a changé beaucoup de choses, et pourrait bien nous préparer quelques surprises. Dimanche, il torée à Séville, et le 5 Octobre, à Madrid…
     Francisco Rivera Perez « Paquirri », au cours de sa carrière, sortit 6 fois « a hombros » par la porte grande de Madrid, et ouvrit 5 fois, le Puerta del Principe, de Séville.
     Aujourd’hui, Francisco Rivera Ordoñez, son fils, entame un retour vers l’honneur et la gloire. Du moins, on le lui souhaite, sincèrement.
     Ce 26 septembre, à Pozoblanco : toros de Sayalero y Bandres, pour El Cordobes, Francisco Rivera Ordoñez et Jose Luis Moreno.

 

LOGROÑO : PONCE DICTE … ET CASTAÑO TRIOMPHE.

     26 Septembre : Comme on pouvait s’y attendre, les toros de Zalduendo n’avaient pas grand trapio, hier, pour l’avant dernière de Logroño. Le « type » de la ganaderia de Fernando Domecq est ainsi. Cependant, ils ont, en général, plus de force et meilleur rendement. Hier, seul le premier « a permis ». Les autres se firent prier… et firent suer leur maestro respectif.
     Face à ce ganado, Enrique Ponce a donné une grande « demi faena ». Hélas, il tua très mal, et en perdit tout bénéfice. De son côté, le Juli multiplia de vains efforts, et tua mal, lui aussi.
     Pourtant, un torero « ouvrit la grande porte », à coups de vaillance et à coups d’épée. Il venait « de remplacement »…
     Son nom ? Javier Castaño. Au prix d’une grosse raclée, il coupa deux oreilles, que certains discuteront, mais sortit en triomphe, scellant ainsi un retour en forme que l’on croyait impossible.
     Curieux « va et vient » de la chance  et du destin ! Javier Castaño prend l’alternative en 2001, est protégé par « une grande maison »… et coule, pavillon "même pas haut" !
     2002 débute sur le même schéma : Torpe, maladroit, sans imagination, presque sans courage ! Et puis, un déclic, vers Juillet Août ; La confirmation, à Almeria… Salamanca qui reprend presque confiance en son fils adoptif, et hier, Logroño qui signe, définitivement : Javier Castaño est revenu !
     Que va t’il se passer, maintenant ? Les Chopera vont ils le garder ? Castaño n’est pas « un fin », et l’on ne sait pas où ce retour peut le mener… Le sitio qu’il foulait, il y a deux ans, avant sa lésion de Juillet 2000, à Valencia, était celui qui rapporte des millions. Cependant, le toreo a déjà changé depuis, et d’autres toreros sont arrivés, qui foulent « d’autres terrains »…
     Alors, Castaño remontera t’il, complètement ? Nul ne le sait encore ! En tous cas, actuellement, il est « Pavillon haut » !

    25 Septembre – LOGROÑO – 5ème de la San Mateo – Arènes pleines : Cinq toros de Zalduendo, très inégaux de présence : les trois premiers « anovillados » ; les autres, plus « cuajados ». Le meilleur : le premier. Les autres présentèrent des difficultés liées au manque de classe et de forces. Le troisième, petit et boiteux fut remplacé par un sobrero de Juan Manuel Criado, bien présenté et brave. En fait, le meilleur de la corrida.
     Enrique Ponce (Avis et ovation – Une oreille) s’est montré magistral devant le premier, qu’il toréa lentement, main basse, muleta en avant. Faena de maestro, qui baissa un peu, à gauche, et coula tout à fait, après un metisaca « très bas », et une bonne demi épée. Quel dommage !
     Le quatrième était plus retors. Ponce aguanta, donna quelques bonnes gauchères, et coupa une petite oreille, après un bajonazo. Cependant, c’est « à l’autre », qu’il fut vraiment bien…
     El Juli (Silence – Division, après une molle pétition et un avis) toucha le mauvais lot, et se débattit comme un malheureux, pour un pauvre résultat. Tout, très professionnel, et très vite ! Par contre, il tua mal : atravesada qui ressort, et tendida caida , après pinchazo « en bas ».
    
Juli a trouvé une nouvelle façon de tuer, mais…
     Javier Castaño (Deux oreilles – Ovation) s’est montré clair et très vaillant, face au toro de Criado. Faena sérieuse, liée en peu de terrain, comportant du « fondamental » et du spectaculaire. Entrant a matar, lentement et très droit, le salmantino se fit prendre, mais l’épée était « entière, et en haut ! ». Secoué par l’émotion du moment et le courage du diestro, le public exigea les deux oreilles qui lui ouvrirent la grande porte. Généreux, peut-être !
     Castaño continua son effort, face au dernier : Larga de rodillas ; statuaires au cordeau, pour débuter la faena… puis le toro s’arrêta. Le salmantino lui « monta dessus », mais tua mal, en trois assauts.
     Ce 26 septembre, en dernière de Feria : Mano a mano « Ferrera – Fandi », face à des Carriquiri. La revanche de Bilbao !

 

LOGROÑO NE MERITE PAS SA PLAZA…
Echec du mano a mano Ferrera-Fandi

     27 Septembre : Est ce la couverture, qui protège des légendaires douches ? En effet, à Logroño, terre de bon vin… qu’est que l’on a pris, jadis ! Aujourd’hui, on va s’installer confortablement sur des gradins, bien à l’abri, presque « blasés de tout »…
     Est ce « l’air du temps » ? L’actualité court si vite qu’un phénomène en efface un autre, une monstruosité nouvelle gomme l’inimaginable. Regardez, hier, du côté de Lyon ! Violer un bébé de 10 mois, à votre avis, qu’est ce que cela mérite ? Mais, attendons, demain, on verra pire...
     Est-ce, simplement, le manque d’aficion, de connaissances ? On va « aux toros », parce que c’est « la Fiesta », et que l’on va voir les toreros, comme on ira, plus tard, applaudir à tout rompre les chanteurs préfabriqués de « Operacion Triunfo »…
     No sé! … Toujours est il que Logroño ne mérite pas sa plaza, ni les efforts que tous ont fait pour que la feria soit digne de ce nom.
     Manque d’un minimum de savoir taurin ; manque de sensibilité… Manque d’Aficion !
     Froide et sans éducation, Logroño applaudit le clinquant, snobe la qualité, et « s’en va », avant que les toreros lui adressent un dernier salut, respectueusement. Dommage  pour elle ! Feria de poids, dans le passé, elle est devenue une feria de Pueblo « trois étoiles »..

