L'ACTUALITÉ TAURINE
(Décembre 2002)

REPRISE DES CHRONIQUES QUOTIDIENNES DE PATRICK BEUGLOT, SAMEDI 7 DECEMBRE - (Durant une courte période, la page sera réactualisée, chaque jour, à midi) - Merci de votre compréhension et fidélité.
 

UN DOUBLE « COUP DE CHAPEAU »… ET ALLONS-Y !

     7 Décembre: « Ah, ce que l’on est bien chez soi ! » Je vous salue, et remercie… ceux qui sont encore là. Il est vrai que quelques gros problèmes techniques n’ont pas permis aux compagnons de travailler comme souhaité… et souhaitable. On ne peut leur en vouloir, mais… nous avons failli à cette règle ici instituée : l’Actualité, au jour le jour. Aussi, au nom de tous, je vous prie d’excuser cette « malheureuse période de silence ».

     "Double" coup de chapeau ! disais je, et vraiment très mérité :
     Tout d’abord, à la « corporation » des chirurgiens, des infirmières et aides-soignantes, de France et de Navarre.
     Ces gens-là sont admirables ! Il est des chirurgiens qui vous emporteraient sur la lune « sans fusée », tant ils donnent confiance et sérénité. Quant « aux filles », elles sont toutes « à croquer ». Le seul problème est que la nécessité de rentabilité est telle, aujourd’hui,  dans les cliniques, qu’on n’a même plus le temps de leur courir après, dans les couloirs. A peine vous a t’on enlevé « un petit bout de vous », auquel vous teniez quand même, que vous voilà dehors, clopinant maladroitement au milieu des « aïe ! » et des « ouille ! »
     Et c’est là qu’intervient « le deuxième coup de chapeau » ! Il s’adresse, et « bien bas ! » aux toreros. A tous les toreros.
     Comment ces types-là sont ils faits ? De que métal ? De quel bois ? Nous nous plaignons, des semaines durant, après une petite « boutonnière », savamment découpée « selon les pointillés », quand ces lascars qui prennent de véritables coups de hache, bien sale et mal affûtée, se font recoudre, se relèvent, et courent comme des lapins, trois jours après, ou presque.
     Dernier « lapin » en date : Antonio Ferrera. Blessé jeudi à Quito, en estoquant son toro, il décide de supporter sa douleur, 24 heures durant, parce qu’il veut toréer sa deuxième corrida, vendredi, n’acceptant de se faire hospitaliser et opérer, qu’après avoir coupé deux autres oreilles. De quoi « ces types-là » sont ils donc faits. Aïe ! Ouille !

     Allons-y donc, pour une nouvelle période d’actualité quotidienne, tant taurine que… « de tous les jours » !
     Cela ne s’est guère arrangé ! Entre les bombes qui éclatent partout, les grèves qui font plus de mal que de bien, les couacs sociaux politiques, les fous du volant, qui sont en fait que de tristes égoïstes, même « à 40 à l’heure », on a du mal à naviguer…
     Et quand on veut naviguer, c’est pour s’engluer dans le mazout ! Saleté ! Le regard des gens de Galice fait peine à voir. Une fois de plus, la gestion des catastrophiques marées noires est victime de la complicité politico économique de tous… Quant à nous, en bords de terre Basque, nous le voyons venir, ce titre : « Pâques au tison ; Noël… au goudron ! ». Maldita sea !

     Allons-y donc ! Un petit « avis à la population », cependant : « L’Académie » ayant recommandé « la grasse matinée », la page sera réactualisée, chaque jour, vers midi… pendant trois semaines environ. Puis, rendez vous « à l’aube » dès le 1er janvier 2003.

     Je remercie vraiment tous ceux qui m’ont envoyé des mails. Pas à dire, il y a des vrais gentils ! Alors, à tous, un grand bonjour, un grand merci ! Aux Chirurgiens et à leurs équipes, un grand bravo ! Et aux toreros, un grand « Suerte ! »
     Et Allons-y !!!!

 

L’ACTUALITE… EN QUELQUES POINTS !

     7 Décembre : Bien entendu, la plus grande partie de l’actualité se centre sur l’Amérique, centrale, et du Sud.

     A Mexico, Enrique Ponce a fait un tabac, le 24 Novembre, coupant deux oreilles à un bon toro de Teofilo Gomez, tandis que Jorge Gutierrez en faisait de même, mais sous quelques protestations, et que le jeune Alejandro Amaya laissait poindre des détails de très grande classe, perdus dans une malchance noire au sorteo. Pour les amateurs de statistiques et autres éphémérides, Alejandro Amaya a confirmé son alternative devant le toro « Mano Negra » - N°89 – 470 Kgs – Berrendo – de Téofilo Gomez. Il fut ovationné, et donna une vuelta, au sobrero septième qu’il offrit en supplément. Torero à suivre.

     Le dimanche suivant, 1er décembre, on attendait la présentation à La Monumental, et la confirmation du « tourbillon » Fandi. Il est venu, a confirmé… mais s’est planté ! Certes, malchance au sorteo ! Certes, une grande bonne volonté ! Mais, certes… une actuacion très inégale, pleine de grande vaillance, un peu brouillonne. Confirmation d’alternative « mexicaine », devant le toro « Caramelo » - 527 kgs – entrepelado- de Xajay. Silence partout, pour le Fandi. Après la dernière sortie en plaza de Madrid, ce revers pourrait bien avoir quelques conséquences.
     De fait, c’est « le parrain », Zotoluco qui a mis le feu : Deux oreilles au toro « Almendrito », et grosse sortie a hombros de la Monumental ; De son côté, le témoin, Rafael Ortega ne put qu’affronter vaillamment le plus mauvais lot.

     Et la saison continue, à la Mejico. Profitant de son triomphe, Ponce a bien confirmé qu’il ne viendrait pas, le 22 décembre, préférant préparer Noël à la maison. Fandi, quant à lui ne sera pas là, le 15, comme prévu, mais reviendra en janvier.
     Ce dimanche, l’entrée sera pauvre, car du fait da quelque soucis de "contratacion" avec Joselito, le cartel est modeste : Toros de Rancho Seco, pour Rodriguez Santos, à cheval ; Alfredo Gutierrez et Fermin Spinola.
     En parlant « d’entrées », on ne peut dire que les corridas font grandes recette, actuellement à la Monumental : Un tiers de plaza, le 17 novembre, pour la confirmation de Ferrera ; Deux tiers, pour la présence de Ponce, le 24 ; Demi-arène, pour la venue du Fandi, diamnche dernier… Demain : Un petit quart ?

     L’actualité, c’est aussi le Pérou ! Là, c’est clair : Les entrées sont catastrophiques. Instabilité politique, économique, sociale, et donc… no va nadie a la plaza ! Ajoutons à cela l’absence de toreros nationaux, et le Christ de Lima « ne fait pas de miracles » !
     Demain, la dernière de feria, qui réunit le Fandi et les deux meilleurs de la Feria. « Faite » pour le torero granadino, la feria risque de lui échapper, car, en deux courses, un torero a mis tout le monde « au garde à vous », et risque bien de remporter, demain, le fameux scapulaire d’Or.
     Ce torero : Cesar Jimenez. Premier triomphe « d’art et d’émotion », le 24 novembre : Grande présentation, grande faena, et une terrible voltige, en estoquant le dernier toro du Real de Saltillo. A se faire tuer net, décapiter, écarteler, hacher menu ! Par quel miracle s’en sort il ? Dieu existe vraiment, et est un grand aficionado. Enorme triomphe et sortie a hombros, la tête en sang.
     Dimanche dernier, Jimenez revient, triomphe à nouveau (deux oreilles à un de San Mateo) et devient le « Cesar » du Pérou. Demain, il jouera la finale, avec le Fandi et le troisième qui n’est autre que Vicente Barrera, torero adulé à Lima. La corrida sera de Juan Manuel Roca Rey.

     L’actualité, c’est enfin l’Equateur : La feria de Quito. Au bilan de cette grande feria en Equateur : "Mitad, mitad !"
     Le 30 novembre, la première de feria vit un Joselito râlant comme un pendu, parce que son matériel était bloqué à l’aéroport (C’est le Juli qui lui prêta le sien). La corrida de Huagrahuasi manqua de race et de forces. Joselito : de bons détails et quelques bravos - El juli se battit devant un lot désespérant : bloqué, son premier et « de mala uva », le cinquième - Du coup, c’est le national, Cruz Ordoñez qui touche le meilleur de la tarde, le sixième. Si l’on y ajoute le chauvinisme logique, on obtient une oreille pour l’équatorien.

     Le 1er décembre, le festival, hommage à Manolo Cadena, voit un faenon de Damaso Gonzalez, face à un novillo de Santa Rosa. Triomphe total du vétéran albaceteño, qui peut revenir quand il veut.

     Le 2 Décembre, Cesar Jimenez, le visage totalement méconnaissable, suite à la voltige de la veille à Lima, se présente et fait un tabac : Elégance, temple, toreria. Grosse oreille au troisième, et nouvelle voltige, au dernier qu’il tua mal - Joselito se montra irrégulier, bougon. « No se acoplo », et tua mal – Juan Pablo Diaz bénéficia des largesses de son public, mais se montra loin de la classe des collègues espagnols : Bonne volonté brouillonne, bullidora ; vaillance banderillera.. y poco mas. La corrida de Cobos « se dejo ».

     Mardi 3 décembre : Abellan décide d’inviter les copains à banderiller, avant qu’ils ne le fassent eux-mêmes, et l’obligent à se ridiculiser. Il le fera, vaillamment, mais « inégalement ». Pour le reste : « ca la mi teux ! » avec l’acier – Juli monte un faenon au deuxième de Mirafuente. Complet en tout, et torerisimo ! Deux oreilles. Il repartait pour un triomphe à son second, mais… deux pinchazos – El Fandi fit de tout, brillant aux palos, et toréant très bien le sixième. Oreille.

     Mercredi 4 décembre : Excellente novillada de Huagrahuasi. Six novillos à emporter à la maison! Les toreros ont coupé une oreille, chacun : Diego Rivas a coupé au deuxième, mais « l’a laissé passer »… Salvador Vega a touché les deux plus racés, compliqués. On le vit bien au capote, notamment dans le quite « de la media luna » (gaonera, le capote plié en deux). Un peu inégal en qualité – Miguel Angel Perera fit preuve d’une grande envie de toréer avec classe, lenteur, majesté. Il y parvint, parfois. La novillada offrait d’autres possibilités.

    Jeudi 5 Décembre : Corrida de Santa Rosa. Antonio Ferrera débute « crispé et crispant ». Le public n’accroche pas. Par contre, il va créer l’émotion devant son second, banderillant spectaculairement, toréant avec ferveur, et se faisant prendre en portant l’estocade : cornada de trois centimètres de profondeur, à la cuisse droite. Deux oreilles. – Fandi connut de durs passages aux banderilles, face à deux « tordus » qui n’avaient pas vu le film, et voulaient le gagner de vitesse. Le garçon s’accrocha, muleta en main, et coupa une oreille – Carlos Yanes, torero équatorien, se montra sobre et adroit. Temple, fermeté, notamment devant son premier dont il obtint une oreille. Par contre, il manqua « un peu » son estocade au suivant : Epée de travers « au milieu » du dos !

     Hier, vendredi 6 Décembre (ouf !): très bonne corrida composée de trois de Triana (1,2,6ème) et trois de Huagrahuasi. Bonne qualité, en général. Oreille par deux fois, pour un Espla, très facile et toujours aussi malin, même sous ces latitudes… - Oreille par deux fois, pour un Ferrera, vaillant et torero, malgré sa blessure restée ouverte. Il attendit la fin de ce deuxième contrat pour se faire hospitaliser et opérer. « Idiot… mais, Chapeau ! »- Juan Pablo Diaz se maintint à la hauteur des circonstances : Oreille et vuelta.

     La feria se termine demain, avec l’entrée de Robleño, pour un unique contrat. A priori, le trophée ne peut échapper à Antonio Ferrera, à moins que la qualité du Juli, ou de Jimenez, ne prévalent.

     Demain, dans cette même page, l’Actualité « Espagnole » :
    Jesulin de Ubrique « revient », en 2003 : 50 à 60 corridas… et ce n’est pas pour de l’argent : « Avec ce que j’ai, je ne pourrais pas m’acheter la moitié de l’Espagne… mais bien le quart ! » Vaya !
     Le concours pour la Monumental de Madrid : On connaîtra le gagnant… Lundi.
     La Casa « Chopera » entre sur le concours pour Zaragoza. Ainsi, elle étendrait sa suprématie sur toutes les grandes arènes du nord de la péninsule.

 

BON ANNIVERSAIRE, « MONSIEUR » CESAR !

     8 Décembre : Cesar Rincon fête aujourd’hui le 20ème anniversaire de son alternative. C’était le 8 décembre 82, en plaza de Bogota. Antoñete lui cédait le toro « Filigrana », de Vistahermosa, en présence de Manzanares. La Colombie comptait un nouveau matador de toros. Elle ne savait pas qu’elle venait de voir naître une figure du toreo.
     Dieu seul sait les efforts, les rages et les tristesses qu’aura endurés le petit bogotano… Dieu seul sait les coups reçus, « les bleus à l’âme »…
     L’Aficion, elle, lut d’un air distrait, la noticia de la cornada de Palmira… Par contre, elle se passionna pour l’explosion de Rincon en 1991 : quatre sorties a hombros de Las Ventas, la même année. Une légende nouvelle ! Une légende bien vivante… Un torerazo !
     On connaît la suite… Pétri de qualités toreras, sincère jusque dans ses échecs, Rincon tint dragée haute aux ténors de l’escalafon espagnol. Seul l’a vaincu… la maladie.

     Aujourd’hui, après une terrible traversée du désert qui, paradoxalement, est peut-être son plus grand triomphe, Cesar Rincon reprend l’épée.
     Plus de quinze festivals en Espagne ; beaucoup de campo ; des toros a puerta cerrada… Le matador se sent revivre, tout en sachant que son dur combat n’est pas terminé. « Je sais que je devrai continuer mon traitement, passer des contrôles, régulièrement… J’espère pouvoir toréer 20 à 30 corridas, l’an prochain. J’irai à Madrid, en Arles, mais je ne pourrai toréer dans toutes les ferias. On verra… mais au moins, je ne m’en irai pas avec la frustration d’avoir été vaincu par la maladie ».

     Pour le moment, Cesar est « chez lui », en Colombie, où son retour marque l’actualité de tout un pays, de tout un peuple.
     Vendredi dernier, il a toréé plusieurs becerras et un novillo, dans la finca de Juan Bernardo Caicedo, près de Bogota. Les privilégiés présents l’ont trouvé « en grande forme, mejor que nunca ! »
     Ce dimanche, Rincon fêtera « son » anniversaire, au cours d’un festival dans la plazita de Paipa, qui porte le nom de sa mère, Plaza Maria Teresa Ramirez de Rincon. Puis l’entraînement, encore et toujours, pour être au point, le 4 Janvier, pour la réapparition officielle, « vestido de luces », en plaza de Cartagena de Indias. Le diestro colombien participera ensuite aux ferias de Manizales et Medellin, puis sera la base de la temporada en sa plaza Santamaria de Bogota. Après un tour au Venezuela, ce sera le retour en Espagne, et la rentrée… probablement à Olivenza, début mars…

     On reste pantois devant le parcours de ce diestro, tout « pundonor ». Maintenant, une question se pose, et même deux :  
     Comment le public le traitera t’il, une fois passée la première ovation de bienvenue ? Et comment le torero répondra t’il à l’attente des aficionados ? »
     Quoiqu'il en soit, et même s’il ne torée pas beaucoup, Cesar Rincon sera l’un des grands centres d’intérêt de la temporada qui point à l’horizon.
     « Suerte Señor ! Y… Feliz Cumpleaños, Matador ! »

 

AMERIQUE : PONCE TERMINE BIEN… JOSELITO COMMENCE MAL.

     8 Décembre : Les deux corridas d’hier, au Mexique, ont vu Enrique Ponce terminer sa mini tournée 2002, avec une oreille en poche, tandis que Joselito entrait dans la temporada mexicaine « par la petite porte ».
     Après son triomphe de Mexico, le 24 Novembre, Ponce peut passer Noël au chaud. Par contre, Joselito court toujours après sa première oreille, de puis Zaragoza. Le madrilène doit, quand même, « régler son tir », avant son paseo, le 22 Novembre, à La Mexico. Pour le moment, après Quito, c’est un concert de « hauts et de bas », qui ne dit rien qui vaille, à l’aube de 2003, en Espagne. Attendons.

     7 Décembre – QUERETARO (Mexique) – 4ème de la Feria de Navidad – Moins d’une demi-plaza : Devant un lot compliqué de La Gloria, Jorge Gutierrez a fait le maximum, tout en sachant qu’il s’escrimait en vain. Silence et Ovation – Enrique Ponce fit preuve de son intelligence et de son habituelle technique. Ovation au deuxième, et la seule oreille de la journée, au cinquième – Alejandro Amaya ne put que réduire ses adversaires, et les tuer au plus vite. Silence partout.

     7 Décembre – PUEBLA (Mexique)  - ¾ de plaza : Beaucoup d’oreilles attribuées, dont certaine furent un peu  chahutées. Corrida de San Martin, de bon jeu.
     A Cheval, Pablo Hermoso de Mendoza a fait grande démonstration, coupant deux et une oreilles, respectivement.
     Côté matadors, Joselito n’a pu faire mieux que : Silence et quelques bravos ! – Oscar San Roman coupa un trophée à chaque adversaire – Le triomphateur de la course, avec l’appui du public, fut Ruben Ortega, qui recevait l’alternative : Oreille et deux oreilles.

 

QUITO : ANTONIO FERRERA, PLUS GRAVEMENT ATTEINT QUE L’ON NE CROYAIT.

     8 Décembre : Lors de l’opération chirurgicale qui suivi le deuxième triomphe de Ferrera, vendredi soir, à Quito, les médecins ont découvert une nouvelle trajectoire, sous cutanée, qui avait échappé à la première « reconnaissance ».
     Au bilan global de la blessure : trois trajectoires, en coup de fouet, longues, peu profondes, mais probablement très douloureuses : 5, 10 et 15 centimètres, respectivement.
     Comment Ferrera a t’il fait pour supporter cela, plus de 24 heures durant ? Où a t’il trouvé les ressources pour s’habiller, faire le paseo, banderiller, toréer… et triompher ? Allez donc savoir ! C’est toute la différence entre ces êtres incroyables, que l’on nomme Toreros, et nous…
     Antonio Ferrera a aussitôt pris l’avion pour Madrid. Retour prévu, à Cali.

     Pendant ce temps, Quito célébrait sa troisième novillada, fêtant un gros triomphe de Jesuli de Torrecera, qui a fait honneur à son « premier rang » à l’Escalafon des novilleros en 2002, en Europe.

     7 Décembre : QUITO (Equateur)  - Avant dernière de Feria – ¾ de plaza : Trois bons novillos de Santa Rosa (sortis en premiers) et trois de Campo Bravo, plus éteints.
     Jesuli de Torrecera a fait un tabac devant le premier, « Desalmado », excellent novillo de Santa Rosa. Bonne faena et grande estocade. Deux oreilles et vuelta au novillo. Le gaditano a coupé une oreille à son second, qui fut un peu protestée – Fernando Cruz se montra vaillant face à son premier, écoutant une bonne ovation. Cela se passa moins bien, face au cinquième. Silence, après avis -  Le jeune torero équatorien Jose Antonio Benitez se montra bien vert. Silence et ovation, après un avis.

     Ce dimanche 8 décembre se terminent deux grandes ferias d’Amérique du Sud : Quito et Lima. C’est vers cette dernière que tous les regards convergeront, en raison du duel que devraient se livrer Vicente Barrera, El Fandi et Cesar Jimenez. Ce dernier semble jouir de tous les pronostics. Cependant, tout dépendra des toros… et des circonstances, un nouvel attentat ayant décomposé le lot prévu, de Roca Rey.

 

« MANQUAIT PLUS QUE CA ! » (Edito court)

     9 Décembre : Le compagnon « Corrida.net » révèle aujourd’hui un « fait d’Hiver », qui ne va pas manquer de faire jaser dans tous les patios de caballos. Mais, n’étant pas « abonné », on n’a pu « approfondir », (si j’ose dire)…
     La nouvelle est la suivante : Les toreros français auraient l’intention de poser « tous nus », pour un calendrier, qui, on l’imagine, serait vendu au profit de leurs bonnes œuvres.
     Bien entendu, chacun a le droit de faire ce qu’il veut de son corps, y compris les plus grandes folies… Déjà, des commerçants, des pompiers, l’équipe de rugby de quelque village français sont entrés dans la combine, sous les sourire goguenard de certains, et « l’œil allumé » de certaines… Bon !
     Cependant, on a ici une autre opinion de ce que veut dire le mot « torero ». Et le costume de lumières implique un autre « pundonor »…de la part de celui qui prétend le porter. Quoique l’on en pense, il garde un caractère mystique, presque « sacré », qui implique une admiration sans bornes, pour ceux qui le revêtent, quel que soit leur talent, leur succès, leur avenir.
     Les toreros français, s’ils sont toreros, feraient bien de « recapacitar », car, pour trois qui vont trouver leur entreprise « sympathique », il en est un certain nombre d’autres qui vont définitivement leur fermer leur cœur, et leurs portes…
     Enfin ! Ils pourront toujours intituler leur calendrier : « De piton… a rabo ! »

 

CESAR JIMENEZ, « SCAPULAIRE D'OR » DE LIMA.

