L'ACTUALITÉ TAURINE
(Juin 2002)

ATTENTION A « EL FANDI » !!!

     1er Juin : « Toreria et Pundonor ! ». Ah… j’avais oublié « Garra ! » Le « gnac ! », la rage de vaincre, de tout bousculer ; l’envie de se surpasser, encore et encore. En un mot… tous ce que n’ont pas démontré, hier, nos onze « héros », nous laissant « des bleus à l’âme »…
     Les Sénégalais se sont battus et ont gagné, très justement. Et la présence de Zidane n’y aurait rien changé.
     Pas à dire, quatre ans, ça use… et pas que les souliers ! A voir les regards perdus de nos « matadors », on peut se demander si on ne va pas répéter le « et un, et deux, et trois…zéro ! », mais à l’envers : Sénégal, Uruguay, Danemark… Trois matches, trois bides ! Falto garra !

     Hier, suite à ce triste épisode, le Bourse a baissé ! Vous rendez vous compte ? J’imagine que nos grands politiques ont rentré leur rogne, et se sont précipités, par téléphone, fax ou mail, pour adresser leur message de compassion et encouragement à nos champions déchus et déçus… « Pas grave ! », mais « On compte quand même sur vous ! », cachant mal un « N’allez pas, « en plus ! », nous mettre le moral de la France, à zéro ! »
     Il y a du en avoir, de ces messages… beaucoup plus que du côté de Choisy, où on portait en terre Jenny, Anaëlle et Maeva, cette mère et ses deux filles, victimes de toute la saleté, de toute la bêtise, de toute la vulgarité de notre société actuelle… Elles attendaient simplement, sagement, un bus, à Vitry… la mort les a prises, là, horriblement, inutilement ! Combien de messages, hier, au mari, au papa ? Le nôtre, sûrement… le vôtre aussi, on l’espère. Que verguenza ! Bon Dieu, si vous existez… pourquoi ?
     Le monde continue, et roule, comme un ballon de foot… Et les hommes avancent, chacun à sa manière. Il y a ceux « qui fonctionnent », ceux « qui traficotent » et au milieu, ceux qui essaient de se battre, sincèrement… On ne sait qui est le plus heureux. Mais on sait « qui en bave le plus ! » C’est ainsi ! Peu importe ! « Palante ! »

     Un qui ne se pose pas de questions, et « donne tout »… David Fandila « El Fandi ». Attention à celui là! Cela fait un moment que nous les surveillons. Certes, c’est un volcan, un tourbillon… Un athlète, champion de ski, qui défonce les portes… Oui oui ! Mais on n’oublie pas qu’il avait « scié » la Maestranza de Séville, le jour de sa présentation de novillero… grâce au temple de sa muleta.
     Depuis, il fallait gagner, gagner, gagner… L’alternative, avec un bras cassé… Pas mal, non ! Neuf sorties a hombros consécutives, à Granada ! Pas rien ! Et puis l’actuacion de Séville, en Avril, pour arriver à sa première sortie à la San Isidro, pour la confirmation d’alternative. Bien sûr, Antonio Ferrera a ouvert « la grande porte », mais regardez bien… Avec « d’autres toros », le Fandi n’est pas loin.
     Hier, 31 mai 2002, David Fandila « El Fandi », torero « explosif » (pas pour rien qu’il es de Grenade) a « indulté », gracié un toro de Daniel Ruiz, grâce à la douceur, au temple, à l’expression artistique de sa muleta… Il a été « très bien ! ». C’est là une surprise, pour certains. Bien entendu, à côté… la garra ! Cape, banderilles… à fond !
     El Juli était dans la plaza ! On connaît son célèbre quite de « la Lopecina » qui nous fit hurler de peur et d’admiration, le jour de son alternative, à Nîmes. On savait que le Fandi avait été le seul à le reprendre, avec bonheur. Hier, il a donné un quite par « lopecinas », mais…à genoux !
     Torero bouillant, vibrant, spectaculaire et sympathique, le Fandi a une grande marge de progression. Hier, il a franchi une nouvelle étape. Demain dimanche, il est à Madrid… Attention à El Fandi !

     31 Mai : Granada – 7ème de la Feria du Corpus – Lleno : Les vétérinaires ont refusé toute la corrida de Santiago Domecq, et la moitié de celle de Daniel Ruiz. Vaya ! Il est donc sorti un « patchwork », composé de 2 Jose Luis Pereda (1et 3èmes), faibles et sans race ; 1 de la Dehesilla (le 2ème), invalide ; et 3 Daniel Ruiz,  les 4, 5èmes, très faibles ; et le sixième, extraordinaire. Formidablement mis en valeur par le Fandi, ce toro a été gracié. Il s’appelle « Cortesano », N°31- 595 kgs.
     Paco Ojeda (Palmas aux deux) n’a rien  pu faire devant le premier, laissant quelques petits, très petits souvenirs de ce qu’il fut, face au quatrième.
     El Juli (Palmas et ovation) a sombré devant la tristesse de son premier adversaire, et s’est ressaisi, face au cinquième : Bonne faena, en particulier sur main gauche. Mais il ne tua pas.
     El Fandi (Palmas – Deux oreilles et rabo, symboliques) ne put rien, face au faible troisième. Par contre, il alluma deux feux d’artifice, devant le fameux « Cortesano » : Le premier avec cape et banderilles : Véroniques à genoux, quite par lopecinas « de rodillas » ; Banderilles tonitruantes, devant donner la vuelta, après les trois poses… Le second, surprenant pour certains… à la muleta. Faena débutée les deux genoux en terre, vibrante. Puis, la muleta se calme, se ralentit, se fait douce. Bien, bien, le Fandi ! Le toro est remarquable ! Les cris fusent, la pétition enfle… Le mouchoir orange tombe : Indulto !

     Grand triomphe du Fandi, dont il faut surveiller la marche en avant. Il ne sera jamais un « De Paula », mais… Toreria, pundonor et… garra !

 

MADRID : « LA PRESSE »…DE MAUVAISE HUMEUR.

     1er Juin : La corrida de la Presse a été un énorme fiasco. Cette « corrida concours », non officielle, pour laquelle l’association de la Presse avait relancé le prix au meilleur lidiador, et au meilleur toro, a sombré dans la grisaille, le ciel chargé, le bochorno.
     D’entrée, les toros de Victorino Martin et de Juan Pedro Domecq ont été  refusés par les vétérinaires, pour manque de présence. Et les ganaderos ne les ont pas remplacés. Que croyaient ils donc ? Qu’ils allaient lidier « à Palavas » ? Le toro de Samuel Flores était armé tellement brocho qu’il en louchait ! Que croyait donc Don Samuel ? coller à Las Ventas, un toro « pour Dax », quand Madrid a toujours dans le souvenir les Samuel Flores de la Bienfaisance 91, pour le mano a mano entre Ortega Cano et Cesar Rincon.

     Du coup, le public de Madrid est arrivé en rogne, et s’en est pris à tout ce qui bougeait, en particulier à Eloy Cavazos et à Enrique Ponce. Ils ont été odieux, à divers degrés, et pour différentes raisons.
     Eloy Cavazos est une figure du Toreo, qu’on le veuille ou non. Il ne cherchait rien ! Pas de millions dont il est replet ! Pas de contrats ! Pas de place dans l’escalafon. Rien d’autre que faire ses adieux, dignement, rien moins qu’à la monumental de Madrid, avec « le toro de Madrid ». Cela méritait, pour le moins, le respect, mais aussi, peut-être, une ovation, en fin de paseo. Par ailleurs, s’il est aficionado, le public de Madrid connaît la forme de toréer du sympathique mexicain. Il ne fallait donc pas s’attendre à « de longues séries de longues passes », templées, profondes. Alors, pourquoi lui en vouloir de faire ce qu’il a fait depuis son alternative, en 1966 ? Manque de sensibilité ; manque de respect. Mal ! Madrid.
     Pour Enrique Ponce, c’est une autre raison, toute simple : il fallait « lui faire payer » les trois oreilles du 24 mai… tout simplement. Alors, on a sorti la mauvaise foi et l’indifférence. Comme, de plus, il y avait « en face » le public « clavelero », la jetset, il était facile de se moquer et de tout contrer, en bloc, même lorsque Enrique était « bien », compte tenu des circonstances, et des toros.

     Public de Madrid, dur, changeant, parfois bien injuste. Cependant il est, « Madrid ». On peut, dans une même semaine, l’adorer et le haïr… Jose Tomas, qui a frôlé la mort, avant hier à Grenade (le piton du toro l’a pointé longuement, en pleine poitrine, alors qu’il était à terre, sans défense) a su « le retourner ». C’est l’exploit de la Feria 2002 : Entrer sous les sifflets... sortir en triomphe.
     A la fin, tout le monde a pris l’apéro en compagnie du Roi, mais au retour, il devait y a voir quelques grimaces dans la soupe. Bien entendu, les deux trophées en compétition n’on pas été attribués.

    31 Mai – MADRID (Las Ventas) – Corrida de la Presse – 21ème de la San Isidro – Llenazo – Temps gris, lourd, pesant : La corrida n’a jamais décollé. Les lidias se sont déroulées, ternes et monotones. A part le toro d’Alcurrucen, magnifique et brave, le reste de la corrida fut un triste défilé de « sans race » et de « sans forces ». Le public s’est mis en boule, faisant retourner au corral le Samuel Flores, qui eut le bon goût de faiblir, dès sa sortie. Problème : le Carmen Borrero de remplacement, ne valait guère mieux.
    Eloy Cavazos (Palmas – Silence) a vu chacune de ses interventions, ponctuées de quolibets et "d’invitations" à retourner dans son pays natal. Muy mal, Madrid. Virevoltant, devant le toro d’Aldeanueva (589kgs), noble mais soso et juste de forces, le mexicain toréa court et pieds joints, tuant très mal. A noter le molinete d’ouverture, la trinchera qui suivit, et la regiomontana, passe de sa création. C’était « avant hier » ! - Il fit ses adieux devant le toro « Cupletero », de Los Bayones (571kgs), qui ne valait pas grand chose. Le brindis à Madrid était éloquent. Il fit ce qu’il put, et ce fut bien insuffisant. Galère.
     Enrique Ponce (Ovation ponctuée de sifflets – Silence) A été bien devant le toro d’Alcurrucen (514 kgs). Cependant, la facilité et la maestria qui ont triomphé, le 24 mai, ont été contestées, hier. Bons passages, de face, notamment, et une grande série de naturelles, à un toro qui change souvent de rythme au cours du trasteo. Pinchazo et estocade ! Madrid se divise – Une fois le Samuel Flores, rentré avec perte et fracas, sortit un Carmen Borrero (531 kgs), faible, soso, sans aucune transmission. Le public était en rogne, et Ponce ne put retourner la tortilla.
     Miguel Abellan (Ovation – Applaudissements, après un avis) a très bien toréé  avec le capote. Solide, varié, notamment dans les quites par gaoneras, puis chicuelinas combinées avec des tafalleras, conclues d’une demie, à genoux. Il aguanta beaucoup le toro de Guadalest (523kgs) qui lui mit une voltereta angoissante, au moment de la troisième entrée à matar. Pris, repris au sol, secoué longuement, Abellan « est en caoutchouc ». Quelle chance ! – Le sixième est un Agustina Lopez Flores, incroyablement armé en larges guidons de course, qui vire au dangereux. Toro manson, qui charge « à coups de tête ». En face, la vaillance, vaine.
     Un toston… et les efforts des hommes, pour rien… Carton rouge aux ganaderos !

     Ce samedi : Troisième de Rejoneo, (sans Hermoso de Mendoza !) : Toros de Julio de la Puerta, pour Luis Domecq, Andy Cartagena, Sergio Galan.

 

LE SCANDALE TELEVISE DE TOLEDE

     1er Juin : Inacceptable ! Complètement honteux, et justifiant absolument les arguments des « Antis ». La corrida télévisée hier, en directe depuis Tolède, est une pièce de plus, versée à la condamnation sans appel d’une Fiesta qui n’a plus rien de « Brava » : Des toros qui chutent lourdement, qui rampent lamentablement ; un troisième, qui se couche, moribond, suppliant, et qu’on relève, pour que le « matador » l’estoque… un piton qui « recule » de dix centimètres… Une honte totale, à laquelle personne ne peut souscrire.
     Hier, l’aficionado que je suis, a détesté « en bloc »: le spectacle, le président, les toreros, en particulier monsieur Rivera Ordoñez, incapable de mettre l’épée, mais insultant le toro, lors de la sacro sainte interview « d’après faena »…J’ai détesté la Télévision Espagnole, qui ne transmet rien, ou si peu, depuis les grandes ferias, et massacre la Fiesta, depuis les plazas de vilaine catégorie. Bien sûr… A nous les sous sous ! No Señor ! No es asi !
     Le public n’a pas brûlé la plaza… sont vraiment sympas, les toledanos !
     Manuel Diaz « El Cordobes » sort à hombros pour avoir coupé deux oreilles « de risa »… Señor, por favor !

     Du coup, on ne peut que dire : Vive la corrida, en France ! Même s’il arrive que des courses « sortent mal », on n’arrivera jamais, souhaitons le, à cette terrible pantomime de Tolède.
     Seul petit intérêt : Il faut attendre, encore un peu, le Califa. Il a progressé, au capote, et certaines choses, au sixième, disent que « cela peut revenir ». A voir, lundi, à Madrid.
     Dans les autres plazas, on ne s’est pas tapé sur les cuisses, non plus… Le Finito de Cordoba a coupé une oreille en trois courses, chez lui, pour la Feria de Cordoue. Pas quoi se relever la nuit… Enfin !

     31 Mai – Tolède – Corrida télévisée – ¾ de plaza : Toros de Montalvo, correctement présentés, mais horriblement faibles, probablement malades, les trois premiers. Le troisième se coucha, sur le côté, par trois fois, au cours de la « faena »… Noblesse générale, avec un tout petit peu de piquant, chez le cinquième. Les quatre et sixièmes permirent un semblant de faena.
     Manuel Diaz « El Cordobes », est bien sympa, bien éduqué, bien sincère. Deux derechazos coulés, une cogida, sans mal. Bien peu, pour deux oreilles au quatrième. Non ? On dit qu’il est sorti a hombros. Pas honte ?
     Rivera Ordoñez a distribué des passes, la moue dubitative, et a pinché beaucoup (souvent, en haut). Pas une raison pour traiter le toro de « cabron », même « con todos mis respetos ». Ovation et applaudissements.
    El Califa n’a pu que tristement constater les dégâts, au troisième, demandant qu’on puntille le toro. Il aurait du repartir direct, à l’hôtel. De bonnes choses au sixième, dont il coupe une oreille, potable.

     31 Mai – Cordoba – 6ème de Feria  de la Salud – Plein : Triste corrida des Frères Tornay.
     Finito de Codoba joue les infirmiers à l’un, et donne deux naturelles à l’autre. On l’applaudit – Jose Luis Moreno se bat avec le cinqueño, sorti deuxième, et coupe l’oreille du cinq, pour de bonnes naturelles – Morante « ne se réveille pas » devant le troisième, et soupire trois véroniques, au dernier. Bof ! Silence et applaudissements.

    31 Mai – Talavera de la Reina – Casi lleno :  Corrida « made in » Lozano. Bonne corrida d’Alcurrucen, pour les toreros « de la Casa », en mano a mano :
     Manolo Caballero : Ovation – Deux oreilles – Ovation
     Eugenio de Mora : Ovation – Deux oreilles – Oreille.

 

FERIA DE MALAGA 2002

     On  a révélé les affiches de la prochaine feria de Malaga, rectifiées, du fait de la cogida de Joselito. La Feria se déroulera du 9 au 19 Août, comptant 14 spectacles, dont 11 corridas, une de Rejoneo, et deux novilladas, dont un mano a mano nocturne, entre Salvador Vega et Manzanares Junior.
    
Les cartels sont les suivants:
Vendredi 9 août : Toros de Manolo Gonzalez, pour Enrique Ponce, Manuel Caballero et Morante de la Puebla
Samedi 10 août : Toros de Victoriano del Rio pour Rivera Ordoñez, Victor Puerto et El Juli
Dimanche 11 août : Course de rejoneo : Toros de Viento Verde, pour Luis Domecq, Hermoso de Mendoza et Sergio Galan
Lundi 12 août : Toros de Daniel Ruiz, pour Ortega Cano, Finito de Cordoba et El Juli
Mardi 13 août : Toros de « El Torero », pour Enrique Ponce, Finito de Cordoba et Eugenio de Mora
Mercredi 14 août : Toros de Nuñez del Cuvillo, pour Victor Puerto, José Tomas et Miguel Abellan
Jeudi 15 août : Toros de Hermanos Astolfi, pour Rivera Ordoñez, Antonio Ferrera et Miguel Abellan
Vendredi 16 août : Toros de Zalduendo, pour Paco Ojeda, José Tomas, et Morante de la Puebla
Vendredi 16 août(en nocturne) : Novillada de Cayetano Muñoz, pour Joselito Ortega et  Manuel Escribano
Samedi 17 août : Toros de Ana Romero, pour Fernando Camara, Pepin Liria, et Jose Luis Moreno
Samedi 17 août (En nocturne) : Novillada de « Toros de la Plata », pour Salvador Vega et José Maria Manzanares Jr.
Dimanche 18 août : Toros de Guardiola, pour Eduardo Davila Miura, El Cid et Antonio Barrera
Lundi 19 août : Toros de Peñajara, pour Juan José Padilla, Antonio Ferrera et El Fandi

 

LES FESTIVALS « DE LUMIERES »

     2 Juin :  On a beau dire et beau faire… cela ne s’arrange pas. Certes, on fait la guerre à l’afeitado, ou on essaie… Certes, des vétérinaires prennent la mouche, comme l’autre jour, à Granada… mais aujourd’hui, on ne se cache plus, et l’on s’arrange pour transformer en shows, vêtus « de lumières », de véritables festivals que l’on devrait toréer en costume campero… au prix d’un festival.
     Hier, au moins trois « corridas » se sont ainsi déroulées, traînant lamentablement au sol, telle une serpillière, l’image de la corridas de toros.
     A Cordoue, Manuel Benitez s’est coupé la coleta, se permettant, à 66 ans, d’estoquer un toro, sans utiliser la muleta. Beaucoup de mérite, certes, car même un becerro peut faire très mal. Mais quand même… Cordoba est une plaza de première. Ce fut hier, une cour de patronage, où l’on galope, on gesticule, on fait le grand écart, devant des chèvres anorexiques. Pues, no !
     En plaza de Haro, en terre de Rioja, on a sorti des toros tout petits, tout mignons. Peut-être les organisateurs pensaient ils que le vin aidant, arrosant un bon déjeuner, les aficionados allaient ils voir « double trapio » chez les Victoriano del Rio. Pues, no !
     Mais on a encore trouvé mieux: La corrida mixte ! Deux toros pour un rejoneador, deux toros pour un matador, et deux novillos pour une jeune promesse. Allez donc vous y retrouver!  Le toro de rejon est légalement afeité, mais celui du matador, l’est plus encore. Comme le toro du matador d’alternative est de format réduit… le novillo sort, tel un moustique…
     Tout cela est très légal, très bien monté…
     Hier, à Tolède, se déroula un de ces « montages ». Ce fut un fiasco de première, un des toros perdant un piton… avant de sortir au ruedo, au moment où on lui piquait la devise, dans le chiquero. Vaya !
     Alors… une simple question : « Jusqu’à quand ? »

     1er Juin – Cordoba – 7ème de la Feria de La Salud – Un peu plus de media plaza (!) :  Manuel Benitez a, paraît il, fait ses adieux. En fait, il s’est coupé la coleta, en Espagne. Mais il semble décidé à répéter le show, en France et en Amérique du Sud.
     Six toros, puisqu’il faut les appeler ainsi de Maria Jose Barral. De festival.
     Manuel Benitez « El Cordobes », vêtu de blanc et or, a fait un grand show… devant une demi arène. Il fit ses adieux, devant le toro « Potrero », coupant les deux oreilles et la queue, avec la complicité d’un président tout acquis à sa cause. Deux véroniques à la cape, un brindis à toute la famille (Martine et les grands enfants), présente à la barrera, comme dans un festival ; puis une faena « de toutes les couleurs », alternant le sérieux, comme trois naturelles « au poignet magique », et le plus loufoque, tels les sauts de grenouille et le desplante, où tout « grince un peu ». Pour conclure, dans la folie collective, Manolo jette la muleta, cadre et se lance sur le toro, qui ne fait rien. Estocade entière et... la grande orgie : Deux oreilles et la queue, deux vueltas, dont la deuxième, en courant un deux cents mètres « en rond ». Final « par grand écart », au centre. Bueno ! Bien triste, tout cela !
     Juan Mora réapparaissait, après sa terrible cornada de Jaen, en octobre dernier. Il fut sérieux, artiste. Hélas, « l’ambiance » n’était pas aux naturelles « profondes, longues et templées ». Oreille  au quatrième.
     Reyes Mendoza prenait l’alternative. Moment terriblement émouvant pour ce jeune qui a vécu, à quatorze ans, l’enfer du cancer. Moment terriblement émouvant, pour ce fils qui brinda son toro au ciel, d’où le regardait sa mère, récemment disparue. Le toro « Airoso » - N°12 – 520 Kgs, ne valait pas grand chose. Par contre, le jeune matador fut brillant devant le dernier, coupant deux oreilles et sortant a hombros, avec « l’Historique » Manuel Benitez « El Cordobes ».

     1er Juin – Haro – Llenazo – Chaleur : La corrida de Victoriano del Rio était vraiment « de festival », surtout les trois premiers toros. Sans trapio, sans pitones, sans forces. Le lot de Ponce montra grande noblesse. Seul le sixième fit preuve de caste.
     Enrique Ponce "se promena", toréant templé, lié, profond et « au ralenti ». Oreille au quatrième.
     Antonio Ferrera réapparaissait, après la cornada de Vic. Il fit "un festival", aux banderilles, « mettant un bain » au Juli. Par contre, il tua mal. Palmas et Vuelta.
     El Juli ne se força guère, face au troisième. Par contre, tombant sur le sixième, encasté, Julian Lopez  donna de grandes naturelles, et tua fort. Deux oreilles pour un Juli, chaque jour "plus muletero". A confirmer, lundi, à Madrid.

     1er Juin – Toledo – Corrida mixte : Deux oreilles pour Pablo Hermoso de Mendoza, professionnel, devant deux de Sanchez Cobaleda – Le Morante de la Puebla est mauvais, devant deux Buenavista, l’un d’entre eux sortant, la corne cassée. Palmas et pitos – On a refusé les novillos de Garcigrande (comment devaient ils être ?), pour Manzanares hijo. A la place, deux de Los Bayones. Oreille à chaque toro.
     Hermoso de Mendoza et Manzanares sont sortis a hombros. Grand bien leur fasse !

 

 MADRID : DU REJONEO, AU GALOP…

     2 Juin : Les revisteros s’accordent sur deux choses : Le public du rejoneo n’est pas le même que pour les corridas formelles. Hier, la foule qui a rempli Las Ventas a réclamé les oreilles à grands cris, mais sans sortit les mouchoirs. Du coup, le président Sanchez, qui n’en n’est pas à un manque de sensibilité près, n’a pas accordé les trophées.
     Deuxième constatation : Quand ne torée pas Hermoso de Mendoza, le rejoneo n’a plus le même attrait, quelle que soit la qualité des cavaliers en lisse. Hier, ce furent de grandes galopades, mais en fait, il y eut bien peu de "vrai toreo, à cheval".
     Dernière des trois corridas de Rejoneo, et, bien entendu, un plein impressionnant. Côté spectacle, Luis Domecq a été remarquable. Cela fait un an que le drame s’est abattu sur les frères Domecq, et depuis, ils subissent le sort contraire, avec toreria. Il y a un an, l’odieux attentat, contre leurs chevaux. Puis, la terrible chute de son frère Antonio, dont on a que peu de nouvelles…
     Certes, quand vient le malheur, il vaut mieux être riche. Mais… la douleur n’a ni portefeuille, ni carnet de chèque…

     Dernière corrida de rejoneo, avant  « la grande ligne droite »… Le Fandi, cet après midi ! Le Juli, qui doit « faire un coup », demain ! Ferrera qui revient, mardi ! Les corridas de Palha et Jose Escolar, avec Juan Bautista et Fernandez Meca, mercredi et jeudi… La feria se terminera par « la Famille Martin » ! Après une San Isidro où beaucoup de toros ont brillé, Adolfo, et surtout Victorino, devront « faire la différence »… Semaine passionnante.

     1er Juin – MADRID – 22ème de Feria – Rejoneo – Llenazo : Cinq toros de Julio de La Puerta et un de Viuda de Flores Tassara, sorti 6ème.
     Luis Domecq fut remarquable de classicisme, de sérénité et de toreria. Sa meilleure actuacion, à Madrid. Il aurait du couper l’oreille du premier. Grande ovation, après pétition, et silence.
     Andy Cartagena a montré deux facettes. Bouillant, puis beaucoup plus calme, face au cinquième. Laissant le « spectaculaire avant tout », Cartagena s’est montré remarquable, mais tua mal. Ovation, à l’un et « grande vuelta », au cinquième.
     Sergio Galan fut « au dessous ». Faisant beaucoup toucher ses chevaux, il ne parvint pas à convaincre tout à fait. Ovation et silence, après neuf descabellos, au sixième.

     Ce soir : Quatre toros de Gerardo Ortega ont été refusés, remplacés par quatre de Sepulveda. Au cartel, Pepin Liria, qui doit sauver sa temporada, encore une fois, à Madrid ;  Jose Luis Moreno, qui a bien toréé, à Cordoba ; et « El Fandi », auteur d’une semaine époustouflante, à Grenade, et triomphateur, hier, à Sanlucar, où il a coupé quatre oreilles à une bonne corrida de Arucci.
     Attention au Fandi, il arrive « embalado », et si un toro  veut bien « se bouger », il sera au grand rendez vous de Las Ventas.

 

MADRID : RIEN D'UN KAMIKAZE !
El Fandi rate de peu la Puerta Grande

     3 Juin : Cela fait quelques temps qu’on en parlait, ici : Attention à « El Fandi » ! Bien sûr, il y en aura toujours pour dire que « c’est facile ! »; que nous sommes en présence du énième torero bouillonnant, presque brouillon ; vaillant, mais tellement virevoltant que le toro n’a pas le temps de le voir ; spectaculaire, mais à la limite du vulgaire…
     A ceux là, et à vous mêmes, qui êtes plus curieux et plus ouverts, un seul petit conseil : Allez voir, sur le site www.las-ventas.com , une section appelée « La tarde, tras el objetivo », c’est à dire, la galerie photos de cette corrida du 2 Juin2002. Vous y verrez bien sûr, les largas au capote, les paires de banderilles, le cite à genoux, pour le dernier quiebro. Vous y verrez, de même, un torero presque « décontracté », avant le paseo « à Madrid »… Mais regardez bien… regardez mieux : trois muletazos.
     La photo taurine ne peut pas mentir… Elle traduit parfaitement l’état d’esprit d’un torero, son état « intérieur », au moment ou il torée. Regardez bien le Fandi, dans ces trois muletazos : quieta la planta, les zapatillas bien posées à plat, sur l’arène; la muleta plana, verticale ; la jambe contraire légèrement avancée. Regardez "la main qui ne torée pas", simplement posée sur la hanche. Sérénité et naturel! Ces photos illustrent la toreria du Fandi, son calme et une volonté de faire correctement les choses, insufflant même une dose d’expression artistique, dans un toreo qui repose avant tout sur la vaillance et les facultés physiques, surtout dans les deux premiers tiers.
     El Fandi a coupé une oreille qui a semblé excessive à certains « ayatollahs ». Tout simplement parce que le public a primé la totale sincérité du granadino. Et s’il n’avait mis quatre pinchazos à son premier, on parlerait aujourd’hui d’une sortie « a hombros » par la Porte Grande.
     El Fandi est la grande révélation de la San Isidro 2002. Avec Ferrera, ils ont mis Las Ventas « à l’envers » et prévenu ceux du haut de l’escalafon « Attention ! nous v’la ! ».
     L’erreur serait de croire que nous sommes en présence d’un risque-tout, d’un « kamikaze ». Bien au contraire, le Fandi est en train de prouver qu’avec la tête...et d’autres choses, situées plus bas, il est en train de révolutionner les deux premiers tiers, sans oublier de surprendre, avec la muleta, comme il le fit, l’autre jour, à Grenade.
     Hier, David Fandila a peut-être écrit son nom aux côtés de Gaona, clouant une nouvelle et historique « paire de Madrid ».
     Une seule inquiétude : Le torero est d’une puissante constitution physique. Un garçon « bien planté », comme on dirait, au rugby. Pas pour rien qu’il fut champion de ski. Le jour où un toro « le prend », il lui fera très mal…

     La temporada est pratiquement faite, en France. Seule, Bayonne n’a pas encore présenté ses affiches. Verrons-nous le Fandi ? Ce serait bien souhaitable. Après la San Isidro, un cartel s’impose : Padilla (même si…), Ferrera, El Fandi. (Au fait… si vous alliez voir « notre poisson » du 1er Avril ! – voir : Les cartels de Bayonne… Chapeau !)
     Le Juli joue « beaucoup », ce soir, à Madrid. Des grandes vedettes, il est le seul à ne pas avoir triomphé. On ne parle pas du Finito, ni du Morante, qui n’ont pas vocation « à commander ». Il a, depuis hier, « un problème de plus »… Après les banderilles du Fandi, Madrid ne lui passera pas la moindre paire « à corne passée »… Cela va être « dur dur ! » pour le Juli, mais le torero a de la caste… Asi que !
     Cette San Isidro 2002 aura été vraiment intéressante. Déjà, elle soulève quelque polémique, certains « sondages » attestant que l’on a baissé le niveau « en tout »… Peut-être ! N’empêche que, maintenant, Madrid peut reprendre le rôle de « Madrid, la que da mucho, o que quita mucho », celle qui peut donner, et peut enlever, beaucoup.

    2 Juin – MADRID – 22ème corrida de San Isidro – Casi lleno – Grand beau, et chaud : Le public a un peu dormi, sur quatre toros, puis s’est réveillé en sursaut… grâce à un torero, David Fandila « El Fandi ».
     Sont sortis deux toros de Gerardo Ortega (1 et 5èmes), aussi mansos qu’ils étaient grands ; et quatre Sepulveda de Yeltes, correctement présentés, également mansos, en divers degrés. Seul le troisième se montra brave et noble, mais allant « a menos ». A la bascule : 545, 540, 583, 609, 581, 565 kgs
     Pepin Liria (Silence, après avis – Silence) a connu « une feria, sans ». Gris, nerveux, le torero de Cehegin a certes touché quatre toros mansos, au cours de cette San Isidro, mais on l’a trouvé moins ferme que de coutume, rompant « là où il avançait », auparavant ; prenant des précautions inusitées… Le poids des ans « de bataille » ; le bonheur à la maison. Normal et tellement humain! C’est peut-être pour cela que le public ne lui en a pas trop voulu. Son premier, manso, le défia sans cesse, mais Liria ne fit pas le pas en avant. Le quatrième, également affichait une mansedumbre « maniable ». Liria resta souvent « fuera de cacho », utilisant le pico, plus que de raison. Il tua mal, et manqua son descabello, aux deux toros. Cela va se compliquer, pour Pepin Liria.
    Jose Luis Moreno (Silence – Silence) n’a pas brillé. Curieux ! Il semble que le Cordouan soit voué aux triomphes « des soirées d’été », quant Madrid est remplie « d’un car » de japonais ! Par contre, lorsqu’il torée en feria, à plaza llena, il ne laisse que peu de souvenirs. Les toros d’hier n’étaient pas des anges : son premier se réservait, et restait « tête en haut ». Son second tirait « gañafones et derrotes ». Cependant, Moreno aurait du être beaucoup mieux.
     El Fandi (Ovation, après un avis – Une oreille) a mis le feu ! Madrid a vu un torero absolument décidé à se faire une place, en utilisant son courage, sa vista, son intelligence et des recours physiques, époustouflants. Partout présent, à la cape, il torée debout ou à genoux, en véroniques, demies. Ne pardonnant aucun quite, il va, par gaoneras ou navarras, et « se gagne le public ». Aux banderilles, c’est une véritable révolution qui lève les tendidos, même si un bâton part au sol. A la muleta, il affiche une puissance et un calme, qui arrivent à convaincre le toro et le public. Seul point noir, hier.. la espada. Malchance, car « il se tira » comme un lion. 
     Son premier toro alla a menos. On applaudit la réception au capote, signée d’une demie, à genoux. Puis, ce fut "la grande secousse" aux banderilles, avec la paire de la moviola, où le torero exécute un cuarteo, mais en gagnant la tête du toro… courant à reculons !!! (essayons déjà de le faire, sur vingt mètres, « sans toro » !) Enorme ! même si une banderille tombe au sol. Faena bien débutée, ferme mais allurée, en rien populiste ou pueblerina. Le Fandi se montre en tous points « torero », face à un bicho noble, mais qui a tendance à rester « au milieu » du muletazo. Se cadrant un peu loin, peut-être, le matador pinchera quatre fois, avec une énorme décision. Quel dommage.
     Larga à genoux, pour recevoir le sixième, un toro qui montrera beaucoup de genio tout au long de la lidia, sans jamais « humilier », tirant des coups de tête à la poitrine. El Fandi va « mettre le feu » à la plaza, avec les banderilles : Un poder a poder, une sensationnelle paire « un violin » et un incroyable quiebro, cité genoux en terre. Las Ventas est debout ! El nuevo « Par de Madrid ! ». Gros début de faena, par derechazos, genoux en terre, et un énorme pecho. La faena sera une bagarre, où le granadino arrivera à placer de bonnes naturelles, exposant beaucoup, sans sourciller. Grosse entrée a matar, l’épée résultant « un poil » tombée. Peu importe ! Madrid se lève, exige l’oreille, malgré que certains se refusent à tout sentimentalisme. Oreille « forte » ! Oreille de combat et d’honneur ! Oreille à discuter… et c’est très bien. Tout, sauf l’indifférence.

     Ce soir : El Juli joue gros. Il sera accompagné du Finito (en divorce avec Madrid) et du Califa (qui joue la survie !). En Face, une corrida du Pilar, dont seuls, trois toros ont, pour le moment, été approuvés ?

 

DANS LES AUTRES PLAZAS… DE TODO, UN POCO!

     Le dimanche 2 Juin a été « abondant »… Triomphateurs de la journée : Juli, à Tolède ; Morante, à Caceres ; Padilla, à Mauguio, où la corrida de Montalvo a été importante de présence. Quand on voit comment ils sont sortis à Tolède… des questions se posent vraiment. Ne va t’on pas revoir passer, tel un zéphyr, le fantôme de la drogue… T’en veuuuuux ?

    2 Juin – Barcelone – ¼ de plaza : Cinq toros de Manuel San Roman, invalides ; et un de la Cardenilla, manso.
     Pepin Jimenez ne peut rien face au premier, faiblissime ! Par contre, face au quatrième, c’est le murciano, qui se mit en grève. Sifflets et Silence – Andres Sanchez, le Salmantino, coupa la seule oreille de la journée, en toréant longuement, et bien, le cinquième. Bonnes naturelles et bon succès – Recevant le sixième a portagayola, Miguel Angel ne put qu’être vaillant. Ovation, par deux fois.

     2 Juin – Tolède – Fin de feria del Corpus – ¾ de plaza : Trois toros de Victoriano del Rio, mal présentés ; deux de Garcigrande (1 et 6ème) et un du Torréon, sorti cinquième.
     Julio Aparicio afficha une nervosité désespérante, avant de se calmer soudain, et plaquer trois derechazos, de cartel. Ovation aux deux – El Juli triomphe, coupant trois oreilles, mêlant le spectaculaire au technique, le sincère au pueblerino. Très bien en « fabriquant » le cinquième toro, qu’il tua fort – Leandro Marcos toréa profond, artiste, mais tua mal. Se fit prendre, sans mal, en toréant le sixième.

     2 Juin – Caceres – Dernière de Feria – 2/3 de plaza : Toros de La Laguna, correctement présentés, mais au comportement bien inégal.
     Manolo Caballero toucha deux toros sosos et incommodes. Mais, « à côté de cela », Caballero a un problème : il ennuie, et semble s’ennuyer. Silence partout.          Antonio Ferrera remplaçait Jose Tomas : Très bien au capote ; énorme aux banderilles ; Bien devant son premier, il se joua littéralement la peau, face au cinquième, un manso qui lui arracha le chaleco, sur un quiebro risqué. Il fut très bien, mais ne tua pas. Oreille à l’un ; Vuelta, à l’autre
     Grande tarde du Morante. Enfin ! Super au capote, et « como los angeles », sur la première faena. On pensait qu’il ne pourrait rien tirer du manson dernier, mais il s’accrocha et dessina de beaux détails, tout en dominant son adversaire. Deux oreilles et une oreille, après un avis. Le Morante "est comme ça !" :  trois jours détestables, et un jour « de ensueño ». Tout, sauf l’indifférence. On est servi !

