L'ACTUALITÉ TAURINE
(février 2002)

 

PACO OJEDA : UNE CONFIRMATION QUI POURRAIT BIEN « CONFIRMER »…

    1er Février : Coiffé d’une casquette de rappeur, Paco Ojeda est arrivé à Mexico, et, bien entendu, toute la presse lui est tombée dessus. Classiques paroles de « gran ilusion »… Toréer à la Monumental de Mexico ! Le rêve de toujours… Hombre ! depuis 1979, année de l’alternative, n’y avait il pas occasion de ? A 46 ans, venir à la Mejico, alors que le corps « aguante » comme il peut, et que le toréo a changé, pourrait paraître une sorte de défi personnel frisant le suicide professionnel…

     Les mexicains « ne verront pas » Paco Ojeda, de la même façon que les jeunes aficionados n’ont pas vu Manuel Benitez « El Cordobes », lorsqu’il est revenu, en 79, et à plus forte raison, les années suivantes. Ils ont vu une pâle copie, suante et ravinée, faussement ébouriffée, à l’exultation artificielle, faisant le grand écart avec la facilité d’un désossé du Moulin Rouge, mais pétant une durite au moindre geste inopiné.
     Ils n’ont pas vu « El Cordobes », ce génie au sourire aussi grand que toute la plaza, qui mettait le feu à coup de « manivelazos », avec la cape, de mantazos, de trapazos, de rodillazos, et plein d’autres « zos » encore, y compris de fantastiques « muletazos », tirés templadisimos, avec un incroyable poignet, de fer et velours, et une ceinture de jonc. El Cordobes était un génie… et Mexico, comme Madrid, comme Séville, comme Nîmes et Bayonne, ont vécu ses coups « de gueule torera »…
     Paco Ojeda a été un génie comparable au Benitez… Il fut un Cordobes, classique, alliant le toreo reposé au défi « corps à corps », coup par coup, au ras du piton, enchaînant d’incroyables muletazos, le corps droit comme un poteau, respecté par un toro aimanté par la muleta, complètement dompté… Les années 83/84 auraient pu le couronner « Roi du Monde »… Mais il y eut plusieurs hésitations, liées à une personnalité complexe, qui freinèrent sa courbe de météore, estompèrent la force qu’il pouvait exercer sur le mundillo. Pourtant, après la tragédie de Paquirri, dont il avait précipité la baisse auprès des aficionados, Ojeda alterna les entrées et sorties, les coups de blues, au fond de sa finca d’Olivenza, les moments d’incroyable splendeur, à Malaga, Salamanca, au Puerto ou encore, à Ronda. Il divisait les opinions, mais quand il était « en Paco Ojeda », tous les publics entraient en communion… Il suffit de se souvenir des deux derniers toros, un certain 29 septembre 1985, à Nîmes, quand, blessé à la main par son premier, il revint, sous les chandelles, mettre le feu à la plaza. Personne ne pouvait résister à ces moments là, quel que soit le toro, quel que soit le concept qu’a chacun, du Toreo.
     Depuis, le grand Paco a navigué, à pied, à cheval, en voiture. A plusieurs reprises, on annonça son retour. Il s’y essaya même, une fois, à Dax… Amoureux fou des chevaux, il se hissa au sommet de l’escalafon rejoneador… puis, soudain, vendit tous ses fiers destriers.
     Quel Ojeda les mexicains vont ils voir ? Un génie, ou un ersatz ? Ils vont voir un torero de 46 ans, au corps un peu épais, qui va essayer de leur imposer un toreo « sui generis », dont il a encore le secret. Et ils attendent cela. Cependant, les deux corridas de Lima, suivies avec tendresse par un public conquis, n’ont pas complètement rassuré l’aficionado, et l’admirateur passé. Paco Ojeda devra assumer le poids de son passé, et peu de publics, basés sur « ce qui a fait, qu’il était Ojeda » n’accepteront le moindre soubresaut, le moindre pasito atras. Et, à Lima, il y en eut quelques uns… Ce qui, entre parenthèses, est tout à fait normal.
     "Quel Ojeda" les mexicains vont ils découvrir ? Quelle répercussion la corrida de dimanche aura t’elle sur la prochaine réapparition du torero de Sanlucar, au plus haut de la prochaine temporada européenne ? Cela pourrait avoir de grosses conséquences, dans un sens ou dans un autre… Certes, les chroniques murmurent qu’il est fort comme un tigre, et qu’on lui a vu faire des choses incroyables, au campo… Ya, Ya ! Mais “no es lo mismo!”
    
La sérénité du toreo, pratiquement seul dans une plaza de tienta, ne peut se comparer à la tension provoquée par un combat à outrance, sous 40 ou 20000 paires « d’yeux-loupes ».  Et c’est, encore une fois, tout à fait normal, logique, humain…
     Que va a pasar ? Un toro de Teofilo Gomez lui donnera t’il, miraculeusement, la possibilité d’exprimer quelque coup de génie. On le souhaite à tous. Mais, franchement, on peut en douter. Le pire serait qu’il laisse tout le monde, indifférent.
     Le pire, serait que cette confirmation d’alternative… confirme ! 

 

PONCE… TEMPORADA PLANIFIEE.

     1er Février : Enrique Ponce va lever le pied. Normal ! Après dix temporadas consécutives, « à plus de cent », et tout en haut de l’affiche, le Valenciano va réduire le régime, mais pas le statut, ni les ambitions. Soixante cinq corridas, environ, pour 2002, dont une quarantaine sont déjà signées, dans les plus grosses ferias. Sevilla, Madrid, Pamplona, Bilbao seraient déjà « faites »…
     En attendant, sans faire beaucoup de bruit, Enrique Ponce est aux deux affiches de l’Anniversaire de la Mexico, le 3 et 5 février. Dans le contexte houleux qui a présidé au montage de l’événement, ce n’est pas un mince exploit. Ensuite, deux contrats en province, et le retour en Espagne, le 12 février. Le torero de Chiva participera alors à trois gros festivals, le 17 à Alméria, le 24 à Jaen, et le 28, au Puerto. Puis, la grande bagarre débutera Olivenza, au premier week end de Mars, aux côtés d’Ojeda et du Juli. Castellon et Valencia suivront, avec cette «espina clavada », dans sa Valence natale : aucun triomphe, depuis presque trois ans… A rectifier !
     Temporada « carrée », clairement planifiée pour un Enrique Ponce, au plus haut de sa trajectoire torera, et qui nous en promet encore de belles…
     Après…le destin et le toro ont aussi leur mot à dire. Que haya suerte !

 

PONCE… TEMPORADA PLANIFIEE.

     1er Février : Enrique Ponce va lever le pied. Normal ! Après dix temporadas consécutives, « à plus de cent », et tout en haut de l’affiche, le Valenciano va réduire le régime, mais pas le statut, ni les ambitions. Soixante cinq corridas, environ, pour 2002, dont une quarantaine sont déjà signées, dans les plus grosses ferias. Sevilla, Madrid, Pamplona, Bilbao seraient déjà « faites »…
     En attendant, sans faire beaucoup de bruit, Enrique Ponce est aux deux affiches de l’Anniversaire de la Mexico, le 3 et 5 février. Dans le contexte houleux qui a présidé au montage de l’événement, ce n’est pas un mince exploit. Ensuite, deux contrats en province, et le retour en Espagne, le 12 février. Le torero de Chiva participera alors à trois gros festivals, le 17 à Alméria, le 24 à Jaen, et le 28, au Puerto. Puis, la grande bagarre débutera Olivenza, au premier week end de Mars, aux côtés d’Ojeda et du Juli. Castellon et Valencia suivront, avec cette «espina clavada », dans sa Valence natale : aucun triomphe, depuis presque trois ans… A rectifier !
     Temporada « carrée », clairement planifiée pour un Enrique Ponce, au plus haut de sa trajectoire torera, et qui nous en promet encore de belles…
     Après…le destin et le toro ont aussi leur mot à dire. Que haya suerte !

 

HERMOSO : CEST BIEN BEAU…LE MEXIQUE.

     2 Février : On se disait bien que, prince du Rejoneo en Europe, Pablo Hermoso de Mendoza devait bien avoir « un petit plus » d’intérêt à s’en aller, avec famille, armes et bagages sous le bras, passer pratiquement six mois au Mexique, loin de sa Navarra querida. Les diverses pérégrinations qui ont accompagné le conflit Herrerias – Arranz  ont délié certaines langues, soulevé certain voile obscur, pour aboutir à une vérité comme une cathédrale : Pablo Hermoso de Mendoza se fait, au Mexique, "les… éperons en or !"
     La publicité, on le sait, est partout. Tout le monde en veut, tout le monde en croque ! Même les arbitres du foot, traditionnellement « neutres », seront autorisés à porter quelque riche slogan sur leur classique maillot noir. Una verguenza, mais c’est ainsi !
     Côté « toros », cela marche bien, également. Mais cela marche un peu plus dignement, dans la mesure où  « le costume reste limpio ! ». Certes, le Juli apparaît partout en photo, flanqué d’un slogan vantant tel ou tel produit, telle ou telle marque de bière, telle ou telle société. Cela ne choque pas, car bien souvent, la photo est magnifiquement torera, et la publicité, proprement positionnée, ne gêne aucunement le plaisir qu’on a devant un grand muletazo, ou un énorme coup d’épée. De la publicité honnête et aficionada, même si cela rapporte… una millonada.

     Dans les années 85/90, un torero « de par en bas », Luis Reina, essaya bien de compenser par la pub, le manque de revenus résultant de sa timide carrière. Pendant des mois, la presse et l’aficion discutèrent tranquillement de son projet : mettre de la pub sur le costume de lumières. Son intention était de composer un message en « lentejuelas de oro », en paillettes d’or, parmi la décoration de sa taleguilla, ou de sa chaquetilla. Un homme sandwich « de luxe », en quelque sorte. Il alla au bout de son projet, sortant au ruedo dans un costume bleu ciel et or, luxueusement brodé de la marque japonaise « Akaï »… L’histoire ne dit pas combien il toucha pour cet accoutrement sacrilège, mais par contre, elle s’arrêta très vite. Une tentative « bridée », en quelque sorte. Depuis, on ne parla plus de Reina, ni de pub sur les trajes de luces, et c’est très bien ainsi. N’est ce pas ?
     Cela me rappelle une dessin de Canito, je crois, dans un « Digame » d’antan, faisant allusion aux premières pubs sur les burladeros : On y voit un banderillero aux costume élimé, détalant, complètement paniqué, devant un toraco de muy mala leche... A quelques mètres, planqués derrière un burladero, les copains suivent sa fuite éperdue, l’encouragent et le pressent. Et sur le burladero, cette première pub : « Avec Iberia…vous y seriez déjà ! »
     Depuis, la pub a orné certains burladeros, mais on en est un peu revenu. Bien ! Le ruedo doit être « limpio »… ne pas oublier qu’il s’y déroule un drame.

     Mais… « voilà t’y pas » qu’elle revient « au galop », cette maudite Pub, avec le cavalier Pablo Hermoso de Mendoza ?
     Il ne s’y est pas encore risqué en Europe, parce qu’il sait bien qu’ici… « Cuidado ! ». Par contre, et c’est pour cela qu’il fait si longue campagne chez les Aztèques, le Navarrais a trouvé grand moyen de rentabiliser son art et sa personnalité, indiscutables, en se transformant en «cavalier électrique », sonnant beaucoup et ne trébuchant jamais…
     Que Mendoza ait passé un mirifique accord avec la société de Téléphonie Mexicaine « Telmex », (à près de 40000 dollars par corrida, dit-on), ne choque pas du tout. Grand bien lui fasse. Ou « on coince » un peu, c’est lorsque l’on apprend que ses rejones de castigo, une fois plantés, déroulent leur classique drapeau, frappé du slogan « Telmex », que le rejoneador promène triomphalement autour du ruedo, « sous vos applaudissements… ! » Cela, oui, nous choque, comme il choquerait, j’imagine, nombre d’entre vous, si demain, monsieur « le Beau », venait à brandir dans un de nos ruedos, un fanion aux couleurs de « Canal + », surtout en ce moment ! S’y risquera t’il ? Réponse sous peu…

     En tous cas, Pablo Hermoso de Mendoza, en ne pouvant pas entrer dans les combinaisons de « l’anniversaire mexicain », a probablement perdu, outre une bataille, quelques cerises de plus, sur le gâteau « Telmex ». Et les actionnaires doivent faire la moue…
     Mais au fond… ça lui fait un bon coup de pub !  

 

MADRID SE CALE SUR 2002…

     2 Février : L’empresa madrilène a révélé le calendrier de la saison 2002 en plaza de Las Ventas. Pas de grandes nouveautés, mais des dates à marquer en rouge, dans vos agendas.

La temporada débute le 3 mars, avec un festival hommage à Manuel Vidrié, l’un des génies du Rejoneo, grand précurseur  du toreo à cheval actuel. Todo un Señor ! Todo un caballero !
     Au cartel, deux cavaliers et quatre matadors : Joao Moura et Leonardo Hernandez vont toréer deux novillos d’Alcurrucen et Julio de la Puerta. Puis, Curro vazquez, avec un novillo du Capea – Ruiz Miguel et un Torralta – Pepe Luis Vazquez, avec un Torrestrella – Julio Aparicio, devant un de Daniel Ruiz. Le résultat finacier du festival sera versé aux œuvres. On sait la part prépondérante que prend Manuel Vidrié, à l’organisation du traditionnel Festival de Chinchon.

    On poursuivra, chaque dimanche, par des novilladas, exception faite des dimanches des Rameaux et de Pâques (24 et 31 Mars)

     La feria de la Comunidad se déroulera du 29 Avril au 2 Mai. On sait déjà que la corrida Goyesque affichera un mano a mano Espla/ Encabo.

     La San Isidro déroulera son feuilleton du 11 mai, au 7 Juin : 28 Jours de toros, mais on ne sait pas encore combien, « de toston » ?

     La Corrida de Bienfaisance aura lieu le 13 Juin. On murmure que l’organisation propose aux toreros : « Qui veut s’y mettre ? Et si vous vous y collez, apportez vos toros… » Il est vrai que les dernières éditions ont été tellement décevantes que…

    La Feria d’Automne fermera le ban, en deux étapes : 4, 5, 6 ; puis 11, 12, 13 Octobre.

     Ainsi donc, « la Grande Dame », sera « le juge de Paix » d’une saison qui pourrait bien s’annoncer « chaude »…
     A n’en pas douter, il va être intéressant de suivre les négociations préalables à la San Isidro, en particulier celles liées à Jose Tomas… On lisait dans un hebdo taurin qu’il était de mode, actuellement, de tirer à boulets rouges sur Tomas, et que c’était bien facile… Hombre ! Faut dire qu’en peut de temps, le « Samouraï » en a fait quelques unes qui ne pouvaient que lui revenir dans la figure… Et ce n’est pas fini : Viendra t’il a Madrid, après ce qui s’est passé en juin dernier ? Dans quelles conditions, et comment cela se passera t’il ? Le public va t’il rester coi, devant celui en qui il avait mis tant d’espoir, et qui l’a si vilainement laissé tomber ? Certes, cela va se préparer dans les despachos… mais c’est dans le ruedo que cela se règlera vraiment. Jose Tomas le sait, et c’est pour cela qu’il entre très vite, dans la temporada : Olivenza, Castellon, Valencia…
     Il faut remonter la pente. Maintenant…a t’il toujours la force et la flamme ? L’Amérique semble ne pas avoir apporté les résultats escomptés. C’est le moins que l’on puisse dire. Mais bon… il suffit de trois capotazos et cinq naturelles…  A suivre…

 

WEEK END « AMERICAIN »…

     2 Février: Des choses importantes se préparent, et l’aficionado pourra suivre l’actualité centrée sur la Colombie et le Mexique.

     A Medellin, aujourd’hui, samedi 2 : Troisième corrida de la Temporada en plaza de la Macarena. Face à des Santa Coloma et Murubeños de « La Carolina », Manolo Caballero et Eugenio de Mora donneront l’alternative au 127ème matador Colombien. Il s’appelle Francisco del Campo, est né en 77, a débuté en 97, et a suivi les cours de l’Ecole Taurine de Cali, en 97 et 98. Afincado à Medelin, il arrive à l’alternative avec un bagage de quelques 40 novilladas, dont la moitié, en piqué. Sera ce suffisant ?
     A Bogota, demain, dimanche 3, on prévoit un lleno. Finito de Cordoba, Manolo Caballero et Alejandro Gaviria prendront des toros d’Achury Viejo.

     Au Mexique, Juli torée ce soir à Torreon ; et Ponce, à Merida, dans le Yucatan. Mais, de fait, tous les feux sont braqués sur la Monumental de Mexico, qui ouvrira, demain, les festivités de son 56ème anniversaire…Paco Ojeda confirme son alternative, et Ponce fera le premier des deux « paseos d’or », en deux jours. Cette corrida sera une sorte d’apéritif, avant le grand événement que tout le monde attend (presque trop) : La corrida de mardi, jour anniversaire, qui réunira les quatre grandes vedettes de cette saison mexicaine : Ponce et Juli pour l’Espagne ; Zotoluco et Polo Casasola, pour le Mexique.
     Bien sûr, manquera Pablo Hermoso de Mendoza… mais, pour le moment, l’histoire s’arrête là… Pub !

 

DE "LA BONNE EDUCATION"…

     3 Février : Au début était prévu un autre titre, plus…dominical. Mais en écoutant la revue de presse, à la radio, ne voilà t’il pas que l’on a pu entendre « la reseña » d’une réunion pré-électorale, où un ancien premier ministre s’est laissé aller à quelques vulgarités, qui sont aujourd’hui de bon ton, pour fustiger les basses manœuvres de « ceux d’en face »….
     Vraiment, « s’il y a quelque chose à remuer… », ce n’est pas cette… « fange-là », mais bien au contraire, cette espèce de caste, presque de secte, en « non-voie de disparition », qui nous envahit de ses tristes essais pour « faire peuple », tous les cinq ou sept ans, puis, une fois engrangés les bulletins, se retire dans ses tours d’ivoire, et la joue au « Monseigneur »…
     Vraiment, à l’aube d’une campagne présidentielle, le simple peuple que nous sommes, qui avance chaque jour, le mieux qu’il peut, n’a pas besoin de ces tristes sires, qui monopolisent micros et caméras, pour se jeter à la tête, tout ce qu’il trouvent de plus plat, de plus petit, de plus bas… pour se mettre « à notre portée ! »
     Bien triste, tout cela ! Et ce n’est que le début… A qui le prochain bon mot qui sonne bien faux ?
     D’autant plus triste que « dans notre monde à nous », règnent le plus souvent la bonne éducation et la franche convivialité… Bien sûr, il y a des rancoeurs, quelques jalousies, quelque regards bien torves. Mais, en général, le mundillo, de chaque côté de la barrière, "sait se tenir"…
     Il n’est que de voir l’Assemblée Générale d’une des meilleures Peñas de l’hexagone, « La Peña Taurine Côte Basque », de Bayonne, qui s’est déroulée, hier soir, dans un cadre magnifique et la plus conviviale des ambiances.
     487 Membres, dont la moitié de femmes… Qui dit mieux ?  Des activités multiples, allant des voyages à Jerez, Salamanca ou Madrid, aux formidables soirées du vendredi, où l’on parle « toros », autour d’un bon repas concocté sur place, en passant par l’Ecole de Sévillanes, ou les cours d’Espagnol… Que bueno !
     Partout, de vrais sourires, de vraies poignées de mains. Oh, bien sûr, il y a toujours le râleur de service qui vient faire son show. Cela fait partie du monde associatif... Mais, cette minute folklorique n’entame en rien le sourire et l’activité « ensemble », l’envie de construire « ensemble », de sourire à la vie et à l’Aficion, « ensemble » !
     Jolie réunion de cette Peña, bien Bayonnaise, née un soir de 1975, aux tonitruantes envolées de Claude Pelletier. Lui qui savait si bien « exploser quelques rognes », savait également garder la bonne éducation, faisant appel à quelque citation littéraire, assénée au bon moment… juste quand il commençait à perdre patience. Et il la perdait souvent. C’est là qu’il frisait le génie.
     Que ce soit en 1975, ou en 2002, ces beaux messieurs qui devisent, le petit doigt en l’air, feraient mieux de prendre leçon de nos Clubs et Peñas, où démocratie et bon vivre sont de mise.
     Qu’ils prennent aussi leçon d’éducation, auprès de professionnels de l’arène. Souvent d’origine modeste, il sont, du grand torero au plus obscur des puntilleros, d’une remarquable éducation, qui traduit, simplement, cette qualité qui manque et manquera toujours à nos « cravatés » : La Noblesse !
     Allez, donc, messieurs « remuer la m… ! » entre vous, mais pas chez nous !  Partagez vous le Monde, peut-être... mais vous n’aurez pas nos âmes.
     Et c’est très poliment qu'ici, on vous le dit…

     Hier, samedi, on a fourbi les armes, à Mexico. Paco Ojeda a toréé beaucoup au campo, ces deux derniers jours, pour « se faire au toro mexicain ».
     Le Juli a mis le feu dans la nuit de Torreon, coupant les deux oreilles d’un dernier toro del Colmenar. De son côté, Ponce a pinché, en plaza de Merida, où il se présentait. Pas polis, les gens du Yucatan : ils n’étaient que 3000, pour venir accueillir le Valenciano. Les toros de Torrevieja sont mal sortis, et seul Leopoldo Casasola a pu tirer quelque épingle de ce mauvais jeu.

     En Colombie… « tres cuartos de lo mismo » ! Medellin a vécu une bien triste troisième corrida. Le Toros ont tout mis par terre. Le public a, semble t’il, montré la grande bonne éducation colombienne (mais oui !) à l’égard de Eugenio de Mora, qui a touché les deux bons, mais semble les avoir laissés passer.

     Aujourd’hui, l’actualité se portera sur Mexico, et Bogota, où Manolo Caballero cherchera la chance qui lui a fait défaut, hier, à Medellin.

     2 Février – Medellin (Colombie) – 3ème corrida – 7000 personnes environ : Corrida de présentation bien moyenne, de La Carolina. De plus, le comportement fut négatif, la plupart sortant sans aucune race, tirant à manso, partant vite « a tablas ». Pouah !
     Manolo Caballero ne put que se montrer volontaire face au mauvais lot. Premier «rajado » ; second, manso. De plus, il tua mal. Aviso à l’un, et silence, à l’autre – Eugenio de Mora n’arriva pas à templer, les charges des deux « moins mauvais ». Quelques espoirs sur la main droite, et « tout par terre », au moment de la gauche. Il y eut un petit couac, devant le  bon cinquième : Voyant le torero patiner, le public se mit à scander « Toro ! Toro ! », pour bien signifier que le toro était, de loin, supérieur à l’homme. Après une estocade défectueuse, le président s’emmêla les idées et les mouchoirs, ordonnant une vuelta posthume pour le toro, totalement hors de propos – Le jeune colombien Francisco del Campo prenait l’alternative. Il donna, au premier, la seule vuelta du jour. Bonne volonté, mais rien de bien nouveau, au soleil du toréo Colombien.
     Les prochains rendez-vous à Medellin : Ce dimanche, pour une novillada ; vendredi, pour un grand festival, bénéfique ; et samedi, pour la quatrième corrida du cycle : Toros de Garzon Hermanos, pour Cesar Camacho, Manolo Caballero et El Califa. 

 

MEXICO: ENRIQUE PONCE FROLE LE PARADIS…
Paco Ojeda confirme…

     4 Février :  L’année 2002 sera celle de tous les combats, en France et en Espagne. Ici, les hommes politiques, on le voit, ne reculeront devant rien pour devenir « Calife, à la place du Calife ». Bon !
     Là, sur la planète « Toros », les discussions, négociations iront bon train, certes. Il y aura quelques coups tordus, les uns, cherchant à évincer les autres…sur le tapis vert. C’est ainsi qu’Enrique Ponce ne sera pas au cartel d’Olivenza, après neuf ans de bons et loyaux services. Ok ! Mais, à l’heure du paseo, et quand sortira le toro, on verra les masques tomber, les silhouettes se redresser, ou, au contraire, se ratatiner. Les costumes toreros brilleront de mille feux, ou se terniront soudain, trempés de mauvaises sueurs…
     2002 va être terrible, pour certains hommes politiques… Il en sera de même pour certains toreros. Préparez vos mouchoirs…

     Hier, 3 Février, deux diestros ont « confirmé », dans l’immense ruedo de la Monumental de Mexico. Enrique Ponce « a frôlé le paradis », montant un immense faenon et manquant « le rabo » d’un pinchazo… De son côté, et on le craignait, Paco Ojeda a aussi confirmé… Certes volontaire, mais balourd et ne pouvant rester quieto…il a été sifflé, le jour de sa confirmation. C’était, malheureusement, prévisible. Et ce n’est pas fini.
     Certains auront fait la grimace : Juli, devra serrer d’un cran « los machos », mardi. Faisant le paseo aux côtés du Zotoluco et d’un Ponce au zénith, sans parler de son copain Casasola, qui va collectionnant les succès, Juli devra démontrer, une fois de plus, « qui est le patron »… Les autres ne seront pas forcément d’accord…
     Au coin de leur fax, ou de leur mail… José Tomas et Joselito auront aussi sursauté : « Ce bon dieu d’Enrique a encore réussi son coup ! Il avait commencé en sourdine, au Mexique. Il aurait pu continuer comme ça… mais non ! Il a encore fallu qu’il se fasse remarquer… Nous énerve !  Et en plus, il est bien fichu de « rematar », mardi… Maldita sea !»
     « Grosse temporada » en perspective, pleine d’émotion, de rebondissements et, surtout, de drames humains. Ojeda passera t’il la mi-saison ? Tomas remontera t’il « le vuelo » ? Juli aura t’il l’appui inconditionnel du public, malgré le scandale qui entoure sa famille, (le traitement « infligé » à sa grand mère faisant grand bruit dans les chroniques de « la télévision rose » ? Que feront les autres ? Profiteront ils du « combat des chefs », pour « marquer leur territoire », et, à leur tour, vouloir la place du Calife ?  Réponse, passionnante, dans très peu de temps…

     Hier, Mexico a vécu un moment de rêve, avec Enrique Ponce. A n’en pas douter, Jose Antonio del Moral aura fait ample moisson de superlatifs, et c’est bien ainsi… A Bogota, ciel gris, toros gris, toreros ternes… De fait, c’est à Medellin qu’il fallait aller. La novillada est magnifiquement sortie, et un artiste s’est révélé : Andres de los Rios.

     3 Février – Mexico – Plaza Monumental – 14ème corrida de la Temporada Grande (1ère de l’Anniversaire) – Près de 30000 spectateurs – Beau temps avec du vent : Avant la corrida, une grande banderole, dépliée sur la barrière : « Señor Lopez Obrador ! Nous, les enfants, on continuera à aller à la plaza ! ». Sous entendu « Vous le politicard vert, occupez vous donc de vos laitues, et laissez nous choisir d’aller ou pas, aux corridas ! »
     Huit toros de Téofilo Gomez, correctement présentés (483, 523, 507,493, 501, 491, 492, 500Kgs) qui se sont montrés braves au cheval, nobles à la muleta, en particulier les 3,4 et 8èmes.   
     Paco Ojeda (bleu nuit et or), a confirmé son alternative devant le toro « Bienvenido », N°69- 483 Kgs- cardeno claro. On l’a vu très volontaire, mais ne réussissant pas « à rester quieto », ce qui ne laisse d’inquiéter, pour la suite des événements. Sans l’assassiner, la critique souligne qu’il n’a pas compris le toro mexicain. Quatre pinchazos et une verticale basse. Aviso et sifflets. Il ne sera pas mieux, face au sixième, écoutant une forte division d’opinions. La sortie ne sera pas de celles que l’on garde dans « la malle des souvenirs »…

   Enrique Ponce (corinthe et or) a "frôlé le paradis"… Deux oreilles à son premier toro, « Quinito », de 507 kgs, un magnifique exemplaire à qui l’on donna vuelta posthume. Aurait, peut-être mérité plus… Formidable au capote, Ponce fut grandiose à la muleta : Temple, cadence, lenteur majestueuse,  inspiration artistique… tout y était. Seul un petit pinchazo, bien porté, lui a coûté ce rabo qu’il n’a pas encore coupé, à la Mejico. Grande, immense faena du valenciano, dans ce ruedo qui l’a pourtant vu faire tant de grandes choses… 

 Face au septième, plus compliqué, Ponce a sortit le courage et la rage de vaincre. Il pincha, et donna une vuelta que certains protestèrent un peu. On imagine ce qu’a été la sortie à hombros de Ponce, qui nous prépare un autre probable « gros coup », pour mardi.
     Armillita Chico (aubergine et or) n’a pas pu. Palmas et pitos pour le vétéran mexicain qui a toujours quelque geste isolé « très torero », mais ne tien plus la distance, tant physiquement que moralement.
     Rafael Ortega (rouge et or) a été l’honnêteté et l’engagement personnifiés. Recevant son premier à portagayola, banderillant brillamment, il se montra digne de ce cartel, coupant une juste oreille à son premier adversaire. Vaillance également, face au dernier, qui lui valut grande ovation et salida a hombros, antiréglementaire mais fort applaudie, en compagnie d’Enrique Ponce.

     3 Février – Bogota (Colombie) – 3ème de la Temporada Grande – plus d’un ¾ de plaza – Temps gris et froid : Corrida fort décevante d’Achury Viejo. Présentation moyenne (447, 448, 480, 470, 461, 510 Kgs) et comportement bien triste : Faible, sin casta, sin raza… nada. Seul le troisième se sauve un peu. Catastrophe consommée avec le quatrième qui se coucha et que l’on dut puntiller sur place.
     Finito de Cordoba laissa flotter les rubans. Mal servi, il fit un pâle effort et renonça, un peu vite au gré des bogotanos, qui le sifflèrent. Pitos à l’un ; bronca à l’autre, qui fut achevé, à mi faena – Manolo Caballero joua « technique », face au seul toro potable : temple et douceur. Au bilan, la seule oreille de la tarde. Palmas au cinquième – Alejandro Gaviria confirmait son alternative : On le vit décidé, devant son public. Vuelta, au toro de la cérémonie, et palmas, au sixième. En un mot, une corrida qu’on oubliera au plus vite…

    3 Février – Medellin (Colombie) – Novillada de feria – ½ Plaza : Très bon lot de Rocha Hermanos – Grosse prestation, toute en finesse et expression artistique d’Andres de los Rios : Quatre oreilles – Deux oreilles pour Francisco Aures, plus en vaillance – Juan Pablo Perez fut dépassé par le premier, mais a coupé deux oreilles au dernier, au prix d’une cornada.