     9 Décembre : Comme on pouvait s’en douter, pour peu que la chance ébauche un sourire, Cesar Jimenez était le grand favori de la finale, hier, de la Feria du Cristo de Los Milagros, en plaza de Acho, à Lima, au Pérou. Devant une entrée encore une fois désastreuse, Fandi et Jimenez se sont disputés le trophée, en mano a mano, devant un lot inégal de Juan Manuel Roca Rey.
     On sait l’impact qu’avait causé Cesar Jimenez, lors de ses deux précédents paseos. Cette bonne impression s’était confirmée lors du Festival Pancho Fierro, à la veille de la finale, où le madrilène avait encore un fois triomphé.
     Les deux toreros sont sortis a hombros, ayant chacun coupé deux oreilles, mais les circonstances et le bilan global de la feria n’ont laissé planer aucun doute : Cesar Jimenez remporte le fameux « Scapulaire d’Or » de la Feria de Lima 2002.
     Cependant, deux petites inquiétudes : Cesar Jimenez se fait souvent prendre (encore un fois, hier, avec cornadita de 12 cms) et, d’autre part, les systématiques débuts de faena, les deux genoux en terre, risquent bien de finir par lasser le public. La temporada 2003 sera, à ces deux niveaux, capitale.

    8 Décembre – LIMA (Pérou) – Dernière corrida de la Feria du « Cristo de los Milagros » - Demi-plaza :
     Toros de Juan Manuel Roca Rey, de présentation et de comportement très inégaux. Le deuxième manifesta beaucoup de sentido ;  bon, le troisième et excellent le dernier, que l’on honora de la vuelta posthume.
     Du fait de la cogida de Jimenez, au 2ème de la tarde, Fandi a lidié les 1, 3 et 4èmes toros, le madrilène sortant de l’infirmerie pour prendre les 5 et 6èmes.
     El Fandi (Vuelta – Deux oreilles – Silence) : Vêtu de bleu ciel et or, le granadino s’est dépensé tout l’après midi, face à un lot très irrégulier. Deux grandes paires de banderilles de la moviolza, et un violin, au premier, précédèrent une faena qui débuta brillamment, avant que le toro, noble, ne s’éteigne. Deux largas à genoux au troisième ; quiebro au centre, cité à genoux ; bonne faena, avec de très longs muletazos, à un toro noble et « con recorrido ». Final spectaculaire et bonne estocade. Deux oreilles. A ce moment, le Fandi est triomphateur, d’autant que Jimenez est blessé. Le quatrième sera reçu à genoux, par véroniques et chicuelinas. Hélas, le toro s’arrêtera complètement, et le Fandi ira vainement le citer « en tablas ».  
     Cesar Jimenez (Silence – Applaudissements – Deux oreilles) attaqua très fort, face à un premier toro qui se montra très malin et dangereux. Début de faena les deux genoux en terre, et vilaine cogida, le torero, de rouge et or vêtu, recevant une grosse estafilade de 12 cms, à la cuisse droite. A son retour de l’infirmerie, le madrilène ne put se confier devant un cinquième toro manso et fuyard. Par contre, le panorama changea complètement devant le dernier, reçu par grandes véroniques, en mettant les reins et une extraordinaire demie. La faena, encore une fois, débuta les deux genoux en terre », pour une longue série de dérechazos. Excellent toro qui alla « a mas », permettant au jeune diestro de longues séries liées, bien que les passes soient courtes et rapides. Faena de gros impact sur le public, élégamment terminée par des roblesinas, et une bonne entière. Deux oreilles, le public retourné, la sortie a hombros, en compagnie du Fandi, et au final… le Trophée de la Feria.

 

LE JULI REMPORTE LE TROPHEE DE QUITO

     9 Décembre : A peine la dernière corrida s’était elle terminée, que le jury se réunissait et dictait son verdict : Le trophée du « Cristo del Grand Poder 2002 » était attribué, à la majorité des voix au Juli, suite à sa magnifique sortie du 3 décembre, face aux toros de Mirafuente. On se souvient que le torero se montra pléthorique, coupant deux oreilles à son premier, et manquant deux autres, pour deux pinchazos.

     La dernière corrida de la feria n’a rien donné, excepté « pour l’anecdote ». Voyant que son lot ne lui permettait rien, Fernando Robleño, deuxième au cartel, demanda le sobrero. Du coup, Abellan, qui était chef de lidia, en fit de même. On lidia donc deux sobreros, au grand dam du diestro national Cruz Ordoñez, qui prit ombrage du fait que les deux espagnols annoncèrent leur décision, sans l’en informer auparavant. Le garçon faillit bien quitter la plaza, mais Abellan put le convaincre de rester, on l’imagine, en s’excusant.

     8 Décembre – QUITO (Equateur) – Dernière corrida de Feria – Lleno : Corrida très décevante, composée de trois toros de Atocha (1,4,6èmes) et trois de Campuzano Nuñez. Lot décasté, vilain, sans aucune possibilité. Par contre, le premier des sobreros de Huagrahuasi  fut le plus maniable du jour.
     Miguel Abellan (Ovation – Oreille – Oreille) se montra très volontaire et torero toute la tarde. Contrairement à la fois précédente, il tua fort bien, ce qui lui valut de couper les trophées.
    Fernando Robleño (Silence – Vuelta – Ovation) a connu une poisse terrible, à l’occasion de sa présentation à Quito. Aucune option, aucune possibilité d’aligner trois muletazos suivis. La seule sortie : La vaillance et la sincérité.
     Cruz Ordoñez ne put rien faire, lui non plus. Silence par deux fois, et une bonne rogne à la clef. Mauvaise journée, décidément.

Les trophées de la Feria de Quito 2002 :
     Trophée du « Cristo del Gran Poder » : El Juli.
     Trophée au Toro de la Feria : « Sombrito », de Campo Bravo, lidié par Antonio  Ferrera, le 5 Décembre ;
     Meilleure corrida : Carlos Manuel Cobo
     Meilleur Novillero : Jesuli de Torrecera
     Trophée à  « La Maestria del Toreo » : Luis Francisco Espla
     Trophée à la meilleure estocade : Juan Pablo Diaz.

 

MEXICO : TRIOMPHE « EN CATIMINI »

     9 Décembre : On se doutait bien que l’entrée serait « chiche », hier, à la Monumental de Mexico… mais 5000 personnes, là où on peut en loger officiellement 42000… ça fait pas beaucoup. Pour arranger le tout, il faisait froid, et il pleuvina au début. Ne manquaient plus que quelques plaques de mazout…
     Et pourtant, les absents ont eu tort. La corrida a donné du jeu, et a connu de très bons passages, notamment avec Fermin Spinola, au troisième. Deux oreilles pour le jeune mexicain, après une faena d’émotion et de toreria. Une sortie a hombros, forcément discrète, mais qui doit ouvrir d’autres perspectives au diestro aztèque, et une répétition en meilleure compagnie.

     8 Décembre – MEXICO (Plaza Monumental) – 5 à 6000 personnes – Mauvais temps : Corrida de Rancho Seco, très bien présentée, de comportement  un peu inégal, les trois premiers donnant du jeu, en particulier le troisième, qui fut honoré d’un « arrastre lento ».
     Le cavalier Rodrigo Santos coupa l’oreille du premier, après une lidia qui débuta timidement, au rejon de castigo, mais prit de l’assurance, avec les banderilles. Par contre, sa sortie fut beaucoup plus inégale au quatrième, le toro s’arrêtant rapidement. Cependant, on nota certaines suertes de son invention, comme une paire de « cortas », citées de dos, qu’il a baptisée « Santinas ». Vuelta al ruedo pour le rejoneador mexicain.
     Alfredo Gutierrez (Silence après avis – Ovation) s’est montré très volontaire devant son premier, un magnifique melocoton, malheureusement victime d’une mauvaise crampe au cours du combat. Le toro était noble, et Gutierrez le toréa avec temple et bon goût. Hélas, l’épée lui refusa le succès. Le cinquième était feo, très haut, et montrait du sentido. Le jeune diestro se battit bien, au prix d’une voltereta, réussit à le dominer, et le tua correctement. Petite pétition, et bonne ovation.
     Fermin Spinola (Deux oreilles – Silence) est tombé sur l’excellent troisième, un toro brave, fijo, avec une longue charge. Bien au capote, Spinola posa trois grandes paires de banderilles, en particulier la dernière, qui leva le public : Partant pour un poder a poder, le torero s’arrête, juste au moment de la réunion, et pose « al quiebro ». Vaya ! Grande faena, grâce à l’impétueuse charge du bicho, et la vaillance du diestro qui « se le passa très près », et tua sans bavure, le toro sortant « rodado » de l’estocade. Pétition unanime et deux oreilles que le président finit par accorder.
     Le dernier était d’un autre acabit. Très vilaine cogida, Spinola tombant mal, sur l’épaule gauche. Pas de bobo, heureusement, mais un final en cinq entrées a matar. Silence qui précéda les bravos accompagnant la sortie a hombros.

 

EN ESPAGNE: MADRID… JESULIN…ZARAGOZA… CAPEA JUNIOR…

     9 Décembre : On dirait du morse! En fait, « y a de ça ! » L’actualité de la semaine passée a eu plusieurs centres d’intérêt,  que l’on peut rapidement passer en revue :

     Madrid : A l’heure où paraîtra cette chronique, les choses seront réglées : On connaîtra, ce lundi, qui sera le futur patron de Las Ventas. Un dossier qui, certes, n’atteint pas les 11800 pages du « livre de chevet » irakien de monsieur Bush, mais qui a fait quand même couler beaucoup d’encre, depuis Septembre.
     Verdict madrilène, aujourd’hui. A priori, cela se passe entre les Lozano et Ruedo Madrileño… Mais, ce sera un probable « remake » de la Lozano Story.
     Luis Alvarez, contacté à ce sujet, semble ne pas se faire de trop grosses illusions. Par contre, il met tout son espoir et va mettre toute son aficion et sa compétence, à mener la destinée d’un jeune torero, dont il révèlera le nom, officiellement, mercredi. On ne dit rien, on respecte… mais cela doit nous faire plaisir.

     Jesulin de Ubrique a officiellement annoncé son retour, au cours d’une conférence de presse qui a réuni la presse et la jet set, « plus ou moins » taurines. Janeiro qui, on le sait, avait eu ce terrible accident de voiture, en rentrant d’une partie de chasse, le 23 septembre 2001, n’est pas totalement remis. Il devra toréer avec un corset, et les médecins n’ont pas fini de lui faire les gros yeux.
     Le torero avoue souffrir encore beaucoup, et savoir ce que peut lui coûter une mauvaise voltereta. Cependant, il revient, très sérieusement, et désire toréer entre 55 et 65 corridas. A priori, son retour aura lieu à Olivenza. On parle même d’un « unico espada ». A suivre.

     La plaza de Zaragoza a des prétendants de marque. On sait que la réhabilitation de la plaza, et de ce fait, la perte d’un grand nombre de places, ont donné lieu à la modification du contrat passé avec la Comunidad, et donc, la convocation d’un nouveau concours d’arrendamiento. Parmi les solides candidats, « La Casa Chopera », qui se présentera en société avec Ignacio Zorita (pour 15% des parts), et Angel Muñoz Gil, (pour 10%). A n’en pas douter, les jeunes Chopera, dans la lignée de leur père récemment disparu, pourraient asseoir, en Aragon, la suprématie de la grande empresa basque, sur les grandes plazas du nord.

     Pedro Moya « Niño de la Capea » ne pourra empêcher son fils d’être torero. Après avoir exigé de lui qu’il termine ses études universitaires, le torero figura salmantino va bien devoir l’aider, puisque la décision semble prise : Le fils du Capea va débuter, l’an prochain, avec picadors. A priori, Jose Cutiño est déjà sur les rangs, pour un début « por lo alto » en plaza de Olivenza, toréant avec le fils Manzanares.
     Bon ! mesdames, préparez vos loupes et vos limes à ongles… à moins que la punition « mugronaise » de 2002 ait, enfin, vraiment servi de leçon ! Peut on le croire Don Jose Mari « et fils ». Peut on l’espérer, Don Pedro… « et fils » ?

 

MADRID, DANS LA CONTINUITE…

     10 Décembre : Donc, comme on pouvait s’y attendre, les Lozano et leur empresa « Toresma II » sont reconduits à la tête de la Monumental de Las Ventas, pour deux ans, officiellement, avec possibilité de trois ans de prolongation. Voilà de quoi voir venir.
     13 ans, patrons de la première plaza d’Espagne, et du monde. Cela fait un bail. Les frères Jose Luis, Eduardo et Pablo Lozano avaient pris les rênes en 1990, à la suite de Manolo Chopera. Le grand Basque leur avait laissé un magnifique outil, que la nouvelle empresa a encore perfectionné. Sans faire une impossible unanimité, Toresma a compté sur le soutien de l’aficion, ce que n’a pas manqué de souligner, hier, Jose Luis Lozano, en remerciant le public de son appui, en particulier « ceux du 8 » et ceux « del Siete ».
     13 ans à la tête de cette immense machinerie. Des rouages bien huilés, que l’on va à peine rectifier : 85 spectacles taurins, en 2003, (dont 45 corridas, 23 novilladas et 5 corridas de rejoneo). Cela fait 4 spectacles de plus que l’an passé.
     Ce qui va légèrement changer : Toresma va « rajeunir » les cadres. Les « anciens » vont laisser le devant de la sellette à la « garde Lozano » montante, les trois fils de Pablo que l’on connaît déjà : Pablo, Fernando, qui fut matador ; et Luis Manuel, actuel apoderado Manolo Caballero et Cesar Rincon.

     La reconduction de la Casa Lozano, à la tête de Madrid, est elle un bien ?
     Oui, parce que leur précédente  gestion semble avoir contenté la majorité, tant au plan économique, artistique, qu’au plan « ganado ». Le « toro de Madrid » n’est plus aussi « exagéré » que par le passé, et l’on doit au Lozano d’avoir, en partie, réussi a faire comprendre à la masse, que « Trapio » ne voulait pas dire « des tonnes de viande »…
     Non, parce que tant de sagesse et de rigueur nuisent à la créativité, à l’imagination, au petit grain de folie. Madrid est et restera « une cathédrale » où, quelque soit sa religion et ses idées, chacun se découvre en entrant, et respecte le lieu. Madrid restera donc « politiquement » et « taurinement » correcte, mais ne fera pas haleter d’impatience, sursauter de surprise, bondir d’émotion…

     Les résultats du concours d’adjudication ont été révélés hier à la mi-journée. Le président du Centre des Affaires Taurines de la Ville de Madrid, Pedro Gomez Ballesteros a donné le classement, en soulignant bien que « le jury » avait attribué les points en suivant, au pied de la lettre, les conditions fixées au cahier des charges. Bien entendu, avaient prévalues l’expérience, à la tête de plazas importantes, en particulier dans les dernières années. A ce jeu-là, il est bien évident que Toresma portait déjà le maillot jaune.
     Au classement définitif, on obtenait donc les résultats suivants : Toresma II arrivait en tête, avec 79,5 points, devant « Toros Cibeles » de Justo Ojeda (74 points) ; « Ruedo Madrileño » de l’Association Cutiño et des grands noms du mundillo, comme Luis Alvarez (73,5 points) ; « Servicios Banf 2000 », de l’équipe Simon Casas (avec 73 points). Les deux derniers candidats se trouvaient à quelques longueurs, avec la Société Balaña (67 points) et celle de Paco Dorado qui fermait la marche, avec 47 points.

     Ces résultats ont suscité des réactions diverses, chez les candidats : Si Balaña a passé un communiqué de félicitations aux « reconduits », les autres « éconduits » ont un peu rué dans les brancards. On s’en doute, celui qui a fait le plus de bruit : Simon Casas, qui va déposer rien moins que quatre recours. On peut lui faire confiance, il ira jusqu’au bout. Ce à quoi Ballesteros a répondu d’une pichenette : « C’est son droit ! Qu’il le fasse ! ».
     De son côté, Justo Ojeda a également haussé le ton, en même temps que ses imposantes épaules : « On va examiner chaque détail de la décision, et on verra ce que l’on décidera ». Du côté de « Ruedo Madrileño », on se contente de murmurer qu’avec de telles pressions politiques, « il y avait peu de chance de… »

     Madrid va donc continuer « telle qu’en elle-même », avec ses hauts et ses bas « moyens », son vent et ses deux torileros gymnastes…
     La temporada 2003 a donc débuté hier, à la mi-journée, dans les bureaux de La Monumental. Jose Luis Lozano a déjà annoncé que cette nouvelle saison ouvrira par un Festival au bénéfice de ceux qui ont tout perdu, même l’espoir, à cause de la folie des hommes : les gens de Galice, ruinés par la catastrophe du « Prestige ».

     Ainsi donc se termine un des feuilletons de l’hiver, relativement mauvais, d’ailleurs, puisque beaucoup en devinaient le dénouement.
     13 ans ! « Au fait, depuis quand durent « Les feux de l’Amour » ?

 

NÎMES : FEVRIER « FRILEUX »

     10 Décembre : Vraiment, « 1990 » n’aurait pas du exister ! Cette étincelante « Feria des Mimosas 90 » reste en nos mémoires comme la référence de « la grande trouvaille » et d’un inoubliable feu d’artifice d’Aficion et de toreria.
     Depuis, les « Févriers » se sont succédés, et, sur leur lancée, des centaines d’aficionados ont mis le cap du « la Bulle ». Ils le feront encore, et on le souhaite. Mais… quelque chose est cassé. Quelque chose manque ! La feria de Février est devenue… comme Madrid : Impeccable, taurinement correcte, mais sans ce grain de folie qui faisait l’exception…

     La feria 2003 se base sur l’alternative de Salvador Vega. « On s’en félicite », comme dirait l’autre… mais on aurait préféré, pour le Malagueño, une alternative au soleil d’Avril, un jour de Farolillos, à Séville. Question de goût ! Pour le reste, deux novilladas et une de Rejoneo, encadrant une non piquée matinale…
     Pues bien…pero !
     A n’en pas douter, Nîmes doit « faire attention » et les résultats économiques de l’an passé résonnent durement à l’esprit du créateur. Il faut donc « être sage », mais, « en étant sage », on risque de décevoir un tant soi peu, et d’obtenir des résultats encore plus décevants. On ne le souhaite pas, mais  le public est versatile. Trop bien habitué, il  brûle vite ce qu’il a adoré.
     Nîmes aura t’elle donc la force de relancer son « Février » ? On le lui souhaite, ne serait ce que pour le souvenir « des rêves passés ».

La feria de Févier 2003 se présente ainsi :
     Vendredi 14 Février, en nocturne : Novillos de La Quinta, pour Francisco Jose Palazon, Jonathan Veyrunes et Javier Perea.
     Samedi 15 Février au matin : Novillada sin picar.
     Samedi 15 Février, après-midi : Novillada de Fuente Ymbro, pour Matias Tejela, Julien Miletto et Fernando Cruz.
     Dimanche 16 Février, au matin : Corrida de Rejoneo, avec des toros de la Condesa de Sobral, pour Joao Salgueiro, Andy Cartagena et Diego Ventura
     Dimanche 16 Février, après-midi : Corrida (probablement de Jandilla) pour Joselito, Cesar Jimenez et Salvador Vega, qui recevra l’alternative

 

SEBASTIAN CASTELLA : « LA TAILLE AU-DESSUS… »

     11 Décembre : Il y a deux jours, on laissait supposer un apoderamiento qui allait nous faire plaisir… Cependant, fidèle en amitié et en la parole donnée, nous avons attendu que la nouvelle soit officiellement confirmée, pour la commenter et nous en réjouir : Luis Alvarez prend en charge Sebastien Castella.
     Que dire d’autre que ceci : Un bon torero, dans les mains d’un bon apoderado.

     Sebastien Castella a, maintes fois, démontré ses qualités toreras, son sens de l’esthétique, et son courage, malgré une apparente fragilité. Cette année, le français a démontré une grande régularité, toréant 19 corridas en Europe, pour 33 oreilles obtenues. On notera que Castella a coupé, à toutes ses sorties, sauf deux : Celle de la Feria de Dax, où on le vit un peu « ailleurs », et celle de Huesca, où il ne put donner qu’une vuelta, suite à une cogida d’importance. Par contre, on soulignera les triomphes du printemps en Arles et à Nîmes ; la grosse actuacion de Mont-de-Marsan, dans des conditions difficiles ; « le bain » qu’il a mis à Ferrera, à la Feria de Béziers (selon les propres paroles de Don Luis), et le bon succès final de Floirac.
     « Sebastian Castella  réunit toutes les qualités pour être un grand, et je vais en faire une figura ! » Ainsi s’exprime Luis Alvarez, un des derniers grands apoderados indépendants, aficionado et romantique « du bon Toreo », homme d’affaires avisé, mais qui a su garder le côté « humain », qui fait tant défaut à certains.

     En parcourant son histoire, on s’aperçoit que Luis Alvarez a mené « haut », un grand nombre de toreros. Bien sûr, on citera Cesar Rincon, qui, de toutes façons, aurait fini par éclore, mais d’autres, de moindre envergure, comme le Morenito de Maracay, qui a percé, toréé, et s’est fait riche.
     Antonio Ferrera a fortement progressé, au contact d’Alvarez. Que le triomphe de Madrid lui ait tourné la tête… c’est une autre question. Toujours est il qu’il avait là un fervent défenseur, qu’il regrettera probablement, un de ces quatre…

     Pour l’instant, Sebastien Castella est au campo, toréant un maximum, dans des ganaderias de prestige. Puis, ce sera la Colombie, avec un probable « coup de cymbale », à la Feria de Cali, où le français va toréer les corridas de Mondoñedo et Cesar Rincon, en plus de la dénommée « corrida del Toro ».
     D’ores et déjà, Luis Alvarez prépare une temporada importante pour le diestro français, avec notamment, Séville et Madrid.
     Sebastian Castella passe « à la taille au-dessus »… Les cartes sont maintenant dans ses mains. A lui de jouer ! Et à Luis de distribuer!