     Hier, Logroño n’a pas voulu voir, et encore moins encourager les efforts de Ferrera et du Fandi, face à une mansada de Carriquiri. Toros très bien présentés, qui méritaient attention, parce qu’ils exigeaient des toreros, technique et vaillance, « la tête, et les jambes »… Logroño à applaudi "du bout des lèvres", et la corrida a coulé.
     On ne dit pas « otra vez sera ! », parce que la prochaine fois, ce sera pire !

    26 Septembre – LOGROÑO – Dernière de Feria de San Mateo – Casi lleno :  Cinq toros de Carriquiri, très bien présentés, armés astifinos, mais mansos décastés et limités de forces. Le cinquième fut remplacé par un Juan Manuel Criado, qui se mit au diapason. Seul le premier, encasté et répétant une charge un peu désordonnée, donna au torero l’occasion de briller. En fait, la corrida s’arrêta a la fin de cette première lidia, et si elle ne sombra pas complètement, ce fut grâce aux constants efforts des hommes, alors que les tendidos ne faisaient rien pour les encourager..
     Antonio Ferrera (Oreille – Ovation – Ovation) monta une faena très honorable au premier, se mettant à son rythme, pour, de temps en temps, lui imposer « le sien ». Séries vibrantes, percées de toréo tout à coup ralenti, seigneurial. Toro noble, mais qui ne permet pas le relâchement, ni d’être « a gusto ». Partant fort, le matador mit une épée entière, mais desprendida. 
     Antonio Ferrera, par la suite, brilla par instants fugaces, devant deux mansos décastés : Deux paires de banderilles « por dentro » au troisième, après avoir « changé les terrains », et être parti vers les extérieurs. Quatre bonnes naturelles, quand il découvrit tardivement le bon côté gauche du bicho. Hélas, un mauvais désarmé coupa net ce « presque envol ». Encore une fois, il tua bas, mais cette fois, intentionnellement. Il est vrai que le public ne méritait guère plus.
     Le cinquième attaquait avec un cabeceo gênant. Ferrera s’arrima et le tua. En paz !
     El Fandi (Silence – ovation – ovation finale) connut une journée aussi noire que sa chance au sorteo. Pourtant, il multiplia les efforts avec cape, où il faillit de faire arracher la tête dans sa larga à genoux au quatrième… dans l’indifférence générale ; Aux banderilles où il lui fallut  jouer les mathématiciens et géomètres suicidaires pour pouvoir déclencher des charges aléatoires, et clouer en énorme banderillero qu’il est : Un formidable «por dentro », le banderillero commençant pour un cuarteo « à reculons », appelé paire de « la moviola ». Le toro fait mine d’y aller, puis freine, hésite, s’arrête… Le torero continue son arc de cercle, courant en arrière, calculant « dans la seconde », jusqu’à se retrouver entre le toro et les planches, et clouer, tandis que la corne frôle sa carotide… Enorme ! mais petite ovation de lamentables blasés ! A la muleta, il essaya dans toutes les positions, sur tous les côtés, toutes les distances, les hauteurs de muleta. Intelligent, vaillant, vrai! Mais rien n’y fit. Pour arranger le tout, il pincha et s’en fut dignement, mais triste.
     En fait, les toreros n’avaient guère à se reprocher… Le public, si ! L’an prochain, à Logroño... "feraient bien d’enlever le toit !"

 

POZOBLANCO : FRAN RIVERA, BIEN SEUL !

     27 Septembre : Pour le fils de Paquirri, cette corrida avait une autre signification, probablement, que celle que lui donnèrent une presse « mondaine », impudique, « morbosa », et un public « de Fiesta villageoise »…
     Dans les gradins incomplètement remplis, les snobinards du Mundillo et pseudo amis et admirateurs de Paquirri, brillèrent par leur absence… Ils ont oublié le père, et ne sont pas venus encourager le fils. C’est ainsi ! Ils étaient peut-être… à Logroño !
     Faisant honneur à son père, Fran Rivera a été « en torero » : sérieux, calme, concentré. Un Fran Rivera « nouvelle formule », qui devrait faire parler de lui, ces jours ci, à Séville et Madrid. Du moins, si les sorteos « accompagnent » !
     Pozoblanco, elle, a préféré applaudir les payasadas du Cordobes, et un toreo beaucoup moins sérieux que d’habitude, de Jose Luis Moreno. Il fallait couper les oreilles et sortir « a hombros »… Ce fut fait !
     Rivera Ordoñez, quant à lui, sortit « à pied », mais en toute dignité, et sous les ovations de ceux qui se rendirent compte, un peu tard, qu’il venait de se passer quelque chose…

     26 Septembre – POZOBLANCO – Corrida de Feria – 18ème anniversaire de la mort de Paquirri – 2/3 de plaza : Une nuée de photographes accompagne le paseo. Minute de silence, plus « intense » pour certains, que pour d’autres…
     La corrida de Sayalero y Bandres sera une mansada intégrale, dont certains « se laisseront faire »
     Manuel Diaz « El Cordobes » va couper une oreille de chacun, en faisant « de tout » : du bon, mais surtout « du beaucoup moins », comme ce desplante, restant à genoux... devant un toro "agenouillé", puis couché.
     Rivera Ordoñez torée très bien son premier, reçu par larga à genoux : Faena « mi ferme, mi tendre », à un toro noblon, mais faible. Toreo lié, à mi hauteur, sans l’obliger. Bonne estocade, un poil atravesada, et une oreille, très fêtée. 
    