 

QUI AIME BIEN …CHATIE BIEN!

     5 Février : On connaît tous le proverbe…  « Qui aime bien, châtie bien ! ». Bon ! Y’a vraiment de quoi faire, en ce moment…
     Quand on assiste à cette lamentable empoignade de gamins qui ont, paraît il, vocation et compétence à gouverner un pays, c’est à dire, à décider de notre avenir… on a envie de sortir le martinet. Malheureusement, ce ne sont plus des gamins…  Affligeant spectacle que ce premier débat politique télévisé, hier soir, où dominèrent l’intolérance, la mauvaise éducation, la prétention et la bêtise… Triste premier acte de cette présidentielle, « politique spectacle » sans une once de vérité, de sincérité, de classe… Qui peut suivre ces déplorables bergers ? Certes, « les deux ténors » ne sont pas encore entrés en lisse… Mais, à voir leurs « poissons pilotes » qui les assassinent d’importance, aujourd’hui, mais reporteront sur eux leur vote, après-demain, on peut craindre que le débat ne s’élève pas bien haut… Triste premier acte d’une tragédie grecque où personne ne mourra, ce qui est déjà à un résultat… Rideau !

     « Qui aime bien, châtie bien… » On aime beaucoup Paco Ojeda. Nous avons la chance de connaître son passé, son génie. Les mexicains, non ! Aussi, c’est sans pitié qu’ils commentent la triste actuacion du sanluqueño, dimanche dans le monumental ruedo de la capitale.
     Cela aurait pu être un accident, faute à « pas de chance », faute à un lot de toros adverse… Malheureusement, il semble bien que non… A en juger les épithètes, le problème est ailleurs, et confirme bien les craintes que nous avions, et dont nous avons parlé, ici, il y a quelques jours…
     « Fuera de forma, pasado de kilos, fuera de recursos. Estuvo a punto de provocar una bronca, a causa de su incompetencia notoria ». Terrible verdict du quotidien « Ovacion » : « Hors de forme, encombré de kilos en trop, sans recours ; Il fut sur le point de provoquer un incident public, à cause de son incompétence notoire ! » Ayyy ! De son côté, « La Jornada » enfonce le clou : « Sin aficion, sin recursos, sin sitio… » Sans aficion, sans recours, hors du coup ! Dur, dur !
     On laissera planer le doute, soulignant que le toro mexicain « est différent », et que Paco Ojeda n’a pas eu le temps de s’y acclimater… Dans ce cas, le désastre tournera à la faute de stratégie, à l’erreur « politique »… Mais, on n’y croit qu’à moitié. L’homme est trop sincère pour avoir joué le coup aux dés… Il a voulu, c’est certain… mais il n’a pas pu ! La tête et le cœur ne commandent plus les pieds qui bougent, jambes qui tressaillent, les bras qui hésitent…
     Qui aime bien, châtie bien… Il n’est que de lire la reseña de Jose Antonio del Moral, pour se rendre compte à quel point « Paco Ojeda… ya no es Paco Ojeda ! » Aussi, on va attendre quelque temps, un mois, « trois ou quatre dates… » Mais, de continuer ainsi, le grand Paco Ojeda, celui qui aurait pu marquer l’Histoire, devra reconsidérer ses décisions, et penser à d’autres aventures, s’il veut continuer à marcher « tête haute », dans les grand rues de l’histoire taurine ! Et nous serons les premiers à l’y saluer, chapeau bas…

     A l’opposé, « le festival » signé Enrique Ponce, à subjugué le public et la critique. Le torero Valenciano a souligné son émotion, considérant cette faena comme une des meilleures, à Mexico… mais pas « la » meilleure. Aussi, à n’en pas douter, il va essayer de se dépasser, aujourd’hui, lors de la grande corrida anniversaire, lors de ce débat qui, avouons le, « a une autre gueule » que le triste cartel affiché hier soir sur Antenne 2…
     Enrique Ponce, encadré du Zotoluco et des deux jeunes : le Juli, dieu à 18 ans, et Leopoldo Casasola, prince consort mexicain…
     Les toros seront de Xajay et Reyes Huerta. Les deux ganaderos ont amené cinq toros chacun. Ils ont pour noms : « Santi » - « Inolvidable » - « Amigo » - « Por siempre » - « Pato », pour ceux de Xajay. Du côté Reyes Huerta, le noms sonnent bien, également : « Rey de Oro » - « Cinco Estrellas » - « Ramonias » - « Simpatias » - « Diamantino ». Quel est celui qui marquera l’Histoire ? Qui le fera briller ? Réponse demain… y que haya suerte ! « Feliz Cumpleaños, la Mexico ! »

 

VALDEMORILLO COMMENCE DANS LE DESORDRE…

     5 Février : La première feria du calendrier espagnol (pour le moment, on laisse Ajalvir, pour anecdotique) a débuté hier dans la confusion. Valdemorillo va présenter trois novilladas et trois corridas. On espère qu’elles se dérouleront autrement, et auront un autre résultat que cette novillada d’ouverture.
     Au bilan, un ordre inversé dans les sorties, et un dénominateur commun, chez les cornus : Flojedad ! La faiblesse totale, des pattes. Ca commence… 
     Les torileros se trompent et sortent en premier, celui qui portait le numéro trois. Derrière son burladero, le chef de lidia se dit « Tiens ! il ne ressemble pas à ce que m’ont décrit mes gens ! Z’ont déjà fait la troisième mi temps, ou quoi ? » A deux pas, le troisième torero s’exclame « Hé… mais c’est le mien ! » Alors, on sursaute, on croise les regards… on serre les fesses ! A la porte du chiquero, les torileros sifflotent, en regardant ailleurs… Bon, allez ! Ca fait pas très sérieux, mais c’est pas bien grave ! Faudra simplement réapprendre à compter pour demain ! 1, 2, 3, 4, 5, 6… Bieeeen !

     4 Février – Valdemorillo – 1ère de la Feria de la Candelaria – Novillada – 34 de plaza (sur 5000) – Novillos terciados et très faibles de Guadalmena, noblotes et sin casta. Les torileros se trompent et sortent en premier, celui qui devait « faire troisième ». Petit incident qui inversa les turnos.
     Troisième du cartel, Reyes Ramon, de ce fait, toréa les premier et sixième. Il tua bas le premier qui ne l’aida en rien. Palmas. Le dernier complétait le tableau des invalides. Quelque passe isolée et un bajonazo. Palmas.
     Chef de lidia, Julio Pedro Saavedra toréa les deux et quatrième… On le vit bien, tranquille, un peu compassé. Oreille de son premier. Le quatrième était d’une lamentable faiblesse. Saavedra ne put qu’essayer de le tenir debout, après l’avoir reçu à genoux, tant à la cape qu’à la muleta…. Ovation pour le local .
     Leandro Marcos coupe une oreille de chacun et triomphe. Grand, toréant avec goût, « se regardant un peu », Marcos doit prendre l’alternative au plus vite. C’est bien léché, c’est propre, mais cela aura plus d’écho, devant le toro. Le troisième est faible, et le cinquième carrément invalide. On toréa donc à mi hauteur, alternant l’efficace douceur et le théâtral. Un triomphe qui n’ajoutera rien à sa discrète gloire.

 

BON ANNIVERSAIRE, MONSIEUR « JULI » !
Deux oreilles y rabo, à Mexico!

    6 Janvier : Que voulez-vous, c’est ainsi ! On parlera de rouleau compresseur, de typhon ; on sortira tous les qualificatifs, même les plus poussiéreux… On aura beau vouloir analyser toutes les facettes de sa personnalité torera, essayer de noircir son image par quelque triste anecdote familiale, il faudra bien se rendre à l’évidence : le « Juli » est un phénomène. Complet dans les trois tiers, vaillant au possible, plein de superbe, il est avant tout « aficionado », et porte le nom de « torero », comme on porte un étendard, en montant à l’assaut.

      Hier, à l’occasion du 56ème anniversaire de la Monumental de Mexico, Julian  Lopez  « El Juli » a triomphé totalement, coupant deux oreilles et la queue à un bon toro de Reyes Huerta. Zotoluco et le petit Casasola ont aussi participé à la fête. Seul, Enrique Ponce à du sortir en maudissant le sort. Il a tout fait, offrant même le sobrero. Mais, malchance noire. Pas la peine de jouer au loto cette semaine !
     Mexico avait bien fait les choses : La plaza était « nickel », magnifiquement décorée des traditionnels tapis de fleurs, « engalanada »… Après la messe et la bénédiction, on a découvert une statue, en l’honneur d’Eloy Cavazos. L’œuvre du sculpteur Humberto Peraza représente, à échelle naturelle, une grosse estocade de Cavazos, en ce même ruedo, le 18 Janvier 2000. Puis, on a révélé une plaque de marbre, de sept mètres de hauteur, où sont inscrits les 114 rabos, coupés en cette plaza, depuis 56 ans.
     Superbe, mais à refaire !  Hier, Monsieur « El Juli » a coupé le 115ème
     Bon Anniversaire, la Mejico ! Monterazo, Torero !
     Fabuleux prélude à la saison européenne, ce triomphe, s’il en était besoin, installe le madrilène « sur le siège d’en haut », renvoyant les autres à quelques vagues fauteuils, voire de discrets strapontins. On imagine la tête de certains, en écoutant la chronique. « Maudit gamin ! siempre se sale con las suyas ! ». Après s’être longtemps admiré dans son miroir, Jose Tomas a du exhaler un soupir ! Dieu que cela va être dur ! De leur côté, les empresas se sont pris la tête… « Il va nous le faire payer cher ! » Asi son las cosas… 

     5 Février 2002 – Mexico – (Plaza Monumental) – Grande corrida du 56ème anniversaire de la Plaza – « No hay Billetes » - Beau temps : Il y avait plus de 42000 personnes dans les gradins. Dans la rue, on faisait encore la queue, en vain. Un véritable événement, et une corrida importante : Neuf toros lidiés, cinq oreilles et un rabo ! Rafael Herrerias peut dormir tranquille. Il a tenu bon, et gagné son pari. Hermoso de Mendoza est le seul « lésé » de l’histoire, qui ne dit pas s’il avait ces deux invitations au tendido, comme promis.
     Corrida importante, bien présentée, de trapio et de cornes. Quatre toros de Reyes Huerta, sortis 1, 3, 4 et 8èmes  et cinq de Xajay, en 2, 5, 6, 7 et 9ème rang. Poids moyen de la corrida : 495Kgs. En gros, les Reyes Huerta ont été « supérieurs », et les Xajay, décevants. La palme au meilleur fut remportée par le troisième « Rey de Oro », castaño de 510 kgs, astifino, qui fut salué d’une grande ovation, pendant l’arrastre lent. Ce fut « le toro du rabo N°115 », coupé par Julian Lopez « El Juli ». A graver dans le marbre.
     El Zotoluco (vert olive et or) coupa une première oreille au toro « Armonia », de Reyes Huerta. Faena intense et vaillante, templant la bonne charge, liant les séries, terminant en artiste. Grosse oreille pour le Zotoluco, et début en fanfare. Le cinquième, « Santi », de Xajay, était plus âpre, et le mexicain se montra très valeureux, mais plus décousu. Une épée  et deux descabellos précédèrent l’octroi d’une oreille en partie contestée. Zotoluco allait renoncer, quand une grosse ovation lui imposa la vuelta.
     Enrique Ponce (rouge et or) a connu une malchance noire. Deux toros : « Tato », de Xajay ; « Simpatias », de Reyes Huerta, et pas une possibilité de lier une faena. Certes, il donna de grandes naturelles, erguida la figura ; certes, il plaqua de grands détails, ça et là…mais, impossible de construire quelque chose de compact, digne d’un bon anniversaire. De plus, le public attendait « la faena de dimanche dernier » Il se battit longuement, en vain. Avis et Palmas à chaque toro. Voyant que tout lui échappait, Ponce offrit le sobrero, un Xajay, du nom de « Compadre ». Mal lui en prit, le toro sortant aussi mauvais que les précédents. Encore un avis, le public ovationnant sa sortie. Suerte negra.
     Julian Lopez « El Juli » était vêtu de violet et or. On va voir longtemps la photo du madrilène, exhibant fièrement les deux oreilles et la queue de son premier toro, le fameux « Rey de Oro », de Reyes Huerta. Formidable au capote, en particulier dans une mise en suerte par chicuelinas marchées et une quite par gaoneras, « horrible » de serré (toute la plaza debout), le Juli banderilla « a mas », terminant par un « por dentro », à la barrière qui fit hurler le public. Faena de grande classe, affichant une totale maturité, toréant sereinement, liant des séries entières, templadisimas, sous les vivas d’un public emporté. « Vista, valor, variedad ! Les trois V du succès », les trois V de la victoire. Entrant a matar comme un mort de faim, le Juli roula le toro d’une énorme estocade, coupant immédiatement les deux oreilles. La plaza hurlait son exigence, et le président, juez de plaza, sortit le mouchoir du rabo, le vert : Deux oreilles et la queue pour El Juli, en Mexico ! Toma ya ! Le septième, malgré son nom « Amigo », de Xajay, était un sacré client. Compliqué, sournois ! El juli « lui monta dessus », se mettant entre les cornes, « faisant peur à la peur ». Il essaya tout, le public hurlant d’effroi et d’admiration. Mais ce fut impossible. Mort en trois temps et une ovation, au final. Enorme, le Juli, cette année, en plaza de Mexico.
     Leopoldo Casasola (rouge et or, con cabos negros) n’a pas démérité, loin de là. Enchâssé entre ces trois ténors, il aurait pu flotter, intimidé. Il n’en fut rien, bien au contraire. Jouant crânement sa chance, il coupa l’oreille du quatrième toro, «Por siempre », de Xajay, toréant avec vibrato, et une vaillance de tout instant. Par contre, les choses se compliquèrent, face au dernier, le plus mauvais du lot, malgré son nom de « Cinco Estrellas ». Grande ovation finale pour ce jeune diestro qui sort triomphateur des trois corridas auxquelles il a participé, dans la capitale. Si l’on ajoute à cela, malgré une blessure, de bonnes prestations en province, Leopoldo Casasola est la révélation de la saison 2001-2002, au Mexique. En outre, son amitié avec le Juli laisse à penser que Leopoldo Casasola, formé en Espagne par le matador Rafi de la Viña, va pouvoir envisager une grosse temporada 2002 en Europe.
     Heureux Anniversaire à la Grande Dame, « Plaza Monumental de Mexico » qui, hier soir, a ouvert sa grande porte à un grand torero, El Juli. Y olé !

     Dimanche prochain, pour la 16ème, on parle du cartel suivant : Manolo Mejia, Alfredo Lomeli et Alfredo Gutierrez, avec un lot de San Lucas. Une affiche qui reste à confirmer.

 

« TEQUILA  SUNRISE »… POUR EL JULI !

     7 Février :  On ne coupe pas un rabo, tous les jours, devant presque 50000 personnes… Comme dirait l’autre : « Ca s’arrose ! »… Et quand ça s’arrose, ça déborde un peu…
     La presse, surtout espagnole se fait un plaisir de relater un incident, certes regrettable, arrivé dans le nuit qui a suivi l’apothéose du Juli, à Mexico…
     Le torero est parti fêter son triomphe avec un bande d’amis. Il est probable qu’ils n’ont pas bu que du Contrex et, sur le coups de trois heurs du matin, le petit groupe s’est dirigé vers « l’Ange de l’Indépendance », monument emblématique de la capitale mexicaine, composé d’une colonne portant un archange d’or, entourée d’un imposant socle où veillent d’imposants lions de bronze… Chaque fois qu’un événement de portée nationale a lieu, que ce soit une victoire de l’équipe nationale de foot ou l’élection du dernier président, tout le monde se réunit là et fait la fête. On connaît cela en Espagne, chaque fois que le Real « nous fait un gros truc… », et on va le revivre, sous peu, grâce à « Zidané »…  Aupa el Madrid !
     Donc, vers trois heures du matin, la joyeuse équipe n’a rien trouvé de mieux que faire la java autour du monument, essayant d’escalader les historiques pierres, sans d’ailleurs que cela dérange les lions de bronze, qui restèrent « de marbre… » Cependant, on passa un peu les bornes en jetant au sol des bouteilles de verre, au milieu de cris et vociférations diverses qui finirent par alerter des chauffeurs de taxis, lesquels appelèrent la police. Du coup, l’incident devint public, et tout le monde fut emmené au commissariat. Reconnaissant le jeune triomphateur, les policiers passèrent rapidement l’éponge et le ramenèrent à l’hôtel, tandis que deux de ses copains, qui n’ont pas la chance de « s’envoyer » quelques trois cents toros dans l’année, ont du payer le pots cassés, sans pour autant finir au bloc. Bien sur, il y aura poursuite et amende, pour la forme…
     D’accord, c’est pas bien ! Cependant, on a connu pire lors de pas mal de « troisièmes mi temps », à quelque niveau que ce soit : foot, rugby, formule un, tour de France… certaines vedettes et leurs acolytes terminant les fesses à l’air, pour ne pas dire autre chose. Du Grand Stade, au dernier des petits terrains de province, ici comme ailleurs, la tension du match, l’euphorie de la victoire, la chaude convivialité, aboutissent à un général « qu’est ce qu’on s’est mis ! », arrosé de beaucoup d’alcool, entre autres…
     On en a entendu de bien bonnes, et de bien pires que la dernière du Juli.
     Cependant, c’est un personnage public et tout débordement deviendra public, d’autant qu’on aime bien « brûler ce que l’on a adoré », « dévisser les idoles »… Il est évident que cet incident, somme toute bien minime, en comparaison de ceux perpétrés en douce par « quelques grands, quelques princes », va faire les choux gras de tabloïds espagnols… La campagne actuelle menée contre le Juli, suite à quelque triste anecdote liée à des histoires de famille, va être relancée par cet « écart » mexicain… De « mauvais petit fils », le Julian va passer à « mauvais garçon »… On n’a pas fini ! La presse dite « du cœur », écrite et télévisée, ne va pas manquer de faire ample moissons de choux gras… Sont même capables d’aller interwiever les Lions mexicains ! Ouuaaah ! C’est ainsi !
     On en verra d’autres, et, certes, s’il faut censurer cette « tequila sunrise » du Juli, on peut, pour une fois comprendre et "éponger"… A 19 ans, il coupe « le 115ème rabo » en plaza monumental de Mexico … J’aimerais bien savoir comment on a fêté les 114 précédents… A tous les coups, les lions s’en souviennent…

 

BLESSURE A VALDEMORILLO…

     7 Février: Du froid, et beaucoup de vent, pour la deuxième novillada de Valdemorillo. « Pas terrible, terrible », le spectacle offert par les hommes, devant des novillos, encore une fois, faibles et de peu de classe. Seul élément pour la chronique, la blessure de Santiago Manciño, peu grave, heureusement.

     6 Février – Valdemorillo – 2ème novillada de la Feria de la Candelaria – ¾ de plaza – Frois et vent : Novillada de Marin Triguero, faible et de peu de jeu. Seuls, les trois et quatrième offrirent quelque possibilité. Le vent  et l’inexpérience des toreros n’ont pas arrangé les choses.
     Santiago Manciño se fait prendre en estoquant le troisième : grosse estafilade de 18 cms, à l’aine. Spectaculaire, mais pas grave - Du coup, Alberto Roman va lidier trois toros. No se acoplo…  Silence partout, avec en prime, un avis au sixième – Luis Rubias, d’Alicante, fut le plus puesto, le plus désireux de faire les choses comme il faut. Il tua très bien son premier, coupant une oreille, et tenta de réduire le cabeceo de son deuxième adversaire. Silence – Avant son accident, Santiago Manciño montra un toréo à vocation artistique, mais oubliant de lidier… d’où la sanction, au moment de l’épée. Une leçon à retenir.

     Ce jeudi, la feria continue avec la troisième novillada : Julio Pedro Saavedra, Matias Tejela et Reyes Ramon, face à un lot de Domingo Hernandez. 

 

SEVILLA : "LA BAGARRE" EST OUVERTE…

     8 Février :  C’est parti ! Tandis que le Mexique et l’Espagne répercutent à foison les derniers cancans relatifs à la bamboche du Juli, au soir de son triomphe à la monumental, les affaires reprennent, sur la planète « Toros ».

     Concernant le Juli, on va, bien sûr, en faire des tonnes « selon que l’on aime ou que l’on n’aime pas »… Facile !
     Les faits ont été officialisés par le juge, lui-même : « Ils ont fait du boucan ! Ils étaient un peu gais ! Le Juli n’a jamais été en état d’arrestation, et n’a jamais fait tout ce que l’on veut bien lui prêter… » Par contre, deux de ses compagnons ont été conduits au commissariat, (on parle de son mozo de espada Armando, et d’Angel Majano)  tandis que le Juli et son frère étaient reconduits à l’hôtel. Le matador revint lui-même, quelques instants plus tard, payer l’amende, recevant au passage une bonne engueulade, histoire de marquer le coup, non pour ce qu’il a fait, mais pour ce qu’il représente.
     Julian Lopez s’est montré « torero »… «Je n’ai voulu offenser personne, je n’ai manqué de respect à personne, surtout pas au Mexique ! Je m’excuse auprès de ceux qui se sentent blessés, mais je ne regrette rien. Si je « recoupe » un rabo à la Mexico… je pense que je reviendrai le fêter à « l’Angel de la Independencia »… Hombre !
     Bon ! On ne va pas en faire un plat… On voit pire, le soir d’une grande victoire au foot ou au rugby. On voit pire dans nos rues de Ferias… Donc, l’incident est clos, même si la gent « trotte menu » veut en faire des tonnes !

     Séville va devenir un nouveau champ de bataille, certes bien pacifique : On prépare les cartels de la Feria d’Avril, et déjà, ça barde !
     La feria s’ouvrira sur la corrida du dimanche de Pâques, 31 mars. Il semble que le cartel est déjà acquis… à moins que ! Projet : Ojeda, Tomas, Juli, avec des Torrealta…
     Le « à moins que.. » concerne Paco Ojeda. Tiendra t’il jusque là ? Les échos de Lima n’étaient pas flatteurs. Ceux de Mexico sont catastrophiques. Paco Ojeda va toréer à Olivenza, Castellon et Moron de la Frontera, dans les dix premiers jours de Mars. On fera le point à ce moment là. Mais il devra prouver, vite, qu’il revient  « en figura » qu’il a été, et non en gagne petit, qui vient "sucer la roue" des maillots jaunes… Déjà, une sévère campagne se lève, du côté de Salamanca… Ou Paco Ojeda rectifie le tir, ou il n’atteindra pas Pâques.
     La Feria, proprement dite, se tiendra du 5 au 21 Avril : Préferia jusqu’au 15, puis « Farrolillos » jusqu’au 21.
     L’idée de l’empresa est de mettre deux fois, chacun des ténors.
     Ainsi, le Juli serait au cartel des 12 et 18 Avril. José Tomas serait déjà positionné, le 17, mercredi de Farolillos.
     La « bagarre » a débuté hier, avec le Morante de La Puebla. A priori, les négociations sont rompues avec Canorea Junior. On sait que, depuis 2000, ce n’est pas le grand amour, entre les deux homes. On sait, par ailleurs que le Morante a choisi pour apoderado, son ami Jose Luis Peralta, qui n’a pas le poids d’un autre « apoderado-empresa ».
     Morante veut trois courses ! Canorea lui en offre deux : Le 12, corrida de préferia, avec au cartel : Joselito et Juli, face à des Victoriano del Rio ; et le 17, mercredi de Farolillos, avec Victor Puerto et Jose Tomas, face à des Juan Pedro Domecq. A priori, « dos cartelazos », dans le contexte sévillan actuel. Morante semble camper sur ses positions… Trois, ou rien !
     On le sait, le Morante est un de nos préférés… parce qu’il conjugue le toreo d’inspiration, d’esthétique, et de courage… Oui, oui ! Certains lui reprochent une certaine légèreté « côté cœur ». C’est loin d’être évident. Certaines anecdotes, sur lesquelles on pourra revenir, prouvent le contraire…
     Mais ici, seuls les faits comptent : Morante n’a pas été bien, l’an passé, à Séville. Il a mis le feu à Madrid, sur une journée de fantastique inspiration, face au toro et au public de Las Ventas. On pensait sa saison et sa carrière, totalement relancées. De fait, ce fut un long chemin rocailleux, sans autres bruits que des soupirs déçus… Il a fallu son faenon de Mexico, pour que le Morante revienne « en pouvant exiger un peu » ! Sa saison 2002 commence sous de bons hospices, en étant au cartel d’Olivenza et Valencia, mais pour Séville, « il ne doit pas pousser trop loin le bouchon »… Morante de la Puebla est obligé de toréer et de triompher à Séville. Il le sait… Canorea le sait… et l’aficion le sait. Asi que… la bagarre va être serrée.

     Le feuilleton a donc commencé… comme chaque année ! Le Juli, lui, n’en a cure : Il torée ses dernières courses, à Merida (Venezuela), Autlan de la Grana (ultime sortie au Mexique), puis Bogota (Colombie). Ensuite, on attaque la saison européenne : 112 corridas déjà prévues. On parle de Séville, de Barcelone, de Jerez, les 10 et 11 mai ; de Madrid, le 22 mai, d’une deuxième date en fin de feria, et de la Bienfaisance, le 13 Juin. Mais, d’ici là, il aura coulé beaucoup d’eau sous les ponts de Paris… et de tequila, dans les rues de Mexico…

 

VALDEMORILLO: PETITE BRADERIE !

     8 Février: La troisième novillada de la feria de Valdemorillo a donné lieu à quelques générosités présidentielles, pouvant susciter quelque confusion : Cinq oreilles concédées... mais pas de quoi se relever la nuit. La novillada s’est déroulée devant une demi entrée, et le succès est plus imputable au bon comportement du ganado, qu’aux inoubliables exploits des novilleros.

     7 Février – Valdemorillo – 3ème de Feria – Novillada – ½ plaza : Bonne novillada de Garcigrande, correctement présentée et noblona, les premier et sixième survolant le lot.
     Julio Pedro Saavedra a coupé trois oreilles, mais… Faena très sobre, bien en dessous de la qualité du premier, qu’il tua bien, quoique « tendido ». Oreille. Il fut bien, au capote, devant le quatrième qui lui mit une sale voltereta, le chargeant au sol, dans un pecho, au sortir de la première série droitière. Secoué, le torero revint à la charge, et conclut d’une autre épée horizontale. Deux oreilles – Matias Tejela s’est montré très volontaire : Quite par navarras et tafalleras à son premier ; deux largas au deuxième ; des faenas vaillantes et des épées un peu laborieuses. Une oreille à chacun – Reyes Ramon a flotté devant son premier, mansote. Silence. Il fut plus décidé, face au sixième, et monta la faena de la tarde, toréant « a mas », sur les deux mains, et finissant par des aidées de grande allure. Hélas, pinchazo, atravesada et quatre descabellos. Adieu les oreilles ! Vuelta de consolation, tandis que les copains sortent a hombros. De quoi enrager !

     Ce 8 février : Corrida de Los Bayones, pour El Fundi, Niño de la Taurina (qui réapparaît) et El Millonario.

 

LES « SEIGNEURS DES ANNEAUX »…

    9 février : Pas à dire ! "Ces américains, ils savent faire les choses…" La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques d’hiver vient de se terminer. Le grand cirque blanc résonne encore des chants et des ovations. Dans le ciel, les flammèches retombent, pacifiques, joyeuses. Mille feux d’artifice ont fait bondir les cœurs et tout là-haut, la flamme est montée au ciel, raviver les espoirs.

      Chapeau ! Bravo pour la simplicité ! Bravo pour l’humanité ! On n’a pas été chercher de lamentables chorégraphies… On n’a pas été dilapider des milliards pour inventer je ne sais quelles affreuses machines, quelles démoniaques bestioles, quelles ridicules et pathétiques ferrailles, de celles qui ont pollué nos précédentes ouvertures… Quand on ne sait pas quoi faire « avec le cœur », on invente ce qui n’existera jamais, et l’on dit « Quel talent ! ». Eh bien, non ! Le vrai, le beau, le grand, viennent de la simple vérité. Il suffit de l’accommoder des quelques feux de l’émotion… et l’on a un grand spectacle, dont chacun est heureux et fier…
     Un grand bravo, donc, à l’Amérique des cœurs ! Qu’elle-même en prenne quelque bonne leçon, et laisse de côté les ordinateurs et les calculettes avec lesquelles elle veut régenter le monde.
     Salut au drapeau étoilé qui flotte sur Salt Lake City… Il porte les stigmates d’un drame dont nous ne relèverons jamais, d’un moment de honte totale, pour la race humaine. Puisse cette flamme qui flotte sur la neige, laver un peu la laideur de certaines âmes. Puissent les champions, « Seigneurs des anneaux », en une saine compétition, aller chercher au fond d’eux mêmes… un peu d’honneur pour tous les hommes !
     « Compétition ! Combat ! Lutte pour une médaille ! »… Beaucoup refusent ces mots-là, sous prétexte d’un amalgame facile avec le mot "violence"… Cependant, il arrive que ces mêmes individus « confirment » leurs beaux principes en exploitant leurs employés, en multipliant les OPA sur les boîtes concurrentes, ou en tapant sur leurs femmes… «C’est la vie ! » disent ils.
     La vie est «compétition»…dès le berceau ! Si o no?
     Un exemple : « Les enfants qui naîtront le 1er Janvier, recevront 50 Euros ! Et leurs parents aussi ! », qu’il a dit, « le divin chauve » !  Vrai ou pas ? Alors, c'est la course: « Chérie, chérie, on est le 31, retiens-toi jusqu’à demain ! Noooooon ! » ou, encore « Bon, dis, tu te magnes ! on va rater le jackpot ! Docteur, vous pouvez pas faire quelque chose ? ». Et le docteur de répondre : « Si, si ! Mais ce sera 100 euros ! »
     Donc, s’il faut déjà se battre pour ce jour béni, imaginez la suite, à l’école, au boulot… en politique ! Le sport lui-même s’éclabousse parfois de tristes anecdotes… EPO et compagnie ! Pourtant, c’est encore là, probablement, que l’on a le plus "de vrai pundonor", au mètre carré !. Aussi, on ne peut que saluer ces hommes et ces femmes qui, en quelques secondes, vont couronner ou anéantir des heures et des heures d’entraînement, oublier leurs souffrances pour un dernier effort, surhumain…  Aux Jeux Olympiques, ils sont tous, « Seigneurs des Anneaux ». Grands Jeux, donc, à tous ces champions. « Participez », comme a dit le Baron… mais, « que le meilleur gagne ! ». Bonne chance à tous…

     Pas loin de chez nous, il y aura également « compétition »… La « Vème Rencontre Mondiale des Novilleros » débute aujourd’hui , en plaza d’Illumbe, à San Sebastian…
     Superbe bagarre entre des jeunes hommes vêtus d’or, face aux toros, face aux copains, et…face à eux-mêmes.
     Dès aujourd’hui, et sur cinq samedis, des novilleros du monde entier (Espagne, Mexique, Colombie, Portugal, France) vont « se tirer la bourre », pour décrocher une place aux doubles demi finales de 22 et 23 mars. Pour « la Médaille » finale, on verra, le 30 Mars.
     Grande idée ! Superbe plaza ! Et… cette amicale rencontre des aficions : Jeunes, anciens ! Espagnols, Français… Basques ! Superbe idée ! Grande Aficion…

     Ce samedi, on ouvre sur une novillada de "Casa de los toreros"… Au cartel : Raul Cano, Salvador Vega et le portugais Nuno Velasques. A surveiller ce dernier, et les progrès de Salvador Vega, co-vainqueur du concours 2001. Paseo à 17 Heures. Suerte pa todos !

