L'ACTUALITÉ TAURINE
(janvier 2002)

 

« SI LES HOMMES SONT BONS… »

     1 Janvier 2002 : « Feliz Año Nuevo ! » A tous, à toutes, une grande année 2002.
     Qu’il soit « dans le pré » ou ailleurs, le bonheur « en bloc » n’existe pas. Il est fait de multiples moments, chauds et sereins, où tout à coup on se dit « Qu’est-ce que je suis bien ! » Alors, à tous, à chacun et chacune, je souhaite, au nom de l’équipe de « toros2000.com », de nombreux moments comme cela. Et si vous les vivez ensemble, main dans la main, mejor !

     « L’année sera bonne, si les hommes sont bons » une simple phrase de Froissart, qui dit tout. Nous sommes maîtres de notre destin, en grande partie. Libre à nous de tendre la main au lieu de poser une bombe, ou d’appuyer sur une gâchette. Libre à nous de sourire, de laisser passer, de dire « Bonjour ! S’il vous plaît ! Merci ! », au lieu de défier l’autre du regard, et, « au bluff », de lui griller toutes les priorités…
     Libre à nous de préférer le bon et le beau, le vrai et l’honnête, le blanc et le bleu du ciel…
     Le monde est « tourneboulé » de Palestine en Argentine, et les sables de plusieurs déserts s’envolent aux fumées des bombes. L’Histoire avance, à grands soubresauts… Nous n’y pouvons rien. Possible ! Entre les pétroliers et les marchands de canons, ils se sont arrangés pour nous gâcher la vie, à 35 heures par semaine, ou à plus… C’est ainsi ! Il faut quand même avancer…
     « Querer es poder », dit toujours un jeune Colombien, futur Nobel de la Paz… « Vouloir, c’est pouvoir », et cela commence dans notre maison, notre entreprise ; dans la rue, le couloir de notre immeuble… La paix du monde se construit dans l’ascenseur, chaque jour, quand deux regards se croisent, qui ne se méprisent pas, qui ne se méfient pas, et qui se disent, simplement : « Bonjour ! Ca va, pour vous ? Tant mieux ! ».
     La bonne année commence comme cela…
     Je vous souhaite donc à tous, beaucoup de ces regards-là.

 

CALI : ANTOINE ET SEBASTIEN…

     1er Janvier : Ils ont du faire une de ces javas… Imaginez un peu : Antonio Ferrera touche le gros lot, et gracie le quatrième toro. Auparavant, Sebastien Castella a toréé comme un ange. Avouez qu’il y a de quoi «s’en prendre une bonne ! »…
     La septième corrida a réconcilié tout le monde. Sans atteindre la qualité du lot de Cesar Rincon, la corrida, pur Santa Coloma, d’Ernesto Gonzalez Caicedo, a permis aux toreros de donner libre cours à leur personnalité artistique. Antonio Ferrera est, on le sait, un tourbillon qui effraie parfois, mais dont on ne peut qu’admirer l’envie de triompher, d’autant que tout à coup, allez savoir pourquoi, le typhon se calme, laissant place à un doux zéphyr, qui se met à toréer lentement, templado, cadencioso… Une vraie énigme.
     Sebastian Castella est tout en finesse, tout en dentelle. Sa voix est fluette, sa muleta caresse le toro. Si le sort veut qu’un bicho sorte « en artiste », le toreo devient orfèvrerie. C’est ce qu’a démontré, et de quelle façon, Sebastien Castella, aux Caleños, comme il l’aurait fait à Séville ou à Madrid. Espérons que ce faenon lui ouvrira maintes portes pour 2002.
     La feria de Cali bat son plein… Adulé, le vendredi ; « haï », le samedi… David Luguillano est tombé du cartel de « la corrida du Toro » où il était engagé, ce soir. C’est l’albeceteño Sergio Martinez, qui le remplacera…

     31 Décembre – Cali (Colombie) – 7ème de Feria – 2/3 de Plaza – Beau temps, venteux : La corrida de Don Ernesto Gonzalez Caicedo est sortie, basse, de tête réduite, et légère (470, 446, 498, 460, 480, 444 Kgs).  Cependant, la corrida est sortie « en el tipo », quatre toros donnant du jeu, parfois extraordinaire, comme le quatrième, qui fut gracié, tandis que cinq et sixième terminèrent mansos rajados, sans aucune option de triomphe.
     Antonio Ferrera a fait exploser Cañaveralejo. On se doutait bien que « s’il touchait un toro… ». Ce triomphe est primordial, dans la mesure où son apoderado, Luis Alvarez, « lui a fait » une intense campagne colombienne, et, à n’en pas douter, les publics de Manizales, Medellin, Bogota, verront arriver avec bienveillance, le triomphateur de Cali. Oreille du premier, un peu généreuse, à cause de l’estocade défectueuse, mais récompensant la puissance aux banderilles et de bons moments avec la muleta, devant un toro faible, mais qui tirait des coups de tête dans tous les sens (tornillazos). Puis sortira le quatrième, « Cañonero », N°13 (!) – 460 Kgs – un toro qui va aller a mas et permettre à Ferrera de se relâcher totalement, après avoir levé le public avec les palos. Toro de bandera, et toreo de lenteur, de mando, de totale domination. Chapeau ! Au moment où  Ferrera allait prendre l’épée, le public, debout, réclama l’indulto qui fut accordé au brave canonnier. Comme quoi, le N°13… Deux oreilles symboliques et vuelta de frénésie, en compagnie du ganadero .
     Le public avait déjà eu l’occasion de vibrer, de hurler d’admiration, de sauter de joie. Et c’est à un français qu’il devait cette saine émotion : Face au deuxième de la tarde, Sebastian Castella a monté un faenon de très haute ligne artistique, toréant avec douceur, majesté, en quelques centimètres de terrain. Le Toreo de toujours ! Enorme faena qui restera dans l’histoire de cette feria, quoiqu’il advienne. Certes, « Florido » était « torito », mais les deux oreilles, accordées après une bonne estocade, resteront le souvenir d’un fabuleux moment de pureté torera. Face au cinquième, totalement arrêté, il n’y avait rien à faire, sinon être « limpio ». Ovation et, en fin de corrida, la sortie à hombros, par « la grande porte de cristal », en compagnie de Ferrera et du ganadero.
     Le colombien « Guerrita Chico » n’eut pas la même chance au sorteo. On le vit très volontaire face à son premier, dont il manqua la mort, écoutant un avis et beaucoup de silence. La tarde lui échappa définitivement, quand le sixième « se mit en grève », dès la sortie. Silence et « mala suerte total ! »

     Ce 1er Janvier, la corrida, dite « du Toro » : Six matadors et rejoneador feront le paseo, face à du ganado de « Fuentelapeña », (souche Pinto Barreiros et Samuel Flores) de don Abraham Dominguez. Le cartel torero sera le suivant : Sebastian Vargas – Antonio Ferrera – Sebastien Castella – Rafael de Julia – Sergio Martinez (qui remplace David Luguillano) – et le cavalier Fernando Lopez. Hier, on ne savait par qui sera remplacé Ramiro Cadena, blessé samedi…)

 

LA GUEULE DE BOIS…

     2 Janvier : Normal !  Un peu partout, on s’est levé avec la bouche pâteuse et les idées en vrac… Comment voulez-vous, alors, que l’on attaque l’Euro, dans cet état-là ?
     La tête pleine des vapeurs d’alcool et des fumées des dernières voitures qui finissent de brûler, on plonge  tout de go dans une ère nouvelle. Avouez qu’il y a de quoi patauger un brin… Alors, on va acheter sa baguette et son journal avec ses derniers pauvres francs, on rentre à la maison en se jurant de « manger léger », et… on verra bien demain.
     Oui mais voilà, demain… c’est aujourd’hui, et il va falloir s’y mettre ! Donc, où que vous soyez, imaginez vous que vous faites un voyage à l’étranger, et que vous payez avec la monnaie du coin… et ne cherchez pas autre chose. Ne pensez pas « Combien cela fait il, en francs ? », sinon, vous êtes mal embarqués… Et, même si cela a augmenté… que pourra t’on y faire ?
     Nous, aficionados, on a peut-être un avantage ou deux… D’abord, (et cela ravira les antis qui nous prennent pour des hordes de sauvages avinées), on supporte mieux la gueule de bois. Chaque feria s’accompagnant maintenant de tascas, casetas et autres bodegas, imaginez un peu  l’entraînement que l’on a. Complètement carbonisés le week end a Nîmes, Mont de Marsan ou ailleurs, maltraitant la sévillane en hurlant « et viiiiva Españaaaaaaaa ! », les aficionados sont à leur poste, le lundi , impeccablement vêtus et rasés de près. Oui, oui !
    
L’autre avantage que nous avons, c’est que nous voyageons plus que la plupart de nos concitoyens. Il est bien rare qu’un aficionado n’ait pas envie, au plus vite, d’aller voir les toros, ailleurs. Donc, un tour en Espagne profonde, et puis l’enhardissement total : Un tour au Mexique, en Equateur ou en Colombie… Alors, pas de problème pour passer du franc à la peseta, du dollar au peso… Donc, pas de difficulté, à priori, pour nous, qui nous trouvons embarqués pour une nouvelle terre… l’Europe. Et, en plus, on a de la chance… elle est taurine !
     Bonne année donc à vous, aficionados ! Que lo pasen bien ! Et puis, tant qu’on y est, Bonne Année, aussi, à ceux qui ne sont pas aficionados. C’est tout à fait de leur droit, et on ne les en respectera que plus, s’ils nous le disent avec un vrai sourire, sans juger, et sans vouloir bannir, interdire, condamner… D’ailleurs, n’en déplaise à « certaines alliances » biscornues… Il n’y a rien à juger !
     « Allez en Paix, de par 2002, et mettez-vous vite à l’Euro ! » Tout d’abord, parce que l’on ne peut faire autrement (C’était au jour du référendum qu’il fallait y penser !)… Puis ensuite, parce que c’est « quand vous irez chez les voisins »… que vous aurez la bonne surprise !

 

CALI : LA GUEULE DE BOIS  (suite)

     2 Janvier : Là, c’est vraiment la gueule de bois. On est passé en 2002 au rythme de la salsa, en trinquant à l’aguardiente… et hier, il faisait 32° à l’ombre. Alors, imaginez un peu ! Même les toros allaient de travers ! « Hips ! Feliz Año Nuevo ! Que este muy bien! »
     La corrida, dite « du toro », justement, n’a rien donné, sinon ce que l’on savait déjà : Qu’Antonio Ferrera est un bullidor qui sait se mettre le public dans la poche, mais qui ne doit pas rester longtemps dans le même endroit, car on y voit vite quelque défaut… Que Sebastien Castella est un fin torero, mais un peu fragile, qui coince un peu lorsqu’il faudrait passer la surmultipliée… Que Rafael de Julia est propre, mais sans sel… Reste le jeune d’Albacete, Sergio Martinez, qui, hier encore, a su démontrer un toreo de classe et une tête privilégiée. Il est la révélation de Cali, et il faut espérer qu’on lui donnera sa chance par « en terre d’Euro ». C’est à peu près tout ce qui reste de ce premier de l’an colombien, que l’on devra vite oublier, du moins sur le plan taurin.
     La feria de Cali continue, avec l’entrée en lisse des grosses pointures, en particulier le Juli, qui fait, ce soir, son premier paseo à Cañaveralejo. Voir comment vont le recevoir les colombiens, puisqu’il y a peu, avaient couru quelques rumeurs sur le fait qu’il avait cassé la tirelire, devenant le propriétaire de la plaza de Cali. Cela avait provoqué quelques mouvements d’humeur, vite éteints par un radical démenti. Pero bueno !

     1er Janvier – Cali (Colombie) – 8ème corrida de Feria – 2/3 de plaza – Chaleur intense – Public de festayres :  La corrida de Fuentelapeña est très mal sortie : Inégale en poids – 560, 484, 510, 468, 478, 526 et un sobrero de 514 Kgs – et inégale en comportement : du soso au manso, sans grandes forces et d’aucune race. Le septième, burriciego (gueule de bois !) fut changé pour un Juan Bernardo Caicedo, muy bueno.
     Corrida de six matadors et un rejoneador, qui toréent gratos pour l’empresa… C’est la tradition de la Corrida du toro. En fait, c’est la corrida « de l’Empresa »…
     Sebastian Vargas ne put rien  face à un gros bloc de marbre, et tua mal. Silence
     Antonio Ferrera mit la vapeur dans les trois tiers, tua d’un bajonazo, et coupa une oreille qui complète sa feria, mais n’ajoute rien à sa gloire.
     Sebastien Castella toréa propre, mais froid et distant. Son épée « ressortant », il perdit un probable trophée.
     Rafel de Julia tua également « fatal », après un trasteo bien léger. Silence
     Sergio Martinez se montra torero, avec beaucoup de volonté et de vérité. Tuant également mal, il entendit une ovation.
     Guerrita chico, invité de dernière heure, pour remplacer Cadena, se montra excellent avec la cape, face à un toro qui trompa tout le monde. La suite dut beaucoup plus hésitante, face à un toro parado. Silence.
    
Le Rejoneador Fernando Lopez devra revoir quelques cours, en particulier sur la façon de ne pas se faire toucher les chevaux. Mato fatal. Silence. Ouf! Vaya toston!

     Ce 2 Janvier, au cartel de la 9ème : Toros d’Ambalo (du Juan pedro Domecq), pour Diego Gonzalez (torero fino de Cali, mais piètre matador) ; Victor Puerto, qui espère plus de chance que l’autre jour, et El Juli, qui entre dans la feria.

 

CALI : « IL » N’A VRAIMENT PAS BESOIN DE CELA…

     3 Janvier : « Lorsque l’on signe un contrat au Juli, c’est avec les problèmes que cela engendre « avant la corrida »… C’est en ces mots que le responsable de l’organisation de Cali a commenté le retard de trois heures, lors du sorteo de la corrida d’Ambalo, hier, à Cañaveralejo, parce que les représentants du prodige espagnol ont, encore une fois, fait un gros caprice…
    Cette fois, c’est allé assez loin, puisque le ganadero avait amené neuf toros, dont un, pour le festival de ce soir. Un torito de 436 kgs que le staff du Juli voulait faire entrer dans la corrida, à la place d’un costaud, de 528 Kgs. Trois heures durant, Don « Papa Juli » et ses sbires ont tapé du pied, trépigné, menacé, afin que l’on repèse le petit toro, au cas où il aurait repris quelques grammes après le réveillon (comme nous tous !) et qu’on le fasse entrer dans la corrida. Trois heures durant, les organisateurs ont résisté, et, à la fin, le toro prévu pour le festival est resté « festivalero », et l’autre est resté dans le lot prévu. Non, mais des fois ! 
     Et devinez à qui le sort a t’il attribué le « tio » ? Au Juli, bien sûr ! Et devinez qu’en a t’il fait, le Juli ? Il lui a monté « un tabaco », et lui a coupé deux oreilles. Et, presque chaque fois, cela se passe ainsi… Il y a un lio dans les corrales à l’heure du sorteo, et cinq heures après, le garçon « prend ce qui sort », et le plie en quatre…
     A n’en pas douter, le Juli est un phénomène. Cependant, comme beaucoup l’ont fait avant, il devrait faire attention à sa réputation. Lui qui, pour quelques euros, a renoncé à une communication importante, notamment via internet, devrait « cuidar » son image, au lieu de passer pour un capricieux, à cause de ceux qui le représentent  « en civil ». Il n’a vraiment pas besoin de cela, d’autant que dans la plaza, on le voit résoudre les problèmes, en vrai torero. Cali vient démontrer, encore une fois que la tauromachie se fait « dans la plaza », et non, à l’ombre des despachos ou des corrales. A ver si se enteran, los del Juli !
     Cela dit, Cali a vécu hier une corrida mémorable, et pour la première fois, la plaza s’est remplie jusqu’au toit. Quatre des toros d’Ambalo ont donné du jeu, faisant honneur au ganadero Pepe Estela, récemment disparu.
     Et puis… Victor Puerto s’est montré totalement inspiré, relâché… totalement torero. Deux faenas qui ont levé le public ; quatre oreilles et des spectateurs qui sont sortis en toréant dans la rue, pegando muletazos aux voitures qui passaient… Une apothéose pour Puerto, qui part pour triomphateur de la feria. Ajoutez à cela le triomphe du Juli au dernier… et vous avez une corrida mémorable, qui avait pourtant bien mal commencé.
     2 Janvier – Cali (Colombie) – 9ème de Feria – Llenazo : Six toros de Ambalo, de présence inégale (454, 444, 467, 492, 464 et…528 Kgs). Le dernier a surpris par son poids, son trapio et son jeu. Quatre toros ont été ovationnés à l’arrastre, et l’on a donné vuelta posthume au deuxième de la tarde. On leur a coupé six oreilles.
     Diego Gonzalez a été dépassé par les événements. Touchant les deux plus compliqués (permanent mystère du tirage au sort), le jeune colombien n’a pu que faire face, comme il le pouvait. Un premier toro manso rajado ; un deuxième « avec la tête au plafond »… en fait, rien qui ne pouvait l’aider à triompher. Le caleño écouta silence et ovation, respectivement.

      Triomphe d’apothéose de Victor Puerto. N’ayant pu s’exprimer lors de sa première sortie, Puerto mit, hier, tout son talent, son intelligence, sa technique et son inspiration, à toréer « en maestro », donnant à ses faenas une verticalité, un rythme, un « señorio », qui a laissé le public sur le …flanc. Debout, hurlant des « torero ! torero ! » à l’unisson, le public a vibré tout au long de ses deux faenas, et lui a fait couper quatre oreilles. Faena crescendo face à son premier, qui alla « a mas », en même temps que le diestro. Brindé à Eduardo Estela, débuté par six statuaires sans bouger d’un cil, suivi de passes, changées dans le dos, le trasteo se déroula, seigneurial, fait de technique et de relâchement total. Grande faena, avec d’énormes naturelles, toutes de lenteur, clôturée d’un trois quarts de lame, efficace. Deux oreilles, indiscutables, et vuelta posthume au toro « Alsaciano » (curieux qu’un « alsacien » aille briller en Colombie !). Le cinquième avait une grosse tendance aux barrières, mais Victor Puerto, sûr de sa technique, et très inspiré ce 3 Janvier, alla l’y dénicher pour lui imposer une faena variée, faisant jouer à fond le vibrato, et provoquant le délire dans les gradas. Epée entière, et deux oreilles à nouveau.
     El Juli a un peu patiné devant son premier. Le toro ne valait pas grand chose, et … passer après le faenon de Puerto ! Le madrilène toréa sur les deux côtés, proprement, mais sans étincelle. Ovation. Sortit enfin le sixième, « Vericueto », de 528 Kgs, très bien présenté et « muy toro ». Piqué au vif par les quatre oreilles à Victor Puerto, le Juli se redressa, mit toute sa race dans la bagarre et triompha totalement : Spectaculaire au capote, en particulier dans les lopecinas du quite ; vibrant aux banderilles ; torerisimo à la muleta, enchaînant sur place, les séries sur les deux côtés, avec un aguante stupéfiant. Grosse demie-épée et deux oreilles, se joignant à la sortie « a hombros » de Victor Puerto et du ganadero d’Ambalo. Le public est sorti radieux. Que bueno.

     Ce soir, 3 Janvier, on fait la fête : Festival avec, face à des toros de fers différents : David Luguillano, Victor Puerto, El Gino, El Califa, El Juli et Guerrita chico.

 

CESAR JIMENEZ, « A LA CASA PATON »…

     3 Janvier : Ou… de l’ingratitude des toreros. Une fois de plus. Cesar Jimenez, ce jeune et beau novillero, très cérémonieux, très « voyez donc comme je suis beau » (et il l’est, le gredin » dirait Cyrano), vient de jouer un coup bien peu élégant à celui qui lui a ouvert les portes du monde taurin, lui permettant de devenir l’une des promesses du toreo de demain, Victorino Martin, soi-même. Sans rien dire, alors qu’il venait juste de passer un moment chez le ganadero, le torero a fait téléphoner », pour dire qu’il arrêtait là les relations professionnelles, confiant désormais son avenir torero au duo Enrique Paton-Simon Casas.
     Sur le fond, il n’y a pas de problème. Cela est arrivé maintes fois, et le torero doit voir celui qui peut lui garantir les meilleurs conditions, pour monter « vite et bien »…
     Sur la forme, on peut se poser la question… Jimenez fait à Victorino « la même jugada » que lui ont faite Jose Tomas et Miguel Abellan. Une fois, ça va ! Deux fois… mais, à la troisième, le Victorino l’a mal vécu, et on peut aisément le comprendre. Comme toutes « les liquidations financières » des précédentes temporadas, n’ont pas encore été réglées, on imagine facilement comment va se dérouler l’incontournable réunion. D’ici que le ganadero se fasse accompagner par une de ses « alimañas » !  Mais, heureusement ou malheureusement, on sait bien comment tout cela finit… par un communiqué et un abrazo !
     De leur côté, les nouveaux apoderados sont clairs et limpios. Ils ont connu le torero l’an passé, lorsqu’il ont monté une opération de promotion du duo Cesar Jimenez-Ivan Garcia, et depuis, les relations étaient des plus cordiales. Le torero leur a demandé de prendre la suite, et, en confiance, le duo va préparer une grande temporada au jeune madrilène. Moments forts de la première partie 2002 : Présentation et despedida de novillero, à Madrid, pour la feria de la Comunidad ; et alternative lors de la Feria de Nîmes… Tout un programme.
     Une page qui s’ouvre pour un jeune torero, plein d’un apparent talent, mais qui ne doit pas oublier deux choses : « Le Toreo est avant tout « pundonor », et « Un torero l’est « dans la rue », autant que dans le ruedo »… Je sais, c’est ringard, c’est dépassé, mais cela vaut presque autant que le « Cesar Jimenez est un bon produit », lu, quelque part dans les chroniques…

 

ATTENTION A SEBASTIEN CASTELLA

    4 Janvier : La feria de Cali vient de souligner la qualité et l’ardeur des jeunes diestros, nouvellement arrivés « en haut de l’affiche ».
     Certes, Victor Puerto a monté un énorme triomphe ; certes, le Juli, figure consacrée, va essayer de lui ravir le sceptre. Finito de Cordoba entre, ce soir, dans la dernière ligne droite, et aura du mal à conquérir d’un coup, les caleños… à moins « qu’il nous envole » tous sur un de ces nuages dont il a le secret. Alors, rien ne peut lui résister, même pas les guerrilleros del Valle del Cauca. Quant à David Luguillano, malgré les trois oreilles coupées aux bons toros de Rincon, il semble bien que l’empresa lui ait ouvert les portes de la fuite, après le désastre du 29 décembre. De leur côté, les toreros colombiens n’ont pu que montrer grande volonté, en echange de quelque mauvais coup, tel Ramiro Cadena, blessé, ce même 29 décembre, et dont on doute du retour, aujourd’hui.

     C’est donc du côté des jeunes que viennent les satisfactions : Cali a découvert l’Albaceteño Sergio Martinez ; a confirmé la toreria un peu froide de Rafael de Julia ; a apprécié les qualités de son nouveau matador, Guerrita chico.
     Cependant, deux noms montent haut dans l’estime de l’Aficion et de la presse colombiennes : Antonio Ferrera et Sebastian Castella.
     Antonio Ferrera est actuellement le triomphateur de la feria, au nombre de buts marqués : Cinq oreilles en cinq toros, et un indulto. On connaît l’enthousiasme parfois « débordé » du jeune extremeño. A n’en pas douter, il va continuer à faire bondir les publics, à Manizales, Medellin et Bogota. C’est forcé. Revenant, glorieux de Colombie, il sera possible à son apoderado de « peser plus » sur la prochaine temporada espagnole, d’autant qu’il a « France gagnée ».
     Mais la grande satisfaction (qui n’est pas une surprise), se nomme Sebastien Castella. Enorme, le premier jour, il a un peu flotté, lors de la corrida du Toro. Mais hier soir, il a enchanté le public, lors du Festival, par un toreo de grande classe, une faena de rêve, hélas gâchée à l’épée. Certes, vous allez dire : « Oui mais.. un festival ! Un triomphe devant un torito ! » Hombre ! il n’y a pas de « torito », et, par ailleurs, bien que d’apparence fragile, Castella s’est appuyé des tios, et s’en est bien sorti. Restent l’inconstance des artistes, l’inspiration qui vient et qui va, la difficile facilité… Il faut attendre, et lui donner du toro. Castella connaît le secret du toreo artistique, de la charge ralentie, du danger presque oublié. Alors, il  peut entraîner tout le monde vers les sommets, Madrid « z’y compris »… C’est ce qui le différencie des toreros français, beaucoup plus travailleurs qu’artistes… Une vraie personnalité qui vaut la peine d’être attendue, à condition qu’on ne le gâche pas…

     La feria vogue doucement vers son final. Restent deux corridas dont la deuxième sortie du Juli, ce soir.
     Hier, en nocturne, le Festival au profit de l’Ecole Taurine de Santiago de Cali, n’a rien donné, ou presque, les toros ayant gâché en partie les bonnes volontés. Cependant, tout le monde est sortie en parlant de Castella. Que cela continue.

     3 janvier – Cali (Colombie) – Festival en nocturne – Lleno : Sept toreros, et sept toors de ganaderias différentes. Bilan minimal : Une vuelta pour Sebastian Castella. Comme lui, el Juli a mal tué.
     Victor Puerto ne put rien faire devant un Achury Viejo, arrêté et plein de mauvaises idées – El Gino passa un mauvais moment devant une « vache folle » del Paraiso. (C’est ainsi que l’a baptisée le chroniqueur) – Califa eut quelques velléités avec la cape, devant un toro de Cesar Rincon, brave au fer, mais qui s’endormit ensuite. Le Califa, aussi.
     Tout le monde se réveilla d’un coup, avec le Juli, qui invita Castella et Guerrita aux banderilles, le français se signalant par un énorme quiebro. Faena complète, vibrante de toreria, lente, rythmée. Hélas, deux pinchazos avant l’épée définitive. Il perdit un trophée assuré.
     Sebastien Castella, impeccablement vêtu d’un traje campero gris pâle, a levé le public, à plusieurs reprises. Quite « al alimon » avec Guerrita ; banderilles « à trois » et … faenon. Le chroniqueur s’envole « Castella a été comme la Tour Eiffel ! Grandiose, inspiré, poétique… » Pues vaya ! Hélas, maldita espada ! Un avis et « grosse » vuelta al ruedo.
     Guerrita Chico se battit avec une mule de Guachicono, tandis que le novillero de Manizales, Andres de los Rios, eut de très bons moments devant un bon Puerta del Hierro, mais, tua également très mal.
     Au final, un nom sur toutes les lèvres : Sebastien Castella. A suivre.

     Ce 4 Janvier, dernier cartel « de lujo » : Toros del Paraiso, de Jeronimo Pimentel, qui doivent une revanche à l’aficion Caleña, pour Finito de Cordoba (pour son seul contrat), El Juli, qui va tout essayer, et Ramiro Cadena, s’il est remis, ce qui paraît douteux. On murmure, pour le remplacer, le nom de Paquito Perlaza.

 

CALI: PARADIS ARTIFICIELS…

     5 Janvier : Non, rien à voir avec certaines poudres blanches… Simplement deux mots pour résumer le triste spectacle offert hier soir, en plaza de Cañaveralejo, par les toros du Paraiso, à l’occasion de la dernière corrida de la Feria  de Cali. Certes il reste une course, demain, mais le cycle est terminé et les trophées, déjà attribués.
     Triomphateurs retentissants de la feria précédente, les toros « du Paradis », de Jeronimo Pimentel, faisaient « doblete », cette année. Ce fut un désastre sur toute la ligne, le fond étant atteint lors du festival, où le toro del Paraiso fut même qualifié de « vache folle ». Allons bon !
     Treize toros dans la feria, et le néant, le zéro pointé. Dur coup…
     La corrida fut bien triste, le Finito se comportant comme un coquin, Juli se battant comme un chien, en vain, et Ramiro Cadena coupant une oreille « populaire »…
     Au sujet de ce dernier, une anecdote qui traduit les magouilles en tous genres qui polluent ce milieu : Ramiro Cadena prend une cornada, le 29 décembre. Les chirurgiens de la plaza estiment à huit jours son « arrêt de travail » (donc, jusqu’au 6 janvier). Ce que voyant, les responsables de la plaza engagent Paquito Perlaza, torerito super protégé, qui ne dédaigne pas jouer les vedettes, sans pour autant le démontrer totalement dans le ruedo.
     Pendant ce temps, Ramiro se remet vaillamment sur pieds, et, avec l’aval de ses propres médecins, s’estime prêt pour son contrat d’hier, aux côtés de Finito et Juli. On connaît les toreros, ils sont faits « d’un autre bois ». Par ailleurs, il est le triomphateur de l’an passé, et, faire le paseo aux côtés du Finito et du Juli… à genoux s’il le faut.
     Seulement voilà… s’appuyant sur les conclusions du parte officiel, l’empresa l’a remplacé. Cela a fait un barouf d’enfer, qui a retardé le sorteo de plusieurs heures, et cette fois, le staff du Juli n’y était pour rien… Les uns brandissaient le bulletin médical, les autres, un contrat dûment signé, il y eut « grande ambiance »… Enfin, on reprit à la fois ses esprits et le chemin de la raison, et Ramiro Cadena put aller enfiler son costume de lumières, tandis que Perlaza rangeait le sien, avec un gros regard en dessous. Cette anecdote, qui va diviser l’Aficion et la Presse colombiennes autour de l’attitude de Paquito Perlaza, illustre bien ce que l’on appelle les guerres « de despachos », les bagarres sur le tapis vert…
     Fou d’orgueil et de rage, Ramiro Cadena est sorti, et a coupé une oreille de guerrier claudiquant, mais avide de gloire. Muy bien, Torero.