Le cinquième, beaucoup plus solide, montra de mauvaises intentions, coupant son élan au milieu de la passe, « regardant » beaucoup, « s’appuyant » sur le torero. Rivera se montra ferme, vaillant, ne cédant que peu de terrain, malgré trois avertissements. Hélas, il tua mal, et perdit la sortie a hombros, ce qui, au fond, n’est pas si mal. Cette corrida avait… une autre signification.
    Jose Luis Moreno a coupé deux oreilles à son premier, et une du sixième. Plus valable, celle ci, car plus « torera ». Le roux frisé torero, en effet, fit dans « le populo », devant le troisième, se gagnant des bravos faciles, sans pour autant convaincre.

     Pozoblanco est « un pueblo », et le restera, même si « un torerazo » l’a rendu historique… Au fond, on avait déjà vu cela, avec Linares ! L’Histoire est un perpétuel recommencement.

 

LE GRAND RENDEZ-VOUS DE VICTOR PUERTO.

     28 Septembre : Six toros pour Victor Puerto, seul, ce jour en la Real Maestranza de Sevilla. Contrairement à d’autres « one man show », qui se décident « comme ça » (suivez mon regard), cette corrida « en unico espada » a été signée en mars, Victor Puerto tenant ainsi à ratifier les deux gros triomphes récoltés aux ferias de San Miguel 2000 et 2001.

     Le torero n’est pas dans son meilleur moment, bien que sa saison ait été « a mas », après un début chaotique, du en partie à de mauvais tirages au sort, et à son absence injuste des Fallas de Valencia, dont il était le dernier triomphateur.
     Depuis, les choses se sont améliorées, et Puerto a connu de bonnes tardes, alternant l’intelligence lidiadora, le toreo classique et... le « plus spectaculaire ».

     Curieusement, le manchego prend une tout autre dimension, en plaza de Sevilla, où son toreo a déjà convaincu les plus exigeants. Il est clair que l’Aficion sévillane, déjà séduite par ses deux dernières « San Miguel », suivra le torero et le soutiendra, bien plus que ne la fait Madrid en une triste soirée d’automne 2000.
     Autre élément de curiosité, Victor Puerto a triomphé, l’an dernier, « alors qu’il avait encore les points » de sa blessure de Logroño. En 2002, il arrive à ce rendez vous sévillan, avec la cornada de Murcia, pas tout à fait guérie, et de gros problèmes du côté cervical. L’une des questions posées est : Tiendra t’il, physiquement, la distance ?

     L’autre interrogation : Le ganado. On a choisi un Patchwork qui allie, théoriquement, bravoure et caste… quand cela sort bien. Le toreo de Puerto demande un toro allègre, puissant, répétant une charge agressive. C’est là que le diestro peut le mieux s’exprimer : « en pouvant », avec le toro…
     Les ganaderias choisies pour ce défi seront, successivement : Torrestrella, Juan Pedro Domecq, Gavira, Cebada Gago, Fuente Ymbro et El Ventorrillo.

     A suivre donc, ce nouveau challenge, d’un torero que rien ne prédisposait à devenir un des préférés de Séville… en Septembre.

 

BLESSURES DU MORANTE ET DE « JESULI DE TORRECERA »

     28 Septembre : Logroño passée… on attend Octobre : Zaragoza et Jaen. Bien entendu, d’autres petites ferias font le lien, comme Ubeda, Zafra. Mais, avant tout cela, les deux gros rendez vous de Séville, ce week end, et surtout, la Feria de Otoño de Madrid.

     En attendant, les novilleros en décousent aux fameuses ferias d’Algemesi et d’Arnedo. Si cette dernière vient de débuter, hier, avec un fiasco torero devant les novillos de Cebada Gago, la feria valencienne  d’Algemesi se termine en  une catastrophe intégrale qui va contribuer à la faire couler un peu plus. Algemesi était, auparavant, la plus importante des ferias « novilleras ». Cependant, au fil des ans, la plaza de village a perdu son âme, et les novilleros, leur rage de vaincre… « On va à Algemesi, comme on irait ailleurs », et ça… ! 
     Arnedo a pris le relais ! Un autre cachet, un autre sérieux, une autre compétition…
     Depuis 1979, de grands noms ont émergé du fameux concours du « Zapato de Oro » : Richard Milian en fut le premier vainqueur, suivi du pauvre « Yiyo », en 80. Depuis, on relève les noms d’Enrique Ponce, en 88 ; Jesulin de Ubrique, en 89 ; Finito de Cordoba, en 90 ; Javier Conde, en 94 ; Morante de la Puebla, tout jeune, en 96 ; Abellan, en 97, le dernier triomphateur étant Cesar Jimenez, l’an passé.

     Cette feria d’Arnedo 2002 présentera, en six novilladas, du ganado sérieux, comme les Cebada, hier, les Santacoloma de La Quinta, aujourd’hui. Tous les novilleros vedette de l’Escalafon, ne sont pas là, en particulier, le Jesuli de Torrecera, qui mène le peloton, (ou Fernando Cruz, qui aurait pu surprendre). On peut penser que le vainqueur pourrait bien faire le paseo, mardi, devant les Miranda de Pericalvo (Chopera). En effet, Matias Tejela et Salvador Vega sont au cartel, et ils sont favoris. Cependant, il y a, chaque jour affichée, la vaillance et l’envie "d'être torero", et l’on suivra avec intérêt les actuaciones de Jarocho, Antonio Caro Gil, le mexicain Fabian Barba, le colombien Bolivar, ou encore cet Ivan Garcia qui acquiert un métier solide, dans les trois tiers.