 

VALDEMORILLO : DES ESPOIRS POUR "LE MILLIONNAIRE"…

     9 Février :  La première corrida de la feria de Valdemorillo n’a pas fait hurler d’enthousiasme… Dans sa chronique, Juan Posada parle presque « d’un agréable entraînement ». Valdemorillo aurait elle donc perdu son âme ? Elle qui, jadis, était synonyme de « corrida bagarre », avec des monstres au poil d’hiver, avec des cornes « comme ça ! » et une « pero que muy mala leche ! »…semble ronronner doucement, au gré des charges incertaines de quelque « demi-caste », aux cornes soigneusement « sélectionnées »… La corrida d’hier n’apportera rien à la gloire du Fundi, ne servira guère au come back du Taurina, et, même s’il sortit a hombros, ne risque pas de remplir plus la besace du Millonario…

     8 Février – Valdemorillo – 4ème de Feria – 1ère corrida – ¾ de Plaza – Soleil et froidure : Quatre toros de Los Bayones, trop lourds, faibles et noblotes. Les 5 et 6èmes étaient des sobreros de « Los Maños ». De fait, le dernier fut le meilleur.
     Les toreros ont banderillé ensemble les trois premiers toros : Fundi, avec métier ; Millonario, avec force et brio ; Niño de la Taurina… avec des fortunes diverses. Une paire, chaque fois… pas facile de rectifier et prendre confiance.
     Fundi a montré du métier et de la sérénité : Son premier était un noble, faible, dont il fallait vite tirer profit. Cela traîna un peu. Silence. Plus volontaire, il coupa une oreille du quatrième, un toro qui transmettait bien peu – Niño de la Taurina rappela, en certains moments, la grande promesse qu’il a été. Bons détails avec la cape, ainsi que « sur la main gauche ». Son actuacion connut quelques moments de flottement, mais il fut volontaire et devra confirmer. Oreille du deuxième. Silence avec un avis, au cinquième – Clemente Antolin « El Millonario » joua sur deux registres : Spectaculaire, vibrant, un poil pueblerino, face au troisième ; plus centré, plus reposé, dans la première partie de son deuxième trasteo, face au meilleur de la tarde. Par contre, il termina, « en mettant le feu », debout, à genoux ; à l’endroit, à l’envers…Oreille à chaque toro et sortie a hombros.

     Ce samedi : Corrida de Antonio San Roman, pour Rafi Camino, Davila Miura et Jesus Millan

 

NOUVELLES D’AMERIQUE… DE CI, PAR LA-BAS…

     9 Février : La Plaza Monumental de Mexico a t’elle à peine célébré son anniversaire, avec le succès que l’on sait, que son empresario, Rafael Herrerias repique une rogne. Cette fois, c’est l’Association Nationale de Matadors, Novilleros et Rejoneadores, présidée par Mauricio Portillo, qui y a droit. L’Empresa fulmine : « Je n’ai aucun contact avec eux, aucune collaboration ! » Puisque c’est ça, la corrida de «L’Oreille d’Or », montée chaque année à leur profit, n’aura pas lieu. Ils peuvent se la monter ailleurs… mais pas à Mexico ! » Voilà ! Et de retourner à ses fourneaux, où il concocte ses derniers cartels. On murmure que Javier Conde aurait quelque chance d’y figurer, et de confirmer ici, son alternative. Attention, Conde, s’il trouve toro à sa main, pourrait bien retourner les aztèques…

    Eulalio Lopez « Zotoluco » entre dans la grande famille des toreros ayant leur site sur Internet. Tout a fait logiquement, ce diestro, qui s’est déjà gentiment prêté à plusieurs conversations en direct avec des internautes, vient d’ouvrir une nouvelle page, électronique celle-là, de l’Histoire du Toreo Mexicain. 
     On peut aller lui faire une visite à l’adresse suivante : www.zotoluco.net. Ne pas hésiter à lui faire un petit coucou, de la part de l’Aficion Française. Se lo merece !

     La Colombie attaque son quatrième week end taurin :
     Ce samedi 9, à Medellin, plaza de La Macarena : Toors de Garzon Hermanos, pour Cesar Camacho, Manolo Caballero et El Califa.
     Demain, dimanche 10, à Bogota, plaza Santamaria : Toros de Ambalo, pour Cesar Camacho, Manolo Caballero et El Califa. (Il va vraiment y avoir de l’ambiance dans l’avion !)

    « El Juli » a pris l’avion, à Mexico ! Bon, jusque là… Oui, mais pas dans la direction prévue. Julian Lopez a filé directement sur Madrid, tombant du cartel de Merida, au Venezuela, où il était attendu hier, et restant bloqué, probablement quelques jours : problèmes de cervicales, liés çà une grosse contracture musculaire qu’il traîne depuis longtemps. On parle d’un retour au ruedos, le 12. D’autres sources indiquent : deux semaines de repos. Attention aux mauvaises langues… cet incident n’a rien à voir avec les suites de « sa virée nocturne » de Mexico. Vous voyez comment vous êtes...
     Du coup, le Juli a été remplacé hier, à Merida, par Finito de Cordoba. La corrida n’a pas souri au remplaçant, puisqu’il a pris trois avis, avec toro al corral…

    8 Février – Merida (Venezuela) – 1ère de Feria – No hay billetes (15000) – Temps gris : On se moque de l’absence du Juli : Llenazo. Temps gris, corrida grise. Mansada de quatre Rancho Grande, complétée de deux del Prado, sortis 3 et 5èmes.
     Finito de Cordoba reçut bien le premier, à la cape. Mais le toro tournera très vite au « gros dangereux qu’on ne sait par quel bout prendre ». Antonio de la Rosa y laissera une taleguilla, et Finito lui-même se verra en danger, plusieurs fois. Un pinchazo, sortant très menacé, et une sage retraite, en attentant que sonnent les trois avis, et que rentre le garbanzo, au corral. Silence. Il fit un petit effort, face au quatrième, mais tua mal. Nouveau silence – Manuel Diaz « El Cordobes », patina face à son premier, manso, mais se déchaîna, au cinquième, alternant bon toreo et « coups d’boule ! » sur le mufle de la pauvre bête. Grosse estocade et deux oreilles, promenées lors d’une vuelta sans fin -  Le local, Otto Rodriguez, fit de vains efforts, donnant quelques bonnes passes, mais tuant « fatal ». Silence par deux fois.

     Ce samedi : Toros de Jeronimo Pimentel, pour Joselito, Finito de Cordoba et Leonardo Coronado.

 

A QUAND, "LA PROCHAINE CROISADE"?
San Sebastian ouvre «en demi-teinte »

     10 Février : Rien de belliqueux dans ce titre ! Aucune velléité à partir « recasser » du Maure, d’autant que d’autres le font déjà, à coups d’embargos ou de B.52. Aucune envie d’aller récupérer quelque lieu saint, quelque graal !
     Non, Non… restons taurins. A quand, donc, la prochaine « croisade » ? Ou plutôt : « Si les novilleros "ne se croisent pas" maintenant, quand donc le feront ils ? »
     A l’heure où l’on torée mieux que jamais ; à l’heure où le maître mot est « la ligazon », quand donc arrivera un novillero qui met, avant tout, le cœur « et autres choses », rentre dans le toro, « se croise » et impose sa loi, au lieu de jouer « les bonitos », en restant sur le bord de la charge, et s’étonnant de soudain prendre un avertissement, ou pire encore, de se retrouver « sans toro » ? Si le Juli est "là-haut", c'est qu'il sait aller au combat, rentrer dans le terrain du toro, s'imposer à lui, et le mettre à sa loi.  Ce n'est pas donné à tout le monde, mais, au moins, qu'on essaie...

     S’il fallait trouver un titre à la première manche du « Concours Mondial des Novilleros », hier à Illumbe, il serait triple : « Quel plaisir de se retrouver ! » ; « Un président qui fait l’unanimité, lui ! » ou encore «Les hommes, un ton en-dessous... »
     Un grand plaisir à se retrouver. De Dax, de Bayonne et d’ailleurs, ils sont venus, presque tous là : Peñistas, organisateurs « non syndiquées », gens de la presse, aficionados... Abrazos et bons sourires ! Que bueno !  Le mois d’Août, en février.
     L’autre plaisir est l’immédiate connexion avec l’aficionado "du cru". Ce sont « des Anciens du Chofre » et, en deux minutes, un mot, une exclamation vous disent « qu’ils savent ! »…Ce sont des jeunes, qui apportent leur spontanéité, leur générosité. Ils viennent en petit groupe, bataillent entre eux, puis posent de sages questions… Ce sont ces dames qui commentent les détails de la lidia, avec quelquefois, quelque coquin sourire au bord des yeux… Cette plaza d’Illumbe est « una gozada » ! Immédiatement, on se sent chez soi, et le voisin devient un confident, naturel. C’est un des grands bons points de ces rencontres d’hiver, tout le monde s’en allant avec un « A samedi prochain ! » synonyme de « qu’on repasse un bon moment ! »
     « Un président qui fait l’unanimité ! » En voilà un qui n’a pas besoin de faire campagne ! Il fera 0,001% au scrutin universel ! Qu’est ce qu’ils lui ont mis ! 
     Cela fait trois ans qu’il trône là-haut, et trois ans que l’aficion populaire le menace de mille maux. Perdu dans son pigeonnier, il refuse la musique, mais l’ordonne en toute fin de faena ; refuse les changement de tiers, refuse les oreilles… en un mot, veut mettre beaucoup de sérieux dans la baraque. On ne peut l’en blâmer. Cependant, libre à lui, également, de faire que cela reste « une fiesta », et non une après midi, style « Séance des questions à l’Assemblée », pleine de non dits et de venin...
     « Les hommes, un ton en-dessous ! », au moins, pour deux d’entre eux. C’est un concours ! Ils sont novilleros, pleins de rage conquérante ! Alors?
     La novillada est sortie bonne, en général, posant quelques problèmes de distance, notamment. Un torero a mis cette étincelle, entrant à tous les quites, voulant s’imposera à tous, toros et public. Certes, il est « le plus toréé », mais il fut également le plus motivé, le plus « novillero »… Un autre a coupé une oreille, qui, à l’heure des sélections pour les phases finales, risque de trop peser. Cependant, Salvador Vega a dominé la tarde, perdant hélas les trophées, avec l’épée.

     9 Février – San Sebastian (Plaza d’Illumbe) – Première novillada du Mundial des Novilleros – Petite entrée : Novillada de Martelilla, très correcte de présentation et d’armures. Le trapio alla crescendo, avec un quatrième, de 471 kgs, qui fut un grand toro. A la pique, on vit une certaine tendance à contourner le cheval, à entrer en crabe, et faire beaucoup sonner les étriers. Par contre, quatrième et sixième poussèrent fort à la première. La novillada est sortie très toréable, avec une pointe de distraction et de retard à déclencher. Cependant, les hommes ont ici quelque responsabilité à n’en avoir tiré plus de rendement. Le toro de la tarde est le quatrième « Ensoñado », qui chargea « de rêve » à la muleta. Méritait beaucoup plus.
     A signaler de grandes paires de banderilles des subalternes, réunissant, cadrant et sortant en s’appuyant sur les bâtons. Au  tableau d’honneur : Martin Blanco, Salvador Jimenez, Miguel Nogueira, Venturita.
     Raul Cano – (Avis et palmas, et Oreille) - est de la Baracaldo voisine. Bien ! Déjà un point en plus ! Normal. Passablement torpe avec le capote, il fut en gros danger face au premier, et ne passa pas de vulgaire en recevant le quatrième. Par contre, il est facile muletero, quoique sans grande imagination. Première faena débutée au centre, par le haut, la montera posée sur les pieds. Séries de droite un peu sur la marge, la troisième, bien plus engagée, recevant l’assentiment général. Ne se croisant pas, il se met en danger sur la main gauche. Sans insister, Cano revient à droite et se fait secouer sur un début de pecho où le toro est resté « en dessous ». Pas de mal, heureusement. La mésaventure lui arrivera deux fois. Par contre, entrant bien, il laissera une entière en se mouillant les doigts, un peu de côté. Le toro résista bravement à la mort, recevant grande ovation, tandis que le torero était applaudi, après un avis – Raul Cano toucha le grand quatrième, qui débuta en trébuchant deux fois, mais afficha une grande noblesse que le torero n’exploita pas entièrement. Début de faena, par changée dans le dos, au centre, la faena partant rapidement sur la main gauche. Séries de naturelles, propres, mais sans la profondeur que suggérait le noble adversaire. Final de face, mais sans convaincre totalement. Par contre, encore une fois, le matador de montra « gros canonnier » et l’oreille tomba, somme toute, justement. Pourtant, ce toro méritait bien mieux.
     Salvador Vega - (Vuelta et Vuelta) - est un des trois triomphateurs du concours  2001. Il a beaucoup toréé, et met un point d’honneur à soigner le moindre détail.       Magnifique au capote, il lance loin la toile, joue remarquablement des bras, compose la figure, et sort de la suerte « en torero ». On lui a vu de grands quites, par chicuelinas, tafalleras, gaoneras, le tout souvent clôturé de grands remates à une main, debout ou un genou en terre…Superbe. Il fit peu piquer ses deux toros, qui ne lui permirent pas le relâché qui avait fortement séduit, l’an passé. Première faena à un toro réservon, qu’il fallut tirer, le diestro cherchant à allonger cette charge au maximum et lier ses passes. Un toréo appuyé sur une jambe arrière en retrait, un peu parallèle, le toro sortant parfois mal, laissant le diestro « descolocado ».        Cependant, une faena qui alla « a mas », avec en point d’orgue une grosse série droitière, muy limpia, avec double pecho. Final par vraies manoletinas, erguida la planta, et une entière en entrant bien, mais qui résulta delantera. Grosse pétition d’oreille ; refus du président ; grosse ovation pendant la vuelta 
     Vexé et stimulé par le trophée accordé à Raul Cano, Salvador Vega se jeta dans la bagarre, dès que sortit le cinquième : Trois largas à genoux, manquant de se faire écharper au troisième voyage ; grand quite par navarras et remate d’une indéniable élégance. Début de faena, les deux genoux en terre, le toro faisant une vuelta de campana, et accusant un peu le coup, par la suite. Faena torera mais sans pouvoir se relâcher. Problème de soseria du toro. Séries sur les deux mains, dont une, supérieure, à gauche, liée au double pecho. Gros accrochage au niveau de la poitrine et on revient à la bagarre, terminant par quatre molinetes à genoux. Préparée avec totale volonté, une épée entière qui, malheureusement, tombera très très bas, le toro ayant « patiné » au départ. Terriblement déçu de ce bajonazo bien involontaire, Salvador Vega perdra un trophée, et peut-être plus, mais pas la grande satisfaction du public, qui lui fera donner une nouvelle vuelta.
     Nuno Velasques – (Avis et silence, à chaque toro) - est portugais, malgré que l’affiche « l’hispanise » en Nuno Velazquez. 
    Il faut attendre, mais pour le moment, on se demande ce que l’élève de Rui Bento Vasques, « vient peindre », ici… Très vert, voulant jouer bonito, mais ne voulant pas affronter les réelles difficultés, avec la technique et la tête, le garçon a montré de bons passages, cape en mains, et une certaines élégance en début de trasteo. Hélas, il ne se croise jamais, ne s’impose nullement, et les toros en profitent. Deux faenas sur le même registre, de mas à menos. Pour sa défense : Un premier novill, problématique, qu’il faillit bien conquérir en laissant la muleta devant, à chaque fin de passe, et la volonté de recevoir le dernier, a portagayola... Mais, pour le moment, ce Velazquez-là ne peint que d’un ton : le vert.

     Samedi prochain, la deuxième : Novillos de Cebada Gago, pour Jarocho, Serafin Marin et Juan Antonio Gonzalez.

 

VALDEMORILLO : DAVILA MIURA S’EST REGALE…

      10 Février : La feria touche à sa fin, et toute la presse insiste sur une chose : des cornes absolument impresentables. Le mot afeitado est directement écrit en plusieurs chroniques. Décidément, Valdemorillo n’est plus...
     Hier, la deuxième corrida a connu le triomphe, mais surtout, le bon toreo de Davila Miura, aux portes mêmes de Madrid. Nouvel apoderado, nouvelles illusions et … trois oreilles à la clef. La vie est belle !

     9 Février – Valdemorillo – 5ème de Feria – Casi lleno – Soleil : Toros de Antonio San Roman, moyennement présentés, très mal armés. Pour ce qui est du comportement: justes de forces et noblotes en général. On donna au cinquième une vuelta qui ne s’imposait nullement. Le dernier fut le manso de la chambrée.
     Rafi Camino a promené sa mandanga toute l’après midi. Il a des gestes ; il pourrait faire cent fois mieux… mais il ne s’engage pas, reste en demi-teinte, en demi-distance, comme « un demi-sel » ! Dommage pour lui. Le public le lui fit sentir, en ne l’applaudissant que mollement, après chaque prestation – Davila Miura s’est amusé, avec le premier, lui coupant une oreille facile. Par contre, grosse faena au cinquième : toréo lent, cadencé, « gustandose ». Temple et lié. Deux oreilles, malgré un pinchazo. (Bien, pour Davila Miura. Voir s’il confirme à Castellon) -  Jesus Millan se montra un tantinet électrique. Volontaire, mais un peu brouillon, devant un lot plus compliqué, l’aragonais essuya plusieurs mauvais coups, s’en sortant miraculeusement sans mal. Volonté mal récompensée, car tuant très mal : Deux pinchazos et deux descabellos à chaque toro.

     La feria de Valdemorillo se termine aujourd’hui, avec une corrida de Valdeolivas, pour Diego Urdiales, Rafael Matute et Jose Luis Triviño.

 

AMERICA : MANOLO CABALLERO ET JOSELITO, EN EVIDENCE…

     10 Février : Hier, l’actualité se centrait, principalement, sur deux pays : Colombie et Venezuela. Si dans les rues et les campagnes, la fièvre des conflits armés les fait trembler, dans les arènes, par contre, on a baillé… Ce qui, au fond, est peut-être ennuyeux, mais bien moins dangereux..

     A Medellin, double session, entre le festival de vendredi soir et la corrida de samedi. Double session…et « double toston », à cause des toros. 
     Le festival nocturne, au profit de l’Hôpital Saint Vincent de Paul, propriétaire de la Plaza, a connu l’énorme et traditionnel succès populaire, avec la procession suivant la statue de la Vierge de la Macarena, portée par les toreros eux-mêmes, la plaza clignotant de milliers de cierges allumés. Emouvant ! Après, ce le fut beaucoup moins, les toros de Aguadulce-Zalduendo, se chargeant de tout mettre par terre. Seul et unique trophée pour Manolo Caballero, tandis que Camacho, Dinastia, Victor Puerto, le Califa (très mal) et le novillero Andres de los Rios (remplaçant Ferrera) rongent leur frein.

     Hier, la corrida fut des plus décevantes, heureusement sauvée par Manolo Caballero qui coupe deux oreilles et sort a hombros, « sans se décoiffer ».
     9 Février – Medellin (Colombie) – Plus de ¾ de plaza : Six toros de Garzon Hermanos, correctement présentés, mais manquant de caste. Seuls se sauvèrent les 1 et 5ème.
     Cesar Camacho ne put complètement convaincre devant le bon premier. Vuelta. Pas grand chose à tirer du quatrième. Ovation – Manolo Caballero a été facile, lidiador intelligent, et torero dans chaque geste. Deux faenas sans effort apparent. Ce que l’on traduit en espagnol par « pletorico ! » Oreille, chaque fois, un nouveau trophée en vue et, peut-être, le remplacement du Juli, samedi prochain, si, comme on le murmure, il « coupe » sa temporada américaine – Gros souci pour le Califa : Certes, « il ne touche pas un toro », mais on le voit très nerveux, très en dessous de tout ce qu’il a montré jusqu’à présent. Saison américaine très décevante, pour le Califa.

     Côté Venezuela... Pas mieux. La deuxième de Merida a été une mansada intégrale, que les toreros ont lidiée avec efficacité.
     9 Février – Merida (Venezuela) – 2ème de feria – Casi lleno : Cinq toros de San Jose de Bolivar, (Jeronimo Pimentel) et un 6ème de Campo Bravo. Beaucoup de mansedumbre, les toros sortant distraits, partant dans tous les sens, au premier tiers, arrivant sans race ou rajados, à la muleta.
     Joselito s’est montré calme, lidiador et bon tueur. Deux oreilles au quatrième – Finito de Cordoba s’est plus accroché que la veille. Oreille au cinquième – Leonardo Coronado s’est battu avec ses moyens, coupant également un trophée, au troisième. Mais, là aussi, on oublie bien vite.

     Ce dimanche 10 Février :
Mexico : Toros de San Lucas pour Manolo Mejia, Alfredo Lomeli et Alfredo Gutierrez. A prévoir une entrée désastreuse, pour cette 16ème de la Temporada.
Bogota (Colombie) : C’est « la revanche » de Medellin :  Cesar Camacho, Manolo Caballero et le Califa, avec une corrida d’Ambalo.
Merida (Venezuela) : Troisième de Feria – Corrida de Rejoneo.

 

DIMANCHE TORERO… AU SANTIAGO BERNABEU !

     11 Février :  En France, l’aficionado est souvent amateur de rugby. Surtout dans notre Sud Ouest. A tel point qu’il n’est pas rare que dans les peñas et clubs taurins, on parle plus du « ballon ovale » que de la dernière estocade du Juli… Normal ! Rugby, chasse, pêche, tradition… et toros ! 
     En Espagne, c’est le foot. La plupart des Aficionados al toro, sont des inchas d’un grand club, ou d’une équipe « très torera »… Jadis, à l’heure de sa grande gloire, le football sévillan se partageait les faveurs du toreo. On était souvent « du Betis »… mais « le Sevilla » avait également ses partisans… Bien sûr, les toreros du Nord se divisaient entre « Le Real » et « L’Atleti », certains osant timidement annoncer le blaugrana du « Barcelone »…
     Eh, bien entendu, l’inverse se vérifiait, également… Sans aller plus loin, on connaît la grande amitié qui unit Raul, l’avant centre du Real, et Enrique Ponce… Deux grands, parmi les grands…
     Alors, quand le dimanche est gris et que les toros sortent « à reculons », on va voir ce qui s’est passé dans le monde du ballon rond, et parfois, on assiste à des moments de formidable émotion, des exploits dignes d’une salida a hombros… Le public ne s’y trompe d’ailleurs pas, qui agite des mouchoirs blancs, comme pour demander les trophées…
     Hier, le  mythique Stade Santiago Bernabeu, de Madrid, a connu un de ces moments privilégiés : Le Real Madrid bat Las Palmas 7 à 0. Quelle dégelée !
     De ces sept buts, Morientes en a marqué cinq. Cela faisait quarante ans que ce n’était pas arrivé. Vaya ! A ses côtés, Zidane et Figo ont fait de la dentelle, servant magnifiquement le canonnier…
     Apothéose au stade Bernabeu, qui va fêter son centenaire, en juin prochain… Parmi les événements possibles, le Championnat du Monde des poids lourds, entre Lennox Lewis et Mike Tyson… organisé par Jose Luis Berrocal soi-même…

     Pourquoi donc parler de sport ? Un, parce qu’il faut s’intéresser à tout ! Deux, parce qu’il ne c’est presque rien passé, hier, dans les ruedos. Trois, parce que le sport et les toros sont parfois liés. La preuve… le Président de l’Atletico Madrid, l’ineffable Jesus Gil, a une ganaderia : Valdeolivas. Ses produits sont sortis, hier, à Valdemorillo, et allez donc savoir pourquoi… Tienen tanta mala leche como el dueño ! Ils ont aussi mauvais caractère que le patron. On pourrait dire « De mauvais poil », en permanence. Mais pour des toros, on peut le comprendre !

     Pas grand chose, donc, à Valdemorillo… Du côté de Mexico, le président a volé une oreille a Manolo Mejias. Il est vrai que 4000 personnes dans la plaza, cela ne fait pas une pétition majoritaire… A Bogota, il a plu, pour changer. Mais cette fois, il a trop plu, et on a fermé, au troisième toro… Il faut donc aller du côté de Merida, au Venezuela, pour trouver un peu de soleil et quelques bonnes choses à se mettre sous la dent : Un toro grâcié et une bonne faena de celui qui devrait être « plus haut qu’il n’est » : Jose Antonio Iniesta.

    10 Février – Mexico (Monumental) – 16ème corrida de la temporada – 4000 personnes, environ – Temps gris, froid, avec du vent : On va vite oublier la 899ème corrida de l’Histoire de la Mejico… Et pourtant, la corrida de San Lucas est sortie très bien présentée, et très armée. Au premier tiers, elle fit son devoir, mais cela se gâta par la suite. Manque de race.
     Manolo Mejia se montra volontaire devant le premier, mais catastropha avec l’épée, au poit que le président lui sonna deux avis, lui « pardonnant le troisième » d’un cheveu. Peut-être le Juez de Plaza, monsieur Manuel Gameros, s’est il repenti de ses largesses ? Toujours est il que ce président bien inconstant refusa injustement une oreille demandée à grands cris par le pauvre public, après une très bonne prestation de Manolo Mejia, conclue d’une grande estocade, qui pourrait bien « l’estocade » de la Temporada…Personne n’a compris l’entêtement du palco, qui prit une bonne bronca, tandis que le torero donnait une vuelta de piètre consolation. Aujourd’hui, toute la presse « tombe » sur le président, et parle du « hold up du siècle »… Pauvre Mejia – Les deux autres diestros n’ont pu que montrer quelque bonne volonté, avec des fortunes diverses : Lomeli a été mal, récoltant avis et silence – Alfredo Gutierrez s’en sortit mieux, mais sans émouvoir pour autant…. Silence et palmas.
     Restent 6 corridas, à la Monumental de Mexico, et l’Empresa râle un peu, pour changer. Les espagnols ne veulent pas venir… On connaîtra, ce soir, le cartel de dimanche prochain : La 900ème !

     10 Février – Bogota (Colombie) – 4ème de la Temporada – casi lleno – Pluie, suivie d’une terrible averse. La corrida a été suspendue, à la mort du troisième toro. La corrida de Garzon ne semblait rien vouloir donner. Tout le monde était frigorifié, et ne pensait qu’à sortir de là.
     Cesar Camacho donna vuelta au premier – Manolo Caballero fit ce qu’il fallait pour couper une petite oreille au deuxième – El Califa continua à patauger, au sens propre, comme au figuré. Avis et palmas.
     Après cela, rideau... de pluie! On ferme...

    10 Février – Merida (Venezuela) – 3ème et 4ème de la Feria del Sol :
     Matinée de Rejoneo, avec deux oreilles pour l’espagnol Diego Ventura, et surtout une vilaine cornada au ventre du cheval «Golfo », de Leonardo Fabio Grisolia.
     En soirée, huit toros de Santa Barbara, dont le quatrième a été grâcié par Juan Jose Giron, qui essaie de perpétuer la saga des Giron, idoles du Venezuela dans les années 50/60, en particulier, avec Cesar et Curro. Jose Antonio Valencia  a coupé une oreille ; Antonio Barrera a donné une vuelta. Mais c’est Jose Antonio Iniesta qui fit « la » faena de la tarde, coupant deux oreilles qui, peut-être, lui serviront à ouvrir quelques portes. Celui là, s’il avait voulu…

    10 Février –Valdemorillo (Madrid) – Dernière de Feria – Plein – Froid :  Un toro du Trébol, pour le cavalier Miguel Garcia, qui reçut une petit ovation – Quatre toros de Valdeolivas, de Don Jesus Gil… Astifinos et très, très mansos. Pouah ! Deux sobreros de Maria Isabel Sistac de Liria, sortis 3 et 5èmes, qui donnèrent bon jeu.
     Diego Urdiales s’est battu, sans toutefois mettre le turbo. Silence partout – Triviño fit les quelques bonnes choses que lui ont permises deux bichos impossibles – Le succès a souri à Rafael Matute, qui a la particularité de tuer de la main gauche. Oreille à son premier, qu’il n’a pas totalement compris : on le vit, « trop dessus », mais également « fuera de cacho ».  Beaucoup mieux à son second, mais bafouillant son final en trois pinchazos et une entière. Malgré ce, il donna une vuelta fort applaudie.
     Se acabo la Feria... Valdemorillo "ya no es Valdemorillo"...