 

EL JULI : « AMOUR, MEXICO... ET BILBAO »

     11 Décembre : Dans quel ordre on vous les sert ?
     Commençons par le « carnet rose » : La "Tribune de Salamanca" révélait, il y a quelques jours, que le Juli était amoureux, ce qui est bien normal et réjouit tout le monde.
     Le jeune prodige est, semble t’il, tombé sous le charme d’une des descendantes de la Casa Domecq, rencontrée lors d’un des  nombreux tentaderos que le Juli torée dans les diverses ganaderias du célèbre encaste.
     Coup de foudre et violons ! Superbe et qu’ils soient heureux mille ans.
     Oui mais voilà!  les patriarches de la grande maison n’ont pas trouvé le jeune homme « digne de leur blason », et s’opposeraient à cette douce liaison…
     « Tiens bon, petit ! Prends-la en croupe sur ton cheval, et emporte-la loin ! » Bref ! Du grain à moudre pour la presse dite « du cœur », et un nouveau feuilleton qui commence…

     Mexico ! Là, c’est du sérieux. On connaît maintenant les dates du Juli à la Monumental : 19 Janvier et 5 Février. Pour ces deux dates majeures, on choisira entre quatre fers : De Santiago, Bernaldo de Quiros (qui appartient au torero), Reyes Huerta et Teofilo Gomez. A priori, ce dernier monterait au cartel de la corrida anniversaire du 5 Février, qui verrait défiler : Enrique Ponce, Zotoluco, El Juli et un jeune diestro mexicain.
     Pour le 19, on parle aussi d’une corrida de Xajay. Dans ce cas, les compagnons de cartel pourraient bien être Armillita et Zotoluco.

     Bilbao ! C’est encore plus sérieux. On sait que le Juli va toréer un certain nombre de corridas de San Martin, au cours de la prochaine temporada. Cette envie soudaine vient d’une bonne faena que Julian monta à un sobrero de Chafik, lors de la dernière feria de Logroño.
     Pour confirmer cette décision, le Juli annonce qu’il prendra une corrida de San Martin, lors de la prochaine feria de Bilbao.
     A suivre de très près, avec un petit doute : Existe t’il une corrida de San Martin, avec le trapio de Bilbao ? Les santacolomeños  de Pepe Chafik  ne brillent ni par un volume important, ni par des armures amplement développées. Par contre, « casta, bravura y nobleza »… à revendre, à condition qu’ils restent « en el tipo »…
     En tous cas, on ne peut que se féliciter de cette rencontre de « deux castes », le Juli n’ayant rien à envier à la bravoure des San Martin. Que haya suerte !

 

MEXICO : FERMIN SPINOLA, DIMANCHE, « A PLAZA LLENA »

     11 Décembre : Grand triomphe, on l’a vu, du jeune Fermin Spinola, dimanche dernier, à la Monumental de Mexico. Malheureusement, un triomphe devant 6000 personnes. La faena au toro « Pastelero » de Rancho Seco est d’ores et déjà inscrite au rang des meilleures de la temporada grande… pour ceux qui l’ont vue.
     Cependant, la récompense arrive toujours, et Fermin Spinola va faire le paseo, dimanche prochain, devant 40000 spectateurs, probablement. En effet, le jeune diestro est répété, entrant dans le cartel « des adieux de Cagancho », le légendaire cheval de Pablo Hermoso de Mendoza. Corrida « pour l’Histoire », et grand moment d’émotion en perspective : Pablo Hermoso de Mendoza, donnant la vuelta à la plaza Mexico, pleine comme un oeuf, marchant à deux pas derrière son plus fidèle compagnon et si fabuleux torero. Chair de poule garantie !
     Spinola a une chance de confirmer son triomphe « a lo grande », à condition que le sorteo accompagne, et qu’il soit remis de la lésion aux cervicales qu’a provoquée une méchante voltereta par le dernier toro de dimanche passé, et pour laquelle le torero doit porter une minerve, toute cette semaine.

     Le cartel complet de cette septième corrida de la Grande Saison, à Mexico :
     Toros de Vistahermosa, pour Pablo Hermoso de Mendoza, Oscar San Roman, Fermin Spinola et, bien sûr, « Cagancho », qui dira adieu aux golondrinas….

 

LA SOLIDARITE DU "MONDE DU TORO"…

     12 Décembre : Joli geste mis en place par la revue Internet « Mundotoro.com » : Une grande campagne de solidarité, dont les fonds seront versés aux sinistrés de Galice, des familles entières de pêcheurs et travailleurs de la mer, d’un coup ruinés par la saleté répugnante et visqueuse que constitue… la lâcheté des hommes.
     Une fois de plus, un navire se brise, sacrifié à l’autel de l’avidité, de la cupidité, de la vilenie. Une fois de plus, les plages se teintent de noir, et les beaux oiseaux libres meurent en silence, étouffés dans la mélasse du progrès… Encore une fois, des femmes, des mères pleurent parce que leurs maris ne savent plus comment ils vont nourrir leurs enfants, demain…
     Et il s’appelait « Prestige »… Il avait le front de s’appeler « Prestige » !

     Le monde taurin est ce qu’il est, parfois aussi avide, aussi cupide, aussi vil… Pourtant, humain avant tout, jusque dans ses pires défauts, il est toujours là, au moment des grands drames. La catastrophe de Galice en apporte une nouvelle preuve.
     De toutes parts arrivent des propositions de festivals au profit des sinistrés… De grands empresaris mettent leur plaza à disposition, gratuitement…
     Oh, bien entendu, des toros vont mourir, pour qu’un peu d’argent vienne secourir ceux qui pleurent… bien entendu, les antis corridas vont bondir… mais que font ils, eux ? Que donnent ils, eux ? Que proposent ils, eux ?

     L’initiative de Mundotoro est la suivante : monter et coordonner une immense « vente aux enchères », à laquelle les plus grands acteurs du mundillo apportent des lots.
     Ainsi, la majeure partie des empresas offrent des places pour leur future feria, accompagnées d’une ou plusieurs nuits d’hôtel. Un « prix de base » est fixé, et les aficionados intéressés font monter les enchères. Par exemple, deux barreras pour la corrida de Pâques à Séville, plus la nuit : Mise en vente 300Euros… est actuellement à 500.
     Il en est ainsi pour un grand nombre de plazas, de ferias, avec des gestes plus ou moins généreux. A souligner Olivenza et son empresa Jose Cutiño. Pour cette petite feria de début de temporada, qui cultive toujours l’évènementiel, deux abonos avec deux nuits d’hôtel, débutent à 240 euros. Lorsque l’on sait qu’on y verra probablement les retours de Jesulin, Cesar Rincon et un mano a mano entre les fils de Manzana et du Capea… 
     Toutes les grandes empresas participent et font des offres, de Madrid à Murcia, de Séville à Bilbao. 25 plazas ont déjà fait des offres. Une formidable chaîne de solidarité. Du côté français, Nîmes a déjà répondu, à l’occasion de sa feria de Primavera. Enhorabuena, pues !

     Coté toreros, on n’est pas de reste. Les grandes figures, actuelles et passées, vont donner des objets, des souvenirs de leur carrière passée, et tout cela sera mis en vente aux enchères. Ainsi, Curro Romero, El Juli, Ponce, Jose Tomas, Paco Ojeda, Curro Vazquez, Morante de la Puebla, Espartaco, Rivera Ordoñez, Manzanares padre, Manolo Caballero, Cesar Jimenez ont déjà agi…

     Bien entendu, on imagine qu’il y aura une date butoir, et que les dernières semaines seront enfiévrées. Mundotoro va coordonner toute cette opération qui va se prolonger, à priori, jusqu’au 31 Janvier. De plus, Mundotoro a ouvert un compte ne banque pour ceux qui voudraient aider directement.

     Toros 2000 se fait, avec plaisir, le relais de cette opération, et invite ses lecteurs à passer sur la rubrique « autres liens », afin de voir tous les détails de l’action, et toutes les offres, sur le site www.mundotoro.com : «Macrosubasta Mundotoro – Todos con Galicia ».
     Loin des grands « Il n’y a qu’à… » et autres « faut qu’on… », les aficionados agissent simplement, humainement…Asi, las cosas!

 

« CAGANCHO » PEUT PARTIR TRANQUILLE…

     12 Décembre : L’aficion de Mexico prépare le grand événement : Les adieux de « Cagancho », dimanche, à la Monumental capitalina, la plus grande plaza du monde. Après Séville, Madrid, Pamplona, Mexico fera une dernière caresse au génial cheval de Pablo Hermoso de Mendoza. D’ores et déjà, on prépare les mouchoirs.
     Le cavalier navarrais tient absolument que cet hommage au plus fidèle compagnon de sa triomphale carrière, soit une apothéose. Aussi, outre les deux toros de Vistahermosa prévus, le rejoneador « apporte » dans ses bagages, un toro sobrero, de Pepe Garfias, au cas où les titulaires ne donneraient pas les garanties nécessaires.
     Comme à Madrid, Mendoza sortira son petit cheval noir, et, en fin de lidia, le rappellera pour ses adieux : Au centre de la plaza, il coupera quelque mèche de sa crinière, comme on le fait d’une coleta. On imagine l’émotion et la formidable ovation, au moment où le cavalier et sa légendaire monture donneront le tour d’honneur, devant près de 40000 personnes, debout.
     Puis, « Cagancho » retournera dans ses pâturages, et rejoindra ses petites copines. Son « travail » n’est pas terminé… Mais là, il s’agit presque « d’un plaisir ». Vous me suivez ?
     « Cagancho » a déjà 20 à 30 rejetons, dont plusieurs promettent beaucoup. Ainsi « Caganchin » et « Gayarre » font déjà partie de la cuadra de Pablo Hermoso de Mendoza, et pourraient bien « sortir », dimanche, à Mexico.

     Tout le monde a l’air content… sauf une personne : Rocio Rodriguez, une des 19 petites filles de « Cagancho ». En effet, cette brave dame prétend que les nouvelles générations vont croire que « Cagancho », était un cheval, et seulement un cheval… oubliant ainsi Joaquin Rodriguez « Cagancho », le célèbre pharaon aux yeux verts, l’un des grands génies du toreo « calé », célèbre pour ses arabesques gitanes… ses monumentaux coups de frousse, et les scandales qui en découlaient. Vexée, la dame qui regrette que Pablo Hermoso de Mendoza n’ait même pas contacté la famille avant de baptiser son futur phénomène à quatre pattes.. Ella avait même envisagé une action en justice…mais elle a renoncé.
     Ayyyyy! Pobre « Cagancho » !  (A vous de dire « lequel » !!!)  

 

MEXICAN NEWS…

     13 Décembre : L’actualité taurine au Mexique tourne, bien entendu, autour de la corrida de dimanche, à la Monumental de Mexico, avec la despedida de « Cagancho ». Mais il est d’autres points qui attirent l’attention de l’aficionado, comme, par exemple :

     Un Empresario « hors normes » :  Il y avait longtemps que l’on avait pas entendu parler de Rafael Herrerias, le fougueux empresa de Mexico. Lui même n’en revenait pas. Aussi, il vient de se rattraper d’un coup, en menaçant de mort le président de la plaza, Ricardo Balderas qui a fait quelques déclarations fracassantes devant la décision de l’Empresa de faire sortir un sobrero pour Alejandro Amaya, le 24 Novembre, alors que lui, Juez de Plaza, n’en avait pas donné l’autorisation !
     Hombre, à Mexico, le poste de président, appelé « Juez de plaza » est très sérieux, occupé à plein temps par un professionnel. Comme un chef dans la cuisine d’un grand restaurant, il est « le patron », et même le directeur général doit devant lui, la mettre « en feu doux » !  Bien entendu, c’est valable pour tous, sauf Herrerias, qui passe allègrement outre, les règlements, recommandations et autres courtoisies à observer envers ce personnage primordial de la Fiesta Brava.
     Le président Balderas a donc pris la mouche, déposant un acte et faisant des déclarations aigre-douces à la presse. La réplique de Rafael Herrerias a été… celle à laquelle on pouvait s’attendre… multipliée par dix : Rien moins que des menaces de mort, pour le juge félon et toute sa famille. Non mais des fois ! Cela s’est passé vendredi dernier, au cours du festival du Téléthon. Belle soirée !
     Bien entendu, Balderas a porté plainte contre Herrerias, et la Presse en fait ses choux gras. Pas trop d’inquiétude, cependant, on est habitué aux écarts du bouillant empresario, et donc, il est probable que cela se terminera autour d’un verre de vodka (cherchez l’erreur !), le caractériel personnage jurant qu’il ne recommencera plus… jusqu’à la prochaine.

    Jose Miguel Arroyo « Joselito » fera le paseo à la Mexico, le 22 décembre, en compagnie probable de Jorge Gutierrez et du jeune Juan Salvador, qui confirmera alternative, face, en principe, à un lot de Julio Cesar Delgado. Gros challenge pour Joselito, qui se doit de « mettre du monde » dans la plaza (et encore, Jorge Gutierrez devrait lui faciliter la tâche), et triompher, ou du moins, marquer son passage.
     Cela fait trois ans que Joselito navigue « entre deux eaux », dans le sillage de Jose Tomas. Celui ci n’étant plus là (en théorie), Joselito va devoir se reconstruire un rôle « d’incontournable », pour la saison 2003… Et cela commence par quelque grosse actuacion à Mexico. Après un an d’inactivité, et une tentative de glorieux come back, avec le « one man show » frustrant de Zaragoza, Joselito doit marquer des points, sinon…

     Jour férié, aujourd’hui au Mexique, avec des courses un peu partout, mais surtout en la plaza de La Luz, à Leon, département du Guanajuato : Zotoluco, qui est en train de ratifier sa place de N°1 au ranking Mexicain, défilera en compagnie de Rafael Ortega et du Fandi, face à un lot de Begoña.

 

COLOMBIE : RINCON, EN ATTENDANT CALI…

     13 Décembre : La feria de Cali va débuter dans quelques jours, le 26 décembre. Déjà, on prépare les formidables « cabalgatas » qui voient défiler des centaines de cavaliers, tous plus brillants les uns que les autres. Déjà, belles font les derniers efforts du côté « régime », afin que le fait de serrer d’un ou deux crans leur ceinture, fasse « rejaillir » encore mieux leurs territoires « inférieurs ». Déjà on fait cargaison de chaudes musiques et d’aguardiente… Bref, ça va chauffer, dans les rues, dans les cœurs… et un peu plus bas.
     En attendant, la Colombie entière prépare Noël, et la Colombie Taurine parle de Cesar Rincon. Le retour du diestro constitue un véritable événement national, et il n’est pas un média, écrit ou radiodiffusé, qui ne parle de lui.
     On a suivi avec émotion les festival de Paipa, fêtant son 20ème anniversaire d’alternative. Dans la plazita du grand hôtel « Paipa » – centro de convenciones – baptisée au nom de sa mère, quelques cinq cents invités de marque ont pu assister à une grande actuacion du torero national, revenu aux ruedos, et revenu à la vie . Deux oreilles et rabo pour Cesar Rincon, tandis que ses amis toreros « El Cali », Jorge Herrera, Jairo Antonio, Ricardo Gomez lui faisaient honneur, et qu’un novillo de Carlos Barbero était grâcié.
     Cesar Rincon ne sera pas à Cali, la seule empresa qui n’a pas accepté ses exigences au plan économique. Par contre, il y sera en tant que ganadero, puisqu’un des lots de sa ganaderia « Las Ventas del Espiritu Santo », sera lidié le 5 Janvier. On sait que Rincon, ganadero, a triomphé l’an passé à Cali, Manizales et Medellin.
     Cesar Rincon, matador, fera son retour officiel, le 4 Janvier, à Cartagena de Indias.

     Pour le moment, on parle du torero, de son entraînement, de son retour à la grande forme physique et aux « illusions toreras », (dans le sens espagnol du terme, c’est à dire : l’espoir de grands triomphes)
     La chanteuse Carmenza Duque vient de sortir un Cd avec un pasodoble consacré à Rincon, à son retour aux ruedos et, plus simplement, à son retour à la vie…
     Un joli geste, aussi, du diestro colombiano ! Un geste de figura ! Cesar Rincon vient d’offrir son costume de lumières « d’alternative », au jeune novillero Ramses Ruiz, qui n’est autre quel le fils du matador Alberto Ruiz « El Bogotano ». Le costume vient d’arriver de Madrid. Comme il est de tradition, on en garde jalousement secrète la couleur.
     Cesar Rincon conférera l’alternative au jeune Ramses, le 2 Février, en plaza de Bogota, sous le témoignage de Manolo Caballero, devant des toros de « El Paraiso ».

     Plus que jamais, Cesar Rincon est « la Figure » du Toreo sud américain, et cette nouvelle étape de sa vie relance totalement sa popularité, dans et hors les ruedos. Superbe !

 

FERIA DE SAN CRISTOBAL…

     13 Décembre: Fait pas forcément bon se balader en ce moment du côté du Venezuela. Cependant, la Fiesta des Toros est toujours là, comme le peu de ciment qui reste pour encore souder quelques moments de paix, et quelques bonnes volontés.
     La Feria de San Cristobal se déroulera du 22 au 26 Janvier prochain, présentant les cartels suivants :
     Mercredi 22 Janvier : Novillada de Feria
     Jeudi 23 Janvier : Toros de El Paraiso, pour Leonardo Benitez, Luis Miguel Encabo et El Fandi.
     Vendredi  24 Janvier : Toros De Rancho Grande et Del Prado, pour Vicente Barrera, Javier Conde et Marcos Peña « El Pino »
     Vendredi 24 au soir : Festival Taurin.
     Samedi 25 Janvier : Toros de « El Laurel », pour Fernando Robleño, Cesar Vanegas et Cesar Jimenez, qu’accompagnera le rejoneador Jose Luis Rodriguez.
     Dimanche 26 Janvier : Toros de Rancho grande et Del Prado, pour Leonardo Benitez, Javier Conde et El Fandi.  

 

LA DOUBLE INCONSTANCE…

     14 Décembre : Les toreros sont des êtres à part, dans tous les domaines. Fiers, braves, ils ne vivent que pour leur passion, écartant d’un air dédaigneux tout ce qui peut la freiner. La plupart savent que leur carrière sera courte, non parce qu’ils manquent de talent et qu’ils vont vite s’essouffler, mais parce que le rythme aujourd’hui imposé à une figura, ou éventuelle future figura, n’est pas comparable à ce qu’ont vécu les anciens dieux des ruedos.
     Du coup, les toreros, souvent encouragés et fortement poussés par leur famille (Ayy ! les pères des toreros !), n’ont qu’un but : Toréer au maximum, aux conditions maximum, pour s’en mettre un maximum dans les poches ! Aussi, c’est un véritable chassé-croisé auquel est invité l’aficionado, chaque hiver. Le « Ah ! ce que l’on va être bien ensemble ! » de Décembre passé, est soudain changé en un actuel « Je me casse ! », les expressions choisies pour déclarer le divorce s’adaptant, bien entendu, au langage dernier cri.

     Il y a deux façons de rompre : La classique, en toute amitié et dans l’intérêt commun. On le verra, tout à l’heure, avec Eugenio De Mora.
     Et puis, il y a la « tordue », bien basse, bien souterraine, style Padilla, l’an passé, avec Pepe Luis Segura.

     La dernière date de 24 heures : Cesar Jimenez laisse tomber Simon Casas et Enrique Paton… comme il avait laissé tomber Victorino Martin, l’an dernier.
     A peine est-il en train de rembourser le dédit sur le contrat d’apoderamiento du sorcier de Galapagar, qu’il évacue le bateau Casas, dont il restait le plus beau, « et unique », fleuron. Ayant perdu Zaragoza ; ayant perdu Juan Bautista, Alfonso Romero ; s’étant fait mal voir pour le restant de sa vie, pour ses bruyantes manifestations (parfois justifiées) autour du concours pour Las Ventas, Simon et son équipe vont devoir « se reconstruire » autour de Castellon et de Nîmes. Pas évident !

     « Je pense, avant tout à moi ! » a déclaré Cesar Jimenez. Hombre ! Pas besoin de le dire… Il est vrai que le garçon, très fier de lui, de son talent, et sûr de sa valeur, à pu penser que beaucoup de corridas toréées l’an passé, le furent « en remplacement » des blessés (Ponce – Joselito – Tomas) et que… si ses collègues n’avaient pas connu tous ces malheurs…
     Il a pu également penser que, vu le contexte qui a entouré « la bataille de Madrid », ses apoderados n’auront pas forcément bonne presse auprès des grandes empresas, en 2003, et qu’il pourrait bien en payer les pots cassés...
     Il a pu penser, en toute modestie, « qu’il mérite mieux que ça ! », et donc viser plus haut. "L’a intérêt à viser au plus haut!", car maintenant… va devoir rembourser « deux » dédits. Sacrée ardoise, en perspective. Aussi, bien que le madrilène cache pour l’instant le nom de ses futurs mentors, la logique ferait parier « à coup presque assuré » sur la Casa Lozano, la seule assez solide pour abriter… sa double inconstance.