     La journée d’hier a été marquée par des triomphes en plazas de moindre catégorie, et deux blessures, spectaculaires, mais somme toute, sans grande gravité :
     Le Morante  a pris une grosse raclée, en plaza de Pozoblanco : le toro l’a repris quatre fois en l’air, dans la même voltige, et lui a mis une cornada de 10 cms, à l’arrière de la cuisse gauche.
     De son côté, le novillero Jesuli de Torrecera, se fait prendre dans un pecho, en plaza de Hoyo de los Pinares, par un novillo de Miguel Zaballos. Au bilan médical : cornada à triple trajectoire de 11, 7 et 3 cms à la cuisse gauche. A priori, pas trop de dégâts, au point que le jeune veut faire paseo à Malaga, aujourd’hui, et demain… à Madrid.

     Le « résultat-flash » de la journée est le suivant :

    27 Septembre – POZOBLANCO – 2ème de Feria – Plus de ¾ de plaza : Toros de Torrestrella, inégaux en tout. Le premier fut le toro de la corrida. Le sixième se laissa faire. Les autres se défendirent.
     Finito de Cordoba s’est un peu secoué : bonne faena au bon premier, allongeant sa charge, avant de toréer « a gusto ». Deux oreilles. Face au quatrième, il revint dans sa routine, et dut aussi estoquer le cinquième qui venait de blesser le Morante. Ovation, chaque fois.
     Morante de La Puebla a reçu une petite ovation après avoir donné quelques détails devant son fade premier, et estoqué « à travers ».
     Il reçut le cinquième par trois grandes véroniques et une demie « sculptée ». Bon début da faena, malgré un toro qui « reluque beaucoup » (desparramaba la vista) . Le Morante donna une bonne série de naturelles, mais se fit surprendre, à la fin d’un muletazo : Grosse voltereta, le torero étant balancé comme fétu de paille, par quatre fois, sans toucher le sol. Intense émotion, et cornada confirmée. Encore une fois, les sauveteurs se sont trompés de chemin, pour arriver à l’infirmerie. Cette fois, ce n’est pas grave, et Morante en a pour huit à dix jours, « à la maison »…
     Le Juli "s’est multiplié", en particulier aux banderilles, face au sixième. Malgré un bache à l’épée, la race est toujours là, et le Juli s’arrange pour couper deux oreilles au sicxième, et sortir "a hombros", avec le Finito.

    27 Septembre - CORELLA (Navarra) – Grosse entrée : Corrida de Gabriel Rojas, avec trois du fer titulaire et trois de Romeral.
     Gros succès d’Enrique Ponce, qui coupe deux oreilles et la queue du cinquième, après avoir obtenu une oreille de son premier – Antonio Ferrera le suit, a hombros, avec trois oreilles – Juan Mora coupe un cartilage du premier.

     27 Septembre - ABARAN (Murcia) – Casi lleno : corrida de Nazario Ibañez, bien présentée et dure.
     Pepin Liria « divise » avec tendance majoritaire aux applaudissements – Victor Puerto arrache une oreille au deuxième – Mais c’est le Fandi qui renoue avec le succès, « rentrant dans ses toros » et coupant une oreille de chacun. Salio «a hombros ». Oublié, Logroño !

    27 Septembre – ARNEDO – 1ère novillada de la feria du « Zapato de Oro » - ¾ de plaza : Est sortie une novillada de Cebada Gago, avec un trapio impressionnant (le sixième sortait n’importe où « en corrida ») et qui a « pesé » beaucoup, sur des novilleros encore trop inexpérimentés. Les trois premiers étaient « prenables », mais les trois autres…
     Vaillant Jorge Arrellano, dans les trois tiers – Emilio Laserna s’est fait prendre par deux fois – Manuel Escribano a fait vibrer avec cape et banderilles, mais s’est fait manger, à la muleta. Six toros : Six silences !

     27 Septembre – MORALZARZAL (Madrid) – ¾ de plaza : Novillada inégale de Carmen Segovia.
     Raul Velasco touche « deux bons », et leur coupe trois oreilles – Ruben Ortega obtient un trophée du cinquième – Grosse impression causée par Fernando Cruz, malgré un sorteo contraire. Il perd une oreille, pour mal tuer le troisième, mais coupe les deux du dernier, tirant une faena « de poder et gusto » que bien peu auraient pu prédire, devant un tel animal.

 

LES CARTELS DE "JAEN 2002"

     27 Septembre : Le « Commandant Dorado » y a mis le temps, mais les cartels de la Feria de San Lucas, de Jaen, sont enfin bouclés et annoncés : Quatre corridas, une de Rejoneo et deux novilladas, entre les 13 et 20 Octobre.

Les combinaisons de ce « Jaen 2002 », sont les suivantes :
     Dimanche 13 Octobre : Novillos de Bucaré, pour Luis Rubias, El Sombrerero et Curro Jimenez
     Lundi 14 Octobre : Becerrada concours, le matin et spectacle comico taurin, le soir.
     Mardi 15 Octobre : Novillos de Hermanos Rubio Martinez, pour Salvador Vega, Andres Luis Dorado et Octavio Chacon
     Mercredi 16 Octobre : Toros de Jaralta, pour Juan Carlos Garcia, Jose Luis Moreno et Carnicerito de Ubeda
     Jeudi 17 Octobre : Toros de Nuñez del Cuvillo, pour Finito de Cordoba, Morante de la Puebla et Alejandro Amaya
     Vendredi 18 Octobre : Toros du Capea, pour Juan Mora, Enrique Ponce et Finito de Cordoba
     Samedi 19 Octobre : Toros de Gabriel Rojas, pour Enrique Ponce, El Cordobes et El Fandi
     Dimanche 20 Octobre – Rejoneo : Toros de Ramon Sanchez, pour Martin Porras, Andy Cartagena, Alvaro Montes et Diego Ventura.

 

VICTOR PUERTO : DESCENTE AUX ENFERS…
Gros échec, à Séville, devant six toros.