 

« ON Y DANSE, ON Y DANSE… »

     12 Février : Ca y est ! Après deux jours de fièvre, il va y a voir un peu plus de place dans les journaux… Un peu plus de place pour la gadoue politicarde et la temporada présidentielle…
     Vous rendez vous compte ? Le président s’est déclaré candidat à sa propre succession… comme si c’était une surprise ! Et chacun, avec force « Oooooh ! » et «Aaaaah ! » d’y aller de son commentaire, narquois ou sirupeux, selon qu’on est d’un bord ou l’autre de la rivière… Et nous, pendant ce temps… on rame ! Quel cirque ! Enfin, « il » l’a dit… il y va !
     Cependant, on se pose une question… Au milieu de tous ces responsables en communication qui échafaudent les campagnes, « spontanéisent » les artifices, exploitent la moindre symbolique, quelque chose semble avoir échappé, ce qui est normal puisque cela remonte du plus bas, du plus modeste, du plus enfantin des refrains : « Avignon, c’est loin, mais c’est beau ! »  Pour nous, Avignon… C’est le pont !  on y danse  follement, sur ce pont. On y danse en rond, « tous ensemble, tous ensemble ! ». La symbolique ne peut être plus consensuelle, plus « carrée »… « Ensemble et dans la joie ! » Et d’y ajouter… « passionnément ! »…
     Mais, là où elle en prend un coup, la symbolique… C’est que le pont d’Avignon…il est cassé, et qu’on ne peut pas aller sur l’autre rive… ! Ce qui, avouez le, la fout un peu mal, quand on parle « d’avenir et ensemble ! ». Avons intérêt à savoir nager… ! Enfin ! « Avignon, c’est loin, mais c’est beau ! »… et c’est vrai.

     Dans le monde des toros, « ça danse » aussi :

     A Séville, la fièvre monte, autour du montage de la première feria d’Avril. Gros manège autour de l’absence du Morante et de son conflit avec l’Empresa, Canorea, fils du « grand Canorea »… Morante a t’il raison ? L’empresa a t’il tort ? Tout le monde y va de son commentaire… 
     En gros, Morante a tort ! Deux corridas seulement, mais très bien placées… Le torero, lui, en demandait trois… Du coup, conflit et rupture. Il faut attendre… Séville, c’est très loin, mais c’est super beau ! Et puis…le Pont de Triana, lui…arrive de l’autre côté !
     Morante de la Puebla, conscient de quelques incompréhensions aficionadas, annonce qu’il ne fait pas de caprice, et place une contre attaque : Il prendra, seul, six toros, le 15 Août au Puerto Santa Maria. Certes, voilà qui nous fait baver, et mériterait bien un aller-retour, mais… le 15 Août, la temporada est déjà « faite » ; les positions sont déjà bien marquées, et ce qui commande : Séville, Madrid… De plus, on sait déjà, au vu des toros à lidier, que Morante devra triompher à coup sûr, au Puerto, sinon ! Six toros : Jandilla, Marques de Domecq, Torrealta, Torrestrella, Salvador Domecq, et un doute sur le dernier : Nuñez del Cuvillo, Buenavista ou Santiago Domecq… Enfin, toute une symphonie Domecq ! 
     Certes, lidier seul six toros est un exploit… mais ici, on reste dubitatif. Tant qu’à faire, « mettre un grand coup de cymbale » en début de saison, et faire ainsi rendre gorge au patron de Séville… Il faut attendre. On n’imagine pas, Séville sans le Morante.

     Un qui danse, mais moins vite, moins haut, que s’il avait réussi ce pari à la Monumental de Mexico, c’est Enrique Ponce. Le Valenciano  a coupé, dimanche, « le premier Rabo » de sa carrière, en terre mexicaine. Cela s’est passé dimanche, à Autlan de la Grana. Grosse faena, de totale harmonie artistique, face à un toro de Medina Ibarra qui portait le nom de « Maestro Fermin ». Deux oreilles et la queue, pour la première fois. Enhorabuena! Pendant ce temps, cela danse dans les despachos, sur le tapis vert… Son apoderado premier, Ruiz Palomares, est rentré en Espagne, dire sa façon de penser sur l’absence de son torero, des corridas d’Olivenza… Une petite plaza, mais qui a son importance, en tout début de saison. Jose Tomas a fait des siennes, et Ponce se retrouve dehors. Ce qui « coince un peu », c’est que l’empresa d’Olivenza est la même que celle de Valencia… Alors, « qui mène la danse ? »

     A Mexico City, on met une générale volée de bois vert au président de Dimanche : « Il a volé une oreille à Manolo Mejia ». Même l’empresa est de cet avis, qui prend la balle au bon, et invite le torero à la prochaine valse… Le cartel de la 17ème corrida de la Temporada, dimanche prochain, sera le suivant : Toros de Manolo Martinez pour le cavalier Gaston Santos, et le matadors Manolo Mejia et Javier Conde. Alli viene el bailaor ! 
     En fait, le Doctor Herrerias s’en sort bien, jouant les grands cœurs, mais occultant, de fait, son problème : Il lui reste six corridas à monter, mais les figures ne veulent plus venir. Pablo Hermoso de Mendoza dit que « Non ! » ; Zotoluco dit que « cinq fois, ce serait trop ! » ; Morante a décliné l’offre, semble t’il… 
     Bien ennuyé, le Doctor Herrerias… Devrait aller faire un tour en Avignon !

     Joli tour de piste, pour Rafael de Julia, hier, en plaza de Merida. Triomphateur de la San Isidro 2001, et de la Feria de Julio en plaza de Valencia, il se fait voler sa place « aux Fallas ». Du coup, il ne peut manquer une occasion de se faire regretter.
     11 Février – Merida (Venezuela) – 5ème corrida de la Feria del Sol – No hay billetes : Une bonne corrida du Prado. En évidence, les 3 et 6ème.
     Le local Julio Cesar Vanegas prenait l’alternative. On le vit très volontaire, avec cape et banderilles. A la muleta, il fut brillant face au sixième. Hélas, il pincha. Vuelta à chaque toro - Manuel Diaz « El Cordobes », mit sa vibrante bonne volonté habituelle, coupant un trophée à son premier.
     Triomphateur total de la corrida, et peut être de la Feria, Rafael de Julia, qui coupe trois oreilles, avec un toreo de classe, de temple et d’inspiration artistique.

     La feria se poursuit aujourd’hui, avec Joselito, le remplaçant du Juli, et Otto Gutierrez, face à un lot du Paraiso.

 

JEREZ … ON PREPARE LA FERIA !

     12 Février : L’empresa Balaña vient de présenter l’ébauche de la prochaine « Feria del Caballo », à Jerez de la Frontera. Elle aura lieu du 7 au 12 Mai, et proposera une novillada « de lujo », avec le Manzanares « Junior » et David Galan ; trois corridas de toros ; une corrida de Rejoneo ; et la traditionnelle non piquée « des écoles »…
     Corridas, les 9,10,11 Mai, avec des toros de Juan Pedro Domecq, Jandilla et Nuñez del Cuvillo. Trois corridas de luxe; neuf postes, et onze noms dans la balance : Ojeda, Juli, Finito, Ponce, Morante, Jose Tomas, Joselito, Caballero, Padilla, Rivera Ordoñez, Cordobes… Faudra choisir!
     Côté Rejoneo, le 8 mai, on prévoit une corrida de Bohorquez pour le frères Domecq et Pablo Hermoso de Mendoza.

 

LES TROPHEES DE VALDEMORILLO

     12 Février : La Peña « El Arte de Julio Pedro Saavedra », vient d’attribuer ses trophées aux vainqueurs de la récente feria de San Blas y la Candelaria.

     Matador triomphateur de la Feria, et meilleure faena : Eduardo Davila Miura
     Meilleur Novillero et meilleure estocade : Julio Pedro Saavedra
     Meilleur quite artistique : Rafael Matute
     Meilleur Lot : Novillada de Domingo Hernandez
     Meilleur Toro : « Jaramillo », N°76, de Antonio San Roman (sorti 5ème – Vuelta)
     Meilleur Puyazo : Aitor Sanchez
     Meilleur subalterne à la brega : Juan Pablo Sabroso
     Meilleur banderillero : Jesus Robledo « Tito ».

 

LES GRANDES MANŒUVRES…

     13 Février : Que l’on parle « Sports », ou «Politique »… les grandes manœuvres ont commencé. A Salt Lake, les champions se donnent à fond, et les images qui nous arrivent nous font vibrer. Sur le tremplin de la gloire, les hommes s’envolent, magnifiques oiseaux qui tutoient l’infini. Formidables ralentis ! Une fille se couvre d’or, et fait un clin d’œil d’amour à sa copine… Carole a du penser fort à Régine… qui, « là-haut », a souri doucement.
     Chapeau! les champions, faites nous encore rêver…On en a besoin!
     Ce soir, « les bleus » nous font un amical défilé de mode…Nouvelle tenue! Nouveau maillot, "avec le petit élastique, là"... Super !
     On est les champions, on est les meilleurs… presque pas la peine d’aller à Séoul ! On va regagner la coupe ! Ben tiens ! Veremos...

     En politique aussi, les grandes manoeuvres ont commencé. Après « le pont d’Avignon » qui  n’a surpris que ceux qui étaient prévenus, ça part très fort, dans la presse, dans le « national hémicycle »… On n’a pas fini ! Qu’est ce que vous pariez que les courbes des statistiques vont monter on descendre dans le bon sens, sous peu ? On va gonfler l’emploi, à coups de CES ; baisser la délinquance à coups de plaintes refusées ; multiplier les « Tout va bien, et l’on fera mieux »…. En un mot : Les grandes manœuvres... De bonne guerre, hélas !
     Pendant ce temps, un « multi-violeur et assassin », ose regarder une mère dans les yeux et lui assurer que sa fille n’a pas souffert. Et la mère lui dit : « merci » ! Seigneur ! Señores… pero que pasa aqui ?
     Retournons vite à notre mundillo, parce que….

     Dans le monde des toros, ce sont aussi, les grandes manœuvres. Après Valencia, Séville fait couler toute l’encre du Guadalquivir…Des bribes de cartels nous arrivent de divers côtés. La presse, également, multiplie les éditos où l’on essaie de montrer que cette saison ne sera pas « camino de rosas »…
     On sait qu’il va y avoir bagarre, au soleil face au toro, mais aussi dans les despachos, sur le vert des tapis, sans parler des lieux publics où tout écart, tout scandale, seront exploités…
     Ainsi tenez : Navalon revient aujourd’hui, dans « La tribune de Salamanque » sur le scandale du Juli, à Mexico. On en a fait des tonnes ! C’est fini ! Bon !
     Par contre, il lâche une petite bombe sur le comportement qu’auraient eu certains diestros espagnols, lors de la dernière feria de Quito, et ses dires demandent vérification : Il parle de bagarre entre Joselito et Juli ; il parle d’une attitude pour le moins odieuse de Padilla, tout cela dans le cadre idyllique du grand hôtel torero de la capitale équatorienne…
     Qu’y a t’il de vrai ? Qu’y a t’il de faux ? on verra bien. Mais, pour « exajerado qu’il soit », Navalon ne s’embarque pas à la légère… Voilà qui risque de faire quelque bruit !

     A Séville donc, Eduardo Canorea concocte sa deuxième feria d’Avril. Il fait motus, en fin manœuvrier, mais « des petites souris aficionadas », sortent de son bureau et chuchotent quelques morceaux de cartels.
     Ainsi, le « Mundotoro.com », que vous pouvez joindre quotidiennement, dans nos liens amis, révèle aujourd’hui les premiers éléments suivants :
     Corrida de Pâques, confirmée : Ojeda, Tomas, Juli, devant des Torrealta.
     La Feria débutera par une corrida de Cuadri où semblent déjà inscrits Davila Miura et Antonio Ferrera (Ne pas oublier que Victor Puerto l’a également demandée).
     Juli  sera au cartel du 12 Avril, avec Joselito et, peut-être, Rivera Ordoñez, face aux Victoriano del Rio. Son deuxième paseo se ferait le 18, avec Finito de Cordoba et Rafael de Julia, devant des Jandilla ou des Marca.
     Joselito ferait sa deuxième sortie, le 15, entre Ojeda et Enrique Ponce, face à des Torrestrella ou des Manolo Gonzalez.
     Jose Tomas, quant à lui prendrait les Garcigrande, en compagnie du Finito et d’Eugenio de Mora. Puis, les Juan Pedro Domecq, le 17 avril, avec Victor Puerto et Miguel Abellan (surprenant !)
     Ponce serait inscrit à la corrida de Parladé, en compagnie de Jose Ortega Cano...
     En ce qui concerne les « durs-durs », la corrida de Cebada Gago serait lidiée, entre autres, par Pepin Liria et Padilla. Pour ce qui est des Miuras, Zotoluco va « fijo ». Padilla l’accompagnera… Qui sera donc le troisième ? Une chose est sûre, ce ne sera pas le Morante, perdu dans ses réflexions et ses …fausses manœuvres !

 

MERIDA : FLASH TRIOMPHAL…

     13 Février: Il semble que la corrida d’hier a donné de grands résultats, avec toro gracié et triomphe torero. Il faut attendre, mais « le flash » dit ceci :

    12 Février – Merida (Venezuela) – 6ème de la Feria del Sol – Casi lleno : Toros de El Paraiso de Jeronimo Pimentel, de présentation et de jeu divers.
     Les toreros les ont fait briller, au point qu’un public euphorique a fait indulter le dernier, « Jeringa », N°34, de 430 Kgs, malgré une sortie de manso. Son matador, Otto Rodriguez  s’est vu remettre deux oreilles, toutes symboliques – De son côté, Victor Puerto, qui remplaçait le Juli, a fait « un gros truc », devant son premier, coupant deux oreilles et rabo – Plus sage, Joselito obtint une oreille du premier, et se bagarra fort avec le quatrième, qu’il tua mal.
     De fait, dans une ambiance explosive, actuellement, au Venezuela, ceux de Merida, au cours de cette feria... « lo pasaron bomba ! »

 

« MAUVAIS, MAIS PEUVENT FAIRE PIRE… »

     14 Février : On se demande si le mot « aficionado », qui ne s’applique pas qu’aux seuls toros, n’est pas synonyme de « maso » ! Vraiment, quand on est « passionné », on aime souffrir ! Regardez… le Président !
     Restons à notre niveau… Hier soir, nous avions une secrète pensée, émue, pour nos amis « les footeux », aficionados au Football… Pensez, les bleus sortaient leur nouvelles tenue N°1, et affrontaient, en toute amitié, les Roumains, dont on sait qu’ils sont des durs à cuire, comme ces toros que l’on dit « de peligro sordo »… Aucun génie, mais du moteur, de la technique et « virils mais corrects »… Ils ont toujours été comme ça.
     Trois premières minutes de rêve, quelques éclairs de « duende » et un gros coup de canon ! Et puis…le reste fut aussi approximatif que le mouvement des lèvres, au moment de la Marseillaise… Un match de foot « en play back » ! Un peu comme quand sort un toro de bandera, et qu’on voit le torero « pegar pases », mais non pas toréer… Du style : « Bon ! quand va t’il donc s’y mettre ? »
     On plaint les milliers de supporters qui ont pris des seaux d’eau pour pas grand chose ! Eux qui, ne voulaient voir « que du bleu »… sont sortis avec des bleus à l’âme et un bon rhume en perspective. « Ca fait rien… « On » est les meilleurs !…Aux aaaaaarmes, Citoyens ! »
     Ouais ! Mauvais, les bleus… mais peuvent faire pire !

     A Mexico, ça bagarre… Là aussi, on peut faire pire.
     La soudaine échappée du Juli a provoqué un gros scandale, amplement répercuté par le presse.
     Il fallait remplacer le Juli à Autlan de la Grana, le 11. Un accord « signé de toutes parts » stipule qu’un torero espagnol, s’il est soudain indisponible, doit être remplacé par un diestro « national »…Signataires et chargés, entre autres, de veiller à l’application de cet accord, diverses associations régissant les affaires taurines du pays, et leurs présidents. D’un côté, l’Association nationale de matadors, novilleros et rejoneadores, menée par Mauricio Portillo ; De l’autre, l’AMAT (Asociacion de las Agrupaciones Taurinas) et l’AMET (Associacion de los Empresarios Taurinos), à la tête desquelles se trouve Pablo Torres Landa, surnommé « El Pollo », qui vient de prendre en mains, les intérêts mexicains de Pablo Hermoso de Mendoza.
     Où le bât blesse, c’est que le Pollo, apoderado de Hermoso, fait monter son cavalier, en remplacement du Juli, pour la corrida d’Autlan… Bien évidemment, Mauricio Portillo, convention en main, monte à l’attaque, et crie à la trahison : Ce « poulet là » est le premier à violer l’accord qu’il devait être le premier à défendre…
     De son côté, Curro Leal, l’empresario d’Autlan se dit que seul Pablo peut lui garantir la même taquilla, et donc, fulmine, déclarant qu’il est près à annuler les deux corridas qui restent, s’il n’a pas son Pablo…
     Bien entendu, cela bagarre, et la tequila n’est probablement pas là pour calmer les esprits… jusqu’au moment où tout se calme, et chacun rentre chez soi, avec une solide gueule de bois. Hermoso de Mendoza a donc remplacé le Juli, et Curro Leal s’est engagé à monter trois corridas pour de nationaux, dans ses plazas…
     C’est pas terrible, terrible… mais cela aurait pu être pire.

     Pour rester à Mexico, l’Empresa Rafael Herrerias n’est pas content ! Ca change. Il réduit à trois ou quatre, le nombre des corridas restant à monter à Mexico, et répète avec force : « Pas de corrida de l’Oreille d’Or, tant que Mauricio Portillo est à la tête de l’Association de matadors mexicains ! Non, mais… »
     En attendant, la saison se termine doucement, et Javier Conde torée dimanche. Ce n’est pas son premier paseo à la Monumental, puisqu’il y a confirmé son alternative le28 Janvier 1996, des mains de Cavazos, en présence de Manolo Mejia, face au toro «Membrillo », d’Arroyo Zarco ».
     Le doctor Herrerias prévoit la répétition de Casasola et d’Antonio Barrera ; la confirmation d’Alberto Ramirez ; et voudrait bien monter un gros cartel, le 24, avec Zotoluco et Manolo Caballero. Mais, pour le moment, pas de réponse… Peut pas faire mieux !
     Du baume au cœur, cependant, avec la remise à la « Croix Rouge » d’un chèque de 1 200 000 pesos, auxquels le Juli va ajouter un don personnel, résultant des bénéfices de la corrida du 5 Février. Herrerias a souligné le point d’honneur à faire ce geste, à chaque anniversaire de la plaza, depuis qu’il est en poste. Chapeau !
     Vous voyez bien qu’on peut toujours faire mieux…

 

BRILLANTS REMPLACANTS POUR EL JULI…

     14 Février : Julian Lopez, du fait de sa lésion, dont on ne sait complètement si elle est « cervicale ou diplomatique », a interrompu sa dernière ligne droite en Amérique, avec en particulier, des courses importantes à Merida, au Venezuela ; à Medelin, samedi, en Colombie ; et à Bogota, dimanche, pour la 5ème corrida dans la capitale colombienne.
     C’est Enrique Ponce qui remplacera le Juli, dimanche 17, à la Santamaria de Bogota, avec Dinastia et Rafael de Julia.
     A Medellin, on reconduit Manolo Caballero, aux côtés de Dinastia et Victor Puerto.
     Du côté de Merida, c’est Victor Puerto qui a remplacé le Juli. Bien lui en a pris, car il s’est érigé en triomphateur total de la feria et auteur de la meilleure faena. A l’heure où beaucoup regrettent son injuste absence des cartels des Fallas Valencia, dont il fut le triomphateur 2001, Victor Puerto ne pouvait trouver mieux pour faire le point sur sa forme actuelle. Et à n’en pas douter, il va encore enfoncer le clou, samedi, à Medellin.
     Juli, donc, porte chance… On peut penser que Caballero va confirmer triomphe à la Macarena, et prendre le trophée de la feria.  Et de ce fait… parions sur un succès de Ponce, dimanche, à Bogota.

 

LES TROPHEES DU SOLEIL

     14 Février : On a révélé, hier, le « Tableau d’Honneur », de la Feria del Sol, de Merida, au Venezuela, qui s’est déroulée du 8 au 12 Février. Il se présente comme suit :

     Triomphateur de la Feria : Victor Puerto
     Meilleure faena : Victor Puerto, au toro « Castellano », de Jeronimo Pimentel.

    
     Meilleure estocade : Javier Rodriguez
     Meilleur Rejoneador : Diego Ventura.
     Meilleur lot de toros : « Los Marañones »
     Meilleur toro : « Sirviente », de Santa Barbara, lidié  dimanche, par Antonio Barrera.
     On a donné un accessit de bonne conduite au jeune matador Julio Cesar Vanegas, qui a pris l’alternative au cours de la Feria.

 

QUEL JOSE TOMAS POUR 2002 ?

     15 février : La temporada débute… Déjà les premières ferias sont bouclées, et font couler beaucoup d’encre : Castellon, Valencia, précédées du week end d’Olivenza. A Valencia, on brûle déjà, avant les Fallas. Outre l’absence de Victor Puerto, l’Aficion râle très fort, au sujet de la politique tarifaire, mise en place par la nouvelle empresa : Grosse augmentation des bonnes places, pour maintenir ou réduire les places « populaires »… Personne ne s’y trompe, et hurle à la démagogie… Il est sûr que pour trois euros de moins sur le dernier rang d’andanada, « tout là haut », il faut également acheter une bonne paire de jumelles. Conclusion : C’est cher ! Par contre , certains tendidos moyens « en ont pris un gros coup », et là, l’empresa va faire son beurre… Toujours les classes moyennes qui trinquent… Grrr !
     Séville se monte, peu à peu… Déjà, les ténors sont positionnés. Il n’y a plus qu’à « garnir »… Parmi ces toreros qui « accompagneront » les vedettes… un certain Antonio Barrera. Il est un des meilleurs, depuis deux ans, au Mexique. Sévillan de « pura cepa », il était parti là bas, huit corridas après son alternative…Depuis, il en a toréé plus de 80, au Mexique, et ne rêve que de « revenir ». L’occasion lui en est donné : Antonio Barrera sera au cartel de la Feria de Séville, le 8 avril, face à des toros de Gerardo Ortega.
     Feria d’Avril …tous y seront, à part le Morante, sauf ultime coup de théâtre hautement improbable, mais toujours possible… Ne pas oublier que nous sommes au pays du flamenco et « des flamencos ». Cependant, les « gros postes » sont déjà bouclés et donc… Morante se queda fuera ! Dommage pour lui. Dommage pour nous.

     Qui va mener la danse, cette année ? Quelles seront les stratégies. Déjà, des choses pointent à l’horizon de toutes les couches de l’Escalafon.
     Deux toreros continueront dans « leur ligne », toutes voiles dehors. Ils ont pour noms : El Juli et Enrique Ponce. Le premier est « le guerrier N°1 », qui va, cette année, probablement confirmer ses dons de muletero. La faena de Mexico le prouve. Peut-être moins régulier, moins spectaculaire, moins « populaire », Julian Lopez risque de chercher le parfait, comme on l’a vu en plusieurs occasions, l’an passé.
     Enrique Ponce, lui, est « N°1  du cœur ». On râle tous comme des fous devant sa facilité, son toreo bien huilé, sa faena mille fois répétée… Mais, tout à coup, on se dresse sur une soudaine inspiration inattendue, un enchaînement rêvé, un galbe jalousé, qui reste à jamais gravé dans les rétines… Enrique Ponce, figure indiscutable du Toreo, est il en train de devenir « torero artiste » ? (références : Badajoz, Madrid-Vista Alegre, Dax 2001, entre autres ?). Ponce va continuer dans cet axe, n’ayant plus rien à démontrer, préparant, avec sagesse ses derniers paseos… Challenges du torero de Chiva, s’il doit s’en fixer :  reconquérir Valencia, triompher à Séville, définitivement, et marquer fortement son passage à Madrid.
     Suit un groupe de points d’interrogation… Joselito risque de faire beaucoup de bruit, cette année, et de regagner, d’un coup, les places perdues… Victor Puerto et Finito de Cordoba, chacun dans son style, se maintiendront. On est « sur la défensive », en ce qui concerne deux noms : Paco Ojeda, et Rivera Ordoñez… Si le premier tente un come back, qui fait un peu trembler les vieux ojedistes que nous étions, le second semble vouloir laisser de côté les lambris des palais ducaux et « redevenir » torero. Le changement d’apoderado est un premier signe. La volonté affichée sur trois ou quatre contrats « américains », avec de grosses voltiges à la clef, dont il se releva sans sourciller, est un second élément. L’ambition d’être « de toutes les ferias » en est un troisième. Rivera Ordoñez  va t’il enfin redevenir le fils de Paquirri, ce père dont il ne parle jamais ? Franchement, on le lui souhaite 

    Mais, « la » grosse question… « le » gros point d’interrogation, se nomment Jose Tomas. Savez vous où il est ? ce qu’il fait ? A t’il « réatterri » ? Ne sont pas beaucoup à le savoir…
     Jose Tomas a « manqué » sa saison 2001, malgré l’impact qu’il créa dans le grand public, en début de saison. Les triomphes de Séville le mettaient sur une orbite que personne ne pouvait aller tutoyer… La « Tomasitis ! », ou « Tomasotis » faisaent rage, plus fort encore que l’ESB ou la fièvre aphteuse. Partout, on se pressait pour voir le phénomène, et on hurlait son admiration, jusqu’au moindre trapazo… 

 Cependant, l’aficionado commençait à se gratter la tête, entre autres, et la Presse entrait dans la danse : « Esto » no es Jose Tomas ! On nous l’a changé… Il n’est plus le même. Il veut jouer les « Don Tancredo »  et ne semble avoir que cela en tête… Du coup, le torero qui avançait la jambe, mettait le pecho, soudain patinait sur de longues séries « de règlage », pour amener le toro au point de cuisson désiré. Alors, en su sitio, « en su jugo », Jose Tomas commençait sa séance de prestidigitation, et là… Seulement, on commença à râler un peu, avec « l’histoire de la Tele », le monsieur jouant sur cette mauvaise raison pour éviter les grosses ferias, laissant les copains se la jouer devant des mastards, pendant que lui multipliait ses « tancrédades », devant des « normaux, tirant à terciaditos, flojitos, cortitos de pitones, pour ne pas dire autre chose »… Cela aurait bien pu fonctionner, sans l’explosion en vol de Madrid…
     « Explosion » en deux actes : Une espèce d’attitude suicidaire dans une espèce d’état second, lors de son premier contrat, à la San Isidro, le 18 mai, face aux toros du Puerto ; puis le scandale du 1er Juin, refusant de tuer un toro d’Adolfo Martin, sous les yeux du Roi, de toute la gentry madrilène, de toute la presse et… de 23000 personnes. (Voir, dans « Temporada 2001 », nos articles des 19 Mai et 2 Juin)… Torero « venu d’ailleurs… », Jose Tomas y était reparti, d’un coup ! D’un sale coup ! De fait, il ne s’en est jamais remis. Une sale lésion du coude, à Santander n’arrangea pas les choses, loin s’en faut… Le retour fut polémique, et la saison partie en flèche se termina en capilotade. « Le Samouraï » avait perdu sa superbe, et dans le staff, les mines s’allongeaient…
     On décida, alors, d’aller se refaire une santé aux Amériques : Pérou, Equateur, Mexique… Là bas, les toros sont petits… Décrocher le Scapulaire de Lima, ferait du bien, côté pub, et plutôt pas mal, dans la vitrine aux trophées. Et puis, au Mexique… on l’adore.
     Tout semblait préparé pour un hiver triomphal… Hélas, on sait ce qu’il en advint :  Toréo « murmuré », à Lima ; Quelque bonnes ébauches, mais pas plus, à Quito ; et enfin, « le gros bide », au Mexique. Bien plus que des faenitas à des toros de malchance, c’est l’incapacité de Tomas à amener du monde à la Plaza, qui a fait son malheur… Du coup, les sourcils se sont froncés, du côté de la Monumental de Mexico, et c’est ainsi que s’est produit tout le ramdam entre Martin Arranz  et Rafael Herrerias, prenant en otage Pablo Hermoso de Mendoza qui ne rêvait que d’une chose : galoper à la monumental !

     Jose Tomas revint, plus hermétique que jamais… et depuis… tout se passe sur le tapis vert : Olivenza, Valencia… Du côté de Séville, c’est réglé, avec Télévision incluse. De même, à priori, pour Madrid San-Isidro. Jose Tomas veut reconquérir le maillot jaune, et ses administrateurs, aussi…
     Les questions qui se posent : Quel Jose Tomas retrouverons-nous ? Le « Tancrède » de 2001, ou le torerazo de 99 ? Aura t’il la force d’âme de redevenir « le Jose Tomas » que tout le monde rêvait de voir « en haut » ?
     Toute la question est là… et la réponse ne tardera pas à venir. Dès les premières courses, le torero fera démonstration de son « renouveau », ou continuera à s’enfoncer dans « ses errances »… Alors, de deux choses l’une : Ou on ne jure, que par le « Tomas nouveau », ou on ne parlera plus de lui , en 2003…

     "Passionnant!"...Comme dirait le Président…

 

SEVILLA… ON Y EST PRESQUE

     16 Février :  Si l’on fait le tour des divers organes de presse online, taurins (les « fusionnés », les « ceux qui boudent », les « ceux qui avancent, en aficionados, sans se poser de questions »)  ou journaux d’information générale ; si l’on passe quelques coups de fil à quelques copains, mozos d’espada ou amis de toreros... on peut essayer de rassembler le puzzle de la prochaine Feria d’Avril à Séville.