     De leur côté, Eugenio de Mora et Pablo Lozano fils viennent de rompre bien cordialement leur relation d’apoderamiento, qui durait depuis 1997.
     Il semble y avoir une explication logique à cela… quoique !
     Comme on le sait, l’Empresa Toresma II, des frères Lozano « Seniors », vient d’être reconduite à la tête de la Plaza de Madrid. Mais, on sait également qu’il va y avoir passage de relais à l’équipe des Lozano « Juniors », qui sera constituée de Pablo, Fernando et Luis Manuel.
     Devant se donner à fond, dans ses nouvelles fonctions, Pablo Lozano junior a préféré dire à De Mora « Ecoute, je ne vais pas pouvoir te consacrer assez de temps, donc, on va arrêter là, officiellement, mais on sera toujours à tes côtés ».
     Le fait que De Mora n’ait pas connu  une grande campagne 2002 a t’il influé dans cette démarche? … puede ser ! La temporada 2003 sera délicate à négocier, et nécessitera un apoderado « à temps plein ».
     Intéressant à suivre, puisque « Luis Ma », un des autres brothers, est dans la même situation, avec en charge Manolo Caballero et Cesar Rincon. Quelle sera sa position ? Aura t’il le temps de se consacrer à ces deux ténors ? La suite le dira très rapidement.

     En tous cas, l’hiver 2002 aura été encore fertile en revirements, et le « mercato » bat son plein. La temporada 2003 promet quelques belles bagarres, dans les ruedos et les despachos, quelques belles anecdotes… et quelques beaux divorces, pour l’hiver prochain.

 

NOUVELLE PAGE A LA BIOGRAPHIE DU ZOTOLUCO.

     14 décembre : Le pauvre ! Il s’en serait bien passé, de celle-là. Malheureusement elle s’est écrite, hier, dans le ruedo de Leon, dans le département mexicain du Guanajuato : El Zotoluco vient, pour la première fois de toutes sa carrière, de prendre les trois avis à un toro. Un sale moment, malheureusement inoubliable… d’autant que, comble d’ironie, le toro s’appelait « Inolvidable ». Y’a des fois où le bon Dieu n’est pas gentil !

     Un toro qui se met à marcher sans cesse, avec une épée dans le corps, après une bonne faena… c’est une mésaventure qui est arrivée, ou qui va arriver, à tous les toreros. On essaie de courir après, le long des barrières, de le fixer, de lui pincher le mufle avec le descabello. Peine perdue, il est déjà reparti ! Maldita sea ! (Ou caramba ! en version mexicaine) Enfin, le toro s’arrête, tête en haut, amorcillado. Pendant ce temps, le préposé aux clarines joue la partition de sa vie… y se acabo.
     Trois avis pour le « Zotoluco », face au toro « Inolvidable », hier, en plaza de Leon. Le toro se coucha quelques secondes après la troisième sonnerie. Caramba !

     13 Décembre : LEON (Mexique) – Plus de ¾ de plaza – Toros de Begoña, correctement présentés. Deux ont servi ; quatre se sont arrêtés. Le quatrième ne voulut pas se coucher.
     Zotoluco (Silence – Silence, après 3 avis) s’accrocha devant le fade premier. Bonne faena au quatrième, épée entière et… le malheur que l’on sait. Pobre !
     Rafael Ortega (Ovation, après un avis – Une oreille) Touche le meilleur lot, et joue à fond son rôle de concurrent attitré au Fandi. Vaillant et vibrant, dans les trois tiers, il tire son épingle du jeu, et bat « aux points » le fougueux espagnol.
     El Fandi (Ovation par deux fois, avec pétition au sixième) s’est démené comme un beau diable, devant deux toros, style marmolillos. Pas grand chose à faire, sinon se montrer « vainement actif ». Maldita sea ! 

 

COLOMBIE : UN AUTRE CONFLIT EN VUE…

     14 Décembre : La Colombie n’en finit pas de sursauter au bruit des attentats. Hier soir, une bombe a explosé, à l’Hôtel Tequendama de Bogota, le palace où descendent les toreros. Pas de morts, heureusement.  Ayy, Colombia.
     Un autre conflit, beaucoup moins dangereux est en passe de s’ouvrir : Les subalternes et les empresas sont en train de négocier les prochaines hausses de salaires.
     A la requête des professionnels visant une augmentation de 25%, les empresas de Cali, Manizales, Medellin, Bogota et Cartagena, ont répliqué par un « 8%, pas plus ! correspondant à l’inflation ! ». Les autres sont sur le point de prendre la mouche. A douze jours de Cali… cela promet.

 

CESAR JIMENEZ : LA TRAHISON DU GOUROU !

     15 Décembre : « La Razon » répercute aujourd’hui quelques paroles de Cesar Jimenez, après sa rupture avec la maison Casas. Bien entendu, pour lui, cela s’est fait de façon amicale et civilisée. Il faut croire que le jeune torero et son entourage n’avaient pas encore lu le feuillet que signe Simon Casas dans son carnet de voyage, sur le site des arènes de Nîmes. Il est bien évident que si cela s’est passé de façon « amicale », on peut faire immédiatement entrer la Papouasie dans l’Europe des 25. (Au fond… au point où on en est !)
     Si Casas à l’élégance de ne pas trop démolir le diestro, peut-être au fond, parce qu’il garde un dernier respect pour celui qui se met devant le toro, il ne manque pas de fustiger l’entourage du jeune homme, de ce « gourou », médiocre banderillero, qui attendait l’heure de la trahison.
     Des mots forts, emportés, passionnés… Simon Casas, tel qu’en lui-même ! Et disant clairement ce que ressent tout apoderado que laisse tomber un torero, sans scrupule, après les efforts déployés, les sacrifices consentis, les couleuvres avalées…
     L’apoderado avait bien senti que quelque chose se tramait, avant le départ de Jimenez pour Lima. Il avait recommandé à son associé de surveiller « le gourou »…Dans les yeux du torero, il avait discerné comme « un voile d’inquiétude, de culpabilité »… Mais le mal était déjà fait, probablement…
     De forme amicale ? Probablement pas, surtout quand le diestro quitte un navire qui déjà, roule fort sur une mer de problèmes et d’autres déceptions…
     Cela vaut la peine d’aller un instant lire de le billet de Simon Casas. (Pour cela, cliquez à « Autres liens » - Arènes – le site « arènesdenimes.com », et « carnet de route).

     De son côté, le jeune torero déclare vouloir être mené par un apoderado indépendant, qui ne soit pas empresario, ou ne fasse pas partie d’une grande maison. Ce qui exclut, à priori la Casa Lozano, à laquelle on pouvait penser. Certains murmurent le nom de Jose Luis Marca. Il est vrai que le « joli papa » de Paco Ojeda vient de larguer Miguel Abellan, comme il le fit pour d’autres, auparavant…
     « Un gourou, grand manitou » pour en chasser un autre ? A voir ! On sait que Marca se bagarre fort, mais ne fait aucun sentiment… Par ailleurs, tout est conditionné par les dernières lubies d’Ojeda : Reviendra t’il ? Remontera t’il à cheval ? Avec ce diable d’homme, nul ne sait… sauf que s’il se décide, Marca reprendra sa croisade, et ses autres toreros passeront à l’arrière plan. A suivre…

 

LE SIEGE DE ZARAGOZA : CA NE SE BOUSCULE PAS…

     15 Décembre : Ouvert le 19 Novembre, le concours pour la plaza de Zaragoza n’a pas suscité la grosse bousculade, au portillon du coso de Pignatelli.
     On « ouvre les enveloppes » lundi, et pour le moment, il y en a deux : La proposition du groupe Chopera, et celle de Justo Ojeda. Pour le reste, on sait que Simon Casas ne s’y représente pas, et l’on murmure une candidature « groupée » d’Arturo Beltran et Victoriano Valencia.

     Chopera et Justo Ojeda ! Deux candidatures « de poids ».
     On ne présente plus la casa Chopera, dont les héritiers vont continuer, à leur façon, l’œuvre de leur père.
     Justo Ojeda, quant à lui, reviendrait à ses amours, puisqu’il fut un grand empresa de Zaragoza. De plus, venant de perdre l’opportunité de Madrid, d’une manière plus ou moins nette, Ojeda se doit de repartir à l’assaut, depuis une plaza de première catégorie.

      Pour le reste, on sait… qu’il y aura du boulot. Zaragoza est une plaza « froide », avec un public « froid », et un calendrier bien incommode. Il faudra, à ceux qui viendront, des trésors d’imagination et des reins, financièrement solides. Deux raisons pour lesquelles, peut-être, on ne se bouscule vraiment pas, au portillon de Pignatelli…

 

CAGANCHO : « GALOPE LIBRE, PETIT CHEVAL… »

     16 Décembre : Cela s’est magnifiquement passé, pour « Cagancho », hier, pour ses adieux à Mexico, ses ultimes adieux à la tauromachie. Certes, on pouvait s’en douter, mais il y a tant de choses qui peuvent se produire : une cornada, une glissade, un mauvais toro, un « jour sans »…
     Pourtant, le petit cheval noir de Pablo Hermoso de Mendoza est sorti « comme s’il avait toréé, hier », plein d’alegria, de force, de toreria. En sept minutes d’actuacion, il a mis le feu à la Mejico.
     Peu importent les deux oreilles que son patron a coupées, qui furent d’ailleurs protestées, le triomphe était du génial cheval, et de lui seul.
     Le public ovationna debout, quand il fit son apparition, devant le quatrième toro, « Golondrino », de De Santiago. Ce même public se leva par quatre fois, après les banderilles posées et les « jugueteos », templant de côté, inversant la trajectoire, et laissant le toro pantois, le mufle perdu dans le crin de sa queue… Public debout, cavalier ému aux larmes.

     17 ans de vie, dont 11 ans avec son cavalier, son maître, son ami. Il est loin, le temps de la première rencontre, mais c’était pourtant hier : La feria du cheval de Golga, en 1990, au Portugal. Pablo Hermoso de Mendoza parcourt les allées de la foire. Il est tôt matin. Tout à coup, il croise le regard de ce cheval et en tombe aussitôt amoureux.
     Coup de foudre ! Quelque chose s’est passé entre les deux êtres, l’homme et le cheval. Le Navarrais va acquérir ce caballito que d’autres rejoneadores avaient déjà essayé. Mais, « il ne servait pas », disaient ils. D’ailleurs, son prix n’est pas élevé, car, de tous il est un des plus « feos », des plus vilains… Mais « quelque chose » s’était passé, entre le cheval et l’homme.
     De Mendoza le fit travailler et travailler encore. Un formidable connivence, un vrai cariño, s’installèrent entre les deux « personnages », et Cagancho laissa libre cours à sa personnalité, à son charisme, « au service » de son maître. Et c’est ainsi que, pendant 11 ans, le cheval torero galopa de par toutes les plazas du monde, soulevant l’admiration, faisant hurler de joie des foules « multicolores », tout à coup réunies dans une même tendresse.

     Mexico fut le théâtre de quelque moment inoubliable de sa magnifique carrière. Cela commença plutôt mal, puisqu’il prit, le jour de sa présentation, l’une de ses sept cornadas. Mais, on oublie vite les mauvais moments, pour se remémorer l’extraordinaire triomphe de Cagancho, le 5 Février 2000, qui permit à Mendoza de couper le 114ème « rabo », de l’Histoire de la Monumental, au toro « Preferido », de Garfias.
     Le 15 Décembre 2002 est donc une nouvelle date à inscrire à la superbe biographie du petit cheval noir aux pattes blanches : la date de sa définitive despedida des ruedos. Après Valencia, Séville, Madrid et Pamplona, Mexico la Grande vient de lui rendre un dernier hommage, vibrant et totalement mérité. Beaucoup ont pleuré, tandis que Cagancho donnait une ultime vuelta, et sortait, avec son maître, par la grande porte de la Mexico, caressé par des milliers de mains amies.
     Dorénavant, Cagancho va vivre dans la finca de Pablo Hermoso de Mendoza, en Navarre, où le cavalier va lui installer un véritable palais, ou il pourra couler des jours heureux, en compagnie de "ses femmes et ses enfants"… Et il vivra heureux ! C’est toujours comme ça que finissent les légendes…

     15 Décembre – MEXICO (Plaza Monumental) – 7ème de la Temporada Grande – 30000 personnes, environ – Grand beau temps chaud, avec du vent, sur la fin :
     La corrida de Vistahermosa, mal présentée, faible et sans race, a tout flanqué par terre. Heureusement, sortit en quatrième, un colorado de De Santiago, brave et costaud, qui permit les grands adieux de Cagancho.
     Face au premier, manso et fuyard, Pablo Hermoso de Mendoza ne put que s’escrimer en vain, en selle sur Monterrey, Albaicin, Danubio et Mariachi... Le cavalier espagnol ententit le silence, après un rejon très en arrière.
     Sortit le quatrième « Golondrino » - N°72 – 480 kgs, un colorado de « De Santiago ». avec Roncal, Mendoza l’arrêta, en trois bons rejones de castigo.
     Puis sortit « Cagancho », sous l’ovation générale d’un public soudain debout. Les bravos ne s’arrêteront plus. Comme à sa meilleure époque, Cagancho va multiplier les bravades, les courses à dos bandas, les mises en place, templant la charge du toro, de costado. Quatre banderilles, précédées et suivies de formidables exploits, à deux centimètres des cornes. Public en folie.
     Après sept minutes de rêve, Hermoso sauta à terre, en plein centre du ruedo, le toro étant à la barrière, et le précieux cheval traversa la piste au galop, vers le patio de caballos. La suite  de la lidia fut un peu obscurcie par une rejon « très tombé », après trois roses et le desplante du téléphone, à dos de Mariachi. Il y eut forte division, quand on accorda les deux oreilles, mais tout se transforma en immense clameur quand « Cagancho » refit son apparition. Au centre, le cavalier lui coupa un bout de crinière, et ce fut la vuelta, au pas, avec un petit incident : On avait mis sur la selle un coq de combat, et au cou du cheval, le drapeau mexicain. Ordre tomba soudain d’ôter immédiatement « la bandera nacional », mais l’ovation reprit de plus belle. A la fin, très ému, le cavalier ôta la selle, et le cheval génie, soudain totalement libre, s’en fut gambader vers son repos bien mérité.

     Le reste de la course fut très décevant, marqué par les efforts de Oscar San Roman (Silence et Ovation, devant un lot très faible) et de Fermin Spinola (Ovation et palmas) qui ne put rééditer la faena du dimanche précédent, mais fut très applaudi en quatre paires de banderilles, dont deux « de la moviola », à son premier.
     A signaler que le 5ème sauta au callejon, et continuant sur sa lancée, sauta également la porte ouverte pour sa sortie, surprenant deux monosabios, quelques « mètres de couloir », plus loin. Bousculade et gros susto, mais rien de grave.

     La huitième corrida, dimanche prochain, verra défiler Jorge Gutierrez, Joselito et Juan Salvador (confirmation d’alternative) face à une corrida de Santa Barbara.

 

CESAR JIMENEZ : CE SERA BIEN JOSE LUIS MARCA…

     16 Décembre : « Vous savez qui sera le prochain apoderado de Jimenez ? – « Non ! J’espère seulement que ce n’est pas un de mes amis ! » Ainsi s’exprime, ce matin, dans « la Razon », Simon Casas, qui revient sur la soudaine rupture de Cesar Jimenez.
     Une rupture qui fait mal, cela ne fait aucun doute. Plus aux tripes, au sentiment, qu’à la raison et au porte monnaie. Le nîmois n’hésite pas à montrer du doigt « le gourou » d’hier, Jose Luis Maganto, comme l’auteur de ce soudain virement, ou « revirement », puis que Jimenez avait déjà joué le même tour à Victorino Martin… au profit de Casas.

     Il se confirme que plusieurs « grosses boites », dont les Lozano, ont pris contact, mais en définitive, c’est bien Jose Luis Marca qui prend désormais en charge le futur professionnel de Cesar Jimenez. A n’en pas douter, un contrat béton, avec plein d’alinéas et d’astérisques vient d’être signé, pour un an. Maganto n’a qu’à bien se tenir…

     Simon Casa profite de cette entrevue pour préciser qu’il reste avec Nîmes et Castellon, ne postulant pas ailleurs, mais va mettre « un tel souk » juridique dans l’affaire de l’attribution de Madrid, que les Lozano vont peut-être continuer pendant deux ans, mais ne pourront jouer les prolongations…
     Tant qu’il y a du rêve, y’a de la vie !  

 

CESAR RINCON : REAPPARITION "EUROPEENNE", LE 9 MARS, A OLIVENZA…

     16 Décembre : Comme on pouvait s’en douter, Jose Cutiño, le jeune empresa d’Olivenza et Valencia ne laissera pas passer l’occasion de « créer l’événement », une fois de plus, dans sa plazita d’Extremadura: Cesar Rincon y réapparaîtra, le 9 Mars, face à une corrida de Zalduendo, et un de ses compagnons sera El Juli. Si les choses se passent bien, en Amérique, on peut même penser que Rincon sera présent aux Fallas (Cutiño oblige !)
     Cesar a déjà formé sa cuadrilla pour sa prochaine saison européenne. Elle sera composée, à pieds, de Miguel Cubero, Gustavo Garcia « Jeringua » et Manolo Belmez. A cheval, Antonio Pinilla reprendra la route avec son maestro. (Il avait dit : « Je prends ma retraite. Je n’en sortirai que si Cesar revient). Il sera accompagné d’un picador colombien, qui ne sera pas Anderson Murillo. 

 

DES NORMES "Z'ET" REGLEMENTATIONS…

     17 Décembre : Ou… d’énormes réglementations ! Demain, le gouvernement va « jouer la facilité » en sortant de nouvelles réglementations, dont on dit qu’elles vont être « radicales », sur le terrible problème de la Sécurité, ou de l’Insécurité routière. Il est vrai que les lamentables événements qui viennent d’avoir lieu, incitent à une sévérité que tout le monde ne peut qu’approuver. Est-ce une raison pour traiter tous les citoyens de « chauffards, en puissance », « d’assassins potentiels » ?
     Ainsi, peut-on mettre dans le même sac, le gars qui roule à 150, la nuit sur l’autoroute déserte, entre Carcassonne et Toulouse, et celui qui débouche d’un « cédez le passage » sur une deux ou trois voies, bondée, sans freiner, sans regarder, alors qu’il sait très bien qu’il va déporter quelqu’un sur la gauche, et provoquer un problème. Bien sûr, on freinera ! Bien sûr, on évitera le choc ! Bien sûr, on laissera passer et l’on ne dira rien, parce qu’il faut être « tolérant ». Lequel des deux sera il donc le plus dangereux ? Et lequel des deux sera t’il donc sanctionné ? 
    
Qui est le plus dangereux : Ce même gars, toujours à 150, ou le camion qui déboîte soudain, et met trois kilomètres à doubler les copains ?
     Déboîter sans clignotant ; accélérer lorsqu’on vous dépasse ; freiner à mort ou même s’arrêter dans un rond point, sous prétexte de chercher la bonne sortie… Ce n’est pas sanctionné ! Et pourtant….

     Quelle réglementation pourra t’elle soigner le mal qui ronge les 80% de notre quotidien : L’égoïsme, l’irresponsabilité liée à la totale indifférence des autres et de ce qui peut bien leur arriver… Ajoutez à cela le rythme sur lequel est réglé notre journée… et vous avez pour résultat un énorme « Pousse toi de là que je m’y mette ! ».
     Alors, on compense, on boit, on fume, et pas que de blondes ! Alors, on s’achète la dernière dont le tableau de bord est plus fourni que le cockpit d’un 747…
     Soyez déjà intraitables sur l’alcool et la drogue au volant…sur ceux qui roulent sans permis… et l’on verra bien.
     A quoi sert donc de truffer les autoroutes de capteurs et de radars, quand on sait que les accidents, en majeure partie, ont lieu sur les départementales et nationales ?
     A quoi sert « d’espionner » les conducteurs, quand on est incapable d'empêcher partir des gosses, plus ou moins défoncés, le samedi soir, à six dans une 205 ?
     En Allemagne, en Italie, dDeu sait s’ils roulent vite… mais ils savent se discipliner… s’auto discipliner. Et tant que l’on arrivera pas à cela, normes et réglementations ne serviront qu’à une chose : rentrer du fric et encore du fric, pour rembourser... la tolérance ! Rembourser les multiples « tolérances », comme ces millions qui vont partir, très normalement, pour dédommager les agriculteurs de Marcillé-Raoul, près de Rennes, dont des « raveurs » ont totalement saccagé les champs, réquisitionnés par l’Etat, pour que 20 000 tordus se défoncent à loisirs… Cet argent, et bien d’autre, aurait pu servir à "d’autres dignités ", non ?
     Donc, amis, nous voilà tous dans le même sac ! Celui des « chauffards en puissance », « des assassins potentiels ! ». Et c’est fort probable, car, au lieu de regarder la route, on va maintenant passer son temps « à épier ceux qui nous épient »…

     Tout cela pour dire que les normes et les règlements… il en faut, mais ils doivent être logiques et bien appliqués… Voyez les indultos, les toros grâciés…
     Là aussi, il y a des normes, elles sont écrites. Le mouchoir orange, d’accord, mais à certaines conditions…
     Et que constate t’on ? 14 Toros grâciés, en 2002 : Aucun dans une plaza de première catégorie ; 5 en plazas de seconde (Granada – Puerto – Linares – Cuenca et … Taragona) et 9 en plazas de « troisième », si ce n’est de quatre et cinquième.
     De ces 14 toros, reproducteurs potentiels, un a pris trois puyazos (« Gomero », de Peralta, indultado a La Linea) ; un autre en a pris deux. Quant au 12 autres toros, ils n’ont pris qu’un puyazo, voire picotazo, voire refilonazo… Par contre, ils ont tous probablement « filé doux », à la muleta, encastés ou pastueños, mais sûrement tous « noblisimos ».
     Pour autant, cela en fait il des toros exemplaires et complets ? Sur quelles règles, sur quelles normes s’est on appuyé ? A t’on vraiment grâcié un toro, ou a t’on joué l’événement, pour la gloire « perso » d’un matador, ou d’un ganadero?