     29 Septembre : A l’heure où de nouvelles «valeurs » montent au hit parade taurin, il est des toreros qui vont, à plus ou moins brève échéance, sombrer dans les profondeurs du classement, et de l’oubli. Cela se fera progressivement, ou d’un coup…
     Victor Puerto est, probablement, de ceux là… Triste, mais vrai.
     Déjà, sa saison 2002 était « brinquebalante », et son magnifique retour, en 2000, n’avait pas eu la projection que l’on pouvait en attendre. La qualité lidiadora, la fermeté, le sérieux devant le toro, s’étaient déjà légèrement relâchés, en 2001…et Victor Puerto n'attirait plus les curiosités aficionadas. Cependant, de bonnes prestations comme celles des deux précédentes ferias de San Miguel, à Séville, en faisaient encore, une valeur « presque sûre »…
     D’où cette décision de « prendre six toros », seul, en septembre, à la Real Maestranza… Objectif: remonter et ouvrir la porte du Prince!

     Oui, mais voilà ! Chaque médaille a son revers, et Sevilla… « mucha guasa » ! Séville est une maline… un poil vicieuse ! Elle est fière de sa tauromachie, de son savoir, mêlé de sentiment, de son Aficion et de sa plaza… Elle vient au rendez vous, en sachant ce qu’elle veut voir, après avoir pesé le pour et le contre, mesuré les possibilités… Elle applaudit, encourage les sincérités…Mais, si par malheur on ne répond pas à son attente, elle se referme dans un silence glacial, percé de « piropos » tenant plus du quolibet cynique et bien saignant, que le l’admiration provoquée par quelque croupe ondoyante faisant le paseo dans la calle Sierpes. Séville est fière, et l’on ne se moque pas d’elle, même involontairement…

     Hier, 28 septembre 2002, Victor Puerto a probablement donné un gros coup de couteau à sa carrière, genre « harakiri », comme le fit en 1998, un certain Joselito.
     Non seulement le torero n’a pas triomphé, mais il a créé l’ennui, suscité la plus grandes des indifférences, ce qui lui « entre ferme » les portes de Séville, et va permettre à moults empresas de lui dire désormais : « Chtt ! Un ton plus bas ! Souviens toi de Séville ! » A l’heure où les noms se bousculent, alors que le nombre des corridas ne peut s’augmenter, dans chaque feria, Victor Puerto ne pouvait choisir plus mauvais moment pour « se ramasser » ainsi…

     Que s’est il donc passé ? Rien ! Rien de rien ! Il ne s’est rien passé ! Le pire qu’il pouvait lui arriver… Les toros sont ils sortis impossibles ? Non ! Trois d’entre eux « ont servi », à divers degré ! Un manso de Cebada a même montré cette caste dont le manchego était friand, il y a peu. A t’il, merveilleusement toréé, et tué « fatal ! » ? Non. Puerto a « dispaché » la corrida d’un pinchazo, cinq estocades, une media et deux descabellos…
     Il ne s’est rien passé ! Le torero, vide d’idées, de poder, de force, de transmission, a été incapable de soulever une gramme d’émotion, au point que les tendidos ont pris le parti du ganado, et qu’une des plus grosses ovations de la tarde fut dédiée… au quite de sobresaliente. Es que Sevilla tiene guasa!

     Terrible désillusion d’un torero qui, d’un coup, va retomber dans un triste anonymat, même si « légèrement » doré.
     L’Aficion est dure, sans pitié… Victor Puerto en a fait déjà la cruelle expérience. Cela lui en avait coûté un an et demi « de purgatoire » (1999). A l’époque… il avait pu revenir, parce que l’escalafon n’avait pas beaucoup bougé. Cette fois, c’est différent… il ne reviendra pas !
     Monde cruel de la tauromachie ! Cruel, mais juste, également ! un monde où l’on comprend les hommes et leur courage… mais un monde qui ne pardonne rien… quand " il ne se passe rien "...

    28 Septembre – SEVILLA – 1ère de la San Miguel – Un peu plus de ½ plaza – Beau temps :
     Quelques applaudissements, seulement, quand Victor Puerto fait le paseo, en blanc et or. Séville trouve le geste un peu présomptueux et attend… Six toros, tout seul, à la Real Maestranza, ce n’est pas permis à tout le monde.
     « Ni une passe, ni un détail, ni un moment d’émotion… ce fut deux heures « de rien » ! La presse est unanime et catégorique. Victor Puerto a lidié les six, sans pouvoir passer « à la taille au dessus », celle qui fait dresser les sourcils, et bondir le cœur.
     Six toros de six fers différents : Le Ventorrillo sauta au callejon, d’entrée, et finit faible et soso ; Le Gavira : Un invalide ; Le troisième, de Cebada Gago fut manso au cheval, mais encasté et puissant à la muleta. C’est « le toro » que personne ne pardonnera, à Puerto ; Quatrième et cinquième, respectivement de Fuente Ymbro et Guadalest, nobles et limités de forces ; Enfin le dernier, de Juan Pedro, sans caste. L’ensemble de la corrida est sorti bien présenté et armé.
     « En face », Victor Puerto ne put que donner quelques détails, perdus dans une mer de platitude, de toreo sans idée, routinier, sans lien, sans émotion. On retiendra une larga à genoux, quelques chicuelinas, une ouverture de faena au Cebada, par cambio dans le dos et trois redondos, à genoux, au centre. Pour le reste, des tonnes de muletazos, sans sel ni poivre.
     Au bilan final, « Six toros, seul ! » et six verdicts : Ovation – Silence – Palmas – Silence –Palmas – Silence. Le torero, dont le moral s’est écroulé, à partir du quatrième toro, est sorti sous une sourde division d’opinions. « Es que Sevilla tiene mucha guasa ! »

     Ce soir, deuxième de la mini feria : La corrida de Torrestrella a été entièrement acceptée par les vétérinaires. Au cartel : Finito de Cordoba, Manolo Caballero et Rivera Ordoñez

 

DANS LES AUTRES PLAZAS : RIVERA "VEUT"!