     Pour le moment, il reste quelques doutes, en particulier concernant la corrida de Cebada Gago, dont personne ne veut, paraît il. De plus, il y a « division d’opinions » au sujet de sa place, au calendrier de la feria. Certains la situent au tout premier jour ; d’autres, au samedi de Farolillos. Par ailleurs, on considère Pepin Liria, comme « incontournable », face à ces toros d’émotion (référence à la grande tarde 2001) ; d’autres sources disent que …rien n’est fait.
     Quoiqu’il en soit, les principales « figuras » sont installées à leur poste : Juli, Tomas, Ponce, Joselito, Finito, ne devraient plus bouger. De même pour Ortega Cano et Ojeda.
     Reste encore beaucoup de travail à l’empresa, et beaucoup de conjectures où nous perdre allègrement.
     Donc, sans assurer que « c’est parole d’évangile », la feria pourrait bien se présenter selon le schéma suivant :

     31 Mars – Dimanche de Pâques : Toros de Torrealta, pour Paco Ojeda, Jose Tomas, El Juli
    
Semaine de pré-Feria
     S 6 avril : (?) Toros de Celestino Cuadri (ou de Cebada Gago) pour ?
     D 7 avril : Rejoneo : avec Pablo Hermoso de Mendoza
     L 8 avril : Toros de Gerardo Ortega, pour Antonio Barrera, Antonio Manuel Punta et ?
     M 9 avril : Toros de Gavira, pour Pepe Luis Vazquez, Fernando Cepeda, Davila Miura
     M 10 avril : Toros de Mari Carmen Camacho, pour Pepin Liria, El Fandi et ?
     J 11 avril : Toros de Torrestrella, pour Victor Puerto, Manuel Caballero, Davila Miura
     V 12 avril : Toros de Victoriano del Rio, pour Joselito, Finito de Cordoba, El Juli
     S 13 avril : Toros de Garcigrande, pour Finito de Cordoba, Jose Tomas, Eugenio de Mora
     D 14 avril : Toros de Jandilla pour Ortega Cano, Rivera Ordoñez, Eugenio de Mora
     L 15 avril : Toros de Manolo Gonzalez pour Paco Ojeda, Joselito, Enrique Ponce

Semaine des« Farolillos »
     M 16 avril : Toros de Parladé, pour Ortega Cano, Enrique Ponce, Manuel Caballero,
     M 17 avril : Toros de Juan Pedro Domecq, pour Victor Puerto, Jose Tomas, Miguel Abellan
     J 18 avril : Toros de Jose Luis Marca, pour Rivera Ordoñez, El Juli, Rafael de Julia
     V 19 avril : Toros de Guardiola, pour El Cordobes et ?
     S 20 avril : (?)Toros de Cebada Gago, pour Pepin Liria et deux autres, dont, peut-être, Antonio Ferrera
     D 21 avril : Corrida de Rejoneo : avec Pablo Hermoso de Mendoza
     D 21 avril : Toros de Miura, pour Zotoluco, Juan Jose Padilla, Oscar Higares

     Il semble que les cartels des 12, 13, 14, 15,16, 17, 18 avril soient « définitifs ». La corrida du dimanche de Pâques est « sûre ».
     Bien des choses restent à voir, en particulier la place réservée à quelque sévillan : on pense notamment à  Luis de Pauloba, Luis Vilches et au Cid. Par ailleurs, on se demande quand et où, Juan Bautista aura t’il « un hueco » ?
     On parle aussi de deux paseos, pour le novillero Manuel Escribano. On peut donc penser à une première novillada, le 5 avril, et une seconde, en matinée du samedi de Farolillos, comme par le passé. Peut-être la nouvelle coqueluche sévillane, ne devrait elle pas se prodiguer autant en ce ruedo…. A force de chercher « la grande promesse »… on arrive à trouver quelque déception. « El tiempo dira ».

 

ZOTOLUCO, AU TAPIS…

     16 Février : Durement secoué, lors de la corrida de Leon, le 19 janvier, par un toro de Mimiahapan, le Zotoluco a continué sa saison, sans trop se préoccuper d’un gros coup au thorax et aux côtes. 
     Malheureusement, il a repris un gros uppercut au même endroit, l’autre jour, à Autlan de la Grana, et la lésion s’est aggravée, au point que le diestro a du consulter le docteur Vazquez Bayod, qui est, au Mexique, ce que sont Garcia Padros, Ramon Vila ou Valcarreres, en Espagne. Au bilan : Lésion intercostale, et repos total durant 15 à 20 jours.
     Zotoluco ne sera donc pas, dimanche, à Guadalajara, face à une imposante corrida de Los Martinez.
     Le matador mexicain coupe donc sa saison, comme l’a fait  le Juli, qui doit garder une minerve, pendant une dizaine de jours, suite à une entorse cervicale qu’il traîne depuis un moment. On sait que Julian Lopez était revenu chez lui, après son grand triomphe de Mexico, et une troisième mi temps qui avait failli tourner au scandale.
     Frères de combat, « Numero Uno » dans chacun de leur territoire respectif, Juli et Zotoluco se retrouvent « sur le flanc » pour quelques jours… Dommage que 8000 Kilomètres les séparent… Ils auraient pu « taper le carton », ensemble, et se faire chouchouter par quelque infirmière aficionada… que son muchas !  

 

ILLUMBE … DEUXIEME !

     16 Février : La plaza couverte de San Sebastian jouera complètement son rôle, en ce froid et gris samedi de Février. Brrr ! On se croirait à Valdemorillo… dans le temps !
     Deuxième novillada de la Vème « Rencontre mondiale des Novilleros ». Aujourd’hui, les novillos de Cebada Gago risquent de mettre de l’ambiance. Au cartel : Jarocho, Serafin Marin et Juan Andres Gonzalez, qui portera les espoirs de l’Ecole Taurine de Salamanca.
     Serafin Marin, qui a fait ses débuts piqués, en février 2001, finit la saison au deuxième rang de l’Escalafon Novilleril, avec 66 oreilles en 59 sorties. De son côté, Jarocho a toréé 33 fois, l’an passé, coupant 46 trophées, en 33 novilladas, dont une oreille pour sa présentation à Madrid, le 21 Octobre, à un novillo de Sanchez Fabres.
     Bonne après midi… et habillez vous bien !

     Il y aura deux gros festivals, aujourd’hui, à Sanlucar de Barrameda, et Montoro, près de Codoue. Dans le premier, Padilla réapparaît, après une nouvelle intervention chirurgicale, accompagné de Rivera Ordoñez, Vicente Barrera, Morante de la Puebla, Victor Janeiro, Luis Vilches et Juan Andres Blanco.
     Du côté de Cordoba, le Finito voulait des vedettes, pour donner un coup de main à la famille d’une fillette, malade. Pour diverses raisons, cela n’a pu se faire. Du coup, il va toréer le festival, entouré de novilleros "qui en veulent" : Medina Nuñez, Cesar Giron, Manuel Martinez, Andres Dorado, Octavio Chacon. Joli geste du Finito, qui aurait pu laisser tomber, vu « le peu de catégorie » du cartel. Espérons que le public suivra ce coup de générosité et d’Aficion.

     Maintenant… si vous avez peur du froid, si vous pensez qu’on va prendre une raclée devant les Gallois, et « que vous ne voulez pas voir ça »…allez donc faire un tour à Medellin, en Colombie, et, sur le retour, demain… passez donc par Bogota. Mais dépêchez vous…
     Ce soir, samedi 16, en plaza de la Macarena de Medellin : Toros d’Ernesto Gutierrez pour Dinastia, Manolo Caballero (qui remplace le Juli) et Victor Puerto.
     Demain, dimanche 17, à la Santamaria de Bogota : Corrida du Paraiso, pour  Enrique Ponce (qui remplace le Juli), Dinastia et Rafael de Julia.
     Allez-y si vous voulez… Les cartels sont intéressants, et la Colombie bien accueillante, malgré tout ce qu'on en dit... 
     Maintenant ! espérons que lundi…vous êtes en RTT ! Que haya suerte ! 

 

« 11000 VERGES »…ET 115 RABOS

     17 Février : « Allons bon ! Voilà qu’on part au-dessous de la ceinture, qu’on file au rayon « X » ! » De fait, cet article va finir « muy taurino », très taurin… Mais auparavant, coup de gueule !
     Non un coup de gueule lié au porno, au scabreux, mais bien plutôt contre la vulgarité qu’étale au grand jour, depuis les plus grandes tribunes, devant micros et caméras, ceux « qu’on nomme grands » et qui sont tellement loin de nous, qu’ils pensent devoir se laisser aller à quelque grasses et vaseuses onomatopées, pour accrocher le bon peuple.
     Qu’un ancien premier ministre, p our critiquer le parti d’en face, tout à fait aussi peu respectable que le sien, lâche un pauvre « ils aiment remuer la m… », ça fait pas très distingué.
     Mais qu’une femme, ex-ministre, responsable d’un parti qu’on voudrait grand, dont la préoccupation première est, ou devrait être, « la qualité de vie », se transforme en adjudant chef de carrière et termine sa harangue par un « On se met au boulot, oui ou merde ? » (sic)…non seulement, c’est d’une vulgarité « aplastante », mais… c’est aussi une insulte aux adjudants chef  de carrière.
     On la croyait faite d’un autre bois. (Et…vu la région d’où elle vient, on pouvait la croire « de ce bois dont on fait les pipes ! »). 
     Franchement, on la croyait porteuse d’autres valeurs, d’autres horizons, plus bleus ou plus…verts ! Mais voilà que madame l’Ex ministre nous abreuve de ces embardées plus dignes de la Piggy des Muppet show, que d’un haut responsable de la politique française…
     « Politique » voulant dire « celui qui veille à la bonne marche de la Cité », on a du mal à croire que « madame l’ex » mesure bien la portée de ces envolées scatologiques… Quel exemple !  A l’heure où nos rues, nos couloirs de métro, nos cités, nos écoles sont envahis de violence, de menaces, d’insultes… s’il vous plaît, que nos débats soient empreints de respect et de bonne tenue. (On oserait un « Sus à la vulgarité ! », mais, vu le titre, on aurait peur que des rapprochements scabreux viennent détourner l’attention !)
     On n’oubliera pas, pendant que madame vitupère ses insanités au perchoir, qu’une mère de famille, de trente cinq ans, fait la grève de la faim à la porte du commissariat du XIXème, à Paris, parce que personne ne peut l’aider à sortir sa fille de treize ans à sortir de la spirale de violence et d’horreur dans laquelle elle s’est fourvoyée, prisonnière d’une bande de rats des villes, sans foi ni loi… Chapeau à cette dame là ! Tiene pundonor. Et, en même temps, quelle désespérance, pour en arriver là. Et l’on pense aussi à toutes celles qui souffrent en silence.
     Alors, monsieur le Maire du XIXème, qui déclarez sereinement, que « vous ne comprenez pas qu’une mère ne puisse pas éduquer une enfant de treize ans…. » ; Alors, « Madame l’ex », qui crachez vos saletés, du haut de votre pupitre… on aimerait vous suivre ! on aimerait vous admirer ! on aimerait voter pour vous… Mais, de fait, vous nous préparez un avenir trop noir, trop lâche. Allez donc faire joujou avec vos petites combines, « pour être contre, tout en étant dans le bon wagon », mais, s’il vous plaît, (et vous remarquerez que nous n’utilisons pas une autre  formule, un peu plus vulgaire…)    … allez donc vous faire voir !

     Ouf ! Ca va mieux ! Maintenant, on parle « toros », et si le titre de ce film « un peu léger » est « monté au cartel », c’était bien pour faire un presque bon mot, en lien avec le nombre de « deux oreilles et la queue » coupées à la monumental de Mexico, depuis son inauguration… 115, exactement, dont la liste est gravée sur le marbre, à la porte de la plaza.
     115 rabos ! 115 exploits… Le premier a été accordé à Silverio Perez, le 16 février 1946. C’était la deuxième corrida d’inauguration. Manolete venait de pincher, manquant le trophée «d’un poil ». Silverio Perez monta un faenon au toro « Barba Azul », de Torrecilla, et entra dans l’histoire. A cette époque, on n’accordait pas la deuxième oreille… c’était « Oreja y Rabo ».
     Puis les ans se succédèrent, parsemés d’exploits en tous genres. Le rois des coupeurs de rabos, a la Monumental de Mexico furent les suivants : Manolo Martinez (10 queues, coupées entre 1970 et 1987) ; Eloy Cavazos (8, entre 70 et 2000) ; Joselito Huerta (8, entre 56 et 73) ; Antonio Velazquez (7, en fin des années 40) ; Fermin Rivera (7 rabos) ;  Curro Rivera (6) etc…
     Côté espagnol,  Manolete, bien sûr, en 46 et 47. Jumillano fit un doublé en deux courses 1955. Le plus « capé », fut Pedro Moya, le « Capea », avec trois rabos (74, 85, 95). Ceux « de los famosos », qui ont obtenu une fois, ce trophée : Paco Camino, du toro « Novato », de Mariano Ramirez, le 27 Janvier 63 ; M.B « El Cordobes », du toro « Corsario », de Torrecilla, le 28 Février 1965 ; Palomo Linares, du toro « Tenorio », de Garfias, le 30 janvier 72 (année du « rabo » de Madrid) ; plus près de nous, Joselito, le 25 mars 96, au toro « Valeroso », de « De Santiago », et enfin, « El Juli », il a quinze jours, le 5 février 2002, au toro « Rey de Oro », de Reyes Huertas.

     Il y eut, bien sûr, peu de lien, au plan qualitatif, entre ces apothéoses. Seule a primé l’émotion du moment, qu’il fût artistique, ou de « grande bataille ».
     Parmi les « anecdotes », chaque fois des odyssées personnelles, on retiendra que le portugais Manolo Dos Santos est le « triomphateur total », coupant deux rabos dans la même après midi, le 29 janvier 1950, aux toros « Goloso » et « Chato », de Pasteje.
     Une petite dernière, pour la route : Les deux oreilles et la queue, coupées le 14 décembre 1997, par Leonardo Benitez. Il fait un tabac, devant un très grand toro de Xajay, du nom de « Altruista ». Le toro est si bon que la présidence lui accorde l’indulto. Le matador ne se rend pas compte de la décision, ne voit pas « le mouchoir de vie », au palco, et foudroie le bicho d’une estocade « de revolucion »… Pas rancunière, la plaza lui fait obtenir les deux oreilles et la queue du brave…
     Ca vous en bouche un coin, hein ! Madame l’Ex… De quoi « verdir de plaisir » !

 

MANOLO CABALLERO…LE CHEVALIER DE COLOMBIE

     17 Février : Grosse faena, hier, de Manolo Caballero, en plaza de Medellin. Deux oreilles qui viennent s’ajouter à un brillant tableau de chasse, sur les terres de Colombie. Après Manizales, le diestro d’Albacete va probablement prendre le trophée de Medellin, à moins que Ferrera ne lui joue un vibrant mauvais tour, samedi prochain.

     16 Février – Medellin (Colombie) – 5ème de la Temporada – ¾ de plaza : Bonne corrida de Ernesto Gutierrez. La corrida est sortie bien présentée. Les trois premiers sont un peu faibles, les trois derniers affichent caste et force.. On a donné vuelta posthume aux 4 et 5ème toros.
     Manuel Caballero se montre très consciencieux devant le premier, un faible qui va le prendre au moment de l’épée, sans mal, heureusement. Deux pinchazos et une tendida. Palmas. Face au grand quatrième «Quiteño », le diestro va se montrer a gusto, liant d’intenses séries sur les deux mains, très templadas, terminant par de grandes naturelles de face. Grosse épée et deux oreilles, tandis que l’on fête le brave.
     Dinastia ne put faire grand chose, face à son premier. De plus, il batailla au descabello. Palmas. On le vit très décidé et complet, face au toro « Florisel », le meilleur sorti, cette année, à la Macarena. Bien avec cape, vibrant aux banderilles, il fit de tout avec la muleta. Deux pinchazos et une épée, le torero s’écroulant de douleur (luxation du coude droit, et gros dégâts musculaires à l’épaule). Son frère promène une oreille, et le toro est honoré d’une vuelta.
     Victor Puerto a été très bien à ses deux toros. Oreille à son premier, toréé « gustandose », avec cape et muleta. Il fut « énorme », devant le sixième, et partait pour deux oreilles. Faena importante, abusant un peu des tours complets. Hélas, ce fut la bérésina, épée en main, et Puerto troqua deux oreilles, pour un avis.

     Samedi prochain : Toros de Cesar Rincon, de « Las Ventas del Espiritu Santo », pour Cesar Camacho, Victor Puerto et Antonio Ferrera. Cesar Rincon, ganadero, va t’il compléter le tiercé gagnant : Cali, Manizales, Medellin ?

 

SAN SEBASTIAN…BRRRRR !

     17 Février: Il faisait très froid, hier à Illumbe, pour la deuxième novillada du concours des novilleros. Le lot de Cebada est sorti un poil « cortito » en tout, et les toreros, de même.

     16 Février – San Sebastian (Plaza d’Illumbe) – Deuxième novillada du Vème Encuentro Mundial de los Novilleros  - 1/3 de plaza – froid intense : (De notre correspondant) Novillos de Cebada Gago, inégaux de présentation, mais astifinos. Justes de forces. De la caste, chez les 1,2et 5. Le quatrième est un garnement et le sixième, un invalide.
     Jarocho a donné vuelta à chacun de ses novillos, avec pétition d’oreille, au quatrième. De bonnes choses, à gauche, face au premier et du mérite, devant le poignard droit du quatrième. On le vit volontaire, mais sans rien de génial.
     Serafin Marin est resté en dedans. Avis, chaque fois, accompagné de  Palmas à l’un, silence à l’autre. Bien avec le capote, mais très rapide et brouillon à la muleta. Une impression de « quantité, à la place de qualité ».
     Juan Andres Gonzalez donna une vuelta à la fin d’un premier combat peu convainquant. Par contre, il se montra longuet et pesant, devant le pauvre sixième, « que no podia con su alma ». Silence

     Samedi prochain : Novillos de Mari Carmen Camacho, pour Andres Palacios, Arturo Macias, Miguel Angel Perera.

 

ET SI « FRAN » REVENAIT…

    17 Février : On aurait l’air fin, tous, avec nos jugements à l’emporte pièce et nos souvenirs de Paquirri. Fran Rivera Ordoñez, que certains brocardent à coups de « Monsieur le Duc », va peut être nous faire un coup de « J’ai envie, cette année, et… vous allez voir ce que vous allez voir ! »

      Des petits indices de cette soudaine caste retrouvée : trois corridas, au Venezuela, où il se battit comme un chien, devant des moruchos. Succès et courbatures : trois corridas et trois cogidas.
     Hier, à Sanlucar de Barrameda, il tombe sur un grand novillo de Fuente Ymbro, du nom de « Calderero ». On aurait pu penser à une faena de hargne, un peu bousculée, dans le registre très court, spécifique à Rivera Ordoñez. De fait, paraît-il, le fils de Paquirri s’est saoulé de bon toreo, tant à la cape qu’à la muleta, en longues séries parfaitement liées et longuement templées… Ca, par exemple ! Bonne faena, formidable novillo, au point qu’il fut gracié.
     Deux oreilles et rabo symboliques pour Fran Rivera Ordoñez, à l’aube d’une saison où l’on souhaite qu’il redevienne « le fils de son père », et non « le mari de sa femme »…
     Succès total du festival : Casi lleno. Le quatrième novillo de Fuente Ymbro est gracié ; les toreros triomphent : outre Rivera Ordoñez, Marismeño, Barrera, Padilla, Antonio Jose Blanco coupent deux oreilles. Touchant le garbanzo, Morante de la Puebla a fait ce qu’il pouvait. Ovation.

 

SAMADET : ON OUVRE !

     17 Février : Ouverture officielle de la temporada, cet après midi, dans la "plaza-terrain de basket" de Samadet. 
     Ce n’est pas la première fois que l’on y court les toros. Tous se souviennent du novillo de Sepulveda, gracié par Manzanares. De même, le « unico espada » de Lagravère est resté dans les mémoires, comme autant d’émouvant et vibrants souvenirs.
     Ce jour, mano a mano entre Julien Lescarret et Manuel Escribano, face à des Salmantinos de Garcigrande, dont on connaît la qualité.
     Julien Lescarret doit prendre l’alternative, cet été (On parle d’Eauze). Le sympathique garçon a du talent. Il a une certaine facilité, devant le toro. Maintenant, il faut confirmer, peser sur le toro, sur l’Aficion, et monter le ton. Il en est capable. Premier épisode, aujourd’hui, face à la tornade Escribano.
     Manolo Escribano est un grand blond frisé au yeux bleus, devenu la coqueluche des Sévillans, l’an dernier. Il est vibrant, athlétique, complet dans les trois tiers. Il va « a porta gayola », banderille « al violin », enchaîne les passes… Bon ! Cependant, pour monter en tête de mat du toreo, il devra démontrer un autre talent, une autre personnalité artistique, que ce que l’on a vu lors des deux non piquées de Bayonne, cet été dernier.
     De fait, les deux novilleros ont beaucoup de choses à démontrer et confirmer. Et cela commence… aujourd’hui, à Samadet.

 

SEVILLA: PEPIN LIRIA, EN DEBUT DE FERIA…

     17 Février : Cela a l’air sûr, mais on a du mal a le croire. Pepin Liria, auteur d’une remarquable page de vaillance, l’an passé, se verrait  engagé deux fois à la feria de Séville, ce qui est normal, mais, en tout début de feria. Et ça…
     6 Avril : Toros de Cebada Gago, pour Fernando Cepeda, Pepin Liria, et Javier Castaño
     10 Avril : Toros de Mari Carmen Camacho, pour Pepin Liria, Antonio Ferrera et El Fandi.
     A prendre avec des pincettes… Ce serait illogique et, surtout, immérité. Pepin Liria a toujours été « bien » à Séville, y est très aimé, et mérite amplement une corrida dans la semaine de Farolillos. A suivre.

     Par contre, le cartel du 8 Avril, face à la corrida de Gerardo Ortega, est confirmé : Antonio Manuel Punta, Antonio Barrera et « El Cid ».

 

ENRIQUE, SUR UN NUAGE… ANTONIO, DANS LE CIRAGE…

     18 Février : La terre tourne, les jours se succèdent et, peu à peu, les arènes d’Europe se font belles pour accueillir la temporada qui vient.
     L’Amérique brûle ses derniers feux, tant au Mexique qu’en Colombie.
     Hier, Enrique Ponce s’en est venu remplacer le Juli, à Bogota. Sortie des plus bénéfiques, puisque le Maestro de Chiva est sorti a hombros de la plaza, avec trois oreilles coupées. La corrida n’a pourtant rien donné de spécial, mais Ponce était… sur son nuage.
     Au Mexique, on a fait justice à Manolo Mejia, en plaza de Mexico : gros succès, avec une oreille méritée.
     Cependant, la (mauvaise) nouvelle de la journée concerne Antonio Barrera, le diestro sévillan, installé depuis trois ans au Mexique, où il accumule les triomphes. Juste au moment où se confirme sa présence aux cartels de la Feria de Séville, Barrera s’est vilainement fait prendre, hier, à Guadalajara, retombant sur la tête. Traumatisme crânien, avec amnésie qu’on espère passagère. Le torero est en observation et l’on espère que « saldra bien de esa ! ». Ce serait vraiment trop bête.

     17 Février – Mexico (Plaza monumental) – 17 ème corrida de la temporada – 5000 personnes – beau temps : Bonne corrida de Manolo Martinez. De la présentation, de la qualité, mais hélas, beaucoup de faiblesse. Les meilleurs furent les 2 et 6èmes.
     Manolo Mejia, de tabac et or, a perdu à l’épée l’oreille de son premier qu’il toréa très sobrement, sur les deux côtés. Hélas, le toro était très faible, et l’épée, très basse. Le cinquième, plus ardu, s’appelait « Don Sebas ». Mejia se montra puissant avec cape et banderilles, toréant brillamment à la muleta, tant que dura le toro. Grosse épée et une oreille méritée.
     Le reste de la corrida fut plus gris. Habillé à la portugaise, le rejoneador Rodrigo Santos se montra à son avantage, mais n’obtint pas les faveur du public de la Mexico, qui boude tout ce qui n’est pas Pablo Hermoso de Mendoza. Palmas et ovation pour le cavalier mexicain.
     Javier Conde, de bleu ciel et or, semble être passé à côté du lot de la journée, en particulier « Paulo », le sixième. A part quelque détail isolé, comme un remate de quite et queque derechazo galbé, Conde ne s’est pas adapté au rythme du toro mexicain. On se tut, à la fin de sa première prestation, mais on siffla la dernière, tandis que sonnait un avis. Un déplacement pour rien.

     17 Février – Guadalajara (Mexique) – Plaza « Nuevo Progreso » - Petite entrée : Grosse et bonne corrida de Los Martinez, quatre toros donnant du jeu.
     Armillita entendit pitos y silencio – Zotoluco vint toréer, le torse fortement bandé, et sortant infiltré. Pour arranger les affaires, il dut prendre trois toros, du fait de la blessure d’Antonio Barrera : Oreille, palmas et palmas, respectivement.
     Antonio Barrera reçoit brillamment le troisième au capote, voulant remater à une main. Gros choc, le torero retombant lourdement sur la tête et l’épaule. On l’emmène, inanimé. Il est aussitôt évacué vers l’hôpital où il reprendra conscience, mais pas ses esprits : forte commotion cérébrale, avec légère amnésie. Il faut attendre. 

    17 Février – Bogota (Colombie) – 5ème de la saison – Lleno : La corrida de Agualuna Zalduendo  ne passera pas à la postérité. Présentation des plus diverses, avec un deuxième, impresentable. Le troisième, boiteux fut remplacé par le sobrero. En général, la corrida fut empreinte de mansedumbre, et de faiblesse.
     Enrique Ponce, vêtu de rouge et or, a survolé la corrida, toréant « sans se décoiffer ». Précieux à la cape, précis à la lidia, il toréa ses deux adversaires avec l’élégance qu’on lui connaît. La difficile facilité. Il manque son estocade au deuxième, ne coupant qu’une oreille. Par contre, on lui donna les deux du quatrième, au grande dam de certains. "Ponce estuvo en maestro".
     Le reste de la corrida fut des plus fades: Dinastia sortit endolori de la cogida de la veille, à Medellin. On lui avait remis le coude en place, mais la douleur était là ; Rien à faire devant un lot peu propice. Trop de difficultés additionnées. Résultat : silence y bronca – Rafael de Julia est venu confirmer son alternative, vêtu de violet et or. Ce fut tout. Tombant sur un premier manso, il n’arriva pas à s’en dépêtrer. Face au sixième, l’envie n’y était plus. Palmas et palmas, après un avis.

     Tant à Medellin qu’à Bogota, « On ferme ! », le week end prochain. 

 

SAMADET : SYMPA, MAIS…

     18 Février : Bon entraînement… alors que  public et toros méritaient mieux.
     La temporada a débuté, dans le Sud Ouest Français. Bien ! Le public avait soif de toros, de toreo… La novillada de Garcigrande « a servi », et les toreros ont coupé « un monton » d’oreilles. Et pourtant, quel souvenir reste t’il « au panneau d’affichage » ?  Il fallait présenter Escribano. Bien ! C’est fait ! Quand passons nous aux choses sérieuses ?

     17 Février – Samadet – Novillada - Très bonne entrée – Température : Brrrr !: (De notre correspondante) Excellente novillada de Garcigrande : présentation « de lujo » et charge allègre. Le noble premier domina un lot de qualité. Les deux derniers furent plus « batailleurs ».
     Julien Lescarret (oreille – vuelta – deux oreilles) se montra facile, mais en dessous du grand premier. Il y eut de grandes naturelles, mais le torero aurait du pousser son effort. La malchance, justement, fut que ce toro est sorti en premier. Durement secoué par le cinquième, Lescarret revint au combat et se battit vaillamment. Une bonne première, somme toute, même si l’on espère toujours mieux.
     Manuel Escribano (oreille – oreille – deux oreilles) s’est présenté « en Europe », pour sa première novillada piquée. Il le fit devant « Desgarrado », lui aussi, excellent. Escribano est bien celui que l’on devinait : beaucoup de choses, très vite, très facilement, et, tout à coup, un muletazo, soudain « ressenti »… Bonne volonté de chaque instant, bonnes estocades, et triomphe à la clef. Mais…quel souvenir ? Il faut attendre.
     Les trois novilleros sont sortis « a hombros ». Donc… tutti contenti !

 
LA FERIA D'AVRIL ...YA ESTA!

     18 Février: Mundotoro.com, que vous pouvez aller consulter régulièrement, à partir de nos pages "liens", ainsi que d'autres sites Aficionados, a révélé, hier soir, l'intégralité des cartels de la Feria de Séville 2002.
     Ce sera une feria traditionnelle, sans grandes trouvailles, sans grande stridence.    On notera que Pepin Liria a trouvé la place qu'il méritait (référence à l'article d'hier, dimanche 17). Par ailleurs, en lisant très vite, on voit que Victor Puerto ne prendra pas les Cuadri, qu'il prétendait demander. On est surpris des deux contrats à Cepeda, en particulier, avec les Cebada. On est heureux de l'entrée de Fernandez Meca, de Ferrera, du Fandi et du Califa. Ce dernier trouve une place qu'il méritait, l'an dernier.Toujours bien, à Séville, Eugenio de Mora "monte d'un cran", et approche les Farolillos. Pour le reste, les trois maillots jaunes que sont Juli, Ponce et Tomas, se regardent à distance tandis que Joselito, Finito, et Victor Puerto les épient, prêts à leur mettre un bain, à la moindre occasion.
     Les dates importantes: 31 Mars; 11,12,1315,17,20,21 Avril. A priori, l'intégralité de la Feria sera télévisée en direct sur Via Digital. 

   SEVILLA  -  FERIA 
      DE ABRIL 2002

 

     31 Mars – Dimanche de Pâques : Toros de Torrealta, pour Paco Ojeda, Jose Tomas, El Juli

     Pré-Feria
Vendredi 5 Avril :
      Novillada de Torrealta, pour Francisco Javier Corpas, Manuel Escribano et Juan Jose Dominguez.
Samedi 6 avril :
     Toros de Celestino Cuadri, pour Fernandez Meca, Alfonso Romero, Jesus Millan
Dimanche 7 avril :
     Rejoneo – Toros de Murube, pour Fermin Bohorquez, Hermoso de Mendoza, Diego Ventura
Lundi 8 avril : 
     Toros de Gerardo Ortega, pour Antonio Manuel Punta, Antonio Barrera, El Cid
Mardi 9 avril : 
     Toros de Gavira, pour Pepe Luis Vazquez, Fernando Cepeda, Davila Miura
Mercredi 10 avril : 
     Toros de Mari Carmen Camacho, pour Pepin Liria, Antonio Ferrera, El Fandi
Jeudi 11 avril :
     Toros de Torrestrella, pour Manuel Caballero, Victor Puerto, Davila Miura
Vendredi 12 avril 
     Toros de Victoriano del Rio, pour Joselito, Finito de Cordoba, El Juli
Samedi 13 avril :
     Toros de Garcigrande, pour Finito de Cordoba, Jose Tomas, Eugenio de Mora
Dimanche 14 avril : 
     Toros de Jandilla pour Ortega Cano, Rivera Ordoñez, Eugenio de Mora
Lundi 15 avril 
     Toros de Manolo Gonzalez pour Paco Ojeda, Joselito, Enrique Ponce

     "Farolillos"
Mardi 16 avril :
     Toros de Parladé, pour Ortega Cano, Enrique Ponce, Manuel Caballero,
Mercredi 17 avril : 
     Toros de Juan Pedro Domecq, pour Victor Puerto, Jose Tomas, Miguel Abellan
Jeudi 18 avril :
     Toros de Jose Luis Marca, pour Rivera Ordoñez, El Juli, Rafael de Julia
Vendredi 19 avril : 
     Toros de Guardiola, pour Juan Jose Padilla, El Cordobes, El Califa
Samedi 20 avril : 
     Toros de Cebada Gago, pour Fernando Cepeda, Pepin Liria, Javier Castaño
Dimanche 21 avril - (en matinée): Rejoneo 
     Toros de Benitez Cubero, pour Javier Buendia, Luis Valdenebro, Joao Moura, Hermoso de Mendoza, Luis et Antonio Domecq (ce dernier, éventuellement remplacé par Andy Cartagena)
Dimanche 21 avril (au soir)
     Toros de Miura, pour El Zotoluco, Oscar Higares, Juan Jose Padilla,

 

BARRERA : OUBLIEE, L’AMNESIE….