     4 Janvier – Cali (Colombie) – 10 ème corrida de Feria, en nocturne -  Lleno : Totale déception provoquée par un lot imbuvable del Paraiso. Correctement présentés (484, 490, 480, 478, 490, 470 Kgs) les toros de Jeronimo Pimentel furent, à part le troisième, un lot très homogène en mansedumbre, soseria, et total manque de race, le pompon revenant au cinquième, qui fut banderillé de noir.
     Voyant cela, le Finito de Cordoba fit une moue dégoûtée, régla les affaires en prenant garde de ne tâcher son costume de sang ni de sueur, et s’en fut sous deux broncas impressionnantes. Certains disent : plus fortes encore que pour Luguillano. Hombre !
     El Juli a bataillé ferme, a essayé sous tous les angles, dans toutes les positions. Rien à faire. Silence à l’un ; palmas à l’autre. Crevé mais n’ayant rien à se reprocher, le garçon est salué par tous, pour son envie et sa conscience professionnelle.
     Ramiro Cadena « a foncé dans le tas », avec la bénédiction du public, qui était au courant du coup bas, presque consommé, le visant. Touchant « le moins mauvais », le torero se gagna les faveurs du respetable et imposa deux bonnes séries à un toro qui partait en tous sens, tête bien haute. Faena de peu de qualité, mais de valeur et d’émotion, récompensée d’une oreille. Honneur au courage et au pundonor. Et… ce fut tout, le sixième ne permettant que de ranger ses illusions perdues.

 

LES TROPHEES DE LA FERIA DE CALI

     5 Janvier : Ca ne traîne pas ! Tandis que les toreros de la dernière corrida sont encore sous la douche, le jury se réunit. Un aguardiente, et on y va !
     Le trophée du « Señor de los Cristales » à l’auteur de la meilleure faena de la Feria, est attribué à Victo Puerto, pour son faenon devant le toro « Alsaciano », d’Ambalo, le 2 janvier.
     Meilleure « prestation d’ensemble », dans la feria : Antonio Ferrera.
     Meilleur lot de Toros : « Las Ventas del Espiritu Santo », de Cesar Rincon, le 28 décembre.
     Le toro de la Feria : « Subdito », de Cesar Rincon, gracié, le 28 décembre, par David Luguillano.
     Le trophée au meilleur novillero va à Cristan Restrepo, pour sa prestation devant la grande novillada de Alhama.
     Meilleur banderillero : Ricardo Santana ; Meilleur picador : Felix Lopez (la feria n’a guère brillé, au niveau des subalternes)

     Triomphateur de la Feria de Cali 2001/2002 : Cesar Rincon, idole des colombiens, qui vient reprendre, comme ganadero, le sceptre laissé par le matador. Maintenant, il va falloir confirmer, le 11 Janvier, à Manizales ; le 26 février, à Medellin. A suivre, avec intérêt.
     Côté toreros : Victor Puerto a connu « la » grande journée. El Juli s’est totalement justifié, provoquant les deux seuls llenos de la feria. David Luguillano est monté très haut, pour couler à pic, le lendemain. Depuis, un méchant virus l’a « mis sur le flanc », et le torero revient en Espagne, devant annuler tous ses contrats. Décidément, un souvenir « mitigé » pour David.
     La grande satisfaction : Les jeunes, avec en tête, le trio  Antonio Ferrera, Sergio Martinez et Sebastien Castella. Ce dernier va remplacer Luguillano à Cartagena de Indias, tandis que Ferrera va continuer un périple colombien dont on va parler fort, à n’en pas douter.
     Sans satisfaire totalement, la Feria de Cali 2001/2002 est un bon cru, qui semble redonner quelque confiance à l’Aficion. Asi que… « Enhorabuena Cali, y hasta el año que viene ! »

 

PABLO HERMOSO : PAS DE FUMEE SANS FEU….

     6 Janvier : On sait que cela barde très fort entre Rafael Herrerias, bouillant empresa de la Monumental de Mexico, et Enrique Martin Arranz, l’ombrageux apoderado de Joselito, Jose Tomas et Pablo Hermoso de Mendoza…
     Le conflit couvait depuis plus d’un an, mais atteint son zénith, quand, par manque de communication, Arranz laissa engager Hermoso de Mendoza, le 16 décembre à la Mejico, alors que c’était matériellement impossible, le cavalier démontrant par A plus B, qu’il ne pouvait avoir ses chevaux en forme ce jour-là, alors qu’il allait toréer trois courses, cette semaine-là, avec des milliers de kilomètres de mauvaises route, entre chaque contrat. De plus, on lui avait toujours parlé du 9, et il avait composé son calendrier en fonction de cette importante sortie dans la capitale.
     Herrerias avait entendu ses raisons, et, sans lui en vouloir, avait recomposé ses carteles, tout en regardant Arranz d’un œil qui ne promettait rien de bon, d’autant que celui-ci avait tout fait pour lui imposer Joselito. De son côté, Pablo avait regretté que son apoderado ne le consulte pas, avant de décider des choses pour lui. Le cavalier fit son paseo, remplit la plaza et coupa une oreille. Nickel ! Bravo, et au revoir, à la prochaine qui sera.. le 5 Février, pour les grandes corridas de l’anniversaire de la Plaza.
     Depuis, il y avait « pibale sous caillou » (Bon, « anguille sous roche », si vous préférez, hooo !) et Rafael Herrerias attendait au coin du bois… Pendant ce temps, Jose Tomas, qui faisait les Amériques pour se redorer le blason, entre autres, patinait ferme devant des demi plazas. Il devait toréer à la Mejico, le 20 Janvier et le 3 Février. Bien évidemment, la négociation, qui se fit seulement par téléphone, capota, et Jose Tomas ne sera pas à Mexico.
     Rafael Herrerias a totalement explosé, traitant Arranz de « délinquant, lâche, menteur », et, hors micro, de probables autres noms d’oiseaux exotiques, et jurant ses grands dieux que, tant qu’il sera empresa de la monumental, pas un torero de Martin Arranz n’y mettrait les pieds… ni les sabots. Et de confirmer que Jose Tomas ne viendrait pas, mais que, suite à cette bataille, il annulait également le paseo de Pablo Hermoso de Mendoza, le 5 Février.
     Le cavalier navarrais, pour qui le Mexique est seconde patrie, puisqu’il y passe quatre mois pleins, dans un finca où il vit avec toute sa famille, est sous le choc. Il vient de faire des déclarations, reprises par tv.azteca, qui pourraient bien être le prélude à une rupture avec « la secte » Martin Arranz, comme l’a baptisée Jose Antonio del Moral, dans sa dernière chronique. Hermoso de Mendoza souligne qu’il n’accepte pas de payer les frais d’un conflit entre la Mejico et son apoderado, surtout si ce conflit est lié à d’autres toreros. Lui s’appelle Pablo Hermoso de Mendoza, il triomphe partout au Mexique, qu’il adore, et n’a aucun problème. Il souligne que, certes, les apoderados existent, mais que les contrats se font individuellement, avec les professionnels concernés. Il n’acceptera donc pas de perdre son paseo à Mexico (engagement pris avant tout autre négociation avec les autres toreros d’Arranz), parce qu’il n’a rien à voir avec les magouilles des uns et des autres…
     A n’en pas douter, on va droit vers un mur. Herrerias ne lâchera pas. Il est chez lui, et, dit-il, a des preuves de la félonie de Martin Arranz. Joselito et Tomas « sont barrés » du Mexique, et Pablo Hermoso de Mendoza doit ruminer. Au soleil, d’accord… mais ruminer quand même. Et comme on sait bien que c’est toujours à ce moment là qu’arrivent un fax, un coup de fil, ou la simple visite d’un apoderado puissant qui passait par là, par hasard… il ne serait guère étonnant qu’il y ait quelque changement, en début 2002… ce qui, au fond, ne serait pas plus mal, les chevaux respirant très mal, dans une atmosphère…sulfureuse.

 

MEXICO : PADILLA REVIENT « POUR LES ROIS »…

     6 Janvier : Onzième corrida de la temporada grande, ce dimanche, à la Monumental de Mejico. Ayant coupé une oreille, à l’occasion de sa présentation, Juan Jose Padilla a été rappelé, faisant le paseo, cet après midi, aux côtés de Mariano Ramos, Federico Pizarro et du rejoneador espagnol Martin Gonzalez Porras, face à des toros de Celia Barbasosa.
     A priori, la corrida n’est pas monstrueuse, les sept toros débarqués pesant 470, 495, 470, 475, 505, 510 et 515 kgs. Bien entendu, cela n’a rien à voir avec le trapio, ni « les idées ». A suivre donc.
     Par contre, encore une fois, on sourira un peu, au sujet de la tenue des « livres de ganaderias », où sont indiqués, noir sur blanc, tous les éléments concernant chaque toro, dès le jour de sa naissance. Au Mexique, c’est un peu plus « léger », semble t’il, puisque ce soir, « Jour des Rois » sortiront des toros qui ont pour nom, comme par hasard : « Gaspar », « Melchor », « Baltazar »… Que bueno ! Allez, « Feliz Año Nuevo, Mejico ! », et que les toros chargent, même s’ils ont été rebaptisés.

     Pendant ce temps, on torée dans les lointaines provinces, et on se régale. Pablo Hermoso de Mendoza chevauche et triomphe à chaque sortie, et hier, en plaza de Boca Del Rio, près de Veracruz, Cavazos et Zotoluco ont chacun coupé quatre oreilles et un rabo, à des toros de Reyes Huerta.

 

EN ATTENDANT LE « ROI PONCE »

     6 Janvier : Le bagages prêts pour s’envoler vers le Mexique, Enrique Ponce a fait, hier, un vibrant déplacement vers le Puerto Santa Maria, où une kyrielle de trophées l’attendaient, suite à la formidable saison 2001 dans la Plaza « la plus taurine d’Espagne ». N’oubliez pas… « Celui qui n’a pas assisté à une corrida au Puerto Santa Maria, ne sait pas ce qu’est une tarde de toros.. » Ce n’est pas moi qui le dis…
     Contrairement à Jose Tomas, qui a snobé une partie de clubs et peñas, suite à la saison 2000, et dont les trophées sont là, envahis de toiles d’araignée, attendant que le diestro daigne venir les dépoussiérer, Enrique Ponce a fait l’unanimité par sa gentillesse et sa disponibilité, les aficionados lui faisant grande fête. En un mot, un grand professionnel, dans la rue, comme dans le ruedo… Y una gran persona.
     Enrique Ponce fut ensuite l’invité vedette de « la Cabalgata de Los Reyes Magos, en el Puerto », puisqu’il accepta l’honneur de se vêtir de roi mage, et parcourir les rues en fêtes, sous le vivas des grands, et les yeux ébahis des enfants. Muy bien, torero.
     Dès son retour du Puerto, Ponce préparera son voyage au Mexique, où il débutera sa temporada en participant, le 18, à un festival pour le Telethon, en plaza de Zacatecas.
     Bien involontairement, du fait de son opération, cet automne, Enrique Ponce est à l’origine du conflit entre Herrerias et Arranz, qui éclata lors de la réorganistaion de la temporada, et en particulier, de la fameuse corrida du 16 décembre. Au fond… Ponce arriva au Mexique, en idole, les adversaires étant « au coin »… On a beau être gentil, cela ne doit pas déplaire. Maintenant, c’est pas le tout… va falloir se justifier... Et puis, il y a ce sacripant de Juli qui va vouloir tout casser… Mais, on ne se fait pas de soucis. Si es un torerazo !

 

2002 : CELA COMMENCE A BOUGER…

     6 Janvier : La saison 2002 commence à chauffer ses moteurs. De partout arrive des nouvelles, des dates, des noms, des projets… et des anecdotes. Ainsi :

     A Valdemorrillo, ex première feria terrible de février, où jadis sortaient des monstres, dans une portatil, sous la neige parfois, les temps ont bien changé. La feria existe toujours, mais a perdu de son charisme. Les empresas se succèdent et se battent plus contre l’administration que les éléments naturels. Ainsi, la Feria 2002 se déroulera du 5 au 10 Février, présentant trois novilladas et trois corridas. Les cartels définitifs doivent être présentés mardi, par l’Empresa Tauridia, mais, ils viennent d’être refusés par la commission municipale, qui ne les trouvent pas à son goût (N’a qu’à les faire, la commission !). Copie donc à revoir, et vite. Pour les corridas, on murmure fortement les noms, entre autres, de Juan Bautista, El Cordobes, Encabo, Jesus Millan… 
     Manuel Diaz, repartirait donc…presque de zéro ! Ne pas oublier que Valdemorillo n’est plus la feria de guerre qu’elle était, mais qu’elle a, tout de même, gardé son renom. Un triomphe peut y favoriser un un bon point pour la suite. Ne pas oublier que Victor Puerto s’est relancé, en 2000, par un gros triomphe à Valdemorillo, aux portes de Madrid.

     Il semble qu’il y a eu confirmation, hier : Le « Vème Encuentro Mundial de los Novilleros », se déroulera bien, cette année encore, en plaza d’Illumbe, à San Sebastian. Les aficionados du Sud Ouest ont eu peur, de se voir voler des passionnants week ends de Février-Mars, puis qu’il se murmurait que la compétition allait déménager vers Vista Alegre, à Madrid, qui avait passé accord avec la société mexicaine qui chapeaute le tout. Nanay ! Cela se passera « chez nous ! », aux bords de la Concha.
     A l’habitude : Cinq novilladas de sélection, deux demi-finales et la grande rencontre qui couronnera le champion, le tout étalé sur les week ends de fin Février à fin Mars. Asi que… Viva Illumbe.

     Castellon se déroulera du 3 au 10 Mars : Six corridas, une de rejoneo et une novillada (le 5 mars). Les ganaderias déjà engagées sont de : Victorino, Palha, Jandilla et Hermanos Garcia Jimenez. La corrida des cavaliers sera, à l’habitude, de Los Espartales, et la novillada, de Fuente Ymbro
     Côté toreros, on aura tous les diestros de la « casa Casas », et, la présence de paco Ojeda, qui viendra, probablement « emparejado » avec El Juli… (ce qui risque de ne durer qu’un temps). Bien entendu, Ponce sera là. On parle de Jose Tomas… mais. Probables et, coulant de source : Jesus Millan, Padilla… Barrera, pour ne pas se fermer les portes voisines de Valencia (échange de bon procédés… et de toreros).

 

ON A « REINAUGURE » CARTAGNA DE INDIAS…

     6 Janvier : C’est le président Pastrana, lui-même, qui a coupé, hier, 5 Janvier 2002, le ruban de la réinauguration de la plaza colombienne de Cartagena de Indias.
     Laissée à l’abandon depuis plusieurs années, le plaza se languissait, dans les tristes faubourgs qui marquent l’entrée d’une des plus célèbre perles d’Amérique Latine. Partagée entre le passé historique étincelant, et le futur voué au tourisme de grand luxe, Cartagena cuisait au soleil des caraïbes, et sa tauromachie foutait le camp. Cela va peut-être changer, quoique…
     On parle de 2000 millions de pesos, pour réhabiliter la plaza qui a donné hier, sa première corrida. Il y avait du monde, mais la course ne fut guère brillante…
     On attendra des jours meilleurs, en particulier à Manizales, qui commence demain.

     5 Janvier : Cartagena de Indias (Colombie) – Corrida de réinauguration – ¾ de plaza (sur 15000 places) – Mucho calor :  La corrida du Socorro est sortie bien inégale, tant en présentation qu’en comportement. En général, mansa et difficile.
     Jose Gomez « Dinastia » en est le triomphateur, coupant deux oreilles à son second adversaire, et sortant à hombros. La présence du président rehausse son triomphe – Antonio Ferrera coupe une oreille du deuxième de la corrida. (A noter que Ferrera souffrant, sera remplacé, ce dimanche, par Sebastien Castella, à Duitama) – Sebastian Castella n’a pas eu de chance, touchant le mauvais lot. Silence et palmas.

 

MEXICO : UN COUP POUR RIEN…

     7 Janvier : La saison continue, à la Monumental de Mexico. Elle avait bien débuté. Elle risque de finir dans la division, suite au conflit ouvert, entre Rafael Herrerias et Enrique Martin Arranz, respectivement empresa de la Mejico, et apoderado de Joselito, Jose Tomas et Pablo Hermoso de Mendoza (voir chronique d’hier – 5 Janvier)
     Ponce arrive, Juli de même. Les grosses cylindrées « chauffent les moteurs », et l’Aficion attend avec impatience leur premier paseo.
     Hier, la 11ème corrida de la Temporada Grande n’a rien donné, en grande partie, à cause du mauvais jeu des toros de Celia Barbabosa. Si Juan Jose Padilla s’est montré bouillant, on a également souligné son « peu de classe ». Un coup pour rien.
      Cette appréciation n’est rien à côté de la critique générale concernant le rejoneador Martin Gonzalez Porras. C’était prévisible, le public ne connaissant que Pablo Hermoso de Mendoza. Malheureusement, Porras joue les matamores, pousse de grands cris en sortant au galop de chaque suerte, mais, fait régulièrement toucher ses chevaux, ce que les mexicains, peuple cavalier, n’apprécient aucunement. Pour essayer de faire bien au tableau et de ramener une photo utile à la publicité, Porras offrit, hier, un toro de réserve, et finit par s’offrir une vuelta. Seulement, il n’y avait plus personne dans la plaza. Un coup pour rien.

     6 Janvier – Mexico (Plaza Monumental) – 11ème corrida de la Temporada – 10000 spectateurs environ – Beau temps, venteux :  La corrida a généré l’ennui. Les toros de Celia Barbabosa sont sortis correctement présentés, mais faibles, sosos, mansos, sans aucune caste. Le quatrième, très sérieux de présentation se révéla violent et court.
     Mariano Ramos se montra torero, devant le faible premier, mais tua en huit pinchazos et un bajonazo qui divisèrent les opinions, après un avis. Il se battit avec l’impressionnant quatrième, et tua bas. Autre division, mais vu les circonstances, pas si mal que cela – Federico Pizarro eut de très bonnes choses devant le deuxième qui, malheureusement, alla « a menos ». Il tua très bien, entendant la seule vraie ovation de la tarde. Le cinquième lui mit une terrible colada, au moment de la larga à genoux, le torero s’en sortant miraculeusement, en sautant la barrière. Vaillant mais « sans adversaire », Pizarro fut applaudi – Juan Jose Padilla se montra bouillant, et torero aguerri. Cependant, il ne laissa qu’une impression de torero « de quantité », plus que de qualité (ce que l’on savait déjà). Palmas, chaque fois.
     Martin Gonzalez Porras fut mauvais devant un premier toro de San Marcos, écoutant quelques bravos. Aussi décida t’il d’offrir le sobrero, de Rancho Seco, qu’il lidia, tandis que le public quittait le plaza. Le cavalier galopa en tous sens, avec beaucoup de bruit, et, content de lui, s’offrit une vuelta. « Grand bien lui fasse », semblent dire l’Aficion et la Presse mexicaines.
     Dimanche prochain, la 12ème, avec Ponce et le Juli, devant les Bernaldo de Quiros. Pour troisième, on parle du petit Casasola.

 

APRES CALI…MANIZALES

     7 Janvier : Tandis que l’Amérique latine a les yeux fixés sur l’Argentine et les 40% de dévaluation de son peso, la Colombie espère une énième rencontre au sommet entre le Président Pastrana et Tirofijo, le chef de la guerrilla. En province, il n’est pas un jour où un attentat, une séquestration violente, une attaque sauvage, ne ravagent les espoirs de paix. Hier, c’est un bus qui a été lourdement attaqué, du côté de Cali…Cesar Rincon déclarait l’autre jour, ne même pas pouvoir se rendre, ou vivre, dans sa ganaderia, parce qu’en totale insécurité, comme la plupart de ses amis ganaderos colombiens. Tellement facile, dans ces montagnes, de monter une embuscade, et organiser « le rapt » de l’année.
     C’est donc dans ce climat que la Colombie vit sa tauromachie, et elle la vit bien, heureusement. La feria de Cali est un succès, cette année. Elle s’est terminée, hier, par une grande corrida de Guachicono, hélas, « fuera de abono ». Pendant ce temps, à Manizales, on ouvrait « la Feria del Café », et d’ores et déjà, il n’y a plus un billet pour la corrida d’aujourd’hui, première du cycle 2002, avec le Juli, au cartel. En province, parfois dans des endroits et des conditions « folkloriques », il y a eu sept corridas, hier, 6 Janvier. A Duitama, Sebastien Castella, qui avait un peu flotté, la veille, à Cartagena, a retrouvé son envie de triompher, et a coupé deux oreilles.

     6 Janvier – Cali (Colombie) – 12ème de feria (hors abonnement) – 2/3 de plaza – Chaleur intense : Très bonne corrida de Guachicono, de souche Torrestrella. Le lot est sorti léger (456, 460, 448, 466, 464, 448 Kgs), mais très bien présenté, et surtout très armé, large et astifino. La corrida s’est montrée très brave au cheval, encastée aux engaños, quatre toros étant nobles, avec beaucoup de piquant, étant fortement ovationnés à l’arrastre. On donna vuelta posthume au quatrième « Zalamero », N°58, 466Kgs. Un grand triomphe pour le ganadero.
     Côté toreros, le triomphateur total, avec trois oreilles coupées, est Sebastian Vargas, de Cucuta, (près de la frontière avec le Venezuela). Son premier fut un dur à cuire, et le torero dut faire front comme il pouvait. On ne parlera pas de toreo artistique, ici, mais de vaillance à l’état brut. De plus, l’estocade fut de grande décision, et l’oreille, justement fêtée. Vargas fut récompensé de ses efforts, touchant le quatrième, impressionnant toro, qui n’arrêta pas de charger. Bien à la cape, en un quite par gaoneras ; vibrant aux banderilles, Vargas débuta par trois passes changées, dans le dos et enchaîna de bonnes séries, sur les deux côtés, terminant par une folle estocade, le toro roulant d’un coup, tandis que le torero se relevait, après un spectaculaire vol plané. Grosse émotion et grand triomphe. Deux oreilles et sortie « a hombros », par « la Porte de Cristal ».
     Ramiro Cadena n’était pas dans son assiette. Mal remis de sa blessure et de ses efforts de l’avant veille, il fit face à une adversité « trop musclée », et, sans déroute, connut quand même, un échec. Avis et division au deuxième, et applaudissements au cinq – De même, Guerrita Chico, à peine sorti de l’alternative, se montra « un peu tendre », face à telle adversité. Silence au troisième, manso ; division, face au dernier… et un regret général : Que ce lot n’ait pas fait partie de la feria.

     6 Janvier – Duitama (Colombie) : Bonne et brave corrida de Mondoñedo. Cinq des six toros ont montré de la noblesse.
     Cesar Camacho coupa l’oreille du premier, et donna une bonne faena au quatrième, hélas gâchée à l’épée – Dinastia se montra très torero, à la fois puissant et fin technicien. Il tua mal son premier, mais coupa les deux oreilles du cinquième – Sebastien Castella remplaçait Antonio Ferrera. On le vit volontaire mais pinchauvas, devant le troisième. Par contre, il s’accrocha dur, avec le dernier, et lui arracha une faena très valeureuse, littéralement placé entre les cornes du bicho. Il entra fort, pour une estocade où le toro ne l’aida nullement, et coupa deux oreilles méritées.

     6 Janvier – Manizales (Colombie) – Novillada de Feria – 1ère du Cycle – Très bonne entrée – temps pluvieux : cinq novillos de Salento et deux de Ernesto Gutierrez. Cinq sur sept « ont servi », mais les novilleros ont beaucoup pinché, perdant de nombreux trophées.
     Le cavalier Fernando Lopez fut le triomphateur « aux points » de la session, coupant la seule oreille, pour une lidia nette et parsemée de bons détails, comme les quiebros et une paire « al violin » - Federico del Campo se montra valeureux au premier, toréant bien le quatrième, en citant de très loin. Deux vueltas al ruedo, ayant eu la malchance de « descordar », le quatrième, ce qui refroidit le public – Cristan Restrepo, triomphateur de Cali, se montra élégant et artiste. Il se fit vilainement prendre par son premier, un malin, dangereux, et finit « dans le cirage ». Par contre, on le vit très bien, très torero, face au sixième, sous la pluie…pero non mato – Andres de los Rios écouta un avis au troisième, tuant « fatal », après une faena vaillante, toréant « de uno en uno », un toro arrêté. Il toréa très bien le septième, baissant beaucoup la main… mais perdit l’oreille, le toro tardant beaucoup à tomber, après une estocade très en arrière.

     Ce 7 Janvier, la Feria del Café débute avec une corrida d’Ernesto Gutierrez, pour Cesar Camacho, Manolo Caballero et El Juli. 

FERIA DE MANIZALES

La feria de Manizales se déroulera du 6 au 12 janvier 2002. Elle comptera cinq corridas, une novillada et un festival.
Lundi 7 : Toros de Ernesto Gutiérrez pour César Camacho, Manuel Caballero et El Juli.
Mardi 8 : Toros de la Carolina pour le rejoneador Fernando López et les matadors colombiens Perla Ruiz, Alejandro Gaviria, Ramiro Cadena
Mercredi 9 : Toros de Juan Bernardo Caicedo pour Pepe Manrique, El Califa et Antonio Ferrera.
Jeudi 10 : Festival. Novillos de Ernesto Gutiérrez pour Manuel Caballero,Victor Puerto, El Califa, Eugenio de Mora, Antonio Ferrera et Ramiro Cadena.
Vendredi 11 : Toros de Las Ventas del Espíritu Santo (de César Rincon) pour Dinastía, Víctor Puerto et Eugenio de Mora.
Samedi 12 : Toros d'El Paraíso pour Finito de Córdoba, Manuel Caballero et Paquito Perlaza

 

MANIZALES : MANOLO CABALLERO, BIEN PARTI

   8 Janvier : « La Feria del Café » vient de s’ouvrir en plaza de Manizales. Il y a cinquante ans, Antonio Bienvenida y donnait le premier capotazo, à un toro de Mondoñedo. La plaza était, bien sûr, emplie jusqu’aux toits voisins, et depuis, le chaud public de Manizales accourt à la plaza, parfumant le tendido de cette douceur fruitée du café colombien. Là-bas, on l’appelle « tinto »…

     Quand on débarque a Bogota-Eldorado, on file aussitôt déguster un café, entre deux avions. Hombre ! Le café colombien, en Colombie, ça doit être quelque chose ! Mieux que le « petit noir » de chez nous, le « solo » andalou, le « capuccino » des Romains. Bref, le nec plus ultra fait café.
     Déjà, on s’attend à cette goûteuse brûlure…mais, o surprise ! le café est clair, presque comme un jus « sponsorisé par Adidas », et quand on le boit… on fait des grands yeux ! Au lieu « d’appeler les pompiers », on se laisse bercer par de douces senteurs qui suggèrent une plage de paix au soleil, la mer caraïbe venant doucement lécher les doux petons de la créature de rêve langoureusement allongée… à côté du voisin. Ouaaaaaah !
     Le public de Manizales est ainsi, plein de couleur, de chaleur, de douceur et joie de vivre. Il vient à la Feria, et veut que la fête soit belle. Plus torerista que torista, il aime que les toros chargent, et que les toreros « se lâchent ». Loin de la froide aficion Bogotana, Manizales est « à fleur de peau », et les toreros se donnent entièrement, sachant l’appui total du tendido.
     Hier, la première corrida a fêté Cesar Camacho, le torero de Boyaca, arrivé à totale   maturité, et n’en n’a pas trop voulu à un Juli mal servi et de mauvais poil, au point de bégayer de rage, l’épée en main. Quant à Manolo Caballero, triomphateur de l’an passé, il est bien parti pour doubler la mise, sortant hier, à hombros, devant répéter actuacion au grand festival nocturne du 10, et pour son deuxième contra, le 12 Janvier.