     29 Septembre : Curieux rétablissement de Rivera Ordoñez, depuis un bon moment, mais surtout ratifié à la Goyesca de Ronda.
     Dans les jours qui viennent, deux corridas importantes l’attendent : Aujourd’hui, à Séville ; et le 5 Octobre, à Madrid. A n’en pas douter, ces deux Aficion viendront voir « si c’est vrai »… Bien entendu, les toros seront les arbitres ! Mais,  même si les circonstances lui sont adverses, un torero « en regain de moral, de forme et d’envie torera » trouve toujours moyen de susciter admiration et ovations, ne serait-ce que par « une vraie sincérité ». Veremos! Ce qui est certain: Il veut!
     Hier, à Lorca, petite plaza de la région de Murcia, Rivera Ordoñez a coupé quatre oreilles. Il y a peu, on en aurait été bien loin…même si les toros "permettaient".
     Triomphe qui traduit un moral au beau fixe, et la conscience affirmée d’une lucidité et d’une envie retrouvées. Maintenant… reste à confirmer, à Séville et Madrid ! Rien que cela !

     28 Septembre – LORCA (Murcia) Media plaza : Bonne corrida de Santiago Domecq (cinq et six, supérieurs !).
     Pepin Jimenez, torero « de la Tierra », obtient un trophée de chaque toro - Finito de Cordoba coupe deux oreilles du cinquième – Rivera Ordoñez fait «carton plein » : quatre oreilles. Les trois diestros sont sortis en triomphe.

    28 Septembre – UBEDA – 1ère de Feria – lleno : Toros de Saboya, correctement présentés et de jeu inégal.
     Gros triomphe du Fandi, qui coupe trois oreilles et met le feu à la plaza avec banderilles (il dut donner vuelta après le deuxième tiers, au dernier) et muleta – Javier Conde fut applaudi – El Juli donna bonne faena au deuxième : Deux oreilles.

     28 Septembre – POZOBLANCO – 3ème de Feria – moins de ½ plaza : Corrida de Salvador Guardiola Fantoni, bien présentée et encastée. 2, 3 et 4, buenos. Le premier , dangereux, parce que « miron », regardant beaucoup le torero, faisant fi de la muleta.
     Pepin Liria s’accrocha fort et coupa l’oreille du quatrième – Juan Jose Padilla eut une tarde « en force », banderillant moins spectaculaire, mais plus précis que Ferrera. Oreille, chaque fois, avec pétition de la deuxième, chaque fois – Antonio Ferrera eut une tarde « à cent à l’heure », avec cape, banderilles et muleta. Quelques instants « lents et soudain relâchés », devant le troisième, dont il coupa les deux oreilles. Par contre, il perdit tout au dernier, à cause de cinq pinchazos.

    28 Septembre – CORELLA (Navarra)  – ¾ de plaza : Toros de Carmen Segovia, très inégale de comportement.
     Triomphe du Navarrais Francisco Marco, avec trois oreilles, devant Luis Miguel Encabo, qui obtient un trophée de chacun, avec pétition « de plus », au quatrième – Eugenio de Mora fut applaudi.

     28 Septembre – ARNEDO (Rioja) – 2ème novillada de la Feria du Zapato de Oro – Casi lleno – l’Eté :
     Grosse présentation et bon comportement général de la novillada santacolomeña de « La Quinta ».
     A retenir le triomphe de Javier Perea, auteur d’une bonne faena à son premier, récompensée de deux oreilles, et la blessure de Santiago Manciño, par le cinquième : Fracture de la jambe droite, des coups partout, à examiner. Evacuation sur Calahorra – Jarocho a pris trois toros, sans succès majeur.

     Pendant ce temps, à Algemesi, Salvador Vega coupait deux oreilles à une bonne novillada de Fuente Ymbro, tandis que Alvaro Montes, à cheval, triomphait en toréant, mais tuait mal. Une oreille.

     En Arnedo, ce 29 Septembre, la troisième du concours: Novillos Maria Luisa Paniagua, pour Miguel Angel Perera, Antonio Caro Gil et le colombien Luis Bolivar.

 

BAYONNE : LE RENDEZ-VOUS DE « LA CITA »

     29 Septembre : Chaque année, dans la Biarritz voisine et amie (sauf au rugby !) se déroule "La Cita", un grand festival du cinéma et « des » cultures latino américaines, qui a maintenant acquis une grande réputation, attirant beaucoup de monde, et provoquant quelques nuits de folie. On guinche « Salsa », au pied du rocher de la Vierge… qui d’ailleurs, trouve cela très bien.

     Nouveauté, cette année : En ouverture du Festival de « la Cita 2002 », une novillada est organisée en plaza de Bayonne, qui va réunir des toreros « de six nations », en un amical tournoi, plein « de parfums d’ailleurs »…
     Ce soir, donc, face à novillada de Adelaida Rodriguez, l’Espagne sera représentée par la novillera Raquel Sanchez, qui fit parler d’elle, cet été, du côté de Madrid - Pour le Portugal, Nuno Velasques, qui a cette originalité, pour un portugais : Il ne banderille pas, mais torée finement, de muleta - Julien Miletto représentera la France, faisant présentation tardive, à Bayonne - On découvrira un colombien du nom de Andres de los Rios – Les aficionados du Sud Ouest ont vu le mexicain Arturo Macias, au concours de San Sebastian – Et enfin, l’Equateur sera représenté par Curro Reyes.