    2 Juin – Castellon de la Plana – Corrida de Bienfaisance – ½ plaza : Toros de Pereda, dont trois de la Dehesilla (2,4,5èmes) : Faibles, sans émotion. Le deuxième fut le pire.
     David Luguillano, toréa vraiment bien, toute l’après midi. Oubliées le manières de dandy ! Bonne faena au premier, mais hélas, il fut « fatal », avec l’épée. Deux ovations, après un avis, chaque fois – Vicente Barrera coupe au cinquième, la seule oreille de la journée. On le vit torero et vaillant : Voltereta au deuxième, mais bonne faena au cinq, bien dans sa personnalité : sec et vertical. Palmas et une oreille – Alberto Ramirez fit tout pour triompher. Recevant ses toros à genoux, mettant toute vaillance dans ses faenas de muleta, le petit castellonense mit, encore une fois, tout par terre, avec l’épée. Ovation et palmas. N’ayant plus d’apoderado, Ramirez va vers de gris nuages…

     2 Juin – Gimont – Presque plein : Toros costauds de Guardiola Fantoni .     Fernandez Meca coupe une oreille au quatrième ; Alfonso Romero , celle du deuxième; et Juan Bautista se montre très torero, obtenant un trophée du dernier.

     2 Juin - Mauguio – Presque plein : La corrida de Montalvo est sortie sérieuse et toréable, à divers degrés.
     Denis Loré : sérieux, technique et vaillant. Ovation et une oreille – Juan Jose Padilla : plein de verve, jouant sur tous les registres. Quatre oreilles – Swan Soto, plein de grande bonne volonté, et de toreria. Ovation et une oreille.

     2 Juin - Cordoba – Fin de Feria – Rejoneo – ½ Plaza : Toros de Benitez Cubero – Andy Cartagena coupe une oreille chaque fois – Bonne sortie d’Alvaro Montes, dont la santé va s’améliorant. Deux vueltas et une oreille – Diego Ventura : Silence et ovation.
     La Feria est terminée. Elle ne fut pas bonne. Le Prix « Gran Capitan », récompensant le matador triomphateur, n’a pas été attribué. C’est tout dire. (Précédents vainqueurs : Jose Tomas, en 2000 et Finito de Cordoba, en 2001)

     2 Juin – Granada – Fin de Feria – Rejoneo – Plein total : Toros de Flores Tassara, buenos – Fermin Bohorquez et Luis Domecq remportent un succès identique : Deux oreilles et une oreille – Pablo Hermoso de Mendoza fait rugir la plaza : Deux oreilles et rabo, et deux oreilles.
     Final triomphal d’une feria triomphale, où les toreros… et les vétérinaires, ont joué les premiers rôles.

 

LE SOURIRE D’ENRIQUE PONCE ET JOSE TOMAS…
Madrid : Fracaso stratégique du Juli

     4 Juin : Ont ils souri ? Peut-être un peu, intérieurement… mais pas trop, et pour de multiples raisons.
     Confortablement installés dans de profonds fauteuils, à la fraîcheur de leur finca, Enrique Ponce et Jose Tomas ont suivi la corrida de Madrid, hier, à la télévision. Triomphateurs de la San Isidro, ils voulaient voir comment le Juli, qui leur fait la nique depuis un bon moment, allait se sortir du guêpier de Las Ventas. Eux en étaient sortis vivants, et en triomphe… Bien entendu, d’autres toreros avaient explosé, comme Ferrera ou le Fandi. Pour le moment, ils ne représentaient aucun danger… Non, le péril immédiat était ce sacré gamin qui leur rend la vie impossible depuis trois ans, et qui était bien capable d’effacer, d’un coup de caste, ce qu’ils avaient construit, à dure peine : Un gros triomphe à la San Isidro.
     Ponce et Tomas souriaient, mais pas trop… Surtout Jose Tomas, car chaque mouvement, chaque respiration un peu trop forte, lui arrachaient une grimace de douleur. Outre les souvenir de cette corne pointée sur sa poitrine, la cogida de Granada lui a fait très mal, physiquement.
     Ils souriaient, mais pas trop… Ils savaient que le Juli avait fracassé, l’autre jour, à cause de son choix « sabordé », de la corrida de Garcigrande. Ils savaient que  hier, on avait refusé huit toros du Pilar. Ils savaient qu’il en sortirait trois, « renforcés » de trois Jose Luis Pereda.
     Ils souriaient, mais pas trop… Sur les six, un ou deux pouvaient très bien « mettre la tête », et s’ils tombaient sur le gamin… adieu la valise !
     Ils souriaient, mais pas trop… quand ils virent le Finito laisser passer un premier grand toro. Un toro puissant et noble, qui musela les maigres envies du cordouan. Vaya toro ! Dans les gradins, on lui a dit de tout… Pauvre Finito ! Le divorce avec Madrid est consommé. Ponce et Tomas souriaient… mais pas trop.
     Après, ce fut une suite d’exclamations muettes, allant d’un secret soulagement, lorsqu’ils virent leur jeune concurrent patauger dans une ambiance terrible, où tout lui fut contesté, sans distinction, jusqu’à deux ou trois moments d’admiration, comme pour ces deux estocades du Juli, se jettant sur le toro, comme un désespéré.

     La corrida est finie… Las Ventas résonne encore des broncas et des insultes. A l’hôtel, le Juli doit avoir le cœur gros. Madrid ne l’aime pas…
     Un peu plus loin, avachi sur un canapé, son père maudit secrètement sa stratégie, tout en donnant le change : « Madrid voulait nous démolir, quoi qu’on fasse ! » « Et ce public… impossible ! »
     Le père tout puissant, apoderado capricieux, a envoyé son fils se faire massacrer à Madrid, en l’affichant devant deux corridas dont on sait « qu’elles passeraient mal »… ou pas du tout. Pendant ce temps, il annonçait « le geste » de Julian Lopez, à Bilbao, s’inscrivant à trois corridas, dont les Victorinos. Hombre ! C’est à Madrid qu’il fallait le faire, ce geste. Madrid n’en a cure, de Bilbao. Madrid souhaite faire un triomphe au Juli, devant des toros dignes d’elle, et dignes de lui… et non devant des chèvres maigrichonnes et invalides, qui se cachent derrières des cornes, même imposantes.

     Enrique Ponce et Jose Tomas sourient, mais pas trop... Le « staff » du Juli l’a envoyé au suicide… Ils savent ce que c’est ! Ils connaissent Madrid, en ont subi les outrances, les injustices. Le Juli a perdu, hier, une bataille qu’eux mêmes ont perdue, et à plusieurs reprises. Ils sourient donc… mais pas trop, car ils savent que le garçon, fou de peine, de rage et d’orgueil, « va se venger », à Pamplona, Bilbao ou ailleurs…
     Mais, pour le moment, ils sourient : Ils ont triomphé, et le gamin s’est planté. Va donc falloir que « le padre de la criatura » rabaisse un peu de son caquet, et que le garçon mette les bouchées doubles.
     Le problème… c’est qu’il en est bien capable ! Et là, ils sourient moins !

     3 Juin – MADRID (Las Ventas) – 23ème Corrida de Feria – Llenazo – Beau et chaud, avec des rafales de vent :
     On a refusé huit toros du Pilar, au reconocimiento. Trois en sont sortis qualifiés, tellement différents, tellement opposés en tout, qu’on se demande si dans cette ganaderia, et chez les vétérinaires, on sait ce que signifie le mot « homogénéité »… Le deuxième était une vache maigre qui se cachait derrière d’impressionnants pitones astifinos. Le troisième, un colorado à la tête jeune, maigre de culata, était tellement faible, mais aussi tellement distrait, qu’on a tous pensé à un défaut de vue… Imaginez les follon, dans les gradins. De partout, les cris fusaient « Miaouuu ! Miaouuu ! » « Une chèvre ! Une chèvre!” Et on en passe… Tout cela, peut-être, parce qu’en premier, sortit « un Toraco » impressionnant, puissant, qui débuta, manso sautant au callejon, pour finir très noble, quoiqu’un peu collant, devant lequel Finito signa son arrêt de mort. Mal partie, la corrida s’embarqua pour un long scandale.
     Pour arranger le tout, le président Lamarca refusa de changer le troisième. Las Ventas explosa de rage, siffla le brindis du Juli, au roi (Simple bonne éducation, même s’il savait qu’il ne pourrait rien faire…), et ne voulut plus rien savoir.
     Le toro remplaçant, de la Dehesilla, sorti « deuxième bis », était encore plus mal présenté. Il provoqua un batacazo du picador de réserve, mais confirma sa mansedumbre et son sentido, « la tête en haut ». Il fut le digne complément du cinquième, un Jose Luis Pereda, manso, tirant d’impressionnants coups de tête. Lot impossible, pour un Califa forcément perdu.
     Les trois derniers étaient de Jose Luis Pereda. Un désastre, seul se sauvant le sixième, qui débuta fort et brave, mais se retint vite, à la muleta, avant de serrer les freins, définitivement.
     Chez les hommes… Naufrage !
     Finito de Cordoba (Bronca, après un avis – Bronca) laissa passer un grand premier toro. Le Moises Frailes avait sauté au callejon, et le Finito ne voulut pas se confier, au capote. Cependant, le toro arrive fort, à la muleta et met bien la tête. Seulement, il va « a mas », et colle un peu. Finito plaque deux séries, courtes, de derechazos. Deux bons pechos. Cependant, il rompt, à la troisième. L’espoir renaît en deux naturelles, avant de naufrager totalement, dans le doute, le recul, la nervosité. L’arène est en rogne ! Finito, qui se sait battu, « sort » vilainement a matar, et c’est fini, après deux descabellos – Le quatrième est un faible, qui se défend. Finito s’échappe en deux vilains pinchazos, et va descabeller « a toro vivo ». Sentant la menace du verduguillo, le toro donne chaque fois, un terrible coup de tête. Le Finito, sous la bronca, en termine avec bonheur, à la troisième tentative. Juan Serrano ne reviendra pas de sitôt, à Madrid…"La tienen con él"... et il ne fait rien pour changer les choses.
     El Califa (Silence et silence) a promené son air boudeur sur un lot impossible. Manso con sentido, son premier ; affublé d’un terrible hachazo, le cinquième. Court de technique, sans grand registre, Le Califa ne put donner le change, mais pour le moins, Madrid respecta son échec. Il n’y avait guère d’option. Il tua mal, mais vite. Ya es algo.
   
El Juli (Division – Maigres applaudissements) a reçu avec intelligence et toreria son premier toro, dont les allées et venues, complètement désordonnées, firent penser à un gros défaut de vue. Si l’on ajoute à cela, une grosse faiblesse que tout le monde a vue, sauf le président, on aboutit à un scandale majuscule, quand retentit le changement de tiers, et tombe le mouchoir blanc… au lieu de vert. Pour comble de provocation, selon certains, le Juli va brinder au roi, en s’excusant. La bronca est aussi injuste que majuscule. Julian Lopez va toréer suave et très torero, un bicho devenu noble, mais toujours faible. Deux chutes, en fin de série, qui font hurler Las Ventas, déjà aphone. Tout lui est refusé ! Rien à Faire. Pour comble, le Juli pinche trois fois, avant de mettre « un estoconazo majuscule », qui roule le pauvre animal.
     Le sixième relancera quelque espoir. Bien le Juli, au capote, par véroniques et un quite « chicueliné », clos d’une grande demi véronique. Entre temps, Manuel Muñoz a mis un gros puyazo, pris bravement. Le Juli banderille sur le piton gauche, avec vaillance. La deuxième, à droite, est «à corne passée ». Troisième paire, « por dentro », contre les barrières. Ouf ! Valiente y torero ! On croit à la faena. Le toro semble « servir », et le torero veut « jouer sa carte », à fond. Hélas, après de bons doblones et une première série, on se rend compte que le Pereda ne prend pas le muletazo, entièrement. Il sort de la suerte, ralentit, s’arrête… C’est fini. Juli, la mort dans l’âme, lui met un nouveau gros coup d’épée, les yeux fixés sur le garrot. Vaya estocada! Mais...c’est fini! La bataille de Madrid est perdue.
     Dans leur finca respective, Enrique Ponce et Jose Tomas sourient… mais pas trop. Ils savent... eux !

     Ce mardi : toros de Manolo Gonzalez, pour Manolo Caballero, qui doit se réveiller, Miguel Abellan, et surtout, le retour d’Antonio Ferrera, remplaçant Joselito.

 

MADRID : UNE VRAIE CORRIDA DE TOROS…
Antonio Ferrera triomphe… sans « triompher ».

     5 Juin : Avec tous ses défauts, avec toutes ses fuites et ses coups de tête, la corrida de Manolo Gonzalez a été « une vraie corrida de Toros ». Tout simplement, parce qu’il y a eu de l’émotion ; parce que le toro est sorti fier, combattant, solide sur ses pattes. Tout simplement parce que le toro est sorti en « toro de combat ». Bien entendu, il y a eu d’autres corridas, lors de la feria, et tous « étaient des toros »… mais, à part ceux d’Alcurrucen, bien peu ont autant montré de force, de caste, et  d’agressivité.
     Du coup… chacun à sa place ! Les toreros ont été de vrais toreros, et non des infirmiers vêtus de dorures. Hier, il ne fallait pas « mimar al toro », il fallait le tromper, le dominer, le toréer. Pour arranger le tout, un vent terrible se mit de la partie, rendant impossible, jusqu’au toreo « de salon ».
     Chapeau donc aux matadores et aux cuadrillas, même s’il faudra nuancer beaucoup. Chapeau  au ganadero, qui a sorti une corrida de trapio et de caste, même si elle ne fut pas toujours bonne. Après les mésaventures sévillanes de Manolo Gonzalez, c’est Madrid qui, par deux fois, lui fait un grand quite : Très bonne corrida, à la dernière feria d’Automne, et corrida « très sérieuse », hier, 4 juin 2002. « Enhorabuena, pues », surtout après les tristes heures précédentes…avec la corrida de la veille, dont le Juli sort « tocado ».

     Et puis, il y a eu… Ferrera ! Il n’a pas triomphé, au sens où on l’entend. Pas d’oreille, pas de Puerta Grande ; plein de passes accrochées, de nervosité, parfois. Mais une chose est sûre : Antonio Ferrera est sorti « a darlo todo », avec une blessure encore fraîche, se jouant plusieurs fois la peau (beaucoup plus qu’avec les Carriquiri), et faisant bondir Las Ventas, qui du coup, « en fait un peu trop ». C’est normal.
     L’Antonio Ferrera « hystérique », tant de fois dénoncé ici, s’est transformé en un torero extrêmement sérieux, concentré, qui brilla déjà très fort à Séville, et qui a confirmé, à Madrid.
     « Este Ferrera, si, nos gusta, Don Luis ! » Ce Ferrera-là, oui, ne peut que plaire ! Et Luis Alvarez peut, maintenant, valoriser le combat qu’il a mené avec tous, y compris le torero, et gérer une carrière qui va décoller fort. Maintenant, une question reste posée : Quel est « le vrai » Ferrera ? « L’électrique, pueblerino », souvent horripilant, et triomphant fort, de ce côté de la frontière ? … ou ce torero sérieux, responsable qui, en trois corridas (Séville et les deux de Madrid), a montré un classicisme et une toreria impressionnants ? A ver un poco !

     La journée avait mal commencé. En écoutant la radio, une nouvelle nous glace : « Un gamin (non un jeune homme ! un gamin !) de 17 ans, vient de poignarder une petite de 15 ans » Interrogé, il parle de l’influence du film « Scream », déclarant qu’il avait décidé, depuis quinze jours, "de tuer quelqu’un!"  Dans sa chambre, on trouve les trois films de la série, des jeux videos, de la même « philosophie », et des bouquins sur « les serial killers »...
     Señores ! Eso va « muy, pero que muy mal ! »… On a tellement laissé aller, laissé faire, ouvert tellement de portes, légalisé tant de vice, affiché tant de boue… que certains esprits fragiles, en quête d’identité, ont complètement perdu le nord. On a tellement « excusé » tant de petites violences, que l’on se trouve, aujourd’hui, face à « la violence », incontrôlée, incontrôlable. On a tellement dédramatisé l’acte de presser sur une détente, ou sur une gâchette, appelée aujourd’hui « joystick », qu’on ne fait plus la différence entre la mort à l’écran, et cette sensation accrue, cette autre émotion, plus forte… « plus cool ! », de tuer vraiment… 
     Alors, parleront « les psy », et pleins d’autres professionnels et scientifiques, terminant en « istes ». Alors, discourront les politicards démagos, tellement « tolérants », tellement faux, tellement fourbes, que plus personne ne croit en la politique (c’est à dire : le bonne marche de la Cité) , et que chacun « se défend comme il peut… ».
     Simplement une proposition : Trois jours de suite, à 20h30, à la télé, les trois films « Scream », et un référendum, le dimanche suivant : « Faut il accepter cela ? Oui ou non ? » Et, à partir de là... "las cosas en su sitio!"

     Franchement, et respectueusement, les anti taurins devraient « changer de tercio »… On comprend tout à fait, et on accepte tout à fait, que l’on n’aime pas le corrida. Mais, avouez qu’à l’heure où l’on viole, dans les couloirs ou les caves, presque « par jeu »; Quand on voit qu’on insulte, qu’on menace, gratuitement ; qu’on joue au rodéo, la nuit, faisant hurler pneus et moteurs, au vu et su de tout le monde, sans que personne n’agisse vraiment ; qu’on tue, si facilement ; tout cela parce « qu’on s’emmerde » à longueur de temps, et qu’on ne peut faire trois pas sans allumer « un pétard », sans "rentrer dans la peau d’un autre"… avouez qu’il y a d’autres combats à mener, pour sauver ce qui reste d’humanité, de pundonor… sans se planquer derrière un pauvre « Liberté, égalité, fraternité » qui n’est plus de mise, quand une bande de salauds attaque, viole, assassine… Plus de mise !

     Pero bueno ! On sort du sujet… mais peut-être pas tant que cela : Je n’ai jamais entendu dire qu’un aficionado « a los toros » avait voulu "se faire des sensations", en mettant « une estocade sin puntilla » au premier quidam qui passait par là… Tout simplement parce que nous qui sommes attaqués, parce que « nous applaudissons » au spectacle de la mort, respectons beaucoup la vie, de nos semblables, et aussi des animaux.
     Je sais, un terrible paradoxe ! Mais, avouez que, pour tordu qu’il soit, il semble bien moins terrible que ceux que l’on peut lire, tous les jours, dans nos journaux, quand « les faits divers » montent « à la une »…

Bien mal commencé, cette journée… Heureusement, « Salio el toro ! », et en face, des hommes ont fait ce qu’ils pouvaient… simplement. C’est tout le symbole de la Vie, avec ses difficultés, et ce que l’on met devant, pour les vaincre… et « rester debout » !

     4 Juin : MADRID (Las Ventas) – 24ème de Feria – Lleno – Temps gris, et beaucoup de vent : La corrida de Manolo Gonzalez y Sanchez Dalp est sortie « très sérieuse », même si la présentation a paru inégale. Trapio et seriedad. A la bascule : 516, 541, 540, 544, 585, 606 kgs. Deux toros, cardenos claros, gris clair, ont crevé l’écran ! Deuxième et sixième… de vraies estampes! Corrida extrêmement sérieuse, parce que solide sur ses pattes (deux tout petits agenouillements, de glissade, vite rectifiés), violente, encastée, parfois avec du genio. Corrida d’émotion, parce que forte, agressive et compliquée. Corrida qui exigeait un engagement total, dans tous les tiers, même quand régnait  la mansedumbre. Il y eut des premiers tiers d’émotion, comme le vrai batacazo au picador Angel Rivas. Vrai batacazo, parce que le toro a poussé, longuement, levé et basculé tout le monde, menaçant le piquero, au sol. Il y eut de nombreux  moments d’émotion et de danger, au point que Carretero, lui-même, fut mis en échec. Il y eut des charges féroces, des regards lourds de menace. Et pourtant, il y eut place à la toreria des hommes, à la force, à la technique… et à l’honneur. Une vraie corrida, seulement gâchée par le pire ennemi qui soit : le vent ! Celui là est vraiment « El peor toro de Las Ventas ! »
    Manolo Caballero (Silence – Silence percé de sifflets) n’a pas été bien. Certes, le vent l’a gêné d’importance. Cependant, Caballero « fonctionne », en bon professionnel… et ennuie tout le monde. Il y eut deux bonnes naturelles, face au premier, un manso huidoso au début, mais qui mettait la tête, à gauche. Caballero montra qu’il pouvait faire plus, mais se contenta de peu. Face au manso quatrième, il fut « conservateur » et tua mal. Feria « insulsa » d’un torero qui paraît « sans ambition », et qui ne mérite aucunement « l’honneur » d’être inscrit à la Corrida de Bienfaisance. Mais ça, c’est une autre histoire…
     Antonio Ferrera (Pétition et Vuelta – Grande ovation, saluée au centre), n’a pas coupé parce qu’il a tué bas, son premier, et en trois fois, le cinquième. Poco importa ! Son triomphe n’a pas été aussi impressionnant que le premier. Normal ! La surprise était passée, et entre temps « 20 cms de corne », aussi ! Mais l’actuacion d’Antonio Ferrera, hier, à Las Ventas, a été exemplaire de sérieux, de pundonor, de courage et de brio. Formidable tiers de banderilles à son magnifique premier. A retenir le jugueteo très risqué, à la fin du tercio, Ferrera gagnant à la course, la charge très encastée du toro. Ce fut haletant, pas gagné d’avance. Torero ! Très dur et plein de hargne, la toro, à la muleta… Il prend le premier muletazo, puis revient avec force, et « noble violence »…  Le torero essaiera de s’imposer, en totale honnêteté. Il n’y parviendra que partiellement. Cependant, l’oreille était celle que mérite un combat d’honneur, même perdu. Hélas, l’épée fut desprendida, et la pétition minoritaire. Grosse vuelta, sous les ovations.
     Autre toro violent, plus réservé, plus « attentiste », le cinquième. Ferrera va le banderiller spectaculairement, en particulier dans un « por dentro » très serré, contre les barrières (Immense mérite, même s’il est « à corne passée »), et un quiebro, au centre, laissant venir, jusqu’au dernier moment. Monterazo ! Très bon début de faena, doublant par le bas, changeant de main par devant. Puis le torero tourne deux grands derechazos et un grand pecho. Tout le monde y croit.. La deuxième série, courte, mais bien tirée, main basse, confirme. Le torero est conscient de ce qu’il fait, serein, valentisimo.  Les naturelles sont un peu forcées, car le toro se réserve chaque fois davantage, et « attend » l’homme. La faena est terminée et Ferrera attaque fort, pour une nouvelle oreille, peut-être. Hélas, deux pinchazos précèdent une entière rapide. Madrid, qui s’est amourachée de Ferrera, lui fait grande ovation, dignement saluée, au centre. Bien pour Ferrera.
     Miguel Abellan (Applaudissements, après un avis – Silence) n’a pas tout à fait convaincu. Son premier toro « le regardait » terriblement, et lui mis deux dangereuses coladas. Gêné par le vent, le torero ne put choisir les terrains adéquats, (en l’occurrence, au centre), et le toro « pesa » énormément, restant maître de la situation.  Le sixième, magnifique estampe, poussa comme un brave, sur un très lourd premier puyazo, qui se termina en batacazo féroce. Il fut le plus noble du lot, et répondit bien, dans la première partie de la faena. Très bons doblones, muy toreros, d’Abellan. Dans les premières séries, le toro rechigne fort à prendre le premier muletazo, mais il répète sa charge, une fois déclenchée. Abellan en profite, sur deux séries de bons derechazos. Hélas, le toro « tarde » de plus en plus, et le trasteo se termine, sur un dernier kikiriki. Media estocade pas très nette et deux descabellos. Abellan sort de la San Isidro, sans couper. C’est la première fois !

     Ce soir, les toros de Palha, qui ont du mal à passer l’examen vétérinaire, pour Davila Miura, Juan Bautista et Jesus Millan.

 

CARTON ROUGE !!!
Madrid : Fracaso sur toute la ligne, de Palha

     6 Juin : Que ce serait il passé, hier à Las Ventas, si "una figura" était inscrite au cartel ? On parlerait aujourd’hui d’une gigantesque émeute !
     La ganaderia de Palha a fait son retour à la Monumental de Madrid, après des années et des années d’absence. En fait, elle est revenue, pour un nouveau ticket « d’années et années d’absence » !

     Tout le monde connaît le ganadero portugais, sa facilité, son charme et… les leçons d’Aficion qu’il donne à tout le monde, que ce soit lorsque ses toros sortent douteux à Vic ; que ce soit lorsqu’il «prend des plazas » de France, histoire de lidier des corridas dont personne ailleurs ne voudra ; que ce soit lorsqu’il faut « choisir » un toro pour la corrida concours de Dax, l’an passé.
     A chaque fois, le « don de communication », réussit à retourner la situation, mêlant le « je me sens triste et blessé dans ma fierté », au « mais vous n’avez rien compris. Je vais vous montrer… »
     Pues bien ! Encore une fois… on a vu ! Mais on a du mal à en croire ses yeux et, au sortir de cette corrida madrilène, on a tous pris rendez vous chez Afflelou !

     Comment les vétérinaires ont-ils pu laisser passer des toros aussi mal présentés, en plaza de Madrid, alors qu’ils ont fait toutes ces simagrées lorsqu’une vedette était au cartel ? Comment un président n’a t’il pas réagi, quand deux toros se sont scandaleusement astillé les pitons, au premier burladero rencontré ? Madrid a vu défiler un peu plus de 150 toros… et il faut chercher loin dans les reseñas pour trouver un toro astillado. Comment Madrid a t’elle pu tolérer cela, quand elle a été si dure avec d’autres ganaderos, qui « parlaient » peut-être moins bien que « Monsieur Palha »?
     Pour arranger le tout, la corrida (à cinq) a été la plus grande mansada que l’on a vue à la San Isidro. Outre le problème de la présentation, le total manque de caste est « digne d’excommunication ». Toros qui partent dans tous les sens ; font le tour de piqueros ; prennent un muletazo, et tout à coup, démarrent en folles oleadas ; piquent « un coup de stromboli » et mettent un terrible arreon, dont Dieu seul sait quel sera le résultat final. Même Dieu y perd son latin aficionado !  Pero que moruchada !
     La presse, aujourd’hui, est sans pitié ! Peut-être le ganadero enverra t’il un courrier à chaque revistero « pour dire à quel point il est triste et blessé dans sa fierté » et encore « Vous n’avez rien compris, je vais vous montrer »… Pourquoi pas ? Cela peut marcher…encore une fois.

     Le vent a soufflé salement, par dangereux à coups. Les toreros ont fait ce qu’ils ont pu, avec des fortunes diverses, proportionnelles à leur envie…
     Encore une fois, on a vu fonctionner la cuadrilla de Jesus Millan. Avec le fait que tout le monde soit sorti vivant de ce naufrage, c’est bien la seule chose positive de cette triste journée.

     A qui le prochain carton ? Sera t’il vert, jaune… ou rouge ? Réponse, ce jeudi 6 Juin, sur les coups de 15 heures 20...
     L’équipe de France joue sa peau, aujourd’hui, aux premier tour de la Coupe du Monde… Le carton jaune, elle l’a déjà reçu, contre le Sénégal. Donc… vert, contre l’Urugay, ou alors…
     A l’Elysée, on croise les doigts : « Pourvu qu’ils gagnent, sinon ils vont me mettre en rogne tout le pays, et on va prendre une raclée aux élections, dimanche ! »
     Carton vert, logique ! Carton rouge... qui serait bien triste, mais ramènerait beaucoup de choses à de plus justes proportions…  Un peu comme le carton, adressé hier, à « Monsieur Palha », par Madrid et toute l’Aficion. A lui de choisir la couleur !

     5 Juin – MADRID (Las Ventas) – 25ème de Feria – Plein – Temps gris, froid, avec de terribles rafales de vent :
     Beaucoup de monde est parti, à la mort du cinquième. C’est très mal, car peu respectueux des hommes qui vont combattre le sixième. Mais c’est, hélas, compréhensible, quand on pense au monumental « toston » auquel les aficionados madrilènes ont été conviés.
     La corrida de Palha, on le sait, avait eu du mal à passer le reconocimiento. Cinq toros «étaient passés au travers », et sortirent donc, accompagnés, en sixième lieu d’un Carmen Borrero qui a eu tout le temps « d’écouter » le comportement de ses illustres prédécesseurs, et donc, sortit manso, totalement décasté… comme eux. Outre le fait que deux toros sur cinq étaient totalement indignes de Madrid, de par une totale absence de trapio (Il est sorti des novilladas bien plus charpentées que les Palhas d’hier) ; outre le fait que deux toros se soient explosé les pitones au premier choc (On ne dit rien, mais…), on ne peut que contempler tristement le jeu nul, de ces cinq toros « sélectionnés » par le prestigieux ganadero lusitanien. « Mansada total, sin paliativos ! » Un premier qui prend un ou deux coups de folie, sur le côté droit, alors qu’il accepte presque le muletazo, à gauche. Un deuxième, protesté, qui coupe affreusement, aux banderilles, « encense du bonnet » et saute dans la muleta. Un troisième, protesté, « manso de libro » qui portait le nom prédestiné de « Politico ». Un quatrième, qui sera le moins mauvais. Le cinquième sortira « sérieux », mais astillado. Un toro qui ne s’emploie pas à la pique, se montre compliqué aux banderilles, et ne prend aucun muletazo complet. Nada !
     Pour compléter le panorama, un colorado de Carmen Borrero, aussi distrait, aussi fuyard, aussi manso, aussi décasté que les cinq « collègues » portugais. « La solidarité Européenne », je suppose.
     Davila Miura (Silence, après avis – Silence) a du lutter contre le vent et contre le premier toro, foldingue… Prend un muletazo à gauche, presque suave, presque soso. Puis, sur un pecho corne droite lui met une première oleada qui le fait « courir beaucoup », ainsi que la cuadrilla, venue au secours. Quelques muletazos « plus loin », une terrible colada, où la corne fend, de haut en bas, la taleguilla du sevillan. Davila Miura s’en sortira comme il pourra… De même, face au quatrième, face auquel il démarra bien. Hélas, le toro « tourna court », et la faena, de même. Davila Miura « rend », à Madrid, le triomphe de Séville.
     Juan Bautista (Silence – Silence, après un avis) reçut fort bien son premier, avec le capote. Hélas, ce sera là son meilleur moment de la tarde. Le toro chargeait « a brincos », en donnant de la tête en tous sens. Le français essaya bien d’endiguer cette charge désordonnée. En vain -  Le cinquième s’arrêta au troisième muletazo, devant un Juan Bautista qui ne voulut pas « lui monter dessus ». Trois vilains pinchazos précédèrent une entière caidita. Venir une seule fois à Madrid, « pour ça », et « comme ça »… no merecia la pena.
     Jesus Millan (Silence – Palmas) a une grande cuadrilla « a pie » : Francisco Javier Rodriguez, (à la brega), et Jesus Arruga, (aux banderilles) sont des éléments précieux. Rien à faire devant le « politico » démagogique troisième, qui ne tint aucunement les promesses qu’il n’avait d’ailleurs pas faites… Distrait, chargeant « a oleadas », et finissant par s’arrêter, là, comme ça… Il le tua d’une tendida basse - Le garçon se paya « un arrimon », devant le Carmen Borrero, sorti sixième, se mettant longuement « dans les cornes » pour essayer d’arracher un demi muletazo. Le public protesta ce dernier défi, fatigué de tant de tristesse, de tant de grisaille et de froid.
     D’ailleurs, la moitié de la plaza était déjà devant un grog… Bien triste !

     Ce soir, la première des "Made in Albaserrada"… De plus, du Santa Coloma ! Ca va déménager ! En principe. Corrida de Jose Escolar, qui a fait un gros triomphe, en Juillet dernier, dans cette plaza. Pour la lidier : Stéphane Fernandez Meca, Oscar Higares et Jose Ignacio Ramos.

 

CARTON ROUGE !!! (Suite…)
Madrid : La corrida « galère »

     7 Juin : Mince, alors ! J’espère ne pas leur avoir porté la poisse en parlant de « carton rouge », hier ! Manquerait plus que ça !
     La France a fait « match nul » et Thierry Henry a pris un carton rouge ! Du coup les Uruguayens sont des pleutres et des assassins, sans parler de l’arbitre aztèque qui a « favorisé » ses cousins d’Amérique. Hombre ! J’écoutais une émission sur une radio « où on refait le match », tous les soirs. S’y exprimaient plusieurs journalistes « footeux » et un grand gardien de but, dont le chignon a fait, jadis, les beaux jours du PSG. Et il disait simplement : « Il faut garder la raison. Le carton rouge à Thierry est justifié, et le match a été ce qu’il devait être. Le vrai carton rouge, c’est toute l’équipe qui l’a pris, au match précédent… » Et on peut penser que ce professionnel est dans le vrai…
     Cela dit, l’équipe de France à relevé la tête et s’est bien battue. Hubo garra ! Le problème, là-dedans… c’est qu’elle est la seule, des ténors, à ne pas avoir marqué de but. Et cela, au foot, cela ne pardonne guère… Peu importe de perdre 5 à 4, mais il faut marquer ! Mettre « deux pions » aux danois, à condition que Barthez et ses défenseurs soient des lions, derrière, ce ne sera pas de la tarte. Mais bon ! Ils ont relevé la tête. Seuls quelques politicards calculateurs feront un peu la gueule « avant le premier tour » ; d’autres feront des calembours faciles… Il y a eu « pundonor », et cela ravive l’espoir et la confiance. Sus aux danois !