     7 Janvier – Manizales (Colombie) – 1ère corrida de le Feria del Café – No hay Billetes – Soleil au début, pluie à la fin : La corrida d’Ernesto Gutierrez Arango, ganaderia murubeña que mène aujourd’hui son fils Miguel, est sortie d’inégale présentation (470, 472, 490, 486, 570 et 544 Kgs) , mais homogène d’armures… c’est à dire, peu encornée. De la race au cheval, et de la noblesse à la muleta, pour quatre d’entre eux, les deux premiers atteignant le grade de « bobalicon », dont on ne sait s’il s’agit d’une qualité, ou d’un « presque défaut » (cela dépend d’où on se place). Quatrième et sixième firent la mauvaise tête, sans pour autant être des monstres.
     Cesar Camacho a coupé une oreille de chaque toro. On le vit en totale possession de ses moyens, calme, reposé dans son toreo. Bien à la cape, il toréa le très noble premier, comme « de salon », après avoir débuté sa faena, les deux genoux en terre. Brillant aux banderilles, en particulier dans une paire « al violin », Camacho fut excellent face au quatrième, moins candide, le toréant classiquement, puis regardant vers le tendido… Normal ; Il y eut pétition de la deuxième oreille, mais la présidence tint bon. A noter que Camacho fut promené sur les épaules, en fin de corrida, mais ne put sortir ainsi par la grande porte, car ici, il faut couper deux oreilles à un même toro pour mériter cet honneur.
     Honneur qui fut celui de Manolo Caballero qui se régala, et régala tout le monde, face à son premier toro : 14 lances au capote, dont cinq remates liés, à une main. Le feu dans la cafetière ! Faena très limpia, templée en de longues séries, le torero laissant la muleta al hocico. Longue faena sur les deux mains, et bonne estocade, d’effet immédiat. La présidence lâche aussitôt les deux mouchoirs, ce qui divise un peu la critique. Vuelta triomphale pour Caballero qui s’accrochera, devant le cinquième, un gros balourd de 570 Kgs, qui passa son temps, la tête en haut. Caballero fut « en torero », terminant applaudi.
     Grise journée pour El Juli. Grise comme son costume. Rien n’allait, et il le fit savoir, tout en se bagarrant comme un perdu. Il y a des jours comme ça : « Les copains touchent les bons toros, pendant qu’on se cogne les carnes. Maldita sea ! » Et de râler, et de cracher, et de pincher avec l’épée : Trois pinchazos, un trois quarts de lame et trois descabellos pour en terminer avec son premier qui se cala aux barrières, et pas mieux devant le maudit sixième : trois pinchazos, une presque entière bien basse… Et en plus, il pleut. Pouah ! Constatant la malchance, mais la bonne volonté hargneuse, le public de Manizales applaudit chaudement, malgré tout.

     Ce 8 Janvier : Toros de La Carolina, pour Guillermo Perla Ruiz, Alejandro Gaviria, Ramiro Cadena, que précédera le cavalier Fernando Lopez. Un cartel 100% colombiano.

 

TRIOMPHE DE CESAR RINCON, A MALAGA…

     8 Janvier : Cela aurait pu être un titre « d’il y a six ans »… De fait, il s’agit d’une actualité toute autre : Hier, 7 janvier 2002, Cesar Rincon, ganadero, a encore sorti un lot très brave, dans la plaza de Malaga, au nord-ouest de la Colombie. Après Cali, le maestro-ganadero continue sur sa lancée, et on attend avec impatience le 11 Janvier, à Manizales, pour voir si l’embellie se poursuit.
     Connaissez-vous Over Jerlain Fresneda Felix ? Il est matador colombien, vibrant, bouillant, un poil fantasque… une figure. Son apodo : « Gitanillo de America ». Après 16 ans d’alternative, il toréait, hier, sa 1000ème corrida. Ce fut un triomphe, puisqu’il coupa tous les trophées du quatrième, après avoir pinché le premier. Grande fête pour ce torero de feu qui a toréé quelques 2039 toros de tous calibres, leur coupant 2381 oreilles, 16 rabos, en indultant 15, et prenant, au passage, 14 cornadas. Tout bon ou tout mauvais, le Gitanillo est sorti 686 fois, a hombros. Enhorabuena, señor.
     Beaucoup plus calme, toréant plus classique, Sebastian Vargas a ratifié, hier, son triomphe de Cali, coupant une oreille de chaque toro.

 

MEXICO : CA CHAUFFE UN PEU TROP…

     8 Janvier : Cela va trop loin dans les invectives, les injures, et, malgré tout ce que l’on peut entendre et lire sur le conflit Herrerias-Martin Arranz, il y aura forcément des conséquences. Pablo Hermoso de Mendoza vient de déclarer qu’il doit faire confiance à son apoderado, mais, qu’en aucun cas il ne peut accepter d’être le bouc émissaire dans une bagarre entre deux caractériels, sur un sujet qui ne le concerne nullement. Et de confirmer que Rafael Herrerias a la personnalité qu’on lui connaît, mais qu’il a réellement tout fait pour tout arranger, en décembre. Donc, respect, de ce côté-là.

     Le cavalier Navarrais est piqué au vif, et attend la suite des événements… Il a déclaré que l’Empresa de Mexico devra lui signifier lui même, la rupture de son troisième contrat à la Mejico, faute de quoi, il se présentera au portes de la plaza, le 5 février, avec ses chevaux.
     On note, dans les propos de Mendoza un certain agacement, très poli, mais très ferme. Il se dit : « Je suis figura ! Ici, on m’aime bien. Donc, pas question de payer les pots cassés ! Et s’il faut négocier seul, je le ferai ! »… et il a bien raison.

     Pour ce qui est de la corrida de Dimanche, à la Monumental, cela doit se décider aujourd’hui. Actuellement, seuls El Juli et les toros de Bernaldo de Quiros sont au cartel.
     Les hypothèses sont les suivantes :
     Ou Ponce entre dans le cartel, et sera accompagné de deux jeunes mexicains, qui pourraient bien être Jeronimo et Leopoldo Casasola.
     Ou Ponce est inscrit au cartel du 20, et le Juli se retrouve, dimanche, avec la totale responsabilité de remplir la Mejico, (puisque l’on parle, à ses côtés, de son ami Casasola et d’un troisième jeune mexicain, comme Alfredo Gutierrez ou Fermin Spinola). Challenge superbe, mais risqué. Wait and see… et, à demain!

 

MANIZALES : LES COLOMBIENS NE FONT PAS RECETTE

     9 Janvier : Pas besoin d’être une sorcier… Depuis que Cesar Rincon s’est retiré du toreo actif pour, d’une part, se soigner ; et par ailleurs, devenir une ganadero d’importance… c’est un peu le désert dans l’escalafon supérieur colombien. La corrida de Manizales, hier, vient le confirmer, qui a rassemblé une « grosse » demi plaza, pour une corrida entièrement « nationale ». Où que l’on regarde, on a du mal à voir pointer un digne successeur de Rincon, et cela, malgré les différentes aides, les différentes portes qu’il a ouvertes. Les anciens stagnent, et les jeunes ont du mal à « sortir ».
     Chez les « anciens », Cesar Camacho n’a jamais repris le flambeau ; Pepe Manrique n’a pas tenu ; Dinastia suit sa route, et se montre à son avantage, même en plaza de Madrid, sans pour autant montrer cette personnalité qui le mettrait « au dessus ».
     A « mi-distance », c’est le désert… Paquito Perlaza semble s’être condamné pour de multiples raisons liées à sa personnalité. Diego Gonzalez est l’éternelle promesse d’un bon torerito  artiste, un peu juste de cœur et bien piètre tueur.
     Pour ce qui est des « jeunes » : à priori, Ramiro Cadena doit confirmer. Superbe, l’an passé, il a débuté les grandes ferias par une cornada, (à Cali), ce qui n’est jamais bon pour la confiance. Gaviria semble bien timide, et Guerrita Chico est encore « trop chico » pour qu’on puisse en émettre une opinion.
     Reste un torero qui est impeccable, jusqu’à présent : Sebastian Vargas. Il n’est plus tout jeune, dans l’escalafon, mais c’est encore celui qui a montré le plus de qualité, notamment face à la grande corrida de Guachicono, qui a clos la feria de Cali. Cependant, son nom n’est pas inscrit aux prochains grands rendez vous. Aussi, à moins de quelque « substitutions », de quelque remplacement…
     Hier, la deuxième corrida de Manizales n’a pas donné grand chose, et surtout pas grand espoir à l’Aficion Colombienne.

     8 Janvier – Manizales (Colombie) – 2ème de Feria – Un peu plus de demi plaza – Chaleur : Six toros de « la Carolina » (encaste Murube), très bien présentés, qui ont mis de l’ambiance, soit parce que « très bons », comme le cinquième à qui l’on donna vuelta posthume ; soit parce que très mauvais, comme le septième, qui mit la panique dans le ruedo, « por muy manso ». Les deuxième et sixième, nobles, furent très applaudis.
     Le Rejoneador Fernando Lopez prit, en 4 et 8 ème rangs, deux bons toros de Salento. On le vit élégant, bonito, bon cavalier, mais tueur pathétique : Ovation au premier, et trois avis, le toro, lardé de rejones rentrant vivant au corral.
     Guillermo Perla Ruiz fut très superficiel face au premier, manso, qu’il tua d’une lame basse. Ovation. Par contre, on lui doit, à la cape, les meilleurs moments de la journée, face au très brave cinquième : Série de delantales très calmes, à la réception, et une grande mise en suerte, par chicuelinas et media, au millimètre. Le toro baissa un peu de rythme, malgré une charge claire, et le torero ne trouva jamais le sitio, perdant une grande occasion. Trois pinchazos au recibir, le bicho se couchant de déception. Silence pour le torero, et vuelta à la dépouille du brave.
     Alejandro Gaviria « a flotté » toute l’après midi. Bon torero, mais « qui ne rentre pas dedans », ce qui donne une impression d’inachevé, et surtout de toro « non dominé ». Il accompagne bien, la charge du toro, mais « ne la commande pas ». Cela pourrait lui valoir quelque déconvenue. Ovation face à son premier, qu’il pincha trois fois. Une oreille du sixième, qu’il toréa joliment, mais…
     Ramiro Cadena tomba sur les deux brutes de l’encierro. Il se bagarra, de façon vibrante et spectaculaire, avec le premier, sous les directives de Jose Antonio Campuzano, mais tua bien bas, ce qui « désqualifie » l’oreille attribuée. Le septième fut un manso « muy manso », qui mit la zizanie dans la cuadrilla. Seul le picador Felix Lopez se montra intraitable, au point que son collègue Anderson Murillo lui lança un clavel, depuis le callejon. Ramiro Cadena ne voulut faire face, et termina en débandade, à bajonazo limpio. Silence

     Ce 9 Janvier, 3ème corrida de la feria del Café : Pepe Manrique, El Califa et Antonio Ferrera, face aux toros de Juan Bernardo Caicedo (souche Guachicono). Autre ambiance et autre résultat, probablement.

 

MEXICO : PONCE ET JULI, DIMANCHE…

     9 Janvier : Tandis que la division d’opinions se poursuit, au sujet du conflit Herrerias Martin Arranz, dans les colonnes taurines de tous les quotidiens, l’Empresa a confirmé , hier, le cartel de la 12ème corrida de la Temporada Grande, dimanche, à la Monumental :
     Huit toros de Bernaldo de Quiros, pour Antonio Urrutia (2 oreilles, le 30 décembre), Enrique Ponce, El Juli et Leopoldo Casasola. Le lot est bien présenté, dit-on (544 kgs de moyenne). Juli est arrivé hier, et Ponce, ce mercredi.

     Pour la corrida du 20 Janvier, on pense à des toros de Teofilo Gomez, pour Jorge Gutierrez, Zotoluco et Manolo Caballero. Ce n’est pas encore officiel.
     Le 27 Janvier, Juli fera son deuxième paseo, devant des toros de Fernando de la Mora.

 

CE N'EST QU’UN AU REVOIR, LA PAIX…

     10 Janvier : Corrida « de guerre et d’émotion », hier, à Manizales : La guerre, ou du moins, une bataille, perdue par le Califa, qui prend trois avis et une tonne de coups. Emotion avec Antonio Ferrera qui, encore mal fichu, tombe la veste, comme il le fit à Dax, et assène au gens de Manizales des tonnes de suertes « tous azimuts », qui produisent l’effet habituel. Triomphe de deux oreilles.
     Pourtant, il pleuvinait, au sens propre comme au figuré. Au sortir de la plaza, le public, atterré, apprenait que le processus de négociation pour la Paix était totalement interrompu, entre le gouvernement Colombien, et la FARC, principale force guerrillera, qui, depuis des années, mène la guerre à l’Etat Colombien, sous prétexte de donner aux pauvres ce qu’elle veut prendre aux riches. Objectif très louable au demeurant, mais beaucoup moins évident sur le terrain, lorsque viennent s’y adjoindre des éléments « fumeux », en particulier son total financement par les narcotrafiquants, et donc leur protection par les soi disant défenseurs du peuple et de la paix.
     A la veille des élections, le président essayait de « gagner la paix ». Cependant, les discussions sont parties dans le mur, et, sauf un revirement total, intervenant dans les 48 heures, la Colombie va replonger dans une situation de guerre totale, bien sale, le petit peuple se trouvant pris « entre trois feux », ceux des forces armées gouvernementales, de la guerrilla et des paramilitaires, incontrôlables.
     La Colombie, terre de beauté et de douceur, va encore peindre les unes des journaux du sang de ses enfants. A moins que…ultime miracle. Avant tout, ne pas juger, ne pas automatiquement montrer du doigt un pays qui ne connaît que la guerre, depuis des décennies, mais qui, malgré tout, a su garder des valeurs que nous avons perdu depuis bien longtemps, « nous les libres, les égaux, les fraternels… »

     9 Janvier – Manizales (Colombie) – 3ème corrida de la Feria del café – ¾ de Plaza – Temps gris et pluvieux : Moins bien présentés, en trapio, que ceux de Cali, les Guachicono de Juan Bernardo Caicedo, purs Torrestrella, ont animé la corrida. Très armés, astifinos, ils ont eu un comportement inégal, allant du manso figé, au « brave-brave » et « noble-noble », comme le sixième, du nom de « Sevillano », pour qui le public et le ganadero demandèrent la vie sauve. La présidence refusa l’indulto, mais il y eut vuelta d’honneur.
     Pepe Manrique ne put rien face au premier, court et qui regardait beaucoup. Le torero essaya, jusqu’au moment où une grosse voltereta le fit renoncer. Applaudissements. Par contre, il laissa passer un quatrième grand toro, également brave et noble, qui demandait une autre faena que ces perpétuelles virevoltes, au coup par coup, dans tous les coins du cercle… Faena légère, qui traduit les limites d’un torero qui a, définitivement, laissé passer le train du succès. Ovation gentille, après deux coups d’épée.
     El Califa toucha les pires du pire. Face au deuxième, dangereux, il s’accrocha vaillamment, offrant son corps en pâture, mais démontrant également ses limites lidiadoras. Bien entendu, ce qui devait arriver… Après lui avoir arraché des passes suicidaires, le Califa fut obligé de finir aux barrières, et, dans un desplante à genoux, le toro le prit, le piétina consciencieusement, le laissant  roué de coups, hagard, mais vivant. Ce fut alors un total désastre à l’épée et surtout, au descabello, au point que sonnèrent les trois avis, le toro s’écroulant à la dernière sonnerie. La public, qui était près à demander les oreilles, avant cette tragédie grecque, respecta le torero défait, couvert de sang, le costume haché, qui prit aussitôt le chemin de l’infirmerie. Heureusement, à part des tonnes de bleus et un gros varetazo à l’intérieur de la cuisse gauche, pas d’autres dégâts. Ouf ! Quand sortit le cinquième, le Califa revint au charbon, décidé à laver l’affront. Hélas, le toro tourna au manso parado, et le combat cessa, Jose Pacheco recevant les applaudissements du public. « Otra vez sera ! », mais il faudrait que cela arrive vite !
     Antonio Ferrera n’est toujours pas dans son assiette. Un virus qui se ballade par là, et qu’il va bien falloir vraiment soigner, un jour. Malgré ce, le garçon a subjugué la plaza, plus par l’abondance, le rythme vertigineux qu’il imprime à son toreo, que par une réelle qualité de temple et de profondeur. Il est ainsi, et on aura du mal à le changer. Cela dit, un torero plus profond, plus templé, aurait peut être « indulté » le sixième toro.
     A peine le public était il remis des trois avis au Califa, que Ferrera lui assénait trois largas à genoux, des véroniques, des chicuelinas et un vibrant remate, en recevant le troisième. Boum ! L’émotion était là ! On continue aux banderilles : Une à corne passée, mais ensuite, la moviola et le quiebro, bien dedans ! Enorme ovation. Faena, pied  au plancher, avec tout le catalogue du « debout, à genoux ; à l’endroit, à l’envers ». On y ajoute une épée, un poil de côté, et le tour est joué : Une oreille, forte pétition de la seconde, mais le président « se la garde ». Vuelta d’enfer. Le sixième « Sevillano », se montre très brave, bien piqué par Anderson Murillo. Ferrera va se montrer magistral aux banderilles, au point qu’il dut donner vuelta, à l’issue du deuxième tiers. Gêné dans sa respiration, le torero quitta la chaquetilla et se lança dans un vibrante faena, face à un toro d’admirable et noble codicia. Faena « a mas », le public demandant l’indulto du bicho, le ganadero se joignant à la pétition. Ferrera questionna du regard la présidence, à plusieurs reprises, mais la grâce fut refusée, et le torero porta une entière tendida et un descabello. Une nouvelle oreille et grande joie de tous, l’espace d’un instant, la mauvaise nouvelle perçant la nuit tombante, pleines de vilaines images en perspective. Ce n’est qu’un au revoir, la Paix. 

 

UN MEXICAIN EN GIRONDE

     10 Janvier : L’apoderado du Zotoluco vient d’annoncer dans la presse mexicaine que le Zotoluco serait à Floirac, le 28 avril, entouré du Juli et Juan Bautista, face à une corrida de Montalvo. A confirmer. Par ailleurs, il n’y a pas eu d’accord avec Valencia, pour les Fallas. Cependant, il reste une grande chance de toréer à la San Jaime.
     Après deux saisons très honorables en Europe, le Zotoluco doit recueillir les fruits de son entrega, face à toutes sortes de ganado. Avant Floirac, bien entendu, se déroulent les ferias de Castellon, Arles, Séville, où le mentor du N°1 Aztèque espère bien voir engagé son torero.

 

JAVIER VALVERDE, VERS L’ALTERNATIVE…

     10 Janvier : Tandis que l’on se prépare à donner les cartels du concours des novilleros, en plaza de San Sebastian (Illumbe), un des novilleros révélation de 2000/2001 voit arriver l’alternative à grands pas.
     Javier Valverde, triomphateur de la San Isidro, (unique novillero à être sorti à hombros de Las Ventas, sur toute la saison passée), auteur d’un parcours remarquable de sérieux, triomphant dans toutes les plazas de catégorie, va prendre l’alternative, le 12 Juin, en sa terre salmantina, des mains de Paco Ojeda, en présence du Juli.

     Vainqueur de « la Rencontre des Novilleros 2001 », à Illumbe, ex æquo avec Salvador Vega et Cesar Jimenez, Javier Valverde sera du prochain concours, puisqu’on le verra au paseo, en compagnie de Leandro Marcos et Julien Lescarret, face à une novillada de Santiago Domecq.
     La « Vème rencontre des Novilleros », débutera le 9 février, pour se terminer fin mars : Six novilladas de sélection ; deux demi finales, avec pour base du ganado de Chopera, et la grande finale devant une novillada du Capea. Come l’an passé, le grand concours se terminera par deux corridas corridas de toros, « de lujo ». Pour le moment, pas de nouvelles de la Télévision, mais il est probable qu’elle filmera en direct les phases finales, comme l’an passé. Ojala !

 

DES FLEURS POUR « LES MIMOSAS »….

     11 Janvier :  Il y a douze ans, Simon Casas montait un coup superbe : Monter, en plein hiver, une feria de novilladas, réunissant les figures et promesses de l’escalafon novilleril, et ameuter « tout le quartier aficionado », en présentant la bombe qu’allait devenir « Tono » Chamaco. La « feria des Mimosas » était née, à Nîmes, et tous ceux qui ont eu la chance d’y assister, se souviennent encore, probablement, des sacrés moments passés avec Jesulin, Finito, le dit Chamaco, Denis Loré et la surprise majeure du cycle, Marcos Sanchez Mejias.
     Des années durant, on a espéré revivre ces émotions là, vous savez, celles qui vous fait vous retourner vers votre voisin, inconnu jusque là, et parler avec lui comme si l’on avait partagé le même pupitre, à l’école du village, quand le mot « école », avait encore quelque signification. Mais, hélas, la bulle s’était dégonflée, et, à part en de brefs éclats, l’émotion s’était envolée, dans les volutes de fumée qui envahissaient « le dôme romain caoutchouté ». A la fin, on ne parla plus de « mimosas »…
     Et puis, voilà que « la ilusion » renaît, et que les vieux grognards de 1990 lèvent un sourcil bougon. « Aaaah ! Tieeeeens ! Qu’est ce qu’il nous fait, le Simon ?  Cela nous rappelle quelque chose ». Et aussitôt, les souvenirs reviennent. Une douce chaleur vient doucement caresser notre pauvre arthrose. Pas à dire, Nîmes prépare un joli coup pour février… Pas à dire, « les mimosas » refleurissent.
     Les 22, 23 et 24 Février, la plaza de Nîmes va revivre, présentant une feria composée de deux corridas mixtes et trois novilladas de postin. Chaque spectacle présentera un grand intérêt pour l’aficionado, même si le sommet en est la double présentation du fils de Manzanares.

     Les cartels de cette feria de Primavera 2002, celle du renouveau, sont les suivants :

Vendredi 22 février, en nocturne : Corrida mixte, avec quatre toros de Mari carmen Camacho, pour David Luguillano et Juan Bautista, encadrant la présentation en piquée de Jose Mari Manzanares junior, devant deux novillos de Victoriano del Rio.
Samedi 23, en après midi : Novillada de Fuente Ymbro, pour Leandro Marcos, Cesar Jimenez et Julien Miletto.
Samedi 23 Février, en nocturne : Novillada santacolomeña de La Quinta, pour Martin Quintana, Javier Valverde et Serafin Marin.
Dimanche 24 Février, au matin : Novillada du Laget, pour Julien Lescarret, Luis Rubias et Fernando Cruz, qui fera sa présentation en novillada piquée.
Enfin, le dimanche 24 février, après midi : Deuxième mixte, avec quatre toros de Mari carmen Camacho, pour Rafael  de Julia, Alfonso Romero, qui accompagneront le deuxième paseo du fils de Jose Mari Manzanares, devant deux novillos de Torrealta.

     Certes, il y a toujours quelque chose à dire… mais qu’on les regarde comme l’on veut, ces cartels ont le mérite de créer l’événement et donner « l’espoir d’autre chose… »
     Le fils de Manzanares a fait sensation, et confirmera sûrement. Au besoin, quelque coup de pouce bien médiatique, venu du callejon, sortira des larmes aux plus blasés, du style, vuelta avec le papa, un quite al alimon ou autre chose du genre… Préparez les kleenex !
     Les sorties de Leandro Marcos, Cesar Jimenez, Javier Valverde, et Fernando Cruz seront suivies de près. On surveillera aussi les progressions des deux Julien. Quant au dernier jour, la présentation du nouveau torero de la Casa, Alfonso Romero, Rafael de Julia aidant sûrement à ouvrir quelque porte sévillane, puisqu’apodéré par la casa Canorea.
     Tout cela est de prime importance, en espérant que les Mari Carmen tiendront debout, et que les novillos confirmeront les garanties espérées…
     En tous cas, sur le papier, on repart, comme en 14 (ou en 90) et « en parlant de mimosas », Simon Casas et son staff, sur le coup, méritent… quelques fleurs.

 
LE JULI PROGRAMME SES « DEFIS 2002 »

     11 Janvier : Selon l’un des sites Espagnols que nous allons tous consulter, avant d’écrire nos chroniques, histoire de confirmer quelque bruit, vérifier quelque information, Julian Lopez « El Juli » a dévoilé, comme l’an passé, son plan de bataille pour 2002.
     Bien entendu, toréer le plus possible, et récupérer le maillot jaune au classement, qui lui a échappé, cette année, à cause des accidents de Madrid, Malaga et Bilbao.
     Mais, à côté de cela, on va, encore une fois y mettre « la manière » et se fixer des défis, déjà bien ciblés, en lieux et en temps…ce qui ne manque pas de superbe et de pundonor.
     Le Juli projette de prendre les Victorino Martin, à la San Isidro. Il s’alignera également devant des Miura, à la feria de Salamanca (surprise !), après en avoir fait de même, quelque jours avant, en plaza de Linares, en compagnie de… Jose Tomas.
     Certes, on doit tout faire pour célébrer un nouvel anniversaire de la cornada mortelle de Manolete, mais on ne peut que s’étonner de voir Tomas s’aligner avec El Juli, devant des Miura… (Quoique ! La saison est presque réglée ; Tomas se sait très aimé, à Linares ; Les Miura n’y seront pas ceux de Séville ou Pamplona… Au fond, pourquoi pas ?)
     Le Juli a, par ailleurs annoncé qui serait deux fois « aux Fallas » de Valencia, les 20 et 21 mars. Côté France, rien de spécial, pour le moment, bien que son apparente relation avec Ojeda fasse présumer de grandes choses.

 
RINCON, POUR CONFIRMATION… FERRERA, POUR CONSULTATION

     11 Janvier : La Colombie se réveille en fourbissant les armes de sa déception. La paix s’éloigne… Tous les regards se portent sur le Caguan, zone que la Guerrilla doit évacuer, dans les 48 heures, sinon…
     A Manizales, la Feria se poursuit aujourd’hui, avec la corrida de « Las Ventas del Espiritu Santo », de Cesar Rincon, attendue, on le devine, avec beaucoup d’intérêt, vu le triomphe de Cali. Pour la lidier : Dinastia, Victor Puerto et Eugenio de Mora, qui débute en Colombie. Si cela sort bien, il y a de l’indulto dans l’air, car les toreros sont capables de « lucir al toro ».
     De son côté, Antonio Ferrera a repris l’avion vers l’Espagne, victime d’un virus qui le laisse « sur les rotules », malgré cette fureur de triompher, qu’il vient encore de confirmer, il y a 48 heures. Voyage éclair sur l’Espagne, consultation, repos et bon air, avant de repartir « à la bataille », vers Medellin et Bogota (expression maladroite, mais hélas de mise, ces jours ci)

 
RINCON : APRES CALI…MANIZALES !
     12 Janvier : Cesar Rincon va pouvoir donner double prime à ses vaqueros de la ganaderia de " Las Ventas del Espiritu Santo ".
     Allez donc savoir quel esprit saint s'est mis à souffler sur cette dehesa, qui rend l'herbe et la terre, riches de bravoure et d'immense noblesse. En trois corridas, cette année, Cesar Rincon, matador adulé de tout un peuple, retiré pour les raisons que l'on sait, est en passe de devenir le ganadero triomphateur total de la temporada colombienne 2002. 