     19 Février : « Vous vous souvenez… » qu’hier matin, nous relations la mauvaise nouvelle : Antonio Barrera s’est fait prendre par son premier toro, dimanche, en plaza de Guadalajara. Cogida sèche, voltereta très dure, en rematant à une main, au capote. Le corps du diestro tourne autour du piton et retombe, comme une marionnette, sur le tête. On court, on s’affole… Le torero gît, inanimé, et l’inquiétude est immense tandis qu’on l’emporte.
     Immédiatement évacué vers l’hôpital du Carmen, Barrera subira toute une gamme d’examens relatifs à son traumatisme. Malgré avoir repris connaissance assez rapidement, Antonio Barrera est resté dans une préoccupante amnésie, durant près de huit heures. Dehors, circulaient les nouvelles les plus alarmantes…
     Cependant, hier soir, on pouvait relativiser les choses et se rassurer : Barrera avait retrouvé la majeure partie de son « disque dur », au point que cette mésaventure ne sera bientôt… qu’un lointain souvenir.
     Par contre, l’état de sa clavicule droite est plus préoccupant, à un mois et demi de « sa grande opportunité », à Séville, puisque s’est confirmé son engagement à l’ouverture de la Feria, le 8 Avril, face aux Gerardo Ortega. On parle de fissure de la clavicule, que l’on pourrait traduire, peut-être, ici, par « fracture en bois vert »… Le torero devra donc rester tranquille, immobilisé, près d’un mois, ce qui le mène  au 15 Mars. La clavicule devra alors résister à un intense entraînement, en vue du retour du fils prodigue en ses terres de Séville.
     Curieux destin de ce torero qui a fait toute sa carrière « là-bas », et revient presque comme un étranger…

     Antonio Barrera reste en observation à l’hôpital durant 48 heures. Côté cervical, à priori, pas de dégâts. Connaissant ces hommes là, on peut parier qu’il se rappellera très vite… qu’il est torero. Son apoderado, Alfredo Sahagun, est aussi l’Empresa de la plaza « Nuevo Progreso » de Guadalajara. Rasséréné, après le gros susto de dimanche, il prépare la réapparition de Barrera, pour le 17 Mars.
     Ouf ! Ya paso ! Oubliée, l’amnésie…

 

SIMON CASAS : CARNETS DE BALLES…

     19 Février : L’actualité « roule », telle un terrible compresseur d’émotions, de joies, de peines, de révoltes… Au sourire libéré d’un couple de patineurs olympiques, qui ont "vraiment gagné" leur médaille d’or, réplique le regard effaré de ceux qui, à deux mètres de Palestine, viennent de voir la mort passer… L’actualité est bonheur, l’actualité est révolte… C’est ainsi !
     Parfois, bien sûr, elle est plaisante, comme cette « fausse manœuvre » d’un commando de marine britannique qui, s’entraînant au débarquement, près de Gibraltar, se trompe de plage, et prend d’assaut une paisible crique…espagnole. Les pêcheurs ont fait de grands gestes, en rigolant. Moment de flottement… chez les marins ! Cela s’est fini en grosses engueulades « au niveau de la hiérarchie », et en plates excuses auprès de l’Espagne. « La guerre est une chose trop sérieuse pour la laisser aux militaires »… Y’a un peu de ça, n’est il pas ?
     Parfois, bien sûr, elle attendrit… Tous, on a de la sympathie pour les dauphins. Ces adorables cétacés, véritables centrales informatiques ambulantes, parcourent le monde, multipliant les arabesques et provoquant partout de francs sourires attendris, et enfin pacifiques. Aussi, apprendre que 150 d’entre eux se sont échoués sur une plage de Bretagne, fait grand peine… Mais, savoir qu'aussitôt des hommes, des femmes et des enfants se soient donnés la main pour en remettre 100 à l’eau, fait chaud au cœur, même si l’on est triste sur ceux qui n’ont pu être sauvés…La Nature a ses lois…
     Parfois encore, l’actualité fit sursauter… Près du Havre, parce que nos grands « Il n’y a qu’a » ne sont pas fichus de donner à la France les moyens de la sécurité, du respect et de la dignité… des pères se réunissent et partent, en rondes de nuit, secouer gentiment les gamins qui traînent le soir, dans l’obscurité de quelque entrée d’immeuble, l’esprit embrumé de quelques sombres pensées. Bravo, les Anciens ! Ce qu’il font est louable, et totalement responsable… mais, jusqu’où cela peut il aller ? A quand le premier dérapage ? Cela ne peut il donner l’idée de quelque milice, beaucoup moins claire dans ses objectifs, beaucoup moins pacifique dans ces arguments… Bravo, les Anciens. Venus d’Afrique, vous donnez une leçon de dignité… mais, comment certains vont ils se servir de la porte que vous venez d’ouvrir ? et vous, les politicards… quand allez vous, enfin, faire ce que les citoyens font si bien, à votre place ?
     L’actualité est passion… Sur le grand océan, l’indien s’est élancé… Il s’appelle « Géronimo ». En tête du totem, le grand chef au scalp bien fourni a entraîné sa tribu. Kersauzon est parti pour une nouvelle page de rêve… En quête d’un nouveau record, inutile pour certains, il va tous nous prendre dans son sillage, vers un lointain dont nous ne pouvons qu’à peine prononcer le mot : La liberté, que l’on gagne à coups de défis…

     L’actualité taurine est tout cela… Et, depuis quelques jours, dans un site tout neuf, qui promet de grandes choses, Simon Casas nous fait partager son carnet de route… Le site en question est celui des « Arènes de Nîmes » que vous trouverez, d’un simple clic, sur www.arenesdenimes.com .
     On connaît tous Simon Casas… Depuis les premières paroles du novillero  français Bernard Dombs, qui avait décroché la bourse de la vocation, vers 1967, en  compagnie d’Alain, le Nimeño I, on avait bien vu qu’il y avait derrière ce regard, ce flot de paroles, quelque chose de démesuré, de généreux, de probablement génial, de totalement passionné… mais également, quelque chose d’excessif, de féroce, d’incontrôlable, de « pousse toi donc, que je m’y mette ! » et de… totalement passionné…
     Simon Casas écrit ses carnets de route, ceux d’un empresario, ceux d’un homme d’affaires, ceux d’un homme tout court, avec la même verve et la même passion… avec la même intelligence. Tout compte fait, "on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même".... 
     Pour le moment, c’est du tout bon… Beaucoup de route pour préparer Nîmes, et embarquer les novillos de Mimosas… Ceux de la Quinta ne viendront pas… A la place, des Valdefresno.
     Superbe pages de «en avant, passion toute ! ». On attend les coups de rogne, les coups de gueule, les coups de génie… Il ne manqueront, et c’est très bien ainsi… A tous les coups, des choses ne passeront pas comme prévu. Aussi il ne faudra pas s’étonner, quand Simon « aura les boules », que ces pages se transforment en « carnets de balles » ! Que bueno !

     A suivre donc, la tauromachie « de l’intérieur », sous la plume de celui qui….

     www.arenesdenimes.com   pour les Carnets de Route de Simon Casas.
     A suivre, passionnément…

 

EN VRAC…DE CI, PAR LA…

     19 Février : Quelques nouvelles… au vol !
     Prochaine corrida à Mexico, dimanche, pour la 18ème de la Temporada Grande : Toros de Xajay, pour Federico Pizarro, Fernando Ochoa, Alberto Ramirez, qui confirmera son alternative.

     Mexico, encore : Javier Conde a fait l’unanimité dans la Presse, suite à sa sortie, pour le moins « en demi teinte » de dimanche dernier, à la Monumental… Beaucoup d’adjectif « volètent » à son sujet, le plus acerbe tombant dans les colonnes de « El Universal », où Conde se fait traiter de « mamarracho » ! Vaya…

     Mexico, toujours : Le doctor Rafael Herrerias pense sérieusement à se retirer. Ras le bol ! Faut dire que c’est également un vrai passionné et un total excessif. Aussi, à ruer ainsi dans tous les brancards, il ne s’est pas fait que des copains… A suivre donc, les futures aventures de ce personnage « haut en couleurs »…

     Séville : Les cartels sont dans la rue, officieusement… Déjà, on parle, on murmure, on critique. Normal. Déjà, on  commence à batailler sur « lo de la Tele ». A priori, trois à cinq des corridas de la Feria ne seraient pas retransmises en direct. A Jose Tomas semble s’unir le Juli… Le deux diestros auraient exigé qu’une des deux corridas où ils sont engagés, ne soient pas télévisées. Mince alors !

     Dans sa dernière chronique (voir à rubrique: autres liens), Jose Antonio del Moral attire l’attention sur les festivals de Sanlucar et Aznalcollar, ce week end. Il a été, comme beaucoup, surpris par la qualité du toreo de Francisco Rivera Ordoñez, devant le novillo de Fuente Ymbro, dont il obtint l’indulto. Comme nous tous, il espère que Fran peut vraiment devenir, cette année, le Fils de Paquirri… Dans l’autre festival, dimanche, il souligne le formidable toreo du Finito de Cordoba, tout en finesse et esthétique torera. Encore mieux que l’an passé. Par contre, Morante lui a paru dangereusement flotter… Mal servi, c’est un fait ! Mais, aurait du être bien mieux.

 

SEVILLE: DEUX POIDS, DEUX MESURES…

     20 Février : Pour revenir aux cartels de Séville qui vont être officiellement présentés sous peu, on peut en souligner l’équilibre, l’intérêt soutenu tout au long du cycle. Mais on peut, de même regretter trois choses :
     D’abord, que les figures ne se retrouvent pas « en duel direct ». Un cartel s’imposait, quel qu’en soit le prix : Enrique Ponce, Jose Tomas, El Juli, avec revanche à la San Isidro, « et belle, s’il y a lieu », à Bilbao. Là, oui, il y aurait eu ce « run-run » qui entoure les grands évènements. Non, bien sûr, que les matadors qui accompagnent ces trois ténors, fassent le paseo, déguisés en « faire-valoir »… mais la feria, « et l’époque », exigeaient cette rencontre au sommet… L’empresa y a t’elle pensé ? L’a t’elle proposé ? Il est probable que non…
     Ensuite, l’absence du Morante de la Puebla. Il voulait trois corridas. L’Empresa, qui lui tient rancune d’une pseudo « espantade » en septembre 2000, a profité d’une saison 2001 « en gris souris », pour lui dire « Trop petit, mon ami ! ». Elle a sauté sur l’occasion, et on ne peut lui en tenir rigueur. De son côté, le torero est resté sur des positions qui lui semblent justes… et il a tort. Cela dit, Morante paie là, pour la première de probables nombreuses fois, le fait d’avoir un apoderado « sans force » et « sans contre partie », face aux grandes empresas. Prendre un ami pour apoderado, c’est bien… mais dangereux, face aux grands consortiums taurins… Pour l’Aficion, et pour l’intérêt de la Feria… Morante de la Puebla « devait » être au cartel, et chacun devait faire un effort dans ce sens… Avoir tapé du pied et s’être retiré, chacun chez soi, en murmurant un triste « c’est comme ça, un point c’est tout ! » relève du plus profond mépris de l’Aficion, de la Feria et de Séville toute entière.
     Enfin, la place d’Ortega Cano fait un peu sourire… Certes, il est lié à l’Empresa… Certes, il fut grand ! Certes il a « cuajé » un demi toro, « bobalicon », l’an passé. Mais depuis… trois toros al corral, dont un en septembre, à la Real Maestranza… Plusieurs fracasos bien sonnés, une grave lésion du genou…
     On respecte totalement Ortega Cano, pour ce qu’il fut. Mais, à voir ses publicités pitoyables, à grands relents de tauromachie de années 1930, on se dit que l’on veut nous faire le coup du matador mythique, style « Cagancho », qui vous la joue, une fois « salida a hombros », une autre fois « sortie entre deux guardias civiles, direction le calabozo »… Y eso no es ! Parce qu’Ortega Cano est loin d’être Cagancho, et que le calabozo n’existe plus, pour les toreros (ref : Jose Tomas, l’an passé, à Madrid, méritait bien une nuit, tous frais payés par l’Etat espagnol !).
     Enfin ! Monsieur Ortega Cano, que Navalon appelle « mijosé », va donc se dandiner à Séville, magnifiquement placé dans la feria, pour des résultats sur lesquels on peut déjà parier. La presse du cœur va pouvoir affûter crayons, micros et caméras, et Rocio « en pousser une »… Planquez-vous !

     De son côté, Victor Puerto, gros triomphateur des deux dernières San Miguel, commence à recueillir les fruits de son talent. Bonnes dates dans la feria, bons cartels, bons toros, en principe, et… un rendez-vous qui promet, le 29 septembre, dia de San Miguel : Victor Puerto y prendra, seul, six toros d’Alcurrucen, en plaza de Séville. Objectif : Faire oublier 2000, à Madrid, et « échanger » la grande Porte de Las Ventas contre la Porte du Prince, à Séville. A suivre…

 

MADRID : DEMANDEZ LE PROGRAMME !

     20 Février : L’empresa Toresma, des frères Lozano, est dans les dernières virgules de sa programmation, à l’aube d’une nouvelle temporada en plaza de Las Ventas. Jusqu’à Pâques, un festival, trois novilladas de luxe et deux corridas. Objectif : Répéter ceux qui ont brillé, l’an passé, leur donner l’occasion de confirmer et de se bien placer, pour la feria.
     Pendant ce temps, on prépare la San Isidro, avec tous les « comecocos » (traduisez « casse-tête ») qu’impose un programme de quelques trente jours de toros, consécutifs.

     La saison 2002, à Madrid, débutera le 3 Mars, avec le festival hommage à Manuel Vidrie : Six novillos de diverses ganaderias pour Joao Moura et Leonardo Hernandez, « a caballo » ; puis Curro Vazquez, Ruiz Miguel, Pepe Luis Vazquez et Julito Aparicio « a pie ».
     Puis, novilladas les 10, 17, 19 mars.
     Le 10 Mars: novillos de Henandez Barrera, pour Martin Quintana, Jarocho et Luis Rubias.
     Le 17 Mars: novillos de Fuente Ymbro, pour Leandro Marcos, Javier Valverde, Andres Palacios.
     Le 19 Mars, dia de San Jose: novillos de Peñajarra, pour Reyes Mendoza, Sergio Aguilar, Matias Tejela.

On arrivera ainsi aux deux dimanches qui marquent le sommet de ce premier round : Rameaux et Pâques.
     Le 24 Mars, Dimanche de Rameaux : Corrida de Astolfi ou Gavira, pour Manolito Sanchez, Jose Ignacio Uceda Leal et Alfonso Romero.
     Le 31 Mars, Dimanche de Résurrection : Corrida Juan Jose Gonzalez, pour Fernando Cepeda, Eduardo Davila Miura et un troisième à choisir entre Jesus Millan et Alfonso Romero.
     Si vous passez par là....

 

« UN POUR TOUS… CHACUN POUR SOI… »

     21 février : La guerre en perspective… Au Proche Orient, en Colombie et aux quatre coins de la planète. Nord-Sud, les hamburgers contre quatre grains de mil … Est-Ouest, le docteur Folamour est en retraite, mais on se méfie toujours… En France, les deux grands « ya qu’à ! » se sont déclarés candidats, et nous disent sérieusement ce qu’ils vont faire pour réduire les quelques tonnes de veulerie qu’il ont amassées pendant sept ans… « Votez pour moi, la France sera plus sûre ». Ben, mon colon ! Il ose dire cela….alors que, depuis cinq ans… 
     Pendant ce temps, les autres candidats savent enfin… sur qui faire reporter leurs voix, au deuxième tour. Joli programme !

     Drôle d’ouverture pour un article taurin. Mais vous êtes habitués, et de plus, nous ne pouvons, nous les aficionados, nous déconnecter de le vie, de la rue, de nos voisins… Même s’ils sont anti taurins, le sort de hommes nous intéresse.
     En Palestine, la guerre approche. En Colombie, le Président se fâche. L’enlèvement du sénateur Gechen Turbay, hier, en un spectaculaire détournement d’avion, a tout déclenché. Depuis que le processus de Paix avait été relancé in extremis, la FARC, force principale de la guerrilla avait perpétré plus de 117 attentats en un mois, dont certains, horribles. Hier, cela a débordé, et l’armée colombienne va envahir le Caguan, zone « confiée » à l’administration de la guerrilla, histoire de voir si ses belles théories tenaient la route… La réponse est non.
     Pas la peine de parler des conflits entre les hommes… La nature se charge bien de nous rappeler que nous sommes tout, tout petits… Hier, il a suffi d’une étincelle, en Egypte, et un train entier s’est embrasé. On compte près de trois cents morts… Et que dire des images de cette pauvre jeune femme que le torrent entraîne vers la mort, dans les rues de La Paz inondée, en Bolivie. On essaie de l’agripper, mais on glisse, elle échappe, elle s’en va… et tous nous hurlons…

     Alors, vous savez, va falloir relativiser la petite gué-guerre qui est en train de se préparer entre « l’Ouest et l’Est…taurin Français ».
     Les associations sont de bien belles choses. Avec force sourires, beaux discours et un doigt de champagne, on s’engage : « Un pour tous, et tous pour un… » Et cela, dans tous les domaines…
     En général, cela part toujours bien… Puis, on note des dissonances, on remarque que certains traînent les pieds, pendant que d’autres, inspecteurs des travaux finis, « comptent les points »… Alors, peu à peu, la situation se désagrège, et l’on oublie l’objectif de l’association, qu’elle soit humanitaire, culturelle, sportive… ou taurine. Ceux des peñas et autres clubs me comprendront.

     En France, côté « Toros », nous avons l’UVTF, Union des Villes Taurines Françaises… Idée formidable, au demeurant : « Tous ensemble ! Tous ensemble, pour une meilleure Tauromachie… ». Depuis des années, les présidences tournent… et les affaires aussi. « On prend les décisions ensemble… et on les respectent, bien sûr ! »
     Donc, à ma gauche, à l’ouest : Bayonne, Dax, Mont de Marsan (dans l’ordre que vous souhaitez)… A ma droite, à l’est : Arles, Béziers, Nîmes… Déjà, çà ne va pas, l’Ouest à gauche, et l’Est à droite… mais, bon !
     Présidence tournante biennale, et du Ricard, chaque année, pour l’assemblée générale… Tout va bien, chers associés! Quelques petits regards en dessous, mais… tout va bien.

Tout « allait bien » !
     A l’heure où nous parlons, la belle association n’a jamais été aussi près d’exploser. Raison du conflit : la guerre à l’Afeitado
     Les faits sont simples : il est décidé, l’an passé, de prélever deux paires de cornes, dans chaque corrida se déroulant dans une de ces arènes prestigieuses. (Ce qui sous entend que dans les autres arènes, alors que les prix des entrées sont identiques, sinon supérieurs, on peut afeiter tranquille, « raser gratos ! »)
     Tout au long de la temporada, on prélève, au hasard, les pitones…et, en toute fin d’année, on donne quelques résultats. Il y a vraiment des mauvais élèves et puis d’autres, dont on tait le nom. Mais quatre ganaderos sont cloués « au pilotis » (à l’UVTF, on n’a pas les moyens de se payer un pilori !), qui ont pour noms : Cebada Gago, Adolfo Martin, Victoriano del Rio et Santiago Domecq. Bien sûr, cela fait grand bruit, et tout le monde hurle (voir nos articles des 10 décembre 2001 (« Tous cornus ! »), et 11 décembre 2001 (Contestation).
     Déjà se propage la décision au niveau France de bannir ces quatre fers de la saison prochaine… On laisse un peu traîner, on flotte un peu. Pendant ce temps, les ganaderos fustigent les conditions dans lesquelles ont été prélevées, entreposées et analysées les cornes, mises  en examen. Tout le monde proteste de sa bonne foi, et cela fait, en sourdine, un joli grabuge.

     La saison 2002 est en couveuse et les empresas signent déjà des contrats… Arles engage des Victoriano del Rio ; Nîmes, bien plus tard, en fait de même, pour la présentation du Manzanares nouveau, à l’occasion  de ses novilladas de printemps. 
     Pendant ce temps, l’UVTF, qui s’est réunie, en assemblée générale, à Floirac, a eu du mal à prendre une décision claire, nette, précise : « On interdit… un point, c’est tout »… Au lieu de cela, « on admoneste ! … et on prend un verre ». (Voir « ici », le 29 Janvier). Bon, le Ricard était frais, et on est tous partis en promettant de respecter cette ligne de conduite bien tordue…Admonestation? 

Attention ! Ceux qui se sont réunis… ce sont le maires des villes taurines. Ceux qui ont dit que « ils allaient faire leur possible pour que… » ce sont ces respectables édiles. Seulement, pendant ce temps, les empresas font ce qui leur paraît bon pour leur plaza, donc pour leur feria, et donc, pour leur ville…But de la manœuvre : être meilleur que les autres ! Et puis, « si on peut les planter, on ne va pas se gêner !… et avec la bénédiction du maire, en plus ! »
     Total : Les Villes taurines « de l’Ouest », qui veulent respecter l’accord, sont furieuses contre les trois villes « de l’Est », dont deux  le sautent, allègrement « a la torera »… Arles et Nîmes affichent le Victoriano et ne les effaceront pas. Voyant cela, Béziers dit « Puisqu’il en est ainsi, je prendrai des Cebada… »
     Et c’est ainsi que ceux du Sud Ouest se retrouvent tous « cornus ! »… Et ils n’aiment pas cela. Ajoutez y deux communiqués de l’ANDA, et hier, de la Fédération des Sociétés Taurines de France, qui, logiquement, appuient le veto et fustigent ceux qui le violent… et vous avez un panorama des plus sombres, à l’horizon du mundillo taurin 2002 français.(A ce sujet, lire par nos liens, l’Edito catastrophe d’André Viard, ce jour, dans corrida.net. Espérons que ce n’est qu’une fiction.. mais…)

Nous voilà donc bien attifés ! Un pour tous…chacun pour soi ! Bien français, tout cela !  
     Pour un peu que les trois empresas « de l’Est » se syndicalisent, y’a pas loin… Quoi ? C’est déjà fait ! Ben tiens !

Il faut attendre la suite. Cela va vite se décanter, dans un sens ou dans un autre. Allons nous vers un éclatement ? Qu’aurait il fallu faire ? (Probablement : faire analyser les cornes, au fur et à mesure, dans des conditions incontestables, inattaquables, et rendre les résultats, immédiatement publiques…Ainsi, dès Octobre Novembre, tout était clair, et la décision ne pouvait qu’être unanimement engagée. Snion… Mala fé !
     Quelles seront les conséquences de tout cela ? Premièrement : Il restera plus de Ricard en stock ! Deuxièmement : Chacun devra mener son propre combat, dans sa propre arène… afin que tout cela… reste propre ! Et ce sera à nous, aficionados de faire notre choix…
     « Tous pour un… chacun pour soi ! ». C’est pas nouveau….

 

ZOTOLUCO A VIC ET NIMES

21 Février : La presse mexicaine, qui suit avec intérêt la carrière du N°1 national en Europe, est toujours la première à présenter ses engagements, avec les noms du ganado et des compagnons de cartel. C’est ainsi que l’on a pu annoncer Floirac, Arles, Séville, Pamplona, au long de mois d’hiver.
     Aujourd’hui, on annonce qu’Eulalio Lopez « Zotoluco » sera inscrit, les 18 et 19 Mai, à Vic Fezensac et Nîmes :
     18 Mai – Vic Fezensac : Toros de San Martin, pour Zotoluco, El Califa et Javier Castaño
     19 Mai – Nîmes : Toros de Miura pour Zotoluco, Juan Jose Padilla et un matador français (Meca ? Denis Loré ?)

     Pour en revenir au Mexique, Manolo Caballero a décliné l’offre d’un dernier paseo a la Monumental. Par contre, la corrida du 3 mars sera de Barralva, (souche : pur Atanasio). Elle sera probablement toréée par Umberto Flores, Fermin Spinola et, en tête de cartel : Pepin Liria. A suivre.

 

NIMES, DANS L’AIMABLE DISCORDE…

    22 Février : Le conflit de l’UVTF est aujourd’hui, étalé au grand jour. Les positions semblent très scindées, et l’assemblée extraordinaire qui se tiendra mardi prochain sent la fumée noire. Le président, maire de Dax, semble mettre son mandat dans la balance. Pour arranger le tout, les subalternes, français et espagnols réunis, menacent : « Si vous ne vous mettez pas d’accord, et ne vous penchez pas sur nos justes récriminations, suggestions et exigences… c’est la guerre ! ». Superbe !

      On se demande alors quelle ambiance va régner dans le callejon et les tendidos de Nîmes, lors de cette magnifique feria de Primavera qui débute ce soir. Les taurinos vont ils jouer de « l’abrazo mécanique » ? Vont ils se regarder en chiens de faïence ? Vont ils seulement être là ? A ce niveau, il est de coutume d’inviter les collègues, sinon copains. Et, bien sûr, ils viennent, ne serait ce que pour voir les confrères se planter, et repartir avec un secret soupir, du style : « Bof ! c’est mieux chez nous ! »
     Mais là… on a du mal à croire en de vrais abrazos, en de vrais regards, en de vrais sourires. Alla ellos !
     Il ne faudrait pas, cependant, que la politicaillerie, taurine ou autre, prenne le pas sur ce qui se passe dans le ruedo. Ici, il y a deux protagonistes: les taureaux et les hommes. Tout le reste, malgré les efforts de certains à jouer les vedettes, n’est que parallèle, et doit être traité comme tel.

     La feria de la Primavera 2002, à Nîmes, nous ramène à de grands souvenirs. 1990 nous avait tous subjugués, conquis, et tout le monde était reparti en se tapant sur l’épaule, plein de joie et de courage pour affronter la grisaille et la pluie… Cela avait continué, puis la bulle s’était mise à « sonner creux »… On se demandait presque, un moment, si Nîmes n’allait pas passer directement, « à l’été »… Mais voici qu’arrive 2002, et que la feria renaît de ses presque cendres, avec, à chacun des cinq cartels, un intérêt majuscule, une émotion en perspective…

     La feria commence ce soir, avec, bien sûr, la présentation « du Fils de Manzana ». On l’a déjà vu par ici, on sait qu’il est bien. Il paraît qu’il est « encore mieux » ! Il affrontera deux des Victorianos de la discorde et, à n’en pas douter, il peut y avoir de la joie dans les gradins, et de l’hystérie dans le callejon.
     A ses côtés, David Luguillano, dont on attend toujours, quelque « genialidad », et le Juan Bautista « formule 2002 ». Il n’a pas voulu faire l’Amérique, pour recharger les accus et polir son toreo. A ver un poco ! Cette saison est capitale.
     Demain, deux novilladas de lujo. Côté ganado, les Jandilla de Fuente Ymbro, et les Valdefresno, qui remplaceront les Santacoloma de la Quinta. A surveiller : Leandro Marcos, qui doit penser à l’alternative et devrait bien pousser quelque contre ut. Cesar Jimenez vient de rentrer dans l’Empresa. Il est à la veille de grands défis. Il ne peut laisser passer Nîmes. Javier Valverde devra définitivement asseoir son cartel en France. Bien sûr, on guettera les progrès de Julien Miletto.
     Dimanche matin, Fernando Cruz fera sa présentation en novillada piquée… une sorte « de petite alternative ». Espérons que cela sortira bien… et que l’épée fonctionnera. Face aux Laget, on surveillera, de même, Julien Lescarret. Il est du Sud Ouest, et ne joue pas « dans sa cour »… Importante sortie du landais, lui aussi aux portes de l’escalafon supérieur.
    Pour terminer, la deuxième mixte, avec la deuxième parution de l’enfant « déjà chéri », Jose Mari Manzanares Junior. A ses côtés, un artiste dont on attend beaucoup, peut être trop, Alfonso Romero ; et un solide, sans grandes envolées géniales, mais très talentueux dans sa sobriété : Rafael de Julia.

    Une feria pleine de promesses, de joie, d’émotion… Vraiment, ce serait trop bête de la suivre, avec des regards « en dessous »…
     Maintenant…reste à espérer que les Victoriano del Rio ne sortent pas « algo sospechosos de pitones ! »… Digo yo !
     Grande bonne chance à vous , et suerte aux toreros… Quant aux autres, là,… serrez vous la main, et qu’on n’en parle plus !

     Voir les cartels complets dans la rubrique "Cartels - France"   

 

SEVILLE, A LA RUE !

     22 Février : Les cartels de la temporada de Séville 2002 sont sortis hier « a la calle », c’est à dire : ont été présentés, officiellement. Tout le staff Canorea était là, et l’Empresa se contenta d’apporter quelques précisions au catalogue des cartels, que tout le monde connaissait déjà, depuis quelques jours.
     Ces précisions concernent :
     L’absence du Morante de la Puebla : « On lui a offert trois corridas, deux en avril et une en septembre. Il a refusé, mais nous ne pouvions sortir de la stratégie que nous avions mise au point : à part le Juli et Jose Tomas, deux corridas pour tout le monde… Bien entendu, nous sommes désolés de ne pas compter avec la présence de cet « immense torero sévillan », et la plaza lui reste ouverte »… Plus faux cul, tu meurs ! 
     Ce qui n’empêche que le Morante a eu tort… C’est dans la plaza qu’on règle les comptes ...
    Le cartel de la corrida de rejoneadores, le dernier jour : Définitivement, c’est Andy Cartagena qui remplacera Antonio Domecq, qui ne sera pas tout à fait rétabli de son accident.
     La présentation de huit matadors nouveaux. C’est la première fois que cela arrive, dans l’histoire de la feria de Séville. Feront leur premier paseo, dans l’ordre de sortie : Stéphane Fernandez Meca, Alfonso Romero, Jesus Millan, Antonio Barrera, Antonio Ferrera, El Fandi, Rafael de Julia et El Califa.
     Les retransmissions télévisées sont « en cours de négociation ». L’Empresa parle de cinq à six corridas « non télévisées » (Pâques, une de Tomas et une du Juli, pour sûr). Mais, plus loin, on parle de « grosses difficultés », avec Via Digital.
     Qui vivra, verra… ou plutôt, ne verra pas !