     « Carton rouge ! » au président, hier, à Madrid. La corrida a débuté sous un déluge et le ruedo, déjà marécage, prit vite l’allure d’une sale piscine. Le public vociféra d’importance, avec de « fuera el palco », sans équivoque. Et il est vrai que le commissaire Sanchez, le président au nœud papillon en a fait de belles, au cours de cette San Isidro. Le dernière : donner le feu vert au paseo, hier, alors que Madrid ruisselait de pluie, tout simplement parce que les toreros voulaient toréer (deux d’entre eux n’ayant que ce contrat là) et que l’Empresa donnait également son feu vert. « Tu parles ! La taquilla allait produire de succulents bénéfices, car le cartel, certes des plus honorables, n’était pas « le plus cher ». Monsieur le Président leva donc un acte, officiel, où étaient stipulés  les desideratas de chacun, et il fit sonner le paseo. Plaidant non coupable, monsieur Sanchez, « l’homme au nœud paps imperméable » précise qu’au défilé, il tombait une pluie fine ; à la 20ème minute de spectacle, c’était un vrai déluge ; à la 28ème « pleuvait plus ! ». Mieux que cela ! Vers neuf heures, il y eut du soleil Pour un peu, monsieur Sanchez passait à la distribution de parasols et crèmes bronzantes…
     Pendant ce temps, « en bas », on frôla la tragédie, à plusieurs reprises. Devant une corrida extrêmement dure, mansa et dangereuse, les toreros ne pouvaient confier en leurs appuis. Plusieurs glissades dramatiques nous menèrent au bord de la tragédie. Dieu mit le capote « imperméable », en plusieurs quites salvateurs, et fit un sacré boulot. Ce ne sont ni Fernandez Meca, ni Oscar Higares, ni Jose Ignacio Ramos qui me contrediront.
     Pendant ce temps, le public était en rogne et sifflait beaucoup. Trempés comme des soupes, puis transis de froid, les spectateurs ne virent pas le péril de la corrida, se permettant même, pour se réchauffer, d’applaudir l’arrastre du troisième, un vrai Barrabas, le pire des toros sortis au cours de cette feria. Muy mal ! D’autant qu’ils gardèrent un silence indifférent devant l’héroïsme de Ramos. Re « muy mal » ! Carton rouge à l’Aficion de Madrid, et à certains « peñistas » qui confondent volontiers le combat « au tableau noir », avec la réalité « sur terrain glissant… ». Bref, la corrida n’aurait pas du se donner, même si les toreros ne voulaient pas perdre « la oportunidad ». De fait, ils couraient à la perte, ne pouvant jouer entièrement leur chance, dans ces conditions, face à une corrida qu’ils savaient extrêmement agressive.
     Auraient ils été plus brillants, en des circonstances plus favorables ! « Ptêt bien qu’oui ! ». La corrida était vraiment dure, et même si elle fit preuve, à l’instar des toros de la veille, d’une présentation irréprochable, ce fut un mansada « de cuidado ! » à un toro près, le sixième.
     Le seul bénéficiaire, dans cette affaire : L’Empresa, qui a bourré sa valise.
     Monsieur Sanchez a gagné au loto, hier. Imaginons qu’il y ait eu  « grosse cornada », lui aussi… aurait pu faire sa valise ! « Mucha suerte tuvo, el tio de la pajarita impermeable ! »

     6 Juin – MADRID (Las Ventas) – 26ème de San Isidro (La corrida de la Presse étant « hors abono) – 2/3 de plaza – Pluie, puis déluge, jusqu’au troisième toro. Ensuite, froid intense et vent fort. Pouahhhh !:
     Corrida de Don Jose Escolar Gil, magnifiquement présentée, les trois et quatrième toros, de vrais estampes, étant ovationnés au sortir du chiquero. Très en Albaserrada, en Victorino, les Escolar sortirent avec violence et force, leurs cornes acérées et très solides percutant les burladeros, leur arrachant des esquilles à force de taper « comme des sourds ». Au premier tiers, violence et force sauvage, dans la mansedumbre « enracée ». Les picadors ont mis le fer, « plus trasero » que jamais (Va « vraiment » falloir faire quelque chose ! ». Même ainsi, la rage et le sentido n’a que peu baissé d’intensité. A la muleta, violence, charge qui s’interrompt au niveau du mollet, remonte direct à la poitrine. Peu importe la muleta, on « regarde » le torero, et on part « droit dessus » ! Brrrr ! Le troisième fut une « grenade dégoupillée » que l’on s’est passée de main en main ! Terrible de sentido, calculateur machiavélique, ce toro fit très peur à tout le monde, y compris à son matador, qui fut tout simplement « admirable ». Heureusement, le sort le récompensa en lui attribuant le sixième, de loin le meilleur du lot, brave et presque franc, sans être pour autant, « une sœur de la Charité » (Con respeto !)
     Stéphane Fernandez Meca (Silence – Silence) a du supporter la pluie, la rage du public et « les vacheries » du premier toro. Cela fait un peu beaucoup pour un seul homme, même vaillant. Il le tua vite et honnêtement, ce qui est déjà un succès – Le quatrième était un toraco astifino. Il ne pleuvait plus, mais le vent s’était levé, terrible. Meca fit face, mais dut rompre, devant un toro qui coupa le terrain, alla directement au pecho, avançant sans cesse sur le torero. Final difficile, en plusieurs entrées à matar, bien délicates. Le français avoua ensuite « le sale moment » passé : « Quoi que je fasse, il me voyait ! » Tant d’efforts pour presque rien ! Le matador continuait : « Cela ne fait rien. Cela valait la peine. J’ai mis treize ans, pour venir à la San Isidro. S’il le faut, j’en mettrai encore treize… pour y revenir ».
     Oscar Higares (Silence – Petits sifflets, après un avis) a toujours « bien commencé », et mal fini. Bonnes premières véroniques, puis le grand dégingandé perd pied et perd « le moral ». Deux toros difficiles, bien que son premier ait donné quelqu’espoir. Toro qui paraît noble, mais soso. Il passe à droite, mais finit le muletazo, bêtement, la tête en haut, comme quelqu’un qui ouvre une porte et demande « y a quelqu’un ? ». Par contre, changement d’attitude à gauche, avec une terrible colada, à la deuxième naturelle. Ouuuuyyyyy ! Du coup, Higares va baisser la garde et tenter désespérément de mettre une série, ferme et complète. Il n’y arrivera pas, et le public le priera vertement d’en finir. Aburrio ! – Du cinquième combat, on ne retiendra qu’un toro « qui se met dessous l’engaño », et menace le torero. On ne retiendra également que les 15 descabellos, terriblement comptés à voix haute, depuis le tendido.
     Jose Ignacio Ramos (Silence – Ovation) a été héroïque. Glissant dans la fange en recevant le troisième, il frisa le gros accident. A peine remis, le toro lui met une colada terrible dont il se sort par miracle. Toro de mucho sentido, qui prend trois grosses rations de fer, mais crée la panique dans les cuadrillas, faisant fi des capotes, allant directement al bulto. Luis Miguel Calvo, sous les lazzis, devra vilainement prendre la fuite. Malgré ce, Ramos décide de banderilles. Au milieu des flaques d’eau, il surprend le fauve, les deux premières fois. Mais à la troisième, sur un « por fuera » partant debout sur l’estribo, le toro lui met la corne à la ceinture, remonte et lui arrache le chaleco. Miracle total ! Merci Dieu et tous les autres ! Terrible susto, pour tous. La faena n’existera pas. Ce sera un inévitable macheteo de défense, sobre las piernas. Logique, recommandé, et pourtant mal perçu de certains. Grand tueur, Ramos prendra ici de logiques précautions, ce qui ne sera pas compris de certains, là aussi. Hombre ! L’épée définitive fut atravesada. Mais pour le moins, il était vivant. De là à ovationner le toro à l’arrastre…
     Le toro sixième fut le seul potable. Ramos brilla au capote, tant dans les véroniques d’accueil, que les chicuelinas du quite. Brave le toro, et chargeant fort, violent, mais droit. Blessure légère, à l’aiselle, de Pedro Calvo, en voulant mettre le bicho aux planches, tandis que le maestro banderillait brillamment. Faena sérieuse, ferme, nette. Séries sur les deux mains, sans fioritures. Bonnes naturelles liées au pecho. Torero ! Se profilant « court », Ramos entre très bien, pour une entière qui tombe un peu de côté. Dommage ! L’ovation sera la seule de la soirée, mais elle accompagna également, l’unique rayon de soleil de cette bien dure « tarde isidril ». Bravo à tous ! 

     Ce 7 Juin : Corrida de Adolfo Martin pour Zotoluco, qui vient de tienter chez lui ; Padilla, qui doit se faire le quite, à Madrid ; et Gomez Escorial, qui, encore une fois, « va se jeter à la piscine ». Portagayolas et « sustos » prévisibles.

 

L’ESPAGNE FUT UNE FETE...
Madrid : Triomphe ganadero d’Adolfo Martin

     8 Juin: Hier, l’Espagne entière fut toute joie, toute fête… Dans toute la péninsule, on se leva pour célébrer deux noms, commençant par « M », comme « Merveille ». Ces deux noms : Morientes et « Madroño I »…
     Oh, bien sûr, rien à voir entre les deux ! Le premier court sur toute les lèvres tandis que résonnent encore les trois « Goooooool ! » des commentateurs de radio, psalmodiant les trois buts de Morientes et ses amis, qui ont fait mordre le gazon coréen au Paraguay et à ce gros pirate de Chilavert. Du coup, l’Espagne rêve déjà d’aller en finale de la Coupe du Monde. Et pourquoi pas ? « Au moins, ils marquent des buts… eux ! Pas vrai, monsieur Lemerre ? »

     L’autre « M », est sur toutes les lèvres, certes, mais du petit monde réduit de la tauromachie. Il s’appelle « Madroño I », et a ouvert le grand bal d’Adolfo Martin, hier, à Las Ventas. Pas à dire : A Madrid, « le cousin Adolphe » a frappé un grand coup, en amenant la corrida la plus complète de la San Isidro (avec celle de Valdefresno) et en faisant la nique à Victorino qui a bien failli avaler son énorme cigare, juste avant de sortir ses toros, aujourd’hui, pour baisser le rideau !
     Pas possible ! Les cigares ont pris du viagra, cette année ! Le cigare de Victorino n’avait plus rien d’un bâton de chaise ! C’était presque un arbre d’hélice du « Charles de Gaulle » (en plus sûr !).

     Il était important, ce triomphe… à l’heure où l’Espagne aficionada résonne également des tristes échos d’un programme de télévision, jeudi soir sur Antena 3, qui n’a pas fini de faire des vagues. Pendant deux heures, on déballa un maximum de linge sale, avec plus ou moins de bonne foi, plus ou moins de vérité, plus ou moins de vile prétention…
     Du coup, les principales associations de professionnels ont protesté d’un communiqué conjoint, et Jose Maria Manzanares fils en a perdu ses apoderados. En effet, son père, le grand Manzana, a perdu une bonne occasion de se taire, en déclarant que toréer coûtait de l’argent à son digne rejeton… Ce qui a été moyennement apprécié par le clan de Choperitas, qui a expliqué sa gestion, en alignant des chiffres (Manzanares hijo : entre un million et « y medio » de pesetas par course ; cinq millions pour les deux de Nîmes, en Février)… Bien entendu, il y a des frais, mais « le digne fils de son digne père » aura un bilan plus que positif, en fin d’année. Maintenant, s’il voulait bien toréer partout des novillos limpios (voir Mugron et ses conséquences), peut-être pourrait il toréer plus ? Au fait, pourquoi Manzanares hijo est il tombé du cartel de Pamplona ? Toujours est il que les Choperitas ont pris la mouche et ont dit au fils : « Ecoute, on t’aime bien, mais… retourne chez ton père, et apprends lui les bonnes manières, si tu le peux ! » Bref, un programme scandale qui a remué beaucoup de « m… auvaise conscience » et qui ne va sûrement pas s’arrêter là.

     Donc, très importante, cette corrida d’Adolfo Martin…
     Cependant, on peut quand même s’étonner du manque de tolérance, voir de justice, de ce public de Madrid, si particulier. Hier, il fallait que les toros triomphent, et quoi qu’ils fassent, les hommes étaient sifflés, vilipendés, excepté Angel Gomez Escorial, qui pourtant, amassa vulgarité et incapacité, tout au long de la tarde.
     Vouloir  voir briller un toro…bien entendu ! Mais, pour cela, interdire à un diestro, quelle que soit sa qualité, de faire son quite, non ! C’est pourtant ce qui arriva à Padilla, au premier de la soirée.
     Vouloir voir triompher un toro, parce qu’il le mérite, ne veut pas dire pour autant, « tout nier » à son torero, au point de lui faire perdre ses moyens. Zotoluco n’a pas pu, avec un toro très encasté, brave et noble… Il fut pourtant loin d’être ridicule et impuissant, comme le fut en partie Padilla, devant le cinquième.

     Me vient un souvenir : Séville, Avril 1974, un samedi à midi. On donnait une corrida précédemment reportée à cause de la pluie… Toros de Torrestrella. Diego Puerta se fait manger par le quatrième, « Abrileño », à qui on va donner la vuelta. Le public sévillan se leva au passage de la noble dépouille, puis fit une ovation de consolation à « Diego valor »…Eso es Aficion. Ne pas oublier qu’il n’y a rien de pire que de tomber sur un « grand toro »…
     A ce sujet, le chroniqueur du « Pais » rappelle la célèbre phrase de Belmonte au jeune torero qui racontait le faena qu’il ferait le jour où, enfin, lui sortirait un toro « vraiment brave ». Il lui dit simplement : « Petit, prie Dieu qu’il ne te sorte jamais un toro vraiment brave ! »
     Hier, les toreros sont tombés sur des toros encastés et braves, et le public leur a fait payer d’un coup les turpitudes de toute la profession. Eso tampoco es ! Et ce n’est pas cela, non plus !

     Comment répliquera Victorino, aujourd’hui? A n’en pas douter, il doit avoir un ou deux as dans sa manche. Madrid attendra et le soutiendra. Les matadors n’ont qu’à bien se tenir, en particulier Victor Puerto, qui torée des Victorinos, pour la première fois. On connaît ses amours orageuses avec Madrid. Cela peut faire du bruit… grosse scène de ménage, ou alors…

     7 Juin –MADRID (Las Ventas) – 27ème de San Isidro – Plein total – Temps « gris clair », frais, avec ce maudit vent : On l’a senti, d’entrée de jeu : Le public a voulu faire un triomphe aux toros, et il est vrai que ceux ci ont répondu « Présents ! »
     Corrida d’Adolfo Martin, très en Saltillo, sans présentation exagérée, certains toros se cachant derrière des têtes très sérieuses et des regards décidés. Au poids: 554, 538, 520, 503, 498, 587Kgs. Par contre, l’envie de charger, permanente ; la caste, pratiquement tout le temps ; la bravoure, en particulier chez les 3, 4, 5èmes. Et puis, un toro exceptionnel, qui sort premier, et met tout le monde d’accord, ou presque : Il s’appelle « Madroño I », N°38 – 554 kgs. Caste totale à la muleta, après avoir fortement brillé au premier tiers. Caste, mais noblesse, que son matador ne put entièrement exploiter. On donna la vuelta au toro, et on siffla son torero. Du coup, Madrid n’eut plus d’yeux que pour les toros d’Adolfo, même s’ils furent loin d’être à la hauteur de ce toro d’ouverture. Tous montrait des possibilités à la muleta, mais il ne faut pas oublier certaine faiblesse, certains regards en dessous, certaine soseria, comme chez le dernier. En fin de corrida, on invita le Mayoral à saluer, tandis que les cuadrillas quittaient la plaza sous de quolibets, peu amènes.
     Zotoluco (Avis et quelques sifflets, tandis qu’on donne vuelta au toro – Sifflets) a du affronter un toro très encasté, et un public qui en était tombé amoureux. Cela fait beaucoup pour un seul homme. A t’il été si mal ? Non ! A t’il été « à la hauteur du toro » ? Non !
     « Madroño I » est sorti très fort, chargeant sans grand style, dans la cape batailleuse du Mexicain. Tandis que le picador se met en place, le toro s’échappe du burladero, fait fi de toutes les capes, et fond sur le cheval. Grosse pique du « Legionario ». Zotoluco « quite » par chicuelinas, et remet le toro « loin », à la demande du public. C’est « le » grand moment de la corrida : le toro se fixe sur le piquero, démarre, fait un léger écart, mais rentre dans le peto, poussant droit, avec une immense bravoure. Le picador met peut-être là « le Puyazo » de la Feria. Superbe spectacle d’une grande pique ! Immense ovation. Padilla veut faire son quite. Le public rugit et lui interdit toute intervention. A nouveau placé loin, « Madroño » s’arrache, bien arrêté par le Legionario qui sortira sous les ovations. Trois piques, dont deux vraiment « de brave ».
     A la muleta, le Zotoluco va se retrouver avec un toro qui attaque fort et qui répète. Le mexicain essaie de tempérer la charge du bicho, en deux séries droitières peu convaincantes, mais patine et se fait vilainement désarmer, à la deuxième naturelle. Prenant sur lui, le Zotoluco revient à droite et dessine une bonne série de derechazos, close d’un martinete et double pecho. Mais Madrid ne veut pas le voir. Elle applaudit « du bout des lèvres ». La faena est finie. Le Zotoluco en a pris un coup au moral. Il essaie encore, tire trois naturelles, mais Madrid refuse. Pinchazo et estocade en deux temps… Madrid se lève, fait honneur au grand « Madroño I », et siffle le mexicain qui a presque pâli.
     Face au quatrième, le Zotoluco n’arrivera pas à juguler une charge rebrincada dans son capote. Le toro est un peu faible, mais le public l’ignore, faisant grande fête aux trois puyazos d’Efren Acosta, à son style et son incroyable habileté : Le toro charge ; la pique, pointée haaut « tombe », comme aimantée par le point exact où elle doit pénétrer, tout en haut du morillo. Tout ce passe sans violence, comme naturellement. Grande ovation au picador mexicain. Son maestro sera moins à la fête ! Le toro est faible, de derrière ; Il charge court, se retourne sec, et regarde beaucoup… Zotoluco essaiera, mais ne sera jamais « a gusto ». Pinchazo, media et descabello. Le Zotoluco a perdu la bataille de Madrid. On peut même penser qu’il n’y reviendra pas.
     Juan Jose Padilla (Sifflets, après un avis – Petite bronca) n’est pas bien du tout, en ce moment. Certes, la portagayola fait toujours son effet. Certes, il banderille « facile » et spectaculaire. Mais il a du mal a garder les zapatillas en place, et a perdu ce grain de folie qui faisait sa personnalité. Madrid l’a pris en grippe, et le coup d’arrêt du public au moment de prendre son quite, au premier, a du lui faire du mal. Cela dit, absence et incompréhension, face à deux toros qui méritaient plus que cette tonne de trapazos sans la moindre allure, sans le moindre liant. Un premier toro, (très bien lidié par son frère Oscar Padilla), qui n’humilie pas beaucoup ; un second qui poussera fort à la pique et chargera de même… Padilla patinera et tuera bien mal : 7 pinchazos et quatre descabellos à son premier. San Isidro catastrophique pour le typhon de Jerez, qui a le souffle bien court.
     Angel Gomez Escorial (Deux avis et silence charitable – Silence, au sixième) revenait à Madrid, après sa grave lésion de l’an passé. On l’aime bien, ici, et on lui pardonne presque tout, d’autant qu’il est vaillant, qu’il va à portagayola, et qu’il donne beaucoup de passes, dont certaines « sortent » bonnes. Le troisième d’Adolfo permettait de grandes choses, surtout sur main gauche. Escorial le démontra, mais ne put le confirmer à son avantage.  La faena ne décolla jamais, et le public lui fit comprendre que, vraiment, le toro « valait » plus que lui. Dur, mais vrai ! Pagaillant au descabello, le garçon, qui toréait sa deuxième corrida de l’année, entendit deux avis – Le sixième toro semblait d’un autre moule : beaucoup plus lourd, plus poussif, plus soso… Escorial le passa de muleta, se mettant à l’unisson. La deuxième épée fut bien portée… mais cette corrida ne lui permettra pas de décoller.
    «Garçon !  Prie Dieu, de ne jamais tomber sur un toro « vraiment » brave ! ».

     Ce Samedi 8 Juin, dernière corrida de la San Isidro 2002: Toros de Victorino Martin, pour Luis Francisco Espla, Victor Puerto et Luis Miguel Encabo.

 

MADRID… POUR LE SOUVENIR.
Un grand toro de Victorino « ferme » la San Isidro 2002

9 Juin : Madrid… c’est fini ! Mais la vie continue. On l’attendait, cette journée tant dans la capitale du toreo, que dans la toute nouvelle capitale… du rugby. La seule différence, c’est que la première  savait de longue date « être la première ! ». La seconde, ne le savait pas encore.
     Les aficionados se remettaient tranquillement de la corrida « de Don Adolfo », et attendaient la réplique de « Don Victorino ». A Madrid, il faisait du vent, mais il ne pleuvrait pas… Au pied de Las Ventas, professionnels et « amateurs » se croisaient, et parlaient de ce qui pourrait bien se passer, « avec les Victorinos »… 

     Le samedi matin s’était levé, pluvieux, froid, venteux, sur Biarritz. Partout, le rouge et le blanc ! Partout, la joie et l’espoir : Le B.O jouait la finale, ce soir, contre Agen ! Des avions, des bus avaient déversé sur Paris une joyeuse foule multicolore, chantant et dansant le Pays Basque, souriant aux bleus qui passaient. Pas de raisons de les haïr, « ceux d’en face » ! On n’est pas au foot, ici ! Ils sont d’Agen ! de chez nous ! Mais, bon ! « Qu’est-ce qu’on va leur mettre » !

     A Madrid, la journée a été plus calme, plus feutrée. La feria se termine : 29 jours de toros, et 29 jours où il s’est pratiquement toujours « passé quelque chose ». Après Castellon, maussade, des Fallas « éteintes », une feria de Séville, lamentable… Madrid a sauvé la Fiesta Brava ! Elle l’a sauvé « avec des taureaux et des hommes »…
     Restait donc le dernier épisode : La corrida de Victorino. Elle n’a pas déçu. Le public est arrivé, prédisposé, comme de coutume. Mais « le Victorino », encore une fois a sorti un as de sa manche : Il s’appelle « Murciano ». On lui donna vuelta al ruedo et le public en oublia le reste de la corrida, qui fut moyen.

     A 21h30, la messe madrilène était dite… celle de Paris commençait. Dans un fabuleux coude à coude, à égalité parfaite, trente joueurs incendiaient le grand stade de France. Dans les gradins, tour à tour, on hurlait, de joie, de peur, d’émotion. A la dernière seconde, la pénalité assassine remet les deux équipes de gladiateurs, en face à face. Terrible ! Fantastique finale ! Formidables moments télévisés. Au milieu d’un tel baroud, un homme en jaune, qui dirige et explique, clair et net. Bravo l’arbitre ! Et, tout à coup, tandis que les hommes saignent du combat de titan, un coup de feu claque… mais un coup de feu de pundonor et de paix : Drop à la dernière minute des prolongations ! Biarritz est champion ! Biarritz est champion !
     Avec ça, il est onze heures du soir ! Mais en fait, la soirée commençait « en rouge et blanc ». Biarritz résonnait de mille klaxons, et pour une fois, on bénissait ce tapage nocturne. Bravo, le B.O ! sans oublier le quinze d’Agen, valiente, torero, lui aussi. Vive Biarritz ! Chapeau, Agen. Merci à tous.
     Claude Pelletier, du haut de son ciel, aura vécu une grande journée. Imaginez un peu : Voir un grand toro de Victorino donner la vuelta, a Las Ventas… et ensuite, vivre la juste apothéose de « son B.O »…
     Pourtant, lui qui n’était que « Rugby et toros » ou « Toros et rugby », sans jamais pouvoir se décider vraiment quant à celui qui « passait devant, au score », aura gardé, dans la journée, un moment de tendresse, celle du professeur, celle du papa, en prenant par la main, la petite Alice, qu’on portait en terre, du côté de Saint Sébastien sur Loire.
     « Mourir à 15 ans » est dramatique. La mort est toujours dramatique. Mais, mourir « comme ça, pour ça ! »…
     Elle s’appelait Alice. Elle avait quinze ans. Elle est morte parce qu’un gamin de dix sept ans avait fait un rêve fou. Terrible ! Elle pouvait être la fille de chacun d’entre nous. Et le pire, si pire il peut y avoir, c’est que ce gamin, également, pourrait être le fils de chacun d’entre nous. Claude ! comment expliquerais tu ça ? Prends-là avec toi,  montre lui que la vie est jolie, malgré tout, et que… en blanc, rouge, bleu ou de toutes les couleurs, les hommes ne sont pas toujours comme elle en aura le souvenir…
     Repose toi bien, Alice. On pense à toi, nous aussi, depuis notre petite planète des toros. Tu verras, Claude te montrera les toros et le rugby. Alors, tu continuera a sourire, malgré tout…

    8 Juin : MADRID (Las Ventas) – 28ème et dernière de Feria – Llenazo – Temps gris bleu, avec des pointes de vent froid. Grande ambiance « Torista ».
     Corrida de Victorino Martin, qui sort remarquablement présentée et armée. Pourtant, il n’y a aucune exagération, et le fameux troisième, « Murciano », sera même un peu protesté. Madrid applaudit « à la personnalité » des toros de Victorino. Ils sont « comme le patron », vifs, malins, le regard sur tout. Ils réagissent avec force et insolence. Ils se grandissent sous les défis. Corrida très encastée, brave en divers degrés.
     Un toro a effacé tout le monde, « Murciano » - N°84 – 511kgs, le troisième. Il ne fit pas une fabuleuse pelea, au cheval, mais il se grandit sans cesse, chargea noblement, mais avec un caractère de chien. Chien fidèle, mais chien quand même. Il se montra terriblement vibrant, et certains même en demandèrent la vie sauve. Encabo le fit briller, et on ovationna debout son tour de piste posthume. (Cependant, on ne le retrouvera pas, dans les premiers Trophées de la Feria, les jurys lui préférant « Guitarrero », d’Hernandez Pla)
     Les trois premiers furent les meilleurs, mais le quatrième, par contre, fut « le mauvais garçon ». Au poids : 531, 510, 511, 556, 569, 566 Kgs.
     Luis Francisco Espla (Pétition minoritaire et grande ovation – Ovation) a été, à son habitude, mi maestro, mi malin. Un grand mérite, cependant car en menant son premier au cheval, chicuelinas marchées, l’Alicantino porte sa main à l’arrière de la cuisse. Il banderillera son toro, avec Encabo, dessinera une faena où, peu à peu, il découvrira et exploitera bien la grande corne gauche de « Bodegon », puis l’estoquera d’une épée en arrière, bien portée au recibir.(Cette estocade lui vaudra le Tophée Mayté, au meilleur coup d’épée de la feria). Espla partira à l’infirmerie où l’on diagnostiquera une déchirure musculaire, aussitôt infiltrée, strappée (Et attention, cela fait très mal !). Chapeau donc au torero qui revint à la plaza et, bien qu’en infériorité physique, participa à la lidia, et règla le sort au quatrième, un toro « malin », qui coupait le terrain et « rebañaba ». Espla a été digne et torero, comme on l’aime, en souriant  d’un air complice, et surtout… comme Madrid l’adore.
     Victor Puerto (Silence – Silence, après un avis) a perdu la bataille… de la communication. Il s’était répandu en interviews, déclarant qu’il prenait les Victorinos pour la première fois, et « qu’on allait voir… ce qu’on allait voir ! ». En fait, on n’a rien vu du tout, car Victor Puerto a voulu lidier et toréer des Victorinos, comme de autres toros, et cela n’a pas marché, d’autant que Madrid l’attend toujours « avec le fusil ». Pour arranger les choses, il toucha les deux moins bons. Des détails au capote, comme  la larga au cinquième… De bons enchaînements à la muleta, mais qui ne passent pas la rampe. Face aux Victorinos, Madrid attend le combat des braves, et non le toreo hautain et ventajista. Echec de Puerto qui, de plus, tua mal.
    Luis Miguel Encabo (Oreille – Ovation) passa tout près du grand triomphe. Hélas, il fut un peu court, malgré de très bons moments, face au « Murciano ». Bien à la cape, Encabo va soigner le toro à la lidia. Deux bons puyazos pris par le Victorino qui démontre, chaque fois, plus de classe. Magnifique tercio de quites : Encabo débute par chicuelinas. Espla réplique par faroles. Encabo lui répondra par véroniques et serpentina, invitant Victor Puerto qui clôt le débat par gaoneras. Bieeeeen ! Brindis à tous.
     Début de faena, direct au centre, main gauche. Le toro arrive comme un obus, et Encabo le reçoit vaillamment. C’est juste juste ! Faena très forte, le torero manquant de craquer à plusieurs moments, devant les assauts vibrants du victorino. Enorme mérite du madrilène, qui tient bien, et se montre très torero, même s’il semble « un peu court». Epée al encuentro, un peu trop en arrière. Le toro tarde à tomber. La clameur est immense. Oreille méritée. Cependant, c’est le toro qu’on ovationnera le plus.
     On retrouvera un bon Encabo, en début de sa prestation face au sixième : Bien à la cape ; bien en trois paires de banderilles. Puis, le toro se collera méchamment en début de trasteo, avant de baisser de pied. Encabo se méfiera, essaiera un peu, avant de renoncer. Epée en arrière. Ce n’est pas encore « le » triomphe qui mènera Encabo « tout en haut »…
     Grande tarde des Victorino ! Tarde pour l’Aficion : « Des taureaux et des Hommes ».

     Pendant ce temps, d’autres hommes « combattaient », pour le Pays Basque. Mais ils le faisaient, en pleine lumière, et sous les vivas de tous. Vraiment, le drapeau Basque paraissait, cette fois… encore plus beau !

 

PREMIERS JURYS…PREMIERS TROPHEES !

     9 Juin : A peine les derniers projecteurs se sont ils éteints sur une Monumental de Madrid, vidée de son public « Isidril », que différents jurys se sont réunis et ont déjà attribué leurs trophées.

   Ainsi le Jury « Biarritz » a récompensé Enrique Ponce, comme matador triomphateur de la Feria, et Victorino Martin, comme meilleur ganadero. Il y a eu bagarre et il a fallu recompter les bulletins de vote :
     Ponce devance Ferrera « d’une courte tête », et Victorino a du batailler avec « Lo de Adolfo », et Valdefrseno.

     De son côté, le Jury du célèbre « Trophée Mayté », réunissant, depuis des décennies, des hautes personnalités de la « Gentry taurine » a, lui aussi, dicté un verdict sans appel :
     Triomphateur de la Feria : Enrique Ponce
     Meilleure Faena : Antonio Ferrera
     Meilleur Toro : « Guitarrero », 3ème de Hernandez Pla (Lidié par « El Cid », le 12 Mai)
     Meilleur Picador : « El Legionario », qui piqua le premier toro de Adolfo Martin.
     Meilleure estocade : Luis Francisco Espla, au premier Victorino
     Meilleure paire de banderilles : Antonio Ferrera, au cinquième de Carriquiri, le 17 mai.
     Meilleur quite : Luis Miguel Encabo, face au troisième Victorino.
     Meilleur Novillero : Matias Tejela
     Trophée spécial pour Eloy Cavazos, pour l’ensemble de sa carrière.

     Pour ce qui est des Trophées « Casinos de Madrid », c’est également « Guitarrero », le toro d’Hernandez Pla qui est considéré comme le plus complet, tandis qu’Enrique Ponce triomphe, encore une fois.

 

« QUI AIME BIEN, CHATIE BIEN »

     10 Mai : Lendemain de Législatives... Dingue, ça ! On n’a toujours pas compris la leçon ! Il y a un mois à peine, le France résonnait de « quel renouveau ! quelle Joie ! Nous sommes tous redevenus des citoyens responsables, et nous avons « sauvé » la République ! Que bueno ! Et, à peine les flonflons se sont ils tus que l’on retourne à son égoïsme, son inculture, son irresponsabilité… Au jeu de la démocratie, 36% des Français comptent sur les autres pour se planter à leur place. Facile ! Cela n’a donc pas suffi une fois ? Bon Dieu ! Votez à droite, à gauche, même aux extrêmes si telle est votre tendance, mais votez…
     Quelle tristesse de voir ce défilé de visages ahuris, se disant leaders, mais incapables d’aligner deux mots sans lire leur bout de papier. Seul un ministre, qui vient du terrain, et qui a fait des choses, chez lui, là-bas, donne vraiment envie de le suivre et de se retrousser les manches… Pour le reste… un desierto de lagrimas !
     Pendant ce temps « le vrai racisme » se déversait dans les rues de Moscou, où une foule avinée « pourchassait le jaune », tout simplement parce que le Japon avait mis la pâtée à la Russie, au mondial de foot. Un mort et des dizaines de blessés… « Bêtise spontanée » diront certains… Oui ! Oui !C’est sûrement pour cela que l’Ambassade du Japon avait demandé à ses ressortissants, bien avant le match, de rester chez eux, enfermés à double tour ! Colère spontanée, eh ?

     Dingue, ça ! On n’a toujours pas compris la leçon ? A peine la San Isidro, magnifique, s’est elle terminée, que l’on retombe dans cette routine qui donne raison aux tristes sires qui ont monté ce lamentable spectacle, l’autre jour sur "Antena 3".
     Vexée de se voir écartée du monde taurin, la chaîne de Télé a décidé de le démolir. Alors, on invite un torero fracasado; un autre torero qui joue les minets, avec le nom de son père; une torera, toujours aussi jolie, histoire de jouer la tolérance et l’ouverture d’esprit; un impresario véreux, et un vétérinaire « du temps de dinosaures ». On invite un chroniqueur, polémiste roi de la provocation écrite, et une espèce de grande gueule qui va marteler des banalités, d’une voix de stentor, annihilant toutes possibilités de vrai débat. Au milieu, des journalistes qui jouent les innocents, mais qui sourient intérieurement, chaque fois qu’un coup bas ou qu’une insulte sont portés à la Fiesta. Faut dire qu’elle ne se gêne pas pour scier allègrement la branche sur laquelle elle est assise.
     Mais, regardons bien ! Il est très facile de faire une émission, ou mille, en ne montrant que les petits « noirs dessous » de chaque spectacle, chaque sport, chaque discipline où se brassent des millions… Très facile ! Et pour quel résultat ? Quelle solution apporte l’organisateur de cette bacchanale verbale, d’où ne sortent que la rancœur, la saleté humaine ?
     La vérité est... dans la plaza, face à un toro normal, que le ganadero n’a pas « surgonflé », parce qu’il a peur « qu’il ne passe pas » au reconocimiento des vétérinaires, paniqués par un public, ignare mais virulent ;  Face à un toro dont les cornes sont « normales », mais solides et « sin tocar »… En un mot, face à un toro … qui est un toro de combat. 
     En face, un homme qui, avec son talent et son courage, va aller au bout de son parcours du combattant. Et là, forcément, en y mettant le temps qu’il faudra… ceux qui « valent » finissent par « sortir » ! Ce qui n’est pas possible, c’est d’aller à sa première novillada non piquée, avec la Mercedes et le cortijo… Maintenant, de là à « payer » pour se jouer la peau… non, bien sûr ! Mais ce n’est pas en jouant les « matamores » qu’on règlera les choses. Loin de là !
     Hélas, hier, on est revenu à la triste routine des toritos faibles et mal présentés, au point que Jose Tomas s’est fait traiter de « novillero », par la « demie arène » de Barcelone, dont on sait qu’il est l’idole. De son côté, Victorino, en 48 heures, présente une corrida des plus intéressantes, le samedi à Madrid… mais sort un lot infumable de faiblesse et de tristesse, le dimanche à Avila… Muy mal, pues !
     Alors, où est la solution ? Sûrement pas sous les yeux d’une caméra vicieuse ! Sûrement pas des hauts cris de ceux qui dénoncent, mais « en croquent » également.
     Elle viendra de la conscience de chacun, de la rigueur, de certains « gros coups », comme celui du premier avril, à Mugron, petite plaza de Landes, qui a dit « Non ! » à un pseudo grand… 
     Elle viendra d’une administration centrale qui nommera à la tête d’un secrétariat d’Etat « à la Fiesta Brava », une équipe qui sait ce dont elle parle, et agit en conséquence. 
     Cette solution, elle viendra d’un « essai de propreté et d’honneur », comme on le voit, en France, depuis plusieurs années…
     En attendant, il nous faudra supporter des spectacles comme celui de Tolède… et comme celui de Barcelone, hier. Mais il faut agir vite… sinon, « se nos muere ! »

     9 Juin – Barcelona – Un peu plus de ½ plaza : Corrida scandale, dont beaucoup sont sortis en disant « on jette l’Aficion hors de la plaza de Barcelone ». La corrida de Zalduendo est sortie si mal présentée, si petite, que le public a hurlé sa colère, en particulier quand sortit le cinquième. Jose Tomas, idole des Catalans, s’est fait traiter de tous les noms, en particulier, de « novillero ». Corrida noble, faible, sans fond, sans histoire.
     Paco Ojeda a été bien gris, face à un premier qu’il fallut changer deux fois. On le vit mieux, plus serein face au quatrième. Malheureusement, catastrophique avec l’acier. Division à l’un, et ovation après un avis, à l’autre.
     Jose Tomas a beaucoup toréé « de salon », mais personne n’a tenu compte de sa prestation, tant l’adversaire semblait réduit. Ratifiant l’adage du « Qui aime bien, châtie bien », Barcelone lui a dit de tout. Palmas après avis et forte division.
     Miguel Abellan a mis de la grande volonté, reçu ses toros à genoux, bien toréé, mais mal tué. Ovation et silence. 

    9 Juin – Avila – Corrida de Bienfaisance – Casi lleno : Très décevante corrida de Victorino Martin. Il y eut de grandes protestations devant la faiblesse et le mauvais comportement du lot vedette. Le sixième, total invalide, fut changé, pour un toro d’Antonio San Roman.
     Manolo Sanchez « entend » deux silences – Victor Puerto coupe l’oreille de son premier – El Juli se met en colère et coupe les deux trophées du remplaçant sixième. Auparavant, il a estoqué, difficilement, le « toro devuelto », que les cabestros n’arrivaient pas à rentrer au corral.
     Fin de corrida sous les applaudissements… Cependant, le mal est fait !

     9 Juin – Plasencia – 4ème de Feria : Corrida bien présentée mais mansa de Antonio Lopez Giralba. Chaque torero a coupé une oreille : Juan Jose Padilla, au premier. Le jerezano a mis la pression, face au quatrième. Le public l’a suivi, mais pas la présidence, qui a refusé l’oreille. Padilla a donné trois vueltas… - Antonio Ferrera coupe l’oreille du cinquième – Auparavant, le Fandi avait été bien avec le troisième, obtenant également un pavillon.
     La Feria de Plasencia avait, jusque là vécu une novillada et deux corridas, marquées, vendredi par une bonne corrida de Juan Pedro, dont Ortega Cano, Juan Mora et Juli étaient sortis a hombros, avec six oreilles coupées. Samedi, les Bayones étaient corrects, mais allèrent « a menos ». Ponce et Rivera Ordoñez ont coupé une oreille.

     9 Juin – Madrid (Las Ventas) – ¼ de plaza – Grand beau, avec du vent : Novillada « très forte » de Cortijoliva. Sérieuse de présentation, mais pas terrible de comportement, les 1, 2 et 4 sortant compliqués, mélange de caste et de « mala leche ». Soso le troisième, qui se donna une vuelta de campana, et en sortit « sonné ». Le sixième a été remplacé par un Navalrosa, muy parado. Dans les gradins, trois japonais (qui s’étaient échappés de Moscou !) et les familles des toreros. O sea… Madrid, pour la San Isidro, sinon…
     Grande bonne volonté chez le débutant Jose Manuel Prieto. Bien au capote, face au quatrième. Applaudissements et silence – Luis Rubias toréa bien, mais ne dit pas grand chose. On le vit très bien à la cape, mais son actuacion alla « a menos ». Silence et bravos.
     Entre les deux, Jesuli de Torrecera, un novillero que a déjà du métier, et dont le nom « sonne », du côté de Jerez et Cadiz. Vaillant, technique et surtout, bon tueur. C’est rare. Son estocade au cinquième lui vaut de couper une oreille.

     9 Juin - Sevilla – Media plaza : Novillos de Villamarta et un de Felix Hernandez Barrera. En général bien présentés, mais de peu de jeu.
     Silence partout pour « El Cesar » et Ricardo Triviño. Seul, le sévillan Salvador Cortes s’est bien sorti de cette rencontre, toréant avec vaillance et « gracia ». Ovation à son premier et une oreille du cinquième.