     En effet, après la corrida de Cali, où le toro " Subdito " fut gracié, et les autres ont chargé fort, le matador ganadero a encore triomphé d'apothéose, hier, en plaza de Manizales, sortant à hombros aux côtés des matadors Dinastia, Victor Puerto et Eugenio de Mora, qui n'ont coupé pas moins que 7 oreilles à sa corrida.
     Totalement composée d'encaste Domecq, et plus particulièrement du " Marques ", la ganaderia, montée à grands frais vers 94/95, est en train de produire des toros de corpulence moyenne, mais avec de la présence ; braves au premier tiers, et allant souvent " a mas ", avec grande noblesse. Une grande récompense pour la minutie et le cariño avec lesquels Rincon suit ses deux ganaderias, de " Las Ventas ", en colombie, et du " Torreon ", en Espagne, et un peu de baume au cœur de celui qui, avant tout, est un grand aficionado, comme il l'a démontré maintes fois, en inventant des faenas, en " fabriquant " des toros, sur lesquels personne n'aurait parié un euro.
Les résultats arrivent… Maintenant, il va falloir viser la régularité. Et ça…

     11 Janvier - Manizales (Colombie) - 4 ème corrida formelle de la Feria del Café - Casi lleno - Grand beau : Grande corrida de Las Ventas del Espiritu Santo, le ganadero, Cesar Rincon sortant à Hombros, en compagnie de Dinastia , Victor Puerto et Eugenio de Mora qui ont coupé 7 oreilles. Le délire était tel, dans le public, que l'on n'a pas empêché De Mora de passer par le " Porte Grande ", alors qu'il n'avait pas rempli la condition à cet honneur : Couper deux oreilles à un même toro.
     Six toros de corpulence moyenne (436, 496, 452, 458, 448, 470 kgs) mais bien faits, chargeant et répétant les charges, braves au cheval et nobles à la muleta, pour quatre d'entre eux (2 et 6 baissant un peu de qualité). Grand toro , le 4ème " Cocinero ", fut honoré d'une vuelta posthume.
     Dinastia fut brillant devant le premier. Torero avec cape, banderilles et muleta, il tenta un recibir, en sortant salement bousculé et très secoué. Courageusement il reparti à l'assaut pour une lame profonde, coupant une oreille. Le quatrième lui parmit de faire un toreo de classe, calme, reposé, torant " al compas " du grand toro. Il entra a matar comme un mort de faim, et coupa les deux oreilles de " Cocinero ", dont on applaudit la dépouille au cours d'une émouvante vuelta d'honneur.
     Victor Puerto tomba sur le " mauvais élève " de la classe. Avec pundonor et grande science de la lidia, Puerto s'accrocha, soumettant le toro râleur, pour finir par lui imposer sa volonté. Demi lame et une grande ovation, quand on attendait un peu plus, peut-être. La récompense vint au cinquième, toro d'une grande qualité, devant lequel Victor Puerto se laissa aller, liant des passes d'une admirable langueur, intercalant dans sa faena, des adornos de haute qualité. Le délire dans les gradins, encore accentué par une épée entière. Deux oreilles exigées et l'apothéose avec moultes vueltas.
     Eugenio de Mora toréa son premier avec grande profondeur, notamment sur la main gauche. Une oreille. Difficile challenge lui restait à réussir, quand sortit le dernier. Les copains avaient coupé cinq oreilles. Il fallait réussir à tout prix. Eugenio de Mora sortit alors la caste, et se battit totalement avec un toro plus rétif, le harcelant et lui imposant sa loi, avec grand courage. Faena " de tripes " et grande émotion, le public marchant complètement et demandant une dernière oreille.
     Trois toreros, six toros, sept oreilles et tout le monde a hombros… La vie est belle, tandis que retombent les cris de " Ceeesaaaaar ! Ceeesaaaaar ! " chantés en chœur par le bon public de Manizales.
     Ce 12 Janvier, dernière corrida, avec six toros de El Paraiso, de Jeronimo Pimentel (qui se doit de se récupérer du double faux pas de Cali), pour : Finito de Cordoba, Manolo Caballero et Paquito Perlaza.

     Avant hier, 10 janvier, dans la nuit retombaient les échos du grand festival en nocturne au bénéfice de l'Hôpital de enfants. Le lot de Ernesto Gutierrez avait monté grande qualité, et le 2ème " Silletero ", a été indulté. Le festival a été en partie gâché par des panne de lumière, qui plogèrent la plaza dans l'obscurité et " cassa " un peu le rythme du spectacle.
     Grande faena de Manolo Caballero qui coupe deux oreilles - Victor Puerto est immense, toréant de salon, jouant avec le formidable deuxième, qui sera gracié. Deux oreilles symboliques - El Califa sera très bien, mais catastrophique à l'épée. Vuelta - Eugenio de Mora ne passera pas la rampe, toréant " trop froid ", pour les colombiens. C'était le risque. Ovation - Antonio Ferrera, en conditions mineures, mais avec beaucoup de fougue, toréa pour le public, et coupa une oreille - Ramiro Cadena n'est pas remis, moralement, de la cornada de Cali, et cela se sent. Ovation.

 
MEXICO… EN ATTENDANT PONCE ET JULI

     12 Janvier : Grande ambiance pour la corrida de demain. Enrique Ponce est arrivé hier à Mexico, au milieu d'une grande ferveur populaire, de nombreux aficionados étant venus l'accueillir à l'aéroport. Le valenciano a confirmé la grande tendresse qui l'unit au Mexique, et sa volonté de venir donner le meilleur de lui même, en cette plaza.
     De son côté, Le Juli a tourné une publicité, et fait du campo, en attendant le paseo dans la plaza qui lui a tant donné, mais où il sait qu'on va tant lui demander.
     Pendant ce temps, Rafael Herrerias continue à garder sa position dans le conflit qui l'oppose à Tomas et Arranz. Malheureusement, c'est Pablo Hermoso de Mendoza qui en fait les frais : " Je n'ai pas à parler avec Pablo Hermoso de Mendoza. S'il veut venir, le 5 Février, à la Mejico, je lui donnerai avec plaisir, deux billets, pour qu'il aille s'asseoir au tendido… "
     Pas à dire… si ça s'arrange, c'est que Dieu est vraiment grand !

 
MANIZALES : MANOLO CABALLERO, " COMME UNE CATHEDRALE " !
   13 janvier : Pour la deuxième année consécutive, Manolo Caballero remporte le réplique en or de la Cathédrale de Manizales, trophée mis en compétition, lors de la grande " Feria del Café ".
     Impeccable prestation de l'albaceteño, cette année, qui coupe cinq oreilles en deux corridas, et triomphe également lors de ce que l'on peut appeler le plus beau, le plus émouvant " festival taurin bénéfique ", du monde. Imaginez un peu : La tradition invite chaque spectateur à allumer une bougie, dans la nuit, l'espace d'un immense moment de paix. 15600 petites loupiotes d'amitié et de solidarité. C'est pas Bruel aux arènes de Bayonne… c'est autre chose, et bien mieux !

     Hier, lors de la dernière corrida, les toros du Paraiso ont fait le quite à leur patron, Jeronimo Pimentel, mais au bilan final, c'est la ganaderia de Cesar Rincon qui remporte, haut la main, le trophée de la Feria. Que bueno, Cesar !
     Autres conclusions du cycle : La maturité artistique du colombien Dinastia ; l'identité définitivement " populiste ", pueblerina, d'Antonio Ferrera ; Quelques indices de retour en forme du Califa, malgré un maniement de l'épée, désastreux. Victor Puerto, quant à lui, confirme un grand moment de plénitude lidiadora.
Se acabo Manizales ! Maintenant, deux plazas alterneront les samedis et dimanche : Medellin et Bogota. La chaude Macarena et la plus froide Santamaria : deux plazas différentes, deux aficiones différentes, mais la même mains sur le cœur, chantant l'hymne nationale, à l'heure de paseo. Muy bonito !

     12 Janvier - Manizales (Colombie) - Dernière corrida de la Feria del Café - Lleno : Toros d'encaste Domecq du Paraiso, correctement présentés, sans plus (474, 437, 440, 438, 480, 436 kgs). Un poil faibles, mais très corrects au cheval et noblones à la muleta. Le sixième fut un grand toro, pour qui le public demanda, un instant, l'indulto.
     Finito de Cordoba aurait pu se secouer un peu plus face au noble premier. Un peu de soseria, pourtant, qui " contagia " le diestro. Tuant mal en trois pinchazos et une basse, le Finito entendit une division des opinions ("Unos se metian con mi madre ; otros, con mi padre ! ") Cela se passa bien mieux, face au quatrième, le cordouan se mettant vraiment à toréer comme il sait le faire quand l'envie, tout à coup, le prend. Faena de profondeur, avec de grands moments artistiques. Entière un peu basse et en arrière. Une oreille et un " Celui là, s'il voulait vraiment ! "
     Manolo Caballero a été torero complet, intelligent et grand tueur. Il ne fut pourtant pas le mieux servi. Oreille de son premier, pour une faena facile, close d'un grand volapié et d'un descabello. Le cinquième est un " rajado " qui part aux tablas, et Caballero va l'y poursuivre et lui tirer une à une, les passes qu'il avait. Peu à peu, il réussira même à lier une grande série. Un véritable exploit. Bien por Caballero ! Grosse estocade, encore une fois, et deux oreilles, qui le consacrent triomphateur du cycle.
     Paquito Perlaza se montra brillant dans un quite, face à son premier qui finit bien distrait. Rien de bon , malgré la grande bonne volonté. Tuant bas et loupant deux descabellos, Perlaza entendit le silence. Par contre, il sut se hisser à la hauteur de " Junquero ", l'excellent sixième. Faena " de toutes les marques ", débutée à genoux, intercalant de bonnes séries sur les deux mains, terminée par manoletinas. Variété et émotion, ponctuées d'un bon coup d'épée. Deux oreilles et une sortie a hombros, qui vont lui faire du bien.

 
LES TROPHEES DE LA FERIA DE MANIZALES

     13 Janvier : Dans la soirée, les différents jurys de la Feria ont rendu leur verdict, qui ne souffre aucune contestation.
Triomphateur de la Feria : Manolo Caballero
Meilleur lot de toros : " Las Ventas del Espiritu Santo ", de Cesar Rincon
Meilleur torero colombien : " Dinastia "
Meilleur subalterne : " Chiricuto "

 

MEJICO : " PLAZA LLENA ", CE SOIR !

     13 Janvier : Si vous voulez en être, dépêchez-vous ! Hier soir, il restait les 3000 billets réglementaires pour la vente au guichet, le jour de la corrida. Ce soir, la plaza sera pleine, et devant près de 43000 personnes, Ponce et Juli vont s'expliquer, avec Antonio Urrutia et le jeune Casasola, pour témoins. Les toros seront de Bernaldo de Quiros, qui, dit-on, sont bien présentés.
     La science et l'élégance d'Enrique Ponce, face à la fougue, la caste et le sens du spectacle du Juli… Cela va faire du bruit ! Bruit que vous pourrez suivre en direct, à partir d'une heure du matin (c'est là que l'on est content d'être célibataire !), sur le programme radio " El Albero " de la Cope.
Hier, le Juli toréait. On peut penser qu'il est resté, un peu, " en dedans ", tandis que Rafael Ortega donnait un vrai feu d'artifice.

     12 Janvier : Boca del Rio (Mexique) - Plaza llena : Toros de Montecristo, corrects. On donna vuelta posthume au cinquième - Manolo Mejia coupe l'oreille du premier - Rafael Ortega monte un vrai tabac, dans les trois tiers : quatre oreilles et un rabo - Le Juli fait ce qu'il faut, devant un lot irréguleir : Oreille et palmas.
Personne ne s'y trompe : C'est aujourd'hui que cela se passe ! A la monumental de Mexico. Que haya suerte.

 
VALENCIA : ON PREPARE LES FALLAS…

     13 Janvier : Déjà des bruits circulent fort, sur la préparation de la Feria des Fallas de Valencia 2002, élaborée par la toute nouvelle empresa " Cutiño - Ojeda ". Bien entendu, les nouveaux patrons " del coso de la Calle de Jativa " veulent, d'entrée, frapper fort, et marquer des points, car ils savent bien que le vrai travail, du genre "comecocos " (casse tête), vient après, sur toute la durée de la temporada, une fois éteinte " la ultima traca " !
     La feria se déroulera du 9 au 19 Mars. Elle comprendra : Deux novilladas piquées, une Corrida de Rejoneo et huit corridas formelles. Les négociations vont bon train, et l'on parle du schéma suivant, qui confirme par ailleurs, que la feria ne sera pas télévisée en direct.
Le 10 Mars : Corrida des toreros Valencianos : Raul Blazquez et Angel de la Rosa seront au cartel
Le 13 mars, sortiront les toros de Ana Romero ; le 14, de Jose Luis Pereda
Le 15 Mars : Toros du Capea pour Ponce, El Juli et Barrera, ou Anton Cortes qui prendra l'alternative.
Le 16 Mars : Toros de Nuñez del Cuvillo , pour Finito, Jose Tomas et Morante
Le 17 Mars : Toros de Daniel Ruiz, pour Joselito, Barrera ou Califa, et El Juli
Le 18 Mars : Toros de Jandilla pour Caballero, Victor Puerto et x
Le 19 Mars : Toros de Torrestrella, pour Ponce, Jose Tomas et Barrera (ou Anton Cortes)

     D'autres sources donnent, pour le 15 Mars : Corrida du Capea, pour Joselito, Ponce, Juli - et pour le 19 Mars, dia de San Jose : Toros de Torrestrella, pour Ponce, Barrera et le Califa.
     A suivre donc cette mise en place, beaucoup de choses restant encore à " faire cadrer ", comme les autres noms " qui sonnent ", comme : Abellan, Rivera Ordoñez, Javier Conde, Cordobes, Castaño. On parle aussi d'un cartel de banderilleros : Espla, Padilla, Fandi. Vaya ! Côté novilleros, sont déjà engagés Leandro Marcos, Matias Tejela, Cesar Jimenez et Javier Valverde, les deux derniers étant " de la cantera " !

 

MEXICO : EL JULI… CONTRE VENTS ET MAREES !

    14 Janvier : Le temps épouvantable, fait de froid et de vent, n’a pas empêché « ce sacré garnement » de mettre 40000 personnes en chaleur, hier, lors de la 12ème corrida de la saison, à la Monumental de Mexico.
     On attendait cette corrida avec grande impatience. De longues queues s’étaient formées, toute la semaine, aux taquillas, et, si l’on pouvait avoir quelque crainte du côté ganado, c’est malheureusement la météo qui a fait des siennes, avec un froid intense, un vent très gênant et une bonne averse pendant la lidia du quatrième.

      Bien sûr, on attendait le choc « Ponce-Juli ». Il n’eut pas lieu. Mal servi, écoeuré, Enrique Ponce se laissa distancer, mais, au vu du triomphe de son jeune concurrent, décida d’offrir le sobrero. Bien pâle fut sa récompense.
     Du coup, ce sont les jeunes loups qui ont tout mangé : Deux oreilles au Juli, accompagné dans sa sortie « a hombros » par le petit Leopoldo Casasola, qui coupe un trophée à chaque toro.
     On entre maintenant dans la dernière ligne droite de la Temporada Grande, à Mejico. L’aboutissement en sera la grande fête du 56ème anniversaire de la plaza, le 5 février prochain. Le Juli, qui vient d’entrer en force, en sera la vedette. Ponce devra rectifier le tir. Quant aux autres… ils devront se battre « autour » de ces deux monstres.
     Jose Tomas a renoncé, et, à priori, risque de ne pas faire « copain-copain » avec Ponce, cette année. En effet, Juan Ruiz Palomares, l’apoderado « de toujours » du Valenciano, n’a pas mâché ses mots, devant les micros mexicains, déclarant en substance, au sujet du conflit Herrerias-Arranz : « Herrerias est une « gran persona », franche et saine. Nous n’avons jamais eu de problème avec lui, et chaque engagement, même sans contrat signé, depuis des années, a été respecté. Pour ce qui est de Martin Arranz, je le connais bien, et de ce côté-là non plus, il n’y a pas eu de problèmes, et Dieu sait si nous avons souvent toréer avec Joselito. Non ! le problème de Martin Arranz… c’est plutôt son torero ». Bon !

     13 Janvier : Mexico (Plaza Monumental) – 12ème corrida de la Temporada Grande – Environ 41000 spectateurs – Temps détestable, avec froid, pluie et mauvais vent : La corrida de Bernaldo de Quiros est sortie lourde (562, 521, 495, 553, 564, 542, 566, 549 kgs), correctement présentée, mais décastée, faible, sosa, « agarrada al piso », c’est à dire, arrêtée. Les pires : 1, 2 et 6èmes. Les 4 et 7èmes ont permis le toreo. Le cinquième se cassa un piton, en sortant. Il fut remplacé par un Vistahermosa, parado. Voyant que tout lui échappait, Ponce régala le sobrero de Xajay, qui débuta bien, mais s’en fut a menos, très rapidement.
     Antonio Urrutia (lilas et or) ne put que montrer des détails au capote, et se battre contre les éléments. On lui sut gré de sa bonne volonté et de sa technique face à deux toros bien pénibles. Ovation et quelques sifflets, le public vociférant « dépêche-toi, on veut voir El Juli ». Muy mal !
     Enrique Ponce (bleu cobalt et or) a connu un malchance noire. Lot impossible, faible, qui ne prend pas la muleta, qui sort rebrincado. Le valenciano ne put rien lier, perdit le moral et tua mal. Silence, par deux fois. Il décida d’offrir le sobrero, et l’espoir revint avec un grand toréo à la véronique, en recevant le Xajay. La faena débuta fort bien, Ponce donnant deux grandes séries de derechazos. Hélas, le toro baissa de ton et s’arrêta. Ecoeuré, Ponce pincha beaucoup trop et prit un avis, tandis qu’on applaudissait distraitement, en attendant la sortie des triomphateurs.
     El Juli (bleu nuit et or) a signé un nouveau grand triomphe, en « sa » plaza de Mexico. Une grande faena et une énorme estocade, au toro « Algodonero », septième de la soirée, et une nouvelle sortie « a volandas ». Son premier ne tint pas la distance à la muleta. Juli avait donné un grand quite par gaoneras, et banderillé vaillamment. Le toro avait baissé, et la faena, de même, le Juli terminant bien avec l’acier. Palmas. Devant le septième, on le vit très décidé et toréant à l’intuition. Il y eut un remate par soudaine chicuelina qui leva le public. Aux banderilles, l’enthousiasme monta d’un cran, le torero laissant arriver le toro « à la pechera », surtout lors de la troisième rencontre. Ovation tonitruante. La faena se poursuivit dans l’émotion, le Juli toréant très calmement, très templé, sur les deux côtés, liant les passes, alternant remates et adornos, avant de mettre un monumental volapié qui roula le bicho. Une oreille immédiate, et la deuxième, sous la pression populaire. Premier contrat du Juli : premier triomphe, contre vents et marées.
     Leopoldo Casasola (cannelle et or, con cabos negros) qui avait coupé la première oreille de la temporada, le jour de sa confirmation d’alternative, a montré deux facettes de sa personnalité torera : La première, en torero d’esthétique, face au quatrième ; la seconde, en vaillant, s’accrochant comme un perdu, face au dernier de la soirée. Oreille à chaque fois et sortie en triomphe, en compagnie de son copain Juli. A signaler sa grande vaillance devant le huitième, un toro « de peligro sordo » qui le prit deux fois, et lui mit un gros coup à la poitrine, au moment de l’estocade. Casasola est allé chercher loin, ce triomphe qui le positionne en tête des mexicains, pour la fête de Février.

     Dimanche prochain, pour la 13ème, on parle de Jorge Gutierrez, Manolo Caballero et, peut-être Alfredo Gutierrez, devant du ganado de Teofilo Gomez. Tout reste à confirmer.

 

« SALAMANCA, A JULIO ROBLES »

     14 Janvier : Souvenez-vous ! L’an dernier, à cette même date, des milliers d’images repassaient devant nos yeux, qu’embuaient quelques larmes : Julio Robles venait de s’éteindre, nous laissant en héritage, d’immenses véroniques, des trincherazos, des naturelles de rêve.
     Novillero, nous l’avions suivi avec passion. Puis 72, l’alternative, la faena de Bilbao et, ensuite « camino pa figura del Toreo »…

     Salamanque, bien sûr, mais toutes les plazas du monde ont applaudi son toreo… Madrid étant l’une de ses arènes de prédilection, Séville venant même la rejoindre, tout en lui refusant, injustement, de lui ouvrir sa Porte du Prince… Et puis Béziers ! le sale coup ! dans une véronique, justement…  le toro noir du destin. Après d’immenses peines, mais aussi de profondes joies, au milieu du campo charro et de ses amis, Julio Robles est parti, il y a juste un an, vers « un autre campo », plus vert encore.
     Hier, 14 Janvier 2002, quelques deux cents personnes se sont réunies dans les jardins de la plaza de toros de la Glorieta, à Salamanque, pour inaugurer la statue à la gloire de Julio Robles. Le torero, dans une attitude qui lui était caractéristique, lève au ciel deux oreilles d’apothéose.
     Cette œuvre du sculpteur Salvador Amaya, porte la simple inscription « Salamanca, a Julio Robles »… Salamanque, désormais, saluera chaque jour, celui qui l’a si bien représentée, dans tous les ruedos du monde.
     Lors de cette inauguration, simple, sobre et digne, de grands toreros étaient là, qui ont accompagné le souvenir de leur compagnon : El Viti, (bien vivant, mais dont la statue est toute voisine), Le Capea (qui aura bientôt la sienne), Curro Vazquez, Ortega Cano, David Luguillano, Jose Ignacio Sanchez, Juan Diego, d’autres encore… Probablement pas loin, et très près par le cœur, un autre personnage, aficionado et revistero terrible, compagnon de bamboche et de solitude…Alfonso Navalon.
     « Salamanca, a Julio Robles ». En fait, je pense qu’il est plus simple de dire « L’Aficion, à Julio Robles ». Et d’ici, on applaudit, une fois de plus, la silhouette du torero admiré, souriant au triomphe de l’Eternité.

     Julio Robles a légué toutes ses affaires et souvenirs taurins à la Diputacion de Salamanca. Hier, on vient donc d’annoncer la création d’un musée, au souvenir de Julio Robles, où l’on pourra venir contempler des costumes de lumières, des trophées, les têtes des toros qui ont marqué sa carrière. On pourra aussi visionner quelques trois cents videos et feuilleter des milliers de photos. Ainsi donc, le « Maestro Julio » restera bien envie, dans notre « Cossio personnel ». Que bueno !

 

LA PAIX, EN COLOMBIE… LA BAGARRE, PAS LOIN, BIENTOT….

     15 janvier : Hier, à quelques minutes de la rupture finale, l’Ambassadeur de France à Bogota, monsieur Daniel Parfait lisait le communiqué issu d’une rencontre entre les belligérants et les représentants de dix nations amies de la Colombie… Ce communiqué libérait d’un coup de nouveaux espoirs, de nouveaux rêves de Paix, de dignité, de reconstruction de tout un peuple… La Colombie reparle de paix, aujourd’hui, et le monde entier, derrière elle. Si elle ne peut y arriver toute seule, les vrais amis l’aideront, et la France est de ceux là… Ojala !
     Mais, pas loin, et très bientôt peut-être, une bagarre toute pacifique va éclater… Un tout petit conseil : allez lire l’édito de l’ami André Viard (corridas.net), ce 15 janvier…mais allez donc faire un tour, dans notre actualité de Janvier 2002, en date du 6 Janvier (« pas de fumée sans feu »)… Simple balade de santé et de sourire. Simple anecdote taurino croustillante, qui fait de ce monde, une mine de passions et de grands sentiments. C’est aussi pour cela que nous sommes aficionados, et c’est beaucoup mois scandaleux que tout ce que l’on voit dans nos rues, ou que l’on devine, dans les couloirs de nos Palais de Justice…
     A suivre donc, ce qui semble le prélude à une rupture annoncée…

 

SAN SEBASTIAN : LES CARTELS DE LA GRANDE RENCONTRE…

    15 Janvier : Comme annoncé, la « Vème Grande Rencontre des Novilleros », aura bien lieu en plaza d’Illumbe, à San Sebastian, à partir du 6 Février. Elle se terminera le 30 mars, par la grande finale entre les vainqueurs de éliminatoires, chaque samedi, du 9 Février au 9 mars, et des demi finales, les 23 et 29 mars.
     Pour couronner le tout, l’Empresa Chopera monte, comme l’an passé, deux corridas de lujo qui encadreront le dernier duel :
24 Mars :  Enrique Ponce, Finito de Cordoba et El Juli, devant des toros du Torero.
31 Mars (Pâques) : Victor Puerto, Caballero et Javier Castaño, face à des Guadalest.

     Pour ce qui est des phases préliminaires du concours, les cartels sont les suivants :
9 Février : Novillos de Martelilla, pour Salvador Vega, Nuño Velasques, Raul Cano.
16 Février : Novillos de Cebada Gago, pour Jarocho, Juan Andres Gonzalez et un novillero colombien, à désigner.
23 Février : Novillos de Mari Carmen Camacho, pour Miguel Angel Pereda, Arturo Macias et Andres Palacios.
2 Mars : Novillos de Fuente Ymbro, pour Cesar Jimenez, Ivan Garcia et Fabian Barba.
9 Mars : Novillos de Santiago Domecq, pour Leandro Marcos, Javier Valverde et Julien Lescarret.

     Les demi finales auront lieu les 23 et 29 mars, face à deux novilladas de la Casa Chopera, respectivement, de Pablo Martinez Elizondo et Miranda de Pericalvo. La finale du 30 Mars se jouera devant un lot du Capea.

 

AZCAPOTZALCO…

     16 janvier : Va falloir vous y faire ! Vous risquez d’avoir à prononcer ce nom plusieurs fois au cours de la saison. Et encore, c’est facile, car il contient le mot très taurin de « capot »… Oh bien sûr, je vous vois venir… on peut aussi penser à autre chose. A votre guise ! l’important est de trouver le truc qui rendra les copains ébahis d’admiration devant votre érudition taurine ! Azcapotzalco ! Facile : Az…capot…zalco ! Ben, mon vieux!
     Et « quoi t’est ce que c’est ? » -  « Facile ! - répondrez vous avec un air supérieur – C’est la ville natale du Zotoluco !
     Eh oui ! Il va bien falloir s’y faire. Le petit mexicain au teint de cuivre qui a débarqué dans le grand cirque européen , il  y a deux ans, est en train de prendre de l’importance, au point qu’il faudra probablement en tenir compte, cette année, dans les ruedos de France, et, en particulier, de Navarre.
     Deux saisons de fer et de feu, où le diestro, vedette au Mexique, s’est appuyé de sacrées soirées, ici, tutoyant des Miuras, des Victorinos et autres confrères du même acabit, obtenant quelques louanges et une grosse poignée de lauriers. Pamplona est devenue son fief, après les Miuradas 2000 et 2001. Séville s’est dit que « Hombre ! si, se pue aguanta ! », après une Miurada 2001, où il s’est montré torero. Madrid fait un peu la moue, pour le moment, mais Valencia le vit à l’œuvre, en juillet 2000, surtout avec les Victorinos. De notre côté, c’est Arles qui l’a vu le mieux, sans oublier Nîmes et Mont de Marsan, où il n’y a rien à lui reprocher. Asi que !
     Zotoluco va toréer beaucoup, cette année. Du moins, on le lui souhaite. Déjà on sait Floirac et Arles, mais on vient d’apprendre qu’il sera deux fois aux cartels de la San Fermin : Devant les Miuras, bien sûr, mais aussi en compagnie du Juli devant des Marquis de Domecq, ou devant les Capea.
     A suivre, ce torero qui ne sera jamais « Paula ou Romero », mais qui est un « macho », qui sait baisser la main, lier les passes, en puissance, et qui sait « templar ». A y regarder de plus ou moins près, on l’a déjà dit, le Zotoluco peut être, pour l’Aficion, un nouveau, « un autre » Rincon.
     En attendant cette nouvelle saison où l’on observera le diestro aztèque, la saison mexicaine continue, avec ses hauts et ses bas.
     Hier, 15 Janvier, à Moroleon, devant une plaza pleine, le Zotoluco a triomphé, coupant une oreille chaque fois, et prenant une monumentale rouste par le quatrième de la tarde, sans trop de mal, heureusement – Le Juli n’a pas eu de chance au tirage au sort, n’écoutant que quelques bravos – Chilolo s’est battu, avec ses moyens, coupant un trophée au dernier toro de Las Huertas. Le lot est sorti, correct de présentation, mais sans grandes qualités, sans grande race.

     A Mexico retombent les échos du grand triomphe du Juli, dimanche. Le garçon pèse sur le mundillo, programme ses triomphes et les met à éxecution. Rendez vous à la prochaine, pour une nouvelle sortie a hombros ! Es un figuron !

     Dimanche prochain, on risque d’être à l’aise sur les gradins de la Monumental : On prévoit Rafael Ortega, Antonio Barrera et Fernando Ochoa, face à une corrida de Manolo Martinez. Les accompagnerait le cavalier Rodrigo Santos. Cependant, circulent également les noms de Jose Maria Luevano et Alfredo Gutierrez. Cartel officiel, révélé aujourd’hui.

     Pendant ce temps, pablo Hermoso de Mendoza déclare… « qu’il n’a rien à déclarer ! » Cependant, des tonnes de petits doigts nous disent qu’il va faire le paseo, le 5 Février, à la Mejico, même si pour cela, il a besoin d’un autre… coup de pouce ! 

     Mais, chaque chose en son temps ! Pour le moment « Azcapotzalco » !  A vous!

 

ARLES : "OYEZ! OYEZ! BONNES GENS..."