 

BLANC, ARGENT… ET ROUGE SANG !

     23 Février : Cette chronique aurait du simplement titrer : « Blanc et argent ! ». Qu’importe ! Les hommes passent, et la terre continue de tourner. Où qu’il soit, quel qu’il soit, celui que des peuples nomment Dieu regarde et parfois, ne doit pas en croire ses yeux…
     Un homme est mort ! Certains diront « Ce n’était qu’un homme ! » D’autres auront aussi l’impudeur de cracher « Ce n’était qu’un juif ! ». D’autres diront pire encore…
     On reste abasourdis, nous, les « tortionnaires », les tueurs de toros…
     Hier, 22 Février, on a fait quelques pas de plus dans l’horreur, la vilenie absolue… Un homme est mort, égorgé, décapité, sous l’œil froid d’une camera vidéo. Il s’appelait Daniel Pearl. Il était journaliste, et comme beaucoup, il est allé trop loin dans ces investigations. Alors, pour peser sur le Monde, pour faire culpabiliser la terre entière, on l’a exécuté, de la pire manière qui soit, en direct, comme pour bien dire : « Regardez bien, c’est de votre faute ! » Cet acte ne mérite qu’une interjection : « Pourris ! »
     Par contre, ce qui surprend… ou ne surprend pas, au contraire, c’est l’indifférence des gens, comme blasés de tant de violence, de tant de sang… Patrice Allègre eut il été condamné à mort que des milliers de personnes eussent envahi les rues… Ici, un homme est assassiné, mais au-delà, c’est la Paix, l’humanité toute entière, qu’on a décapitées… et rien de spécial. C’est tout juste si l’on ne s’exclame pas « Voyons le video ! »
     La Tauromachie est poursuivie, menacée, alors que le monde est « rouge-sang », alors qu’on massacre des milliers de brebis pour je ne sais quelle tradition « barbaro religieuse », y compris en pleine campagne française…  L’actualité n’est que vols, viols, salissures… N’a t’on pas arrêté, hier, l’auteur de plus de 40 de ces barbaries ? N’annonce t’on pas, hier, que l’assassin du petit Larbi a avoué, sans aucune marque de regret ?
     Señores ! Eso no va ! Et pour noire, ou gris foncée, que soit notre âme ; même si quelquefois nous culpabilisons, lorsque le descabello maladroit  ne fait pas son effet immédiat, nous nous sentons moins lâches, moins noirs que ceux qui restent insensibles à la souffrance des hommes, des femmes, des enfants, d’où qu’ils soient, de quelque couleur, religion, qu’ils soient !

     Blanc et argent ! Un costume « très torero ». On dit que « l’or, pour le matador ! » et « l’argent, pour le subalterne ! ». De fait, le costume de lumières blanc et argent est un des plus symboliques qui soit, à la fois de rayonnement et de fragilité, devant la force et la fureur du toro. C’est une couleur honnie des photographes taurins, mais c’est celle qui leur impose le plus d’attention, d’intuition, de talent, au moment où « ils toréent » avec le torero…
     Hier, 22 Février 2002, le Fils de Jose Mari Manzanares a fait ses débuts en novillada piquée, en plaza de Nîmes. Cela fut difficile, et le costume blanc immaculé et argent s’est soudain taché de rouge-sang… Mais il y a un torero derrière ce garçon là; une vraie personnalité, derrière un vrai courage. Il est « le fils de son père »… Il sera bientôt Jose Mari Manzanares, tout court.

     Il y avait « trois quarts de plaza », hier, sous la bulle ! Il y avait aussi, ce « run-run » qui précède les grands évènements. Et il y en a d’autres qui viennent, aujourd’hui, demain, pour l’Ascension et la Pentecôte. Simon Casas revient et veut frapper fort ! Muy bueno !
     Par contre, et c’est beaucoup moins « chevaleresque », les coulisses résonnent… du bruit des stylos ! Des lettres volent entre les mairies de l’UVTF, comme autant d’ultimatums à peine voilés. L’axe « Dax-Nîmes » aller-retour, est des plus « glissants », pour ne pas dire « gluants » ! Bien dommage, tout ça! Mardi sera "jour de négociation"... Certes, on sait que les drapeaux ne seront pas « rouge sang », mais, après tout cela, ils serait étonnant qu’ils flottent « blanc et argent ».

     22 Février – Nîmes – Première de la Feria de Primavera – Corrida mixte, en nocturne – Trois quarts de plaza : (de notre correspondant)
     Ambiance des grands jours. Le public est attentif. Le paseo est fort applaudi et chacun suit la silhouette du jeune torero, vêtu de blanc et argent. Dans le callejon, la même tension. Tous sont venus « pour lui ».
     La présentation du fils de Manzanares a convaincu le public, d’autant qu’elle fut rendue difficile par un ganado, plus coriace que prévu. Du coup, chacun s’est retiré en se disant que ce garçon là « a quelque chose », indéniablement, et que l’on n’a pas tout vu, loin de là.
     Son premier doit être remplacé, car boitant bas. Le jeune, qui l’avait reçu à genoux, repart pour une seconde larga, face au colorado « Barbuquero » - 418 kgs- de Victoriano del Rio, qui sera, de fait, son premier novillo « piqué ». Une lidia un peu désordonnée, le brindis « à Papa », et on y va. Sans être pastueño, le toro permet, et le junior va démontrer un style personnel tout en toréant "classique, templé et largo". A retenir de bonnes naturelles et de grands pechos, pleins d’autorité et de toreria. Hélas, l’épée tombera bas, et l’ovation remplacera l’oreille. Le sixième s’appelait «Celoso ». C’était un méchant moustique, virevoltant, picotant partout, revenant à la charge sans laisser respirer. En un mot : compliqué. Manzanares se montra torero et très vaillant, se faisant méchamment prendre, et revenant au combat, en torero. Faena « con altibajos », d’où émergèrent encore de longues naturelles. Estocade à la deuxième entrée a matar et un coup de pointe, sanglant, à la joue gauche. Deux avis « de torero », une oreille et sourire « mi blanc et argent, mi rouge-sang »
     Les toros de Camacho ont été corrects, mais en divers degrés de forces. David Luguillano fit montre de sa personnalité baroque, en plusieurs moments de la corrida. Il fut sage et appliqué face au premier de la feria, qu’il tua bien mal. Palmas. Par contre, on le vit « tel qu’en lui-même », devant le quatrième, qu’il tua fort, recibiendo. Oreille avec un avis – Juan Bautista se montra en grande forme, clair dans ses deux prestations. Une bonne oreille, pour une faena toute en douceur, face au deuxième, et quelques applaudissements de consolation, devant le cinquième, « muy soso ».

     Ce samedi, « doble sesion » :
     Novillada, à 16 heures, avec du ganado de Fuente Ymbro, pour Leandro Marcos, Cesar Jimenez et Julien Miletto.
     Ce soir, 21heures 30 : Novillada de Valdefresno, pour Martin Quintana, Javier Valverde et Serafin Marin. 

 

WEEK END INTERNATIONAL…

     23 Février: Nîmes, bien sûr, accaparera l’actualité taurine de ce dernier week end de février, tant en piste que dans les coulisses… mais il y aura également des choses à suivre, en Espagne, en Colombie et au Mexique.

     A San Sebastian, troisième novillada éliminatoire du Vème concours des novilleros. Jusqu’ici, rien de très spécial, à part l’oreille coupée par le gars de Baracaldo, Raul Cano, et la toreria de Salvador Vega.
     Ce jour, les novillos seront de Mari Carmen Camacho. A suivre Andres Palacios, qui a fait du bruit, du côté d’Albacete ; le mexicain Arturo Macias et Miguel Angel Perera, de Badajoz, qui fera ses débuts en novillada piquée. (Attention, temps pourri – Couvrez vous bien. Illumbe est « imperméabilisée », mais il n'y fait pas chaud.)

     En Colombie, ce samedi, on termine la temporada taurina:
     Medellin ferme ses portes sur une corrida que tout monde attend : Cesar Camacho, Victor Puerto et Antonio Ferrera, face aux toros de Las Ventas del Espiritu Santo, de Cesar Rincon. Triomphateur de Cali et Manizales, Rincon va t'il connaître pareille fête en plaza de La Macarena ? Tout le monde le souhaite. Côté toreros, Victor Puerto va se défoncer, et Antonio Ferrera va vouloir arracher le trophée de la Feria, à Manolo Caballero. Grosse bagarre en perspective, aujourd’hui, à Medellin. Ca passe ou ça casse !
     Demain, Bogota, pour son avant dernier paseillo : Toros du Paraiso, pour Finito de Cordoba, « El Juli », qui veut « y aller », contre l’avis des médecins, et Ramiro Cadena, qui doit sauver une saison gâchée par une cornada et de nombreux pinchazos.

     A Mexico, on va toréer la 18ème, demain. Corrida de Xajay (517 kgs de moyenne), pour Federico Pizarro, Fernando Ochoa et Alberto Martinez, espagnol du Levante, fin torero, qui confirme son alternative. A suivre. Il peut plaire au public mexicain.
     On connaît le cartel de la corrida du 3 Mars, à la Monumental de Mexico, au cours de laquelle Pepin Liria fera sa présentation, et confirmera l’alternative, face à une corrida de Barralva. Le parrain sera Antonio Urrutia, et le témoin Rafael Ortega.
     On pense que « la Mejico » fermera ses portes, le 10 mars, avec une corrida de Téofilo Gomez, où seraient prévus Fermin Spinola, Leopoldo Casasola, et un troisième à choisir entre Jose Maria Luevano et Paco Gonzalez.

     A signaler le très joli geste d’Enrique Ponce, qui va toréer un festival, à Aguascalientes, au profit de German Urueña, matador colombien que l’on a bien connu, de novillero, par chez nous, vers les années 70. Le torero est dans une passe difficile, à tous niveaux, et le monde du toro va lui donner un coup de main. A sa tête, un figuron del Toreo, Enrique Ponce. Monterazo, señor!

 

CEEEEESAR ! CEEEEESAR ! CEEEEESAR !

     24 Février : Qui n’a pas assisté à une corrida dans une des grandes arènes de Colombie, en particulier Medellin, ne peut savoir l’émotion qui vous bouleverse quand tout un peuple se met à psalmodier, en parfaite communion, le nom de Cesar Rincon.
     Cette profonde litanie monte tout à coup, et enfle, venue des profondeurs du cœur et des tripes. Elle peut surgir à tout moment. Souvent, c’est quelque commentateur de radio qui en donne le départ, après une grande série de muletazos, un grand pase de pecho. « Et que diriez vous si on encourageait le maestro d’un « Ceeeee...sar ! ». L’oreille collée au transistor, quelques dizaines de spectateurs attaquent la mélopée, et  bientôt, toute la plaza chante à l’unisson, comme un cantique dans une cathédrale. Aucune idolâtrie, aucun sacrilège, sinon la reconnaissance et l’admiration pour celui qui, grand torero et hommes sincère, porte au plus haut les trois couleurs de la Colombie. Et nous en savons quelque chose, Aficionados des années 90/95.
     Certes, on ovationnait les exploits du torero, sa science, son honnêteté, son courage. Hier, à Medellin, comme avant hier, à Cali et Manizales, c’est le ganadero que l’on a fêté. Cesar Rincon a connu sa troisième apothéose, lors de la troisième grande feria 2001/2002 en Colombie : Cali, Manizales, Medellin. Carton plein !
     Rincon a monté sa ganaderia de « Las Ventas del Espiritu Santo » (en souvenir de ses historiques triomphes de Madrid), en 1993. Il partit de 36 vaquillas et d’un semental de Floresimo Hernandez, de pure souche Juan Pedro Domecq ; puis fit venir à grands frais 38 vaches et 4 sementales du Marquis de Domecq, auquel il adjoint un semental de Jandilla.
     Le ganadero pouvait il penser triompher un jour de cette façon ? Il devait l’espérer, secrètement, mais les premiers résultats n’étaient guère encourageants : beaucoup de faiblesse, comportement irrégulier. Cependant, quelques étincelles, vers les années 2000. Depuis l’Espagne, « le torero ganadero » gérait, par informatique et internet, secondé à la finca, par une petite équipe de totale confiance. De rapides voyages lui permettait de vérifier les progrès, de faire les sélections, d’affiner ses choix, tandis qu’on surveillait les alentours, d’un œil inquiet. La région est infestée de guerrilleros et delincuentes comunes, qui n’auraient pas dédaigné mettre la main sur un aussi gros poisson…
     Cependant, malgré ces conditions pour le moins difficiles, la ganaderia a progressé, au point que, divine alchimie, les résultats 2002 sont extraordinaires : Un indulto à Cali, un autre à Manizales, et hier… deux toros de Cesar Rincon ont été graciés en plaza de Medellin.
     Certes, le premier, un peu réduit et peu vu à la pique, fut indulté à cause de sa noblesse et de son allant. Le sixième fut plus complet. Ils ont pour noms « Seminarista » et « Dichoso ». Et, vraiment, Cesar Rincon peut se montrer « dichoso », très fier d’eux.

     23 Février – Medellin (Colombie) – Dernière de la Temporada – Lleno : Formidable ambiance et grande corrida, en clôture de la temporada 2002 de La Macarena. Apothéose finale, avec sortie a hombros des trois matadors, du ganadero et de l’empresa de la plaza.
     Corrida de Las Ventas del Espiritu Santo, de présentation moyenne, mais d’un comportement magnifique pour le torero : Allant, noblesse totale, répétition dans la charge. Le rêve pour les toreros. Les premier et sixième toros ont été indultés, dans l’euphorie générale.
     Cesar Camacho a montré ses possibilités…et ses limites. Touchant deux grands toros, en particulier le quatrième, il alterna le moments de grande toreria, et des passages à vide où le toro le domina. Du coup, il coupa les deux oreilles symboliques de « Seminarista », une vraie sœur de charité, comme on dit, qui fut gracié à la demande du public et du ganadero. Par contre, il fut très en dessous du quatrième, le toro étant plus applaudi que son matador.
     Victor Puerto fit les choses les plus sérieuses, les plus toreras de l’après midi. On le vit « en maestro », calme, technique, toréant « muy limpio », parsemant son toréo sobre de grands moments de pureté esthétique. Il pincha son premier, mais coupa « une grosse oreille » à chacun de ses adversaires.
     Bien entendu, Antonio Ferrera fut explosif. Bien entendu, il leva le public au deux premiers tiers. Et bien entendu, il se montra vibrant à la muleta, le revistero le décrivant : « Electrique, sin aplomo, sin serenidad, sin dominio… ». C’est à dire, virevoltant beaucoup, mais ne dominant que peu. Aussitôt, la sanction : méchante voltereta par son premier. Final de courage et d’émotion. Une oreille, forte. Le sixième « Dichoso » fut lidié dans la folie. Le torero le fit briller avec cape et banderilles. De fait, le public demandait l’indulto, avant la faena. Du coup, le trasteo ne fut qu’une suite de clameurs, quoi que fit le diestro. Toro gracié et deux oreilles symboliques pour Antonio Ferrera, qui coupe donc six oreilles en deux courses, à Medellin. Recevra t’il le Trophée de la Temporada 2002, ou le jury s’arrêtera t’il sur la sagesse et la régularité de Caballero ?

     Troisième triomphe total de Cesar Rincon, comme ganadero. Medellin fermait ses portes et le public repartait doucement, les yeux pleins de sourires. Dans la nuit tombante, une dernière mélopée … Ceeeeesar ! Ceeeeesar !

 

NIMES : LE PUBLIC SE FAIT TIRER L’OREILLE…

     24 Février : Pas facile de reprendre les rênes ! Pas facile de faire oublier quelque demi teinte récente ! Malgré des cartels des plus intéressants, le public ne participe que parcimonieusement  à la feria de Primavera. On espérait mieux que media plaza, ou un quart d’arène, pour ces premiers rendez vous dans la « Nîmes nouvelle ». Donc : « Il y a du pain sur la planche ! »
     Hier, deux novilladas, chacune présentant un intérêt certain : Comment allait être Cesar Jimenez, qui prend l’alternative, ici, le 9 Mai ? Le soir, qu’allaient donner les Valdefresno, que l’on sait « de gros batailleurs » ?
     De fait, tout s’est confirmé, Jimenez survolant une bonne novillada de Fuente Ymbro, et les Valdefresno mettant la pagaille dans la terna du soir.

     23 Février – Nîmes – 2ème de Feria – Novillada « en après midi » - Media plaza : (de notre correspondant)  Novillada de Fuente Ymbro, de beaucoup de caste et de mobilité. Le premier fut le meilleur.
     Leandro Marcos est bien, mais il ne transmet rien. Inquiétant. Il aurait du couper les oreilles au premier. Ovation et silence – Cesar Jimenez, « en maestro ». Il en fait peut-être un peu trop, mais indéniablement, il allie parfaitement technique, courage et recherche esthétique, le résultat étant d’une grande toreria. Epée tombée au premier, qui lui fait perdre l’oreille, malgré la forte pétition. Vuelta fêtée. Par contre, triomphe sans conteste au cinquième : Deux oreilles – Julien Miletto fit face, avec bonne volonté. Il tua bien le troisième, le mauvais du lot, et fut un peu longuet face au dernier. Applaudi par deux fois.

     23 Février – Nîmes – 3ème de Feria – Novillada « en nocturne » - Un quart d’arène : (de notre correspondant)  Dure novillada de Valdefresno. Grosse présentation et « muy mala leche ». Toros devant lesquels il faut être sérieux, faire les choses « bien », et toréer vraiment. Ils ne tolèrent pas les approximatifs et les doucereux. Il faut « rentrer dedans », et montrer qui est le patron. Et ça…
     Martin Quintana se montra « un peu juste », dans cet exercice. Le public ne lui pardonna pas de laisser passer le quatrième, très brave, pour lequel il demanda en vain, une vuelta posthume. Silence et sifflets – Javier Valverde s’accrocha, mit la force autant que la jambe, mais ne put totalement triompher. De plus, quand l’acier s’y met aussi… Un avis à chacun, avec Silence et applaudissements – Serafin Marin passa sans laisser de grands souvenirs. Silence partout.

     La feria se termine aujourd’hui, avec deux rendez vous : La novillada matinale, à 11 heures, le lot du Laget étant combattu par Julien Lescarret, Luis Rubias et Fernando Cruz.
     Ce soir, à 16 heures, on attendra le retour de Jose Mari Manzanares Junior, face à deux novillos de Torrealta. L’accompagneront dans cette mixte, Alfonso Romero et Rafael de Julia, devant quatre toros de Mari Carmen Camacho.

 

ILLUMBE : SOLEIL DE MEXICO DANS LA GRISAILLE

     24 Février : Troisième novillada du concours. Dehors, gris, froid, sirimiri ! Pouah ! Un tiers d’entrée dans les gradins ; un président toujours aussi barbant… Todo igual !
     Heureusement, un rayon de soleil, tout droit venu du Mexique. Il s’appelle Arturo Macias. On l’a vu très bien, toréant très lié et avec sentiment. A suivre. Pour le reste, les compatriotes de Miguel Angel Perera sont montés en force, depuis Puebla del Prior, près de Badajoz. Cela a beaucoup influé dans la concession de la seule oreille de la journée.

     23 Février : San Sebastian (Illumbe) – 3ème novillada Eliminatoire du Vème Concours international des novilleros – 1/3 de plaza : La novillada de Mari Carmen Camacho est sortie bien présentée, mais faible. Les quatre premiers furent « de pena ». Bien entendu, le mauvais, lui, tient debout. Ainsi, le sobrero cinquième fut dangereux et solide. Meilleur de la journée, le dernier, brave et solide.
     Andres Palacios, d'Albacete, toucha le plus mauvais lot. On lui vit de bons détails devant le faible premier qu’il tua d’une bonne demie. Il y eut trois très bons derechazos, face au quatrième, mais le final le vit un peu dépassé. Silence et applaudissements – Arturo Macias, mexicain d’Aguascalientes toréa très bien, avec beaucoup de galbe, son premier adversaire. Il avait l’oreilles en poche, mais une atravesada tendida et six descabellos. Ayyyyyyyy ! Deux avis, mais bonne vuelta. Il se battit fort bien devant le sobrero cinquième, de 472 kgs, pas commode du tout. Courageux, le mexicain, qui se fit prendre, recevant un douloureux varetazo au bas ventre. Vuelta à nouveau, et rendez vous aux demi finales. Muy bien ! – Miguel Angel Perera , outre l’appui de ses amis du pueblo, toucha le meilleur de la tarde. Bonnes séries des deux mains, à son premier, toréant joliment. Final par le haut, en ayudados et manoletinas inutiles. Ovation, après un avis. Faena beaucoup plus compacte, plus sentie, face au bon sixième. Une oreille, mais tout reste à prouver, là aussi, lors de la prochaine étape.

     Pour le moment : trois novilladas, deux oreilles coupées par Raul Cano et Miguel Angel Perera. Grosses satisfactions du côté de Salvador Vega et Arturo Macias. Attention, les « grosses pointures » arrivent maintenant… Favori, cette année: Cesar Jimenez.

 

TAUROMACHIE : « SOL Y MOSCAS ! »

     25 Février : En faisant une promenade sur internet, je tombe sur le site de la plaza de Vista Alegre, à Madrid.
     On l’appelait « Carabanchel ». On l’appelait également « La Chata ». Elle était vieille, mal foutue, peu confortable… et pourtant, il s’y donnait, dès le printemps, deux spectacles par semaine : novilladas, corridas… toutes sortes de spectacles où le toro était présent.
     La plaza de Vista Alegre a fait partie de l’Aficion madrilène ses années 50 à 70… Puis elles s’est éteinte, doucement. La mauvaise herbe a envahi la piste, en même temps que les rues de Madrid. Le bois des burladeros s’est pourri et la dernière lumière d’aficion s’est recroquevillée, obligée de prendre le métro vers Las Ventas…
     Vista Alegre, c’est Palomo ; c’est Curro Vazquez et Antonio Porras ; c’est le miracle de la faena du Paula ; c’est des centaines de tonnes « de mucha ilusion », avant chaque paseo. Des dizaines de novilleros y ont tenté la chance, dont bon nombre sont aujourd’hui « subalternos »…
     Elle s’appelait Vista Alegre… Carabanchel  ou « la Chata »…
     Aujourd’hui, elle est « El Palacio de Vistalegre », le palais de Vista Alegre… Et en effet, son entrée est seigneuriale, majestueuse…
     Allez donc voir le site internet de Vista Alegre… Croyez moi, il ne sent ni la bouse de vache ou de toro, ni le crottin de cheval. Tout y est parfait, bien rangé, automatique, couvert, chauffé…superbe...
     « La chata » s’est convertie en « plaza supermarché », où l’on vous vend du sport, de la musique, des expos vente et… de temps en temps, des corridas.
     Certes le ruedo est là, entouré de gradins qui montent haut. Certes, des maestros y ont brillé, loin de la lumière du jour… Curro Vazquez, Enrique Ponce…
     Pourtant, il manque quelque chose… Il manque « Sol y moscas ! », le soleil et les mouches qui dansent au flancs des toros. Il manque les odeurs, les « relents divers » qui disent qu’ici va se dérouler un drame que l’on doit respecter.
     Elle s’appelait « La Chata ». Elle révélait les « futurs grands », ceux qui mettaient leurs tripes au soleil, pour une pincée de gloire… Aujourd’hui, elle s’appelle « El Palacio… ». Attendez ! J’appuie sur ce bouton… Ca y est ! vous êtes figura del toreo ! 
     Triste… et faux, heureusement. Mais, au cas où vous douteriez de ce « progrès-menace », de cette machinerie aseptisée, allez donc faire un tour du côté de www.palaciovistalegre.com , vous m’en direz des nouvelles.

     Nîmes et sa bulle vivent-elles la même mélancolie ? Le public s’est il fatigué du progrès, du modernisme qui fait qu’en février, on puisse aller voir des toros, au chaud et au sec, sans pour cela traverser les océans…
     La Feria de la Primavera 2002 s’est terminée, et le bilan en est mitigé. Le public n’a que peu suivi ce qui devait être un renouveau. Tiers et media plazas se sont succédées, pour monter au « trois quarts », sur les deux corridas mixtes, dont la vedette était un novillero.
     Côté toros, ce ne fut guère la grande fête. Certes, Manzanares promet… « apunta », mais il n’a pu que partiellement dévoiler les qualités qu’on lui devine. Certes, il y eut de bons moments… mais la magie de la génération 90 n’y est plus… Les mimosas sont rabougris.
     On ne peut nier la volonté des hommes. Mais, encore une fois, les toros ont disposé, et indisposé… Una tristeza !
     Hier, la journée finale visait l’apothéose. Elle généra quelqu’ennui. Tristesse ! D’où qu’ils viennent, les aficionados reprendront le travail, demain, fatigués et moulus…
     Il n’y avait pas de soleil, sous la bulle. Il y en avait pas dans les cœurs. Tout s’est fini en silence. Pour un peu, on aurait entendu voler… une mouche !

     24 Février – Nîmes – Novillada matinale – Media plaza : (De notre correspondant) Jolie novillada du Laget. Mais malheureusement, la faiblesse mit le spectacle par terre, d’autant que le public ne vit pas toutes les difficultés que cela entraînait.
     Bon point pour Lescarret. Il s’est battu et a coupé une oreille de son premier, un dur de dur. Contrat rempli – Luis Rubias doit être revu. Malchance au sorteo, et silence partout, avec une cogida en souvenir – Fernando Cruz n’a pas manqué sa « petite alternative ». Il débutait avec picadors, et afficha une belle prestance dans son toreo. Vuelta au « premier piqué », mal tué, et une oreille au dernier. D’autres vont suivre. A suivre de très près !

     24 Février – Nîmes – Corrida mixte, en final de la Primavera – ¾ de plaza : Déception. Déception amère. Les toros de Mari Carmen Camacho sont sortis faibles et sans race. Le novillos de Torrealta n’ont pas voulu se donner.
     Tout le monde aurait voulu pousser. Tout le monde attendait « le prochain  toro », en espérant que… Il ne sortit pas, « ni de toro, ni de novillo ». Ennui général, à peine troublé par l’irruption « d’un espontaneo fille ». Et pourquoi pas ? Cependant, avec tout le respect et l’admiration qu’on lui doit… prohibido esta !
     Silence chez les matadors, du rouquin Romero au brun De Julia. Nada ! Porfia vaine, et efforts aussi déçus que les espoirs.
     Jose Mari Manzanares devait confirmer, devait mettre Nîmes et la planète taurine à ses pieds… Ce ne fut pas le cas, et ce n’est pas faute d’avoir essayé.
     La tauromachie est ainsi ! Heureusement, on ne fait pas encore les figuras… en appuyant sur un bouton. Tout au plus… un site internet !
     En attendant, Nîmes nous doit une revanche… avec des toros et des hommes, « du sol et des moscas » !

 

COLOMBIE : UN DIMANCHE « PAS COMME UN AUTRE »…

     25 Février : A Bogota, aujourd’hui, on parle de toros, mais beaucoup moins que de l’enlèvement de la sénatrice Ingrid Betancourt, candidate à la Présidence, qui n’a rien trouvé de mieux que d’aller se fourrer dans la gueule du loup, malgré les recommandations de prudence qui lui avaient été prodiguées, sur tous les tons.
     Accompagnée de sa chef de campagne électorale et de trois journalistes, dont un photographe français, de « Marie Claire », l’intrépide jeune politicienne s’est aventurée dans le Valle Del Caguan, que l’état colombien vient de récupérer, manu militari, suite aux échecs répétés des pourparlers de paix avec la Guerrilla, et principalement, la Farc. L’embuscade était au premier tournant.
     Ingrid Betancourt a été séquestrée par le « Frente 15 » de l’armée révolutionnaire, et maintenant, tout le monde est en attente des moindres nouvelles concernant cette jeune femme courageuse que la France connaît bien, suite à un portrait flatteur diffusé, l’automne dernier, dans le magazine de Patrick de Carolis « Des Racines et des Ailes ».
     Jouissant d’une certaine popularité, la jeune politicienne était partie en guerre contre toutes les corruptions, ce qui signifie que l’on ne va peut-être pas se bousculer pour aller la sortir de ce mauvais pas. Pour le moment, tout le monde condamne l’enlèvement de la candidate, tout en soulignant son imprudence.
     En tous cas, cet événement qui, on l’espère, se terminera sans mal, faisait l’objet de toutes les conversations, dans les tendidos de la Santamaria de Bogota, avant l’heure du paseo.

     24 Février – Bogota (Colombie) – Avant dernière corrida de la temporada – lleno :  Corrida très importante pour Ramiro cadena qui sauve sa temporada et peut-être sa carrière, avec « un gros coup de pouce » du destin. La chance a voulu que sort lui attribue un grand toro et que le diestro en profite totalement, jusqu’à en provoquer l’indulto. Trophées symboliques et grand succès du Caleño et du ganadero Jeronimo Pimentel, dont les toros du Paraiso n’avaient guère brillé, cette année. Dans la même corrida, El Juli a coupé deux oreilles. Reseña complète, mañana ! 

     A Mexico, on se prépare également à fermer les portes de la grande arène. La saison n’aura pas été mauvaise, en particulier pour El Juli et le petit Casasola, qui devrait essayer de poursuivre sur sa lancée, en Espagne.
     Hier, 24 Février, la corrida aura été marquée par une anecdote très taurine et très humaine, un geste qui provoque l’émotion saine, et la communion du public.