    9 Juin – Captieux – Casi lleno, malgré le mauvais temps, froid et pluvieux : (de notre correspondant)  Cinq novillos de Martin Arranz et un de Joselito. La novillada n’a pas donné grand jeu, exception faite du sixième, dur à cuire.
     Matias Tejela a démontré de bonnes manières, tant qu’ont duré ses toros. Il confirma, par ailleurs, son talent avec l’épée. Silence et Vuelta, après un avis. Tejela remporta le trophée à la meilleure estocade – Manuel Escribano se multiplia dans tous les sens, mais…pour bien peu de résultats. Silence partout, avec un avis à son premier  - Fernando Cruz eut de très bonnes choses, dans une faena un peu inégale au troisième. Vuelta. Par contre, il se battit bien avec le violent dernier, coupant la seule oreille du jour.
     Bonne initiative que ce prix à la meilleure estocade. Un exemple à suivre, pour toutes les novilladas, car « poussant » les toreros, et valorisant les suertes, que ce soient « quites », « naturelles », ou coups d’épée.

 

"SUSTO" A ILLUMBE !!

     10 Juin : Grosse surprise, hier, dans la nouvelle diffusée par le Diario Vasco et reprise dans les autres médias : Le Tribunal Supérieur de Justice du Pays Basque aurait annulé la concession de la plaza d’Illumbe à la Casa Chopera, qui courait sur 75 ans, interdisant, en outre, le projet toute nouvelle tranche de travaux et d’aménagement du coso.
     Voilà qui ne manquait pas de surprendre, alors que la plaza d’Illumbe a été inaugurée en août 1998, et que l’on sait quel fut l’engagement personnel de Manolo Chopera, pour que « les toros reviennent à San Sebastian ». Ce qu’ils ont fait, et de la manière la plus honorable qui soit.
     Hier soir, Oscar Chopera « désamorçait la bombe », dans « Clarin », faisant état d’une mauvaise querelle, au sujet de l’exploitation du centre « multi usages » qu’est le coso d’Illumbe, provoquée notamment par la société qui gère les salles de cinéma, situées « au ré de chaussée » de la plaza.
     Problème de papeleo ! Bagarre juridique ! Tout se terminera autour d’un pacharan, et les Chopera garderont la plaza. Du moins, on l’espère. Manquerait plus que ça !! 

 

SANTANDER 2002

     10 Juin : Les cartels de la Feria de Santiago viennent d’être révélés, il y a quelques jours. Une feria que l’on attend toujours avec curiosité et amitié. En effet, bien peu auraient parié sur le renouveau de Santander, après son « gros bache » des années 70/80. aujourd’hui, c’est une feria solide et qui compte dans le panorama de la saison, même si la dernière édition n’a pas été la meilleure.

     La feria de Santiago 2002 se déroulera du 20 au 27 Juillet. Ses cartels en seront les suivants :
     Samedi 20 Juillet : Toros de Los Derramaderos, pour Davila Miura, Jesus Millan et Rafael de Julia
     Dimanche 21 Juillet – Rejoneo : Toros de Felipe Bartolome, pour Leonardo Hernandez, Pablo Hermoso de Mendoza et Andy Cartagena
     Lundi 22 Juillet : Toros de Luis Algarra, pour Finito de Cordoba, Rivera Ordoñez et Miguel Abellan
     Mardi 23 Juillet : Toros de Charro de Llen, pour Leandro Marcos, Cesar Jimenez et Javier Valverde.
     Mercredi 24 Juillet : Toros de Daniel Ruiz, pour Enrique Ponce, Manuel Caballero et M.D « El Cordobes »
     Jeudi 25 Juillet : Toros de Torrestrella, pour Pepin Liria, Jose Tomas et Morante de la Puebla
     Vendredi 26 Juilllet : Toros de Torrealta, pour Victor Puerto, El Juli et Francisco Marco
     Samedi 27 Juillet : Toros de Victorino Martin, pour Luis Miguel Encabo, Juan Jose Padilla et Antonio Ferrera.

 
BAYONNE : TEMPORADA 2002

     10 Juin – 20h30 : Simplicité et convivialité, comme d’habitude, ont présidé à la présentation des cartels de la Temporada de Bayonne, dans le patio de caballos d’une plaza de Lachepaillet qui fait peau neuve, et revêtira ses plus beaux atours pour la saison 2002.
     A l’habitude, et le maire Jean Grenet l’a souligné, avant qu’Olivier Baratchart annonce les affiches, on a veillé à un sage dosage entre les toros et les hommes, visant avant tout au sérieux dans la présentation du ganado.
     Trois encastes en vedette : Le Domecq « piquant », puis le Santa Coloma et l’Atanasio, qu’on ne présente plus. En face, les toreros « qui ont voulu s’y frotter », et ceux à qui Bayonne a décidé d’ouvrir sa porte.

La tremporada 2002 à Bayonne, se présente donc comme suit :
     Dimanche 14 Juillet : Novillos de Loreto Charro, pour Raul Cano, Matias Tejela, Manuel Escribano
    Samedi 3 Août - Rejoneo : Taureaux de Benitez Cubero, pour Luis Domecq,  Pablo Hermoso de Mendoza et Alvaro Montes
     Dimanche 4 Août - Corrida des fêtes : Taureaux de San Martin pour Stéphane Fernandez Meca, Juan Jose Padilla et Antonio Ferrera.
     Dimanche 11 Août : Taureaux de Jandilla pour Miguel Abellan, El Juli et Sebastian Castella
     Jeudi 15 Août : Taureaux de Javier Pérez Tabernero pour Enrique Ponce, Manolo Caballero, Antonio Barrera
     Samedi 31 Août : Taureaux de Parladé pour Finito de Cordoba, José Tomas, El Juli
     Dimanche 1er Septembre (le matin) : Taureaux de Atanasio Fernandez, pour Juan Bautista, Javier Valverde, Julien Lescarret.
     Dimanche 1er Septembre  (le soir) : Taureaux de Victorino Martin pour Stéphane Fernandez, Eduardo Davila Miura et Manuel Jesus « El Cid ».

     Les 11 et 15 Août au matin, auront lieu  les deux novilladas « sin picar » qui verront concourir, chaque fois, quatre novilleros, avec cette année, l’ajout d’un jeune rejoneador. Les erales seront, respectivement, de Martinez Elizondo et de l’Astarac.
     La finale de ce « jeune concours » aura lieu le 31 Août au matin, devant le fameux ganado navarrais de Santafé Marton.

 

COMME UN VIDE… COMME UN SOUFFLE QUE L'ON REPREND…

     11Juin : Vous rendez vous compte ? Un mois entier à suivre une feria, à voir les corridas en direct, à compulser ses notes griffonnés en tous sens, à discutailler avec les copains… et à se retrouver, chaque jour, devant la page blanche d’un écran vide… Et le tout... gratuitement ???
     Ensuite, faire un lien avec le quotidien, avec tout ce qui nous entoure… afin de ne pas oublier que nous, aficionados, sommes « citoyens du Monde », d’un monde de beauté et de Paix, mais trop souvent, également, d’un monde de violence, de lâcheté, de vulgarité…

     La violence n’est pas dans l’arène, ou du moins, elle l’est moins que dans la rue, les couloirs du métro, ou les caves de certains immeubles.
     Pas la peine de chercher loin… chaque jour nous apporte son cortège de folie ou de tristesse… Et là, malheureusement, on a que l’embarras du choix.
     Tenez, par exemple, aujourd’hui : Quelques gamins d’une école de foot et une partie du staff d’encadrement viennent d’agresser un pompier… du côté de Cannes. C’est le scandale du jour, qui va faire grand bruit, dans les heures qui viennent…
     Autre « anecdote » : En Colombie, un « artiste » français, dont on taira le nom, (car il serait trop content) se tranche le petit doigt de la main gauche, avec une hache, pour protester contre l’enlèvement par les FARC, de la Sénatrice candidate à la Présidence, Ingrid Betancourt, le 23 Février dernier, et en exiger sa libération… Une question se pose au sujet de cet individu, déjà très connu pour des actes de provocation salace, à Rouen et à Nîmes ? Ne lui manque t’il vraiment qu’un bout de doigt ???
     Sur ce même sujet, on respectera beaucoup plus le travail d’une équipe de reporters, menée par Paul Comiti, s’enfonçant dans la jungle Colombienne, au milieu de la guerrilla, pour essayer de rencontrer la prisonnière et ses geôliers… Leurs images, diffusées il y a quinze jours dans « Envoyé Spécial » font plus, pour la paix et la vérité, que cet acte imbécile et destiné à toute autre chose que la libération de la belle prisonnière. « Z’ont bien du rigoler, les FARC ! »  

     Bueno ! Le monde est fou… et nous en faisons tous partie. Asi que…aguantarlo !
     De toutes façons, aujourd’hui… la France « presque entière », est suspendue aux crampons de Zidane… Hombre ! On aime bien Zizou, on admire le footballeur, mais il n’est pas le seul dans un Onze où, si la tête n’est pas encore embrumée par « quatre ans de gloire et de chèques encaissés »… les jambes suivront.
     S’ils passent… tant mieux ! « S’ils coincent »… ce sera une bonne leçon pour tous ! Rien n’est jamais acquis… aqui o alla !

     Rien n’est jamais acquis ! C’est probablement ce que se répétera Le Juli, après une San Isidro où la malchance et la maladresse stratégique se sont coalisées pour un résultat presque désastreux. « Ne rien couper » est une chose… Mais sortir « en baisse » en est une autre.
     Rien n’est jamais acquis ! Victorino vient de triompher à Madrid, samedi. Mais dimanche, il s’est complètement discrédité, aux yeux de tous, en envoyant à la Bienfaisance d’Avila, une corridette lamentablement présentée, faible et sans fond (Allez voir le reportage photos de www.mundotoro.com ). Et on se prend à penser, tout à coup : Comment seront les Victorinos d’Aire sur Adour ?
     Rien n’est jamais acquis ! Les trois plazas du Sud Ouest ont maintenant présenté leur temporada. Depuis des lustres, elles combattent, chacune, pour faire le mieux possible et, en passant… planter les copains. Comme partout, les contingences économiques priment, et l’obligation de remplir est « en tête de mât »… On le comprend. Cependant, on ne peut s’empêcher de penser que certains noms « manquent », (et non des plus hauts placés à l’Escalafon), et que l’on « compense » par des postes « baratitos », histoire d’équilibrer les budgets mis à mal, d’entrée, par deux ou trois grosses cylindrées. Le marché commande… et le touriste aussi ! On le regrette, mais on peut le comprendre…
     Cependant, on peut aussi penser, qu’avec une bonne promotion, (où l’on se creuse un peu la tête…), on peut remplir une plaza avec un « Luguillano – Morante - Javier Conde », avec du toro-artiste, correctement présenté ;  ou un « Padilla – Ferrera – Fandi », avec de l’encasté ; le top étant un « Juli – Ferrera – Fandi », mais ça… c’est une affaire de « tapis vert », plus que d’imagination. Donc… motus !
     Monter des temporadas, c’est jouer aux échecs ! Mais jouer aux échecs, c’est penser « trois coups d’avance »… Pas facile, quand il y a tant d’argent dans la balance, et « tant de fusils braqués ». On le conçoit. C’est pour cette raison que les arènes doivent être menées par des entreprises privées, qui répondent à un cahier des charges et jouent leur carte, avec leur argent. Si elles gagnent, génial ! Tutti contenti ! Si elles perdent… personne n’en pourra rien redire, car les finances des Villes n’en auront pas souffert. Jouer sur tous les tableaux « musèle » les initiatives ». Faut il continuer ainsi ? C’est tout le dilemme…

     Aujourd’hui, les colonnes « taurines » sont pratiquement vides, dans tous les quotidiens. Trente jours « à fond » justifient bien ce petit abandon, histoire de reprendre son souffle… Cependant, vite l’actualité nous reprendra, avec deux évènements, pour les jours qui suivent :
     Demain, 12 Juin, Javier Valverde prend l’alternative, en sa plaza de Salamanca. Le parrain en sera Paco Ojeda, et le témoin « El Juli »… Espérons que les toros de Bañuelos se comporteront autrement que celui, sorti le 22 mai à Madrid. Alternative de lujo, pour un torero qu’il va falloir suivre, parce que « celui là » peut fonctionner, nous ramenant quarante ans en arrière, avec un toreo sobre, sérieux, puissant… Que haya suerte !>
     Jeudi, 13 juin, les caméras de la Télé diffuseront en direct « La Bienfaisance de Madrid » : Retour de Jose Tomas à Las Ventas, après son double triomphe de San Isidro. Le Morante, quant à lui se jouera une image un peu ternie, lors de cette feria. Manolo Caballero, quant à lui, ne se jouera rien qu’on ne sache déjà. Le gros point d’interrogation : Les Nuñez del Cuvillo. Passeront ils ? Et, « s’ils passent », seront ils acceptés par le public, ou « certaine partie » du public ? A voir. Point positif : Les Nuñez étaient sérieusement et bien sortis, à la dernière Feria d’Automne. Point négatif : C’est une corrida « made in Martin Arranz »… On verra bien !

     En attendant… on reprend le souffle. On en a besoin… et vous aussi !
     Alors… Bon match ! Bonne journée, et … à demain !   

 

ERRER "SANS BUT" !

     12 Juin : Voilà, c’est fini. Le beau rêve avait tremblé, bien avant le premier match… Déjà, on s’inquiétait aux regards blasés, aux sourires qui n’avaient plus rien à conquérir… Déjà les courses amicales « déroulaient », au pas lent de ceux qui n’ont plus rien à démontrer, mené par un chef dont le ton appelle plus à la sieste qu’à la bataille…
     Cela fait penser à Cyrano de Bergerac, au siège d’Arras… « Où vas tu donc, toi, de ce pas qui traîne ? » et le pauvre cadet de Gascogne, affamé, de lui répondre : « J’ai quelque chose, dans les talons, qui me gêne… »

     Triste fin ! Errer ainsi, "sans but", à la recherche… d’un billet d’avion, pour un retour d’indifférence ou de mépris…
     Plus que la défaite, c’est le vide qui fait mal, c’est le sourire fracassé de petites jeunes de quinze ans qui s’étaient enfin trouvé un moment de vraie joie, de saine convivialité, de pure citoyenneté…
     Plus que la défaite, ce sont ces images de paix et de bonheur, à ranger au fond du grenier de l’ennui et de l’indifférence…
     Plus que la défaite, c’est le retour au quotidien, à la grisaille du métro, à la brume des 35 heures « plus le travail à la maison », tandis que l’on sait très bien que la plupart de nos héros retourneront, tranquilles, à leur mirobolante feuille de paie… Comment ne pas y penser ?

     Triste fin… Le capitaine aura toujours son portable à l’oreille, mais peut-être aura t’il moins de monde, au bout du fil… Peut-être ainsi, lui et ses « associés », penseront ils un peu plus au football et un peu plus… à « leur » pays.
     Pendant ce temps, la petite continuera à pleurer, et avouons que nous aurons du mal à lui dire : « Ce n’est rien ! La vie est belle ! Tu es belle ! Ne t’inquiète pas et fabrique toi ta chance ! On est à tes côtés » On aura beaucoup de mal, surtout si la scène se situe au pied de cette tour de verre, maquillée en triste carnaval milliardaire…
     Les sponsors se plaignent et vont… rectifier légèrement leur campagne ! On ne va pas pleurer pour eux, qui avaient tout prévu, y compris ce désastre… Feraient mieux de descendre de leur Olympe, eux aussi, et pointer leur objectif sur cette gosse, avec toutes ses incertitudes…mais ô combien plus vraie. Mais voilà… intéresse t’elle ?

     La France est malheureuse… vide ! Plus que la défaite, c’est « la manière »… C’est idiot ! mais c’est ainsi ! 
     Perdre n’est rien ! Perdre sans honneur, presque « avec le sourire professionnel » choque profondément… La France se sent abandonnée, encore une fois, encore plus ! Espérons qu’elle reprendra vite son dynamisme, et laissera les héros de sa « dream team » entamer la longue marche dans le désert…
     Mais, ne nous inquiétons pas trop pour eux… Contrairement à leurs ancêtres, ils ont quelques bières au frigo, et... ils ont leur portable !
     Allez, debout… et au boulot !

 

JAVIER VALVERDE : UNE VRAIE ALTERNATIVE…

     12 Juin : Que bueno ! Enfin un novillero, exemplaire de pundonor, qui arrive à une vraie alternative, sans montage, sans millions, sans « fausse première page » d’un grand magazine.

     Cet après midi, 12 Juin 2002, Javier Valverde inscrira son nom à la 22ème cérémonie d’alternative se déroulant sur le sable de la Glorieta de Salamanca. Il y en eut de belles, mais la plus grande fut celle de Paco Pallares, le nouveau matador sortant a hombros, aux côtés de ses « parrain et témoin », El Viti et Jose Fuentes. Depuis… 
     Encadré de Paco Ojeda et du Juli, le jeune Salmantino avancera vers son destin. Dans les gradins, les gens de sa Terre, Salamanca, la sévère, la rude… Sous ses cheveux tout blancs, « El Viti » suivra avec attention le digne « élève de son école muette »… Venus de loin, de Bayonne, de San Sebastian, les amis suivront ses moindres mouvements, comme une mère surveille un fils, avec tendresse mais aussi, exigence et fierté.
     Dans le callejon un jeune maestro devenu « ancien », revivra de grandes heures…. En 1969, Juan José était une grande promesse du toreo. Puis, le destin… l’accident, la negra suerte… Juan Jose, devenu maître de l’Ecole taurine de Salamanca, a montré la voie… et l’élève a fait le reste. Que bueno !
     Au fur et à mesure de ses pas vers « le toro de l’alternative », Javier Valverde reverra sa jeune carrière… La famille, son frère, son apoderado… la lutte, l’espoir, « les mains dans la terre ! » Il reverra ses premiers pas, vêtu de lumières, puis ces arènes et ces « grandes portes » que l’on ouvrent devant lui : Madrid, la plus belle, la plus grande. Il reverra aussi le rai de lumière, en Février, sous la toiture d’Illumbe, pour le grand concours, deux années de suite… Ce rai de lumière où l’on peut dessiner des véroniques, ou des naturelles d’or. Il reverra, à n’en pas douter, le visage des aficionados de « Vic au mois d’Août », quand les novillos paraissent de vrais chars d’assaut… Il reverra tant d’images, plaquées de larmes, de sueur, mais de tant de sourire dans les yeux…

     Que haya suerte, matador ! Javier Valverde sera t’il Figura del Toreo ? On le lui souhaite. Qu’a t’il donc de différent ? La rigueur, le courage serein, la sobriété… tous le contraire de ce qui fait aujourd’hui « la communication étudiée». Pourtant, avec toute cette panoplie de discrétion et de vaillance presque cachée, Javier Valverde a une vraie personnalité, un vrai don de communication. Il est « vrai » !
     Torero « recio », sobre, très salmantino, Javier Valverde peut rendre à Salamanque le sceptre du Toreo classique, castillan, comme le firent en leur temps El Viti et, bien sûr, Julio Robles.
     A Salamanque, on râle un peu : On aurait pu trouver, pour Javier, une corrida « de chez nous ». Pourquoi donc aller chercher les « toros del frio », d’Antonio Bañuelos ? Pourquoi des toros « de Burgos », quand Salamanca est encerclée de toros dignes de l’enfant du pays ? Bueno ! Veremos…

     Une nouvelle étape commence, dans la vie d’un jeune homme. Plus qu’aucun autre, Valverde arrive à l’alternative « en matador de toros ». Voilà qui fait plaisir, à l’heure où trop d’illusions fracassées se traduisent en une seule photo, sans lendemain...
     Suerte Javier ! Que te vaya bien ! A torear, y disfrutar !

     12 Juin - Salamanca – Toros d’Antonio Bañuelos, pour Paco Ojeda, El Juli et Javier Castaño, qui prend l’alternative…

 

ANTONIO FERRERA, A LA FERIA DE DAX

     12 Juin : Le mundotoro.com annonce, hier, que Joselito sera remplacé par Antonio Ferrera, le 14 Août, à la feria de Dax, face aux Samuel Flores. Le cartel complet sera donc : Antonio Ferrera, El Juli et Julien Lescarret. Dans un premier temps, à l’heure de confectionner ses affiches, Dax n’avait pas trouvé d’accord avec Luis Alvarez. En effet, celui ci exigeait un poste dans une corrida « de garantie » (si tant est que cela existe encore !). A n’en pas douter, le triomphe du 17 Mai, à Madrid, et surtout, « la manière… » auront effacé tous les doutes, et c’est en toute logique que Ferrera monte à l’affiche.

     Par ailleurs, on murmure que pour la corrida de Tyrosse, le 28 Juillet, les trois diestros qui s’aligneraient au paseo, face aux Miuras, auraient pour noms : Fundi, Denis Loré et Fernando Robleño. A confirmer

     A part à Dax, on ne verra pas le Morante de la Puebla « par chez nous ». Pour « des histoires d’Euros », il semble ne pas y avoir eu d’accord avec la Casa Chopera, « maître en ses lieux ». Donc, pas de Morante à Mont de Marsan ou Bayonne, mais également, ni San Sebastian, ni Bilbao, ni… Almeria dont il est un des triomphateurs 2002. « Cosas de despacho ! » On sait qu’il faut souvent « attendre longtemps » le Morante… Mais bon ! Une question : Que se passera t’il si le torero de la Puebla triomphe, demain, à la Bienfaisance ? Pourquoi non ?
     En attendant… Merci à Dax de nous ouvrir une lucarne d’espoir ! Merece la pena.   

 

ALTERNATIVE DE VALVERDE…LE 26 JUIN, EN PLAZA D’ALBACETE !

      13 Juin : Si la prestation de l’équipe de France de foot a été désastreuse, peu importe... puisqu’il y a encore des centaines d’admirateurs qui sont là, pour l’attendre et lui dire « merci et bravo ! ». Peu importe si deux ou trois de ses vedettes « dan la cara », osent faire face, et fendent la foule, tandis que les autres font une sortie « à la Curro Romero »… Dans cinq minutes, on va multiplier les abrazos et les félicitations, tandis que « le » coupable désigné sera renvoyé au fin fond du fond du bois…

     Dans les toros… pareil ! Peu importe, presque, que les figures aient, hier 12 Juin 2002, été faire un tour à Salamanca, exigeant une corrida imprésentable, invalide, justifiant totalement des programmes télévisés comme le funeste « Al Descubierto », l’autre jour sur Antena 3. Peu leur importe… Demain, ces figures auront pris la douche, lavé leurs turpitudes, et se seront rhabillées de neuf, de propre, pour de nouveaux exploits…
     Mais, le jeune matador qui prenait l’alternative… que doit il penser ? Que doit il dire à ses partisans, à ses amis ? Comment se sentira t’il, dans la solitude de sa chambre ?
     Javier Valverde a pris l’alternative, hier, en plaza de Salamanca. Ce devait être le plus beau jour de sa vie. Ce sera peut-être, le plus triste souvenir d’une carrière qui lui en vaudra d’autres, plus reluisants…
     Un seul succès, un « presque triomphe » : Par sa présence et l’amitié que tous lui portent, Javier Valverde a fait le quite à Ojeda, au Juli et à l’empresa… Sinon, « ils brûlent la plaza »…
     Corrida de luxe ! corrida de verguenza ! Ojeda n’est que l’ombre de celui qui « retourna la Glorieta », en 1987, avec le toro de Sepulveda… El Juli a mis une paire de banderilles et deux estocades… et Valverde, de ciel et or, n’a pu que se battre « en douceur et à mi-hauteur », pour essayer de sortir trois passes à des « invalides et mansos »… à des tristes caricatures du toro de combat.

     Dans sa chronique, Jose Antonio del Moral décrète : « Il faut organiser une autre alternative pour Valverde ! »… Effectivement, ce serait original et vraiment historique… Mais au fond, de grands noms, à la tête du collectif « Si j’avais su ! », n’ont ils pas voulu faire annuler le premier tour des présidentielles ? Et, du fond de leurs vacances au soleil, les footballeurs « gris blanc pâle » ne souhaiteraient ils pas « rejouer » le Mondial ? (même pas !)
     En fait, elle est déjà organisée, cette « nouvelle alternative » de Javier Valverde : Elle se déroulera, sous les caméras de la Télé, le 26 Juin, en plaza d’Albacete, pour la corrida d’Asprona. Les toros seront de Samuel Flores et les « parrain et témoin » seront : Espla et Victor Puerto. Et là, on verra évoluer un nouveau matador de toros qui va faire parler de lui…
     Le reste… un mauvais rêve !

     12 Juin – Salamanca – ¾ de plaza – Chaleur intense : Corrida totalement invalide d’Antonio Bañuelos (Burgos), de procedencia Torrealta. Toros dont la présentation, à tous niveaux, est sujette à caution… Le premier, invalide a été remplacé par un sobrero du même fer, et de mêmes « caractéristiques ». Ojeda toucha les moins faibles. Tous les toros furent sifflés à l’arrastre.
     Javier Valverde a reçu l’alternative des mains de Paco Ojeda, en présence du Juli. Le public, bien intentionné, a « choyé » l’enfant de Salamanque, et a été poli avec ses deux parrains.
     Mais, avouez que... dans une « terre ganadera », devoir assister à cela…

 

CE SOIR,  « LA BIENFAISANCE »…

     13 Juin : On n’ose plus rien vous dire… A quand remonte les dernier « grand triomphe », à la corrida de la Bienfaisance ?  A Jose Tomas, il y a quatre ou cinq ans, je ne sais…
     Chaque année, les organisateurs mettent leurs espoirs et réunissent les meilleurs ingrédients… et, chaque année, patatras !
     Après une San Isidro qui a relancé l’Aficion, la corrida de Bienfaisance 2002 a, comme d’habitude, beaucoup d’attraits. Principalement… le retour en ces lieux, pour la troisième fois, cette année, de Jose Tomas. Il est un des triomphateurs incontestables de la Feria, et tous ont applaudi à son « rétablissement », face à un public qui n’était pas conquis d’avance, après son geste fou de Juin 2001.
     Revenir en ces lieux ne manque pas de risque… Cependant, pour peu que les Cuvillo soient présentables et tiennent debout, on peut penser que Jose Tomas part « favori »…
     Une question : Entendra t’on la voix de Jose Tomas. Probablement ! Le Roi sera présent, et Tomas, qui ne lui a rien brindé à la San Isidro, devra bien se forcer un peu…
     Le Morante de la Puebla aura un rôle plus difficile : Partir de presque rien, et se hisser au rang qui « devrait être » le sien… Ses deux prestations de la San Isidro sont passées à la trappe de l’oubli… et le torero de La Puebla se doit de marquer la journée. Absent de Séville, effacé de la San Isidro… il ne lui reste, pour le moment que « la faena de Jerez », pour marquer les chroniques du temps… C’est trop peu. Donc, ce soir, il va falloir «serrer les dents, et y aller ! »
     Manolo Caballero n’a rien de spécial à faire… S’il est bien? ...on le savait. S’il est mal… on le savait aussi ! De toutes façons, Manolo Caballero ne peut pas « être mal »… Il ne peut être que « comme d’habitude », et c’est bien là le problème…
     La corrida de Nuñez del Cuvillo "a l’air" bien présentée… mais bon ! Espérons qu’elle sorte comme celle de la Feria de Otoño, en 2001. Suerte !

     13 Juin – Madrid – Corrida de la Beneficencia 2002 : Toros de Nuñez del Cuvillo, pour Manuel Caballero, Jose Tomas et Morante de la Puebla. La corrida est télévisée sur la première chaîne nationale, TVE1, à partir de 19 heures. 

 

 MADRID: TOUS LES BENEFICES, PAR TERRE…

     14 Juin : Vraiment, la corrida de Bienfaisance est maudite. Espérons que hier au moins, les bénéfices auront apporté quelque bienfait aux pauvres et malades de la Comunidad de Madrid, mais on peut aussi en douter…
     Aujourd’hui, il est clair qu’il va falloir changer la formule. Assez de ces corridas montées d’avance, avec force palabres, force défis, force « tartarinade médiatique ». Chaque année, on se fait avoir.

     Il va falloir trouver un système pour que cette corrida, chaque année, réunisse les deux ou trois triomphateurs de la San Isidro, face à une corrida qui a été choisie d’avance, sans que personne n’ait grain de sel à y mettre. Exemple : cette année, deux cartels s’imposaient : Soit un mano a mano entre Ferrera et Fandi ; soit un autre mano a mano entre Ponce et Tomas.
     Bien sûr, deux problèmes se posent : Le calendrier des toreros, et le choix des toros.
     Le calendrier des toreros n’est que détail : Hier, par exemple, il n’y avait pas de corrida, excepté l’inauguration de la plaza de La Muela, vers Zaragoza. Il y a toujours moyen de trouver un jour où, bien à l’avance, en janvier, on fixe la corrida de Bienfaisance. Celui qui veut y prétendre laisse ce jour libre, et « met le paquet » à la San Isidro, pour s’y qualifier. On peut rêver.
     Côté « toros », c’est autre chose, bien sûr. Quel encaste donne garantie, actuellement ? Difficile, voir impossible ! Présentation, solidité, agressivité sont les trois critères à privilégier…Après, ils donnent les jeu qu’ils donnent. Mais, au moins, ils sont « Toros de lidia »… Doit bien y avoir un moyen, quand même !

     La course d’hier a encore donné du grain à moudre aux fossoyeurs de la corrida. Hier encore, l’avocat scandalisé, le psychiatre marron, les journalistes machiavéliques d’Antena 3 ont du boire « du ptit lait » dans leur cubata ! C’est sûr, la réponse au sondage aurait été incontestable : « La Corrida va t’elle disparaître ? »  Oui… à 88% !
     Faut dire que depuis dimanche, on fait tout pour… En quatre jours : Les corridas d’Avila, de Barcelone, de Salamanque et de la Bienfaisance à Madrid, se sont chargées de mettre un gros puyazo à la Fiesta. Et, tout aficionados que nous sommes, nous avons intérêt à faire « profil bas », « amande honorable », et toutes cette sorte de choses…D'ailleurs, que personne n’aille croire que l’aficionado « normal » cautionne ce gâchis… Personne ne peut supporter cela…
     Hier, les toreros ont armé leur muleta en sachant très bien qu’ils ne pourraient donner « ni un muletazo »…
     Sont ils conscients que « la Fiesta se meurt », attaquée tant de l’intérieur que de l’extérieur. Sont ils conscients que ce sabordage doré va précipiter à l’abîme du ridicule, de tonnes d’espoir, de talent, « de ilusion »…de pundonor ! 
     De suivre ce chemin… il n’y a plus de corridas, dans les dix ans… Certains s’en réjouiront, comme vainqueurs d’un combat pathétique. D’autres, comme nous, diront « stop ! », parce que nous aimons trop, respectons trop le toro de combat, pour le voir ainsi se traîner douloureusement, devant des hommes qui déjà, ont troqué le costume d’or, contre celui de peon, comme le Morante, hier. Ce costume « moutarde et noir », que certains trouvaient magnifique, est-il déjà le symbole d’un renoncement ? On pourrait le croire… Malheureusement, ce n’est pas le cas. Ce n’est qu’un… « cachondeo » de plus.
     Le matador doit aller, fier et droit, vêtu d’or. Il est le chef, le plus fier, le plus brave…Et s’il est le chef, il s’adresse au Roi autrement que par trois mots à demi murmurés, comme s’il disait bonjour au poissonnier du coin (avec tous mes respects pour les poissonniers !). Même là, les toreros ont perdu toute grandeur… Una verguenza !

     Alors, dans cet immense "toston"… on se distrait comme on peut. Des images de la Télévision, on retiendra trois secondes : En début de corrida, la caméra parcourt les gradins, s’arrêtant sur de jolis minois, et quelque décolleté appétissant…Hummmmm ! A un moment, « zoom sur le callejon » : L’objectif s’arrête sur madame Luisa Fernanda Rudi, Présidente du Congrès, installée à un burladero, avec une copine… Arrive un personnage, qui les salue respectueusement… et qui allume un de ces cigares, style « barreau de chaise ayant pris du viagra », impressionnant. Si vous avez enregistré la corrida, vraiment, arrêtez vous y un instant… « la cara que puso la presidenta !… Todo un poema ! » La pauvre femme lui jeta un regard qui en disait long, tandis qu’une première volute de fumée, digne de la cheminée du « Queen Mary », l’enveloppait toute entière… Pauvre femme ! La corrida aura été nulle, sans parler de son mari qui lui aura fait quelque réflexion sur son parfum « havané », à son retour aux fourneaux… « A la corrida, hé ! Et qu’est ce qui s’y est passé, à ta corrida ? »… Pueeeeeees !  
     Vraiment une sale journée !

     13 Juin – Madrid (Las Ventas) – Corrida de la Bienfaisance – Lleno – Beau temps très chaud, avec du vent : Le Roi était présent, et les trois toreros lui ont brindé leur premier toro, comme ça, au passage. Télévision, en direct.
     Corrida de Nuñez del Cuvillo, très irrégulièrement présentée et mieux armée. Hélas, le lot entier manifesta une telle faiblesse, une telle soseria, un tel manque de classe, que les toreros frisèrent le ridicule. Le quatrième fut changé et le sobrero de Maria Lourdes Martin de Perez Tabernero dura moins longtemps qu’il faut pour prononcer son nom. Cependant, il provoqua la seule grande ovation de la tarde, pour Jose Antonio Carretero, qui le fixa avec le capote… Muy torero !
    Manolo Caballero se laissa aller à la douceur facile, face au noble et faible premier. Devant le quatrième, « que voulez vous qu’il fît ? … qu’il mourût ! » Claro que no.
     Jose Tomas, comme organisateur de ce désastre, par apoderado interposé, a subi un gros revers, patinant toute la tarde, destemplado, mal inspiré, peu courageux et tueur « fatal ».
     Morante de la Puebla est sorti « horriblement attifé » d’un costume aux broderies noires… Deux véroniques par là, un bon début de faena au troisième, et des posturitas, tandis que le sixième se répand au sol… pouah !
     Six toros… six faenas… six silences… Six, si, si!

 

AIRE SUR ADOUR : «PAS LA »  ET « VICTORINS »…

     14 Juin : Triste jeu de mots, mais qui traduit le « mal être » qui nous prend, logiquement, après les tristes spectacles d’hier, à Madrid, sans oublier celui des Palhas, à San Isidro, et des Victorinos, à Avila.
     Aire sur Adour sort, aujourd’hui, la corrida de Palha, qui ne put se donner le 1er Mai. On souhaite deux choses : Que les toros « fassent le quite » au ganadero… et qu’il y ait du monde pour le voir. Vendredi n’est pas un jour facile, et, à part les « RTT », on a du mal a voir qui pourra s’y précipiter. Au cartel : El Fundi, Juan Jose Padilla et Luis Miguel Encabo. Bien !!!
     Demain, samedi : Les Victorinos… Seront ils « Ceux de Madrid, ou ceux d’Avila » ? La meilleure solution, y aller voir… et faire taire les flonflons de la fête foraine voisine. A l’affiche : Zotoluco qui remplace Espla (claquage à Madrid, le 8 Juin), Fernandez Meca et Davila Miura. Re bien !!!

 

EL JULI : LA RECONQUÊTE PASSE PAR LE NORD

     15 Juin : Cela « grince un peu » dans les haubans… Après un début de saison que certains jugent désastreux, El Juli va devoir entamer un gros rétablissement, histoire de dire aux anciens « Je suis toujours là, donc… un ton plus bas ! » et aux petits jeunes qui débarquent « Le patron, c’est moi ! »… A n’en pas douter, il va avoir du travail.
     Il est indubitable que le début de temporada est un peu dur pour Julian Lopez : Castellon le vit « presque gris » ; Valencia ne lui offrit que peu d’options ; Séville le vit faire un gros effort, vite oublié, vite effacé… Et malheureusement vint Madrid, avec deux désastres, plus stratégiques que réellement artistiques. De fait, c’est encore en France que son rendement fut le meilleur, et sa réputation intacte, en particulier en Arles.
     Chez « les Anciens », Ponce voit la vie en rose et Jose Tomas l’a battu par K.O, à la San Isidro. Pendant ce temps, ces deux jeunes spadassins que sont Antonio Ferrera et Le Fandi, confirment ce qu’il sentait venir, depuis un moment, et qui commence à lui chauffer les oreilles. Le péril est d’autant plus grave "qu’ils tirent" dans le même registre : Un toreo « enlevé », construit sur les facultés physiques, la vista, le vibrato dans les trois tiers, et une muleta puissante, non exempte de qualité artistique. Pour le moment, le Juli est le meilleur avec l’épée. Par contre, on ne parle plus des quatorze quites différents mis au point par le madrilène... et lorsqu’il donne ses lopecinas, de plus en plus rarement, il bouge beaucoup. Pendant ce temps, le Fandi fait les mêmes, mais les deux genoux à terre…
     Puis… reste le public ! On connaît sa « volatilité » ! A peine il sort un torero a hombros qu’il tombe amoureux d’un autre, et allume déjà un bûcher pour le premier… C’est ainsi.
     Donc, va falloir s’arrimer, et s’arrimer encore…
     C’est « par le Nord » que le Juli cherchera sa planche de salut. Et ça commence demain, à Bilbao : Julian Lopez va toréer la Corrida de l’anniversaire, en compagnie de Ponce et Castaño, face à des toros de Jandilla. Ce sera le premier de ses quatre paseos 2002, en plaza de Vista Alegre. Il ne peut laisser passer cette occasion. En Août, pour les « Corridas Generales 2002 », autrement dit la Feria de Bilbao, le Juli sera « la base » avec trois cartels, dont les Victorinos.
     Outre Bilbao, le Juli fera « doblete » à Pamplona et San Sebastian. A Pamplona, la partie sera dure, d’autant que Ferrera et Fandi seront télévisés en direct, pour toute l’Espagne, et qu’ils ne vont pas se gêner pour « monter un feu d’artifice » devant les peñas de la San Fermin.
     « No lo va a tener facil, El Juli ! » Ce ne sera pas facile ! Mais au fond… qui s’en plaindra ?