     16 janvier : C’est aujourd’hui que seront officiellement annoncés les cartels de Pâques, en Arles. A priori, selon le portal Mundotoro, ils compteraient de 6 corridas, une de rejoneo, une novillada piquée, et se présenteraient ainsi :

     Vendredi 29 Mars : Novillada matinale, de Blohorn, pour Julio Pedro Saavedra, Leandro Marcos et les débuts piqués de Jeremy Banti
     Vendredi 29, au soir : Corrida de Victoriano del Rio, pour Joselito, Eugenio de Mora et El Juli 
     Samedi 30, en matinée : Corrida de Tardieu, pour Swan Soto, Anibal Ruiz et El Renco
     Samedi 30, après midi : Corrida de Valdefreno, pour Antonio Losada, Alfonso Romero et  Sebastien Castella
     Dimanche 31 , le matin : Corrida de Yonnet, pour Miguel Rodriguez, Jose Ignacio Ramos et El Lobo.
     Dimanche 31, après midi : Corrida de Miura pour Zotoluco (el de Azcapotzalco !), Fernandez Meca et Juan Jose Padilla
     Lundi 1er Avril, en matinée : Corrida de Rejoneo, avec des toros de Los Espartales, pour Fermin Bohorquez, Pablo Hermoso de Mendoza et Rafi Durand.
     Lundi 1er Avril, après midi : Corrida de Salvador Domecq « El Torero », pour Enrique Ponce, Finito de Cordoba et Juan Bautista.

     Tout cela, bien sûr, reste à confirmer…mais on ne doit pas être loin. Une feria qui essaie de sortir des chemins battus, se reposant sur les succès de l’an passe : Présentation des toros et présentation de nouveaux toreros. L’aficion suivra t’elle totalement ?  A ver !

 

 "GONFLE, LE MEC...A! "

     17 Janvier : Cet hiver, on le sait, a connu de grosses bousculades au niveau de changements d’apoderamientos. Bien entendu, cela s’est « presque » toujours fait « en parfait accord et en toute amitié ! ». On verra bien la suite… M’étonnerait, par exemple, que Victorino parte en croisière avec Cesar Jimenez…
     En général, on rompt les relations en automne, au moment « des liquidations », et  en ayant devant soi les longues journées d’hiver pour réfléchir et négocier la suite. Faut bien passer le temps. Lorsqu’il s’agit d’une figura, les ventes de portables font un bon superbe, mais quand il s’agit d’un segundon : « trois euros de plus à la facture des Telecom, et deux lignes dans un journal »… Guère plus.
     2001 a donc abondé de ces rebondissements, et l’on va devoir, à la veille de la temporada, refaire un bilan des divorces et de mariages. « Qui a largué qui, pour aller s’acoquiner avec qui ? » Même « Gente » y a perdu son latin.

    Hier, 16 Janvier, vient de s’annoncer la rupture de Stéphane Fernandez Meca, d’avec Simon Casas. Le torero français souligne l’accord parfait au niveau de la décision, et les bonnes relations persistantes, mais dit son intention de donner un nouveau cap à sa vie professionnelle.

      Fernandez Meca s’est gagné, à la pointe de son courage, le droit de figurer dans les grandes ferias, et s’est amplement justifié… en France. Comptant sur Simon Casas pour le faire « rentrer » en Espagne, il semble déçu de n’y avoir pas progressé. De plus, l’arrivée, à la « Casa Casas » de trois toreros à projection plus médiatique, que sont Alfonso Romero, Cesar Jimenez et Juan Bautista, a pu lui faire craindre de ne se retrouver que face aux « dures de dures » et…amen !
     Que va t’il donc se passer ? Stéphane a t’il donc pris un amical coup de sang, doublé d’un coup de superbe ? « Je me tire, et on verra bien ! » On n’y croit pas. Pas à ce moment de la saison.
     A t’il attendu d’avoir la saison « signée » en France, pour dire « Tchao ! je vais maintenant signer l’Espagne ! » Ce serait coquin, mais, stratégiquement joué.

     Une qui serait bien bonne : Que Stéphane Fernandez Meca signe… avec Victorino ! On sait l’amitié qu’a le Sorcier de Galapagar pour le français, mais également son admiration pour « un des toreros qui comprend le mieux mes toros ». En souriant tout bas, on pourrait imaginer Victorino Martin, qui doit quand même avoir une dent (et quand on voit sa mâchoire !) contre Casas, au sujet de Jimenez, murmurer à l’oreille de Meca qu’il peut essayer de le faire rentrer dans toutes les ferias où il est engagé, charge à lui d’y briller, et ainsi, de se gagner d’autres contrats… Et pourquoi pas ?
    Cela dit, on ne peut croire que Fernandez Meca ait décidé cela, d’un coup, sans avoir assuré quelques arrières. Certes, il a déjà probablement rempli son calendrier français, mais, pour ce qui est du reste…

      Qui vivra, verra… une fois de plus, dans ce monde taurin où les hommes sont capables de coups de panache, ou de blues… contrairement à ces politico lamentables, super vendeurs de parapluies, rois des « Vous n’avez pas fait, quand vous étiez aux affaires… » qui se sont encore illustrés, trois heures durant, hier, devant micros et caméras, tandis que le chiffres de l’insécurité ont explosé, en France, et que 70% des Français disent « Y en a marre ! » Lamentable démagogie ! Lamentable langue de bois ! Lamentable et triste incapacité à dire tout haut ce qu’ils pensent tout bas… tandis qu’ils rigolent de ceux qui le disent ! Ecoeurante « condescendance » envers les gens du petit peuple qui leur posent des questions qu’ils détournent à loisir. Pouahhh ! Et vous voulez donc que l’on vote pour vous ! 
     Le monde taurin a, au moins, un grand mérite ! On n’y fait pas semblant, et, outre le public, c’est le toro qui commande ! Le meilleur apoderado ne pourra porter longtemps un torero moyen… et « el que vale… vale ! ». C’est ainsi que Fenandez Meca, après tant d’années de lutte, est parvenu au statut qu’il occupe. Ce n’est pas par hasard, et surtout pas avec des discours et des regards en dessous…

     A n’en pas douter, cette nouvelle porte qui s’ouvre est primordiale. Elle est celle de la  progression, ou celle d’un nouveau placard. Le torero est assez intelligent pour ne pas y avoir songé, et pris ses marques.
     Quoiqu’il en soit… « Gonflé, le Mec…a ! ». Chapeau et Suerte, pues !

 

   MEJICO: LE COUP D'HERRERIAS...

     17 Janvier : Celle-là, elle est bien bonne ! La corrida de dimanche prochain en plaza monumentale de Mexico est purement annulée.
     Motif de l’Empresa, Rafael Herrerias, exprimé hier dans un communiqué à la Presse : « Jose Tomas avait cette date réservée, et malgré avoir attendu jusqu’à la dernière minute, je n’ai pas de nouvelle. Donc, vous comprendrez que je ne peux monter un cartel qui se tienne, à quatre jours de la course. J’annule donc ! et je souligne le total manque de respect du diestro espagnol et de son apoderado, vis à vis des professionnels et de l’Aficion mexicaine. Donc, aujourd’hui, c’est officiel : Tant que des toreros seront apodérés par Martin Arranz, ils ne mettront pas les pieds dans la Mejico ! »

     Il n’y avait pas de contrat signé, mais effectivement, Tomas était « compromis », pour le 20, avec une corrida de Téofilo Gomez. Cependant, l’Empresa savait très bien qu’il n’aurait pas de nouvelles, et qu’un coup d’éclat de ce genre allait sceller sa décision finale, mettant de son côté une grosse partie de l’aficion. Que la corrida soit annulée pour cette seule raison… ça !

    De fait, un coup tactique qui assoit définitivement sa position, d’autant que sa temporada n’est pas si mauvaise : 12 corridas et 26 oreilles coupées. En tête du bilan : Pablo Hermoso de Mendoza, Eloy Cavazos et Polo Casasola, avec trois oreilles, chacun ; Zotoluco, Juli, Jorge Gutierrez, Finito, Urrutia et Alfredo Gutierrez obtenant deux trophées, tandis qu’à une oreille, pointent Caballero, Padilla, Antonio Barrera, Jeronimo et le jeune Spinola. Sans oublier, bien sur, le faenon, sans trophées, du Morante de la Puebla…

     De son côté, Pablo Hermoso de Mendoza doit gamberger, et préparer une réponse. Une chose est sûre: Il veut toréer à la Mejico, le 5 Février. Et il y sera sûrement…
     En attendant, c’est bien dans les ruedos qu’il se sent le mieux, comme le confirme sa formidable prestation, hier, 16 janvier en plaza de Moroleon, où il coupe quatre oreilles à deux toros de Garcia Mendez et Montecristo. De son côté, El Conde coupe trois oreilles, brillant dans tous les tercios, tandis que, malheureux au sorteo, Jorge Gutierrez ne récolte que quelques ovations. Les toros, pour « los de a pie » étaient de Boquilla del Carmen.

     La presse, par ailleurs, se fait l’écho des deux contrats du Zotoluco en plaza d’Arles. Outre la Miurada de Pâques, le diestro fera le paseo de la corrida concours, le 8 septembre, pour la Feria « del Arroz »… Accompagné de Denis Loré et Manolito Sanchez, le mexicain aura à lidier un toro du Partido de Resina et de Chafik.

    Dans l’attente, la saison mexicaine, en province, continue, avec la corrida de samedi, à Leon (département du Guanajato), avec au cartel : Enrique Ponce, Zotoluco et Jeronimo, face à un lot de San Miguel de Mimiahuapan.

 

 POUR HERMOSO DE MENDOZA...VOYEZ CHOPERA!   

   18 Janvier : Ca y est, c’est officiel : Pablo Hermoso de Mendoza a rompu avec Enrique Martin Arranz. Cela a été officiellement annoncé, hier, à Mexico, par Ruben Ortega, représentant du rejoneador navarrais, en terres aztèques. Celui ci en a profité pour annoncer que dorénavant, Pablo Hemoso de Mendoza sera apodéré par la Casa Chopera.

      Autant dire tout de suite que Pablo Hermoso de Mendoza sera bien au paseo, lors de la grande corrida anniversaire de la Monumental de Mexico, le 5 Février, qui pourrait bien réunir à ses côtés, Ponce, Zotoluco et le Juli. Rafael Herrerias, le bouillant empresa de la Mejico n’a jamais caché son amitié et admiration pour le rejoneador (d’autant qu’il lui remplit sa plaza), mais avait juré qu’il ne remettrait pas les sabots de ses fiers destriers dans son ruedo, tant qu’il naviguerait à l’ombre de gens qu’il avait affublé de noms d’oiseaux « qui ne sont même pas au Larousse ». De son côté, seigneurial, Mendoza avait laissé tomber qu’il ne paierait pas les pots cassés par les autres. Sous entendu « La guerre de Tomas, qu’il se la mène à sa guise, mais qu’on ne me mette pas au milieu. Non, mais des fois ! »
     D’où cette position intenable, qui nous faisait prédire, en tout début de mois (6 et 8 janvier) qu’il y aurait du tirage, et fatalement, une rupture.
     A priori, Mendoza a bien fait d’aller vite, puisqu’à cause des caprices de Monsieur Tomas, les cartels de Valence sont en « stand by », et les nouveaux empresas en sont à la troisième ramette de papier, faisant et refaisant les cartels autour du frisé samouraï, tandis que les triomphateurs de l’an passé attendent dans la rue. Ainsi, le père de Victor Puerto vient prendre une quinte, se plaignant du peu de considération que l’on a de son fils, triomphateur des Fallas 2001 et en pleine bourre, actuellement. Et il a raison !

     Enfin bref : Pablo Hermoso de Mendoza a préféré "le grand air" aux sombres couloirs enfumés des « souterrains taurins »…
     Ainsi donc, la parole reste aux toreros, et c’est bien ainsi. Voir ces héros, ballotés au fil des intérêts particuliers de quelques tristes sires, bien planqués derrière le burladero, fumant des puros « longs comme ça », tandis qu’ils suent « la gota gorda » dans le ruedo, avait de quoi faire gamberger les plus blasés. Certes, dans le monde actuel, ils sont devenus « des produits commerciaux » et des monnaies d’échange entre « apoderados empresas », qui roulent tranquilles en se tapant sur l’épaule : « Tu me prends mes toreros dans ta plaza, je mets les tiens dans ma feria ! ». Et, bien évidemment, cela convient à beaucoup… Cependant, le Toreo doit, ou devrait, faire preuve d’une autre superbe, d’un autre panache, et il est bon, parfois, que des conflits de ce genre, viennent nous le rappeler.
     Ainsi cela évite à tout le monde, même les rejoneadores, de rester les deux pieds… dans le même sabot !

 

  SE NOS FUE "DON CAMILO"...

     18 Janvier : Une grande figure de la littérature Espagnole s’en est allée, hier, vers d’autres pâturages. Se nos fue "Don Camilo" Jose Cela...
     85 ans, une éducation à l’Anglaise, une classe et un regard sarcastiques, le sens de la formule, de la provocation raffinée… Camilo était un provocateur de haut vol, sachant traduire avec un finesse les ombres et lumières du petit monde qu’il savait observer avec acuité, et grande humanité.
     Il en avait récolté une charretée entière de prix littéraires, avec un Nobel, en tête de gondole. Mais, plus que les honneurs et le nom qu’il lègue à l’Espagne toute entière, c’est le style de « l’Espagne de toujours » qui nous reviendra dans les ouvrages que nous relirons. Mario Vargas Llosa disait de lui : « Cela a ressuscité la belle tradition de l’Espagne picaresque, régionale. C’est un homme qui a voué toute son œuvre à une prose très personnelle, pleine de sonorités, de chaleur et d’insolence ».
     Cela, du haut de sa grande carcasse, laissait tomber : « Je n’ai pas peur de la mort, ça fait vulgaire ».

     Aficionado, humaniste, il a su décrire les émotions, les rêves, les illusions des petits, des sans grade, de ces maletillas qui partent pour figurones del toreo et finissent « limpiabotas, por ahi ! ». Cependant, le temps d’une bouffée de cigare, il sut décrire les plus belles naturelles qui soient, avec un torchon graisseux, au fond d’une tasca du vieux Madrid.

     Ainsi s’en va, « con clase ! », celui que a su si bien montrer « sa vérité, avec des mots ». Une grande figure qui s’en va, et qui aura, espérons le, l’épitaphe qu’il a souhaitée, gravée sur sa tombe : « Ici reposent les restes d’un homme qui est passé par cette vallée de larmes, en essayant de déranger le moins de monde possible »…
     Buen viaje, Don Camilo !  

 

LES « FILS A PAPA »…

     19 Janvier : Curieux, ce monde ! Décidément, il y a chaque jour, une occasion de s’asseoir, un peu courbé, et se gratter a tête, au point que le « Penseur de Rodin » ne devienne qu’une pâle copie...

 

     On ne passera qu’un vague regard sur l’interprétation des chiffres de la délinquance, par ceux qui, pour la plupart, ont oublié de « s’ajouter aux statistiques » (il n’est que d’écouter la radio, ou de lire « Le Canard » pour savoir que nous allons avoir une campagne présidentielle « des plus limpias », au-dessous de la ceinture).
     On s’arrêtera quelques instants, quand même, sur l’utilisation faite des tonnes d’acier tordu récupérées des ruines sanglantes des deux tours du World Trade Center, après les sinistres attentats de New York. Certes, rien ne ressuscitera les plus de 3000 victimes… Certes, il faut que la terre continue de tourner, et que la vie reprenne… Certes, les affaires sont les affaires… Cependant, vendre ces terribles vestiges, afin qu’ils soient refondus et transformés en ustensiles de cuisine… ça  fait un peu « bouillir ». C’est idiot, soit ! Mais cette symbolique de la folie humaine, élevée à son degré le plus vil, aurait mérité une utilisation plus humaniste, plus universelle, plus «Mondialiste », mais pour la bonne cause, cette fois…
     « On pouvait imaginer bien des choses, en somme… », comme l’aurait écrit Rostand. Il suffisait, pour cela… d’un peu de compassion.
     Le monde tourne comme il peut, brûlé de soleil, de chaleur, souillé de sang et de misère. Chaque jour, aux quatre coins de la planète, un soldat pointe son fusil, une mère essaie de protéger son enfant…
     Ces « quatre coins là » mériteraient bien « l’ingérence humanitaire » dont parle quelque sage, quelque fou. Aussi, ces longues tiges d’acier noirci, tordues par des températures inimaginables qui ont volatilisé les corps des centaines d’innocents du 11 septembre, méritaient peut-être de constituer…une grande arche : Un immense « Bateau de la Paix », tel les blancs navires-hôpital d’autrefois. Ce bateau-là aurait pu sillonner la mer, étranger à tout intérêt, à toute politique, et apporter ici ou là, soins à ceux qui meurent, nourriture à ceux qui ont faim, un peu d’eau, un peu de Paix…
     Bien sûr, cela aurait coûté des millions de milliards… mais pas plus que ceux dépensés dans un porte avions, fantôme trop court de 20 mètres, qui fait des ronds d’une hélice hésitante, espérant intercepter « quelque terroriste en pédalo »…
     Dommage, la Paix et l’Humain ont encore perdu une bataille. Restent les milliards, les comptes en banques, les Fort Knox et les grands « il n’y a qu’à… »

     Pour rester « dans notre monde à nous », on reprend la posture du célèbre « penseur », mais « on change de côté » (C’est vrai qu’à force, il doit avoir mal au dos, ce pauvre homme !)
     Vu dans une chronique, il y a peu : Le fils de José Mari Manzanares, qui a cinq ou six festivals, à son actif, (plus des dizaines de becerras et novillos, probablement, toréés au campo), prendrait l’alternative au cours de la Feria d’Alicante, en juin prochain…
     On se pose la question : Phénomène, d’accord, mais quand même ! Et encore, tout reste à prouver ! Certes, il est, dans l’histoire, des toreros qui ont eu une carrière novillera météorique… Sans aller plus loin, Angel Teruel prend l’alternative en 67, avec 16 novilladas piquées. Mais bon ! Le monde et le toreo ont changé. Le toro de même…
     Ou ce garçon est un génie « d’intelligence lidiadora et de courage espartano »… ou le monde taurin est totalement vidé de toute cette « glorieuse incertitude » qui le rend passionnant, depuis des décennies. Ou nous allons hurler d’enthousiasme devant une inspiration technique et artistique supérant de très loin son auguste père… ou cela signifie qu’aujourd’hui, on peut programmer la carrière d’un torero, et l’amener, en trois semaines, de sa chambre d’enfant à la suite 183 du « Colon »… Ou cela signifie, que loin du pundonor et de la toreria, il suffit de brancher sa calculette et son ordinateur… et l’on a « una Figura » ! Pouaaaah !
     Lance t’on un torero, quelle que soit sa digne lignée, comme un produit de vaisselle ? Peut-être bien ! Mais alors, il faut avoir une drôle de mentalité, et… des nerfs d’acier ! Mais, pour cela, doit bien en rester un petit bout à récupérer gratis, en bas des Twins Towers.
     On souhaite donc « Bon vent ! » à Jose Mari Manzanares… On souhaite qu’il soit le digne fils de son papa, et non…« Un fils à papa ! "

 

COLOMBIE : DEUXIEME MI-TEMPS.

     19 Janvier : Après les ferias de Cali et Manizales, la Colombie va jouer la deuxième mi temps de sa temporada taurine : Medellin et Bogota.
     On ne parle plus de « Feria », proprement dite. Jusqu’à début Mars, Medellin et Bogota vont jouer « au ping pong taurin »… A moi, le samedi ! à toi le Dimanche ! Et, sur plusieurs week ends, les adorables hôtesses de l’air d’Avianca, drapées dans leur grandes capes bleu nuit, vont sourire gentiment « aux piropos », appuyés mais corrects, d’une horde de jeunes gens insouciants et bruyants, qui vont pourtant « deux fois » se jouer la peau, le samedi, sur le sable de « La Macarena » de Medellin, et le dimanche, dans « La Santamaria » de Bogota… On peut même penser à une troisième fois…en avion ! (Mais, de ce côté, les choses se sont un peu arrangées. Medellin a, depuis 93, un aéroport, lointain mais moderne, qui a remplacé la dangereuse piste, au milieu de la ville, au bout de laquelle mourut Carlos Gardel, en Juin 1935.
     Medellin est une ville de triste réputation : Violence, drogue, cartel… Certes ! Et pourtant, de ses larges avenues rectilignes, à ses quartiers anciens… de ses riches urbanisations, super protégées, à ces taudis de carton pouilleux, accrochés aux montagnes… de ses tours de verre au petit village colombiano traditionnel qui la surveille, du haut de la colline… Medellin est « La Colombie », et Medellin aspire à la Paix… En parler ici est un simple hommage au courage et à la sincérité du peuple colombien, quels que soient ses excès. Un hommage, également à sa douceur, son éducation, son sens de l’accueil… Il y aurait bien des choses à dire… et « bien des graines à y prendre »!
     Medellin est chaleur, parfum. Elle est tradition, profondément ancrée dans le modernisme… Ne lui manque plus, comme à toute la Colombie, qu’un sourire du destin…
     La plaza de la Macarena est précieuse, claire, chaude comme son public. Elle accueille 10200 aficionados Antioqueños, qui se lèvent au moment du paseo, et entonnent ensemble, l’hymne national, la main posée sur la poitrine…et cet accueil là, fait frémir les cœurs toreros. L’aficion y est exigeante, justement parce que ce n’est pas une Aficion de Feria. Une semaine s’est déroulée, entre chaque corrida, et donc, les passions sont retombées. Mais, loin de la froide aficion Bogotana, sage, huppée, à peine troublée par quelques saines et virulentes réactions de quelque Peña, ou de quelque tendido populaire, Medellin est généreuse, prête à se livrer, prête à sourire. De verdad… Medellin est…toute la Colombie.

     Ce samedi 19 Janvier, première corrida, avec une terna 100% colombienne, mais de grand intérêt : Face aux « murubo-colomeños » de Dosgutierrez, Dinastia, Ramiro Cadena et Guerrita Chico.
     « Dinastia » a fait un tabac à Manizales. Maturité totale, dans les trois tiers, et courage à revendre : son recibir en est la preuve. Il est, de fait, le triomphateur de Manizales, même si le prix est allé, facilement, à Manolo Caballero. Voyons s’il confirme - Ramiro Cadena était triomphateur, la saison dernière. Une cornada, au début de Cali, a fortement réduit ses ambitions, et il essaie de remonter la temporada, à cloche pied - Guerrita Chico, est cela : Chico ! 19 ans, 25 jours d’alternative. Il va donner tout ce qu’il a, mais il faut lui laisser le temps de s’adapter, et de se faire. Seulement, voilà… il y a peu de temps.
     Quoiqu’il en soit, corrida intéressante, ce jour, en Medellin, qui ouvre les six gros week ends taurins de la deuxième mi temps colombienne.
     Demain, dimanche 20 Janvier, Bogota ouvre, sur une corrida de Clara Sierra, pour Cesar Camacho, Sebastian Vargas et Cristobal Pardo, qui prendra l’alternative. Cette fois, les hôtesses d’Avianca seront tranquilles, dans l’avion...

LA TEMPORADA 2002 DE MEDELLIN

Samedi 19 janvier : Toros de Dosgutiérrez pour José Gómez Dinastía, Ramiro Cadena et Guerrita Chico.
Samedi 26 janvier. Toros de Vistahermosa pour José Pacheco, El Califa, Antonio Ferrera et Ramiro Cadena.
Samedi 2 février. Toros de La Carolina pour Manuel Caballero, Eugenio de Mora et Francisco del Campo qui prendra l'alternative.
Dimanche 3 février. Novillos de Rocha Hermanos pour Francisco Aures, Andrés de los Ríos et Juan Pablo Pérez.
Vendredi 8 février. Festival. Novillos de Agualuna et Zalduendo pour César Camacho, Manuel Caballero, José Gómez Dinastía, Víctor Puerto, José Pacheco, El Califa, et Antonio Ferrera.
Samedi 9 février. Toros de Garzón Hermanos pour César Camacho, Manuel Caballero et El Califa.
Samedi 16 février. Toros de Ernesto Gutiérrez pour José Gómez "Dinastía", Víctor Puerto et El Juli.
Samedi 23 février. Toros de Las Ventas de César Rincón pour César Camacho, Víctor Puerto et Antonio Ferrera

 

MEXICO : « LES EAUX SE CALMENT… »

     20 Janvier : Après une quinzaine « animée », au cours de laquelle les sulfureuses déclarations de l’Empresa Herrerias étaient régulièrement suivies d’un impressionnant silence d’Enrique Martin Arranz, les choses se sont finalement éclaircies, avec la rupture annoncée entre Pablo Hermoso de Mendoza et son apoderado. Tout s’est fait correctement, et les deux hommes se rencontrant, hier avant le festival de Guadalajara, au cours duquel le cavalier navarrais coupa quatre otreilles et un rabo, tandis que son « ex », prenait la direction du Venezuela, où Joselito torée aujourd’hui la corrida de la Presse, à Valencia.
     « Las aguas volvieron a su cauce … ». Les eaux se sont calmées, et la rivière a regagné son lit. Cependant, l’Empresa de Mexico reste sur ses positions : Pablo Hermoso de Mendoza ne sera pas au cartel du fameux 5 Février. « Après le 10, tout ce qu’il veut ! La plaza est à lui. Mais pour le 5, Rideau ! (ou tintin !) ». A priori, le cartel de la corrida anniversaire de la Mejico réunira : Ponce, Zotoluco, Juli et Casasola. Pour ce qui est du ganado, on hésite encore.

    Pendant ce temps, la temporada suit son cours, en province. Vendredi soir, le festival du Telethon, en plaza de Zacatecas (Mexico), a fait un plein complet, mais les toros de San Martin ont un peu gâché la fête. Ont triomphé Jorge Gutierrez, Miguel Espinosa, Zotoluco et le cavalier Gonzalez Porras. Enrique ponce a monté un faenon, mais… six descabellos. Très mal servi, le Juli s’est bien battu, et a pinché trois fois. Peu importe ! Le primordial était de faire un « gros résultat ». Mission accomplie.
     Hier, samedi, Juli et Ponce toréaient, en province. Les deux ont rempli la plaza, mais seul le Juli a coupé, une petite oreille.

     19 Janvier – Puebla (Mexique) : Plaza « El Reliquario » - « No hay boletas ! » : Toros du Real del Saltillo, lourds et bien présentés, au comportement inégal.
     Fernando Ochoa a un peu flotté devant le premier. Ovation. Il toréa le quatrième avec beaucoup de profondeur, mais perdit tous les trophées avec l’acier. Silence – El Juli mit de l’ambiance, devant son premier, surtout aux banderilles. Palmas. Par contre, le cinquième lui permit une actuacion « a mas », qui lui permit de couper une oreille – Ignacio Garibay se défonça, mais pincha. Cependant, il obtint l’oreilles du dernier.

     19 Janvier – Leon (Mexique) – Plaza llena : La corrida de Mimiahuapan est sortie bien présentée, mais sans grand jus.
     Le Zotoluco s’est montré très vaillant, écoutant deux grandes ovations – Enrique Ponce toucha deux carnes, étant lui aussi ovationné – Applaudi devant son premier, Jeronimo vit ses efforts récompensés au sixième, coupant la seule oreille du jour. 

     Ce dimanche, pas de corrida à La Mejico, pour les raisons que l’on sait. L’actualité portera sur Guadalajara, où Zotoluco, Jeronimo et Juli vont lidier un lot de Fernando de la Mora.

 

JOSELITO…POUR UNE « PLUME D’OR ».

     20 Janvier : Corrida de la Presse, aujourd’hui, à Valencia, au Venezuela. La Monumental, que l’on appelle aussi « la plaza del Palotal », ou « de Santa Rosa », revêtira ses plus beaux atours, pour cette corrida de la Presse, où les diestros concourent pour la fameuse « Plume d’Or ». Ce trophée, tout au long des années, s’est vu attribué à de grands noms de l’Histoire de la Tauromachie moderne : Ainsi, Curro Giron l’a obtenu quatre fois ; le Mexicain Manolo Martinez, trois fois ; A deux reprises : Cesar Giron, Capea, Ortega Cano, Leonardo Benitez, Bernardo Valencia. De leur côté, Antoñete, El Viti, Efrain Giron, Paquirri, Eloy Cavazos, Tomas Campzano, Cesar Rincon, Finito de Cordoba et Morante de la Puebla le gagnaient, une fois.

     Ce soir, face à des toros colombiens d’El Capiro, le cartel sera composé de Bernardo Valencia, Jose Miguel Arroyo « Joselito », et Miguel Abellan. Après son triomphe équatorien de Quito, et à cause son échec « diplomatique » de Mexico, Joselito va faire le maximum pour emporter le trophée, ratifiant ainsi les bonnes dispositions affichées à la veille d’une temporada qui pourrait bien le voir remonter au plus haut du ranking torero. Quant à Abellan, qui n’a pas fait les Amériques, cette année, nul doute qu’il verra là, une bonne occasion de se distinguer, et de se rappeler aux bons souvenirs… de la Presse.