     On peut prendre les problèmes du côté que l’on veut… on peut édicter les règles que l’on  veut… les réponses sont seulement : Logique, respect, amour-propre et goût du travail bien fait. En un mot, un minimum de pundonor. Et c’est aussi valable dans une plaza que… sur l’autoroute, la nuit, entre Toulouse et Carcassonne.

 

IL Y AURA BATAILLE, A CALI…

     17 Décembre : Lorsque sont sortis les cartels de la fameuse Feria de Cali, on a pu faire une espèce de moue, devant des cartels sans surprise et sans originalité, d’autant que manquaient de grandes figures comme le Juli, Ponce ; que les Colombiens n’annonçaient rien de bien nouveau, puisque Rincon lui-même n’y faisait pas l’espéré retour.

     Donc, on lisait distraitement les noms de Ferrera, Fandi, Cesar Jimenez, Robleño, qu’accompagnaient un jeune vétéran, Miguel Abellan, et un français : Sebastien Castella. Tous ces toreros, à part le dernier, déjà bien installés au rang de futurs leaders de l’Escalafon, ne pouvaient que briller et confirmer, en la plaza de Cañaveralejo, sans trop se casser la tête si cela sortait « à l’envers ».
     Seulement voilà ! Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, et a même quelquefois, sauté les digues « à la torera »… Et à la veille de Cali, on s’aperçoit que plusieurs de ces jeunes et brillantes pousses ne sont peut-être pas aussi solides qu’on pouvait le croire, et qu’elles vont devoir briller « à tout prix », en Amérique, et donc, à Cali…

     Prenez Antonio Ferrera : Il est l’un des grands vainqueurs de la saison 2002 en Europe, et pourtant… il est toujours sans apoderado, après que Luis Alvarez ait jeté l’éponge, devant, disons, « la forte personnalité » du torero et de son père… On parlait de Jose Cutiño, mais il semble que cela ne soit plus d’actualité. On ne se bouscule vraiment pas, pour apodérer l’un des toreros de l’année. Que pasa ?
     Pour arranger le tout, Ferrera s’est fait amocher à Quito, et par excès de zèle, n’a pas voulu se faire opérer immédiatement d’une cornada plus sérieuse que prévu, attendant de toréer son deuxième contrat, avant de passer sur le billard. Maintenant, Ferrera a du mal à guérir, la jambe restant très enflammée, mettant en péril son entraînement, voire sa participation à Cali.
     Il y sera, bien sûr, et devra s’y donner « a revienta calderas » (a fond les manettes !), car c’est là qu’il se forgera son futur immédiat.

     El Fandi a débuté fort bien, aux Amériques. Cependant, il n’y fait pas la révolution attendue : Vaincu, à Lima ; en demi-demi teinte, à Cali ; en échec à Mexico, lors de sa présentation, le Granadino a ponctué quelques actuaciones de grands coups bien virevoltants, comme dimanche dernier, à Guadalajara. Mais ce n’est pas le « Typhon » annoncé, et à Mexico, certains lui font même la pige, banderilles en mains, comme Rafael Ortega, ou Fermin Spinola qui s’est permis de mettre deux paires de « La moviola », dimanche à Mexico.
     A Cali, il faudra se défoncer.

     Cesar Jimenez arrivera avec son nouvel apoderado (et son gourou). Certes, sa position est plus enviable : Triomphateur total, à Lima ; bien à Quito… Jimenez est, dit-on, assuré de toréer plus de 60 courses, l’an prochain ( les Chopera et Lozano ayant, paraît il assuré Marca de leurs soutien).
     Cependant, tous ces succès ont confirmé deux choses : Un toreo trop « pré étudié », et une forte propension à ses faire prendre par le toro. Imaginons la série de cogidas reçues à Lima, en tout début de saison 2003, et on en reparlera…
     Cesar Jimenez doit triompher « limpiamente », dans une des ferias d’Amérique. Pour le moment, l’émotion et l’admiration devant le courage du chaval, ont primé.

     Miguel Abellan vient de quitter Jose Luis Marca, et doit attaquer une nouvelle ère (avec les Choperitas) par un succès dans une feria importante d’outre Atlantique… Histoire de se rappeler au bon souvenir des organisateurs espagnols. De postulant à « Figura », Abellan a légèrement glissé par le bas, passant désormais au rang de « bon complément de cartel ». L’ennui, c’est qu’il y en a beaucoup… Il faudra triompher, à Cali, avec la manière, et avec l’épée.

     Quant à Robleño, on peut avoir un doute qui est le suivant : Fernando Robleño n’est il pas, avant tout, « Torero de Madrid » ?
      Torero « d’une pièce », sans grand registre ni grande grâce, il est avant tout, un combattant. Que donnera t’il, face au toro colombien, dans une ambiance de fête, et principalement de fête ?
     Sa participation a la Feria de Cali surprend, et elle ne pourra rester en demi mesure : Ou il triomphe « fort », ou on ne parlera même pas de lui…

     Puis, Sebastian Castella. Dans ce décor, il fait figure de jeune premier, un peu fragile. Ne nous trompons pas, et surtout, que les autres ne se trompent pas ! Castella est connu et apprécié des Caleños. Il est torero de finesse et de style. De plus, il arrive avec un apoderado flambant neuf, Luis Alvarez, qui va lui insuffler un moral d’acier.
     Sebastien Castella sera un de nos favoris pour le trophée de cette grande feria. Ce serait un « morceau de choix », à l’aube d’une temporada où « tout va se jouer », pour lui. Le haut de l’escalafon, ou le monton…

     En voyant ce panorama, on ne peut que se dire que « la bataille de Cali » aura bien lieu, et qu’il vaudra le coup de la suivre, au millimètre. C’est ce que nous ferons.

     Dernière nouvelle : L’empresa de Cali est en train de réfléchir au montage d’une corrida « de lujo », « hors abonnement », et en fin de Feria, servant de cadre à l’Alternative de Cristian Restrepo. A suivre ! Il y aurait du Rincon là-dessous que… Qu’en pensez vous ?

 

« HOMBRE…NON ! »

     18 Décembre : On sait que la Tauromachie comporte une part de romantisme, de « superbe », qui font de ses protagonistes, des êtres que l’on admire, que l’on respecte, quels que soient leur talent, leur courage, leur sincérité… 
     « Vouloir être torero ! » est le plus beau des rêves… qui peut rester… au niveau du rêve. Cela peut être aussi le plus dur des cauchemars.
     Cependant, deux mots doivent prévaloir : Pundonor y verdad !
     Le « Pundonor » pourrait se traduire par « panache », à la fois sur le plan technique et artistique, face au toro, et « humain », face au public… et à soi-même.
     « Verdad » se traduit par « Vérité », dans tous les bons dictionnaires du monde. A ce simple mot, n’enlevez aucune des significations… « Vérité », dans et hors les ruedos…
     Des jeunes qui veulent « être Toreros », il en est des milliers… Ceux qui y arrivent ne sont pas légions. Et quand ils y sont, la bataille est rude pour rester « en haut ». Beaucoup finissent par perdre la guerre… Ils le disent, l’avouent. On les respecte, pour cela, et on admire leur sincérité…
     Et puis, il en est qui essaient de surnager, de faire semblant, en un mot de mentir, aux autres tout autant qu’à eux-mêmes. Cela peut marcher, une fois, à la rigueur deux…mais au bout, que reste t’il ? La désillusion, une de plus ! Le sourire crispé des copains ! Les « Enhorabuenas ! » gênés des « pelotas » de service… et quelques mots plaqués dans une chronique oubliée, contre un pastis et un abrazo…
     Nada ! Le rêve est beau, et il ne faut pas l’interrompre… sauf s’il est payant !

     On prête à Gilles Marsal, l’intention de prendre six toros, seul, en Mars, dans une plaza – terrain de basket du Sud Ouest. Né en 1970 (il fêtera donc ses 33 ans, à la même époque), s’étant présenté en piquée, en 1990, et n’ayant que peu démontré, Marsal prit l’alternative en 2000… un peu comme pour clore le rêve. Comme lui, ils sont des milliers ! (On respecte cela, quoique… on ne prend pas l’alternative, uniquement pour pouvoir graver « Matador de Toros », sur sa carte de visite).
     Mais, depuis 1990, quoi ? Une certaine élégance, au moment du paseo ! Quelques bons gestes au capote ! Des faenas qui commencent bien, mais vont à menos… Du courage ? absolument ! car, mieux que personne, il sait ce que lui a coûté de rester quieto devant le toro…
     Depuis, quoi ? Des conseils et des « leçons », dans le cadre d’une école taurine… Bueno !
     Mais, tout cela est il, sérieusement, un « bagage » pour prendre seul six toros « como Dios manda » ? Quelle possibilité de triomphe ? Dans quel but ? Quelle probabilité de fracaso, ou pire, de cornada ?

     Le rêve de tout torero est respectable, et l’on aime à en partager quelques minutes… Mais vraiment, on ne peut suivre, cautionner, promouvoir, un rêve qui ne peut que tourner au cauchemar, « avant, pendant… ou après ! »
     Le torero et son entourage nous pardonneront (ou ne nous la pardonneront pas !) cette franchise, qui consiste à dire « tout haut », ce que tout le monde pense…plus bas, mais vraiment  « Six toros seul, pour Gilles Marsal, en mars 2003… « Hombre, No ! »

 

LES « QUATRE » DE ZARAGOZA !

     18 Décembre : Cela sonne un peu comme le titre d’un western italien ! En fait, il s’agit tout simplement du « cartel » des prétendants à la direction de la Plaza de Zaragoza.
     Il semblait bien que l’on ne se bousculait pas au portillon de Pignatelli… Cela se confirme. Ils seront quatre, qui ont déposé en son temps, leurs propositions, à la Commission Taurine de la Comunidad aragonaise. Quatre, pas un de plus, pour cette plaza d’apocalypse ! Les organisateurs laissent un cours délai, au cas où un retardataire voudrait s’y coller, et chambouler le titre de la chronique…
     Les « enveloppes » contenant les propositions, seront ouvertes, en public, le 26 Décembre. Et début Janvier, on aura la joie de connaître le nom de celui qui va se casser la tête à vouloir relever une plaza dont le public et l’Aficion préfèrent rester couchés.

     Les quatre prétendants au coso de Pignatelli sont :
     La Société « Toros-Zaragoza SL », menée par les frères Chopera, avec une petite participation d’Ignacio Zorita.
     La Société « Justo Ojeda SL », qui a l’avantage de dire… ce qu’elle veut dire ! Justo Ojeda, en personne, ex empresa de Zaragoza ; actuel du Puerto et de Huesca, entre autres, et récent perdant (mais vainqueur moral ! (sic) du concours de Madrid.
     La Société « Setaragon 2002 », à la tête de laquelle on trouve Arturo Beltran et Victoriano Valencia, que l’on ne présente plus. Surprenante bévue : la société aurait peut-être mieux fait de se baptiser « Setaragon 2003 »… Non ?
     La Société « Torosanda », de l’incontournable Paco Dorado, entouré de Manuel Angel Millares et du local Jorge Cano.

     En y regardant bien, et tout en respect gardant pour chacun des prétendants, on voit mal comment la plaza peut échapper à la Casa Chopera. Cependant, les voies du Seigneur sont impénétrables… et en Aragon, plus que nulle part ailleurs.

 

LES MERCREDIS DE « LA TRIBUNE »…

     18 Décembre : Bien sûr, beaucoup d’entre nous n’allons pas aimer ! Un certain nombre même, allons détester. Pourtant, voilà une page qui mérite le détour ! 
     « La Tribune de Salamanca » a une section taurine clairement définie, qui tourne régulièrement, mais dont « le grand rendez-vous », se donne chaque mercredi. Là, en une dizaine « d’articles pamphlets », de billets ravageurs, un poil sournois, Alfonso Navalon et sa jeune collègue Rosa Jimenez Cano tirent sur tout ce qui bouge, mêlant la chaude actualité aux souvenirs les plus « musclés ». 
     Le « vieux bandit » qu’est Navalon, reste un grand aficionado et un as de la plume, tandis que sa jeune élève ajoute à l’aigu de ses chroniques, un venin bien féminin, qui ne manque pas de goût salé. 
     Cette paire de caractériels est complétée par le sage Cañamero, ce qui donne à cette page du mercredi un genre « Canard enchaîné » de la Tauromachie, qui vaut mille détours. De plus, le journal étant très bien organisé, au plan des pages précédentes, on peut se régaler « avec des mois de retard ».

Au générique de ce 18 Décembre, entre autres :
     « Les Français continuent à nous donner des leçons »
     « Ceux qui ont exploité la tragédie de Paquirri »
     « Taisez vous donc, monsieur Gutierrez ! »
     « Cesar Jimenez : « Pour le moment, je n’ai pas vu la couleur de l’argent ! »
     « Le Père Noël est arrivé ! »

     Bien entendu, cette « acidité » peut souvent faire bondir, mais elle se base sur l’information, avec souvent quelques encablures d’avance.
     Si vous désirez lire et vous régaler en Espagnol, tout en sursautant parfois, et vous demandant si vous avez bien traduit (mais oui ! vous aurez bien traduit !) n’hésitez pas à faire un tour du côté des « mercredis de La Tribune de Salamanca »…

     Essayer, c’est l’adopter ! : www.tribuna.net

 

« HOMBRE…NO ! »

     19 Décembre : Aujourd’hui, on passe au titre « en espagnol », et comme on est en époque de récession… on garde le même !

     Il est des toreros « anciens », ou « à la retraite », comme de jeunes rêveurs d’hier. Retirés après une carrière brillante, couverts de lauriers (parfois plus que lorsqu’ils étaient en activité), ils rongent leur encore jeune frein, en restant dans le monde taurin, souvent comme ganadero, parfois comme apoderado, et gardent les sens en éveil, s’abreuvant des ovations, des olés, ou des « divisions d’opinions », qui les saluaient dans un jadis plus ou moins lointain. Souvent, ils s’alignent en quelque festival bénéfique où ils sont accueillis comme des dieux, et s’enivrent de faenas, où même leur moindre pasito atras est ovationné. Ce qui est logique et normal, parce qu’humain !

     Alors parfois, eux aussi se prennent à rêver, et décident de réapparaître. Il faut bien dire qu’à part de rares exceptions, c’est un fiasco qui, souvent, « écorne » un peu leur brillante biographie.
     Cependant, et en fonction de la forme de toréer, certains vétérans sont magnifiquement revenus, dictant de formidables leçons aux jeunes « marathoniens du toreo » actuels. Les exemples les plus frappants : « Antoñete », au dessus de tous ! Mais aussi Manolo Vazquez, dans les années 85, et à un degré moindre, parce que « plus jeune », Curro Vazquez, plus récemment.
     Par contre, et tout en leur gardant un grand respect, il en est d’autres dont le retour s’est plus ou moins soldé par quelque « pantomimes courbaturées » de ce qui avait fait leur gloire et leur fortune, pour la seule et simple raison que leur âge ne pouvait plus répondre à leur forme de toréer, qui était restée identique : vibrante, musclée, ébouriffée...
     Deux exemples : Ruiz Miguel et « El Cordobes ».
     Francisco Ruiz Miguel a fait une tentative de retour très honorable, (et devant des Victorino, s’il vous plaît), mais à chaque fois, le public et les téléspectateurs ont essayé, avec lui, de reprendre leur souffle… On a vite arrêté les frais, et c’est bien.
     Manuel Benitez « El Cordobes » a multiplié les retours… et les accidents musculaires. A la fin, « cela a tenu », et les jeunes publics ont pu apprécier un escogriffe au cheveux de sel, qui saluait son combat en faisant le grand écart au centre du ruedo, confondant le sable sacré, avec la scène du Moulin Rouge. Ce n’est pas cela, « El Cordobes » ! Cela n’a jamais été cela ! Et ceux qui ont suivi le Benitez, celui que l’on appelait « Manolo », ou « le Melenas », dans les années 65, ont du beaucoup souffrir en le voyant se débattre « contre les mites et les toiles d’araignée »…

     Aujourd’hui, on murmure le retour de Damaso Gonzalez.
     Grand torero ! Nul ne le niera ! Damaso, on aimait ou on n’aimait pas, mais il ne laissait personne indifférent, et sa vertu principale, « le Temple », faisait lever les foules. Cependant, il ne faut pas oublier que son toreo devait aussi se qualifier de « musclé » et « extrêmement abondant », plus basé sur le tremendisme que sur le classique et moelleux…
     Damaso est né le 11 septembre 1947… ce qui nous amène à 56 ans en septembre 2003, si le compte est bon ! Hombre ! Alternative en 69, des saisons d’abondance, dans tous les sens du terme… et des coups, par tombereaux… Une carrière « super bien » remplie !
     Depuis, Damaso s’est retiré dans ses terres d’Albacete, et « mata el gusanillo », en suivant l’élevage de sa fille, et en toréant quelque festival, par ci, par là.
     L’autre jour, il a été « Enorme !!! », au festival de la feria de Quito. Un faenon ! Damaso, tel qu’en lui-même, à sa plus grande époque !
     Du coup, la proposition lui est faite, qui chatouille agréablement ses narines… Et « il hume » le menu offert, le bon Damaso !
     Attention, on ne parle pas d’argent, ici !
     Attention, on n’émet ici aucun doute sur la capacité ou non du torero de lidier « le » toro de 2003 !  Bien entendu qu’il est capable !
     Mais ce qui pose question : Est il capable, à 56 ans, d’être « en Damaso Gonzalez » ? C’est là toute la question. Changera t’il son toreo, comme le fit Pedres, dans les années 60, avec un certain succès, (surtout parce que le Cordobes avait besoin d’un telonero) ? Pedres, « le terrible tremendiste » des années 50, revint « à l’économie », faisant un toreo classique, assagi, plus conforme à son âge…
     Damaso, s’il revient, aura t’il « assagi » son toreo ? Et, si oui, le public l’acceptera t’il ? Car l’image du Fakir d’Albacete, le costume en vrac et la cravate de travers, est encore dans tous les esprits… Si o no ?

     Aussi, à la vue de tous ceux qui ont essayé le « come back », alors que leur blanche chevelure, en accord avec leurs grinçantes articulations, ne pouvaient logiquement offrir que de pâles copies de leurs exploits passés, nous souhaitons garder en mémoire le formidable torero qu’a été Damaso, car nous ne croyons pas, d’une part, qu’il changera son toreo ; et d’autre, que le public l’acceptera… Les toros ne seront pas tous « comme celui de Quito », et le tendido aura vite fait de changer ses bravos en de plus basses invectives… Y eso…

     Aussi, avec beaucoup d’admiration et de respect, nous disons à Damaso : « Hombre… No ! »

 

GRAND GESTE DE JOSELITO

     19 Décembre : Il n’est peut-être plus le même, depuis 1998, mais Jose Miguel Arroyo « Joselito » reste « grand Torero », hors de la plaza, comme dans le ruedo.

     On connaît la fondation qu’il a mise en place en 1993, et dont il a financé les premiers pas, grâce à l’historique « Unico espada » de la Bienfaisance 1993, en plaza de Madrid. Depuis, la Fondation a mis du temps à se mettre en place, et à fonctionner. Mais elle est là, et fonctionne.
     Cependant, Joselito n’oublie ni son passé, ni ceux qui essaient de s’ouvrir le chemin qui l’a sorti, lui-même, d’un enfance qui aurait bien pu « mal tourner », selon son propre aveu.
     Aujourd'hui, Jose Miguel Arroyo est à l’initiative d’une grande manifestation qui aura lieu en Janvier, à Madrid, l’Empresa de Vista Alegre mettant gracieusement la plaza à disposition, et se proposant même d’en « éponger » les éventuelles pertes financières.

     « Madrid busca un torero ! » Joselito va tout simplement remonter le concours qui avait eu lieu dans les années 60, organisé par la Famille Dominguin, qui régentait à l’époque, la plaza de Vista Alegre, deuxième de Madrid, que l’on appelait également « Carabanchel », ou aussi « La Chata »… Concours fameux, dont était sorti vainqueur… Sebastian Palomo Linares.
     Joselito prête son nom au même concours, dans le cadre de son appui total à « l’Ecole Taurine de Madrid »
     A partir 4 Janvier, 18 des 140 élèves de l’école feront assaut de toreria, disputant un concours dont la finale couronnera le meilleur, le 19 Janvier, avec les conséquences que l’on imagine, quant à son avenir.
     Les 4, 5 et 6 Janvier à midi, les 18 aspirants  feront paseo, en plaza de Vista Alegre, face à du ganado de Pablo Mayoral. Ces épreuves leur permettront d’alterner les postes de matador, mais également de subalternes et banderilleros des copains.
     Le 12 Janvier, la demi finale fera concourir les six meilleurs, face à du bétail d’Ortigao Costa, et le 19, la grande finale, à trois, se déroulera devant du ganado de Victoriano del Rio.

     Grande initiative, et joli geste de Joselito qui ne s’est pas « contenté », de verser 30000 euros, à l’Ecole de Madrid. Cette recherche et cette promotion du « Futur de la Fiesta », sont à saluer bien bas. Chapeau, Caballero !