 

BILBAO - SEMANA GRANDE 2002

     15 Juin: Les cartels de la Feria de Bilbao sont pratiquement bouclés. A voir si Javier Castaño "se gagne" un poste, demain , à la corrida de l'Anniversaire. Faute de quoi, les corridas de Bilbao 2002 pourraient se présenter ainsi:

     Samedi 17 Août – Rejoneo: Toros de Sanchez Cobaleda, pour Luis Domecq, Fermin Bohorquez, Pablo Hermoso de Mendoza
     Dimanche 18 Août : Toros de Cebada Gago, pour Pepin Liria, Jose Ignacio Ramos, Fernando Robleño
     Lundi 19 Août : Toros de Alcurrucen, pour Enrique Ponce, Finito de Cordoba et Iker Javier Lara (Alternative)
     Mardi 20 Août : Toros de Torrealta, pour Enrique Ponce, Antonio Barrera et Antonio Ferrera
     Mercredi 21 Août : Toros de Victorino Martin, pour Fernandez Meca, Eugenio de Mora et El Juli
     Jeudi 22 Août : toros de Javier Perez Tabernero, pour Manolo Caballero, El Juli et Javier Valverde
     Vendredi 23 Août : Toros de Torrestrella , pour Eduardo Davila Miura, El Juli et Miguel Abellan
     Samedi 24 Août : Toros de Dolores Aguirre, pour  Antonio Ferrera Luis Miguel Encabo, et El Fandi
     Dimanche 25 Août : Toros de Miura, pour Zotoluco, Juan Jose Padilla et Eduardo Davila Miura.

 

AIRE SUR ADOUR : FORMULE A REVOIR…

     15 Juin : Il fallait bien s’en douter, la corrida d’Aire sur Adour, un vendredi soir, n’a pas attiré grand monde. C’était là un lourd pari, d’autant que d’autres éléments « chargeaient » encore un peu plus, le mauvais plateau de la balance : Outre le fait que « Vendredi, on bosse et on termine sur les rotules ! », il y avait le souvenir d’un renvoi « discuté », le 1er Mai ; le cartel torero, n’était pas des plus attractifs, et la prestation des Palhas, à Madrid, ne poussait guère à l’enthousiasme… Conclusion : beaucoup firent l’impasse.
     La corrida, elle, a donné ce que l’on pouvait en attendre : « Inégale » de présentation et de comportement. Il s’est coupé deux oreilles… Pues bien !

     14 Juin – Aire sur Adour – ¼ de plaza : (correspondance) corrida de Palha, très inégale, en tout. Deux toros furent compliqués tirant à « dangereux » (4 et 5èmes). Le meilleur fut de loin, le deuxième.
     El Fundi se battit et coupa une oreille du premier, devant par contre rendre les armes, face au quatrième. Sifflets – Juan Jose Padilla alterna le bon et moins bon, face au deuxième. Vuelta. Il rendit proprement les armes, devant le dur cinquième -  Luis Miguel Encabo est chaque jour plus mûr, plus torero. Il coupe une oreille du sixième.

     Ce soir : Les Victorinos, lidiés par El Zotoluco, Stéphane Fernandez Meca et Davila Miura. On espère que la taquilla fonctionnera au mieux, les hommes ne méritant pas de se jouer la vie devant du ciment vide.

 

TOLOSA : FIDELITE !

     15 Juin : A peine a t’on donné un dernier abrazo « de juin », aux amis organisateurs de Tolosa, que l’on se retrouve « en juin », pour la San Juan suivante… Como pasa el tiempo !
     Cette année, Tolosa va souffrir. A l’habitude, elle présente deux cartels qui, pour intéressants qu’ils soient, risquent de ne pas attirer autant de monde que précédemment. En effet, le corrida de demain « tombe » en même temps que la célébration de l’anniversaire de Bilbao, avec un gros cartel, à Vista Alegre…  D’autre part, les affiches de Tolosa ne tiennent pas compte du gros boum de la San Isidro, pour une raison claire : ils étaient faits « avant » la feria. Ajoutez y « une de touche de Lozano », et vous avez des affiches classiques, conventionnelles, qui sont tout à fait potables, mais ne font pas sursauter…
     Par contre, ces deux corridas donneront l’occasion de faire le point sur des toros comme ceux d’Alcurrucen, ainsi que des hommes qui n’ont pu ou su briller à Madrid.
     Et puis, il y a toujours cette amitié, cette convivialité de Tolosa, qui fait que l’on y va « a gusto », en sachant que tout y a été fait avec sincérité et grande aficion. Comme il n’en n’est pas de même partout, ça vaut la peine de le signaler.

Tolosa 2002 : Outre les Festivités de la San Juan, deux corridas à l’affiche :
     Dimanche 16 Juin : Toros d’Alcurrucen, pour Finito de Cordoba, Fran Rivera Ordoñez, Francisco Marco
     Dimanche 23 Juin : Toros de Carlos Nuñez, pour Manolo Caballero, Eugenio de Mora et Juan Bautista (Triomphateur de la dernière édition)

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VALENCIA - FERIA DE JULIO 2002

     15 juin : L’Empresa « Ruedo Valenciano S.L » va présenter aujourd’hui les cartels de la Feria de San Jaime, en juillet, à Valencia.
     Vu le résultat des Fallas, économiquement bon, mais artistiquement décevant, Justo Ojeda et Antonio Cutiño se doivent de « marquer » leur première année de gestion, par une feria de Juillet satisfaisante. C’est là, un dur challenge.

     La « Feria de Julio 2002 » sera composée de six corridas, deux novilladas et une de Rejoneo. Les cartels en sont les suivants :
     Samedi 20 Juillet : Toros de Maria Luisa Dominguez Perez de Vargas, pour Victor Manuel  Blazquez, Jose Calvo, Raul Blazquez
     Dimanche 21 Juillet : Toros de Valdefresno, pour Luis Francisco Espla, Antonio Ferrera, El Fandi
     Lundi 22 Juillet : Novillos de Yerbabuena, pour Salvador Vega, Jorge Ibañez et Reyes Ramon
     Mardi 23 Juillet : Novillos de Torrestrella, pour Matias Tejela et Jose Maria Manzanares (Mano a mano)
     Mercredi 24 Juillet : Toros de Celestino Cuadri, pour Pepin Liria, Juan Jose Padilla et Antonio Barrera
     Jeudi 25 Juillet : Toros de Jose Luis Pereda, pour Enrique Ponce, Rivera Ordoñez et Victor Puerto
     Vendredi 26 Juillet : Toros de Nuñez del Cuvillo, pour Finito de Cordoba, Jose Tomas, Cesar Jimenez.
     Samedi 27 Juillet : Toros de Las Ramblas, pour Vicente Barrera, El Califa, El Juli
     Dimanche 28 Juillet – Rejoneo : Toros de Luis Terron, pour Leonardo Hernandez, Hermoso de Mendoza, Andy Cartagena.

 

VICTORINO, AU PREMIER TOUR…

     16 Juin : Bien des politiques envieraient Victorino Martin… Pas à dire, c’est « un élu » ! Célèbre pour son franc parler, ses formules à l’emporte pièce, le ganadero de Galapagar a le don de séduire, de rassurer, d’envelopper, de faire avaler à tous les mets les plus succulents, comme les plus grosses couleuvres… 

     Sûr de sa secrète alchimie, il gère sa saison et place ses pions, à coups « presque sûr », au grand échiquier de la temporada : Un grand toro à Madrid, un grand toro pour marquer son entrée dans le Sud Ouest français, terre amie où il va faire les trois gros paseos, cette année : Mont de Marsan, Dax, Bayonne. C’est pas rien ! Donc, autant marquer des points, d’entrée, même en plaza de tercera, comme Aire sur Adour. « Tant pis si l’on râle, du côté d’Avila ! Ca leur passera ! Ste Thérèse y pourvoira ! »… Sacré Victorino !
     Mais au fond, peut-être n’était il pas si content, Victorino, hier… Bien sûr, voir une de ses corridas qui sort bien,  c’est super ! La vuelta au toro, magnifique ! Voir matador, picador, mayoral donner la vuelta, « bras-dessus, bras-dessous », fabuleux ! Mais peut-être eut il préféré « placer tout cela », dans une plaza plus importante, non ?

     En tous cas, ce qui est pris… n’est plus à prendre. Aire sur Adour a connu hier, le premier « gros moment » de la temporada, dans le Sud Ouest, (après la feria « globalement bonne » de Vic). Et Victorino va « repasser » facilement au suffrage universel des aficionados, sur les bases de son projet habituel : « Un toro qui se bouge, avec du caractère, même s’il est mauvais ! »
     Aujourd’hui, 16 Juin, les Français sont invités à voter… Franchement, on souhaite que « eux aussi… se bougent un peu ! » Bien sûr, il ont quelque rancœur ; bien sûr, ils maugréent quelque déception « en bleu » ! Cela ne fait rien ! La vie continue… Regardez : Les joueurs sont en vacances ! Les pubs continuent « en bleu », comme si… ! et le sélectionneur ne sent pas l’utilité de faire un geste d’honneur… La vie continue. Alors…
     Alors, les français doivent voter ! Cependant, si vraiment ils veulent  exprimer leur désir de voir les choses « bouger un peu », et ne font confiance « à aucun des camps »… une seule solution : Qu’ils votent Victorino Martin !

     15 Juin – Aire sur Adour – 2/3 de plaza : (Correspondance) – L’euphorie d’une corrida « où il se passe quelque chose »… Les Victorino sont sortis inégalement présentés, mais « avec du caractère ». La corrida montra mobilité et bravoure au cheval, pour trois d’entre eux. La mobilité et l’agressivité fut le dénominateur commun de la course. Au sommet du lot, le cinquième « Porriño », qui prit trois grosses piques, entra une quatrième fois, et répéta ses charges, sans se lasser. Un grande toro, bien lidié, à qui on donna une vuelta d’honneur.
     Le Mayoral fit un tour de piste, invité par Fernandez Meca, et le ganadero salua une grande ovation, à la fin de la corrida. Un premier « gros bon point 2002 » pour Victorino Martin, dans le  Sud Ouest, avant un été où, encore une fois, tout le monde attendra ses toros.
     Zotoluco se montra sobre face au premier, qu’il tua bien, d’une épée « a un tiempo ». Oreille. Cela fut plus rude, devant le quatrième, le plus retord de l’envoi. Silence
     Grosse journée de Stéphane Fernandez Meca, qui dut s’employer à fond pour toréer « deux cyclones », en particulier son premier, qu’il tua mal, écoutant une grande ovation. Par contre, « deux étoiles » pour la lidia du cinquième, et des félicitations pour toute la cuadrilla. Le Chano, piqua « en torero », avec aficion, un toro qui créa la grande émotion de la caste et de la bravoure. Le gros moment de la tarde ! Faena poderosa de Meca, ne laissant rien, baissant la main, imposant le trajet… Pas facile ! Ce fut un vrai combat terminé « recibiendo », comme un dernier hommage à la dernière charge. Deux oreilles, vuelta au toro et apothéose pour Fernandez Meca, qui invite son piquero et le mayoral de Victorino. Que bueno.
     Davila Miura fut « tel qu’en lui même », devant son premier. Silence. Mais, l’euphorie aidant, il toréa d’abondance le dernier, tirant de grandes séries, donnant un certain cachet à son toréo, lié  et vibrant. Deux oreilles après une grande estocade, et final d’apothéose pour cette Aire sur Adour, qui méritait bien ce coup de pouce du destin…

     Ce dimanche : Novillada sin picar – Quatre erales du Lartet, pour Ismael Lopez (le vainqueur de Bougue ; El Julian, de l’Ecole Taurine d’Arles, et le jeune rejoneador montois Gerald Martinez. Une bonne occasion de reparler tranquillement « des Victorinos d’hier »...

 

CANICULE ET PENALTIES….

     17 Juin : Ce dimanche aura marqué les mémoires, tant en France qu’en Espagne… Raz de marée bleu sur les bancs de l’Assemblée Nationale. Les élections législatives ont donné leur verdict. Nombre de vieux lions se sont fait battre par des jeunes aux dents longues. Le sélectionneur  de l’équipe de France aurait bien du en prendre leçon… Les ténors de la politique s’en vont dignement. Les joueurs, eux, s’en vont en vacances…
     En Espagne, ce fut la journée des grosses émotions. Accablée par la canicule, la terre « sang et or » a suivi avec effroi la terrible épreuve des penalties. A la fin d’un match où l’Irlande faillit mettre à mal le taureau espagnol, on tira au sort l’avenir de tout un peuple « footeux », par la toujours terrible épreuve des tirs au but. Cardiaques s’abstenir.
     Cette fois, la chance a souri, et un homme est tout à coup devenu héros de légende : Iker Casillas, le gardien espagnol, arrête un penalty au cours du match, en détourne deux lors de « l’ultime duel », et qualifie l’Espagne. Vivaaaaaaa ! Qu’il vive mille ans !
     Dans les tascas, on respire d’un coup. Dans les rues de Madrid, on klaxonne frénétiquement. Hier, la « Fiesta brava » n’était que football. Et c’est bien ainsi ! L’Espagne est qualifié pour les quarts de finale du Mondial. L’équipe a quelques jours pour se refaire une santé…
     Et vous… Suivez vous le Mondial ? Ou, comme certains, avez vous laissé tomber , maintenant que « nos bleus »… soignent les leurs ? Qui voyez vous, en finale ? le Brésil ? l’Angleterre ? le Japon ? ou l’Espagne… Veremos a ver…

     Avec tout ça, il a fallu parler de toros… Sur les coups de six heures, à peine remise de ses émotions, l’Espagne taurine a repris le chemin des arènes… Mais voilà : Abrutie de chaleur, les émotions émoussées, l’Espagne Aficionada n’a connu qu’une terne journée, d’où l’on ne retiendra que peu de grandes choses : Une grande novillada de Gabriel Rojas, à Séville ; un nouveau nom, vainqueur des novilladas de promotion, à Valencia : Jose Luis Miñarro ; Un Juli qui tourne « à bas régime » ; une blessure, spectaculaire mais peu grave : celle de Francisco Marco, à Tolosa.
     Tolosa et son public sont vraiment des plus accueillants, de plus agréables… Monsieur Finito de Cordoba y fit d’un coup, sa présentation et sa despedida, se moquant royalement du toro et des tendidos. On le siffla à peine, quand sa prestation méritait « un tour à l’ombre »…C’était le jour où jamais !
     Rivera Ordoñez est bien bronzé… Devant prendre trois toros, il nous fit bailler, aux deux premiers. Par contre, le fils de Paquirri eut d’excellents détails, devant un dernier gros bœuf charolais d’Alcurrucen… S’il voulait vraiment, il pourrait être de digne successeur du torero de Barbate. Mais ça…
     Pendant ce temps, Bilbao fêtait ses 702 ans ! Champagne, mais… sans plus !

     16 Juin – TOLOSA – 1ère de la San Juan – Media plaza – Chaleur intense : Six toros d’Alcurrucen, très inégalement présentés et armés « à la retouche »… Poco motor, les trois premiers affichant beaucoup de faiblesse. Le meilleur, parce que noble et solide, fut le sixième, style charolais roux et blanc. Le plus intéressant pour l’aficionado, le cinquième, qui imposait, accrochait un peu, en fin de passe, mais aurait chargé droit si… 
     Si… Finito de Cordoba avait fait l’effort. Il est pourri de classe, on l’a bien vu, quoique fugacement, sur deux véroniques et une demie, à chacun de ses toros. Le cordouan, qui faisait sa présentation à Tolosa, règla vite le sort du premier, donnant au passage, deux bonnes naturelles, et tuant d’une demie « violente », dans la rencontre. Ovation – Il estoqua rapidement et bien vilainement le toro qui avait blessé Francisco Marco, et nous mit l’eau à la bouche, dans les premières passes au cinquième. Après de bons doblones et une première série de réglage, le cordouan se redressa, souriant, style « Bon ! maintenant, on va y aller ! »… Oui, mais voilà ! Le toro lui accrocha deux fois la muleta, et le Finito pensa que vraiment, on avait eu assez d’émotion comme cela avec les pénalties, et que cela ne valait pas la peine d’en rajouter… Immédiat changement d’épée et un coup de yatagan odieux, le torero attendant, de loin, la mort du pauvre bicho. Tolosa aurait du se mettre en colère, vraiment. Au lieu de cela, quelques sifflets, pas plus. Les basques ont vraiment le sens de l’accueil. Le meilleur du cordouan : ses deux banderilleros, Curro Molina et Luis Blazquez, qui durent saluer, au cinquième.
     Rivera Ordoñez entendit deux fois les bravos, pour deux faenitas sans relief, à deux toros sans fond. Il dut remplacer Marco, face au sixième, coupant une oreille, pour une actuacion très torera, non exempte de « vraie «envie » : Larga à genoux, suivie de véroniques et media, dans la même position. Après la pique où le toro « romaneo », Rivera donna les deux passes les plus toreras de la tarde : Une larga cordobesa, très pure, et un pecho avec le capote, « de cartel ». Faena mesurée, alternant le classique et le spectaculaire, d’où l’on retiendra une bonne série de naturelles, pieds joints, et les enchaînements de fin. A l’épée, Rivera continue sans trouver le sitio. A son crédit, il attaque fort, et haut… pero pincha ! Là ce fut « presque entier », mais de travers ! Il y perdit une probable deuxième oreille que le public demanda gentiment…
     Francisco Marco, faillit se faire écharper, dès le deuxième capotazo, par le troisième Alcurrucen, qui sortit comme une torpille. Pourtant, le toro traînait l’arrière train et finit « incertain », à la muleta. Marco dut se défendre, et « se fit voir », à plusieurs reprises. Au lieu de couper sa faena, le navarrais s’accrocha… et se fit accrocher, vilainement, sèchement. Pris et repris, le torero fut emporté, la cuisse rapidement ensanglantée. On eut peur, mais les nouvelles arrivèrent vite, rassurantes : Le pronostic est grave, mais la cornada, d’une quinzaine de centimètres d’extension, à la cuisse droite, n’a fait que des dégâts musculaires. Pobre ! Sera t’il de retour pour le 10 Juillet, à Pamplona ? Avec ces toreros, on ne sait jamais !

     16 Juin  - BILBAO – Corrida du 702ème anniversaire de la fondation de la ville. Trois quarts de plaza – Bochorno :
     La corrida de Jandilla a déçu. Mal présentée, elle ne manifesta aucune caste, se cantonnant dans une vague noblesse bien faiblarde, les trois premiers sortant très distraits, sans fijeza.
    Enrique Ponce (Ovation – Oreille) se montra très professionnel, faisant ce qu’il fallait pour régler le premier, et coupant, au quatrième, la seule oreille de la journée. Pas de quoi se relever la nuit, mais du Ponce « professionnel » et bon tueur.
    El Juli (Silence et Ovation) est actuellement dans un bache. Cela arrive. Les ferias de Juin vont lui permettre de se recentrer, avant Pamplona. Hier, ce fut un échec, même s’il s’efforça de vouloir donner le change. Banderilles au cinquième, mais aboulie générale. Il tua par deux fois, « atravesado ».
     Javier Castaño (Silence – Ovation) fait peine à voir. On retiendra ses tragiques efforts, au bon sixième, qu’il brinda à Ponce. Le public avait vibré au quite par navarras, mais se referma en sursautant à chaque passe du Salmantino : Se mettant en danger, pour un résultat nul, Castaño a tiré, hier, une de ses dernières cartouches.

    16 Juin – MADRID – 1/5ème de plaza – Chaleur : Trois toros de Concha y Sierra, dont on attendait le retour (1, 3, 4) ; Deux toros de Albaserrada (2 et 6) et un du Toril (5ème). L’ensemble fut terne et décevant.
     Rodolfo Nuñez essaya de faire les choses correctement. On le vit bien au capote, devant le premier Albaserrada, « que se rajo », qui s’arrêta, à la deuxième série. Le quatrième lui mit une vilaine cogida, dont Nuñez se releva bravement. Silence chaque fois, mais, impossible d’être mieux.
     Raul Blazquez confirmait son alternative. Lui aussi s’accrocha et essaya. Son premier, de Concha y Sierra, se montra très faible. Nada. Le cinquième, par contre, courut dans tous les sens. Longue faena, pour rien. Silence partout.
    Ivan Vicente est encore celui qui s’en sortit le mieux. Sérieux, toujours bien placé, citant « la muleta siempre delante », le torero montra courage, dans une courte faena au troisième, et connut de bons moments d’esthétique torera, face au dernier. Ovation à chaque toro. A gagné sa répétition.

     16 Juin : SEVILLA – Presque une demi plaza – Chaleur intense : Très bonne novillada de Gabriel Rojas, brave et noble, que les tooreros n’ont pas tout à fait exploitée. Le cinquième à été remplacé par un sobrero du même fer, qui fut le plus compliqué.
     Manolo Carbonell, de La Algaba, fut correct mais un peu fade, devant le premier. Portagayola au quatrième, noble, avec « du moteur ». Toréa bien, mais tua mal. Ovation, puis Silence, avec un avis.
     Martin Quintana a fait une très bonne impression, par le savoir technique, le courage serein et l’esthétique. Il coupe une grosse oreille à son premier, mais gâche un peu les choses en faisant trop piquer le cinquième. Ovation.
     Reyes Ramon est aussi parti a portagayola, face au troisième. Le toro ne lui permit que peu de durée, dans son trasteo. On le vit volontaire, face au bon sixième. Ovation et palmas.

 

ESCALAFON : LE COUP DE PIED DANS LA FOURMILIERE

     18 Juin : La temporada 2002, jusqu’à la veille de San Isidro, prenait une allure de promenade bucolique tout au long d’un circuit, peut-être pavé de bonnes intentions, mais dont chaque étape, à part celle de Jerez, n’apportait que grisaille, voire plus. Castellon et Valencia étaient à verser dans l’oubli, très rapidement, et Séville prenait des airs de désastre, au point même que les associations taurines du coin disaient : « Maintenant, ça suffit ! »
     Puis arriva San Isidro et, contrairement à ce que l’on pouvait penser, il y eut un nombre important de toros « qui ont servi », et des toreros qui ont  « fait face », certains maintenant leur rang, comme Enrique Ponce et Jose Tomas, d’autres prenant un mauvais coup, comme le Juli et Finito.
     Cependant, l’escalafon « du haut », pouvait, théoriquement, prendre sa douche, tranquillement. « On » était passé par Madrid « parce qu’il faut y passer », mais…

     Oui mais voilà… Il se passe toujours quelque chose, à Las Ventas. Parfois, c’est un peu fictif, et le triomphateur de la feria fait trois petits tours et puis... pfft !
     Cependant, il arrive que ce soit du solide, et qu’un torero « explose » à Madrid, mettant tout le monde au garde à vous, et bousculant tout le bel assemblage. C’est ce qui se passa avec Cesar Rincon, en 1991. C’est ce qui vient de se passer avec Antonio Ferrera et surtout, «El Fandi ».
     Du coup, après cette San Isidro, on peut jeter un coup d’œil au classement, histoire de faire le point avant un été qui risque d’être chaud pour certains, comme prélude à une saison 2003 où il risque d’y avoir un gros chambardement. 
     Cette année, grande partie des ferias « sont faites », pour ceux « de tête »… Mais, suivons bien les résultats de l’été, et on se retrouvera « fin octobre ! »
     Pour le moment, juste après la San Isidro, (10 Juin) le classement des matadors était le suivant :

     En tête, EL JULI : 34 corridas et 48 oreilles (l’an passé, à cette même date) : 28 corridas et 45 oreilles. Résultat pratiquement identique, quoiqu’ayant toréé 6 corridas de plus, pour un pourcentage de trophées inférieur. Pas de quoi fouetter un chat. Et pourtant, le Juli connaît un gros passage à vide, plaçant quelques bonnes accélérations, mais pataugeant parfois dans un professionnalisme routinier, frisant la vulgarité. Quantité au lieu de qualité, l’épée fonctionnant bien, ce qui permet de couper les oreilles. Cependant le début de saison n’est pas bon, excepté un gros exploit, insuffisamment vanté, à Séville. Puis vint Madrid, avec le gros échec de la San Isidro. Tous les toreros ont connu ce passage à vide. Pour le moment, ce n’est pas inquiétant, le garçon ayant de la ressource.

     Vient en second FINITO DE CORDOBA : 27 corridas et 27 oreilles.(L’an passé : 24 corridas et 25 oreilles) Pas un mot plus haut que l’autre! Et pourtant, celui qui est arrivé en tête de l’Escalafon 2001 (à cause des trois blessures du Juli) semblait afficher plus d’ambition et d’alegria, l’an passé. Finito semble aujourd’hui « gérer son capital » et fonctionne… plaçant ça et là une bonne faena, mais laissant vite tomber, si un toro fronce les sourcils. Son actuacion de Tolosa illustre parfaitement cette attitude. Habitué à faire le yoyo, le Finito entame, cette année, une partie « descendante »… Discret partout, même si sa qualité est indéniable (grande actuacion à Jerez) , le Finito a fracassé à Madrid, comme prévu, mais a aussi subi un gros échec, chez lui, à Cordoue, dans une feria qui était montée « sur lui »… Une oreille en sept toros, avec peu de monde dans les gradins… ça fait un peu beaucoup ! Finito 2002 : "Yoyo pabajo !"

     MANUEL DIAZ  "EL CORDOBES" est actuellement troisième: 26 corridas et 60 oreilles. (L’an passé : 19 courses et 31 trophées). Ce que sont les choses : Sans mettre les pieds dans les grandes ferias, Manuel Diaz torée et coupe. Oui ! Mais dans quelles plazas ? Et à quel prix ? Au fond, peut-être une bonne technique, pour se refaire une santé morale. Cela n’a pas mal réussi à Victor Puerto, en 99. Mais la qualité torera était autre.

     ENRIQUE PONCE est quatrième : 20 corridas et 19 oreilles. (En 2001 : 23 courses et 25 oreilles). Qu’on le veuille ou non, il est et reste le N°1. Partout attendu, partout épié, Ponce s’aligne et dicte sa leçon, qu’elle soit de pundonor, comme à Séville, où il reste « sans sourciller », avec 30 cms de cornada dans la cuisse; ou de "lidia complète", comme à Madrid où tout le monde a salué sa toreria, chapeau bas (peu importent les trophées). Enrique Ponce, malgré la blessure de Séville, reste tout en haut, et maintient la grande qualité. Il a décidé de toréer moins, cette année… cela nous promet de grands moments.

     MORANTE DE LA PUEBLA : 19 corridas – 9 oreilles. (L’an passé : 18 corridas – 13 oreilles). Mal ! Quand on a la qualité qu’il a en lui, on ne peut se cantonner à une grande tarde à Jerez, une grosse faena à Caceres, et une autre bonne actuacion, à Valencia. Absent de Séville, perdu à Madrid, en trois contrats, le Morante ne va pas faciliter les choses à son apoderado, s’il continue ainsi. Dommage !

     VICTOR PUERTO est 6ème, avec 18 corridas et 17 oreilles. (L’an dernier, à cette époque : 22 et 22). On attendait un autre début de saison, notamment après le gros triomphe de Séville, en septembre 2001. Absent de Valencia, dont il avait été le triomphateur, l’an dernier, Victor Puerto « passe », mais ne fait pas exploser la plaza… Voyons ce que donneront les ferias du Nord. Attention, danger !

     MANOLO CABALLERO (18 corridas et 17 oreilles) ronronne tranquillement. L’an dernier, il annonçait : 16 corridas et 17 oreilles. Grand technicien, il a besoin d’une grosse opposition pour se secouer un peu, et démontrer sa puissance. Mais en attendant, il ennuie et semble s’ennuyer… Il faut attendre. Mené par une grande maison, il n’est pas en danger… pour le moment.

     RIVERA ORDOÑEZ (18 corridas et 15 oreilles) a changé d’apoderado et de manières (L’an passé : 11 corridas et 8 oreilles). « Il veut », et essaie de faire les choses, correctement. Les toros ne l’aident pas, comme à Séville ou Madrid. Par ailleurs, son toreo est « corto », son registre, peu étendu. Le gros problème : une terrible difficulté avec l’épée, qui lui fait perdre nombre de trophées. A suivre, pourtant. Il ne serait pas étonnant de mettre « un gros coup », un de ces quatre…

     JUAN JOSE PADILLA (17 corridas et 19 oreilles), coupe dans les pueblos, mais semble avoir tout dit, dans les grandes plazas. Seule, Jerez lui sourit encore. Pour le reste, « la flamme » semble s’éteindre, doucement, et, même si la tête « veut encore », les jambes semblent dire « non ! ». L’an passé, à cette époque, Padilla était à 17 corridas et 9 oreilles. Mais il y avait eu deux cornadas impressionnantes :  San Sebastain et Séville. Cependant, le Jerezano a une grande chance : Il faut un troisième, pour le duo banderillero Ferrera – Fandi. Ce sont eux qui vont lui faire un quite… provisoire.

    JOSE TOMAS : 17 corridas – 14 oreilles, (contre 14 et 19, l’an passé), a fracassé à Séville et triomphé à Madrid. Certes, la blessure de Grenade, moralement impressionnante, et les échecs de Barcelone ou de la Bienfaisance, font encore douter de sa régularité, de sa véritable envie de remonter au plus haut. Cependant, les deux faenas de la San Isidro sont là (surtout la deuxième), et Jose Tomas peut exploser, « à sa manière », à n’importe quel moment. Point noir permanent : son refus de toréer à Pamplona et Bilbao. Il en sera de même, probablement, pour Zaragoza.

     JOSELITO était à 17 corridas et 8 oreilles, quand arriva l’accident de Nîmes. L’an passé, en début Juin, il était à 4 oreilles, pour 16 corridas. Malgré ses efforts, un ressort semblait cassé, et la méchante fracture peut précipiter bien des choses. Ojala que no !

     EDUARDO DAVILA MIURA (15 corridas et 17 oreilles) engrange les bénéfices des triomphes de Séville et Jerez. L’an dernier : 13 et 14. Pas de gros changements, donc, pour le moment. Cependant, il va beaucoup toréer en France, et doubler dans quelque grande feria (comme Bilbao). Il sera en hausse, malgré l’échec madrilène.

     PACO OJEDA est revenu. Il se positionne en 13ème rang, avec 15 corridas et 10 oreilles. C’est dur ! Seule, Nîmes l’a vu « comme l'Ojeda ... d'avant". Pour le reste, c’est un homme qui court après son ombre torera. Ce sera très difficile.

    EL FANDI est celui qui donne un gros coup de pied dans la fourmilière : Avec 14 corridas et 36 oreilles coupées, il s’ouvre les portes de toutes les ferias, et sort enfin de « sa » Granada, sous les applaudissements de tous. L’an dernier, à cette même date, David Fandila était 36ème, avec 11 oreilles, pour 6 corridas… Avec son « compagnon de bagarre » Antonio Ferrera, le Fandi va parcourir la géographie taurine 2002, et  faire un tabac… Cela s’était annoncé à Séville, cela s’est confirmé, et à quel point, à Madrid. 
     Attention, ces deux là vont faire très mal… au Juli ! Pour le moment, Julian Lopez a une meilleure qualité à la muleta, et à l’épée. Cependant, il est battu par le duo, dans les deux premiers tiers… Mais attention ! le Fandi a encore une grosse marge de progression, notamment, avec la muleta… A suivre, de très près.

     ANTONIO FERRERA n’a pas encore engrangé tous les bénéfices de son indiscutable triomphe de Madrid. Actuellement 17ème, avec 13 corridas et 17 oreilles (Il faut tenir compte de la cornada de Vic), Ferrera va exploser les compteurs… L’an passé, il était à 10 courses et 8 oreilles. Presque kif kif ! Certes, mais les perspectives étaient tout autres. Son apoderado, Luis Alvarez courait alors de tous côtés, pour remplir les pages vides du calendrier. Aujourd’hui, « Don Luis » peut rester tranquille, dans son salon, au côté du téléphone (C’est une image !). Maintenant, ce sont les autres qui appellent… 
     Auteur d’une actuacion très sérieuse, à Séville (voir la reseña du 10 avril) ; fabuleux de toreria, à Madrid, Ferrera semble avoir abandonné ses vieux démons… mais les retrouvera peut être, car la pression sera terrible, cet été. A suivre aussi… passionnément.

     Ferrera et Fandi sortent de Madrid, bien décidés à tout faire sauter… et, tout en haut de l’Escalafon, certains feraient bien de se méfier… Cependant, la parole, définitive, restera… au toro. Et ça… c’est un tout autre problème.

 

LES JEUNES POUSSENT…

     19 Juin : On a vu, hier, que de nouvelles valeurs émergent, et risquent bien de menacer les nantis, en particulier  le Juli. Antonio Ferrera et El Fandi risquent bien de donner quelques sueurs au jeune dieu madrilène, même s’il a encore de la marge. Pour d’autres, ils peuvent devenir de vrais cauchemars, car les ferias ne sont pas « à géométrie variable », et les organisateurs ne sont pas des poètes. Même s’il y a des échanges, des accords, des arrangements… ici « El que vale, vale ! » et s’il remplit le plaza, on ne va pas se gêner, surtout si, de plus, il met les gens debout. Aussi, certains « bons compléments de cartel risquent de « rester assis, chez eux », dorénavant…  C’est la loi du marché.
     Deuxième constatation, concernant ces deux toreros qui viennent bousculer la hiérarchie en place : Le temps qu’ils ont mis pour y parvenir, pour « ouvrir les portes » : Antonio Ferrera a pris l’alternative en 97, et le Fandi, en 2000. Pour le premier, ce fut plus dur, car n’ayant pas l’appui d’une empresa et d’une plaza, comme celle de Granada, « vitrine » du Fandi, depuis qu’il est novillero.

     Puis arrivent « les jeune pousses », des jeune « qui poussent »… ou vont pousser. Soyons clairs : eux aussi risquent de mettre deux ans, avant de vraiment tutoyer les plus grands. A moins que… un « Faenon » à un toro important !
     Trois noms viennent immédiatement à l’esprit aficionado : Cesar Jimenez, Leandro Marcos et Javier Valverde, dans l’ordre d’alternative. Les deux premiers ont pris leur grade de Matador, en de triomphales circonstances. Le troisième, Valverde, n’a pu que limiter les dégâts, « en torero », au cours d’une corrida désastreuse, où sa responsabilité n’est nullement engagée.

     Quel est l’avenir de ces diestros ? Il est celui… qu’ils se feront. On peut s’étonner que des toreros « de grande projection », dit on, n’aient que très peu toréé, depuis la cérémonie… En particulier Cesar Jimenez, qui n’est toujours pas sorti de son fief de Nîmes : Deux corridas, six oreilles, depuis le 9 Mai. De son côté, Leandro Marcos a toréé trois fois (Valladolid, Talavera et Tolède), coupant cinq oreilles. Cela, certes, devrait s’arranger, en particulier pour le premier : engagements prévus à Barcelone, Santander, Valencia, San Sebastian…
     Javier Valverde paraît beaucoup plus solide : Moins aidé, moins « favorisé », le Salmantino a su se hisser « en haut », sans grande facilité, basant sa tauromachie sur la sobriété et la sincérité… C’est ainsi qu’il « s’est gagné Madrid »… et le nord, tout en laissant « une grande carte d’identité », un peu partout !
     Javier Valverde torée la corrida d’Asprona, le 26, en plaza d’Albacete, télévisée en direct, pour tous. Ce sera là, sa « vraie » alternative. Corrida capitale pour le jeune diestro, même s’il commence à remplir « son carnet de bal ». En effet, on retrouve son nom à Santander, San Sebastian, Bilbao, entre autres, avec, bien entendu, deux probables contrats chez lui, à Salamanque. Au fait… à surveiller : A tous coups, les Choperas vont laisser tomber Javier Castaño… Un salmantino ne pourrait il pas en remplacer un autre ? Les contrats signés dans les plazas « Chopériennes » pourraient bien indiquer… « Rien du tout ! », diront ils, d’un bel ensemble…
     En attendant, « une espèce » de conviction : Javier Valverde sera « torero de Madrid » ! Il l’est déjà. Quatre paseos, presque autant de succès. La confirmation d’alternative constituera pour lui, une autre rampe de lancement.
     Les deux autres diestros, à ce niveau, n’y auront pas le même crédit ouvert : Cesar Jimenez a paru bien audacieux de se présenter à Madrid, seul contre six, qui se révélèrent « meilleurs que lui ». Leandro Marcos est apprécié, à Las Vents, où on le sait également, bien inconstant.