 

COLOMBIE : DEUXIEME MI-TEMPS (suite)

     20 Janvier : Catastrophe ! la corrida d’ouverture, hier, à Medellin, n’a rien donné. Après quinze ans d’absence, les toros de Dosgutierrez  sont repartis pour quinze autres d’exil. Un fracaso ganadero total !
     Aujourd’hui, c’est Bogota qui prend le relais. De fait, elle a déjà, « chauffé les moteurs », hier, avec une impressionnante et bonne novillada d’Icuasuco. Une vraie corrida de toros, qui a vu, notamment, de très bonnes choses de la part de Ramses Ruiz, le fils du matador Colombien « El Bogotano ». Ce soir, première corrida : Cartel « Colombiano », avec l’alternative du jeune Cristobal Pardo. Son père était un tremendiste, mais lui va plutôt vers le toreo fino. Appuyé, poussé par Cesar Camacho, le jeune diestro a passé la semaine dans la ganaderia de Cesar Rincon, et attend le moment du paseo, en regardant avec fièvre, le costume bleu nuit et or qui lui est arrivé tout droit de chez Nati, à Madrid.
     Postée en haut d’un monticule, en plein centre de la capitale, la plaza Santamaria de Bogota est entourée, encerclée de tours et d’immeubles, qui espionnent chacun de ses gestes. L’extérieur, de briques rouges rappelle les vieilles et traditionnelles grandes arènes espagnoles. L’intérieur est plus moderne, accueillant pour les grandes occasions, quelques 14500 spectateurs. L’Aficion y est exigeante, calculatrice. Plusieurs peñas mènent la danse (Cesar Rincon en sait quelque chose, lui qui fut un peu « tancé », en 94, pour n’avoir pas daigné se déplacer pour recevoir un trophée). Cependant, on aime le Toreo, et les chose bien faites sont reconnues. Plaza sérieuse, aficion sérieuse, dans un climat souvent gris, froid mais à la fois, pesant. De plus, un gros problème pour les toreros : l’altitude. On est à 2700 mètres, et l’air doit parfois manquer, dans les chaquetillas…
     Au cartel de la Santamaria, ce soir : Toros de Clara Sierra, pour le cavalier Juan Rafael Restrepo, et les diestros Cesar Camacho, Sebastian Vargas et Cristobal pardo, qui prendra l’alternative.

     19 Janvier – Medellin (Colombie) – 1ère de la temporada – Demi arène – Soleil : Très mauvais lot de Dosgutierrez, homogène de poids (520, 500, 502, 500, 501, 464 kgs), mais pas de trapio, ni de pitones. Le sixième fut un ultra veleto, ultra dangereux, qui ne laissa approcher personne aux banderilles, les toreros cédant à la panique, tandis que le public jetait à la plaza tout ce qu’il avait sous la main. Toros mansos, probones, avec du sentido, souvent. Seul le cinquième permit quelqu’ébauche de bon toreo.
     Dinastia a "rendu" le triomphe de Manizales. Mal servi, il « n’a pas pu », et s’est mis sur la défensive, mais sans courir. Touchant le mauvais lot, il ne banderilla pas le premier, et renonça, après un échec, au quatrième. Il se montra « professionnellement expéditif ». Silence partout – Ramiro Cadena toucha les moins mauvais. Bien au capote, face au deuxième, qui alla « a menos », il fut à son affaire, face au bon cinquième. Bonne faena droitière, avec l’appui des seules notes de  musique de la tarde, mais hélas, le souvenir de la cornada de Cali est là, ancré dans sa mémoire, et il ne s’engagea pas, avec l’épée. Il pincha, et l’oreille se transforma en un avis – De son côté, le jeune Guerrita ne baissa pas la garde. Il se battit avec le troisième qui le secoua beaucoup. Mais c’est face au dangereux sixième qu’il provoqua l’admiration. Ce toro en aurait mis plus d’un en échec, et le principal était d’en finir vite. Au contraire, le jeune s’arrima, se mit entre les cornes, un long moment, plein d’une sereine vaillance. Grande ovation et reconnaissance de son courage.

     19 Janvier – Bogota (Colombie) – Novillada d’ouverture -  Media plaza – Soleil, mais froid : Grosse novillada d’Icuasuco, de provenance De la Corte et Nuñez. Une vraie corrida de toros, charpentée et armée. De la caste et de la force, mettant les toreros à rude examen. Le ganadero, Julio Jimenez dut saluer, à la mort du bon cinquième, qui aurait mérité vuelta.
     Felix Mora fut dépassé. Ovation à l’un ; silence à l’autre – Ramses Ruiz donna vuelta à la fin du premier combat, où il fit apprécier valeur, savoir et de bons détails. Supérieur, face au bon et imposant cinquième, qui fut réduit, soumis et magnifiquement torée « main gauche ».Naturelles profondes. « Le » moment de la tarde. Oreille forte, avec pétition de la seconde, refusée par le président qui oublia aussi le grand novillo – Cristian Restrepo est également à créditer d’une bonne tarde, avec l’oreille coupée au troisième, le public appréciant son engagement et un toreo élégant, que l’on avait déjà souligné, à Cali.
     Bonne novillada, en espérant que la suite sera au même diapason.

 

MALDITO DOMINGO…

     21 Janvier : Les années 80/90 résonnent encore de la lugubre chanson des U2, « Sunday, bloody Sunday  ». Pour de raisons culturelles, religieuses et politiques, cet hymne à la détresse humaine, à la révolte contre la folie des hommes, restera comme le tocsin qui martèle nos mémoires au souvenir du terrible conflit d’Irlande. « Ce dimanche là, on passa l’indicible… »
     Oh, rassurez-vous, cette chronique ne part pas, encore une fois, vers le lugubre, le terrible. Le « dimanche sanglant » devient simplement « maldito domingo ! », dimanche maudit… Dimanche noir, dimanche de totale malchance, que l’on torée en Colombie, au Venezuela, au Mexique ou en Espagne.
     Le seul résultat positif de ce dimanche pourri, est le énième espoir de paix en Colombie. Pendant que guerrilleros de la Farc font un maximum de dégâts, les négociateurs continuent leur travail de « fourmis de la Paix ». Hier, à deux secondes de l’ultimatum final, on s’est mis d’accord… pour discuter encore, et l’on vise une trêve définitive, pour le 7 avril…
     Pour le reste… maldito Domingo !
     Doublement maudit pour Domingo Valderrama qui veut « faire du bruit », en début de saison, et prend seul six toros à Los Palacios, près de Séville. Outre qu’il charcuta beaucoup avec les différents fers, le petit sévillan n’a pas convaincu, et sa sortie a hombros, avec trois oreilles coupées, ne trompe personne.
     Tout le monde a trinqué, hier ! Joselito, à Valencia, au Venezuela ; Juli, à Guadaljara, au Mexique… Mais, le plus malheureux fut sûrement celui qui avait le plus besoin d’un triomphe, pour entrer du bon pied dans la catégorie supérieure : A Bogota, pour son alternative, le jeune Cristobal Pardo n’a pu péguer « un muletazo »… Maldita sea !
     Le seul point positif de ce « bloody Sunday » est qu’il n’y a pas eu de blessé… ce qui est, de fait, la seule bonne nouvelle de la journée.

    20 Janvier – Valencia (Venezuela) – 32ème Corrida de la Presse – Gros ¾ de plaza – Enormement de vent : Pouah ! La corrida du Capiro fut un désastre : Correctement charpentés, mais légers (436, 476, 450, 468, 480, 478 kgs) ; armés « réduits », les toros colombiens sont sortis mansos, tirant a « muy mansos ». Désastre ganadero.
    Grâce à un public et un président cocardiers, le vénézuélien Bernardo Valencia remporte une 32ème « Plume d’Or » qui n’ajoutera rien à sa gloire. Volontaire devant le premier qu’il tua d’une demie, il monta le show face au quatrième, en un vibrant deuxième tiers, posant les banderilles, après avoir cité, assis sur une chaise (On se souvient de cette suerte, exécutée par Miguelin, dans les années 65, et Paco Alcalde, vers 75). Tout cela semblait partir très fort. Mais le toro baissa de pied et le muletero conclut en deux minutes, tuant vite et coupant une oreille qui ne passera pas au Cossio – Joselito dut se battre contre le vent, et contre un gros manso, sorti deuxième. Cela fait beaucoup pour un seul homme. Précautions d’usage et un désastre à l’épée qui lui valurent un avis et une bronca « à la vénézuélienne ». Rien de spécial avec le cinquième, dont tout le monde vit le danger. Metisaca et silence dans les rangs – Miguel Abellan débuta fort, par deux largas et toute la gamme « vibration et variété » au capote. Problème : après un bon quite par chicuelinas, plus de toro. Pinchazo, bajonazo, descabello. Maldito! Face au dernier, pire encore. A part quelques applaudissements aux deux et quelques jolies filles dans les gradins, ça ne valait vraiment pas le déplacement.

     20 Janvier – Bogota (Colombie) – 1ère corrida de la Temporada  - Media plaza – De la pluie entre les cinq et sixième toros : Pouah ! La corrida d’inauguration de la plaza Santamaria, le 18 février 1931, avait été un désastre. Celle qui a inauguré la saison 2002, aussi. Les toros de Clara Sierra n’avaient pas un historique suffisant pour sortir ici. Pourtant, ils avaient un pedigree : Alcurrucen et Torrestrella. Présentation inégale (467, 540, 492, 485, 487, 499 kgs), mais surtout un total manque de race, les toros s’arrêtant aussitôt, se défendant, tirant gañafones. Nada. Maldito domingo !
    
Le jeune Cristobal Pardo prit l’alternative devant le toro “Granadero”, N°169, de 467 kgs. Un grenadier qui ne cassa rien du tout, et condamna le nouveau matador à esquiver les mauvais coups. Cela ne s’arrangea guère devant le septième et ultime, qui passa son temps, la tête dans les nuages. Rien à faire et beaucoup de tristesse chez ce jeune torero qui rêvait, probablement, d’une autre alternative – Cesar Camacho, le parrain, attaqua fort avec le capote, pui banderilla bien , en compagnie de ses deux collègues. Hélas, plus de toro ! Face au cinquième, même pas ça ! – Sebastian Vargas fut très bien au capote, banderilla le troisième, en compagnie des copains, mais ne put faire mieux. Il y eut quelque espoir devant l’avant dernier , qui semblait avoir un peu plus de « moteur », pero nada…soseria total ! – A mi corrida, le cavalier Juan Rafael Restrepo tourna beaucoup et posa irrégulièrement.
    Bilan général de cette triste soirée : Sept toros, sept lidias, et sept fois : Palmas !

     20 Janvier – Guadalajara (Mexique) – Lleno : Toros difficiles de Fernando de la Mora – Zotoluco s’y met, vaillamment. Vuelta et ovation – Le Juli fait la moue, puis, franchement la gueule ! Le public aussi : Pitos y bronca – Jeronimo fait comme il peut, se bat pour récolter quelques bravos. Un domingo « muy negro » !
    
Pendant ce temps, à Mexico circule le bruit de la venue de Paco Ojeda, pour la corrida du 3 Février, avec Ponce, Rafael Ortega et un quatrième. Mais ce ne serait qu’un bruit).

     20 Janvier – Los Palacios (Espagne) – Plus d’une demi plaza : Domingo Valderrama a pris six toros de Luis Albarran, correctement présenté, qui ont fait leur devoir au cheval, ont chargé à la muleta, mi nobles, mi fourbes.
     Domingo Valderrama a été « bien au capote », insuffisant à la muleta, et désastreux à l’épée. Beaucoup de mal à fixer les pieds au sol, s’en sortant avec des adornos et des recours « muy sevillanos ». Mais, de fait, le torero n’a pas complètement convaincu. Ce n’est pas nouveau. Si l’on tient compte de la nécessité, dans un « unico espada », d’aller crescendo, et surtout, de vite tuer, alors c’est un semi échec. Beaucoup de pinchazos et descabellos, parsemés de bajonazos y caidas. A tableau final : oreille – oreille – ovation- ovation – oreille – vuelta, et sortie a hombros finale. L’effort méritait bien cela. Mais… Quel dimanche !

 

INFORMATION « A LA UNE »…

     22 Janvier : La « course à l’information », on le sait, est une quête permanente, d’autant que liée à des contingences économiques… que « les 35 heures » ne vont pas arranger. Alors, « Scoop toujours prêt ! ». On renifle le bon coup ; on cherche l’image qui choque, le mot qui fait mouche… Bien sûr, on va essayer de filmer les larmes du malheur, de façon à toucher la France profonde…au plus profond. Puis, sur le même ton, la présentatrice vedette, froide blonde même pas platinée, va poursuivre sa plate litanie, passant en revue les malheurs d’un quidam qu’on aura oublié dans la seconde, et le dernier but en or de Zizou. L’information coule, inexorable, un malheur, plus horrible encore remplaçant la dernière tragédie. C’est ainsi.
     Si, dans la presse quotidienne, tous font des pieds, des mains, et parfois d’autre chose (mais si ! mais si !) pour avoir l’info « en exclusivité », internet a encore accentué cette folle curée. La presse « on line », est le summum de « la course à l’échalote ! ». Menée par des professionnels, avec chartes signées, conventions, accords de groupes et j’en passe, cette quête permanente renvoie au loin le journal télévisé et, bien entendu, la presse « papier ». Cependant, tout le monde n’étant pas « on line », on continue à vendre son canard, en surveillant de près, les statistiques.

     Dans « les Toros », la bagarre est la même, quoiqu’elle se situe à des niveaux différents.
     Il y a les fameux sites taurins, montés par des professionnels (ou supposés), et il y a les autres…
     Depuis quelques semaines, le patron d’un des meilleurs « portales » espagnols, « Buladero .com,  pique une rogne et part en croisière contre le pillage systématique de son site, en particulier par de grandes revues taurines qui, elles, font payer leur papier… Il a même ratifié ce fait en montant, en août dernier, un piège dans lequel les dites revues sont tombées, pieds joints : Une fausse novillada, avec de faux toreros, dans une fausse arène !  Hombre ! Le 29 décembre, jour suivant « les saints innocents »… Boum !
     Et depuis, il continue sa guerre, tout à fait compréhensible.
     Cependant, il oublie le parti qu’il a pris, en s’engageant sur la piste de « l’information gratuite »… Celui de donner à d’autres l’occasion de répercuter ses infos, après les avoir croisées avec d’autres… sur d’autres médias. 
     Monter « un site d’actualité taurine » est accepter, d’entrée, que d’autres viendront y vérifier, comparer, compléter les informations qu’ils ont, déjà complètes ou partielles. Bien entendu, tous le font, Français, Espagnols, Mérovingiens… professionnels ou non, salariés ou non, sponsorisés ou non…
     Soyons clairs : Ou on fait un site « à péage »… ou on continue son chemin et on prend de la pub. Ainsi, on est l’un des plus grands, des plus regardés, même si des copains viennent y grappiller parfois quelque bribes d’info.
     Par ailleurs, citer ses sources, si elles sont multiples et recroisées, serait souvent fastidieux, pour le lecteur. C’est d’ailleurs valable en d’autres lieux, d’autres circonstances : Que dire, par exemple, des responsables de programmes taurins qui, le lundi matin, racontent « en exclusive » le résultat de la nuit à Mexico ou Bogota…sans citer leurs sources ?  Que dire du portal espagnol, qui fait ici, partie des « liens automatiques », depuis le premier jour, mais qui refuse d’en faire autant à notre encontre ? C’est ainsi ! Il faut l’accepter…
     Bien entendu, et cela fait partie de la simple « bonne éducation », lorsque, parcourant toute la presse, on tombe sur « une » info qui va intéresser l’aficionado, il est normal qu’elle soit ici répercutée, avec le nom de l’auteur et le site qui la diffuse…

     Un exemple : La « Bataille » autour des cartels des « Fallas de Valencia ». On sait que de multiples tracas viennent troubler la sérénité des nouveaux empresas Cutiño et Ojeda. Plusieurs « portales », sites taurins, en font état.
     Le problème majeur… encore et encore : Les caprices de monsieur Jose Tomas, qui veut imposer ceci ou cela, débarquant les uns, ignorant les autres, et surtout, usant d’un rang qu’il n’a plus, actuellement. Vu le chemin que tout cela prend, Victor Puerto risque bien d’être « débarqué » de la feria dont il est le triomphateur 2001, ce qui le pousse à provoquer tout le monde, en demandant de prendre, seul et à des fins « bénéfiques », la corrida de Victorino, à Castellon… 
     Tous en parlent… de la presse quotidienne, aux sites spécialisés de France, de Navarre et même du Mexique. « Citer les sources » serait comme énumérer les effets secondaires au moindre médicament que vous prenez, pour un nez qui coule (lisez-les, vous êtes tout de suite guéri. Séché, le nez !)

     Par contre, il est tout à fait normal de mettre en avant le travail de ceux qui apportent «quelque chose de plus », dans ce labyrinthe de bruits divers, de suppositions, de conjectures, de plans sur la comète taurine…même si, « rien n’est sûr, ni définitif ».
     Ainsi donc, « Burladero.com » vient, sous la plume électronique de Carlos Bueno, de révéler ce que pourraient bien être les « Fallas 2002 ». Dans la partie d’échecs qui s’annonce, cette année, cette feria va jouer « un probable grand rôle ». Aussi, cela vaut le coup d’y jeter un coup d’œil.

FALLAS DE VALENCIA 2002. (première approche)

9 Mars : Novillada sin picar
10 Mars : Toros de Martelilla, pour Angel de la Rosa, Raul Blazquez et Alberto Ramirez 
11 mars : Novillada piquée
12 Mars : Novillada piquée
13 Mars : Toros de Ana Romero, pour L.F Espla, J.J Padilla et El Fandi
14 Mars : Toros de Jandilla, pour Finito de Cordoba (ou Caballero), Miguel Abellan et un troisième)
15 Mars : Toros du Capea pour Enrique Ponce, El Juli et Anton Cortes (Alternative)
16 Mars : Toros de La Dehesilla, pour Finito de Cordoba (ou Caballero), Jose Tomas et Vicente Barrera
17 Mars : Toros de Daniel Ruiz, pour Joselito, El juli et Javier Conde
18 Mars : Toros de Nuñez del Cuvillo, pour Joselito, Jose Tomas et Morante de la Puebla
19 Mars, au matin : Rejoneo -
19 Mars : Toros de Torrestrella, pour Enrique Ponce, Vicente Barrera, et El Califa

A priori, les affiches des 10, 13, 17 et 19 sont sûres. C’est, du moins ce que nous dit notre correspondant à Valencia. Mais…

 

CA CHAUFFE…AUX QUATRE VENTS !

     23 Janvier : Accrochez-vous, il va y avoir du vent, aujourd’hui. « Ca y est ! - vous dites-vous – manquait plus que cela… voilà qu’il fait dans la météo, maintenant »…
     C’est presque vrai ! Vaut mieux en passant, rendre service… La journée va être tempêtueuse, en particulier, sur les côtes d’Atlantique. Rien de comparable avec les « 250Km/h » qu’a vécus la Réunion, mais quand même… Alors, aficionados, si vous avez une grand mère un peu chétive, prenez la respectueusement et tendrement par le bras… et planquez-la !
     Dans les rues de Paris, il y aura plus de médecins que dans les cabinets médicaux. C’est ainsi ! Pour se faire entendre aujourd’hui, une seule solution : tout bloquer, descendre dans la rue, et chanter « tous ensemble, tous ensemble, eh ! eh ! », une rose dans le… ou ailleurs, selon que l’on est ou pas « de la confrérie »… Z’en ont assez les toubibs, et on les comprend… Mais, quand même, si la grand mère du paragraphe précédent s’envole, on espère qu’il seront là… Et ils y seront !
     Ca va chauffer… La campagne électorale a déjà commencé depuis longtemps… « Z’avez intérêt à prendre des notes, faire des fiches et préparer vos bulletins… tout en surveillant vos arrières »… Là, c’est plutôt du « Tous ensemble, tous pourris ! oh oui, oh oui ! » Mais, bon ! C’est la vie ! Malgré tout, et « malgré eux », ils faut avancer… car tous ces beaux cravatés sont partout, sauf à côté de la mère qui, inquiète, regarde son enfant malade ; ou de cet homme qui n’a pu d’emploi, et parcourt son dossier du PAP, du PARE, de l’ARE, d’un air dubitatif, en pensant à ceux qu’il doit nourrir… Ca ne va « même pas » chauffer, et c’est bien dommage.

     Côté « Toros », cela « risque » de chauffer ! L’histoire de « la Vache folle » se traîne lamentablement, parce que « des cravatés » et « les fonctionnaires qui fonctionnent » ne veulent pas prendre la décision de lever l’interdiction de mettre en vente les viandes de toros « muertos a estoque ». Le rapport Badiola a émis des conclusions tout a fait négatives sur le risque pesant sur les toros de combat. Jusque là, tous les cornus combattus en plaza devaient être incinérés, l’Etat prenant en charge une grosse partie des frais de transports des carcasses et leur incinération. Malheureusement, cette subvention a pris fin avec décembre 2001, et maintenant : « Vous devez toujours incinérer les toros morts, mais on ne paie plus un kopeck ! » C’est ainsi que la corrida de Domingo Valderrama avait été repoussée, et que, pour cause de « frais divers », l’empresa aura perdu de l’argent, dimanche dernier. C’est ainsi que les ferias d’Ajalvir et de Valdemorillo sont en danger, car trop petites pour provoquer le scandale. Si cela continue, ce sera un gouffre financier. Cependant, Castellon et Valencia approchent, et là, à n’en pas douter, les « cravatés » vont se remuer... N’ont pas envie de perdre leur place au callejon, avec puro y coñac… Veulent être sur la photo !

     Ca chauffe à Valencia ! Les cartels des Fallas doivent être présentés à la commission de la Comunidad, jeudi prochain, et pour le moment, on est sûr de quelques bribes : Les contrats de Ponce, Juli, Joselito. Jose Tomas a mis un tel souk, avec ses prétentions, qu’il va y avoir du monde au tapis, certains toreros tels que Finito de Cordoba, Manolo Caballero ou Victor Puerto, n’acceptant pas de se voir reclus ne des cartels « mineurs »… Ayant triomphé l’an passé, on peut les comprendre.
     Pour le moment : Tomas sera au cartel, les 16 et 18 Mars. Juli, sûr, les 15 et 17 ; Ponce, sûr, les 15 et 19. Barrera, apodéré par l’Empresa, fera deux paseos, « en principe », 17 et 19…Cependant, il faut attendre, car tout cela peut encore changer. La seule chose dont on est sûre, aujourd’hui, à Valencia… c’est que la « Fallera Mayor » est bien jolie. C’est déjà ça… « Ca réchauffe », en quelque sorte !

 

CA CHAUFFE, A MEXICO...    

     23 Janvier : … Mais là, c’est normal ! La suspension de la corrida, dimanche dernier, à la monumental, fait grand bruit. Le responsable de l’Association Nationale des Matadors, Mauricio Portillo vient de déclarer, en substance : « Il est lamentable qu’ait été interrompue les bonne série des corridas en plaza de la capitale. Jose Tomas devait respecter l’accord établi, via son apoderado, avec l’empresa de la Mejico. Par ailleurs, nous sommes ici pour défendre les intérêts des toreros, mexicains et espagnols.  Nous allons donc veiller à ce que soit respecté l’accord passé entre Pablo Hermoso de Mendoza et l’Empresa, au sujet de la corrida anniversaire du 5 Février… »
     De fait, et malgré des déclarations fulminantes du bouillant Doctor Herrerias, (du style : «Hermoso de Mendoza ne sera pas au paseo du 5 Février, même si intervient le Président de la République » Devrait quand même faire attention… le président Fox est « un fin renard » ! Oui, bon ! faut suivre.)
     Ce qui est certain… c’est qu’il se passe quelque chose, et que Pablo Hermoso de Mendoza pourrait bien être, quand même, au paseo, le fameux 5 Février.
     Le nouveau représentant mexicain du cavalier navarrais, Juan Arturo Torreslanda « El Pollo » est un ami de Rafael Herrerias. Ils se sont déjà parlés, et un repas est prévu. Ce serait bien surprenant que cela ne se finisse pas à grandes claques dans le dos (lisez abrazos), au bout de trente tequilas bien frappées… On sait que Mendoza veut toréer, à tout prix. Herrerias sait qu’un cartel « Ponce, Zotoluco, Juli, Mendoza », serait le « no va mas »…quitte à y laisser également Polo Casasola, qui doit déjà avoir « contrat signé »… Seria un cartelazo !
     Restent treize jours… Peuvent se passer bien des choses, surtout dans les prochaines 48 heures…et surtout, si la tequila est bonne ! Ca va chauffer… par où ça passe !

     En attendant, le cartel de dimanche prochain, 27 Janvier, est définitif : Zotoluco, El Juli et Ignacio Garibay, devant un lot de Fernando de la Mora. On y adjoindra le cavalier Rodrigo Santos, devant un toro de Manolo Martinez.
     Pendant ce temps, Enrique Ponce sera à Guadalajara. Chaud !

 

CASTELLON DE LA PLANA  - LA MAGDALENA 2002

     24 Janvier : Plusieurs médias espagnols, en particulier « La Razon », dressent un avant-projet des cartels de La Magdalena de Castellon de la Plana, qui ouvre, cette année, « le bal des grandes ferias ». Annonce officielle, par « l’Empresa Taurocastellon », samedi.
     Des détails, encore, à mettre en clair, net et précis, mais, on a quelques chances de voir une grande partie des « combinaisons » suivantes :
3 Mars : Toros de Salvador Domecq, pour un choix à faire entre : Barrera, Puerto, Morante et Abellan
4 Mars : Toros de Palha, pour Fernandez Meca, Davila Miura et Jesus Millan
5 Mars : Rejoneo – Toros de Los Espartales : Sergio Galan et Rafi Durand seraient fijos
6 Mars : Novillos de Fuente Ymbro, (mais on parle aussi de Martinez Elizondo) pour Cesar Jimenez, Ivan Garcia et Manzanares Junior
7 Mars : Toros de Garcia Jimenez, pour Paco Ojeda, El Juli et Alfonso Romero
8 Mars : Toros de Las Ramblas, Joselito, Ponce et Juan Bautista
9 Mars : Toros de Jandilla, pour Finito de Cordoba, Jose Tomas et Alberto Ramirez
10 Mars Toros de Victorino Martin, pour Manolo Caballero, Juan Jose Padilla et Antonio Ferrera

     A priori, sont définitifs les cartels de 7,8, 9 mars, et la terna novilleril. Cependant, la dernière parole reste à l’organisateur qui dévoilera officiellement « l’officieux », samedi. Patience, donc, et… attendons Madeleine !

 

OU VA DONC PACO OJEDA ?

24 janvier : De deux choses l’une, et même « de trois »…
     Ou « il » est vraiment sûr de lui, et il attaque fort…
     Ou « il » a décidé de faire une temporada, bien à l’abri de grandes figures, plaçant ça et la quelque furtif coup de génie, et engrangeant des tombereaux d’Euros…
     Ou « il » se plante dans les grandes largeurs, et on n’en parle plus, avant Pâques. Une lésion à un coude ou un genou étant vite arrivée, à bon escient.

     Où va Paco Ojeda ? Lima l’a accueilli avec bienveillance, avec « cariño », et certes, sa première faena a fait mouche. Mais, après… Bien sûr, on lui a vu faire « des diableries », au campo, et s’il réussit à les répéter, en pleine feria, pues…
     Cependant, on ne peut que s’inquiéter de ce retour, dans le contexte actuel : Les condions ont changé, tant du côté « toros » que « toreo, et toreros ». Un Paco Ojeda, à la silhouette épaissie, aura du mal à suivre les envolées lyriques des ténors actuels. Par ailleurs, le pari de toréer un maximum avec le Juli, pourrait bien lui valoir quelques déconvenues. Le gamin est un jeune coq de combat. En face, Ojeda est un vieux Sage, qu’on respecte, dont on applaudit les beaux restes, mais qu’on écarte d’une lopecina distraite…  Le Juli va t’il le manger ? Réponse, très rapidement, puisque les deux diestros attaquent ensemble la temporada, le 2 Mars, à Olivenza, et le 7, à Castellon.

     Mais avant cela, et on le murmurait, il y a peu, répercutant ainsi « quelque bruit mexicain », Paco Ojeda va confirmer son alternative, en plaza de Mexico, le 3 Février, aux cours des grandes corridas dites « de l’anniversaire ». Au cartel : Miguel Espinosa « Armillita », Paco Ojeda, Enrique Ponce et Rafael Ortega. Attention ! ce sera là un gros examen de passage, et l’Aficion capitalina, qui a entendu parler de l’Ojeda des années 83/86, mais ne l’a jamais vu, risque de « sortir la loupe »…

     Nous aussi, Nîmois, Dacquois, gardons tous en mémoire « notre » Paco. Et il est bien certain que du côté de Jerez, Malaga, du Puerto et Séville… itou ! Aussi l’impact des premières sorties sera t’il primordial. Ou on lève le sourcil, en disant « Bon Dieu ! qu’est ce qu’il va nous faire ? Courrons.. » Ou alors, on rentrera déjà chez soi, avec le poids d’une grande fatigue, maugréant le satané « refran » : « Corrida de expectacion… corrida de decepcion ! ». Franchement…vaut mieux préparer des vitamines.