     En lisant cette annonce et ce projet, on ne peut, bien entendu, qu’immédiatement penser au jeune novillero de San Sebastian, Ekaitz Rodriguez, qui est actuellement l’un des plus brillants de l’Ecole de Madrid… A ver lo que pasa ! Sera t’il « dans les 18 » ? Arrivera t’il « au 19 Janvier » A suivre, con mucha Aficion…

 

« HOMBRE…QUE NENNI ! »

     20 Décembre :  Bon, après j’arrête, c’est juré ! "Mundotoro" vient de reprendre un bruit issu du quotidien « Sur », de Malaga, qui lui-même le tenait d’un concierge dont la petite amie était la filleule du meilleur copain de bamboche d’un mayoral en retraite, qui n’avait pourtant pas rompu les liens avec tout le petit personnel d’une ganaderia bien connue, en particulier le chien du patron. Ouf ! C’est vous dire si l’info est sérieuse, et « absolument pas déformée »… 
     Pourtant, il n’y a jamais de fumée sans feu, surtout à Noël
     Le bruit en question est le suivant : Jose Tomas « torée…rait » 20 corridas l’an prochain, et a d’ores et déjà réservé des tentaderos dans quelques grandes ganaderias du coin, pour s’entraîner, à son retour de Mexico.
     Mundotoro a immédiatement contacté la belle Olga, chargée de presse du « Fantomas du Toreo »… paraphrasant en cela notre Pierre Perret national : « Allo, Olgaaaaa ! ». Pas bégueule pour un euro, Olga s’est mise au téléphone et a nié tout en bloc, disant que les autres « débloquaient »complétement. 
     Mais, noir de suie, le Père Noël maugrée toujours, dans son ex barbe blanche : « Jozu ! Il n’y a pas de fumée sans feu ! »

     Après avoir pégué sa traditionnelle espantada, au soir de la corrida annulée par la pluie en Albacete, Jose Tomas a « fait » annoncer, qu’il se retirait du toreo. Bien après, il a dit « qu’il ne l’avait jamais dit, lui-même »… Vous suivez ? Cependant, il est de notoriété que quelques jours après le 17 septembre, il a réuni son équipe et a dit « Tchao ! »à chacun. Du coup, tous se sont envolés comme moineaux pour rentrer en d’autres cuadrillas de renom, sauf Luciano Nuñez, le divin chauve 2002, qui troque le costume de lumières pour le complet veston à double casquette : homme de confiance de Manzanares junior, et membre de l’Empresa de Valencia. Parmi les autres, on a déjà lu que Miguel Cubero entrait chez Rincon.

     S’en va… s’en va pas ? Revient… revient pas ? 
     Il est bien évident que Jose Tomas fait ce qu’il veut ! Manquerait plus que ça ! D’autres l’ont fait, en d’autres époques. Mais ils étaient, quand ils l’ont fait, des figures consacrées, des mandones, des toreros qui commandaient sur tout l’escalafon, et durant des années. 
     Dominguin, Ordoñez, pouvaient dire « Je veux ! » Et tout le monde suivait (Empresas, Presse, Aficion), parce qu’ils étaient des dieux, et l’avaient amplement démontré, des années durant, à coups de triomphe, de plaies et de bosses, comme la peignée que se sont mise les deux beaux frères Luis Miguel et Antonio, durant l’été 59, baptisé « L’été sanglant » ! 
     Ceux-là, oui, étaient des figures, même s’il leur arrivait de « tuer dans les coins »…

     Jose Tomas est à mille lieues de ceux-là, même s’il lui arrive d’être admirable (de moins en moins). Dire que l’on se retire, tout en déclarant préparer deux corridas à Mexico, « con mucha ilusion », a quelque chose de malsain. Et si le bruit en question se confirme, ce sera une arnaque à l’Histoire du Toreo, et à tous ceux qui ont sué "le burnous à paillettes" pour se faire un nom dans ce monde impitoyable, où même « Dallas » ressemble à une fable pour enfants de quatre ans… 
     Jose Tomas est « dedans » ou « dehors », mais il ne peut être dans les deux à la fois… surtout dans la Tauromachie 2003… Et s’il persiste dans cette voie, c’est à l’Aficion de lui dire : « Hombre ! Que nenni ! »

     D’autres bruits circulent sur « une intention sienne » de ne toréer qu’une corrida, l’an prochain : La Bienfaisance de Madrid. En cela il imiterait le geste de Manolete. Bon ! s’il prend six toros, gratuit, pour une réelle Bienfaisance ! on ne pourra rien en redire, mais… on en doute !

     Voilà donc que s’ouvre un nouveau feuilleton pour l’hiver ! En attendant, voyons les résultat des deux courses que le diestro de Galapagar va toréer à Mexico, le 19 janvier (en principe) et 2 Février. Après, veremos a ver ! 
     C’est que nous, aficionados, nous sommes un peu « comme Saint Thomas »… Pas vrai ?

 

JUAN SALVADOR CONFIRME, DIMANCHE, A MEXICO

     20 Décembre : Un nom que bien peu connaissent, mais un espoir qui, dimanche, fera paseo aux côtés de Jorge Gutierrez et Joselito, pour confirmer son alternative en plaza de Mexico. 
     Juan Salvador est né le 21 Août 74, et a débuté en décembre 93. 
     De novillero, il s’est présenté à Mexico le 10 Août 95, et a fait le voyage de Madrid en 1997, se présentant à Las Ventas, le 21 septembre, et toréant 20 novilladas en Espagne, pour 26 oreilles obtenues. 
     De retour au Mexique, il reçut l’alternative, le 1er Novembre 1997, en plaza de Tlaxcala, des mains d’Eloy Cavazos, en présence d’Armillita Chico, face à un toro de Monteverde. 
     Depuis, une alternance de corridas en province et d’accidents divers : 9 blessures, dont cinq cornadas et 4 lésions osseuses qui l’on laissé longuement sur la touche. Malgré ce, une soixantaine de corridas, dont 31, cette année, qui lui permettent d’occuper le 5ème rang de l’escalafon mexicain. 
     C’est donc un torero qui a déjà quelques heures de vol, et semble en pleine progression, qui confirme son alternative, dimanche. A l’heure où le Mexique manque de jeunes promesses, Juan Salvador pourrait marquer de nombreux points d’un coup. Cela dit, la concurrence sera rude, car Joselito ne peut ce contenter « de quelques détails et deux bravos »… Quant à Jorge Gutierrez, il voudra confirmer son triomphe du 24 Novembre, qui le placerait en concurrence directe avec le Zotoluco, pour le trophée au vainqueur de la Temporada Grande, en la Mejico. Réponse… lundi matin.

     Au sujet de cette corrida, un détail curieux : le ganado sera de Santa Barbara, d’une moyenne de 489 kgs, et les huit toros parmi lesquels sera choisi le lot à combattre, portent  tous les noms de « grands toros » de la ganaderia, précédemment « illustrés » par de grands toreros, comme Curro Rivera, Armillita, Cavazos etc… C’est ainsi que les huit de dimanche devront défendre la gloire passée des « Chocolate », « Payaso », « Sonajero », « Jococon », « Fedayin », « Florista », «Cantaclaro » et « Sireno » . 
     La corrida est en majorité de poil « cardeno », et il en est même trois « cardenos nevados », ce qui, à cette époque, est de circonstances. N’est il pas?

 

RAS LA HOTTE !
Le « quite » d’Agorila. Ouf!

     21 Décembre : Noël ! Ahhhh, que c’est beau ! Les lumières, les sapins… les boules !!
     
« Qu’est ce qu’on va bien pouvoir leur offrir ? » Chaque année, le même casse tête, le même « toro manso que lidiar  « Qu’est ce que je vais bien pouvoir lui offrir ? ». Oui vraiment… « Les boules ! »
     Alors, on déambule dans les rues, dans les galeries marchandes… d’un air penaud, battu d’avance. Le temps des trois avis a déjà été dépassé. Ce n’est pas une question de porte-monnaie, mais un doute « J’aurais bien une idée… mais, est-ce que ça va lui plaire ? Ca m’énerve ! » Et on continue ainsi cette longue quête de l’impossible…
     Pour les gamins, c’est facile : Du pistolet à laser qui peut vous rôtir un poulet (on ne dit pas « lequel », dans la notice), à cinq mètres, au dernier jeu vidéo tellement interdit aux moins de 18 ans, que grâce à la presse, tous les mineurs vont se le faire acheter par leurs aînés… Pour les « gamins », de 7 à 19 ans… c’est facile !
     Mais pour les autres, ceux que l’on appelle les adultes, les futurs croulants, humm ?

     Heureusement, certains sont aficionados. Ouf ! Alors on peut acheter la chemise avec les trois toros ou toreros brodés, selon que l’on est torista ou toreristas, ou alors… qu’on s’en foute royalement, l’important étant de montrer fièrement « qu’on en est ! » à la chaude ambiance des futures bodegas, de Nîmes, Vic ou Mont de Marsan… « S’encanailler, ça fait bien… et ça fait du bien ! »
     Mais pour les autres, les « ceuxxx » qui sont aficionados et cultivent cette secrète satisfaction d’apprendre et d’apprendre encore…il y a des choses qui peuvent prendre place d’honneur dans les bibliothèques, vidéothèques et autres médiathèques.

     Nous venant d’Espagne, « Torero », le premier jeu basé sur la tauromachie, qui vous transforme en torero, sur votre écran, et vous permet  de ressentir les affres de celui qui se retrouve seul en face d’un morucho de 500 kgs, qui n’a pas forcément lu la notice. Avec une promotion monumentale, le Juli en étant porte drapeau, ce jeu va faire probable fureur dans le hottes ibères…

     Plus classique, mais plus intéressant parce que plus utile : « Figuras del Siglo XX », riche coffret de deux bouquins de luxe, signés Paco Aguado, qui content par le texte et l’image, l’histoire des toreros qui ont marqué le vingtième siècle, d’Antonio Fuentes au Juli. Indispensable dans toutes les bibliothèques aficionadas.

     Mais rien ne vaut l’image que l’on passe et que l’on repasse à loisirs, quand l’émotion est grande, parfois liée à un souvenir personnel, ou tout simplement, purement « aficionada ». Cela fait neuf ans que le Editions Agorila, de Bayonne, sortent chaque année une précieuse video de la Temporada en plaza de Lachepaillet. Neuf ans, ça commence à faire un bail. Les précédentes éditions ont eu tellement de succès que seules les quatre dernières sont disponibles.
     Le film de la temporada passée, intitulé « Feria de Bayonne 2002 », ne déroge pas à la tradition, si ce n’est un détail, il est aussi sorti en DVD, ce qui favorise la grande qualité d’image que l’on sait.
     Tout y est, des premières visites au campo, au dernier descabello, en passant par le choix des toros, l’embarquement des lots, les tensions du sorteo et les deux minutes avant le paseo, où les hommes de lumières ont ce sourire un peu constipé, modèle 25 rectifié 212, qui dit que « Vraiment, qu’est ce que je serais mieux ailleurs ! » (ou peut-être, déjà : « Mais qu’est ce que je vais bien pouvoir lui offrir pour Noël ? »)
     Bien sûr, le plat fort de ce document repose sur les grands moments de la temporada, en plaza de Bayonne : Entre autres, le talent de Tejela ; la fureur torera de Ferrera ; la valse rejoneadora de Don Pablo, le plus Hermoso des cavaliers ; la voltige et le visage ensanglanté d’Abellan ; le grand solo de Caballero ; le formidable engagement du Juli, et, bien sûr, les deux faenas du Cid, face aux Victorino Martin… En un mot, la passion « Toros à Bayonne », chez vous, bien au chaud…

     Pendant que vous déambulez, et cherchez encore, vous pouvez commander ce video directement, en allant voir du côté www.agorila.com, ce qui vous permettra également de découvrir d’autres productions, taurines ou plus « traditions du Pays Basque », qui vous donneront, peut-être l’idée de passer par chez nous, l’an prochain… histoire d’être sur la vidéo 2003. Et...Joyeux Noël !

     Site des éditions "Agorila" - Bayonne: www.agorila.com

 

ANTONIO FERRERA VICTIME DE SON ENTÊTEMENT

     22 Décembre : Dures conséquences d’un geste de superbe, de pundonor, mais également de folie : Le 5 Décembre, Antonio Ferrera se faisait prendre, en plaza de Quito, par un toro, auquel il coupait deux oreilles. A l’infirmerie, on constatait deux cornadas légères, mais le torero refusait de se faire opérer, tenant absolument à toréer le lendemain, afin de compléter un triomphe dont il avait besoin. Il toréa, le lendemain, effectivement, et sortit « a hombros ». A peine la corrida finie, il entrait en salle d’opération où l’on découvrait avec stupeur et quelqu’effroi, une troisième trajectoire, de près de 15 cms.
     Tout se passa bien, et le torero repartit immédiatement vers l’Espagne, malgré les douleurs et l’avis contraire des médecins équatoriens.
     La blessure, apparemment, n’aurait du être « que » légère… Malheureusement, la guérison tarde, et le torero ne pouvait toujours pas marcher, il y a quelques jours encore. Douleur intense, état général à surveiller.

     Antonio Ferrera, on le sait, est dans une situation, non préoccupante, mais délicate : En partie triomphateur de la saison passée, il ne trouve pas d’apoderado, suite à la rupture « musclée » de Luis Alvarez, celui qui l’a amené au plus haut niveau, cette année. La Tribune de Salamanca se faisait écho, mercredi, du renoncement de José Cutiño, alors que l’affaire semblait réglée.
     Donc, Antonio Ferrera doit absolument « faire des étincelles », en Colombie, et convaincre de futurs apoderados et empresas. Malheureusement, cela débute mal, son entêtement de Quito lui valant de perdre son premier contrat de la feria de Cali, le 27 décembre. Par contre, Ferrera reste partant pour son deuxième paseo, le 3 Janvier.

     C’est Fernando Robleño qui remplacera l’extremeño, le 27, devenant du coup le torero « base » de cette Feria, avec quatre contrats : 26, 27, 30 décembre et 2 janvier. Surprenant… et dangereux ! Imaginons « qu’il coince », par quatre fois…  La Feria de Cali a choisi, cette année, de se passer des grandes figuras, jouant tout sur « les jeunes ». Cependant, cette « substitucion » fait plus penser à un souci d’économie, qu’à autre chose.
     Quant à Antonio Ferrera, il devra convaincre, en moins de temps, et avec des recours probablement amoindris. Voilà qui tombe bien mal !
     Le pundonor, le panache, l’entêtement… d’accord, mais jusqu’à quel point ?

 

SOLIDARITE : « CELA NE SE BOUSCULE PAS », POUR LA GALICE…

     22 Décembre : A l’initiative de Mundotoro.com, la grande vente aux enchères au profit des sinistrés de la marée noire de Galice, a vu se mobiliser empresas et toreros qui, chacun, ont offert, soit des places de choix pour la future temporada, soit des pièces de leur patrimoine, ayant valeur de souvenir.
     Est-ce parce que la Culture Internet n’est pas encore bien ancrée ?
     Est-ce parce que les lots ne sont pas intéressants ?
     Est ce parce qu’au fond, les aficionados « jouent la montre », attendant les derniers jours pour pousser le enchères ?
     Ou tout simplement, est-ce, qu’à l’image du gouvernement espagnol, tout le monde a l’air de s’en foutre, j’allais dire… « royalement » ?

     Toujours est il que les enchères « en direct » ne montent pas vite…
     Pour exemples :
     Un capote et la muleta du Juli ayant lidié "le toro du rabo", à Vista Alegre, en octobre dernier, étaient mis a prix 500 euros. Ils sont, aujourd’hui, à 550.
     Les zapatillas et la coleta de Curro Vazquez, le jour de sa despedida, sont passées de 350 à 500 euros.
     La muleta de Jose Tomas, face au toro d’Alcurucen, à la San Isidro, a connu beaucoup plus de succès : Mise à prix 300 euros, elle est aujourd’hui à 1000. Bien !
     Un traje corto de Miguel Abellan est passé de 400 à 450. Une chemise de Cristina Sanchez, (et tous les fantasmes qu’elle peut engendrer !!), a gagné 10 euros. C’est peu !
     Et ainsi de suite : Des costumes de lumières de Manzanares et Manuel Diaz ; deux capotes de Paco Ojeda ; une muleta d’Espartaco, entre autres, semblent n’intéresser personne…
     Manolo Caballero vient de faire un don supplémentaire : Une épée qu’il utilisa à Madrid, en 97, lors de son « unico espada », face aux Victorinos. On sait qu’il « despacha » la corrida, en sept estocades.
     Pour ce qui est des offres des grandes empresas, c’est du côté de la corrida de Pâques, à Séville, que cela réagit le mieux… 

     Pas facile de « bouger les gens »… Pas facile de donner, quand on n’est pas soi-même, impliqué dans le malheur. Pourtant, chaque jour nous amène de nouvelles images de ce que vivent, là-bas, les hommes et les bêtes, à cause de la folie meurtrière de « notre temps »…
     Allez donc jeter un œil sur « La Macrosubasta de Mundotoro », et… à votre bon cœur ! - www.mundotoro.com

 

MEXICO : DEMANDEZ LE PROGRAMME !

     22 Décembre : Cet après-midi aura lieu la 8ème corrida de la Temporada Grande, à la Monumental de Mexico : Jorge Gutierrez et Joselito, confirmant l’alternative de Juan Salvador, face à du ganado de Santa Barbara. Gutierrez attirera ses partisans, mais l’entrée sera probablement moyenne, pour ne pas dire, modeste.
     Dimanche prochain, 29 décembre, Mariano Ramos confirmera l’alternative du « Dandy », humble diestro colombien, en présence de Jorge Mora. Toros de Montecristo. « Entre deux fêtes », sortant d’une gueule de bois et préparant la suivante… il sera dur de mettre du monde dans la plaza.
     Le 5 Janvier, la 10ème corrida verra défiler Manolo Mejia, Marcial Herce et Anton Cortes, qui confirmera son alternative, face à des toros de Barralva. Hélas, le peu de « tiron » des mexicains prédit au jeune albaceteño une confirmation en « plus que catimini ».
     Le 12, ce sera la répétition du Fandi, et on arrivera ainsi au 19 janvier, date que se disputent, paraît il, Jose Tomas et le Juli.
     Feront ils paseo ensemble ? Cela remplirait la plaza, à coup sûr, mais « viderait » les caisses, d’autant qu’elles ne regorgent déjà pas de billets, après le hold-up à la taquilla, qui a suivi le triomphe de Cagancho, dimanche passé. Ce n'est que le deuxième de la saison! « Es que Mexico… es mucho Mexico ! Ayyyyy ! » 

 

MISSION « EN PARTIE » ACCOMPLIE !
Joselito coupe une oreille à la Mexico

     23 Décembre : Voilà qui est fait ! En quelques lances de cape, pieds joints, clos d’une grande demi-véronique, Jose  Miguel Arroyo « Joselito » a mis debout les aficionados de la Monumental de Mexico. Certes, le toro a rapidement baissé de pied, et s’est refusé à gauche, mais Joselito, avec le public conquis, a dessiné de grands derechazos, erguida la figura, la muleta balayant le sable sous le mufle du toro. Après une bonne conclusion avec l’épée, l’oreille a justement été accordée, et l’on respirait soudain mieux, à la « Martin Arranz Corporation ».

     Après le bon succès, la veille, à San Luis Potosi, Joselito a rempli sa mission : Faire quelque chose en Amérique, de façon à "peser un peu", à son retour par chez nous.
     Mission accomplie… en partie, car il n’y avait que 18000 spectateurs à la Mexico (qui peut en contenir 42000, officiellement, et plus, « en se serrant un peu »…) Si l’on tient compte du fait que Jorge Gutierrez a entraîné ses partisans, c’est dire à quel point l’attrait taquillero du Madrilène fut des plus réduits. De plus, Joselito fut le seul à couper un trophée, mais c’est Gutierrez que ses partisans portèrent à hombros autour du ruedo, le laissant "à la porte du garage", puisqu’il n’avait obtenu aucun trophée. Cepandant, sa faena au sobrero septième était fort bien partie…
     Joselito peut donc voir les choses plus tranquillement. Certes, ce n’est pas fini et il faudra « cartonner », dans les premières ferias, en Espagne. Sans le « bouclier » Jose Tomas, Joselito va devoir affronter les anciens, et les jeunes loups qui ne rêvent que de les remplacer.
     Après trois saisons « en demi-teinte », en particulier la dernière, « annulée » par sa grave lésion de Nîmes, Joselito revient, et ce retour ne date pas du fastidieux « unico espada » de Zaragoza, mais bien … du 22 Décembre, à la Monumental de Mexico.