     Quoiqu’il en soit, il faudra garder patience, et suivre les pas de ces trois débutants qui « facilités ou non », devront jouer des coudes pour « sortir de terre », comme de jeunes pousses, au grand jardin du Toreo…

 

ALICANTE : LA FERIA DES MILLE ETINCELLES…

     19 juin : Quand arrive la Saint Jean et que partout, on allume de grands brasiers, c’est en Alicante que l’on se retrouve. Feria « aimable », très prisée il y a quarante ans…Alicante a beaucoup baissé, et la plaza a du mal à se remplir. Cependant, la Méditerranée, toute proche, et la chaleur d’un public insouciant, permettent aux toreros de se « relâcher » et de totalement s’exprimer, après être passé par l’enfer madrilène.
     Il n’y a pas de toros « faciles » ou « inoffensifs ». Il y a des toros « de moindre trapio », et moins « agressivement armés »… Ils ont souvent rendez vous en Alicante. On a donc, souvent, de grands triomphes, mais aussi, quelquefois, des cornadas. Quel que soit le toro, on ne peut jamais se laisser aller, et « lui perdre la tête », ne serait ce qu’un instant…

     Alicante a débuté dimanche, avec une corrida de Rejoneo. Hier, mardi, on a continué de « chauffer les moteurs », avec une bonne novillada de Sorando. Aujourd’hui, 19 Juin, on attaque un cycle de six corridas, et on commence « très fort » : Répétition de la corrida triomphale de la San Isidro, le 17 mai : Toros de Carriquiri, pour Espla, Ferrera et Fandi. Espla sera t’il totalement remis ? Ferrera continuera t’il dans la nouvelle ligne « de toreo reposado » ? Le Fandi allumera t’il les feux de la Saint Jean ? Réponse…ce soir.
     En attendant, un novillo de Sorando s’est montré extraordinaire, hier, et deux toreros sont sortis a hombros… Alicante commence bien.

     18 Juin – Alicante – Novillada de Feria – ¼ de plaza : 
     Bonne novillada de Roman Sorando, bien que les trois premiers manquèrent d’agressivité, et que les deux suivants, noble, montrèrent beaucoup de faiblesse. Par contre, le dernier, du nom funeste d’« Hecatombe »- 412 kgs,  fut un grand toro, récompensé d’une vuelta posthume. 
     Roque Garijo réapparaissait, trois mois après sa grave cornada de Ontur. On le vit très torero, très décidé, toute l’après midi. Oreille et ovation.
     Francisco Jose Palazon fut le vrai triomphateur de la novillada, faisant un toreo de classe, en particulier sur main gauche au cinquième. Excellent au capote. Vuelta et deux oreilles.
     David Galan a fait un toreo de vibration, « d’explosion »… Oreille à son premier, qui le prit méchamment, au moment de l’épée. Deux oreilles du grand dernier. Pourtant, il se montra « en dessous », toréant comme un bolide, un novillo qui permettait le toreo de classe. Mais… Vox populi !

 

SAN SEBASTIAN 2002

     19 Juin : L’Empresa Chopera a présenté les cartels de « la Semana Grande 2002 », en plaza d’Illumbe… Peu de surprises, et quatre toreros qui font « doblete » : Ponce, Tomas, Juli et… Antonio Barrera. Torero « de la casa », il est normal qu’il y ait double fauteuil, d’autant qu’après Séville et Madrid, le « Sevillano mexicain » mérite une grande attention.

     La « Feria de San Sebastian 2002 » se présente donc, comme suit : 
     Dimanche 11 Août – Rejoneo: Toros de Arucci, pour Fermin Bohorquez, Andy Cartagena et Diego Ventura
     Lundi 12 Août : Toros du Torreon, pour Enrique Ponce, Jose Tomas et Cesar Jimenez
     Mardi 13 Août : Toros des Frères Garcia Gimenez, pour Manuel Caballero, Rivera Ordoñez, El Juli
     Mercredi 14 Août – Corrida mixte: 2 Toros de Carmen Lorenzo et 4 de Luis Algarra, pour Pablo Hermoso de Mendoza, Enrique Ponce et Antonio Barrera
     Jeudi 15 Août : Toros de Garcigrande, pour Finito de Cordoba, Jose Tomas et Javier Valverde
     Vendredi 16 Août : Toros de San Martin, pour Fernandez Meca, Eduardo Davila Miura et Antonio Barrera (Télévisée)
     Samedi 17 Août : Toros de Santiago Domecq, pour Eugenio de Mora, Miguel Abellan et El Juli
     Dimanche 18 Août : Toros de Victorino Martin, pour Juan Jose Padilla, Luis Miguel Encabo et Antonio Ferrera.

 

CRISE !!!!!
Alicante : Le Fandi triomphe, à la dernière minute.

     20 Juin : Entre l’orage qui gronde, à cinq heures du matin, et la grève générale en Espagne… « nous v’la bien ! ».
     Les ordinateurs, on le sait, n’aiment pas l’orage. On les comprend. Mais quand même, "me faire ce coup là!"
     Et puis, « de l’autre côté », ce sont les salariés qui grondent, les syndicats qui tonnent… Du coup, service minimum dans le presse espagnole, le plupart des journalistes ayant déjà « débrayé » hier. Il n’y a pas qu’eux, d’ailleurs, puisque les aficionados Alicantinos n’ont empli qu’une petite « demi arène » pour le trio « Espla Ferrera Fandi »… Bien triste.

     L’Espagne n’est pas contente du plan prévu pour combattre le chômage. Du coup, plus personne ne travaille. Chez nous, après avoir tout fait pour ne pas payer les gens qui ont perdu leur emploi, l’Unedic s’aperçoit qu’elle n’a toujours pas assez d’argent… « Passez caisse, salariés et patrons… »
     En Italie, la crise est permanente ! Ca, on le savait ! Politique, morale… on a le choix. Mais où les Italiens vont un peu fort, c’est dans les réactions sur leur élimination du mondial par la Corée. Ils ne l’ont pas avalée ! Du coup, tout le monde pousse des hauts cris, et les épithètes peu flatteurs volent bas… Mieux que cela : Le joueur coréen qui leur a marqué le dernier but, (et leur ouvert la porte de l’avion) avait la malchance de jouer… en Italie, à Pérouse. Il est viré ! Ne remettra plus les pieds dans le club ! Toute la presse « crache dessus », allant chercher jusqu’à ses moindres défauts, du style : « Il n’a jamais voulu s’adapter… », « refuse d’apprendre l’italien ! » « n’aime pas la cuisine italienne ! ». Bref, le pauvre Ahn, qui avait pourtant eu le bon goût de manquer un penalty "gros comme une maison", se fait jeter comme un malpropre, parce qu’il a crucifié l’Italie. Pour un peu, le Pape, lui-même pourrait l’excommunier… « Bravo, les Italiens ! Bel esprit ! Beau foot… Mais, à y réfléchir, vraiment, vous l’avez bien mérité… le coup de pied de « l’Ahn » !
     En France, il fait chaud ! Entendu sur une radio : « En Suisse, quand il fait chaud, les écoles sont fermées ». Et d’embrayer sur l’interview d’un jeune qui se plaint : « Ah, ouaaaiiiis ! Cette chaleur, c’est insupportable ! Déjà qu’il faut supporter le professeur ! » Petit c… ! Prie pour en avoir longtemps, des professeurs ! Quant au « journaleux » qui laisse passer cela… mais enfin, n’en parlons pas, nous risquerions de violer la liberté de la presse et d’expression !
     Vraiment, quelque chose ne va pas !! Vu hier, dans le catalogue d’un grand distributeur « du loisir par la lecture », l’annonce d’un bouquin à paraître là, incessamment : « Le meilleurs moments et les grandes images du Mondial de Foot 2002 ». Et en couverture, les visages glorieux de « nos héros bleus »… avant la Beresina ! Super ! Je ne sais pas s’il vont en vendre beaucoup, de leurs  « meilleurs moments »… Bieeen !

     "Côté toros"... pas trop mal, merci ! Le Fandi a fait un gros truc, hier, en plaza d’Alicante, face à l’unique Carriquiri capable d’aguanter trois muletazos suivis. A noter que la qualité muletera va croissant, chez le granadino, et qu’ajoutée au « toreo-champagne » avec cape et banderilles, cela donne un résultat appréciable. Santiago Lopez, son apoderado, peut ouvrir deux ou trois comptes en banque… C'est probablement déjà fait.
     Cependant… crise, quand même ! Une demi plaza pour un des cartels les plus intéressants de l’année… et avec Espla, en plus ! Certes, Alicante ne remplit pratiquement jamais sa plaza, mais on a du mal à comprendre.
     Plus de toros ! Plus d’Aficion… la corrida, aussi, est en crise ! Peut être que l’on pourrait demander à Madame Aubry, de présenter "un plan de redressement de la Tauromachie" ! Une espèce de « Loi des 35 muletazos »… Maintenant qu’elle a le temps...  Non plus? Bon!
     Nada ! nada ! Eso se va a pique !

     19 Juin : ALICANTE – 3ème de Feria – 1ère corrida formelle – Moins d’une demi plaza : Grosse déception provoquée par la corrida de Carriquiri, qui avait donné tant d’émotion, à cette corrida du 17 Mai, à Madrid, dont Ferrera et Fandi étaient sortis « lancés vers les étoiles ». Corrida correctement présentée, noble, mais faible, triste. Le cinquième a été remplacé par un de Gavira, encore plus tordu. Ajoutons à cela des tiers de banderilles plus longs et plus spectaculaires… les toros n’avançaient plus, à la muleta. Seul, allez savoir pourquoi, le sixième en garda « sous la pédale » permettant au Fandi de totalement s’exprimer, muleta en main.
     Les trois matadors banderillèrent "de concert" les trois premiers, puis, « en solo », les trois autres. Espla mit un grand cuarteo, très pur, au troisième. Le Fandi « leva le public », en banderillant le dernier. A son habitude, les paires de « la moviola » (cuarteo en courant en arrière) ; du « remolino » (plusieurs tours sur lui même, en pleine course, avant de cadrer, dans les cornes) ; « Al violin » (les deux banderilles dans la main droite, posées « à la rencontre », par dessus l’épaule gauche). Un vrai festival.
     Les muleteros ont eu moins de chance : Espla coupa l’oreille du quatrième; Ferrera donna une vuelta un peu protestée, au cinquième. Il fit tous les efforts, toréa « très lent » au capote, mais se trouva « sans opposition », à la muleta.
     El Fandi multiplia les exploits, recevant une juste ovation au faible troisième. Heureusement sortit le sixième « Poderoso », qui justement, garda un peu de « poder ». Très vibrant au capote, le Fandi mit le public en ébullition, avec les banderilles. Mais c’est à la muleta qu’il surprit public et revisteros. Progrès constants, sens du temple, autant que du spectacle. Ajoutez à cela une grande épée… et vous avez « Deux oreilles et salida a hombros ».
     Décidément, un torero à suivre, cette année ! « Allez le voir vite, parce que…. » disait on d’un certain…

     Ce jeudi 20 Juin, malgré la grève, la corrida se donnera : Toros du Puerto San Lorenzo, pour El Cordobes, Rivera Ordoñez et El Califa.

 

CESAR RINCON, A LA FERIA DE CALI

    20 juin : On ne sait si l’on doit s’en réjouir : Cesar Rincon reprend l’épée. Sentiments partagés, opinions divisées : On est heureux pour lui ! Le matador colombien, ami de la France où il a tant donné, alors qu’il était malade, se sent revivre. La maladie a régressé, vaincue par le dur traitement et la volonté, le pundonor.
     "Se sentir revivre", pour un torero… c’est reprendre l’épée et la muleta. On le comprend. Cela fait peur, mais on le comprend. Même au plus profond du désespoir, de la souffrance, de la solitude, Cesar Rincon est resté torero. Aujourd’hui guéri, comme l’attestent les examens médicaux, le diestro Colombien veut reprendre la route… Bien sûr !

      Du coup, les amis hésitent entre le « Bravo ! formidable ! » et le « Fais attention à toi, quand même! »
     Cesar Rincon a décidé de toréer quelques festivals, cette année (déjà, il torée beaucoup au campo, et se sent bien). Puis on visera  une ou deux corridas, avant de partir vers la Colombie, où l’on parlait avant tout, du festival de Medellin. Cependant, les choses se sont précipitées, puisque l’on apprend que Cesar Rincon est engagé à la Feria de Cali, et qu’il prévoit de faire la temporada 2003 en Europe, pour une trentaine de contrats.
     Hombre ! S’il se sent en forme… « Torero, il est ! » comme dit le basque.
     On va suivre cela, avec passion, espoir… et un peu de crainte. Non par peur des séquelles de la maladie, ou de quelque faiblesse… mais parce que le temps a passé, parce que « les temps  et les hommes », ont presque changé…

     Pour en revenir à Cali, la grande feria Colombienne comptera 7 corridas, et il y aura 14 postes pour les toreros d’Europe. Sont déjà engagés, ferme : Antonio Ferrera, El Fandi, Sebastian Castella et l’albaceteño Sergio Martinez. L’empresa est en pourparlers avec Manolo Caballero, Eugenio de Mora, Luis Miguel Encabo.

 

EN AVANT, LA MUSIQUE !!!
Alicante: Malin, Le Cordobes sauve la 2ème corrida du désastre.

     21 Juin : C’est le printemps et, ce soir, la musique est dans la rue… Que ce soit sur de riches podiums installés sur la grand place, ou simplement au bord du trottoir, tout ceux qui se sentent l’âme en clef de sol, vont pouvoir donner libre cours à leur inspiration… Une sympathique cacophonie en perspective… Mais bien sympathique.
     Je ne sais s’il en est de même en tous les pays, mais on peut imaginer, par exemple la fête de la musique… en Espagne. Que ce soit au fond de l’Andalousie, ou au pied des Pyrénées, la musique aura ce soir, le même refrain : « España ! Ohé ohé ohé ! ». Puis, on ira se coucher, car, demain matin… le grand combat ! Après, selon le résultat, la musique prendra quelques tonalités différentes: Si l’Espagne bat la Corée, en quart de finale, chacun poussera sa ritournelle « à la mode de… ». Mais si l’Espagne se fait virer… un seul refrain : « On est dans l’avion ! On est dans l’avion…olé ! olé ! olé ! »
     Au Brésil, on espère pouvoir danser « Samba ! »… à moins que l’Angleterre ne lui mette « une valse »…
     En Italie : « Avanti, la musica ! » Toujours en rogne, les spaghettis ! N’ont toujours pas avalé leur élimination. Catastrophe nationale ! Aussi, la fête de la musique tombe à pic pour leur faire oublier leur malheur, en une joyeuse tarentelle…
     En Russie, c’est « En avant, la moujik ! » Normal !

     Mais, pas la peine d’aller si loin… Restez donc "chez nous" ! Sans faire trois pas de plus, nous avons ici, le monde entier et sa richesse culturelle ! Ce soir, « Black, blanc, beur ! à tous les étages ! » Chacun son truc ! Allez, bonne soirée et ne râlez pas trop si quelques couacs s’envolent avec ses mélodies multicolores… C’est la fête ! Alors… en avant, la musique !

     Un qui la connaît, « la musique », c’est le Cordobes ! Plus malin, tu meurs…
     La corrida d’hier, en plaza d’Alicante, a frisé le désastre. Les Puerto San Lorenzo ne valaient pas un clou, et les toreros ramaient lamentablement. Rivera Ordoñez faisait la gueule, et le Califa n’en finissait pas de couler… Le Cordobes, lui s’est débrouillé pour faire un tabac, devant le seul potable de la journée. Le public lui refuse le brindis ! Bon… on s’en va offrir le toro à la fille de Manzanares ! Du coup, les photographes s’excitent et la partie est presque gagnée. La « faena », composée de trois derechazos et autant de « diabladuras », va emporter l’adhésion d’un public aussi généreux qu’ignare, et la pétition de « deux oreilles » est énorme. Là haut, le président largue un mouchoir, mais se refuse au deuxième… « Va pas, non ? ». Le public se fâche tout rouge, et les insultes pleuvent.
     Voyant cela, Manuel Diaz sort au tercio, et avec force gestes, prie le public de respecter le président, de ne pas insulter, d’accepter sa décision… « Avec une oreille, c’est bien ! ». Ce que voyant, la « demi foule » (il y avait demi plaza) se mit à applaudir frénétiquement, faisant un triomphe à tant de générosité… Du coup, Manuel Diaz donna une première vuelta d’apothéose… et une seconde, au sprint, « à fond les manettes ». Ne manquait plus que le « grand écart » du papa, et on était aux Folies Bergères ! Que bueno !  Voilà comment on retourne un public… Il suffit de « connaître la musique ! »…

     20 Juin - ALICANTE – 4ème de Feria – 2ème corrida – A peine plus de demi plaza : La corrida du Puerto San Lorenzo est bien mal sortie. La présentation était correcte, en ces lieux, mais du côté comportement, ce fut un « concours de défauts » : Mansada, dont seul émergea le quatrième, bien « mis en valeur » par El Cordobes.
     Manuel Diaz « El Cordobes », ne put rien faire devant le premier, totalement « négatif », mais essaya de sauver les meubles, face au bon quatrième. Faena de quantité, avec des tonnes de clins d’œil et de franche rigolade. Tuant vite, le Cordobes coupa une seule oreille, mais remporta le triomphe que l’on sait, en exploitant brillamment la scène de ménage entre le public et le président. Un vrai malin, et un « bon gars » !
     Rivera Ordoñez débuta bien, chaque fois, avec la cape. Malheureusement, « les qualités » de ses adversaires le firent vite renoncer. Son premier, gazapon, ne lui permit rien. Par contre, il a moins d’excuses, devant le cinquième, qu’il tua « catastrophique ». Silence et bronca.
     El Califa ne retrouve pas le sitio, malgré ses efforts désespérés. Triste ! Eut quelques détails à la cape, face à son premier. Le  dernier de la tarde lui mit une méchante voltereta, alors qu’il le menait au cheval. Sans mal, heureusement. Par la suite, faena sans idées, sans illusion… le trou complet. Pour conclure, un désastre avec l’épée. Silence partout. De pena !

     Ce soir, théoriquement, la corrida vedette, celle qui mit tout le monde a hombros, l’an passé : La corrida du Torreon. Pour le moment, les vétérinaires refusent deux toros de Cesar Rincon, qui seront revus, aujourd’hui. S’ils ne sont pas repêchés, on aura deux sobreros d’Aldeanueva. A l’affiche torera : Finito de Cordoba, Eugenio de Mora et El Juli.

 

LE CHEMIN DES ECOLIERS…
Hasparren accompagne le jeune Ekaitz Rodriguez…

     22 Juin : Savez vous qu’on a failli prendre un astéroïde sur la tête ? Cela s’est passé le 14 juin. Et nos savants, tout occupés à suivre la coupe du monde, ne s’en sont aperçus que le 17. C’est malin !
     Non, non ! ce n’est pas le remake d’un film avec Bruce Willis… Un astéroïde a vraiment « frôlé » la terre. Grand à peu près comme un terrain de foot (c’est de circonstance), il est passé à 120000 Kilomètres de notre pauvre planète, à 10 kms par seconde. C’est pas beaucoup ! Le dernier qui nous est « rentré dedans », en 1908, a démoli 2000 kilomètres carrés de forêt, du côté de Tunguska, en Sibérie… Même Bin Laden ne pourrait pas faire mieux !
     L’incroyable, c’est vraiment qu’ils n’ont rien vu venir… Pas rassurant !

     En tauromachie, cela arrive, quelquefois, mais rarement… En général, "on" les voit arriver, même si, souvent, ce sont des "étoiles filantes"...
     Il suffit de vous balader dans tel ou tel tasca où des affiches et vieilles photos jaunissent au mur. Trois verres de fino après que vous y soyez entrés, vous avez droit à tous le potins du coin. Parfois, il y en a un qui fait « tilt ! » : « Là-bas, au village, il y a un gamin qui va aller loin ! 12 ans… et il torée comme un ange. Il a déjà estoqué trois becerros, comme Espartero lui-même. Mais chtttt… faut pas le dire ! Il n’a pas le droit ». Du coup, vous essayez d’aller voir ce phénomène… Et quelquefois, vous êtes vraiment surpris. « C’est vrai ! Ce gosse a vraiment quelque chose ! » Aussitôt passent devant vos yeux, les images fugitives d’Emilio Muñoz, de Juan Pedro Galan, du Juli…
     Quelques années plus tard, quand son nom s’affiche aux murs des grandes ferias, et que vous avez quelques cheveux de moins, vous dites à qui veut l’entendre : « Celui-là, il y a longtemps que je le suis… On le voyait venir ! » (C’est pas comme l’astéroïde !)
     Qui n’a pas vécu cela ? Qui n’a pas fait des kilomètres pour suivre « celui qui »… »

     Où allez-vous, ce week-end ? A Leon, qui réussit la gageure de mettre au même cartel Ponce, Tomas, Morante et Juli ? A Badajoz, Burgos, Soria qui ouvrent leurs ferias respectives ? Ou Alicante, qui ferme la sienne ?
     Nous, on vous propose de faire un tour « par chez nous », Pays Basque et Landes, et de découvrir un de ces « poulbots toreros » aux idées aussi claires que le regard, et qui pourrait bien faire quelque bruit, un de ces jours.

    Il s’appelle Ekaitz Rodriguez. Né à San Sebastian, le 25 Août 1985, il a vite « accroché » avec les toros et, dès l’âge de quatre cinq ans, il essayait de répéter les gestes toreros qu’il voyait à la télé… Au fur et à mesure, son aficion alla grandissant, et c’est tout naturellement qu’il entra à l’Ecole Taurine de San Sebastian. Là, il est rapidement repéré pour des qualités « innées », et le grand picador retiré « Matias Hijo », l’aide de son mieux. Déjà, les premières becerras, les premiers muletazos « a gusto »… les premières volteretas, également.
     Ekaitz n’est pas pressé. Il veut apprendre, et progresser. Mais, dans sa tête, il « est » torero. Certes, il faut aller au collège… mais bon !

      Hasparren est au cœur de la Terre Basque ! Là-bas, on chante, on danse, on « joue chistera »… Hasparren compte également une peña, baptisée « Idiak » (littéralement : « Les Bœufs »). Dans cette peña, deux sections : « Vaches landaises et courses de rues », d’une part ; « Tauromachie espagnole », de l’autre. C’est cette dernière section qui a décidé de recevoir, cet après midi, le jeune Ekaitz, et lui dire : « Voilà ! On va te suivre, et te donner un coup de main… »
     Bien entendu, on va chanter, danser, « jouer chistera »… Normal ! Ce sont les fêtes d’Hasparren ! Mais on va également toréer, puisqu’une petite capea est organisée, sous les frondaisons. Bien entendu, on ira voir Ekaitz, et au moindre « grand muletazo », on se prendra à rêver… « Celui là, dans trois ans…à Madrid ! »
     Peut-être ira t’il avant, à Madrid… En effet, le jeune Basque pense s’inscrire à l’Ecole Taurine de la capitale. « J’ai tant à apprendre ! » dit il… Ce sera un grand sacrifice pour lui, pour ses parents, mais… asi las cosas !   
     En tous cas, si vous avez une minute, allez donc faire un tour, cet après midi, à Hasparren ! Vous découvrirez peut être, un futur « grand », et celui là… on l’aura vu venir !

     Ce samedi 22 Juin, la « Peña Idiak » d’Hasparren, reçoit le jeune Ekaitz Rodriguez : Hommage à sa jeune Aficion, repas et capea... Alegria, ilusion, en un mot : aficion !
     Demain matin, Ekaitz va toréer en matinée, à la non piquée de Saint Sever. Puis on le verra dans une matinale de la San Fermin, à Pamplona. Ensuite, un autre grand rendez vous : La Virgen Blanca, à Vitoria. Mais… patience, nous vous en dirons plus, très vite !

 

ALICANTE : MATCH NUL !

     22 Juin: Match nul: 3 à 3 ! Trois toros mauvais, et trois… encore pire ! En face, « Match nul » : Une oreille partout…
     La corrida d’hier, en plaza d’Alicante n’apportera rien à la gloire de la Tauromachie. Face à des toros, nobles et très faibles, trois toreros ont fait ce qu’ils devaient faire, c’est à dire, trois minauderies  et… à la douche, parce que l’on doit prendre le coche pour la prochaine où nous attendent six toros, nobles mais très faibles… Nada ! eso se va pabajo ! Si le but de la manœuvre, c’est d’aligner les contrats, sans trop se casser la tête… c’est gagné, et depuis un moment.

     21 juin – ALICANTE – 5ème de Feria – 3ème corrida – Llenazo : Trois toros du Torreon (1,2,6èmes), de présentation inégale, voulant être braves, mais faibles, parce que très nobles ; et trois de Aldeanueva (3,4,5èmes) scandaleusement faibles. "Apaga y vamonos!"
     Finito de Cordoba coupe une petit oreille correcte au premier, et s’entraîne techniquement, face au quatrième. Entraînement d’infirmier…
     Eugenio de Mora se montre très bien au capote, et très propre à la muleta. Aucun génie, mais bien ! Oreille à son premier. Par contre, il n’aurait même pas du essayer de toréer le cinquième… de honte !
     El Juli veut, c’est indéniable… mais, quelque chose s’est grippé dans la belle machine. Peut-être est il « atorado », après ces saisons « américaines » qui suivent de près les « européennes », et dont on revient pour enclencher une nouvelle temporada, en Espagne.
     El juli n’est pas un robot. A priori, lui seul ne le savait pas. Et si son entourage ne le lui a pas dit, alors ce sont des criminels. Il veut, il essaie… et quelque chose « coince ». Oreille qui ne trompe personne, au sixième, mais… le Juli d’il y a deux ans aurait coupé quatre oreilles, hier, aux toros d’Alicante.
     Attention, « il » va vouloir continuer. « Ils » vont continuer à « presser le citron »… Eso huele a cloroformo ! Espérons que son nouveau mentor, le matador retiré « El Tato » arrivera à lui rendre confiance et sitio. Le père est parti en « deuxième rideau ». « Après Madrid », mejor !

     Ce samedi 22 Juin : Toros d’Alcurrucen pour Enrique Ponce, Julio Aparicio et Manolo Caballero.

 

"ASI…NO !!!"  PERDRE COMME CA... NON!!!

    22 Juin : L’Espagne est éliminée du mondial de Foot. Elle perd à l’épreuve des penalties, où elle n’aurait jamais du arriver...
      Elle ne fait pas un bon match, mais les coréens, non plus. Dans l’équipe d’Espagne, un grand « torero » : Joaquin. Formidable, pendant tout le match ! Hélas, il se blessera et « triple hélas ! », c’est lui qui manquera le penalty fatal.
     A ses côtés, un Iker Casillas qui n’a rien à se reprocher, dans les buts. Cependant, on ne peut pas en dire autant d’autres joueurs, comme par exemple Mendieta, fatal…
     Le problème, pourtant, n’est pas là… Dans un Mondial où il n’y a jamais eu autant de fautes, de tirages de maillots, d « agarrones », au pied des buts, ces messieurs de la FIFA déclarent que l’arbitrage a été « exemplaire »… « Pues, Señores… Udes son unos sinverguenzas ! ». Quant à l’arbitre de ce match, et à ses deux compères… ils précipitent sciemment, volontairement l’Espagne, dehors, lui volant deux buts valides et sifflant scandaleusement…
     Ici, on respecte l’Autorité, l’arbitre, le président, le juge. Ici, on respecte l’ordre, le bonne éducation… Mais quand l’Autorité est la première à se comporter ainsi, alors, rien ne peut nous empêcher de dire : « Señor Gandhur, et vos deux arbitres de touche… son udes unos cabrones !»

 

VRAIMENT FAITS « D’UN AUTRE BOIS »…
Nouvelle blessure de Jose Tomas

     23 juin : De quoi sont donc faits les toreros ? C’est vraiment à se demander. Qu’est ce qui les pousse à ces efforts surhumains ? Quelle force les aide à surmonter la fatigue, la peur, la douleur ? Sûrement pas l’appât du gain… L’argent est ici, le dernier des prétextes…
     Ils sont toreros, et donc, bardés d’or ou d’argent, ils rentrent dans la peau de chevaliers d’antan, des héros de la mythologie grecque. Blessés, sanglants, roués de coups, ils se relèvent et, grimaçant de rage autant que de douleur, reviennent au combat, taisent leurs plaintes et font de nouveau face à leur destin. Incroyable, inexplicable… admirable.
     Hier, à Badajoz, Jose Tomas vient d’ajouter un chapitre à l’Histoire du Toreo, et une page de plus, glorieuse, à sa biographie torturée.
     Vilainement pris par le deuxième toro de l’après-midi, le diestro de Galapagar se relève, le visage défait, estoque son adversaire, reste dans le ruedo jusqu’à lidier le cinquième, et enfin, seulement, s’abandonne aux mains des chirurgiens. Le bilan est incroyable : cornada à la face intérieure du genou droit, qui remonte et lacère des tendons sur 6 cms. Cornada à double trajectoire de 10 et 7cms à l’aiselle droite. Gros choc au niveau droit de la poitrine, qu’il faudra évaluer plus à fond, par d’autres examens plus poussés. Le pronostic est « grave », et, après Granada, Jose Tomas reçoit là une mauvaise blessure qui peut mettre en péril sa temporada…

     Comment à t’il fait ? Pour marcher, pour toréer deux toros, pour tenir un capote, pour lever une épée ? De quel métal est donc fait Jose Tomas ?
     Tous les toreros sont « de fer ». Mais celui-là est d’airain ! Tellement « intériorisé », tellement fier ; tellement têtu qu’il en est parfois détestable (Référence : les deux scandales de Salamanque 2000, et Madrid 2001), Jose Tomas est une énigme perpétuelle, un torero et un homme « inclassables »… et c’est bien ce qui nous embête !
     Nous qui aimons bien « ouvrir nos petites boites » et ranger les hommes comme des sardines, bien serrées, nous voilà avec « une pièce en trop », dont nous ne savons que faire… Il y a « les classiques », « les baroques », « les tremendistas », entre autres… Puis il y a Jose Tomas ! Un mélange de tous ! « Une boite » à lui tout seul ! Tant dans la plaza qu’en dehors, il est un être « à part », mélange de « pâtre des montagnes », timide, solitaire, et « Chevalier de la Table Ronde », pourfendeur des toros et des certitudes.

     Dire qu’il ne prend que des toros faibles et sans cornes, ici ne vaut pas. Une cornada est une cornada… et « rester », dans ces conditions, relève d’un courage total, frisant une sorte de « dédoublement de la personnalité » : Le chevalier « porte » avec lui le héros blessé, fait taire ses plaintes, lui insuffle la force, l’encourage en silence, et, « tous deux » ils vont au combat, jusqu’au bout, jusqu’au dernier coup d’épée… Comment l’expliquer autrement ?
     La réalité est là. A Zaragoza, en mars 2000, Jose Tomas prend une cornada. Il revient au combat, et reprend un second coup de corne, au même endroit… Il reste.
     Hier, il pouvait partir directement à l’infirmerie, sans estoquer son toro... Il pouvait l’estoquer, se livrer au médecins, et ne plus revenir… Pourtant, se sachant blessé, il reste là, participe à la lidia de deux toros, puis combat son deuxième adversaire, presque comme si de rien n’était. Allez donc y comprendre quelque chose…
     On a souvent été dur, ici, avec Jose Tomas. Tout simplement parce que l’on châtie bien ce que l’on aime bien, parce que les revirements du torero et de son entourage, avaient souvent de quoi « faire des bonds ». D’ailleurs, beaucoup d’Aficionados les faisaient avec nous…
     Cependant, lorsque l’homme se montre magnifique torero, comme dans ses deux faenas de la San Isidro, et lorsqu’il se comporte comme hier, à Badajoz, on ne peut que saluer, chapeau bien bas. Et on le fait, avec énormément de plaisir et d’admiration. Monterazo, Torero !

     22 Juin – BADAJOZ – 1ère de Feria – ¾ de plaza : Les toros de Juan Pedro Domecq se montrent plus compliqués que prévu. Seul le lot de Paco Ojeda permet quelque « décontraction ». A noter les poids : 520, 520, 553, 603, 580, 543 kgs. A quel poids les J.P Domecq démontrent ils leur caste et leur noble mobilité ? Réponse : Voir mano a mano, en matinale de Nîmes, à la Pentecôte.
     Paco Ojeda aurait pu couper un trophée, plaçant de grands muletazos et se mettant dans « son » sitio. Hélas, il ne sut pas remater. Silence et palmas. Le Morante de la Puebla fut excellent avec le capote, face au troisième. Puis, son actuacion se dilua dans le doute. Quelque sifflets, à son premier. Division, au sixième.
     Jose Tomas se fait prendre, dans sa faena au deuxième de l’après midi. Vilaine voltereta, le torero retombant sur la tête. Grimaçant de douleur, il revient et estoque son toro. Grande ovation. Ne le voyant pas partir à l’infirmerie, tout le monde est rassuré. Jose Tomas restera là, combattra le cinquième. Le public respectera en silence, une prestation difficile, que l’on attribuera à « la paliza », aux coups reçus. Normal. C’est alors que le torero entre à l’infirmerie… il n’en sortira qu’à onze heures du soir.
     Le pronostic est grave : Blessure au genou droit ; blessure double, à l’aisselle ; des coups partout… Personne n’avait rien vu. Mais lui…savait !

 

FERIAS DE JUIN... CORRIDAS DU SAMEDI…

     23 Juin : Après la San Isidro, on souffle un peu… en principe ! Alicante est là, avec ses plages et ses touristes bronzées et décolletées, dans le tendido. Plus de trapio que dans le ruedo ! Vaya ! A la fin du mois, tombe une poignée de ferias, plus ou moins importantes, plus ou moins courues, mais qui ont mérite d’exister et de permettre aux toreros de « régler le tir », avant juillet, et avant Pamplona, le prochain « grand rendez vous ».
     Ainsi Badajoz, Burgos, Algesiras, et, à un degré inférieur, Soria et Leon, montent en première ligne des chroniques. Les toros y sont parfois plus sérieux qu’on ne le pense, en particulier à Badajoz et Burgos. Partout, la fête mélange ses flonflons aux clarines de la Fiesta brava. Parfois, des peñas font un peu trop de bruit, comme à Burgos. Mais bon ! il faut commencer à s’y habituer, car dans quelques jours, à Pamplona… La que nos espera !

     Hier, samedi, Alicante a entamé sa dernière ligne droite. La Feria se meurt. Le premier toro d’Alcurrucen aussi, d’un infarctus.
     A Badajoz, on a vu que ces ferias dites « mineures », peuvent réserver de sales surprises. Burgos a sorti se première moruchada et à Leon, le trio s’est montré « en dessous » d’un lot de Garcia Jimenez, imprésentable. Chez nous, à Istres, beaucoup de faiblesse ches les toros de Millares. De son côté, El Juli est parti cueillir un succès en l’île de Mallorca. Bof !
     Et toute la semaine, il en sera ainsi. Burgos et Algesiras feront dans la quantité. Badajoz sera à surveiller de près.
     Quant à Leon, elle tente un gros coup : le cartel de rêve. Malheureusement, les circonstances ont fait que l’affiche s’est modifiée. Au départ : Joselito, Ponce, Tomas et Juli… El « no va mas ! » Joselito, cassé à Nîmes, et Jose Tomas, blessé hier à Badajoz, laissent la place au Morante et Paco Ojeda, respectivement. En définitive : Toros de Zalduendo (comment seront ils ?) pour Paco Ojeda, Enrique Ponce, Morante de la Puebla et El Juli. C’est « le » cartel de la journée.

     22 Juin : ALICANTE – 4ème corrida de Feria – Plein : Corrida intéressante. Quatre toros d’Alcurrucen et deux des Frères Lozano. Bonne présentation et caste. Bien au cheval, en général, et du nerf à la muleta. Le sixième fut le meilleur.
     Enrique Ponce entamait sa faena quand le premier toro culbuta et ne se releva point. Infarctus ! Tout le monde se regarda en silence. Le valenciano ne toréa donc, qu’un seul toro, le quatrième. Faena précieuse, techniquement. Ponce partait vers un triomphe, mais pincha deux fois, et descabella autant. Avis et Ovation.
    Julio Aparicio avait brillé au festival du printemps, en cette même plaza. On l’attendait avec espoir. Ce fut, à nouveau, un concert de doutes, une mer d’incertitudes… Julio Aparicio « ne veut pas » ou « ne peut plus » être torero. Sifflets, chaque fois.
     Gros triomphe, et « avec la manière » de Manolo Caballero, qui semble avoir retrouvé ses repères. Son premier, très retord, avec du genio, a prouvé que l’Albaceteño est plus fait pour les batailles que pour la dentelle… Faena puissante, ferme, s’imposant à un dur et costaud. Grosse oreille et pétition de la seconde, refusé par le président. Pas sympa ! Faena beaucoup plus mesurée, face au bon sixième. Oreille et sortie a hombros.

     22 Juin - LEON – 1ère de Feria – 1/3 de plaza : Corrida imprésentable de Garcia Jimenez : petite, « sans rien » (même Juan Posada parle d’afeitado) et très faible.
     Finito « flotte » élégamment, plaçant quelques détails au capote. Applaudissements, aux deux – Eugenio de Mora coupe une oreilles à son premier. Aurait pu faire plus. Palmas au cinquième.
     Le triomphateur est du coin : Javier Castaño. On le dit « de Salamanca », mais il est né à Leon. Oreille à chacun de ses toros, mêlant le classique eu tremendisme, avec plus de bonheur que de coutume. Bien au capote, face au troisième, débutant et clôturant sa faena « à genoux ». Face au dernier, on travailla « l’émotion dans le tendido », de face, de dos ; à l’envers et à l’endroit...