 

LA MALCHANCE DES DOMECQ...

     24 Janvier : Comme quoi… on peut être « riches à millions », on en a pas, pour autant, le bonheur garanti. Imaginez la malchance qui, sur un an, s’est abattue sur la Casa Domecq. Ce terrible attentat, tout d’abord, en Juin, contre leurs chevaux. La longue agonie de leurs montures, compagnons de combat, frères de gloire… Voir ces pauvres étalons, la chair à nu, l’œil implorant… De quoi en perdre la boule ! Et en plus, l’attentat n’était pas dirigé contre eux… on s’est trompé de camion ! Terrible !
     De toutes parts, on les a aidés, portés, encouragés. Hay compañerismo ! Les deux frères, Luis et Antonio ont mis les bouchées doubles, et seront prêts pour la temporada qui vient.
     Mais voilà… hier, à midi, le destin a encore joué une « mala pasada »…          S’entraînant dans un tentadero de machos, à la finca del Carrascal, Antonio Domecq se fait toucher par le novillo et tout le monde trébuche, dans un énorme nuage de poussière. Le rejoneador est évacué par hélicoptère, vers l’hôpital de Cadix, où il est restera longtemps inconscient. On craint un problème cervical.
     Aux dernières nouvelles, c’est « un énorme susto », mais cela semble s’arranger.

     On pense à un accident similaire, arrivé à Paquirri, à la veille de la Feria de Séville 79 : Grosse chute, le cheval lui roulant sur le corps. Inconscience totale. De son propre témoignage, le maestro de Barbate « était parti, loin », et disait même avoir retrouvé sa mère…et avoir longtemps bavardé avec elle. Dix jours après, il était revenu parmi les vivants, et triomphait à la Maestranza.
     C’est la grâce que l’on souhaite à Antonio Domecq.

 
SAN CRISTOBAL EST REVENU…

     24 Janvier: L’actualité taurine se déplace vers le nord de l’Amérique du Sud! Bien sûr, on ira passer les week end en Colombie, à Medellin et Bogota… mais, c’est maintenant le Venezuela qui attirera les regards. Petites ferias qui n’ont plus l’impact, ni l’importance qu’elles avaient. Cependant, des choses à suivre, dans la mesure où elles permettent de voir fonctionner les toreros consacrés, mais aussi ceux qui pourraient faire du bruit, à un mois de l’ouverture de la saison en Europe.
     Ainsi, San Cristobal ouvre, aujourd’hui, sa feria. Cinq corridas  où l’on suivra, plus particulièrement, (outre les actuaciones de Juli et Rivera Ordoñez), des jeunes toreros qui vont percer, cette année:
     Javier Conde n’est plus un débutant, mais son entrée aux « Fallas  de Valencia », pourrait bien présager d’une autre présence au cartel des grandes ferias. Ce serait logique, d’autant que « la prensa rosa », la presse du cœur, le suit, maintenant, pas à pas.
     Par contre, « tout à faire et confirmer », pour El Fandi et Le Cid. Le premier, un vrai tourbillon enflammera Valencia. Le second devrait avoir deux billets à Séville. Voyons comment ils sont, à la veille de ces challenges.

    Attention, petite feria, mais… 23000 places, à la monumental de San Cristobal. Elle fut inaugurée le 18 Janvier 1967 et le cartel n’était pas des moindre, voyez plutôt : Antoñete, Curro Giron, Paco Camino et « El Pireo ».
San Cristobal est donc « de retour », avec en compétition, le Trophée « San Sebastian », attribué à la meilleure faena.
     Les affiches sont les suivantes:
Jeudi 24 Janvier : Toros del Paraiso, pour Javier Conde, Julián López "Juli" et  "El Pino", qui prend l’alternative.
Vendredi 25 Janvier : Toros de Rancho Grande, pour Leonardo Benítez, Francisco Rivera Ordóñez et Julián López " El Juli"
Samedi 26 Janvier : Toros del Paraiso, pour le rejoneador José Luis Rodríguez, précédant "El Cid", "El Fandi" y Ramón Guevara.
Dimanche 27 Janvier : Toros del Prado, pour le rejoneador Leonardo Fabio Grisolla, avec les diestros Leonardo Benítez, Javier Conde  et Francisco Rivera Ordóñez.

 

MEXICO : « ENCORE QUELQUES PETITS VERRES… »

     25 Janvier : On rit un peu, mais vraiment, on espère « qu’ils s’en jettent un », de temps en temps.
     Tant de discussions, tant de palabres, tant de « ma position est inébranlable, sauf si je change d’avis » méritent bien qu’on se rince le gosier à chaque revirement ou nouvelle tartarinade… Et pourtant, tout cela est très sérieux. Donc, on peut penser qu’après quelques verres de plus, (mais attention… des verres d’eau !), l’Empresa de Mexico et les divers protagonistes du futur anniversaire, vont finir par se mettre d’accord. Prévisible. Cependant, cela ne va pas se faire tout seul.
     Pablo Hermoso de Mendoza fera le paseo, le 5 février. C’est pratiquement acquis. L’amitié entre Herrerias et « El pollo », a rapidement porté ses fruits, une fois sorti le « perfide Arranz ». Du coup, toutes les combinaisons sont à revoir, et Rafael Herrerias a été obligé de « s’en resservir un… ». Comment faire entrer le cavalier, au rang qui est le sien, dans un cartel déjà étoilé ? Alors, on se prend la tête, on renaude un peu… et on boit un coup.
     Hier soir, les options étaient celles ci :
     A priori, le cartel du 5 était bouclé : Ponce, Zotoluco, Juli, Casasola.
     Si Mendoza entre, quelq'un doit sortir. Une des options serait de faire sortir Enrique Ponce, qui n’était pas prévu au cartel, au départ. Ce serait, quand même, un peu raide.
     L’autre option serait de faire une corrida « de six toreros », lidiant un toro chacun. Hermoso de Mendoza rentrant, aux côtés des quatre autres, manquerait plus qu’à trouver…le sixième. (C’est alors qu’arrive un fax de Jose Tomas…)
     Troisième possibilité : Deux grandes corridas dans la journée : Une en matinée, l’autre en soirée. Autre casse tête, les diestros n’étant pas très favorables à toréer en vedette américaine.

     Hier soir, l’Empresa de la Monumental restait dubitatif, et décidait « d’abandonner l’eau » pour quelques instants, histoire d’y voir plus clair… d’autant qu’arrivait un fax du Juli déclarant qu’il ne voulait pas qu’on touche quoi que ce soit à ce qui était prévu…
     « V’la autre chose ! Si le Juli s’y met à son tour ! ». Herrerias a un problème. Il va devoir faire preuve de clairvoyance et diplomatie. Ferait bien de se remettre à l’eau…

     En attendant, Juli torée, dimanche, à la Mexico ; Ojeda sera bien au paseo du 3 Février, et Morante de la Puebla reviendra, le 10 Février.
     Au sujet du Morante, il semble qu’il ne parte pas favori pour la corrida du Dimanche de Résurrection, à Séville. A priori, on se dirige vers un cartel canon : Ojeda, Tomas et Juli. Mais, d’ici là… beaucoup d’eau aura coulé !

 

VALENCIA : ON Y EST PRESQUE…

     25 Janvier : Les cartels des Fallas sont probablement « gravés dans le marbre ». Ce fut un dur accouchement, et deux toreros en sont les victimes : Finito de Cordoba et surtout, Victor Puerto.
     Ce dernier, triomphateur des Fallas 2001, face aux Torrestrella, a le gros défaut de marcher « en indépendant ». Les caprices de monsieur Jose Tomas l’expulse d’une feria où il devait avoir « place de roi ». Cependant, l’empresa doit jouer avec tous les intérêts, rendre les services liés aux futurs échanges, ménager aux toreros qu’elle apodère, des places de choix.
     Victor Puerto perd donc « la bataille de Valencia » et, pour gagner la guerre, va lancer des défis furieux, histoire de secouer un peu le cocotier doré. On lui a refusé les Victorino a Castellon, bien ! Il demande à toréer les Cuadri, à Séville. « Et ceux qui ne m’aiment pas, me suivent ! » Un : cela ne manque pas de panache. Deux : Il n’a guère d’autres solutions. En tous cas, Victor Puerto a les moyens, la bravoure et l’orgueil. Il va tout faire, dans la plaza, pour secouer… le cocotier doré…
     L’autre perdant, qui, vexé, se retire sous sa tente, c’est Finito de Cordoba, N°1 de l’Escalafon 2001, quand même. Mais là, cela risque de se passer autrement : Mené par la casa Balaña, le Finito, à travers ses apoderados empresarios risque de faire payer cher, l’affront valenciano, et Jose Tomas va devoir regarder où il met les pieds, quand il va aller se promener du côté de Barcelone, fief des Balaña, où, par ailleurs, le public l’adore.
     Toujours est il que dans cet échiquier où « celui qui perd ne gagne pas », Victor Puerto et le Finito tombent, mais Manolo Caballero se retrouve en deux affiches, alors qu’il en demandait pas tant. Asi las cosas !
     A priori, et à moins de changements d’ultime seconde, cela se présente ainsi:

FALLAS DE VALENCIA 2002.
9 Mars : Novillada non piquée
10 Mars : Toros de Martelilla, pour Angel de la Rosa, Alberto Ramirez et Raul Blazquez. Devant, à cheval, Martin Gonzalez Porras.   
11 mars : Novillada de Fuente Ymbro, pour Oscar Sanz, Matias Tejela, Cesar Jimenez
12 Mars : Novillada de Guadalest, pour Javier Valverde, Leandro Marcos, Jose Luis Miñarro
13 Mars : Toros de Ana Romero, pour L.F Espla, El Cordobes, Javier Castaño
14 Mars : Toros de Jandilla, pour Manolo Caballero, Rivera Ordoñez, Javier Conde (Corrida Télévisée)
15 Mars : Toros du Capea pour Enrique Ponce, El Juli et Anton Cortes (Alternative)
16 Mars : Toros de El Pilar et Domingo Hernandez, pour Joselito, Jose Tomas et Miguel Abellan
17 Mars : Toros de Daniel Ruiz, pour Joselito, Manolo Caballero et El juli.
18 Mars : Toros de Nuñez del Cuvillo, pour Vicente Barrera, Jose Tomas et Morante de la Puebla
19 Mars - matin : Rejoneo -19 Mars : Toros de Torrestrella, pour Enrique Ponce, Vicente Barrera, et El Califa

 

SAN CRISTOBAL : "FOLKLORIQUE", LE DEBUT…

     25 Janvier : La feria de San Cristobal, au Venezuela a débuté dans le scandale. Du sorteo à la salida a hombros, générale, la journée a été parsemée d’incidents douteux, détestables, qui ne grandissent en rien le Toreo en général, et les autorités taurines vénézuéliennes, en particulier.
     Encore une fois, et il va bien falloir que cela cesse un jour, les représentants du Juli ont tapé du pied et crié beaucoup, parce que les toros étaient « trop gros, et trop pointus ». Le Padre de la criatura a fait un tel scandale, secondé par le frère de Javier Conde, que « les autorités compétentes » ont dit : « Mais oui ! Mais comment donc, monsieur, on vous en change deux… ! » Du coup, la corrida du Paraiso est sortie « remendada », deux toritos de Rancho Grande jouant les doublures. Pour faire bonne mesure, on en a gracié un, pourtant inexistant à la pique. Toute la corrida a senti le souffre, Juli tirant des lignes, Conde jouant « cal y arena » et le Pino prenant trois avis et toro al corral… pour son alternative. Cependant, tout se passa mieux par la suite, et les trois diestros sont sortis « a hombros ». Donc… le père du Juli peut continuer….

     24 Janvier – San Cristobal (Venezuela) – 1ère de Feria – ¾ de plaza (sur 23000) : Quatre toros del Paraiso, inégaux en présence, en cornes et en comportement. Deux toros de Rancho Grande, sortis 4 et 5èmes, tout aussi inégaux en tout, mais dont le premier fut indulté, grâce au show, monté par Javier Conde.
     Le torero danseur se fit très peur, devant son premier adversaire, prenant deux avis et une bronca de gala. Par contre, il se libéra totalement face au toro « Consentido »- N°185 – 462 Kgs, de Rancho Grande, sorti quatrième, au point que le public et le ganadero en demandèrent l’indulto. Cette grâce fut accordée, mais la division fit rage, estompée par les deux oreilles, symboliques accordées a Conde.
     El Juli a fait dans la quantité, a tué vite et, comme le public s’était emballé, (et la présidence… déballonnée), il coupe une oreille chaque fois, au cours d’une tarde qui n’apporte rien à sa gloire.
     Marcos Peña « El Pino » prenait l’alternative. On le vit, un peu perdu, face au toro de la cérémonie (curieusement, celui ci s’appelait aussi « Consentido », mais N°35 – 493 Kgs – et de El Paraiso). Catastrophe intégrale, trois avis et « toro al corral ». Une carrière de matador de toros, qui débute bien mal. Cela se passa mieux, face au sixième, sans pour autant atteindre les sommets. Cependant, bonne pâte, le public demanda, et obtint d’une présidence « hors du coup », deux oreilles « hors de propos ». Les trois toreros sont sortis en triomphe. Bien ! Bof !

Ce vendredi, 25 Janvier : Leonardo Benitez, Rivera Ordoñez et Juli, face, théoriquement, à des Rancho Grande.

 

EL JULI RESTE LE PATRON.

     26 Janvier : Ce qui se passe actuellement aux Amériques est très significatif. Que ce soit dans les ruedos ou dans les despachos, El Juli reste le patron et pèse sur toutes les négociations taurines, avec le poids de son talent, et celui… de son père. Certes, Papa Juli est impressionnant de sereine importance, mais c’est le garçon qui dit « Je veux ! ».

     A Mexico, où Julian Lopez rencontre, demain, le Zotoluco, avec Garibay pour témoin, on essaie par tous le moyens de faire entrer Pablo Hermoso de Mendoza au cartel du 5 Février, scellant ainsi l’amitié un moment perdue, et soudain retrouvée. On y était presque.
     Mais voilà ! Est arrivé un Fax du Juli, suivi d’une conversation téléphonique musclée, depuis le Vénézuela : « On ne change rien ! On garde le cartel que l’on a décidé : Ponce, Zotoluco, Juli et Casasola ». Et de bien marteler qu’il refusait la corrida « à six », toréant, chacun, un seul toro. Et de mettre dans la balance sa présence à la corrida de demain…
     En cela, le Juli règle avec Mendoza, un petit compte en suspens. On se souvient du « rodeo » provoqué autour des corridas des 9 et 16 Décembre dernier, à cause d’une bévue de Martin Arranz. Juli avait fait des concessions qui l’avaient laissé un dimanche, « sin torear ». Il n’avait pas apprécié, et l’on a donc, ici, le retour de manivelle…
     Pour le moment… hors de question de toucher quoique ce soit. Et pourtant, ce ne sont pas les propositions qui manquent, la dernière étant : Six toreros (Cartel initial, plus Pablo Hermoso de Mendoza, et Rafael Ortega, qui entrerait) pour six toros, aux bénéfice de la Croix Rouge mexicaine… Une proposition qui semble avoir l’impact pacificateur de la Solidarité, au niveau national… Comment s’y opposer, sans se mettre le grand public à dos ? Cependant, cela ne semble pas convaincre davantage. Réponse, demain, après la 13ème corrida à la monumental de Mexico. Deuxième paseo du Juli. Il doit rester le patron.

     Hier, le jeune madrilène n’a pas fait de détails, au Vénézuéla. Trois oreilles, « à fond les manettes ! », lavant ainsi les mauvais souvenirs de la veille. Certes, les toros étaient « chiquitines », mais le résultat est là : Une difficulté, un doute… on fronce les sourcils, on met le turbo, et c’est réglé. « Il » est le patron. La feria de San Cristobal peut continuer sans lui… Cinq oreilles en deux corridas ! Les autres n’ont qu’à s’accrocher !

    25 Janvier : San Cristobal (Venezuela) – 2ème de la Feria de San Sebastian – Plein : La corrida de Rancho Grande fut discutable en tout, surtout en trapio. Cependant, le sixième « Ranchero », fut honoré d’une vuelta posthume, lavant ainsi les mauvaises sorties de ses collègues.
     Leonardo Benitez est un vibrant, musclé, habile et pas manchot. Il fut à son affaire, mais tua bien mal le quatrième, perdant un possible trophée. Palmas et ovation – Fran Rivera Ordoñez toucha deux carnes désespérantes, dont une qui ne passait pas de… 400kgs. Il batailla comme il put, se mit devant, et se fit vilainement secouer. Vexé, énervé, déçu, il brusqua les choses, avec l’épée, et pincha beaucoup. Silence partout, avec un avis, au cinquième – Le Juli, quant à lui, poussa ses feux, triomphant « dans les trois tiers », et mettant un monumental coup d’épée au dernier. Oreille et deux oreilles, le public oubliant les turpitudes de la veille.

    Ce 26 Janvier, la troisième, avec El Cid, El Fandi et Ramon Guevara, devant des toros de San Jeronimo.

 

CASTELLON… ON DEVOILE MADELEINE.

     26 Janvier : L’empresa de Castellon de la Plana dévoile, ce samedi, les cartels de la Magdalena 2002. A priori, ils seront tels que répercutés « ci après »…
     Une première constatation : « Estan todos »…Exception faite du morante et du local Vicente Barrera, les figures sont à leur place, à leur rang. On déplore l’absence de Stéphane Fernandez Meca, que l’on prédisait « aux Palhas ». On espère qu’il n’y a ici, aucun « amical » retour de bâton, suite à la rupture entre Meca et Casas. On renaude un peu sur Davila Miura, mais on lève le sourcil en voyant  Encabo avec les Palha et le cartel des Victorino : nouveau geste de Caballero et Ferrera qui entre, en tout début de temporada.
     A suivre donc, mais, avant tout, des cartels à confirmer :
3 Mars : Toros de Alcurrucen pour Victor Puerto, Eugenio de Mora et Miguel Abellan
4 Mars : Toros de Palha, pour Luis Miguel Encabo, Davila Miura et Jesus Millan
5 Mars : Novillos de Daniel Ruiz pour Cesar Jimenez, Ivan Garcia et Manzanares Junior
6 Mars : Rejoneo – Toros de Los Espartales : Martin Gonzalez Porras, Andy Cartagena, Alvaro Montes, Sergio Galan,  Diego Ventura  et Rafi Durand
7 Mars : Toros de Garcia Jimenez, pour Paco Ojeda, El Juli et Alfonso Romero
8 Mars : Toros de Las Ramblas, pour Joselito, Enrique Ponce et Juan Bautista
9 Mars : Toros de Jandilla, pour Finito de Cordoba, Jose Tomas et Alberto Ramirez
10 Mars Toros de Victorino Martin, pour Manolo Caballero, Juan Jose Padilla et Antonio Ferrera

 

WEEK-END COLOMBIEN…

     26 Janvier: On continue à discuter de Paix… à coups de canon! Hier, un attentat a fait cinq morts et trente blessé, à Bogota. Une bicyclette piégée, devant un restaurant. C’est ainsi! Cependant, la Colombie veut y croire, et poursuit son bonhomme de chemin. Dios dira !
     Côté taurin, cela se passe à Medellin, aujourd’hui, et à Bogota, demain.
     Medellin – 26 Janvier - 2ème corrida : Toros de Vistahermosa, pour Califa, Antonio Ferrera et Ramiro Cadena
     Bogota – 27 janvier – 2ème, également : Pepe Manrique, El Califa et Antonio Ferrera, devant des toros de Achury Viejo.
     … Il va y avoir de l’ambiance dans l’avion !

 

ANTONIO FERRERA : UNE BOMBE A MEDELLIN…

    27 Janvier : Tant que ces « explosions-là » ne seront que de joie, d’émotion, d’admiration, tout ira bien, dans le pire des mondes… Hier, à Medellin, Antonio Ferrera, remis de ses ennuis de santé, à littéralement mis le feu à la plaza, coupant trois oreilles, multipliant les exploits avec cape, banderilles et estoque. Bien sûr, la muleta est toujours sujette à discussion, mais la verve, le courage, la sympathie, l’indéniable volonté de triompher, emportent l’adhésion de tous. Après un fantastique tiers de banderilles au cinquième, la plaza, debout, l’obligea à donner une vuelta, sur un tapis de fleurs, tombées par monceaux, depuis le tendido. Inoubliable.

     Ainsi donc, comme prévu, Antonio Ferrera entre dans le quarteron des gros triomphateurs de la saison américaine 2001/2002. A n’en pas douter, il va mettre également le feu, aujourd’hui, à la Santamaria de Bogota. Sa saison  en Europe débutant dès la feria de Castellon, Antonio Ferrera risque bien d’être une des grosses attractions de la temporada. Certes, il ne mettra jamais les « Ponce Juli Tomas » en danger, mais il peut jouer un rôle d’animateur, remplir les plazas, et « se faire riche ». Bien que n’étant pas torero « de notre dévotion », c’est vraiment tout le mal qu’on lui souhaite.
     Medellin, hier; Bogota, aujourd’hui… Après une soirée de félicitations et de sages effusions (espérons-le), dans la chaude Medellin,  les toreros prendront l’avion, ce matin, pour Bogota. Va y avoir du bruit, dans l’avion… Entre la joie du triomphe, la tension de la corrida qui vient, la gentillesse des colombiens, et la beauté des hôtesses de l’air… le moral ne pourra qu’être au beau fixe. Ce soir, si le toro le permet… on fera la bombe !

     26 Janvier – Medellin (Colombie) – 2ème de la Temporada – Casi lleno – Grand beau temps : La corrida débuta par un vibrant hommage à Fernando Botero. Vuelta al ruedo, sous les fleurs et les flonflons d’une harmonie de jeunes musiciens que le génial artiste a entièrement équipée. Puis, la corrida débuta, dans un climat favorable à l’émotion.
     Six toros de Vistahermosa, de présentation réduite, mais dont le sang Buendia Santacoloma se fit vite sentir, par les retour secs dans les jambes, les petites vacheries et les regards en dessous, en passant au niveau du ventre des toreros. Pas grand chose avec les picadors, et quelque sourd péril, à la muleta. Seuls, les cinq et sixième peuvent être qualifiés de « bons ».
     El Califa ne put que se montrer vainement volontaire face au premier, bloqué. Par contre, il s’accrocha comme un damné, devant le quatrième, donnant de bonnes séries sur les deux mains, tuant vite, d’une demi lame. Une oreille, enfin, pour le Califa, que la presse note chaque fois plus nerveux, plus tendu. Bogota, aujourd’hui, est un gros rendez-vous.
     Antonio Ferrera a coupé trois oreilles, sortant a hombros sous les vivas. Spectaculaire, face à son premier, il connecta immédiatement avec le public, banderilla en puissance et tua vite. Oreille. Sa prestation, face au toro « Cortesano », cinquième de la tarde, marquera sa mémoire. La folie totale, le diestro banderillant par trois fois (poder a poder, por dentro et quiebro), devant un public en transes, qui lui fit donner vuelta, sur un tapis de fleurs. La faena débuta par deux cambios dans le dos, plein centre, se poursuivant en séries vibrantes, débutées ou clôturées d’adornos divers. Emotion au plus haut, qui grimpera encore d’un ton, après un monumental estoconazo. Deux oreilles exigées, sur le champ, le rabo « s’étant échappé », à cause du « pinchazo previo ». Ayyy ! Enorme triomphe de Ferrera, qui sera attendu comme le loup blanc, pour sa deuxième sortie, le 23 Février, devant les toros de Rincon.
     Ramiro Cadena a bien toréé… et mal tué. Ca continue. Il semble, cependant, que le torero retrouve ses marques, que la tête fonctionne bien, son toreo mêlant le technique et l’artistique, tant avec cape que muleta. Il fit le meilleur toreo, le plus pur, de la tarde. Mais, au moment de l’épée, il attaque… peut-être convaincu qu’il va pincher. Et il pinche ! Il faut attendre. Le mauvais souvenir d’une cornada a hanté d’autres toreros. Le problème est qu’il laisse passer des opportunités, et que, torero colombien, il n’a pas beaucoup de temps pour convaincre. On l’ovationna gentiment.
     A cheval, le rejoneador Rafael Restrepo fut bien avec les banderilles, mais le toro tarda à tomber. Ovation.
     Ce dimanche : Califa et Ferrera sont à Bogota, en compagnie de Pepe Manrique, face à un lot de Achury Viejo.

     26 Janvier : San Cristobal (Venezuela) – 3ème de Feria – ¾ de Plaza : Corrida « regular » del Paraiso, de Jeronimo Pimentel. Seul le cinquième, du nom de « Carucho », fut un grand toro, très brave, auquel on donna vuelta posthume.
     El Cid ouvrait terna… Il fut terne ! Bien au capote ; quelques détails à gauche, face à un lot peu propice à son toréo. Silence partout – El fandi toucha les deux meilleurs, banderilla au son de la musique, mettant le public debout, avec deux paires « al violin ». Faenas vibrantes et… « fatal con el acero ». Il perdit, au moins deux trophées. Applaudi au deuxième, on lui fit couper une seule oreille du grand cinquième, alors que, si l’épée avait fonctionné… - Le torero de la terre, Ramon Guevara, a montré de la volonté, et peu d’expérience. De plus, il eut à faire à un manso distrait, et un dangereux. Asi que ! Silence à l’un, et deux avis, à l’autre.
     Le cavalier Jose Luis Rodriguez a vu son toro « remonter », et n’a pu en terminer dans les délais, son sobresaliente étant aussi perdu que lui. Trois avis et toro al corral.
     Ce dimanche : 4ème de la Feria de San Sebastian avec une corrida del Prado, pour Leonardo Benitez, Rivera Ordoñez, et Javier Conde.

     L’actualité portera, évidemment, sur Mexico, où se produira El Juli, dans le contexte que nous savons, flanqué du Zotoluco et du jeune Garibay, face à une corrida de Fernando de la Mora. A cheval, Luis Carredano remplacera Octavio Sanchez, qui s’est fracturé la main gauche.

 

LAS COSAS EN SU SITIO…
Mexico: El Juli, en "grand patron"!

      28 Janvier : « Chaque chose à sa place… ! » Que ce soit « à gauche », ou « à droite », les cravatés se rassemblent et jouent sur les mots, chacun de leurs apôtres les applaudissant, béats d’admiration devant tant de beau langage, de bel esprit, et de lamentable « soseria »… Votez pour nous, et cela continuera ! 
       Pendant ce temps, dans les rues, on insulte, on menace, on défie. Pour avoir fait remarque, naturelle, suite à un écart dangereux, sur la route, un jeune conducteur est longuement poursuivi, serré, bloqué. Quatre individus le tirent de sa voiture, le secouent d’importance en lui murmurant ces doux mots : « On va te tuer ! » Alors, c’est vraiment le Far West, ici ? Bravo la France ! Bravo les cravatés et cravat « ées » ! Combien de temps encore ? Quand pourra t’on, vraiment, porter plainte sans avoir peur des représailles, pendant que dame police remplit ses paperasses ? Aura t’on, un jour, les vrais chiffres de la délinquance ? Combien de temps encore, va t’on noyer le poisson avec les statistiques  élevées, « surtout à cause des vols de portables » ? Combien de temps encore, les horreurs contre les enfants, que l’on combat, à coups de spots télé ? Combien de temps encore, les fous dans les rues, les récidivistes en liberté ? 
    