     On espère que de nombreux spectateurs, festivaliers venus des ces terres lointaines, viendront encourager leurs compatriotes.
     Tarifs populaires – Paseo à 16h

     Pendant ce temps, à Floirac, 16ème corrida du Cep d’or : Toros de Valdefresno, pour David Luguillano, Sebastien Castella et Javier Valverde. (Voir édito du 24 septembre)

 

SEVILLE : LE « MIROIR » D’UNE TEMPORADA
Musique pour un torero d’argent

     30 Septembre : Habillés de lumière, les toreros sont, quand même, « ce qu’ils sont », dans la rue, en civil… Intelligents voire « malins », distingués, timides, bouillonnants  ou froidement calculateurs... ils vont, par le ruedo avec une personnalité qui leur est propre, transcendée à l’heure du paseo, par le poids du costume de lumières, et des responsabilités.
     Il en est de même, pour les plazas et les publics…
     Hier, Séville a vécu une corrida qui est le parfait reflet de sa saison : Presque rien, mais « d’importance »…

     Séville a vécu l’une des plus mauvaises temporadas de son histoire, faite de scandales et de « pauvreté artistique ». Oh ! Pas des scandales comme ceux que montaient Curro… Non ! Des scandales dus à des « non corridas », montées par une « non empresa » qui, contrairement à Don Diodoro, n’a pas « l’âme Sévillane »…
     Hier, en dernière de la San Miguel, la corrida est sortie dangereuse, et les trois toreros ont été le parfait « miroir » de leur saison : Finito de Cordoba s’est élégamment moqué du monde… Caballero a confirmé son « grand moment », et Rivera Ordoñez «a fait face », devant un lot impossible…  La « presque routine » !

     Pourtant, parfait miroir d’une plaza et d’un public, il y eut un moment extraordinaire, ou Séville a explosé d’admiration et d’aficion : Le banderillero Joselito Gutierrez part pour une première paire de banderilles, au premier de Rivera, manso dangereux, et se fait horriblement prendre, rechercher au sol. On craint la grosse cornada. Blanc comme un linge, le torero d’argent se relève… et file à la barrière, chercher une autre paire de banderilles.
     Dans un silence consterné, le torero se laisse voir, "monte" au toro, se réunit, et pose une formidable paire de banderilles, laissant la corne lui toucher la chaquetilla. L’ovation éclate, monumentale… et la musique se met à jouer.
     Voilà ce qu’est Séville ! Ce qu’elle est, et restera… même si des saisons comme cette dernière essaient de l’enterrer dans la plus profonde des vulgarités.
     Séville reste « Sevilla ! »

     Maintenant, l’hiver est là, et l’on va passer à autre chose… Dorénavant, dans les tascas et les peñas, on va parler… football ! Faut dire que de ce côté-là, « la saison » a formidablement commencé, le légendaire Betis (Club des toreros) mettant au FC Barcelone une peignée dont il se souviendra, avec un but extraordinaire de Varela. But « de duende », partant de sa surface, mettant trois « quiebros » et un tir sous la barre, « sin puntilla »… Musica !

    29 Septembre – SEVILLA – 2ème de la San Miguel – Casi lleno – Chaleur étouffante : La corrida de Torrestrella est sortie inégalement présentée, des monstres comme le premier (620 kgs) voisinant des « plus anonymes », comme le quatrième, anovillado. Côté cornes, des aiguilles astifinas et de mauvaises intentions. Corrida extrêmement sérieuse, qui est sortie dangereuse, et sans grande option de triomphe, sauf le deuxième.
     Finito de Cordoba (Silence – Silence) essaya par tous les moyens de faire tomber l’impressionnant premier, afin qu’on le rentrât. Ses manœuvres furent vaines, et le cordouan se retrouva, par sa faute, devant un toro sans forces, court de charge. Le quatrième « regardera » beaucoup, donnant quelques excuses au Finito, qui n’en avait pas besoin pour tuer « avec les précautions d’usage ». A Séville, Finito fut « le miroir » de toute sa saison: Très fine, presque translucide!
     Manolo Caballero (Grande ovation – Silence) a monté une grosse faena de clairvoyance et de fermeté, devant le deuxième, du nom de « Timido », un toro encasté qui regardait sournoisement et s’appuyait sur le torero. Là également, Séville put contempler le « Manolo Caballero 2002 », fait de force élégante, de courage lucide et de grande technique, qui ont  fait merveille à partir du mois d’Août. Bonne faena, compacte, hélas mal terminée à l’épée, Caballero manquant sa traditionnelle et infaillible « tendida y trasera ». Cependant, l’Albaceteño a récupéré son cartel, à la Maestranza… Le cinquième ne permettait rien, et Caballero le lidia, intelligemment.
     Rivera Ordoñez (Ovation – Silence) a touché les deux « garbanzos » du jour : Un premier, tobillero, qui voulait « faire mal » à chaque passage, et se retournait, au milieu de la passe.  Son deuxième : vilain et freins bloqués. Impossible ! Rivera s’accrocha face au troisième, qui lui mit d’entrée un désarmé, l’obligeant à sauter au callejon. Après le glorieux épisode de Joselito Gutierrez, le diestro essaya vainement, mais « en torero », et Séville lui en sut gré. Il y eut de bonnes choses au dernier, comme deux naturelles et un trincherazo, mais le silence se fit «maître des lieux », d’autant que le puntillero « pincha » plus de vingt fois…

 

PONCE ET FANDI « EMPATAN » A TROIS OREILLES

     30 Septembre : La temporada taurine se meurt. Maintenant, on parle « Foot », et on en prend donc le vocabulaire…
     Page 8 de votre petit guide du parfait « Aficionado au Foot espagnol », on trouve le mot « Empate » : Match nul !
     Parfois, le match a été « vraiment nul », mais là, on veut simplement dire que les deux équipes se sont retirées sur un score à parité.

     Hier, en plaza de Granada, le mano a mano Ponce – El Fandi s’est terminé sur un « empate », à trois oreilles chacun. L’autre gros succès de la corrida, c’est d’avoir pratiquement rempli la plaza, en un jour et à une heure où tout granadino qui se respecte, se doit d’accompagner la procession de la Vierge « de las Angustias », sainte patronne de la ville. C’est dire la force du Fandi, dans « sa » Granada, d’autant que l’accompagnait Ponce, admiré avec ferveur, ici.