    22 Juin - BURGOS – 1ère de Feria – 1/3 de plaza : Désastre ganadero, signé Jaralta. Les toros sortent très bien présentés, mais chargent « très peu »…Corrida sosa, parada. Terne, fade, totalement arrêtée.
     Jose Ignacio Ramos, Luis Miguel Encabo et El Fandi ont fait de multiples efforts, bien mal récompensés. Même aux banderilles, ce fut un calvaire. Applaudissement pour tous, Encabo arrachant une vuelta au cinquième.

     22 Juin – SORIA – 1ère de Feria – 2/3 de plaza : Corrida de Guardiola, intéressante.
     Juan Jose Padilla  coupe une oreille au quatrième. El Renco se bat en vain – Jesus Millan obtient un trophée de son premier adversaire.

     22 Juin – MURO (Mallorca) – Presque plein : Corrida de Jimenez Pascuau, buena (!)
     Trois oreilles pour Manolito Sanchez – Une oreille chaque fois, pour le Juli – Rafael de Julia coupe l’oreille du trois, et donne vuelta au six.

     22 Juin – ISTRES (France) – 1ère de Feria – ¾ de plaza :Corrida malheureusement trop faible de Manuel Angel Millares.
     Victor Puerto de fait ovationner, Fran Rivera passe, et c’est encore Sebastien Castella qui montre la volonté et le talent, coupant au sixième, la seule oreille de la journée.
     Ce dimanche, la deuxième de Feria, avec un lot de Carlos Nuñez, pour Espla, Loré et Davila Miura.

 

SAINT-SEVER OU TOLOSA ?

     23 Juin : Cruel dilemme ! D’un côté, une novillada « de lujo »… De l’autre, amitié, convivialité et aficion… Que doit on faire ? Où aller ?
     Décidez vous mêmes ! D’ailleurs, c’est déjà fait.

     A Saint-Sever, on commence tôt, avec la non piquée, où se produira Ekaitz Rodriguez, ce jeune Basque dont Hasparren est devenue la marraine, hier, de la façon la plus sympathique qui soit.
     Ce soir, un cartelazo novillero : Novillada de Martelilla pour Julien Lescarret, aux portes de l’alternative ; Salvador Vega et Fernando Cruz.

    A Tolosa, ce sera le « Dia de las Peñas y los Clubes Taurinos ». On y fera des discours, entre deux cadeaux, histoire de ne pas se jeter de suite, sur le bon repas annuel. C’est la journée des clubs taurins, et l’on y vient « à pieds joints » des Landes et du Pays Basque. Grande journée d’amitié, tout simplement.
     Le soir, la corrida sera de Carlos Nuñez. A ver como salen ? On retrouvera Eugenio de Mora et Juan Bautista, triomphateurs des deux dernières ferias (Ici, on reste fidèles). A leur côté, Manolo Caballero, dont on surveillera le retour en forme.

     A tous, bon pied, bon œil ! Bonne appétit, et… suerte !

 

LEON: COMPETENCIA !
Grave blessure d'Enrique Ponce

     24 Juin : La plaza de Leon a vécu hier, un des évènements de la temporada. Certes, la corrida de Zalduendo était loin d’être monstrueuse, mais la caste et la bravoure permirent aux hommes de s’exprimer et de rentrer « en compétition », sans avoir à se préoccuper de « mimar al toro », pour qu’il ne tombe pas. Hier, enfin, il y eut un vrai face à face entre deux figuras del toreo, Ponce et Juli, tandis que le deux autres, Ojeda et Morante, invités remplaçants, se « responsabilisaient » et finissaient pas donner une bonne réplique aux deux « monstres ». On essaie d’imaginer ce qu’aurait pu être la corrida si Joselito et surtout Jose Tomas avaient pu y participer.
     Competencia ! La concurrence entre les toreros. La bagarre, de face, en plein jour ! Savoir, pouvoir ! Chacun avec ses armes ! 
     Ponce a été monumental de technique et d’esthétique. Malheureusement, le valenciano se fait poursuivre à la sorti d’une estocade (comme le fut El Yiyo), et vilainement accrocher. Au bilan : Le visage en sang, mais surtout un gros choc à la poitrine, côté droit, avec trois côtes brisées, dont l’une vient se ficher dans le poumon. Opération et pronostic graves. Enrique Ponce, qui n’a pratiquement jamais été blessé,  reçoit là sa deuxième blessure en trois mois. Grande malchance, pour un torero qui n’a jamais été aussi brillant.
     Competencia ! La bagarre, qui pousse à se surpasser. Cette corrida de Leon a peut-être permis au Juli de retrouver le sitio. En effet, celui qui « flottait », depuis Madrid, et cachait son passage à vide derrière des effets de manche qui ne trompaient que les gogos, n’a pas voulu rester « en arrière ». On le vit « bouillant » devant son premier, mais sans pour autant mettre les gens debout. Par contre, le Juli donna au dernier une grande faena, avec des séries puissantes, de cinq ou six muletazos liés, main basse, toréant à fond. Il pincha avant l’estocade définitive, et perdit ainsi le rabo. Dommage, car suite à ce duel, les deux toreros auraient pu se donner la main et sortir a hombros, ayant coupé chacun trois oreilles et un rabo. Au lieu de cela, le Juli refusa la sortie en triomphe, par respect pour le compagnon blessé. A noter également qu’il fut le premier au quite quand Ponce fut si dangereusement accroché.
     Voyons la suite, mais il est bien possible que cette faena de Leon ait rendu au Juli « el sitio y la ilusion » qui semblaient un peu perdus, ces temps ci. Tant mieux pour lui… et pour nous.

23 Juin – LEON – Casi lleno : Grande corrida de Zalduendo, en ce qui concerne le comportement : Bravoure, noblesse encastée. Par contre, la corrida fut discrètement présentée, en particulier du côté « têtes ». Premier et quatrième toros n’auraient jamais du sortir dans une plaza. Le scandale monta vite et il fallut changer le quatrième. La deuxième partie de la corrida fut beaucoup plus digne, et le jeu des toros permettant aux diestros de s’exprimer totalement, ce qui débuta « maussade », finit en triomphe avec une apothéose de Ponce et Juli, et la vuelta aux 6 et 8èmes toros.
     Hélas, l’euphorie ne fut pas complète, du fait de la blessure, plus grave que l’on pensait, d’Enrique Ponce
     Paco Ojeda (Ovation – Vuelta) n’a pas pu, devant le premier, un petit nerveux qui faillit l’accrocher. Ojeda se méfia, patina et tua mal en quatre pinchazos et deux descabellos. Par contre, on retrouva « une partie » de la personnalité et du toreo d’Ojeda, face au cinquième, toro très noble, devant lequel le Sanluqueño se montra serein, à deux doigts du piton. Estocade et deux descabellos, qui lui font perdre une oreille.
    Enrique Ponce (Oreille – Deux oreilles et la queue) a été magistral. Technique et temple devant son premier, un encasté qui accrochait la muleta, le Valenciano rectifia, gomma les défauts, et tua en deux temps. Le cinquième se montra brave au cheval. Ponce monta une grande faena, tout en esthétique et profondeur, avec en point d’orgue, ces naturelles, citées une à une, la muleta pliée au bras, et tirées majestueusement. Formidable Ponce qui met un gros coup d’épée, mais se fait poursuivre et accrocher par le toro moribond. Gros choc et mauvais moment, à terre, le toro le cherchant avec une violence extrême. On a frôlé le terrible, et quelques images revinrent à l’esprit (El Yiyo, Colmenar, 1985). Tout le monde au quite, le Juli en tête. Ponce se relève, le visage en sang, cherchant sa respiration. Le torero est emporté à l’infirmerie où sera diagnostiqué le problème lié à trois côtes cassées, et un poumon blessé. Opération et des examens postérieurs, le diestro se plaignant beaucoup de la tête.
     Morante de la Puebla (Ovation – Une oreille) eut de bons détails à la cape, mais ne fit pas l’effort nécessaire, devant le troisième. Par contre, le sévillan eut de bons moments, très toreros devant le septième, en particulier une grande série à droite, close d’un remate de haute classe. Cependant, le toro méritait plus. Tuant vite, le Morante a encore beaucoup de chemin à faire, pour remporter ce combat « contre lui-même ».
    El Juli (Oreille – Deux oreilles) mit tout ce qu’il avait devant le remplaçant quatrième. Le public était en rogne et avait monté un scandale, exigeant le remplacement du titulaire. Juli se battit, imposant d’entrée capote et banderilles, et bataillant ferme avec un toro brave, mais un peu faible. Par contre, le madrilène a été « Enorme! », devant le huitième, toro encasté, peu piqué, qui arriva « tout cru » à la muleta. Faena de puissance « caste contre caste », le toro répétant, le torero ne lâchant rien. Faena de gros impact sur les gradins, mais surtout sur les professionnels, qui ont retrouvé là, un Juli pléthorique et heureux de se battre. Grand moment d’un torero tout à coup revenu à son meilleur niveau.

Trois oreilles et une queue pour Ponce ; trois oreilles pour le Juli. On a vraiment regretté l’absence de Joselito et Jose Tomas.

 

DANS LES AUTRES PLAZAS…

     24 Juin : Il y a eu de très nombreux spectacles, hier, sur toute « la géographie taurine »… Une grande corrida du Pilar a remonté le niveau ganadero de la Feria d’Alicante - A Burgos, le vent a été plus dangereux que les Montalvo - A Tolosa, le public est vraiment « gentil » - A Madrid, les Monteviejo, les Barcial de Victorino, sont sortis « guapos », mais très compliqués -  Côté novilladas, on retiendra la bonne sortie d’Octavio Chacon, à la première d’Almeria, et la grande faena de Salvador Vega, à Saint Sever.

     23 Juin – ALICANTE – 5ème corrida de Feria – ½ plaza : Cinq toros du Pilar, bien présentés et de bons jeu. Un remplaçant de Moises Fraile (le 2ème) flojisimo. Le quatrième fut un grand toro.
     Vicente Barrera (Silence – Oreille) flotta devant le premier, un toro de cinq ans qui chargeait fort. Le valenciano fit l’effort, devant le bon quatrième, toréant lié, vertical, sans pour autant passer complètement la rampe. A noter qu’il brinda ce toro à Pablo Lozano, son ancien apoderado.
     Victor Puerto (Division – Oreille, avec pétition de la seconde) ne put rien faire devant le Moises Fraile, invalide. Par contre, sortit « à bloc », devant le cinquième : Deux largas à genoux, au capote ; Début de faena, au centre, à genoux, et bonnes séries, toréant « long et lent », terminant en adornos variés. Puerto perdit la deuxième oreille pour un pinchazo au recibir. La pétition fut monumentale, mais le président refusa net. Muy mal !
     Miguel Abellan (Oreille – Ovation)  tua mal le premier, un toro de cinq ans, reçu par une larga. Abellan toréa joliment, surtout à gauche, et termina en spectaculaire. Par contre, pas grand chose à tirer du sixième, très faible. 

     23 Juin – BURGOS – 2ème de Feria – ½ plaza – Vent très froid : Cinq toros de Montalvo  bien présentés et de jeu divers. Le premier fut le meilleur. 4 et 5 se montrèrent difficiles. En second sortit un Carmen Segovia, faible.
     Le vent a considérablement gêné les toreros.
     Finito de Cordoba ne se cassa pas trop la tête, écoutant un avis à chaque toro, et une ovation au premier, qui méritait mieux - El Cordobes coupa au cinquième  la seule oreille du jour. Son premier était très faible. Par contre, Manuel Diaz  mit la pression, au cinquième, amusant la galerie, et se faisant accrocher, au moment de l’épée - Francisco Rivera Ordoñez  n’eut pas d’option devant son premier. Par contre, « ne comprit pas », ou ne voulut pas voir le sixième. Silence à ses deux toros.

     23 juin –MADRID (Las Ventas) – ¼ de plaza : Corrida de Monteviejo formidablement présentée, et très compliquée. Les « patas blancas » de Victorino ont mis tout le monde au garde à vous.
     Antonio Urrutia et Fernandez Meca ont écouté « deux silences », chacun. Cependant, le français a montré plus de vaillance et de technique que le mexicain, récemment débarqué. Faut dire que « comme bienvenue », on pouvait rêver mieux.
     Jose Ignacio Ramos a entendu deux ovations. Grosse décision et un gros coup d’épée au troisième. On le vit bien au capote et très vaillant aux banderilles. Il s’arrima fort, devant le sixième, mais cette fois, l’épée ne fonctionna pas aussi bien.

     23 Juin – TOLOSA – Une grosse media plaza – Pluie fine qui ne gêne pas : Corrida de Carlos Nuñez, en « trois et trois »… Les trois premiers étaient bien petits, bien bas, bien mal armés. Les trois suivants furent beaucoup plus respectable, au niveau charpente. Corrida très noble, mais très faible, en particulier les deux de Caballero. Le deuxième « remonta » et fit peur à De Mora.

     Manolo Caballero (Oreille – Oreille) s’est montré « infirmier sympathique ». Deux toros invalides, qu’il a réussit à faire tenir debout, toréant avec une infinie douceur, en deux trasteos interminables, conclu chaque fois, de la sempiternelle estocade en arrière et tendida. Par contre, « brilla » beaucoup lors des vueltas al ruedo. Sympathique !

     Eugenio de Mora (Ovation et Oreille) alla, chaque fois, de mas a menos. Bien au capote, face à son premier, il débuta en torero, mais devint de plus en plus nerveux, au cours d’un trasteo qui tourna à l’électrique. Sa faena au cinquième fut « toujours » électrique, mais la bonne estocade et la gentillesse des gens de Tolosa lui rapportèrent un trophée qui ne rajoutera rien à sa gloire.
     Juan Bautista (Deux avis avec division – Oreille) ne paraît pas au mieux. Il essaie tout, avec une grande volonté, mais peu de choses réussissent. Son premier était très faible. Le dernier promettait, au début. Les bon moments : au capote, recevant le troisième par véroniques à genoux. Mieux encore dans sa réception au dernier. Autre bon point, l’estocade à ce toro, qui lui valut une oreille. Entre les deux, des trasteos très inégaux, sans grand vibrato, par la force des choses.
     Le français connut une triste mésaventure au troisième. Son épée, atravesada n’avait donné aucun résultat, et Jalabert voulut descabeller. Hélas, le toro « se tapaba », et le français eut la malchance de toucher une veine importante, à son premier essai. La tête du  toro se couvrit rapidement de sang, et les essais successifs ne firent qu’amplifier un très désagréable moment. Juan aurait du reprendre une épée, mais dans ces conditions, impossible. Mala suerte.

     23 Juin – SAINT-SEVER – Novillada – 2/3 de plaza : Bonne journée taurine à Saint Sever où l’on vit de bonnes choses, le matin avec le petit Ekaitz Rodriguez. L’après midi, novillada de Martelilla, inégalement présentée. Trois petits et trois plus importants.
     Julien Lescarret faisait ses adieux de novillero. Il les fit en silence, soit parce que l’épée ne marcha pas, soit qu’il ne trouva pas la solution, devant un lot inégal – Grosse faena et énorme coup d'épée du malagueño Salvador Vega, qui coupe les deux oreilles du deuxième. Toreo de gusto et de puissance, également. Par contre, il coinça un peu, devant le violent cinquième – Fernando Cruz eut de bonnes choses, mais ne put compléter. Vuelta, au troisième.

 

LA FIESTA, DECAPITEE…POUR UN MOIS

     25 Juin : Titre tragique, mais dont les conséquences sont moins graves qu’elles auraient pu l’être. Le dernier week end taurin a vu tomber deux figures du toreo actuel, très différentes dans leur forme de voir la vie, dans leur concept de la profession, mais incontestables vedettes de la Tauromachie des années 2000. Enrique Ponce et Jose Tomas ont été gravement blessés, et seront absents des ruedos, de 20 à 30 jours.

     Les examens radiologiques ont démontré que Jose Tomas a la 6ème côte gauche, fracturée. Cette lésion, ajoutée aux deux cornadas (une au genou et l’autre à double trajet, à l’aisselle droite) envoie le diestro de Galapagar au repos total, pour une vingtaine de jours. Jose Tomas est rentré à la maison, où les médecins surveillent le bon aspect des cornadas. On lui a déjà retiré le drain du genou. A priori, pas de problème du côté cornadas, et peu d’inquiétude, pour le moment, du côté des cervicales. Deuxième blessure importante pour Jose Tomas, en l’espace d’un mois. Granada et Badajoz. Cela fait « un peu beaucoup »…

   Enrique Ponce a eu énormément de chance. La corne ou la côte fracturée auraient pu faire d’immenses dégâts dans le poumon droit du torero de Chiva. On a vraiment frôlé le drame. Il n’est que de voir les images dd l’accident. Heureusement, et malgré de grosses douleurs qui imposent la prescription de nombreux calmants, Ponce va mieux, après une première nuit difficile. Heures d’inquiétude et de nervosité pour le torero, qui ne pouvait pas respirer. Les médecins ont rassuré tout le monde, et hier après midi, Enrique Ponce a été transporté en ambulance UVI, à la clinique de La Zarzuela de Madrid. Soins intensifs, puisque lui est maintenu le tube qui permet d’évacuer toutes les diverses « saletés » qui ont envahi son poumon droit.

      Deuxième blessure, également, pour Enrique Ponce, en l’espace de deux mois : Séville et Leon. Cela ne lui était jamais arrivé. Déjà, le torero pense à son retour et aux corridas perdues. Les médecins ont prescrit « un mois d’arrêt », ce qui nous mènerait à fin Juillet. Ponce perdrait ainsi une douzaine de corridas, dont Pamplona, Barcelona et… Mont de Marsan. Mais il faut attendre. Les toreros sont des êtres « à part », et Mont de Marsan, c’est le 22. Cependant, une blessure au poumon est « très sérieuse », et Ponce devra savoir raison garder.

     Ainsi, en deux jours, deux des piliers de la temporadas sont tombés. Après la lésion de Joselito, c’est « pas d’pot », à cinq minutes du gros circuit d’été.
     Cela dit, « le malheur des uns faisant…etc ! », les postes libérés par les deux diestros vont profiter à ceux qui ont brillé, ces derniers temps. Déjà un exemple : Enrique Ponce, sera remplacé par El Fandi, ce soir, à Badajoz, en compagnie de Finito de Cordoba et Rivera Ordoñez, devant une corrida de Jandilla. Autre triomphateur de la San Isidro, David Fandila devrait profiter un maximum de l’absence de ses deux aînés. C’est ainsi. 

 

COMPETITION, OUI… MAIS « AVEC LA MANIERE », SVP !
Premier incident entre Ferrera et le Juli, en plaza de Badajoz.

     25 Juin : Depuis longtemps, on le sait, Ferrera et son entourage  veulent « se payer » El Juli. En effet, le madrilène est accusé de tous les maux, en particulier, de « barrer » Ferrera depuis de trop nombreux mois.
     La San Isidro a, si besoin était, remis les choses à leur place, et Ferrera, à  la force du poignet, s’est ouvert toutes les plazas, entrant dans les gros cartels, avec du toro « de choix », ce qui lui permet de faire un toreo de qualité « qui rongeait son frein », depuis des années, derrière une tauromachie nerveuse et virevoltante, destinée à « avancer à n’importe quel prix ». Bien !

     La feria de Badajoz vient de vivre une anecdote qui pourrait bien donner lieu à une vraie bagarre, dans le ruedo et ailleurs, entre El Juli, jeune figure consacrée, et Antonio Ferrera, torero aux dents longues… Competencia ! On a tout à y gagner…
     Competencia ! Compétition, oui… mais à condition que cela se fasse « en bonne éducation » ! Hier, s’est produit en plaza de Badajoz, un incident que l’on espère « isolé », mais qui fait craindre que, derrière un toreo tout à coup ralenti, Antonio Ferrera a encore quelques « mauvais moments » qui ne servent en rien son nouveau statut.

     Badajoz est toute acquise à Ferrera. Il est « chez lui ». La veille, suite à la blessure de Ponce,  le Juli a refusé le mano a mano avec Ferrera, et l’on a appelé le Finito de Cordoba (on ne le regretta pas). Badajoz prit très mal ce refus.
     La corrida fut triomphale, Ferrera coupant quatre oreilles, au nez du Juli qui ne fait « que deux ». Pendant ce temps, c’est Finito qui régale tout le monde.
     Cependant, on retiendra un vilain incident, qui s’est passé « aux banderilles ». A l’usage des maestros banderilleros, Ferrera a invité le Juli à banderiller avec lui, son premier toro. Tout s’est bien passé. Le Juli a rendu la politesse à son rival, et là… cela se passa moins bien : Au sortir de sa paire de banderilles, Ferrera, au lieu de « salir limpio » de la rencontre, mit « un recorte » inhabituel et déplacé, d’autant que le toro avait déjà une charge très limitée. « Eso no se hace ! » Ce geste superflu et peu cordial fut très mal pris par le Juli qui poussa un coup de gueule, en plein ruedo : «Coupe le encore plus,  donne lui encore un tour ». Cela mit de l’électricité dans l’air, et Ferrera refusa de saluer, en fin de tercio, en compagnie de "son hôte"… Cela non plus, ne se fait pas!

     Anecdote ! Excès de ganas ! Rage de vaincre, diront certains. Certes, et c’est louable… mais sans oublier « les bonnes manières », por favor !
     Cet incident risque d’être la première escarmouche d’un été « brûlant »… Bien, mais dans les limites de la bienséance, du compañerismo  et du pundonor torero… s’il vous plaît !

    24 Juin : BADAJOZ – 3ème de Feria – Casi lleno : Grande corrida de Zalduendo. Les toros sont sortis d’inégale présentation, mais ont donné grand jeu, excepté le lot du Juli, soso et éteint. Brave, le deuxième. Nobles ceux du Finito et de Ferrera. 1,2 et 5èmes ont été ovationnés à l’arrastre. A la fin de la corrida, tout le monde est sorti à hombros, y compris le ganadero, Fernando Domecq.
     Finito de Cordoba (Ovation – Deux oreilles), qui remplaçait Ponce, a été magnifique. Grande première partie de faena eu toro d’ouverture, qui baissa un peu de ton, par la suite. Tuant mal, Juan Serrano perdit un trophée. Par contre, toute la profondeur et l’empaque du cordouan, dans un grand trasteo, au toro « Gallo », quatrième de la tarde. Faenon qui peut remettre en selle le Finito. Deux oreilles et les gens « toréant dans la rue », au sortit de la corrida. Le Finito revient aujourd'hui, devant les Jandilla. "A rematar la feria"
     Antonio Ferrera (Deux oreilles – Deux oreilles) Chapeau ! N’a donc pas besoin de ces provocations, pour triompher et « passer devant »… Formidable prestation d’Antonio Ferrera, complet au capote, monumental aux banderilles, toréant à gusto à la muleta, tantôt spectaculaire, comme dans les passes changées dans le dos, tantôt ralenti, profond, comme dans de longues naturelles, au cinquième. A l’épée, clair et net. Deux oreilles, chaque fois. Antonio Ferrera, « tel un cheval emballé »…

     El Juli (Une oreille à chaque toro) a touché les deux « moins bons ». Toros sans jus, fades et de forces limitées. Chaque fois, le madrilène fit le maximum, pour sortir des passes que les bichos « n’avaient pas ». Valiente, mais en vain, d’autant que Ferrera était passé avant, et que le public était avec lui (ce qui est normal). Juli arracha deux oreilles, avec beaucoup de mérite, et sortit en triomphe en compagnie de ses deux collègues. L’histoire ne dit pas si « tous » se sont serré la main. Cela se fait, entre gens "bien"!

 

FANDI ET JULI, EN TRIOMPHE…

     26 Juin : S’il y a un cartel à monter, en ce moment, c’est : Ferrera – El Juli – El Fandi. A n’en pas douter, cela ferait des étincelles et tout le monde aurait à y gagner. Les trois toreros ont de la caste à revendre, de l’imagination et du talent. El Juli, actuellement « en basses heures » saurait où trouver la force de dévorer ces deux lions affamés que la San Isidro vient de mettre sur son chemin.
     Après la faena de Leon, dimanche, El Juli a du affronter « réellement » Ferrera, en sa terre de Badajoz. Bien qu’ayant maintenu son statut, le Juli a perdu la bataille. Hier, un toro encasté de Juan Pedro Domecq lui a permis de remonter la pente. Cependant, Juan Posada, dans sa chronique, le trouve « épuisé, mais avec le recours nécessaire pour triompher ». C’est à la fois magnifique et inquiétant, à la veille d’un été où le Juli va courir les routes et les plazas, étant attendu dans chaque ruedo, comme au coin du bois.
      Le Fandi, lui, vit le rêve de tout torero: S'habiller "de lumières", tous les jours. La grave blessure de Ponce et celle, plus légère de Jose Tomas, lui ouvrent les portes de nombreuses « substitutions », que le granadino ne va pas laisser passer. A peine vient t’il de triompher à Badajoz et Alicante, qu’on l’appelle pour remplacer Enrique Ponce, demain en plaza d’Algesiras, où il retrouvera… El Juli ! Heureusement, les deux jeunes gens s’aiment bien et se respectent, même si dans la plaza, chacun fera tout « pour planter l’autre ». Normal ! Rien à voir avec ce dont nous avons parlé, hier…
     En tous cas, avec ces trois là… l’été sera chaud !

     25 Juin – BADAJOZ – 4ème de Feria – un peu plus de ½ plaza – Vent : Après l’apothéose et la grande foule du lundi, Badajoz est revenue à une dimension « plus raisonnable », illustrée par une corrida de Jandilla très lourdement présentée (550, 520, 530, 593, 596, 637 kgs) et dont le comportement passa par tous les degré de la « mansedumbre noble ». a noter toutefois la bravoure et la grande caste du dernier, « Envenenado » - 637 kgs – qui mit à terre toutes nos belles théories concernant le « trop lourd; peut pas charger »… Grand toro qui aida le Fandi à « mettre le feu »…
     Finito de Cordoba (Oreille – Ovation) "roula" tranquillement sur les traces de son triomphe du lundi. Digne devant le premier, noble mais court. Le quatrième était faible, sans aucune transmission. « Hubo que mimarlo » !
     Rivera Ordoñez (Oreille – Ovation) a été bien bien. Son premier était manso, mais avec de la charge. Fran s’est montré ferme dans son trasteo, s’imposant avec technique et esthétique. Volontaire devant le cinquième qui ne voulait pas s’employer.
     El Fandi (Oreille – Deux oreilles) a cassé la baraque. Le public suit à fond, parce qu’il se passe « très près » les toros, avec le capote; parce que peu de monde peut résister aux paires de banderilles « de la moviola » ou du « violin », et parce qu’il est loin d’être maladroit, avec la muleta. Hier, à Badajoz, on l’a vu trépidant, un peu accéléré. Normal! Il faut gagner de points, "marquer des buts". Mais le courage et le talent sont là. Les deux oreilles au très encasté sixième sont indiscutables, et le Fandi a encore marqué des points, hier, au grand « Monopoly Taurin ».
     El Fandi remplace Enrique Ponce, demain, en plaza d’Algesiras, aux côtés de Juli et Amaya, face à des Joaquin Barral.
     A priori, El Fandi ne torée pas, le 22 Juillet. Vu les évènements, Enrique Ponce ne sera probablement pas à Mont de Marsan… Vous voyez ce que je veux dire ?

     25 Juin – BURGOS – 4ème de Feria – ¾ de plaza – Vent : Corrida « multi ganadera », qui vit défiler un patchwork de Juan Pedro Domecq (1, 3, 6èmes) , Parladé (4 et 5èmes ) et un sobrero de Gabriel Rojas (2ème). Beaucoup de grands noms pour pas grand chose : Petits, terciaditos, et sans grandes bonnes intentions. Seuls le premier et surtout, le sixième, permirent aux toreros de se lâcher. Le lot du Morante, infect.
     Jose Ignacio Ramos (Oreille – Ovation, après un avis) patina un peu devant le bon premier qui lui mit une méchante voltereta, à l’ouverture de faena, par afarolado à genoux. On vit le torero très vaillant, mais sans « commander » vraiment. Bien à la cape, face au quatrième ; inégal aux banderilles ; « noyant «  la charge du toro, en se mettant trop « dessus ». A noter qu’il invita ses collègues à banderiller le premier : Normal pour le Juli, mais un peu moins pour le Morante, qui s’en sortit dignement.
     Morante de la Puebla (Silence – Silence) toucha certes le mauvais lot : Tardo le Rojas, et impossible bloc de marbre, le cinquième, de Parladé. Mais il ne peut continuer ainsi à donner quelques bons détails « en attendant la suivante", où la même histoire se répétera. Plus de place pour la « mandanga », dans l’escalafon d’aujourd’hui.
     El Juli (Ovation – 2 Oreilles) ne remplit plus les plazas. De plus, il paraît physiquement fatigué, moins rayonnant, et cela se transmet au gradin. Ainsi, « il passa », simplement, face au troisième. Par contre, on retrouva « le vrai Juli », face au bon dernier : Cape très ralentie, banderilles vibrantes, bonne faena, très liée et gros coup d’épée, après un pinchazo. Il faut attendre… Mais il y a "clignotant!"

 

ENRIQUE PONCE : GROSSE INQUIETUDE

    26 Juin : On a eu très peur, lundi soir, quand les médecins de la Clinique de la Zarzuela, de Madrid, ont décelé une grosse aggravation de l’état d’Enrique Ponce : Il y avait beaucoup de sang, dans le poumon droit, et l’état général n’était pas bon. Décision fut prise de le « réopérer », tandis que trois unités de sang lui étaient transfusés, le blessé en ayant perdu plus de deux litres et demi.

      Hier, cela se passait un peu mieux, bien que l’entourage ait des difficultés à convaincre le torero de rester calme. Envahi de drains et de tuyaux, Ponce a de grosses difficultés à respirer, ce qui le rend nerveux, logiquement.
     Les médecins, un moment très inquiets, sont aujourd’hui rassurants : « Dans les trois jours, ce sera un autre homme. Cependant, on va surveiller de très près l’écoulement du « sang sale »… Il se peut même qu’il y ait à opérer de nouveau… » 

     Deux côtes cassées, dont une traverse la plèvre, (« crève le poumon » pour parler vulgaris). Enrique Ponce a reçu dimanche, la plus grave blessure de sa vie torera.
     En voyant les images de la cornada, on ne peut s’empêcher de penser à la cogida mortelle du Yiyo. Estocade entière, se faisant désarmer. Mortellement blessé, le toro « se fixe » sur celui qui l’a attaqué, et, faisant fi des capes et des cris, jette ses dernières forces à le poursuivre, jusqu’à l’attraper, d’un coup de corne assuré. Le torero «  qui sent cela », s’enfuit à toutes jambes, mais en vain… Incroyable.
     Avant l’aggravation de lundi,  on prévoyait la réapparition d’Enrique Ponce, pour le 25 juillet, à Valencia. Il faudra peut-être « revoir » ce calendrier.

 

MERCI, ASPRONA !

     26 Juin : Traditionnelle corrida « d’Asprona », ce soir, télévisée en direct depuis Albacete. On a l’impression de la connaître « depuis toujours ». Souvent, il y fait une chaleur épouvantable, et le public a bien du mérite à s’installer au soleil. Cependant, on ne s’inquiétera pas trop pour lui : Très heureux d’être là pour une bonne action, les aficionados « et tous les amis » montent une grande ambiance pour cette traditionnelle corrida au bénéfice de la grande institution pour handicapés de la région d’Albacete. A mi corrida, tout le monde participe à un immense pic nique, au beau milieu des gradins, tandis qu’en bas, les toreros attendent patiemment, en se demandant « Comment sortiront les trois suivants ? »

     On a souvent vu de grandes choses, à cette corrida. Damaso Gonzalez en fut un des glorieux piliers. C’est aussi au cours de cette course que Sebastian Cortes reçut la cornada qui devait l’éloigner des ruedos, pour toujours. Par ailleurs, c’est "la" corrida d’Asprona qui permet de faire le point sur la ganaderia de Samuel Flores, régulièrement invitée.
     Cette année, "Asprona d’Albacete" aura un intérêt tout particulier. On pourra la rebaptiser : « La seconde alternative, ou la « véritable » alternative, de Javier Valverde ». En effet, le salmantino a eu si peu de chance, le 12 Juin, à Salamanque, face aux lamentables toros de Bañuelos, que dans sa chronique, Jose Antonio Del Moral demandait à grands cris « qu’on lui monte une deuxième alternative ». La voilà ! et télévisée en direct, en plus !

     Ce soir, 18h30, sur la Première de TVE, corrida d’Asprona, en direct d’Albacete : Six toros de Samuel Flores, pour Luis Francisco Espla, Victor Puerto et Javier Valverde.

 

NOVILLEROS… ET NOVILLEROS !

     27 Juin : Quand on révise les effectifs de « l’Escalafon Novilleril », on s’aperçoit que 2002 n’est guère plus brillant que l’an passé, même si des noms y apporte plus de qualité que par le passé. Cela bouge un peu… mais pas trop !
    Au 11 juin, le novillero « de tête », avait toréé 17 courses, tandis que « plus haut », le matador « maillot jaune » en était à son 34ème paseo.
     La suite de la saison améliorera t’elle le panorama ? On peut le supposer… quoique !
     Les "têtes de peloton" (Cesar Jimenez, Leandro Marcos, Javier Valverde, Julio Pedro Saavedra) ayant pris l’alternative, deux noms « crèvent l’écran » : Matias Tejela et Salvador Vega. Le premier a triomphé à Madrid ; le second est en train de « monter d’un cran ». On l’a vu super, à Saint Sever, l’autre dimanche, et le lendemain, il montait un faenon au novillo « Gardenia », de Maria Jose Barral, à la novillada inaugurant la Feria d’Algesiras. Deux vrais novilleros qui ont fait leur dur chemin, et arrivent au sommet, logiquement. On va les retrouver, demain vendredi 28, en direct à la Télévision, avec un lot imposant de Guadaira, en plaza de Bilbao. A suivre.

     Mais, direz-vous, il y a Jose Maria Manzanares ! Qui ? Ah oui…
     Bien, désolé ! Actuellement, on a du mal à considérer le fils de Manzana, comme novillero de postin… Les lamentables montages auxquels il se prête, le mettent « à part » de la vraie compétition. Le jeune est il coupable ? Non et ouiiiiiii !       Ceux qui l’entourent veulent l’aider au maximum. Logique ! Mais lui se rend complice, consentant, tout heureux de sortir a hombros de « becerradas améliorées », tandis que les copains marchent « au son du canon ».
     On n’a rien trouvé de mieux que de le faire toréer « en mixte », accompagné de deux matadors. Les aînés prennent des toros terciaditos, et donc, le novillero aura des bêtes « encore moins imposantes ». Normal ! Et puis, pas de concurrence, pas de sorteo ! Le jeune « phénomène » peut arriver, « avec ses toros sous le bras », sans que personne n’ait à en rien redire. Sans aller plus loin, il triomphe en plaza d’Alicante, terre paternelle, avec deux novillos de Daniel Ruiz, totalement indécents… (Un critique de Salamanque les a même qualifiés de « becerros syphilitiques ». Ben, mon vieux !). Par contre, lorsqu’il faut s’aligner, partager cartel… là, ce n’est plus la même histoire : Référence : Mugron ! Référence : Pamplona…
     Jose Maria Manzanares a t’il un avenir ? Oui, peut-être… plus tard ! Mais pour le moment, avouez que l’on a guère de raisons pour le prendre au sérieux. Et c’est bien dommage…

 

LA TELEVISION, MAUDITE…

     27 Juin : A chaque fois, on espère ! Et chaque fois… Après les lamentables « non corridas » de Madrid (San Isidro, Bienfaisance)  et  Tolède, la Télévision Espagnole nous a mis l’eau à la bouche, avec la corrida d’Asprona, hier, en plaza d’Albacete… Bon ! les Samuel Flores sont sortis correctement présentés et ne sont pas tombés ! C’est déjà ça ! Mais avouez quand même que l’on n’a pas de chance : Au moins trois épisodes de la corrida ont de quoi couvrir de honte, les aficionados que nous sommes… Et, malheureusement, la Télé était là !
     Le premier toro est assassiné par deux puyazos honteux, et boîte bas, deux minutes plus tard. Monsieur Espla avouera qu’il s’est trompé, et que le toro « ne se définissait pas ». Hombre ! No se pase Ud Maestro ! N'avez vous pas réputation de "lidiador"? Scandaleux spectacle d’un toro mutilé, assassiné, qui lance ses derniers assauts, en suppliant qu’on l’achève. Una verguenza.
     Quelques instants plus tard, un puntillero s’acharne vainement sur un toro qui n’arrête pas de mugir ses dernières plaintes. L’homme fait tous les efforts du monde, mais manque la cible, plusieurs fois… Interminables secondes que l’on suit, en se bouchant les oreilles. Même le présentateur vedette se montre gêné. A son réalisateur :  « Bon, il faudrait, peut-être, montrer des images plus divertissantes que ce douloureux moment… »
     Enfin, Victor Puerto met une demi épée « al encuentro », au cinquième. Il attaque fort, et l’acier semble au bon endroit. Hélas, cette demi estocade va provoquer une horrible hémorragie, le toro hoquetant, debout, crachant des litres de sang, à chaque expiration… Quelle malchance ! Quelle tristesse ! De quoi gamberger, presque !
     Pas à dire… la Télé es « gafe ! ». La télévision porte malheur ! Le petit écran à la guigne ! Et nous aussi !