     24 Février – Mexico (Plaza Monumental) – 18ème corrida de la Temporada Grande – Entre 3 et 5000 personnes :  Impressionnante corrida de Xajay. Gros trapio, du poids et des cornes. Avec tout cela, certaines qualité que les hommes auraient du mettre à profit.
     Alberto Ramirez, le torero de Castellon, confirmait son alternative. Vêtu de rose et or, les jeune  diestro se battit  en terrain des tablas, avec le premier « Palaomero », de 545 kgs, écoutant le silence. Par contre, il fut vaillant et brillant face au sixième. Hélas, le puntillero fit traîner les choses et la pétition majoritaire ne fut pas entendue par le président. Vuelta
     Federico Pizarro toucha le mauvais lot. De plus, il se fit valainement prendre par le quatrième qu’il était parti attendre à genoux, à portagayola, en plein centre du ruedo. Grosse cogida, letoro prenant le torero et le reprenant au vol. C’est alors que du callejon sauta au quite une civil « muy torero »… Il s’agissait de Mauricio Portillo, président de l’association de matadores et novilleros, actuellement protagoniste d’un conflit au niveau des professionnels mexicains. Quite du matador président et énorme ovation. Pizarro, dans le cirage, ne s’est pas rendu compte du geste de compañerismo, et brinde son toro à l’épouse de Rafael Herrerias, empresa de la plaza. Le public lui reprocha durement ce peu de reconnaissance. Le torero flotta devant son toro, et de même, ne brilla guère devant le sobrero. Au bilan : Division, sifflets, silence au septième, et des coups partout. Sale journée.
     Fernando Ochoa fut le vainqueur de la corrida, coupant une oreille un peu généreuse au sixième toro qu’il eut l’intelligence de brinder à Mauricio Portillo, réparant ainsi la bévue de son collègue, et se gagnant une grosse ovation. Ochoa se fit également secouer  lors du tiers de banderilles partagé, au sobrero, avec Pizarro.
     Ramirez « estuvo en torero », mais c’est Portillo qui a triomphé.… Comme quoi, quand on est torero, on l’est « de lumières » et en civil ! 

 

UN FESTIVAL DE FESTIVALS….

     25 Février : A la veille de chaque temporada, il est de tradition de monter des festivals qui ont la double faculté de faire un peu de bien autour de soi, car ils ont souvent un but caritatif, et surtout, de permettre aux toreros de « chauffer les moteurs », en public, avant les premières ferias. Hier, deux festivals très importants, à Murcia et Jaen, tandis que près de Huelva, les aficionados se sont saoulés de bon toreo.

     24 Février – Murcia – Plaza de la Condomina – Festival contre le cancer – « No hay billetes » : Grande ambiance et grand spectacle. A cheval, Andy Cartagena coupe deux oreilles à un Bohorquez -  « A pied », triomphe de Damaso Gonzalez et Pepin Liria qui obtiennent les deux oreilles et la queue de leur adversaire de Las Ramblas et du Marquis de Domecq, respectivement – Deux oreilles pour El Cordobes, d’un toro de Nazario Ibañez – Deux trophées pour le Morante, d’un Nuñez del Cuvillo – Rivera Ordoñez et le novillero El Rubio coupent un trophée à des novillos de Jandilla et Maria Luis Dominguez Perez de Vargas.

     24 Février – Jaen – Plus de ¾ de Plaza : Triomphe d’Alvaro Montes, Enrique Ponce et du novillero Jorge Ibañez, face à des novillos de Torrestrella. Excellent, le troisième, qui frisa l’indulto et à qui on donna vuelta – Juan Carlos Garcia, Miguel Abellan et Javier Conde coupent un trophée – Paco Ojeda est applaudi.

    24 Février – Trigueros (Huelva) – Petite entrée : Novillos de différentes ganaderias, avec en évidence, les 5 et 6èmes, excellents, de Concha y Sierra et de Macandro, respectivement, à qui on donna une vuelta posthume.
     Il s’est coupé quatorze oreilles et quatre queues au cours de cette grande après midi de toreo : Emilio Silvera, Francisco Barroso, El cid et Luis Vilches coupent tous les trophées. Oscar Higares, Canales Rivera, Davila Miura font deux oreilles, chacun. Ce fut… un vrai festival ! 

 

NIMES, ASCENSION… NIMES, ATTENTION !

     26 Février : La bataille du printemps n’a pas été gagnée. Les toros s’y sont opposés. Cela arrive, quel que soit le soin qu’on mette à les sélectionner. Nîmes doit attendre, et l’aficion, de même, espérera des jours meilleurs, pour Pâques ou la Trinité… pour l’Ascencion ou Pentecôte…
     Fidèle à son image, cherchant à créer l’impact et le médiatique, l’empresa nîmoise propose trois gros rendez vous pour l’Ascencion, (les 8 et 9 Mai). Ce sera un rude challenge, dans la mesure où Pentecôte est très tôt, cette année (19 et 20 mai), et que le nombre de ceux qui viendront pour les deux corridas de prestige ne compensera peut-être pas celui de aficionados « déçus de février », se réservant pour la feria.
     De plus, les cartels de l’Ascencion ne sont pas sans risque, tant sur le plan économique q’artistique. Grande affiche, le 9 Mai, pour l’alternative de Cesar Jimenez, avec Paco Ojeda de parrain, et Juli en témoin. Question : Paco Ojeda sera t’il là, et que sera « son statut torero » ? Figura qui revient au plus haut ? ou maestro sur le retour qui tente un laborieux come back, laissant les gens d’Olivenza, Castellon et Séville sur leur faim ? Gros cartel, grosse dépense. Juli est une garantie… mais c’est pas gratuit.
     Le 8 Mai, Six toros de Baltasar Iban pour Antonio Ferrera, seul. Cardiaques s’abstenir ! Pour sûr, « s’il va au bout », on peut déjà ouvrir la porte de tous les consuls… S’il va au bout ! Baltasar Iban… es mucho Baltasar Iban ! » et Antonio Ferrera, s’il a la hargne et le courage, devra faire face à un rude challenge : aller à mas et ne pas fatiguer les esprits. On sait que le garçon a un cœur gros comme ça, et que sur deux toros, il peut allumer mile feux… Mais sur six ? Par ailleurs, il se fait beaucoup secouer. Samedi encore, il dut visiter l’infirmerie, à Medellin.
     Un gros pari ! Un gros danger, également ! Samedi, Ferrera a mis le feu en Colombie, d’accord. De Medellin, il coupe le plus grand nombre d’oreilles, en deux corridas… mais le trophée va à Caballero. Le coup de toréer avec, à l’épaule le gourde d’Aguardiente, histoire de faire couleur locale… arrêter la faena pour s’envoyer un coup d’eau de vie… cela va une fois, mais cela n’apporte rien à sa qualité torera. A vouloir trop en faire, et sur six toros, il ne va pas se gêner, Antonio Ferrera peut « tutoyer la vulgarité », et se brûler les ailes… Un gros risque, décidément. Mais un sacré challenge qu’il faudra courir voir.
     Entre les deux évènements, une novillada non piquée, et « la novillada de la Cape d’Or ». Pas de cartel pour le moment, mais,  si l’on suit la logique, cette « finale » devrait rassembler ceux qui ont brillé « à la Primavera ». Donc : Julien Lescarret, Jose Mari Manzanares junior et Fernando Cruz. On ne doit pas en être bien loin…
     Pues bien ! Le pari de l’Ascension est un gros morceau, digne de Nîmes. Mais… attention !

 

COLOMBIE, C'EST FINI…

     26 Février : La temporada Colombienne s’est pratiquement terminée dimanche, à Bogota. La Colombie taurine va regagner ses pénates, et Santa Maria comme La Macarena, leurs chapelles respectives. Dehors, on va passer aux tenues camouflées et au bruit des bottes. La Colombe de la Paix est allée faire un tour, ailleurs, et les yeux de l’actualité sont fixés sur ce pauvre et cher pays, plus déchiré que jamais.

     Côté « Toros », la corrida de dimanche, à Bogota, a enthousiasmé le public et la presse, en particulier dans sa deuxième moitié. Les toros del Paraiso ont donné une grande seconde mi-temps. Ramiro Cadena a sauvé sa temporada de fort belle façon. S’il ne put rien faire devant le toro de sa confirmation d’alternative, du nom de « Capricho », il se montra remarquable avec le sixième « Lanudo »- N°62 – 507 Kgs, qui fut brave et noble, au point qu’il en fut gracié. Gros triomphe pour le ganadero, et un matador colombien  qui peut fonctionner : Ramiro Cadena.
     Le Finito ne se cassa pas la tête devant le sobrero manso d’Ambalo, qui remplaçait le deuxième toro, renvoyé… pour manso. Par contre il monta une grande faena, très artistique au quatrième et tua vite. Il y eut un incident : Le public demande les deux oreilles ; le président n’en accorde qu’une. Finito se vexe et ne donne pas la vuelta. Foutu caractère. Torero !
     El Juli est venu, a vu, et a vaincu… une fois de plus. Vaillant avec le premier qu’il pincha trois fois, il mit le feu en quatre épisodes, face au cinquième : Vibrant et spectaculaire à la cape, avec un grand quite par lopecinas ; courageux en trois paires de banderilles ; grand muletero, toréant très lentement sur les deux mains ; énorme estoqueador. Pas plus difficile que cela ! Deux oreilles en or et la foule en délire.
     Grande corrida et gros triomphe de ce sacré Juli qui, cette année, va encore en surprendre plus d’un, non avec cape, banderilles ou épée… mais à la muleta. On verra.

     Du côté de Medellin, on a décerné tous les prix 2002, à Manolo Caballero, en particulier pour sa faena du 16 février, au toro « Quiteño » de Don Ernesto Gutierrez Arango. Pour ce qui est du meilleur lot de toros et du meilleur toro, Cesar Rincon et sa ganaderia de « Las Ventas del Espiritu Santo » remporte tous les trophées, en particulier avec le toro «Dichoso », gracié samedi dernier.
     Formidable saison ganadera de Cesar Rincon, triple triomphateur en ses terres de Colombie : Cali, Manizales et Medellin. Du baume au cœur de celui qui, maintenant, va rentrer en Espagne, et entreprendre un nouveau combat.

 

SEVILLA TELEVISEE… EN PARTIE.

     26 Février : « On est mal, on est mal ! » Via Digital nous a trop bien habitués. Assister à toutes les plus grandes ferias d’Espagne, en direct, dans son salon, un verre à la main… c’est fini, tout ça.
     Joselito et Jose Tomas ont fait valoir leurs arguments et sont en passe de gagner leur combat, d’autant que Juli leur emboîte le pas. Cependant, d’autres éléments doivent également jouer, puisque le bruit insistant court que pour la feria de Séville, seules six corridas de la pré-feria, et cinq de la semaine des Farolillos seraient retransmises en direct, soient onze sur 19 spectacles (ou 18, la corrida de Pâques n’étant jamais retransmise)
     Quelle sera la position de l’Empresa ? Comment Via Digital va t’elle négocier ce virage ? Que ce passera t’il dans les autres ferias ?
     En tous cas, c’est la première fois que, début Mars, la grande chaîne taurine cryptée n’a pas encore dévoilé son programme. De plus, le site internet de Via Digital est muet, depuis plusieurs mois…
     Asi que... Cuidado! avec les abonnements.

 

PETITES HISTOIRES MEXICAINES…

     27 Février : Chaque année, quand ils sentent les vacances arriver, professeurs et élèves terminent « en roue libre », chacun y allant de ses jeux, petites histoires et anecdotes diverses.
     Il en est de même aujourd’hui, à l’avant veille de la clôture de la temporada à la Monumental de Mexico. Certes, il reste deux corridas, et la saison se terminera à l’arrastre du dernier toro. Cependant, la corrida de dimanche dernier a été entourée d’événements qui auraient pu  être dramatiques, mais se sont heureusement terminés sans gros bobo, ou presque.

     Ainsi, pour la petite histoire, on a noté l’absence dans le callejon, dimanche, de l’empresa vedette, le roi des coups de gueule, Rafael Herrerias. C’était bien la première fois. En fait, le pauvre homme était à la maison, avec le visage « en bleu », une blessure à la pommette et quelques côtes en long.
     Coup de sang ? Coup de corne ? Non, beaucoup moins glorieux… Chute, la veille, en voulant descendre d’un camion. Vaya susto ! On s’explique mieux le brindis de Pizarro, à son épouse, le lendemain. « Que se ponga bien Don Rafae ! »

     Corrida « gafe », dimanche. La poisse, de bout en bout. La corrida a fait « une pauvre entrée », et pour arranger le tout, les employés de la plaza, qui portaient hier, la recette à la banque, se sont fait braquer, et piquer 600000 pesos.
     Pas aficionados du tout, ces cambrioleurs, qui auraient du monter leur coup quand toréait le Juli… Cela dit, « un peso est un peso ! » et le maigre butin va quand même améliorer l’ordinaire de ces indélicats.

     Vedette et grand triomphateur de la corrida de dimanche, le matador Mauricio Portillo, qui, en civil, courut faire un quite a cuerpo limpio, à Federico Pizarro, gravement accroché dans une portagayola bien maladroite.
     Portillo, on le sait, est le président de l’Association des professionnels du Toreo mexicains, actuellement en conflit avec l’Empresa. Formidable geste du torero, qui a trouvé tout naturel de voler au secours du compagnon. Celui ci, qui ne lui a pas rendu hommage dans la plaza (ce qui a été remarqué, d’autant que Fernando Ochoa, lui, brinda au sauveteur) a rattrapé le coup, dans la presse, soulignant fortement « qu’il y avait beaucoup de toreros, en civil, dans le callejon, et que seul Portillo a sauté à son secours. Asi que… éternelle reconnaissance! ».
     On se demande ce qui ce serait passé si Rafael Herrerias avait été présent. On sait qu’il a eu de durs rapports avec Portillo, le syndicaliste, et de ce fait, a tout bonnement annulé la corrida de l’Oreille d’Or, traditionnellement montée au profit de l’association des matadors, novilleros et rejoneadores mexicains.
     Peut-être va t’elle se donner, quand même, cette corrida… Herrerias n’était pas là.. mais son épouse, si ! Alors, peut-être lui a t’elle raconté, « entre minuit et les couvertures », l’exploit de Portillo…et qu’au fond, ce geste magnanime en vaudrait bien un autre, histoire de « garder la main » ! A suivre.

     On n’arrête pas le progrès : Dimanche, Alberto Ramirez confirmait son alternative devant le toro « Palomero », N°427, 545 kgs, de Xajay. C’est pas nouveau, mais une chaîne de télévision n’a rien trouvé de mieux que de lui installer un micro cravate, pour entendre les palpitations de son cœur et les paroles de ses parrains et témoins, au moment de la cérémonie.
     L’histoire ne dit pas ce qu’ils se sont dit : On imagine de belles paroles d’encouragement et d’espoir en un futur glorieux… Mais, si cela se trouve, c’était du genre : « Pas chaud, aujourd’hui ! Et puis en plus… pas un chat dans la plaza ! » Et l’autre qui renchérit : « Manquerait plus qu’ils se fassent piquer la caisse ! »…
     Le revistero a piqué une rogne et a basé toute sa reseña sur l’actuacion de Ramirez et son toreo « électrique »…

     Echange de bons procédés : Jose Felix Gonzalez va "renvoyer l’ascenseur" à Mexico. On lui a engagé son torero, Alberto Ramirez ; il va donc prendre Zotoluco et quatre ou cinq matadors mexicains, dans les quelques 26 plazas qu’il gère, en Espagne. On sait se bien comporter, chez les taurinos

     On attend avec intérêt la corrida de dimanche prochain, à la monumental : Antonio Urrutia, Rafael Ortega et Pepin Liria vont affronter une corrida de Barralva, pur Atanasio Fernandez, créée en 1989. Pepin Liria n’en sera pas à son premier voyage, à Mexico. Cependant, le torero de Cehegin n’a jamais toréé à la monumental, mais à la Plaza del « Toreo » (de Cuatro Caminos). Donc, il confirmera, dimanche, son alternative.

 

PONCE ET JULI : IL SUFFIT D’UNE FOIS…

     27 Février : Bogota vient de récompenser les vainqueurs de sa temporada, en plaza de Santamaria. Le jury a été unanime : Triomphateur, Enrique Ponce ; Meilleure faena : El Juli.
    La petite histoire veut  qu’Enrique Ponce ne devait pas toréer, cette année en la capitale Colombienne. Il y est donc venu, en remplacement du Juli, coincé par sa lésion aux cervicales.  Ce même Juli, quant à lui, ne devait pas toréer, dimanche dernier. Les médecins avaient essayé de l’en dissuader...
     Ponce et Juli sont arrivés, se sont habillés de lumière, et ont raflé, d’un coup, toutes les mises… Ce doit être rageant pour certains.

     Trophées de la Saison 2002 à Bogota :
     Triomphateur : Enrique Ponce, pour sa prestation du 15 Février, devant la corrida d’Agualuna
     Meilleure Faena : El Juli, le 24 février, aua cinquième toro du Paraiso.
     Meilleur toro de la Temporada 2002 : « Lanudo », sixième toro du Paraiso, lidié et « indultado », dimanche dernier, 24 Février, par Ramiro Cadena.
     Meilleur lot de toros : Icuasuco
     Meilleur Novillero : Ruiz Sanchez « Ramses ».

 

PENTECOTE A VIC-FEZENSAC

     27 Février : Pour les Espagnols, Vic-Fezensac est aussi dur à prononcer qu’Azcapotzalco, pour nous, gens de la Gaule profonde… La plupart du temps, les revisteros de la radio bafouillent une incroyable bouillie du style « Biclefezan » ou « Biclesansa »… Une vraie catastrophe pour la promotion du tourisme local auprès des populations ibères.
     Les toreros, par contre, savent de qui on parle. Il suffit de dire : « Vic ! », et pâlissant soudain, ils s’en vont d’un terrible « Bic ? Ayyyy ! tela marinera…Vaya ! Pero alli estan todos… »(le reste est censuré)

     Vic débute tôt, cette année. Pentecôte est à mi-mai, et pour faire « encore plus tôt ! », le célèbre week end gersois commencera le samedi, par une novillada, à l’heure de l’apéro qui suit le petit déjeuner. Autre nouveauté : la corrida concours, avec des tios ! (On s’étonne… Palha n’est pas là ! »). Surprise, également, la présentation en ces lieux et circonstances, de Jose Antonio Iniesta, fin torero, qui promit beaucoup, de novillero.
     En un mot, une feria « dans la tradition vicoise », toros et toreros promettant beaucoup, en principe. Que haya muchisima suerte !

Cartels de « Vic Fezensac 2002 »
     Samedi 18 mai – matinée : Novillada de Barcial, pour Javier Valverde, Julien Lescarret et un troisième, à désigner.
     Samedi 18 Mai – soirée : Corrida de San Martin, pour le Zotoluco, El Califa et Javier Castaño
     Dimanche 19 Mai – matinée - Corrida concours : Toros de Fraile, Prieto de la Cal, Victorino Martin, Barcial, Celestino Cuadri, Marques de Albaserrada, pour Fernandez Meca, Luis Miguel Encabo et Jose Antonio Iniesta
     Dimanche 19 Mai – soirée : Toros de Ramon Flores, pour Alfonso Romero, Juan Bautista et El Cid.
     Lundi 20 Mai : Toros del Hoyo de la Gitana, pour Fernandez Meca, Juan Jose Padilla et Antonio Ferrera.

 

REVUE DE PAQUETAGE !

     28 Février : C’est parti ! La temporada 2002 en Europe débute aujourd’hui, et va concentrer en trois jours, plusieurs événements qui préfigureront une saison de grand intérêt, à condition que les toros « tiennent debout »…
     Un « gros festival » au Puerto, aujourd’hui ; un autre, télévisé, demain, depuis Cordoue ; puis, Olivenza, samedi et dimanche…tandis que débutera la Magdalena, à Castellon de la Plana.
     Gros programme et « revue de paquetage pour tout le monde »…

     Le festival du Puerto Santa Maria, aujourd’hui, a une importance capitale pour tous les toreros engagés, certes, mais surtout pour deux d’entre eux : Enrique Ponce et Morante de la Puebla. Soyons clairs, ils n’y jouent pas leur carrière, mais Ponce ayant été écarté d’Olivenza et Morante s’étant fâché avec Séville, se doivent de marquer le festival de leur présence, « d’occuper le terrain » de l’Aficion et de la presse taurine.
     Ce soir, au Puerto Santa Maria : Festival bénéfique au profit de l’association des familles d’enfants handicapés d’Andalousie. Au cartel : Fermin Bohorquez, a caballo ; puis Ortega Cano, Enrique Ponce, Vicente Barrera, Javier Conde, Morante de la Puebla et Miguel Abellan. Le ganado sera de Bohorquez, Torrealta, Manolo Gonzalez, Marquis de Domecq, Fuente Ymbro, Jose Luis Marca, Guadalest .
     Enrique Ponce, triomphateur de la saison au Puerto, aura à cœur de marquer le week end de son empreinte, lui qui s’est vu écarté d’Olivenza, où il débutait sa saison, traditionnellement, depuis plusieurs années. Monsieur Jose Tomas est passé par là, avec minauderies et exigences. L’empresa, qui est la même que celle de Valencia, a préféré accepter ses conditions, histoire de régler les Fallas. Du coup, il n’y a plus de place pour le torero de Chiva. A ce niveau, c’est l’orgueil torero qui en prend un coup, aussi, il ne faut pas douter d’un début tonitruant de Ponce, en particulier à Castellon et Valencia. C’est dans le ruedo qu’on règle les affaires, et cela commence aujourd’hui, au festival du Puerto.
     Morante de la Puebla a « trois cartouches » pour faire regretter à Séville de n’avoir pas accepté ses conditions : Puerto Santa Maria, aujourd’hui ; Olivenza, dimanche ; Valencia, le 18. Torero de chispa, torero de duende, Morante doit être parfait, en trois actuaciones qui iront crescendo, tant dans la catégorie des plazas et donc du ganado, que dans la repercution qu’elles auront dans le mundillo, c’est à dire: professionnels, presse et Aficion. Les empresas vont le surveiller du coin de l’œil, et son apoderado, Jose Luis Peralta doit prendre du Lexomil, cette semaine. Il se sait « sans force » et donc, son torero doit lui faciliter les choses en triomphant « vite et fort ». Pour le Morante, le défi avec lui-même commence aujourd’hui, au Puerto.

     Pendant ce temps, il y aura corrida, à Cabra : Finito, El Cordobes et Rivera Ordoñez, face à des toros de Tornay. Rien de spécial, sinon que la corrida sera télévisée sur la chaîne andalouse, et que les toreros auront à cœur de montrer, au moins pour deux d’entre eux, que « Si ! J’ai bien changé ! » : Manuel Diaz et Rivera Ordoñez. A suivre le fils de Paquirri, qui doit marquer des points avant les Fallas et Séville. On retrouvera les deux, avec Abellan, samedi, à Leganes.
     Pour Finito, le challenge est moindre, quoique ! Numéro Un de l’an passé, on se dit : « Bof ! Il fut un Numéro Un « de circonstance », parce que le Juli s’est fait secouer trois fois… ». En fait, peu de monde aurait parié sur tant de régularité d’un Juan Serrano que l’on pensait plus fantasque. Le Finito, sauf en France, aligna de grandes actuaciones et promet une qualité croissante, tant au plan « lidia », qu’expression artistique. A suivre, en 2002.

     Finito est à Cabra, aujourd’hui, "Dia de Andalucia". Demain, sous les yeux des caméras de TVE1, on pourra le voir au festival de Cordoue, entouré de Julio Aparicio, Davila Miura, Jose Luis Moreno, Jose Antonio Canales Rivera, et les deux novilleros, Andres Luis Dorado et Manolo Martinez. Puis, le Finito changera la traje campero, pour le « de luces », et fera le paseo, samedi, à Olivenza, bien décidé à ne pas se faire manger par ses deux augustes compagnons.

     Olivenza est une petite plaza, très pimpante, à l’orée du Portugal. Depuis plusieurs années, elle ouvre la temporada sur deux « corridas événement » qui ont le don de bouger toute la presse, télévisée, radiodiffusée, écrite… en particulier, celle « du cœur » ! Les espagnols étant très friands de tous les ragots qui entourent les vedettes, celles qui veulent le devenir, celles qui l’on été, celles qui ne le seront jamais, tous, même les non aficionados, ont « un œil vers Olivenza » (et l’autre « vers le Real Madrid », même s’ils n’aiment pas le foot.)
     Qui dit "Olivenza" dit Ortega Cano qui gracie un toro de Victorino ; Egalement les grands retours d’Espartaco, du Jesulin de Ubrique ; de même les rencontres du Juli avec les Victorino Martin ; l’alternative d’Antonio Ferrera… etc.
     Cette année : Retour officiel de Paco Ojeda, toréant « à pied » ! La plaza est de moindre importance, les toros y sont « ce qu’ils sont »… et pourtant, cette première corrida est capitale pour le diestro de Sanlucar. Que les toros soient bons ou mauvais, il n’aura pas le droit de tressaillir ou de reculer, comme à Lima ou a Mexico. Tout le monde a "le" Paco Ojeda des années 80/85, dans la rétine, et veut le retrouver tel quel. Sinon, mal asunto ! Samedi soir, on saura. Entouré de Finito et du Juli, Ojeda devra démontrer, face aux Torrealta qu’il revient en torero, et non en telonero du Juli, histoire de remplir sa besace. A ver lo que pasa ! Ou il est « bien », et on en sera très heureux… Ou il est mal, et il n’arrivera pas à Madrid…
     Olivenza, c’est aussi la double journée de Dimanche : Novillada, le matin avec David Galan et, surtout, la présentation en Espagne du fils de Manzanares. Pour le moment, il n’y a pas eu beaucoup d’échos dans la presse, de ses prestations nîmoises, à part quelques quolibets, du côté de Salamanca. De fait, l’Espagne est jalouse de s’être vue piquer l’événement par les français. (En Novembre, on parlait de la première piquée de Manzanares Junior, à Olivenza. Mais, Casas est passé par là, avant… es que esos Franchutes!)
     Dimanche soir, Joselito et le Morante encadreront Jose Tomas qui débute, très tôt, une saison capitale pour lui. Ou il revient, avec sa personnalité et son toreo « d’il y a trois ans », celui qui mettait tout le monde d’accord ; ou il continue à jouer les « Samouraï évaporés », et on est reparti pour un tour de « Tomasitis galopante » qui ne le mènera qu’à une seule issue, comme l’an passé : « explosion en vol ! ». Voyons donc si « le Jose Tomas nouveau » est arrivé... On le saura très vite.
     A ses côtés, Joselito devra confirmer la sérénité et « l’envie » retrouvées, comme semblent le confirmer ses sorties d’Amérique du Sud, en particulier à Quito. Quant au Morante, on sait le challenge qui est le sien ; Olivenza sera « sa deuxième cartouche »… Les toros seront de Juan Pedro Domecq… O sea, « Toros artistas » !

     Actualité chargée, donc, dès le dernier jour de ce mois de Février 2002, à l’aube d’une saison « de mucha ilusion » chez les hommes… à condition que les toros suivent, bien présentés, chargeant fort, « con buena o mala leche ! »… mais fort ! Et ça, c’est une autre histoire !

 
NE RIEN DIRE EN BEAUCOUP DE MOTS…

     28 Février : Franchement, le communiqué diffusé par l’UVTF, suite à sa réunion « aimable règlement de compte » du style « OK, Corral ! » (Et c’est bien de cela qu’il s’agit, sauf que l’on n’est pas « OK ! », mais « KO ! »), n’est vraiment pas fait pour nous rassurer…
     Outre les fautes d’orthographe (Vittoriano del Rio, quand même !), et de français, qui peuvent échapper à tout le monde (et nous en savons quelque chose !) ; Outre l’oubli d’un ganadero supposé félon… la longue missive est un aveu d’impuissance, d’incapacité, de désordre dans les idées, et de « courage, fuyons ! » dans les actes.
     Aveu : Un ! « Oui, on a été mauvais sur les opérations de prélèvement, conservation et acheminement des cornes saisies… »(ce qu’ont toujours dit les espagnols, en particulier les quatre visés. Ben, tiens !) « Oui, il faudra faire mieux ! On va y travailler ! »…
     En attendant, on sanctionne Nîmes qui n’a pas joué la solidarité… On la sanctionne comment ? « Un blâme ! »… Pourquoi pas un mot signé de ses parents ?
     Protocoles, conventions, signatures partout, tampons sur toutes les pages… on sourit ! Et beaucoup « s’en tamponnent ». La preuve !
     Voilà donc, le communiqué de l’UVTF… Un communiqué qui ne renforce guère sa crédibilité. Un communiqué qui a un seul mérite, celui de dire : « On va essayer d’être meilleurs… mais on en est pas sûrs!"

Communiqué de l'UVTF:
     « L'Union des Villes Taurines de France », réunie en Bureau, vient de décider de sanctionner la Ville de Nîmes pour avoir présenté à l'occasion de la Feria Primavera, des novillos VITTORIANO DEL RIO, élevage mis à l'index par l'UVTF.                      
     Cet élevage, ainsi que deux autres, avait en effet présenté au cours de la dernière temporada des bêtes avec cornes "suspectes".
     L'Union des Villes Taurines avait invité ses membres à l'occasion de son Assemblée Générale tenue à Floirac, début Février, à ne pas programmer ces élevages. Cette décision avait été prise à l'unanimité.
     Malheureusement, Nîmes a décidé de déroger à cette position et s'est vue donc sanctionnée : rappel à l'ordre avec exclusion en cas de récidive.
Soucieuses d'assurer la promotion et la pérennité de la tauromachie en France, les villes adhérentes à l'UVTF veulent se présenter aujourd'hui comme les garantes d'une corrida "propre" et sans équivoque.
     Prochainement, un protocole définissant les modalités de saisie des cornes, de leur conservation et de leur acheminement vers le lieu d'analyse sera élaboré.
     Le souhait de l'UVTF est d'établir un règlement qui ne souffre aucune contestation, règlement pouvant être accepté par toutes les parties concernées.
Elle entend ainsi, associer à cette démarche, l'ensemble des professionnels.
     A l'occasion de ce Bureau, les villes membres ont rappelé leur désir d'ouvrir l'UVTF aux professionnels de la tauromachie (éleveurs, organisateurs taurins, banderillos …) et d'établir avec eux des relations de confiance.
     L'UVTF entame aujourd'hui une modernisation, de façon à répondre au mieux aux attentes de chacun (villes, aficionados, éleveurs …), de façon également à pouvoir assumer pleinement ses responsabilités et jouer pleinement son rôle."

    Ah bon! Parce qu"avant..." non?
    Nada, nada! L’art de dire bien peu de choses…en beaucoup de mots !"