    29 Septembre – GRANADA – Mano a mano « Ponce – Fandi » - Lleno :  Corrida qui aurait pu avoir de bien meilleurs résultats si le ganado avait été à la hauteur des ambitions toreras… Le lot fut composé de : deux Hermanos Sanpedro (1et 4) ; deux Carlos Nuñez (5 et 6) ; un Daniel Ruiz (le 2) et un de Las Ramblas (sorti en 3). Dénominateur commun : Manque de forces et peu de race.
    Enrique Ponce ( Oreille après avis – Ovation – Deux oreilles après avis) dut batailler pour dominer le premier, encastado et broncote (violent) . Il brinda le troisième au Fandi, mais ne put rien en tirer, vu la grande faiblesse de l’animal – Par contre, le valenciano ne laissa pas échapper le cinquième, un Nuñez de grande classe, auquel il donna « sa » faena de maestro, débutée en corrigeant  « la tête en haut », et terminée « a gusto », avec les cites « muleta pliée » et adornos d’inspiration.
     El Fandi (Deux oreilles – Division – Une oreille, avec pétition de la deuxième) mit la barre très haut, d’entrée, même si son premier alla « a menos » : bien à la cape ; « énorme », avec les banderilles ; très torero à la muleta, face à ce premier qu’il brinda à Ponce – Par contre, il essaya de surnager, devant le faible quatrième, qui fut très protesté par le public. De plus, tua mal – Le Granadino ne laissa pas filer l’occasion au dernier, multipliant les suertes, y compris « populistes », pour sortir a hombros avec Ponce. Comme il tua bien, la chose se réalisa. Empate, à « trois partout » !

     Le reste de la journée fut un « patchwork » de toreria dont le résultat est le suivant :

     29 Septembre – LORCA (Murcia) – Plein : Triomphe du Juli qui coupe trois oreilles, tandis que Cordobes et Pepin Liria font « un trophée, chacun », devant une corrida composé « de trois duos » de Salvador Domecq (1 et 6), Torrestrella (2 et 4) et Torrealta (3 et 5). Juli toucha les deux bons. Le 2, de Torrestrella fut dangereux.

    29 Septembre – UBEDA – 2ème de Feria – Moins de ½ Plaza : Corrida de Gabriel Rojas, correcte.
     El Califa et Carnicerito de Ubeda coupe une oreille de leur second adversaire. Pepin Jimenez est applaudi.

     29 Septembre – HELLIN (Albacete)  – Bonne entrée : Grande corrida du Conde de la Corte, bien présentée et de bon jeu. Ovations pour les 1,4,5 et 6èmes toros.
     Luis Francisco Espla se montre « à l’habitude », et se fait discrètement applaudir – Sergio Martinez coupe une oreille du dernier – Mais c’est Anton Cortes qui, encore une fois, fait une excellente impression : oreille chaque fois, et un torero « de arte », que l’on devrait bien nous faire découvrir « par chez nous »…

     29 Septembre – FLOIRAC (Bordeaux – France) – Corrida du Cep d’Or – ½ Plaza : Corrida, correcte, de cinq Valdefresno et un Fraile Mazas.
     David Luguillano entend une ovation au quatrième, mais se ressent de sa précédente lésion, et finit à l’infirmerie – Sebastien Castella triomphe et coupe une oreille de chaque toro – Javier Valverde fait une présentation vaillante et torera. Le dernier, auquel il coupera une oreille, lui met un très mauvais coup de pointe à la bouche. (Un dentiste de Salamanque va avoir du travail).
     On reviendra plus en détail sur cette course.

     29 Septembre – MADRID (Las Ventas)  - Novillada - 1/3 de plaza – Chaleur : Novillada de Pio Tabernero de Vilvis, les 5et 6èmes étant remplacés par des Navalrosal.
     Blessé gravement vendredi, Jesuli de Torrecera ne voulut pas perdre le paseo de Madrid, où il se comporta, douloureusement, « en torero ». On lui doit les bons détails de la soirée. Ovation et silence – Après Arnedo, Jarocho connaît son deuxième échec en deux jours. Il ne se montra ni inspiré, ni à l’aise. Silence partout, avec un avis à son premier – Le triomphateur de la journée fut Luis Gonzalez qui se comporta "en vaillant", face au bon novillo de la tarde : Larga a portagayola, bonnes véroniques et quite par gaoneras. Faena vibrante, avec une grosse voltereta, en fin de trasteo. Emotion et gros estoconazo. Il n’en fallait pas plus pour que tombe une oreille. Ovation, au dernier.

     29 Septembre – ARNEDO – 3ème novillada du « Zapato de Oro » - Plein – Grand beau : Faible et noble novillada de Maria Luisa Paniagua.
     Antonio Caro Gil, promesse du toreo de la zone Sud, s’en va recevoir son premier « a portagayola », et se fait percuter. Résultat : Un bras cassé, et une novillada qui se transforme en mano a mano.
     Triomphateur incontestable, avec valeur, sympathie et toreria : le colombien Luis Bolivar (ovation –Une oreille – Une oreille) – Plus discret, Miguel Angel Perera écoutera trois ovations.
     Ce lundi, on attend la novillada d’Adolfo Martin, pour Raul Velasco, le mexicain Fabian Barba et Andres Palacios.

29 Septembre – BAYONNE- 1ère novillada de « La Cita » - ¼ de plaza : Toute petite entrée qui traduit le chemin qu’il reste à faire. Bon spectacle, du en partie à une grande novillada d’Adelaida Rodriguez : Présence et bon comportement général.
     Cartel international, et grande bonne volonté « sous tous les drapeaux »…
     La novillera espagnole, Raquel Sanchez, se montra très vaillante. Ovation – Fabian Barba, le mexicain, possède métier et courage serein. Vuelta, après un avis – Bonne faena du portugais, Nuno Velasques, qui confirme ses qualités de fin muletero. Vuelta, après un avis – Julien Miletto se montra volontaire, toujours désireux de faire les choses « bien ». Vuelta – Cela fut un peu plus difficile pour le colombien Angel de los Rios et l’equatorien Curro Reyes. Silence, après un avis, et ovation, respectivement.