    22 Décembre – MEXICO (Plaza Monumental) – 8ème corrida de la Temporada Grande – 18000 personnes – Chaleur et vent :
     La corrida de Santa Barbara a fortement déçu. Peu de trapio, peu de forces, peu de caste, de la mansedumbre, de la soseria et une forte tendance à s’arrêter,  a pararse. Seuls les 5, 6 et le sobrero 7ème, ont permis le toreo.
     Jorge Gutierrez (Silence, après un avis – Ovation – Très forte ovation, après un avis) a été porté a hombros, en fin de corrida, sans pour autant pouvoir « ouvrir la porte ».On le vit très volontaire, tout au long de la tarde, malgré un sort adverse. Quelque détails, face à son premier, très court de charge, et des problèmes à la mort : Deux pinchazos et une estocade tendida, qui donne lieu à un avis, sonné en avance – Son deuxième, « Fedayin », montrait du sentido et de la violence (pas de commentaires !). Gutierrez s’accrocha, lui « rentra dedans », sans se préoccuper du méchant calamocheo. Pinchazo et une entière caida – A la demande générale, Gutierrez offrit le sobrero, « Jococon », et frisa le grand triomphe : Très bien au capote, et une faena qui mit du temps à monter, car le toro, noble mais soso, voulait s’arrêter. A force de temple et de poder, Gutierrez "le mit dans la muleta", et finit crescendo, tirant notamment de grandes naturelles. On partait vers une, sinon deux oreilles. Hélas, deux pinchazos, une demie et un descabello réduisirent tout à néant.
     Joselito ( Division – Une oreille) débuta fort mal. Son premier, aspero, totalement arrêté, ne lui inspira que du dégoût, ce qu’il fit rapidement comprendre à un secteur du public qui le prit à partie. Une estocade et trois descabellos réglèrent l’affaire. C’était mal engagé !
     En cinquième, sortit « Payaso », que Joselito eut juste le temps de recevoir à genoux, avant qu’il ne saute au callejon. A son retour en piste, le toro prit noblement de bonnes véroniques, en avançant vers le centre, suivies de delantales pieds joints, le tout clôturé d’un grosse demi-véronique. Plaza debout. C’est là que Joselito « dio la vuelta a la tortilla » (retourna le public). Après la pique, un bon quite par chicuelinas au cordeau, et un remate torerisimo. Nouvelle énorme ovation.
     Joselito débute la faena, assis à l’estribo, et debout, termine par le classique desprecio. Hélas, on s’apercevra bien vite que le toro ne va pas tenir la distance. De plus, il refuse toute collaboration sur le côté gauche. Joselito, cependant, va donner trois grandes séries de derechazos, lents, avec empaque, en mettant les reins. Des passes qui vont faire vibrer la Mexico.
     Puis le toro s’arrêta net, et Joselito en termina sur quelques bons adornos, très toreros. Estocade casi entera, dans tout le haut, et une oreille totalement méritée, toute la presse taurine mexicaine étant d’accord à ce sujet. Grand bon succès de Joselito à La Mexico.
     Juan Salvador (Palmas – Vuelta après forte pétition) confirmait son alternative. Un peu nerveux, face au toro de la cérémonie, « Chocolate » - N°10 – 472 kgs, le jeune diestro eut quelques détails de bon goût, avant que le toro ne s’arrêtât. 
    
Par contre, il se montra très fin torero, en plus de volontaire, face au dernier, gardant son crédit intact, d’autant que le public fut surpris du refus de tout trophée, après une très bonne estocade. Tour d’honneur sous les ovations, et une probable répétition, un de ces quatre.
     Avec Amaya et Casasola, Salvador est un des toreros qui peuvent prétendre à prendre la relève des « grands anciens » qui sont légion, au grand dam de l’Aficion mexicaine, qui, cependant les respecte. (N’a t’on pas vu l’autre jour, à Morelia, un cartel composé d’Eloy Cavazos, Guillermo Capetillo et Jorge Gutierrez... 70 ans d’alternative, à eux trois. Peuchère !)

 

LA BATAILLE DU 19 JANVIER

     24 Décembre : Des batailles, il y en a beaucoup, en ce moment… et d’autres se préparent. Bethléem, ce soir, résonnera plus du cliquetis des armes, et des chenilles des chars, que des cantiques que l’on chante avec, enfin, un peu de paix à l’âme… Les sables du désert servent de rampe de lancement à quelque « horde civilisée », sûre de son bon droit, fière de son armement super entraîné, super puissant, super…tuant. Demain, l’Irak pleurera, encore une fois, parce qu’on voudra lui faire payer cher son aveuglement… En Colombie, plus de trois mille familles penseront à celui ou celle qui passera un Noël de séquestré, au fond de quelque forêt vierge… Au Venezuela, en Argentine, en Côte d’Ivoire, des frères se déchireront, ou se préparent à le faire.
     « L’a l’air fin, l’autre ailé, l’Ange Boufaréou, avec son « Paix sur la Terre, aux hommes de bonne volonté…. »

     Le monde taurin, lui aussi, connaît quelques escarmouches, mais, bien moins violentes, bien moins sanglantes que celles que nous proposent ceux qui, peut-être, abhorrent la tauromachie, qu’ils assimilent à une véritable boucherie. Imaginez un Président « Va t’en guerre ! » qui s’écrie : « La Corrida, quelle horreur ! » C’est ainsi !

     A Mexico, ça va chauffer ! Vous me direz : C’est normal ! Rafael Herrerias, l’empresa de la Monumental, dont on ne présente plus le caractère, se prépare à un verdict, style « C’est comme ça, et pas autrement ! »
     Toute l’histoire tourne autour d’une date : le 19 Janvier. Il semble que Juli et Jose Tomas se disputent ce dimanche là, et pas un autre. Jose Tomas s’est retiré, (paraît il !), mais a déclaré vouloir toréer deux corridas à Mexico, avant… « une autre vie » ! (Déjà, des bruits circulent, indiquant que l’autre vie en question, verrait passer quelques toros…) En tous cas, Jose Tomas tient à toréer le 19 Janvier. Pour le deuxième contrat, pas de problème à priori : Ce sera le 2 Février. Le problème, c’est que le Juli désire également faire paseo, le 19. Pour son deuxième passage, tout le monde est OK sur le 5 Février.

     Alors ? Qui gagnera de bras de fer, ou bras d’honneur ? Herrerias tranchera, logiquement : « La priorité ira au Juli, qui est incontournable, ici, et qui est susceptible de remplir la plaza, chose que n’a jamais faite Jose Tomas ! Aucun doute dans mon esprit ! »
     L’empresa de la Monumental a signalé en outre qu’il avait offert deux dates à Tomas, outre le 2 Février : Les 12 ou 19 Janvier. Pour le Juli, il avait fait de même, outre le 5 Février : le 19 ou 26 Janvier.
     Au vu du climat régnant entre les deux diestros, il n’était pas très prudent de leur proposer la même date. Une éventuelle solution… « Qu’ils toréent ensemble ! ». Herrerias l’a bien proposée, mais dans une corrida à quatre matadors. Et Juli aurait refusé net ! 

     La semaine qui suit risque d’être fructueuse en communiqués et en coups de gueule. Juli est N°1, qu’on le veuille ou non… et il est « le King », au Mexique ! Jose Tomas n’est roi que devant son miroir et la cour d’admirateurs qui l’adulent, quoiqu’il fasse, et le poussent à continuer à se moquer de ceux qui ont vraiment cru en lui…
     Quelle sera sa position, s’il perd le set ? Jeu set et match à « El Juli » ! Que se passera t’il ? Jose Tomas baissera t’il l’échine ? Acceptera t’il, ou montera t’il quelqu’autre scandale ? Renoncera t’il à toréer à la Mexico ? Dans la situation où il se trouve, il ne peut pas se permettre de perdre ce petit duel, même s’il n’est que « sur tapis vert »…

     « Il va naître, le divin enfant ! » Pas à dire, il va avoir du boulot !  Mais, s’il a un moment, ferait bien, déjà, de réserver sa barrera, pour le 19 Janvier, à  la Mexico !

 

LA MORT DU VIEUX MAYORAL !

     24 Janvier : Triste nouvelle que celle du décès, à 79 ans, de Luis Saavedra, le mythique mayoral de la Casa Guardiola, que tous avons connu, pour sa gentillesse et sa « toreria ». Il y était entré en 1956 ! Imaginez !
     A de multiples occasions, le public Français l’avait fait saluer, ou donner la vuelta. Il était l’exemple même de « l’Amour des toros ». A n’en pas douter, on doit beaucoup pleurer, dans le campo ! Se nos fue « Don Luis ! »
     Ne manquez pas le superbe hommage que lui rend Maurice Berho, dans Mundotoro.com, sous le titre de « l’Homme qui murmurait à l’oreilles des toros ! » Muy bonito.
     Que descanse en paz el Viejo Mayoral y tan buena persona !

 

TYROSSE RECHARGE LES PILES !

     24 Janvier : Normalement, on devrait titrer : « recharge les accus ! » Ouais ! Mais cela ne voudrait plus rien dire du tout !
     Saint Vincent de Tyrosse a ouvert la liste des candidats qui vont se disputer la future gestion de l’ovale plaza, dans un concours forcément « franc, loyal et tout ! ».

     Au planchot, quatre équipes : « Tauro Gestion » avec un certain Francisco Barba ; « Circuitos Taurinos SA », de Carlos Zuñiga ; La société Dos Arinhos » du sortant señor Palha (Joao Folque de Mendoça, pour les intimes ) ; et enfin , la Société « Matoro - Jalabert loisirs » à la tête de laquelle Alain Lartigue mène la partie Sud Ouest.

     A priori, le combat devrait se circonscrire entre les deux derniers postulants. On espère qu’il sera « viril mais correct ! » Cependant, on ne peut s’empêcher de penser, et un collègue nous le rapportait il y a peu, que… « qui dit Tyrosse, dit Robert Piles ! » Voyez l’historique de la plaza… il n’est jamais loin, le bon Robert ! Comme s’il faisait partie de la famille !
     Si l’on tient compte de cela, et du fait que Robert Piles et "Monsieur Palha" sont les plus grands amis et associés du monde, on a du mal à envisager un autre « nouvel » empresa que… celui qui vient de sortir, le grand et noble portugais !

     Quel sera donc le résultat du « concours » ? Y aura t’il concours ? Tyrosse y gagnera t’elle ? On le lui souhaite… Mais, si elle veut « recharger ses accus », faudrait peut-être commencer par « sortir les piles » !
     Mais chhhhtttt! Joyeux Noël à tous ! 

 

MEXICO PASSION…

     25 Décembre : Sous toutes les latitudes, on a fêté Noël ! Dans les contrées les plus retirées, on a peut-être bu un verre de plus, regardé son voisin avec moins de méfiance. Cela durera t’il ? Bien sûr que non ! nous ne sommes que des humains… Alors, le petit moment de « chaud au cœur » passé, on reprendra les vieilles habitudes, les anciennes rancoeurs… celles d’il y a 24 heures à peine, et l’on continuera son chemin jusqu’à Noël prochain. 

     La passion a autant de mauvais que de bon. Elle nous mène aux pires conflits, mais elle nous fait parfois « renverser des montagnes ». C’est ainsi !
     Dans notre domaine, les toros, elle n’est pas meilleure conseillère, mais elle ne manque ni d’idée, ni de panache.
     A preuve, la pétition qui se lève comme tempête, dans les milieux aficionados de Mexico: Suite aux grands succès, par deux fois, du « Zotoluco » et de Jorge Gutierrez à la Mexico, l’aficion capitalina réclamme à grands cris, un mano a mano, véritable, entre les deux toreros, dans la plaza Monumental.
     Zotoluco et Gutierrez ont leur partisans, et il est probable qu’un tel cartel susciterait un formidable engouement, dans une Monumental qui n’a pas encore affiché, loin de là, le moindre « No Hay Billetes ». Jorge Gutierrez, plein de respect et d’admiration pour le Zotoluco, est d’ores et déjà d’accord. Les deux diestros en parleront probablement aujourd’hui, dans le callejon de Queretaro, où ils toréent ensemble, en compagnie d’Armillita, face à un lot de San Martin.
     A n’en pas douter, cette demande du public, ne peut tomber dans l’oreille du sourd que n’est absolument pas Rafael Herrerias. Vu le problème qui s’annonce avec Jose Tomas, qui persiste à s’annoncer le 19 Janvier, cette opportunité d’un grand mano a mano entre les deux figuras du moment, lui viendrait comme un gant, d’autant, encore une fois, que c’est le public qui le demande… Herrerias aura beau jeu de dire à Tomas « Hombre ! C’est pas moi… c’est les autres ! »
     De toutes façons, « Tomas ou non », ce cartel et cette confrontation, professionnelle mais amicale, ne peut qu’être positive pour la Fiesta à Mexico. Donc… c’est un événement qui aura lieu… et qui passionnera.

 

CALI… C’EST PARTI !

     25 Décembre : Si vous ajoutez aux flonflons de Noël, la « fiesta popular » de la chaude nuit Caleña… vous avez intérêt à vous accrocher. Ce n’est pas le Carnaval de Rio, mais presque, avec une grosse différence : A Cali, les filles… sont vraiment des filles ! No coment ! Cantonnons nous aux toros!

     La 45ème feria de Cali débute demain, 26 décembre, et se poursuivra sans interruption, jusqu’au 5 Janvier. Au programme : Neuf corridas; une novillada, le 1er janvier; et un festival, le 4 Janvier.
     Cette année, les figuras d’Espagne n’ont pas fait le déplacement, et l’Empresa a parié sur les jeunes. Côté colombien, le seul absent de marque est Cesar Rincon, dont la demande au plan financier a été refusée. Par contre, il sera bien présent comme ganadero, remettant en jeu son important triomphe de la feria passée. Sa corrida de Las Ventas del Espiritu Santo sera lidiée en la plaza de Cañaveralejo, au dernier jour de la Feria, ce qui maintiendra un grand suspens auprès d’un public certes festif, chaud et généreux, mais qui n’en n’est pas moins aficionado « al toro bravo ».
     Aux dernières nouvelles, Antonio Ferrera sera bien au cartel des 3 et 4 Janvier, mais sera remplacé, le 27, par Fernando Robleño, qui aura donc le redoutable honneur de faire quatre paseos, lors de cette feria très suivie par le monde taurin. Un échec, après une telle aubaine pourrait avoir quelque néfaste conséquence, excepté en plaza de Madrid, où Robleño sera très attendu et encouragé, cette prochaines saison.
     Par ailleurs, la corrida  de préferia a désigné Ramiro Cadena, comme troisième homme de la course d’ouverture, demain.
     Cali bénéficie d’une grande couverture médiatique, en particulier au plan radiophonique et Internet. A ce sujet, on ne peut que vous conseiller de suivre la page spéciale du Diario « El Pais », de Cali, que vous trouverez à : http://elpais-cali.terra.com.co/feriadecali/

FERIA DE CALI 2002/2003
Jeudi 26 Décembre :
     Toros de Achury Viejo, pour Fernando Robleño, Ramiro Cadena et Sergio Martinez
Vendredi 27 Décembre :
     Toros de Ambalo, pour Dinastia, Fernando Robleño et El Fandi. 
Samedi 28 Décembre :
     Toros de Ernesto Gutierrez, pour Ramiro Cadena, Guerrita Chico, et le rejoneador Fernando Lopez 
Dimanche 29 Décembre :
     Toros de El Paraiso, pour Miguel Abellan, Alejandro Gaviria et Cesar Jimenez
Lundi 30 Décembre :
     Toros de Alhama, pour Paquito Perlaza, El Fandi et Fernando Robleño
Mardi 31 Décembre :
     Toros de Mondoñedo, pour Dinastia, Sebastian Castella  et Sergio Martinez.
Mercredi 1er Janvier :
     Novillada de Clara Sierra, pour Arturo Macias, et deux novilleros colombiens, à désigner.
Jeudi 2 Janvier – Corrida del Toro:
     Toros de Puerta de Hierro, pour Dinastia, Miguel Abellan, Paquito Perlaza, Fernando Robleño, Sebastian Castella et Cesar Jimenez.
Vendredi 3 Janvier :
     Toros de Guachicono, pour Sebastian Vargas, Antonio Ferrera et Miguel Abellan 
Samedi 4 Janvier – Festival :
     Toros de Agualuna-Zalduendo, pour Sebastian Vargas, Antonio Ferrera, El Fandi, Ramiro Cadena, Sergio Martinez et Guerrita Chico.
Dimanche 5 Janvier :
     Toros de Las Ventas del Espiritu Santo, pour Paquito Perlaza, Sebastian Castella et Cesar Jimenez. 

 

LE MARCHE DE NOËL

     26 Décembre : Il est encore temps ! Partout, pour quelques pennies, vous pouvez acheter « l’attrape – poussière » qui va bien vous durer un an, et que vous pourrez redonner pour le prochain marché de Noël. C’est la tradition, et cela fait plaisir !
     Au football, c’est la trêve, et c’est le mercato ! Ainsi, le joueur dont on ne veut plus est « enguirlandé », et curieusement, lui qui ne valait plus rien dans son équipe, va coûter des millions à son éventuel acheteur… Bon !
     Dans le mundillo Taurino, on fait aussi son marché. Les ganaderos ont dressé leur étal, décorés aux couleurs de leur devises, et les empresas, passent, l’air intéressé, leur panier sous le bras. « Qu’est ce que vous avez, pour cette année ? Ah oui ? Vous me les garantissez ? D’accord, vous m’en mettez six ! »
     Et c’est ainsi que, par recoupement, on sait déjà, à peu près, « qui va lidier quoi, et où », l’an prochain.

     On vient d’apprendre la liste des ganaderias qui sortiront à Séville. Pas de grandes surprises : la Domecq Family  fait encore carton plein ! De fait, on retrouvera pratiquement tous les noms de la dernière feria, excepté ceux de Garcigrande, Jose Luis Marca, qui furent à l’origine des gros scandales 2002, à la Maestranza, ainsi que Mari Carmen Camacho.
     La liste est donc la suivante, pour une feria qui débutera le dimanche de Pâques, 20 avril, pour aller sans discontinuer jusqu’au 4 Mai.
     Dans le désordre, on verra : Torrestrella, Torrealta, Jandilla, Juan Pedro Domecq, Parladé, Victoriano del Rio, Ventorrilo, Manolo Gonzalez, Cuadri, Gerardo Ortega, Guardiola Fantoni, Murube et Miura.
     Les salmantinos restent à la maison, mais on prévoit de présenter « Los Bayones » , au cours de la saison.

     « En gros », les ganaderos ont déjà leur carnet de commande bien garni. Ainsi :

     « Torrestrella » a huit corridas, cette année, qui sortiront, en Espagne, à Valencia – Sevilla – Jerez – Pamplona - Bilbao – Murcia, tandis que Arles et Béziers les recevront, en France.

     « Torrealta » va lidier à Sevilla – Barcelona –  Bilbao – Valladolid – Logroño - Haro – Azpeitia, et en France : Nîmes et Fréjus. Resterait une corrida pour une arène de Balaña. (Jerez ?)

     « Jandilla » parle de 13 lots, dont 11 sont déjà engagés à  Castellon – Valencia – Sevilla – Jerez – Badajoz – Pamplona – San Sebastian – San Sebastian de los Reyes – Murcia – Los Barrios. Pour la France : Nîmes.

    Juan Pedro Domecq aura 18 corridas. Il va lidier deux fois à Séville : Sous le fer de Juan Pedro, et celui de Parladé, les JP Domecq « made in Portugal ».

     Victoriano del Rio sortira 10 corridas. Déjà signées : Olivenza – Castellon – Sevilla – Madrid -  San Sebastian de los Reyes et Dax.
     Restent quatre à vendre. "T'en veeuuux ?"

     Manolo Gonzalez va lidier à Sevilla (si les vétérinaires le veulent bien), Algesiras - San Sebastian – Huesca – Malaga – Marbella – Puerto Santa Maria. En France : Nîmes – Dax. Resterait un lot à placer.

     Guardiola Fantoni parle de 11 corridas, dont Sevilla – Madrid – Azpeitia – Malaga et un lot « apalabrado », pour Zaragoza. Deux corridas seraient vendues en France.

     Celestino Cuadri sera à Castellon – Sevilla – Huelva – Valverde del Campo. Reste une. Faut se dépêcher.

     Cebada Gago annonce 12 lots, dont : Sevilla – Pamplona – Valencia. En France : Vic – Béziers – Palavas. Les choses seraient déjà bien engagées pour Madrid et une quatrième française.

     Miura sortira 9 lots dont : Sevilla – Pamplona – Teruel. En France : Arles – Nîmes – Béziers et… Toulouse. Restent 2.

     Voilà en gros, les cancans de marché de Noël.
     Cela vaut ce que cela vaut. Vous le savez… dans un marché, on vous vendrait n’importe quoi, surtout à Noël !

 

JULI : FINIES, LES VACANCES…

     26 Décembre : « Madame Juli » (mère) est en train de repasser les dernières cravates, plier les dernières chemises…
     Son rejeton de « Numero Uno » est en train de terminer des vacances qui s’imposaient. Déjà, on a préparé l’esporton et réservé les billets d’avions.
     Pas de surbooking pour le Juli, mais une courte mais intense campagne mexicaine, entre mi janvier et fin février. Objectifs : Triompher à la Mexico, et « chauffer les moteurs » pour la prochaine saison.
     Julian Lopez va toréer notamment à Mexico, bien sûr (19 Janvier (?), et 5 Février), puis Moroleon, Torreon, Durango, San Luis Potosi, Leon, Queretaro (25 Janvier), Aguascalientes (1erFévrier), Guadalajara et Autlan de la Drada.
     Ailleurs, on ne le verra qu’à Bogota, où il fera paseo, les 26 Janvier et 16 Février.

 

MEXIQUE : CORRIDAS DE NOËL…

     26 Décembre : Il y avait, hier, Jour de Noël, un grand nombre de corridas dans les plazas de province. On note de grands succès de Pablo Hermoso de Mendoza et Fermin Bohorquez, tandis qu’à pied, Rafael Ortega, Oscar San Roman et Leopoldo Casasola se mirent en relief.
     A Queretaro s’est donnée la corrida « vedette » de la journée. Gros cartel, mais curieusement, une très faible entrée, loin des trois quarts de plaza, dont parlent les chroniques officielles.
     La corrida de San Martin n’a donné que peu de jeu, mais les toreros se sont donnés à fond, le Zotoluco sortant a hombros.