Les « politiques » ont un problème, parce qu’il ont peur… de quelque bord qu’ils soient. Et ils ont peur, parce que jouant faux sur les mots « démocratie et liberté », ils ont ouvert toutes les portes, et en ont perdu les clefs.  Mais, sans idées, sans honneur, ils promettent et fanfaronnent. L’important : Démolir l’autre ! Vaincre l’autre bande ! Peu importe la façon. Seul le résultat compte et tous les coups sont permis, avec le sourire et la verve. Mais… où est l’honneur et l’espoir ? Quel avenir, pour nous, nos anciens, nos enfants ? Quel espoir de jours meilleurs ?  Feraient bien de se creuser la tête, ces messieurs dames !  Et en cela, ils devraient bien prendre quelque leçon auprès de certains taurinos et toreros… Ils sauraient ainsi ce que veulent dire les mots « pundonor » et « cojones »… Ils pourraient même les employer dans leurs diatribes. Cela nous éviterait les litanies de bons mots qui ne font rire qu’eux… Pobres !
     « Chaque chose à sa place ! » Ou presque ! A l’U.V.T.F, comme dans toute association qui respecte le fonctionnement avant l’action, la forme avant le fond, on a tenu Assemblée Générale… Et bien que tous ont souri et applaudi poliment, on voit bien que « Tous pour un, et chacun pour soi ! » Aussi, ne vous cassez pas la tête ! Avec un peu de chance… rien ne changera… Dax prend la présidence ! Qui vivra… ne verra rien de plus !
     « Chaque chose à sa place ! » Un qui ne se pose pas de questions et qui met « les choses à leur place », c’est le Juli. Et c’est en cela qu’il est le patron ! En deux jours, il est triomphateur de San Cristobal, et engrange sa deuxième sortie a hombros de la Mexico ! Saluez ! Ici, pas de petites phrases alambiquées… Ici, pas de regards venimeux et de petites pièces jaunies. Ici… Pundonor y cojones ! Hier, face à deux toracos pas faciles, le Juli a démontré, encore une fois, sa capacité lidiadora, son intelligence et son courage…

     Du côté de la Colombie, Ferrera n’a pu rééditer, à Bogota. Il y a eu des oreilles coupées, mais, le gros triomphateur du week end sera Fernando Botero, et cette colombe, qu’il a lancée, hier, du milieu de l’arène tandis que des millions de Colombiens attendent de vivre en paix…

     27 Janvier : Mexico (Plaza Monumental) – 13ème corrida de la Temporada Grande – 33000 personnes, environ – Beau temps : Il s’est coupé cinq oreilles, pas toujours à bon escient, les président n’étant guère à son aficion. Corrida de Fernando de la Mora, bien présentée, sans grand éclat au cheval, et sosa à la muleta. Cependant, de la mobilité, en particulier chez les 4 et 6ème de lidia ordinaire.
     La corrida a commencé par une catastrophe rejoneadora appelée Luis Carredano. Déjà, il n’arriva pas à faire avancer son cheval au paseo, et le Juli attendit sagement, tandis que les autres avaient déjà changé les capotes. Vinrent trente cinq minutes de galopades en tous sens, le cavalier ne pouvant tuer « d’en haut ». Ce fut le sobresaliente qui s’en chargea. Bronca au cavalier.
     Zotoluco a été bien, mais n’a pas vraiment triomphé. Sa première prestation fut très correcte, tant à la cape (une jolie media et un quite par chicuelinas), qu’à la muleta. Faena brindée au Capea, faite de bons derechazos et de vains essais à gauche, se faisant menacer à trois reprises. Il perdit l’oreille en trois coups de fer, mais reçut une forte ovation. Son second s’appelait « Nube Negra », et il chargeait fort. Zotoluco le cita de très loin et la faena monta très vite, le public espérant l’apothéose. Cependant, au moment du crescendo, le Zotoluco alla chercher l’épée, donnant une ultime série, imposée par un public qui attendait peut-être plus. Trois quarts de lame, bien portés, et une oreille, que le président multiplie par deux. La division fait rage, et le Zotoluco renonce à donner vuelta.

    El Juli a touché les deux durs ! Pourtant, à force de lucidité et de courage, le sacré gamin a encore marqué la Monumental de son empreinte. Faena irréprochable face à son premier. Longs derechazos et pechos doublés. Un coup d’épée qui, à lui seul, méritait l’oreille. Triomphe total. Le cinquième, du nom de « Soberano » - 520 Kgs- était un décasté à qui il fallut inventer faena. Le Juli « lui monta dessus », se mettant entre les cornes, arrachant la moindre parcelle de muletazo, sans rompre d’un centimètre. Deux pinchazos, hélas, précédèrent l’épée définitive. Pas d’oreille, mais une vuelta de feu ! Eso Es !

      Ignacio Garibay ne fut pas à la fête, devant son premier. Un poil dépassé, il se fit balader et tua très mal. Palmas. Voyant que les colègues avaient coupé, il se lança, à corps perdu, dans le dernier combat.Larga à portagayola, et un gros tampon,dont il sortit avec un mauvais coup à la jambe gauche. Très vaillant, il sera bien à la cape, et montera une bonne faena, débutée genoux en terre. Vibrato, au début, le toro allant à mas. Bons détails d’artiste, avant un trois quarts d’épée, poussé à fond, et sortant volteado. Deux oreilles d’émotion et de joie, tandis que le public s’en allait porter les trois toreros a hombros. En un mot… « Lo pasaron bien ! »

     27 Janvier - Guadalajara (Mexique) – Un peu plus de media plaza : La corrida de Los Encinos n’a pas donné grand chose - Jorge Gutierrez a fait ce qu’il a pu. Cumplio – Enrique Ponce coupe deux oreilles au cinquième – Le triomphateur est le petit Casasola, qui coupe trois oreilles – A cheval, Martin Gonzalez Porras, un peu pénible, s’est offert une vuelta.

     27 Janvier - Bogota (Colombie) – Deuxième corrida de la Temporada – ¾ de plaza : Les trois toreros ont brindé un toro à Botero, Rey de la Fiesta. Corrida d’Achury Viejo, correctement présentée, mais pénible, la plupart arrivant très courts, à la muleta.. Les meilleurs : 2 et 5ème.
     Pepe Manrique fut très classique, très technique, coupant l’oreille du deuxième de la tarde, après un bon coup d’épée. Face au quatrième, le tableau changea. Toro difficile, devant lequel il fallut se défendre. Silence – El Califa n’a pas de chance au sorteo. Son premier reste « freins bloqués ». Impossible. Il le tua bien, en silence. Le cinquième lui permit une faena liée,sérieuse, mais sans grande qualité. Final à genoux, précédant une grosse épée. Oreille forte – Antonio Ferrera, qui confirmait, ici, son alternative, a conquis la sympathie du public, avec sa cape et ses banderilles. Par contre, la vaillance à la muleta n’a pas suffi, d’autant que les toros n’ont guère aidé. Faena crescendo, au sixième, bien piqué par Murillo, mais le président refusa l’oreille. Ovation et Vuelta al ruedo. Il reviendra.

     27 Janvier - San Cristobal (Venezuela) – Dernière de Feria – Un peu plus de Media plaza : Six toros du Prado, mansotes, mais offrant des possibilités.
     Leonardo Benitez a été très bien, sauf à l’épée. Palmas – Javier Conde ne fit rien devant son premier, mais toréa le cinquième, comme lui seul sait le faire, levant le public en plusieurs occasions. Hélas, il tua « fatal ». Grande ovation – Rivera Ordoñez coupe au sixième, la seule oreille de la journée, après une méchante voltige qui le vexa beauvcoup. Deux séries de naturelles, à fond, et un gros coup d’épée. Cela s’appelle « Pundonor »…

Les Vainqueurs de la Feria :
El Juli remporte le Trophée de San Sebastian, au triomphateur de la Feria.
El Pino, celui de la meilleure estocade.
Meilleure Faena : Javier Conde (au toro « Consetindo »)
Meilleur lot de Toros :  « El Prado »
Meilleur Toro : « Consentido », de Rancho Grande.  

 

TEMPORADA 2002 : EN VOITURE !

     29 Janvier : Il y a « plus » d’un parallèle entre un torero et un pilote de formule un… Mais s’il n’en fallait garder qu’un, on pourrait citer celui ci : Deux hommes qui sortent de la chambre d’un hôtel, en ne sachant pas s’ils y reviendront, vivants, trois heurs plus tard… Adulés, couverts d’or, pour certains, ils sont « tous nus » devant le Destin, et ne peuvent, pour la plupart, que recommander leur âme à celui qui, là haut, à intérêt, quelque soit son nom, à être grand aficionado et meilleur supporter. Car, pour le reste, c’est dans les mains des hommes que repose leur avenir. Apoderados, veedores, membres de leur cuadrilla, empresas, public, presse, pour les uns… Directeurs d’écurie, sponsors, ingénieurs, mécanos, public, presse… pour les autres… Ils sont entourés des plus belles femmes, célèbres ou « amateurs », mais au  fond, ils sont des grands enfants, bien seuls, que l’on admire parce qu’ils vont se jouer la peau, un dimanche après midi, sur le sable d’une arène, ou sur un cercle de goudron…
     Côté « Toros », la temporada a commencé… Côté « Formule Un », aussi… Ici, la saison a débuté par une faillite annoncée. Alain Prost, grand champion s’il en fut, se révèle piètre capitaine d’industrie, et encore moins bon communiquant. Seule solution à cet apparent mépris : faire des résultats… On connaît la suite. Plusieurs dizaines d’employés à l’ANPE, des millions d’Euros « à la remorque », un beau gâchis… Bien triste que tout cela.

     Côté « Toros », l’UVTF s’est mise en colère… « Vous avez afeité, messieurs ! C’est pas bien ! On vous admoneste ! » Ca fait un peu penser aux TIG (Travaux d’intérêt général). Pour ne pas avoir à incarcérer un jeune morveux qui a tiré un sac à main, ou cassé une cabine téléphonique, on le condamne à tondre les pelouses municipales, en prenant le temps qu’il veut, encadré des employés municipaux, qui en font tout autant, en général…
     Soyons clairs : Ou on est sûr que ces quatre là ont afeité leur toro, et « on cartonne », on fait un exemple (style Ben Johnson !) ; ou « on n’est pas sûr »… et on fait motus. Admonestation ! Autant dire à un « adepte de la tournante », de revenir avec un mot signé de ses parents ! Pas sérieux, pas crédible ! Un grand pas en arrière, ou au contraire, en avant… vers un abîme de ridicule.
     Doivent sourire un brin, « les quatre »… et les autres.  A tous les coups, c’est ainsi qu’ils vont baptiser leur petit dernière… Admonestacion !

     Côté « Toros », la saison a débuté, avec la Feria d’Ajalvir, près de Madrid. Elle est baptisée « la première feria »… comme Bayonne, « la première Ville Taurine »…en arrivant d’Espagne. C’est pas le tout, il faut le prouver ! Et, pour ce qui est d’Ajalvir, on repassera. Deux corridas de toros, une de rejoneo. Les deux premières furent des fours économiques et artistiques, les cavaliers s’en sortant comme ils pouvaient, en particulier le jeune Alvaro Montes, qui tua mal. Pas un chat dans les gradins, des toros mal présentés, desmochados (Admonestation !), faibles, sans caste, sans race, sans rien. Le premier jour, Curro Martinez, El Renco et Sanchez Pereda se sont fait peur pour rien. Dimanche, heureusement, cela s’est mieux passé. Certes, les toros de La Laguna n’étaient pas foudres de guerre, mais ils avaient de la présence et ont chargé. Au tableau de marque : Trois oreilles pour Encabo, qu’i va falloir suivre, et trois pour Robleño, à découvrir, tandis que le petit Ramirez coupait un trophée d’entraînement, avant Castellon et Valencia, mais surtout, avant le Mexique où il pourrait bien faire apprécier son toreo fino, en février.
     Rideau, donc, sur Ajalvir, et place à Valdemorillo : Six spectacles, du 4 au 10 Février. Trois novilladas et trois corridas. Ce n’est plus le « Valdemorillo » d’antan, ni côté toros, ni côté scénographie ! La portative, à l’ombre des grosses cheminées éteintes, à fit place à une arène mieux structurée, plus confortable. La neige ne fiat que de courtes apparitions, et ne vient plus moucheter les flancs des terribles toros d’antan. Mais… Valdemorillo reste Valdemorillo ! On y guette les torero qui a livré bataille, qui est allé y chercher une parcelle de gloire, ou un coup de corne. Valdemorillo, qui permet à des « anciennes futures vedettes » de se relancer, à l’aube de la temporada : Cette année, Rafael Camino, dont le tour de taille est inversement proportionnel au talent… et Niño de la Taurina : Celui là promettait beaucoup… Novillero complet, puissant, il triompha partout, même à Madrid, jusqu’à ce mauvais jour de 88 où il perdit un œil dans la bagarre… Il se battit fièrement, prit l’alternative… et tomba dans l’oubli. Son come back est émouvant, et on ne pourra que l’observer avec émotion, et nostalgie.

     En France, on débutera à Samadet… La aussi, nostalgie : Le novillo de Sepulveda, et la faena de Manzanares… Le terrible « unico espada » de Lagravère… Souvenir, souvenir !
     Le 17  Février, Julien Lescarret attaquera la temporada de l’Alternative. « Atarse los machos, Julian ! » Ce jour-là, il donnera réplique à un grand blond frisé, aussi peu sévillan que possible, mais qui est, paraît-il, le roi de la Maestranza, en 2001. Vu ses productions bayonnaises, on a du mal à la croire, mais bon ! A voir ! Son nom : Manuel Escribano.
     La saison débute donc, avec son cortège de glorieuse incertitude… Une seule chose est sûre : On aura un nouveau président, en Juin ! A moins que…

 

MEXICO : FRACTURE DU PERONE POUR GARIBAY…

     29 Janvier : Les toreros sont vraiment des types incroyables. Dimanche, Ignacio Garibay se met à portagayola, prend un tampon terrible, se relève en grimaçant et boitant bas. Mais il est torero. Aussi, il serre les dents, mène toute la lidia, fait une grande faena, débutée les deux genoux en terre, tue son toro, en sortant accroché, coupe deux oreilles... et sort a hombros, en compagnie du Zotoluco et du Juli.
     Arrivé à l’hôtel, il est examiné par le docteur Rafael Vazquez Bayod, dont le diagnostic est clair : Fracture du péroné, jambe gauche. Incroyable ! Il pouvait grimacer, en effet. Chapeau, Torero !
     Malheureusement, et l’on sait que les toreros préfère de très loin, une cornada à ce genre de lésion, le jeune diestro sera immobilisé pour une durée minima de six à huit semaines. Exploit, triomphe… mais, pas de chance !

 

MEXICO : ON NE BOUGE PLUS !

     29 Janvier : Les affiches du 56ème anniversaire de la Monumental de Mexico ont été officiellement annoncées, hier. Deux corridas de super lujo, le 3 et 5 Février. On a imaginé, un moment offrir une nocturme, le lundi, à Hermoso de Mendoza. Vu la situation économique du pays, on a préféré renoncer, et Pablo a perdu la  bataille… Il ne sera pas au cartel. Juli « dijo que no » !
    Les deux corridas annoncent donc :
    3 Février : Miguel Espinosa « Armillita », Paco Ojeda (qui confirme alternative), Enrique Ponce et Rafaela Ortega, face à un lot de Teofilo Gomez.
    5 Février : Enrique Ponce, Zotoluco, El Juli et Leopoldo Casasola, face à quatre toros de Xajay, et quatre de Reyes Huerta.
     C’est dit, c’est dit ! On ne bouge plus !  

 
AUX ANTIPODES DE L’AFICION…
     30 Janvier :  Que bonito ! Quand on pense « qu’à deux centimètres de chez nous », des personnes, au demeurant fort respectables, s’escriment à vouloir anéantir notre petit monde, et à vouloir l’interdire, au nom de la liberté… Quand on pense que ces mêmes personnes, au demeurant fort distinguées, combattent par tous les moyens la tauromachie et les monstres que nous sommes, mais ne prononcent ni n’écrivent un mot sur ce qui se passe autour de nous, s’insurgeant sur tout ce que l’on fait « à des humains »…ou à d'autres animaux. D’ailleurs, on ne les a que peu entendus, lorsque l’on a brûlé vifs les chevaux des Domecq… 

    Quand on constate tout cela, qu' on lit tout cela, que l’on voit les salissures infligées à des monuments ou vestiges toreros, on se dit que « nous sommes, quand même, dans une drôle d’époque, et une drôle de planète… ». On peut assassiner, violer, salir un enfant, meurtrir à jamais un avenir… Non! Aucune autre mission n’est, à leurs yeux, plus digne combat : Interdire la corrida ! 
     Et nous, simples citoyens, vivons, aimons, réagissons à ce qui nous entoure, hurlons de peine et de rage, à l’évocation de ce prénom, Larbi, qui symbolise en ce début d’année, toute la détresse de ceux, enfants, parents, qui ont eu à vivre « ça »… Et nous, aficionados, peut-être plus sensibles que beaucoup, nous réagissons contre ces hommes et ces femmes, qui, bien plus « mansos que les plus mansos », se taisent, et… laissent faire… Ministres, hauts dignitaires, prêtres, éducateurs… On aurait envie de les respecter, des les suivre presque aveuglément… Pourtant, ne les voyons nous pas emplir les pages de nos journaux, et pour toute autre raison qu’un grand coup d’épée au recibir, à un Miura de 700 kilos?
     Nous sommes aficionados, et nous avons cette sensibilité paradoxale : Nous aimons les toros, et nous allons les voir mourir… C’est ainsi. Vaut peut-être mieux que de voir vivre certains humains…
     Nous sommes aficionados : Au combat sournois, dans les couloirs de la politique ; aux salissures, au fond d’une cave sordide ; aux divers esclavagismes domestiques, nous sommes des milliers, de par le monde, à préférer « le duel au soleil », face à face, les yeux dans les yeux. Certes, le toro n’a que peu de chance d’en réchapper… Il le sait, il est combattant, machine de guerre… Et il a déjà échappé à quelques attentats ou rudes batailles, montés par ses collègues, au fond du campo. Né pour attaquer, démolir, tuer, il sort, magnifique chevalier noir. Furieux ou sournois, "il a son combat", et l’on sait très bien qu’on ne lui donnera pas 35 passes, « s’il n’en a que trente »… En face, l’homme a ses moyens, sa technique, son courage, ses doutes, sa peur… son héroïsme. C’est ainsi… et cela vaut peut-être mieux que beaucoup de joutes, beaucoup plus obscures, dans quelques coins sombres, ou dans les couloirs de l’Assemblée…
     Nous sommes aficionados… Nous ne jugeons pas, nous constatons !
     Alors, vivons et menons ensemble d’autres combats, pour la Paix, la dignité des hommes, le sourire d’un enfant…même s'il veut, un jour, être torero.
     Ce petit passage « un peu blues », me vient d’un message, magnifique de gentillesse, de chaleur, de paix et d’aficion…qui nous est parvenu. Imaginez un peu : « Peña Taurine de Nouvelle Calédonie ». Vivre l’Aficion en terre lointaine, en île de soleil et d’océan, à des milliers de kilomètres de la moindre plaza de toros… voilà qui n’est pas commun.
     Internet rapproche les hommes, réduit « à un simple click », les moindres distances… Et c’est ainsi qu’en Terre de Kanakie, des gens de bien suivent en paix, notre actualité… Ayant vécu cette expérience-là, je peux comprendre leur soif d’aller, chaque jour, visiter les sites taurins, soit directement, soit par « links » entrelacés. (En 1974, j’étais au fond de la Côte d’Ivoire… Abonné à « Toros » et au « Ruedo », j’ai appris, mi septembre, la mort de Jose Falcon, début Août, à Barcelone. Une page de ma jeunesse aficionada s’était déchirée, et je ne l’ai su qu’un mois plus tard…)
     Bravo donc, et bonne année « à ceux de là bas », et tous ceux qui, de même sensibilité, disent simplement leur Aficion, en toute sincérité. A travers nous et tous les collègues qui, quelquefois, se grattent la tête devant la page blanche, ils reçoivent un peu de « Sol y Sombra » de notre mundillo. Mais eux… nous apportent aussi tellement. Merci donc à cette « Aficion des Antipodes » qui nous ont envoyé…un sacré coup de soleil au coeur ! 

 

FLASHES…DE CI, PAR LA….

    30 Janvier : L’actualité court et court encore… Rattrapons la, si on peut :

     Le rejoneador Antonio Domecq, victime de l’accident que l’on sait, au cours d’un tentadero, est toujours hospitalisé dans une clinique madrilène. Son état s’améliore très lentement, mais il souffre toujours de « passages à vide », de pertes de toute mémoire, de tout repère. Le caillot de sang formé dans son cerveau va régressant, et les médecins suivent ce processus avec espoir et sagesse. De toutes façons, il semble que les frères Domecq ne seront pas, ensemble, aux Fallas de Valencia. Après la tragédie qui s’est abattue sur eux en juin dernier, la malchance, décidément, ne veut pas rompre le combat

    Jose Antonio « Morante de la Puebla », sera au cartel d’Olivenza, le 3 Mars, aux côtés de Joselito et Jose Tomas, devant des Juan Pedro Domecq. La veille, Ojeda aura réapparu, accompagné du Juli. Par ailleurs, le torero de La Puebla del Rio se verrait proposer trois contrats à la feria d’avril de Séville, sorte de compensation au fait qu’il ne serait pas au cartel de la corrida du Dimanche de Pâques. Pour cette traditionnelle corrida événement, on se dirige de plus en plus, vers un : Paco Ojeda, Jose Tomas, El Juli.

     Valladolid vient d’honorer Juan Mora, auteur de la meilleure estocade de la feria 2001, à un toro de Castillejo de Huebra. Mora avait été remarquable, tout au long de cette corrida. Le précédent trophée avait été remporté par Joselito. En lui remettant l’imposant toro de bronze, le maître de cérémonie a évoqué le toreo de Juan Mora, en plaza de Valladolid, et en  particulier, une énorme faena à un Victorino, en 88. Malheureusement, l’extremeño, véritable « pinchauvas », avait tout gâché, avec l’épée. Juste donc retour des choses, avec cette estocade 2001. Sympathique moment, et un Juan Mora qui se remet lentement de sa grave cornada de Jaen, en octobre dernier.

     Le Niño de la Capea est au Mexique. Parmi les déclarations faites à la Presse, il a porté au plus haut l’exemple du Zotoluco, et du cheminement accompli pour se faire une place respectée dans l’escalafon espagnol. Par ailleurs, il a précisé qu’il n’était pas question, pour le moment, que son fils attaque une carrière taurine. « Il a ses études à finir, et de toutes façons, je m’arrangerai pour lui sortir « ça » de la tête ». Oui, oui ! On verra !

     Vient de se fonder  le G.E.S.T : « Groupement des Entrepreneurs de Spectacles Taurins ». Syndicat professionnel des responsables d’arènes et autres organisateurs, qui ont, aussi, besoin de travailler ensemble pour le bien de tous. Les statuts sont déposés ; on attend la parution au Journal Officiel. Président : Alain Lartigue… The right man at the right place !

 

L’ORGUEIL TORERO…

     31 Janvier : Qu’ils toréent 120 corridas par an, ou 10… les toreros ont en eux, cette espèce de fierté guerrière que montrent ceux qui ne savent pas s’ils seront encore vivants, demain. On aura beau « choisir » les toros, afeiter à outrance, piquer « muy trasero », ils resteront le mystère permanent, qui peut tourner au cauchemar, en deux secondes.
     Voyez Pozoblanco… un torito de nada ! Paquirri, maestro poderoso s’il en fut, se fait surprendre… et entre dans la légende. Plus près de nous, Christian, Julio Robles. Le sort fut, pour eux, plus cruel encore…
     Aussi, ne soyons pas étonnés, parfois, du comportement des toreros, de leurs fièvres soudaines et leurs petits caprices. Pour les occulter un peu, ils se parfument fort, et cheminent en chaloupant un peu, distribuant oeillades coquines et bisous sonores. C’est bien normal. Matadors, banderilleros, piqueros, ils sont des hommes, presque des héros d’antan. Pourtant…
     L’orgueil des toreros est plus « fierté d’appartenir à une caste », un cercle réduit, que lamentable vantardise et hauteur méprisante…  Cependant, une fois fermée la porte de la chambre, une fois quitté le costume de combat, une fois lavées les dernières sueurs du combat, ils passent quelques coups de fil, pour rassurer et « se » rassurer, font leur petites valises, comme des collégiens à la veille de la rentrée, et s’en vont vers le prochain combat.
     « L’orgueil Torero » est avant tout, un cœur « gros comme ça », face au toro  et face aux hommes. La peur n’a rien à voir là dedans, bien au contraire… Humaine et totalement justifiée, elle les fait se redresser, quand le commun des mortels irait s’enfermer au fond de quelque blockaus, de quelque bureau, de quelque palais… Ils sont toreros, fiers de l’être… et nous sommes fiers de leur serrer la main. Mais ça… quelques uns ne le comprendront jamais. Trop orgueilleux !

     Cette temporada va nous donner l’occasion d’assister à de probables sautes de « pundonor », d’orgueil torero… Elle débute dans une ambiance feutrée, sourde, presque sournoise.
     Ainsi, par exemple, les cartels de Valencia ! Ils sont à la Diputacion (et dans notre page « carteles), mais seront officiellement annoncés dans quelques jours. Accouchement difficile : exigences, sautes d’humeur au vent des intérêts divers… Résultat : Deux toreros, et non des moindres, restent sur la touche, ou préfèrent y rester. Ils ont pour noms : Finito de Cordoba et Victror Puerto.
     Bloquée par les exigences de Jose Tomas, l’Empresa qui a déjà réglé les contrats de Juli, Ponce, Joselito, ne leur offre que des cartels qu’ils jugent inférieurs à leur catégorie, ou leurs mérites passés. Finito de Cordoba termine N°1 de l’Escalafon, l’an dernier. Cela mérite bien un peu d’égards.. Non mais des fois ! Victor Puerto est le grand triomphateur des Fallas 2001, face à un corridon de Torrestrella. Hombre, cela méritait bien qu’on l’appelle, dans les premiers. Si o no ? Résultat, devant les miettes qu’il leur restent, et soulignant bien qu’ils ne méprisent personne, ils préfèrent dire non, mais la pilule est dure à avaler.
     Du coup, l’insulte faite entre le 9 et 19 mars, va se payer, entre le 3 et le 9. « Autoévincés » de Valencia, Finito de Cordoba et Puerto sont les probables triomphateurs de Castellon, une semaine avant. A n’en pas douter, l’orgueil torero va, ici, donner à plein ! Puerto a déjà demandé, en geste chevaleresque, les Victorino à Castellon, les Cuadri à Séville. On lui a refusé les uns, il aura les autres… et ces « gestes » l’honorent, même s’ils sont, avant tout, stratégiques… Le Finito, lui, rencontrera Jose Tomas, source de ses soucis valenciens, le 9 mars, devant les toros de Jandilla. On peut parier sur « un gros truc », pour peu que les toros servent un peu. Orgueil torero ! d’autant qu’en face, le Samouraï déchu, Jose Tomas, va devoir se montrer superbe, s’il veut continuer « sur sa planète »…
     Juli, Ponce, Joselito… Paco Ojeda. Tous vont devoir affûter leur pundonor, car la saison qui vient, contrairement à beaucoup des précédentes, sera «a cara o cruz », à pile ou face, pour certains… d’autant que derrière, certains qui arrivent, ou qui ne veulent pas couler, se dresseront fièrement…

 

MEXICO : TOUT EST PARE !

     31 Janvier : La fièvre monte à El Paso. Classique ! Mais, à Mexico aussi. Les deux corridas dites « de l’Anniversaire », font pas mal de bruit… Les toros de Teofilo Gomez sont au corral, pour la confirmation d’alternative de Paco Ojeda, dimanche. Corrida lourde, bien présentée.
     Pour mardi, le cartel est bouclé, on n’en parle plus… Juli a gagné, et Pablo Hermoso de Mendoza ne décolère pas. Outre « la gifle à l’Honneur », le cavalier va perdre beaucoup d’argent sur ce coup d’épée dans l’eau (Voir l’article d’hier de Jose Antonio del Moral, sur son site personnel – Page «  Autres liens – Actualité). Va pas aimer du tout… De ce fait, le « culebron » continue, le rejoneador refusant de toréer le 10 Février, comme vient de lui proposer Rafael Herrerias, qui doit penser à « l’après anniversaire ».
     L’empresa prépare cinq à six corridas, avec des cartels forts… On prévoit déjà  des toros de Manolo Martinez pour Morante de la Puebla, le 10. Manolo Caballero est aussi contacté. Il est possible, également, que le petit et talentueux Alberto Ramirez, qui vient de s’envoler pour le Mexique, puisse confirmer son alternative à la Monumental de Mexico, avant ces deux challenges de Castellon et Valencia. Tout cela dépendra  des résultats obtenus en province.
     Bref, une riche saison mexicaine, contrairement à la précédente. Mais, chaque chose en son temps. Pour le moment, les deux corridas du 56ème anniversaire de la plaza Mejico monopolisent l’actualité…
     Dimanche 3 Février : Toros de Teofilo Gomez, pour Armillita, Ojeda, Ponce et Rafael Ortega.
     Mardi 5 Février : Ponce, Zotoluco, Juli et Casasola, devant 4 de Xajay et 4 Reyes Huerta.

     L’histoire, pour le moment ne dit pas si Herrerias a gardé deux places de tendido pour inviter Hermoso de Mendoza, comme il l’avait claironné. C’est probable. Mais Mendoza refusera. C’est aussi probable ! Question… d’orgueil torero !