     26 Juin : ALBACETE – 32ème corrida d’Asprona – 2/3 de plaza – Grand beau, avec du vent : bonne corrida, dans l’ensemble de Samuel Flores. Bien présentés, en accord avec la catégorie de la plaza, les Samuel ont donné un jeu divers, avec en particulier un grand toro, très noble, pour Victor Puerto, et un autre de même qualité, mais un peu soso, pour Valverde. La corrida n’est pas tombée.
     Luis Francisco Espla (Sifflets – Palmas) fit assassiner le premier, par ses picadors. Deux puyazos terribles, dont le toro sortit en boitant bas. Bien sûr, Espla ne banderilla pas et, après deux pas de tango, l’estoqua sans scrupule. Il fit semblant de s’intéresser au quatrième, mais ne trompa personne.
    Victor Puerto (Oreille – Oreille) allia le spectaculaire au sérieux. On le vit à son avantage, tant à la cape qu’à la muleta. Faena très enlevée, face au très bon deuxième, mêlant les muletazos à genoux aux séries « main droite », bien liées. Le succès mit plus de temps à se dessiner, face au cinquième, mais Victor Puerto finit par trouver le sitio, très près des cornes, enchaînant de bonnes séquences, en fin de trasteo, tandis que le piton frôlait sa cuisse ou sa poitrine. La demi épée provoqua le vomito que l’on sait, mais son triomphe est, somme toute, mérité.
     Javier Valverde (Palmas, après un avis – Palmas) A bien toréé, mais a tué « fatal ». son premier est un grand noble, un peu soso et gazapon. Valverde va enchaîner de suaves séries sur la main droite. Faena de dulce, qui ne cadre pas trop avec le Salmantino. Il a besoin d’une autre opposition. Faena limpia, où il ne put briller à gauche. Hélas, l’épée voyagea très mal. Passage du novillo au toro ! Autre « caisse », autre trajectoire ? Cela viendra. Le dernier fut moins évident, mais Valverde, très calme, fit bonne figure… jusqu’au moment de l’épée. Dommage. Il faut attendre, cela viendra !

 

FERIAS « DE REMPLACEMENTS »…

     27 Juin : Les blessures d’Enrique Ponce et Jose Tomas ont mis la panique dans le landernau taurino, au moment où plusieurs ferias se déroulent, de concert.

     Pour ce qui est des blessés, on a de bien meilleures nouvelles d’Enrique Ponce. A prori, on est passé "très près", lundi soir. Les poumons encombrés de sang, le torero a soudain faibli, et « s’en allait »… L’intervention de l’équipe chirurgicale de « la Zarzuela » a été déterminante. Hier, tout avait repris son cours normal. Les examens confirmaient qu’il n’y aurait pas à «rouvrir », et Ponce, très fatigué, complètement anémié, a pu commencer à se nourrir. Que bueno ! Maintenant, repos total, et attendre le temps qu’il faut…

     Jose Tomas présente une situation médicale beaucoup plus claire. Les cornadas présentent un état correct, et la côte fracturée doit se ressouder. Donc, laisser le temps au temps. Jose Tomas semble vouloir reprendre l’épée, le 22 Juillet, à Mont de Marsan.

     En attendant, les empresas cherchent des remplaçants à ces deux « piliers de ferias ». C’est ainsi que Ponce sera remplacé, à Burgos, par Cesar Jimenez et « El cordobes », les 28 et 29 juin, respectivement. Il faudra voir la suite du programme, en particulier Pamplona, où le Valenciano devait faire deux paseos, avec les Marquis de Domecq et les Torrestrella.

     Pendant ce temps, les ferias se poursuivent sans grands échos :

     26 Juin – BURGOS – 5ème de Feria – ½ plaza : Joselito est présent à une contrabarrera. Toros de Gabriel Rojas, inégaux en tout. Noblotes et faiblotes. Le quatrième, avec un probable défaut de vue se montre dangereux.
     David Luguillano (Deux oreilles – Silence) fait le « bon toreo », face à son excellent premier. Faena languide, très personnelle et bon triomphe. Par contre, eut très peur du quatrième, qui lui mit, d’entrée, un gros susto, avec la cape. Luguillano prit « toutes les mesures nécessaires…. »
     Morante de la Puebla (Bronca – Grande bronca) est au fond  d’un bache d’indifférence, de torpeur, de triste incapacité. Quand donc va finir la sieste ?
     Juan de la Reina (Oreille – Oreille) prenait l’alternative. Il le fit devant le toro « Letrado », N°41 – 445 kgs. Très vaillant et un peu vert. Normal ! A retenir, la portagayola, face au sixième qui, lui, faisait 580 Kgs. On peut vraiment dire que la corrida était « inégale »…

 

FERIA DE ALMERIA 2002

     27 Juin : Pas de grandes surprises dans les cartels de la Feria d’Almeria, présentés hier, par Oscar Chopera. A l’habitude, les figuras telles que Juli, Enrique Ponce, Jose Tomas, feront « doblete », en prenant le soin de ne pas se rencontrer, en six corridas (exceptés Juli et Ponce, une fois). Un véritable tour de force. Par contre, on aura droit à la sacro sainte corrida mixte, rapportée du Mexique, pour Pablo Hermoso de Mendoza. Autre torero qui fera double paseo : le local Ruiz Manuel, habituel triomphateur de la feria, mais dont on ne tient pas compte, par la suite, si ce n’est… pour la feria d’Almeria suivante. On peut être surpris de ne voir Ferrera et Fandi, qu’une seule fois, et à la fin… et comme prévu, le Morante, triomphateur 2001, n’a pas été retenu. Vu la forme actuelle...

Almeria : Les cartels de « la Virgen del Mar 2002 » sont les suivants :
     Dimanche 25 Août : Novillos de Montalvo pour Manolo Escribano, Matías Tejela et Lopez Usero
     Lundi 26 Août : Toros du Capea pour Manolo Caballero, José Tomás et Miguel Abellán
     Mardi 27 Août : Toros de Zalduendo pour Enrique Ponce, El Juli et Antonio Barrera
     Mercredi 28 Août : Toros de Santiago Domecq pour Hermoso de Mendoza,  Enrique Ponce et Ruiz Manuel
     Jeudi 29 Août : Toros de Casillón pour  Paco Ojeda, El Juli et Jesús Almería
     Vendredi 30 Août : Toros de  Luis Algarra pour Finito de Córdoba, José Tomás et Dávila Miura
     Samedi 31 Août : Toros du Marquis de Domecq pour Pepin Liria, Antonio Ferrera et El Fandi.

 

DUEL A DISTANCE…

     28 Juin : San Isidro a changé le panorama taurin. C’est indéniable ! La temporada avait commencé, bien terne, parsemée de quelques éclairs, perdus dans un océan de vulgarité, de conservatisme. Les toreros ne voulaient guère « se faire de mal », et les trois premières ferias s’étaient soldées par un « Bof !!! » majuscule. A Séville, on y rajouta même un « Pouaaaah ! »
     Puis vint Madrid. On y alla, prêt à somnoler… quand, tout à coup…
     Pcchhhhht…Pum ! » Comme le chupinazo de Pamplona, dans quelques jours. Allez donc savoir pourquoi ? Le destin ! La chance ! Cela devait forcément « sortir », un jour !

     La temporada 2002 a changé de cap, le 17 mai, le jour où Antonio Ferrera et El Fandi firent exploser Las Ventas, sous les yeux d’un Espla qui prit « dix ans d’un coup ». Face à une corrida, forte et encastée, de Carriquiri, les deux jeunes donnèrent libre court à leur talent, courage, vista et facultés physiques. Ferrera triompha, totalement. Mais le Fandi le suivit, à quelques pas… Les deux toreros répétèrent leurs exploits, lors de leur seconde parution, et depuis… c’est le duel à distance.
     En début de semaine, Ferrera fait exploser Badajoz. Il joue sur son terrain. Fandi arrive et « met trois buts ». Hier, les deux toreros ont levé les publics de Burgos et Algesiras, respectivement. Presque à la même heure, les deux publics les obligeaient à donner la vuelta, après le tiers de banderilles au cinquième toro. Certes, à l’heure des trophées, le Fandi battit Ferrera « 3 à 1 », à cause de l’épée, mais peu importe… le « grand été » est lancé. La temporada 2002 présentera enfin un autre intérêt…

     Ce sera « la Temporada des deux F » : « Ferrera – Fandi ! », « Fandi – Ferrera ! » Chacun aura ses supporters, et chacun, avec son caractère, son pundonor et son talent, essaiera de surpasser l’autre. Cela promet de belles empoignades, à distance, ou « en duel direct ». A ce sujet, on attend la corrida du 12 Juillet, télévisée en direct… de Pamplona : Toros de Dolores Aguirre, pour Padilla, Ferrera, Fandi ! Vaya !
     La temporada va forcément changer, et l’irruption des deux  nouveaux « typhons » risque de provoquer de gros dégâts, pour 2003. En effet, certains toreros, dits « bons compléments de cartels » risquent de perdre leurs postes, et quelque vedette actuelle peut avoir du souci à se faire.
     Cela a toujours été ainsi, et cela continuera… En attendant, l’envie est revenue. Pourvu que les toros tiennent. Mais ça…

     27 Juin – ALGESIRAS – 2ème corrida de Feria -  ¾ de plaza : Toros de Maria Jose Barral, légers, inégalement présentés, allant « a menos ». Nobles mais faibles. Le premier est un invalide.
     El Juli (Palmas – Oreille) ne put rien faire avec le premier, qui aurait dû rejoindre l’infirmerie. Devant le quatrième, il mit « la technique » et la douceur, pour allonger une charge sosa, fade, hésitante. Il y parvint, à base de temple, et en termina d’un monumental coup d’épée. Cependant, on ne lui vit pas le rayonnement habituel.
     El Fandi (Oreille, avec pétition de la seconde – Deux oreilles) a mis le feu : Grande classe au capote, manié de toutes les façons, dans toutes les positions. Un toreo à genoux qui laisse pantois : Grandes véroniques, templées, liées, sans rectifier la position. Aux banderilles, la folie. Il cite sa troisième paire à genoux, face au cinquième. Au dernier moment, un écart et… les palos tombent « mal » ! Furieux, il reprend une quatrième paire, et cloue un quiebro d’anthologie. La foule est debout, l’oblige à donner une vuelta, et certains déjà, demandent les oreilles. A la muleta, deux faenas de courage et de talent. Attention, le Fandi « réfléchit » devant le toro, et adapte technique et stratégie, tout en y ajoutant son « piment personnel ». Comme il tua très vite, on demanda les trophées, que monsieur le président tarda à concéder. A noter que le Fandi brinda le cinquième à son ami « El Juli ». Encore une fois, le granadino sortit par la grande porte, a hombros !
     Alejandro Amaya (Palmas – Oreille) laissa l’impression d’un bon torero, classique, voulant faire correctement les choses, élégant mais un peu froid. Cela ne passa pas la rampe, face au troisième. Par contre, on le vit plus assuré et vibrant, devant le dernier.

     A noter que le Fandi remplaçait Enrique Ponce dont on a de bien meilleures nouvelles : On a retiré « le tube » de son poumon. Le torero a pu se reposer et se nourrir. Le moral est au beau fixe, et tout le monde est soulagé, bien que l’on n’écarte pas une nouvelle transfusion, et une autre « vidange » du poumon, encore un peu encombré de « mauvais sang »… Ponce est maintenant « hors de danger », et tout le monde respire avec lui. Que bueno !

     27 Juin – BURGOS – 6ème de Feria – ½ plaza – Vent : Quatre toros de Alcurrucen, buenos ; Un sobrero des frères Lozano, correct, sorti 2ème ; et un autre remplaçant de La Laguna, complètement arrêté. Dans l’ensemble, présentation correcte, mais une caste « en pointillés ».
    Manolo Caballero (Oreille – Silence) débute sa faena, les deux genoux en terre. Tiens ! Puis il met de la distance, donne une grande première série. On pense au faenon. Hélas, l’Albaceteño revient à ses pêchés mignons : muleta en arrière, séries courtes, « de abajo parriba »…. Faena longue, conclue de l’entière « made in Caballero » (lisez : en arrière et tendida). Rien de bien spécial, devant le triste quatrième, qui le bouscula sans mal.
     Antonio Ferrera (Ovation – Oreille, après un avis) a été très bien, mais semble traverser un petit « bache », avec l’épée. Très torero à la cape, énorme aux banderilles (surtout face au cinquième), très pausé, à la muleta, Ferrera aurait pu couper trois oreilles. Mais il pincha, en « restant devant », sans passer la corne. Dommage. A noter les quatre paires de banderilles au cinquième, dont deux quiebros au centre, le public, debout, l’obligeant à donner la vuelta.
     Eugenio de Mora (Silence – Ovation) toucha les deux moins bons, en particulier un « bloc de marbre » de la Laguna. Il essaya un vain trasteo, et tua mal. Par contre, on le vit à son avantage, mais sans grande transmission, devant le dernier. Le public demanda mollement une oreille, qui ne fut pas accordée.  

 

LES «TELEVISEES » DE JUILLET

     28 Juin : Sans rien vous promettre… Sans rien vous garantir… En vous recommandant de bien « zapper » entre les horaires, entre les chaînes, entre les pubs… voici le programme des corridas télévisées en direct sur les chaînes nationales « tout public » espagnoles, pour le mois de Juillet, et qui commence par « une novillada de Juin » :

     Ce soir, 28 Juin : Novillada en direct de Bilbao – 18h30 – TVE2 : Novillos de Guadaira pour Raul Cano – Matias Tejela et Salvador Vega. (A ne pas manquer)

      5 Juillet - Corrida, en direct de Vitoria : Toros de Castillejo de Huebra, pour Luis Francisco Espla – Juan Jose Padilla – Jose Ignacio Ramos

    9 Juillet – Pamplona – 18h30 : Toros de Santiago Domecq, pour Davila Miura – Miguel Abellan – Antonio Barrera

     12 Juillet – Pamplona – 18h30 : Toros de Dolores Aguirre, pour Juan Jose Padilla – Antonio Ferrera – El Fandi (A ne pas manquer)

     19 Juillet - Roquetas del Mar (Almeria) – Inauguration de la plaza : Toros de Torrestrella, pour Rivera Ordoñez – El Juli – Jesus Almeria.

     23 Juillet – Santander : Toros de Charro de Llen, pour Cesar Jimenez – Leandro Marcos – Javier Valverde (A ne pas manquer)

 

L’HONNEUR RETROUVE…
Bilbao: Grande novillada télévisée, qui "refait" l'Aficion.

     29 juin : Attention sur la route ! Allez doucement, ne buvez que de l’eau… Prenez votre temps. La route est longue, du nord jusqu’au midi… Vous qui souriez, lorsque vous suivez un 64 ou un 30, paumés dans les rues de Paris, à votre tour de chercher, de guetter la première à droite, de baisser votre vitre pour demander votre chemin… Bien sûr, on sera là pour vous aider, et, où que vous alliez, vous finirez bien par la trouver… la mer. Alors, prenez votre temps et… bonnes vacances !
     Il est deux catégories qui vont prendre leur temps, et même retarder un peu leur voyage. D’abord, les « gays », qui ont aujourd’hui leur défilé du 1er Mai, « à eux … et à elles !» Faut bien que tout le monde s’amuse ! Et puis, on ne sait jamais, on pourrait y trouver « l’âme frère »…
     L’autre catégorie est celle des Aficionados ! Ne vous pressez pas, prenez votre temps ! De toutes façons, vous avez loupé « la bonne ». La bonne corrida, s’entend ! (Pour le reste, vous faites comme vous l’entendez)

     « La » bonne corrida, celle qui nous rend l’honneur perdu ; celle qui, sous les caméras de la Télé nationale, a enfin montré à tous ce qu’était la véritable tauromachie… Elle s’est déroulée hier, en plaza de Bilbao. Et cette corrida… fut une novillada.
     Tant du côté des toros-novillos, que du côté des hommes, on a vécu là une formidable moment d’aficion, de passion, d’admiration retrouvées. Même le public a eu du talent.
     Pendant que les toreros de "la Presse du cœur" remplissaient ¼ de plaza, à Algesiras ; Pendant que l’on frôlait l’émeute à Burgos, à cause de la scandaleuse faiblesse des toros de Bañuelos, Bilbao nous faisait vibrer, avec une remarquable novillada de Guadaira, formidablement présentée, solide, galopante, imposante d’agressivité. Bien sûr, elle avait beaucoup de défauts, et les novilleros ne furent pas tous à la fête, mais ils méritent tous un grand abrazo, parce qu’ils ont, hier, 28 juin, rendu l’honneur au costume de lumières. Chacun avec son style, sa technique et son expérience, les trois jeunes ont fait assaut de toreria, de ganas, de vraie volonté de triomphe. Parfois, ils frisèrent l’inconscience, et plusieurs vierges se sont unies pour les protéger. Mais, Dieu  que ces jeunes ont eu du mérite, en voyant débouler sur le gris du sable bilbaino, de « vraies tempêtes » aux cornes imposantes et limpias. Cette fois, on a rangé les blouses d’infirmiers… Cette fois, il a fallu s’imposer, combattre, vaincre… Cette fois, il y eut de vrais toros, et de vrais toreros !

     Le public ne s’y est pas trompé, qui a encouragé et ovationné les toreros. Une anecdote qui traduit bien « l’esprit » qui régna : Matias Tejela s’illustre, devant le bon cinquième. Coup d’épée, vaillant. Le toro se couche… l’oreille est gagnée. Hélas, le puntillero « manque », et relève le bicho. Sans rancune, Tejela prend le descabello… et s’y reprend à quatre fois. Maldita sea ! Le public, ici, fut très aficionado, car il réagit avec justice, demandant quand même le trophée pour le torero accablé « par la malchance de l’autre ». Le président ne concéda pas l’oreille, mais le geste était là… Chapeau ! 

     Vaya novillada ! Quelle présentation ! Quelles sorties ! Deux novillos prirent des piques « de braves », et à la muleta, on ne rigola pas. Les jeunes, eux, se sont battus avec pundonor. Durement bousculés, blessés, ils sont restés là, ont fait assaut de talent et de courage, dans tous les quites… Un régal ! Et la Télé « maudite » ; et la Télé « gafe » était là, pour montrer à tous, ce qu’est la tauromachie : La rencontre entre un toro « de respect », et des hommes qu’on a plaisir à respecter.

     Ne vous pressez pas ! Ne vous pressez plus ! Le « moment » est passé ! Bien sûr, vous aurez l’occasion, au cours de cet été, de voir de grandes corridas, de grands spectacles, de grands toreros et, peut-être, quelques grands toros… On vous le souhaite. On « nous » le souhaite ! En attendant, ce qui est pris… est pris, et l’aficionado a pu enfin, recharger les accus ! Enhorabuena !

     28 Juin – BILBAO – Novillada – Bonne ½ plaza – Temps « gris frais » : Imposante novillada de Guadaira (souche Jandilla). On ne parle pas de poids, on parle de trapio, de têtes très sérieuses, de cornes solides et pointues, de regards vifs et de pattes solides. Les sorties de ces bichos soulevèrent l’admiration, et leur galop imposèrent le respect de tous. La novillada ne fut pas facile à toréer de cape, accrochant beaucoup, ou s’échappant du leurre. A la pique, les novillos entrèrent fort, poussèrent avec des styles différents. Le quatrième, un melocoton foncé, « ojo de perdiz », magnifique, se montra très brave et très puissant, pendant toute la lidia. Un vrai toro, enfin ! La novillada fut loin d’être facile. Le lot de Salvador Vega fut quasi imossible. Matias Tejela tomba sur le bon cinquième. Quant à Raula Cano, son manque d’expérience se fit durement sentir, en particulier devant le quatrième.
     Raul Cano (Ovation – Ovation, après un avis) est de la voisine Baracaldo. Il avait montré quelques bons détails au concours de San Sebastian. Son toreo, classique, un peu fade, fait penser à celui de Pepe Luis Vazquez fils. Absent au capote, le torero ne semble pas faire d’efforts, muleta en main. Ce manque d’expression peut le desservir. Ses derechazos ont de l’allure, même s’il ne les finit pas, et on applaudit au joli pecho qui clôt la première série. Le toro lui met une grosse cogida, sur la première naturelle. Le jeune se relève, imperturbable, et reprend son trasteo. Faena un peu fade, mais très respectable, terminée par une « presque entière », portée au ralenti. Hélas, le puntillero fera un véritable massacre… et l’on se remit à maudire la Télé, l’espace de quelques minutes.
     Face au magnifique « roux clair », sorti quatrième, Cano montra ses limites. La muleta ne parvint jamais à s’imposer, et, en conséquence, deux terribles cogidas au moment de l’épée. Très secoué, blessé à la fesse droite (trajectoire de 12 cms), Cano revint au combat, et partit à l’infirmerie, sous l’ovation. 
     Matias Tejela (Oreille – Vuelta) a fait une grande présentation à Bilbao. D’entrée, se signala en un grand quite par chicuelinas, au premier de la tarde. Le deuxième lui mit un gros susto, alors qu’il voulait le recevoir en véroniques à genoux. Le torero repartit au combat, mettant en suerte par chicuelinas marchées. Le bicho prend deux gros puyazos, tandis que Tejela et Vega s’expliquent au quite. Toreros ! La faena comportera de bons passages, en final, mais l’ensemble sera souvent « enganchado », la corne accrochant la muleta, plus que de raison. Tejela attaque très fort, pour une épée, en arrière et un poil de côté.
     C’est au cinquième que Tejela donnera toute sa mesure. Vibrant et adroit au capote, en particulier par faroles inversés. A son tour, Salvador Vega s’illustre par de navarras, qui révèlent la noblesse du novillo. A la fois poderoso et artiste léger, Matias Tejela donnera un bonne faena, débutée par un cambio dans le dos, au centre, trois derechazos et un immense pase de pecho. Muy bueno. Faena sur deux mains, avec une très bonne série de naturelles et des adornos légers, bienvenus. Après pinchazo, l’épée entre, presque entière. Le toro se couche… Et c’est la malchance d’un puntillazo manqué. Tejela mettra quatre descabellos et perdra l’oreille… mais pas le respect des Bilbainos.
     Salvador Vega (Ovation – Vuelta) n’a pas eu de chance au sorteo. Très décidé, un tantinet trop théâtral, il ne put jamais s’exprimer pleinement, tant au capote qu’à la muleta. Son premier chercha rapidement les jambes du torero, rentrant violemment dans la muleta, s’appuyant fortement, sur le côté gauche. Vega se montra vaillant, mais sans réussite, tuant d’une delantera  au deuxième voyage. Par contre il débuta fort, devant le sixième : ouverture de faena, les deux genoux en terre, par derechazos et une passe du mépris, toujours à genoux, en regardant le tendido. Vaya ! On pense à une faena possible, mais le bicho « coupe le moteur », regarde beaucoup, et, sur une hésitation, met une vilaine voltereta au malagueño qui monte haut, au bout de la corne. On pense à une possible grosse cornada. Mais… un régiment de Saintes Vierges était au quite. Indemne ! Moulu, mais indemne ! Final vaillant, réussissant à imposer deux ou trois détails de classe, avant de tuer encore, « en avant ». Pas d’oreille, malgré tant d’efforts, mais une vuelta pour l’ensemble de la prestation et pour « l’envie ». Bien, Bilbao !

 

POURQUOI DONC EN PARLER ?

     29 Juin : ...Parce que cela fait partie de « l’Actualité ». Les ferias de Burgos et Algesiras se poursuivent, marquées hier par différents scandales, encore accentués par le très sérieux spectacle donné à la Télé. A Burgos, il y eut « concours d’invalides ». Les Bañuelos, qui s’étaient lamentablement comportés à Salamanque, pour l’alternative de Valverde, ont fait « pire encore ! ». Corrida scandaleuse, sauvée in extremis par El Juli, face au dernier, un sobrero de La Laguna. On a frôlé l’émeute.
     En plaza d’Algesiras, On avait réuni les trois vedettes de « La Presse du Cœur » : Ortega Canette, Finito de Cordoue et Le Cordobes photocopié…
     De quoi « bouger le monde », non ? Pueeeees ! Un quart de plaza !
     La corrida est sortie « comme çi », et les toreros «comme ça », Ortega Cano faisant peine à voir…
     Pendant ce temps, on coupait un sac d’oreilles, du côté d’Almeria. C’est bon pour le goal average, mais… tampoco es eso !

     28 Juin – Burgos – 7ème de Feria – Llenazo : Scandale signé Antonio Bañuelos, dont les toros sont sortis « de très faibles, à complètement invalides ». 4 et 6èmes furent remplacés. Il y eut un premier sobrero de Carmen Segovia, imprésentable. On frisa l’émeute. Enfin sortit un de La Laguna, plus sérieux et astifino, "dit on".
     David Luguillano toréa correctement ce qu’il y avait à toréer, mais tua « fatal ». Division et Silence, avec un avis, chaque fois – Uceda Leal ne fut guère plus brillant, toréant avec affectation et tuant mal. Silence, après avis, et sifflets – El Juli ne put rien devant le troisième, mais sauva la course en s’arrimant fort devant le toro de La Laguna, sorti sixième. Enorme coup d’épée : une oreille, avec pétition de la seconde. Ouf !

     28 Juin : Algesiras – 5ème de Feria – ¼ de plaza : corrida de Laurentino Carrascosa, très inégale, toréable mais faible et sans classe.
     Ortega Cano fut à la dérive, en danger constant, face au premier auquel « il mit » neuf descabellos. A force de théâtre et de grands cris, il donna le change, devant le quatrième. Mais c’est bien triste, tout ça ! (Sifflets – Applaudissements)
     De son côté, le Finito « fit la moue ». Et donc… Finito ! fini ! (Sifflets – Sifflets) A noter le mauvais moment passé, au cinquième, par son peon Antonio Manuel de La Rosa, qui a beaucoup grossi et dont les facultés physiques sont en grève. Hay que cuidarse !
     Manuel Diaz « el Cordobes », fit de sympathiques et vulgaires efforts, mais… (Ovation aux deux, avec avis au sixième)

    28 Juin : El Egido (Almeria) Corrida mixte – ¾ de plaza : Bon lot de Joao Moura.
     Fermin Bohorquez, à cheval, fait trois oreilles et une queue. Bon ! – Juan Jose Padilla fait quatre oreilles. Très bien ! – El Fandi fait quatre et deux rabos. Super !

     Mais, ne nous trompons pas… la vérité de la Tauromachie était à Bilbao, sous les yeux de la Télé, et… « sous nos applaudissements ! »

 

UN SAMEDI "ROUGE"…
Trois blessures de plus.

     30 juin : La loi des séries… A peine Enrique Ponce est il enfin sorti d’affaire ; à peine Jose Tomas est il « en convalo », que trois autres ténors sont tombés, hier, blessés de diverse gravité, lors d’un samedi que l’on avait déjà baptisé « rouge », pour bien d’autres raisons. En effet, les autoroutes, saturées, déversaient leur flot de « visages pâles », vers les multiples plages de notre pays, à la quête de quelques bons coups de soleil, et autres piqûres de méduses.
     On fuit la ville, ses embouteillages, ses amoncellements humains, son stress et ses bruits, et l’on va s’installer parmi le trois mille pensionnaires du « Camping des flots bleus », confortablement établi entre la voie ferrée et les discothèques, juste en bout de piste de l’aéroport… Aaaaaah ! les vacances !

     Non… plus sérieusement, hier, un « grand monsieur » est parti… et trois toreros sont tombés. François Périer s’en est allé, jouer ailleurs un des multiples rôles qui ont fait de lui, l’un des plus grands du théâtre et du cinéma. Ce vrai gentil, qui adorait jouer les « sales types », toujours avec élégance, avait « ça » dans la peau, comme les toreros. Il avait écrit un bouquin de souvenirs d’acteur, « Profession : Menteur »… Nous restent aujourd’hui, le souvenir d’un immense acteur et quelques centaines de ses « mensonges ».  Merci et bonne route, monsieur Périer ! « et m…, pour la prochaine scène ! »

     Hier, également, les fax ont crépité, des quatre coins de la planète taurine : De Burgos, tout d’abord, où Paco Ojeda, empêtré dans un redondo inversé se fait attraper. Puis, presque au même moment, depuis Algesiras : « Un Nuñez del Cuvillo vient de cueillir Rivera Ordoñez. On pense qu’il a une luxation du coude… »
     Déjà, dans leur bureau, les empresarios se grattent les quelques cheveux qui restaient sur leur tête. « C’est pas un peu fini, non ! ». Ponce et Tomas, sur la touche, voilà maintenant que deux de leurs remplaçants tombent à leur tour.
     Hélas non, ce n’était pas fini ! Si les blessures d’Ojeda et de Fran ne semblaient pas trop graves, quoique douloureuses et ennuyeuses, celle qui suivit fut, elle, beaucoup plus tragique : « A Burgos, le dernier toro de la tarde vient de mettre une grosse cornada à Juan Mora, qui se relevait à peine de sa terrible blessure de Jaen ».
     Et là… on ne sourit plus ! Juan Mora est déjà un vétéran. La cornada d’octobre dernier l’a déjà mené « au bord du bord », physiquement et moralement. Hier, le toro l’a pris sur une folle estocade, et la corne lui a traversé la cuisse droite. Sale impression ! Sale moment ! Comment s’en relèvera t’il ? Comment reviendra t’il ?

     Et, tel le long ruban de l’autoroute, la temporada continue à dérouler son quotidien, fait de grandes envolées triomphales, mais également de sang, de cris et de larmes…
     Cette semaine, pauvre en vrais triomphes, restera donc marquée par l’angoisse : Ponce est passé, vraiment « tout près ! », et hier, donc, c’est Juan Mora qui doit entamer une longue route de fièvre et d’angoisse, après toutes celles qu’il avait vaincues, depuis Jaen. C’est maintenant qu’il faut lui souhaiter « Buena Suerte, torero ! »

    29 Juin - BURGOS – 9ème de Feria – 2/3 de Plaza – Du froid et beaucoup de vent : Six toros de Hermanos Sampedro, inégaux, nobles et sans grande classe. Le troisième fut le dangereux.
     Paco Ojeda, devant le faible premier, patina longuement, à la recherche du temple perdu. On le vit « fuera de cacho », dans les deux premières séries. C’est en fin de faena, alors qu’il voulait faire « le paron », et se préparait à un redondo inversé, qu’il se découvrit. Le toro le vit, et lança un derrote qui fit mouche. Méchante voltereta dont Ojeda se relève grimaçant. On lui enlève sa veste… le sanluqueño est touché à l’aisselle droite. Courageusement, Ojeda voudra estoquer son toro : cinq pinchazos et descabello, avant de se rendre, seul, à l’infirmerie où l’on diagnostiquera une cornada de caractère « leger ». Le soir, Ojeda repartait vers ses terres.

    Juan Mora dut estoquer trois toros. Quelques applaudissements, face au deuxième, qu’il tua d’une atravesada. De bonnes choses, et une oreille au quatrième. Juan Mora, qui en était à sa quatrième corrida, depuis Jaen, voulut accrocher un vrai triomphe, devant le dernier. Bonnes séquences à droite et un perspective de deux oreilles. Hélas, l’épée piquera deux fois. Désespéré de voir se fermer « la grande porte », Juan Mora se jeta sur la bête, épée en avant. Estocade, mais horrible soleil, le torero restant accroché au piton qui le fait tourner, vilainement. On se précipite ! On sait que c’est grave ! L’oreille accordée importe peu… on attend les nouvelles.

      Cesar Jimenez remplaçait, hier, Enrique Ponce, à Burgos. (Il remplacera Rivera Ordoñez, aujourd’hui, à Teruel. C’est ainsi !). Bon succès du jeune matador qui fait enfin un paseo dans une feria importante. On le vit excessivement vaillant face au dangereux troisième, qui le prit trois fois. Hélas il tua mal, écoutant un avis. Par contre, le jeune madrilène put développer tout son toreo, devant le bon cinquième : Bien au capote, avec le quite « chicuelinas tafalleras » ; gros début de faena, les deux genoux en terre. Faena qui va « a mas », avec en point d’orgue, de très bonnes naturelles. Elégant dans les adornos du final, expéditif à l’épée, Cesar Jimenez coupe deux oreilles qui doivent l’aider à rentrer en plusieurs cartels, surtout ces jours ci. Pamplona arrive, il va falloir remplacer Ponce, Rivera… S’il triomphe à Teruel…
     Le parte facultativo de Juan Mora parle d’une cornada grave, mais « limpia », comportant deux trajectoires de 10 et 12 cms, qui traverse presque la cuisse droite.

     29 Juin – ALGESIRAS – 6ème de Feria  - 2/3 de plaza : Les Nuñez del Cuvillo, très irrégulièrement présentés et armés, n’ont guère brillé : Distraits, avec une pointe de genio. Plus de garantie !
     Rivera Ordoñez débute bien. Facile au capote, il se montre à l’aise et décidé, dans les premières séries droitières. La cogida survient à la première naturelle. Voltereta sèche, le toro le recherchant au sol. Le torero est relevé, endolori. On diagnostique une luxation du coude gauche, mais les examens postérieurs parlent également de la rupture du tendon interne, ce qui est plus sérieux.
     Morante de la Puebla estoquera le toro qui a blessé Fran. Il coupera une oreille au troisième, pour une faena incomplète, mais semée de beaux détails. Et c’est face au cinquième que le Morante « ouvrira le flacon », à la cape, sculptant de grandes véroniques. Hélas, le toro baissa rapidement, et le diestro ne poursuivit pas son effort. Ovation.
     Miguel Abellan fut le triomphateur de ce mano a mano improvisé. Rien devant son premier, qui se brisa la corne, sur une chute, en début de faena (!!!). Par contre, le madrilène coupera une oreilles aux deux toros suivants, prenant un voltereta par le quatrième, un toro qui joua les doux, attendant son moment pour jouer un sale tour. Susto, heureusement sans conséquence pour Abellan. (N'aurait plus manqué que ça !)

 

ALICANTE – SORIA : FIN DE SERIES… 

     30 Juin : Ca sent les soldes! Dernière corrida de la Feria d’Alicante et « dernière ligne droite » à Soria. Rien de bien transcendent. Cependant, on notera un bon lot de Joselito et Martin Arranz, hier, à Soria, où le mayoral est sorti en triomphe, avec les matadors.

     29 juin : Alicante – Dernière de Feria – ½ arène : Corrida « patchwork », composée de toros de Maria Olea, Conde de la Corte, Criado Holgado et Los Bayones. Beaucoup de grands noms pour un résultat discret.
     Seul, Pepin Liria coupera une oreille au quatrième, tandis que Davila Miura donnera vuelta, au cinquième. El Renco, le local de l’étape, n’entendra qu’une ovation, au troisième.
     Rideau sur la feria d’Alicante 2002, qui fut… comme la présentation de ses toros : discrète.

     29 Juin – Soria – 3ème de Feria – ¾ de plaza : Bonne corrida de Jose Miguel Arroyo et Martin Arranz (trois et trois). Bien présentés, inégaux de comportement, mais mobiles.
     Ortega Cano fait peine à voir. Pitos y Bronca.
     Victor Puerto et Uceda Leal, dans un registre différent, plus spectaculaire le premier, ont donné une grande tarde, coupant chacun trois oreilles, et sortant « a hombros », en compagnie du mayoral.
     La feria se termine aujourd’hui : Toros del Ventorrillo, pour Caballero, Morante et Juli.

 

LES « COLOMBINAS 2002 », DE HUELVA.

     30 Juin : Saison importante, cette année, à Huelva, dont on célèbrera, le 5 septembre, le centenaire de l’inauguration de la plaza. A cette occasion,  Emilio Silvera, Enrique Ponce et El Juli affronteront une corrida de Pereda.

     Auparavant, la traditionnelle « Feria de Las Colombinas » ouvrira le mois d’Août taurin, les diestros engagés concourant pour le fameux trophée de « La Caravelle d’Or », symbole de Huelva, qui fut longtemps « la porte vers le Nouveau Monde », en particulier, avec l’un de ces plus fameux personnages symbole : Christophe Colomb.

La feria 2002 se présente ainsi :
     Jeudi 1er Août: Toros de Celestino Cuadri, pour Juan José Padilla, Francisco Barroso et El Fandi.
     Vendredi 2 Août: Toros de Salvador Domecq, pour Paco Ojeda, Enrique Ponce et El Juli.
     Samedi 3 Août: Toros de Núñez del Cuvillo, pour Finito de Córdoba, José Tomás et Morante de la Puebla.
     Dimanche 4 Août – Rejoneo :  Toros de Viento Verde pour Leonardo Hernández, Fermín Bohórquez et Pablo Hermoso de Mendoza.