    25 Décembre – QUERETARO (Mexique) – Corrida Navideña – Media plaza :
     7 Toros de San Martin, pour la plupart sosos et courts de charge. Seul le deuxième d’Armillita a donné grand jeu : Fijo y noble.
     Le cavalier en plaza Eduardo Cuevas s’est montré nerveux et peu expérimenté.
     Armillita Chico fêtait le 25ème anniversaire de son alternative. Ovationné devant son premier, très court de charge - Faena de grande qualité, face au bon cinquième : Temple avant tout, en particulier dans de grandes naturelles. Epée en arrière et une oreille.
    Jorge Gutierrez s’est joué la vie devant son premier, toro miron (qui ne cessait de le regarder, par-dessus cape et muleta). Oreille – Par contre, rien à faire devant le sixième, bloqué. Applaudissements.
     Zotoluco se montra brillant devant le quatrième de la tarde, un toro noblote, un peu soso : Réception à genoux, grand moment au capote. Faena « a mas », alternant technique et courage. Deux oreilles très fêtées – Le dernier de l’envoi se montra bien fade, et le Zotoluco ne put recueillir que quelques bravos, d’autant qu’il pincha, avec l'épée. Cependant, grande salida a hombros finale.

 

CALI : SEUL, SERGIO MARTINEZ « CASSE LES VITRES »...

     27 Décembre :  La feria de Cali, en Colombie, l’une des plus importantes de la saison sud-américaine, a débuté hier, par une corrida… bien décevante d’Achury Viejo.
     Ecoeuré du peu de jeu de frères Rocha, le public commença à évacuer la plaza, a la mort du cinquième toro. Voilà qui n’est ni bien éduqué, ni respectueux envers les toreros qui vont se la jouer, face au sixième. Le Dieu aficionado a pourtant puni les insolents en faisant sortir un sixième qui, lui, se révéla excellent. L’albaceteño Sergio Martinez (qui ne faisait pas l’unanimité à l’annonce des cartels), se hissa magnifiquement à la hauteur du bon toro de Rocha, et lui coupa deux oreilles, ouvrant pour la première fois, la Porte du « Señor de los Cristales », justifiant ainsi, le titre de cette reseña. (Sinon, vu le résultat, on aurait été bien ennuyé !)

    26 Décembre – CALI (Colombie) – 1ère de Feria – ¾ de plaza – Chaleur et vent :
     Corrida d’Achury Viejo, de souche Conde de la Corte, bien présentée, certains très armés. A la bascule : 450, 506, 488, 540, 526, 526. Grosse déception pour ce qui est du comportement : Les quatre premiers toros ont manqué de tout : Force, race et donc, pas de charge. Le cinquième est sorti très fort, s’est montré brave en une grande pique, puis s’est éteint. Cependant, il y eut le « miraculeux » sixième, que personne n’attendait plus. Un toro vibrant qui sortit fort, et alla « a mas », tout au long de la lidia. Ce toro, « Alentejo » - N°132 – 526 Kgs, fut ovationné à l’arrastre. Il fut le seul, quatre de ses congénères étant fortement sifflés.
     Fernando Robleño (Paille et or) a montré du courage, de la technique, de l’Aficion… mais n’a rien pu démontrer. Feana à mi hauteur, face à son premier, sans aucune force. Le public apprécia ses efforts, et lui fit donner vuelta, après une grosse estocade.
     Par contre, les choses tournèrent mal, au quatrième, un toro qui se transforma en bloc de marbre. Robleño « aligna », et voulut en terminer rapidement. Hélas, il connut un petit désastre à l’épée, écoutant deux avis, et des sifflets.
     « Mala suerte, pues ! » Cependant, le crédit  reste ouvert à celui qui est ici présenté, comme « Le Roi de Madrid ». Deuxième sortie, aujourd’hui. Il faut vite rectifier le tir.
    Ramiro Cadena (Ciel et or) a déçu. Silence par deux fois. Certes, il toucha un lot contraire, mais beaucoup ne lui pardonnent pas de n’avoir pu mieux faire, face au cinquième. Ce toro sortit très fort, et le colombien fut ovationné au capote. Le picador, Rafael Torres a reçu une des plus grandes ovations de la tarde, en portant un grand puyazo, que le toro prit très bravement. Hélas, le toro baissa rapidement de ton, et le torero ne sut « le porter ». Peu à peu, le toro tourna à « dangereux », et le diestro se laissa couler.
     Il s’était montré volontaire, face à son premier adversaire, sans charge, qu’il estoqua à la cinquième attaque. Echec, pour Cadena, qui revient samedi.
     Sergio Martinez (Vert sapin et or) était venu, par protection, l’an passé. Le public avait un peu ronchonné, mais l’Albaceteño s’était montré à son avantage, et naturellement, se voyait reconduit, cette année.
     Même s’il paraît un peu exagéré, son triomphe ne souffre d’aucune contestation. Son premier toro était « comme les autres », et Martinez ne put que se montrer froidement volontaire. Il tua très bien, ce qui lui permit d’entendre quelques bravos.
     Lorsque sortit le sixième, beaucoup de monde avait déjà quitté la plaza. Cependant, « Alentejo » donna un jeu magnifique, permettant au torero de s’exprimer pleinement : Deux largas au capote, suivies de lances, pieds joints, de gros effet. Le toro va « a mas », même après un bon puyazo d’Anderson Murillo. Début de faena, les deux genoux en terre, pour plusieurs derechazos bien toréés, puis, un trasteo de temple et de douceur, surtout sur la main droite. Le public, soudain réveillé, déborda d’enthousiasme, et, après une énorme estocade qui roula le brave toro, demanda les trophées. Deux oreilles que certains jugent un peu généreuses. Cependant, dans un tel contexte, et après deux heures d’ennui… on peut le comprendre.
     Sergio Martinez, le modeste torero d’Albacete, « entre » définitivement à Cali, et répétera actuacion, le 31 Décembre.

     Aujourd’hui, Deuxième de Feria : Toros de Ambalo, pour Dinastia, Robleño et El Fandi .

 

JESULIN REAPPARAÎT, LE 28 FEVRIER

     27 Décembre : Jesus Janeiro, Jesulin de Ubrique, a annoncé la date de son retour aux ruedos, suite au terrible accident de voiture de l’an passé.
     Contrairement à ce que l’on pensait, le torero d’Ubrique ne reprendra pas l’épée, en la plaza « évènementielle » d’Olivenza, en début mars, mais dix jours avant, le 28 Février, « Dia de Andalucia », en plaza de « Las Palomas », à Algesiras.
     Si l’on a encore quelque doute sur le ganado, on sait que le cartel torero sera le suivant : Jesulin de Ubrique – El Fandi et Salvador Vega, qui aura reçu l’alternative, le 16, à Nîmes.La corrida sera télévisée sur le canal « autonomique ».
     Malgré les séquelles de ses graves lésions vertébrales, Jesulin, qui devra toréer avec un corset, se montre plein « d’illusion et de ganas », devant la temporada qui vient. Ses deux objectifs « déclarés » sont Séville et Madrid. On sait que Jesulin a déjà fait de grandes choses à la Maestranza. Il ne devrait donc pas y avoir de problème. Par contre, Madrid l’a toujours très durement perçu. Et là, ce sera plus dur.

 

CALI : « EL FANDI » LEVE LA PLAZA
Vibrante présentation du Granadino, lors de la 2ème de Feria.

     28 Décembre : Franchement, personne ne pouvait en douter. Devant une plaza « chaude », dans une ambiance « chaude », David Fandila « El Fandi », ne pouvait que donner le meilleur de lui-même, et faire exploser la marmite. Et ça n’a pas manqué, même si, ça et là, certains soulignent ses lacunes à la muleta.
     Cumulant technique, surprenantes facultés physiques, aficion, et totale « entrega », Fandi a enthousiasmé les caleños, par son entrain, sa présence dans le ruedo, son audace au capote, et ses dons exceptionnels de banderillero, que l’on ne présente plus. Formidable prof de géométrie « dans l’espace et sur le sable », le diestro a multiplié les moviolas, violines, quiebros, levant le public à plusieurs reprises. En un mot, une grande présentation, et un nom sur toutes les lèvres… pour le moment.
     A part cela, le lot d’Ambalo "n’a emballé" personne (ok, vous allez me dire « facile ! »), car mal présenté et de peu de jeu. Sans couper, Robleño a fait très bonne impression, certains revisteros ne manquant pas de souligner une ressemblance avec un certain Cesar Rincon, de par la morphologie, la sincérité, et cette propension à donner du sitio au toro, le laissant venir de loin. Robleño a les faveurs du public caleño, malgré le fait qu’il n’ait encore coupé aucun trophée, en quatre toros. Comme quoi…

     27 Décembre – CALI (Colombie) – 2ème de Feria – Casi Lleno – Temps chaud et venteux :
     La corrida de Ambalo a déçu : Présentation très diversifiée, et jeu décevant. Seul le lot du Fandi a été applaudi (probablement parce que le torero a tout emporté, y compris la collaboration de toros qui, en d’autres mains, auraient donné moins de jeu). Le sixième fut peut-être le meilleur. Pour le reste, mansedumbre, trois allant correctement au cheval, et trois qui se refusent, rapidement, au combat. A la bascule : 446, 474, 494, 526, 466, 454 Kgs).
     Aux ordres de Dinastia, le picador Rafael Torres s’est encore illustré, devenant, dès la deuxième corrida, un sérieux candidat au trophée de la feria.
     « Dinastia » (Tabac et or) a connu une sale journée. Cela débuta fort bien au capote, mais le colombien se fit durement accrocher, en débutant sa faena les deux genoux en terre. Sonné, il continua, en essayant de rassembler ses idées, mais ne put mettre le toro dans sa muleta. Pinchazo et estocade. Silence.
     Le quatrième était un « dubitatif » : Il chargeait deux fois, et s’arrêtait. Dinastia ne trouva pas le moyen de l’intéresser, et le toro s’arrêta tout à fait. Estocade, descabello et un nouveau silence.
    « El Fandi » (Bleu de Prusse et or) donna vuelta, après pétition, à l’un, et coupa l’oreille de son second. Le public vibra tout au long de son actuacion, se levant à plusieurs reprises, tant au capote qu’aux banderilles, bien sûr. Largas, quites par chicuelinas firent bondir les caleños, et avec les bâtons, ce fut un festival. Pourtant, il peut probablement faire mieux. A la muleta, on soulignera son vibrato, une formidable volonté de plaire, mais un toréo un peu trop rapide, que certains puristes ne manquèrent pas de souligner.
     Pinchazo et entière à son premier ; grosse estocade au cinquième, et un nom qui circule, soulevant l’intérêt partout, ce qui est primordial. Tout le monde attend le Fandi, pour sa deuxième sortie, le 30.
     Fernando Robleño (Blanc et argent) tomba sur un premier, manso, impossible. Il ne put que confirmer courage et envie de bien faire. Ovation.
     Par contre, Robleño toréa magnifiquement le dernier, en séries classiques sur les deux mains, parfaitement liées, donnant le distance, et clôturant par de grandes passes de poitrine. Le public était conquis, et l’on partait vers deux oreilles. Hélas, il pincha deux fois, et le triomphe s’estompa. Robleño reçut une grande ovation, comme pour dire « Ne t’en fais pas, on t’attend ! Ce sera pour la prochaine ! » (le 30 décembre).

     Ce soir, corrida du 45ème anniversaire de l’inauguration de la plaza de Cañaveralejo : Toros de Ernesto Gutierrez Arango, pour les deux toreros de l’Ecole Taurine de Cali, Ramiro Cadena et Guerrita Chico, qu’accompagnera le cavalier en plaza Fernando Lopez.

 

JOSE TOMAS N’IRA PAS A MEXICO

     28 Décembre : Cela se voyait venir ! Le conflit organisé autour de la date du 19 Janvier ne pouvait aboutir qu’à cela (voir le précédent édito : La bataille du 19 Janvier).
     N’ayant pas la force de s’imposer, face au « Juli », et considérant qu’il perdait la face, s’il acceptait d’autres dates, Jose Tomas a fait annoncer, jeudi soir, qu’il n’irait pas à Mexico, plaza où il avait « tellement d’illusion, d’envie de toréer », comme il l’avait déclaré au soir de sa despedida, en septembre.

     Hombre, selon qu’on est un fervent admirateur du torero de Galapagar, « quoiqu’il fasse », ou au contraire, un détracteur assidu, pour qui la vie est belle, depuis un certain temps, on prendra deux positions bien distinctes :
     Le premier soutiendra que Rafael Herrerias s’était engagé, fin septembre, sur les deux dates du 19 Janvier et 2 Février, et qu’en conséquence, c’est lui qui a rompu le pact, en offrant le 19 Janvier au Juli. Donc, « Trahison mexicaine, la plus vile, la plus basse ! » et donc, il est normal que le torero « se replie sous sa tente, comme Achille ».
     Les autres ne diront qu’une chose : « Otro caprichito del señorito ! Jose Tomas confirme son manque de verguenza professionnelle, voulant triompher « à ses conditions, quand il le veut, où il le veut, au rythme qu’il veut, avec les toros qu’il veut ! Le reste du temps, il veut qu’on lui foute la paix ! Ca… c’est très bien quand on est un figuron del Toreo… ce qui n’est pas le cas ! »

     Et nous… que dirons-nous ? Simplement cela : « Dommage que tant de talent ne corresponde qu’à si peu d’amour-propre et encore moins d’aficion ! »

 

INCROYABLE, MAIS…A CREUSER !

     28 Décembre : La nouvelle est tombée hier, relayée par la presse mexicaine (El Universal) : On a retrouvé des traces faisant allusion à des combats entre des toros furieux et des hommes… en Chine !
     En effet, des archéologues viennent de découvrir, dans la ville de Zoyang (province centrale de Hubei) plus de 1000 tablettes de bambou, datant de près de 2200 ans, sur lesquelles étaient gravés et noircis au feu des textes abordant des thèmes divers, comme l’astronomie, la géographie, la musique, diverses disciplines artistiques et … plusieurs exemplaires décrivant par le texte et le dessin grossier, l’affrontement entre un bœuf ou un toro, très armé, et un homme, à mains nues. On croit deviner dans une des images rongées par le temps, une silhouette, un peu plus loin, un morceau de toile à la main, comme prêt à détourner la charge du bicho…
     Les spécialistes sont en train d’essayer de révéler et déchiffrer les textes, n’étant pas sûrs d’en dominer le dialecte utilisé.
     Par ailleurs, le temps a fait son œuvre, et si les tablettes de bambou ont fort bien résisté, les textes, eux, ont beaucoup souffert. Cependant, certain spécialiste aurait certifié avoir repéré dans un des titres, des caractères correspondant à nos lettres O, T et N…
     A suivre cette découverte qui reste à confirmer, mais qui, si elle se révèle authentique, donnera lieu à ouvrir de nouveaux chapitres à l’Histoire du Toreo, et à écrire un tome supplémentaire au Cossio. 

 

"INNOCENTE" CHINOISERIE !

     29 Décembre : Vous avez découvert, hier, la formidable nouvelle : « On a retrouvé des traces de Tauromachie, datant de 2200 ans, en Chine ».
     Bien entendu, tous les téléscripteurs taurins se sont branchés, et l’on a voulu approfondir la question…
     Effectivement, on a bien trouvé près de 1000 tablettes de bambou, du côté de Zoyang. Effectivement, elles ont laissés les spécialistes pantois…
     L’un d’entre eux, touriste en Espagne à ses heures, aurait fait le rapprochement entre des images rupestres et notre tauromachie… et aurait donc détecté des caractères dont la traduction donnaient quelques lettres de notre alphabet O,T, N, auxquelles sont venues rapidement se joindre R, C, E, G et deux A. De quoi rappeler Hercule Poirot, soi-même ! 
     Mais, bien évidemment, c’est quand on a remis en ordre cet anagramme et que l’on a eu le résultat…. « Ortega Cano », qu’on a fini par se dire que, bien qu’il ait les yeux bridés, lorsqu’il a sa montera vissée sur la tête, Ortega Cano n’est vraiment pas si âgé ! (Quoique !)
     Donc, il a bien fallu se rendre à l’évidence : toute cette histoire ressemblait plus à une petite et bien innocente farce du 28 Décembre, « Dia de los Inocentes », (le 1er Avril des Hispaniques), qu’à une « première page », dans toutes les revues taurines du monde.
     Toros2000 a essayé de vous « débrider » un peu, en ces temps où l’on n’a pas tellement l’occasion de rire, même si l’on a toujours envie de croire au père Noël.

     Nos excuses à ceux qui ont gobé le canular ! Et bien sûr, toute notre admiration… à Ortega Cano ! 

 

CALI : « BON ANNIVERSAIRE, MISS CAÑAVERALEJO ! »

     29 Décembre : La troisième corrida de la feria 2002/2003 donnait lieu à un anniversaire : La plaza de Cali fêtait le 45ème anniversaire de son inauguration.
     En effet, le 28 Décembre 1957, Joaquin Bernado, Gregorio Sanchez et Joselillo de Colombia, faisaient le premier paseo dans cette plaza de Cañaveralejo, qui ressemble à une grande coupe de champagne, face à un lot de Clara Sierra. C’est Bernado qui reste inscrit aux tablettes (pas de bambou, celles-là !), pour avoir coupé la première oreille.
     Hier, il y eut célébration, discours et flonflons, avant que ne se déroule la corrida au cartel mixte et 100% colombiano : Un rejoneador, deux diestros et du ganado « nationaux ». Normal !
     La course a un peu flotté, jusqu’au grand moment : La grâce du quatrième toro de Gutierrez Arango, par Ramiro Cadena. Bon triomphe d’un ganadero, et d’un matador qui a su « lucir al toro », le faire briller.
     Cette fois, la feria est lancée.

     28 Décembre : CALI (Colombie) – 3ème de Feria – Casi lleno – Temps chaud :
     La plaza de Cañaveralejo, officiellement, fait 16815 spectateurs. Pour le moment, sans atteindre le « No hay billetes », on peut dire que le feria va bien, de ce côté.
     Corrida de Ernesto Gutierrez Arango, qui sortit inégalement présentée, mais donna un jeu correct. Le sommet de la course fut l’indulto du quatrième « Laucarlo », brave et noble, premier gros candidat au trophée de la Feria.
     Ramiro Cadena  se montra correct mais discret, face à son premier, écoutant un avis, et le silence des gradins.
     Par contre, le colombien ne laissa pas passer l’occasion de briller, face au grand quatrième. Bien au capote, le diestro se rendit rapidement compte de la qualité de « Laucarlo », et lui permit d’aller « à mas », au cours d’une longue faena où il se réconcilia totalement avec l’aficion Caleña, déçue de ses trois premières prestations. « Indulto ! » et deux oreilles symboliques pour le jeune Ramiro Cadena, qui sauve sa feria, et reste une grande promesse du toreo Colombien.
     « Guerrita Chico » toréa avec des détails de classe, brillant avec cape et muleta mais ayant du mal à passer « derrière l’événement ». Vuelta après pétition, à son premier, et ovation, seulement au cinquième, malgré d’excellentes choses.
    Le cavalier Fernando Lopez a fait preuve de toreria, lidiant avec sécurité, et faisant apprécier la monte très caractéristique des Colombiens, fortement appréciée, ici. Grande ovation au troisième, et une oreille du dernier.
     A la fin de la corrida, Ramiro Cadena est sorti a hombros en compagnie de Miguel Gutierrez, qui mène actuellement cette ganaderia, qui vient d’ajouter, hier, 28 décembre 2002, une nouvelle page à sa glorieuse histoire.

     La corrida du jour, 4ème du cycle, présentera les toros de « El Paraiso », de Jeronimo Pimentel (Composée de pur Domecq : Juan Pedro, Jandilla, Torreon). Au cartel : Miguel Abellan, Alejandro Gaviria et la présentation à Cali de Cesar Jimenez. Attention ! Le madrilène et son toreo classique, spectaculaire et valeureux, sera le « contrepoint » du tourbillon Fandi.

 

ZOTOLUCO TIRE SON BILAN !

     29 Décembre : C’est ce dimanche qu’Eulalio Lopez « Zotoluco » clôturera sa temporada 2002, en plaza de Vera Cruz.
     Jusqu’à présent, le mexicain peut s’enorgueillir d’une saison bien remplie, même si elle fut loin d’être triomphale en Espagne.
     En 2002, Zotoluco a pris part à 59 festejos (60, ce soir) : 55 corridas et 4 Festivals.
     Sur ces 55 paseos en formelle, (qui ont eu pour résultat : 56 oreilles et 8 rabos), 38 se sont déroulés au Mexique ; 10 en France et 7 en Espagne.
     Certes, la saison Européenne fut difficile, mais le diestro aztèque peut afficher à son palmarès toute la camada 2002 de Miura. Ce n'est pas rien!
     Au Mexique, il est un des gros triomphateurs de la temporada actuelle de la Mexico, et brille très régulièrement en province. A retenir : l’indulto du toro « Soldadito », de Xajay, le 19 octobre, en plaza de Tequisquiapan.  Par contre, 2002 est aussi l’année où il vit rentrer son premier toro au corral, après trois avis (Toro de Begoña, le 12 Décembre, en plaza de Leon).
     Devant le peu de force des jeunes pousses du Toreo mexicain, Zotoluco reste une valeur sûre, et l’authentique N°1 de l’Escalafon Mexicain.
     Enhorabuena, y felicidades, Torero!