L'ACTUALITÉ TAURINE 
(Septembre 2001)

« IL » A FAIT SA RENTREE... ET « IL » N’A PAS PLEURE !

     1er Septembre : Dans deux jours, « Rentrée des classes » ! Bouaaahh ! A la radio, à la Télé, dans tous les médias, on ne parle que de cela. Quelle sera « la tendance », pour cet événement ? Comment les enfants passeront ils ce cap si redouté...des parents ?
    
Comment « ces dames » s’habilleront elles pour amener leurs chères têtes blondes à la porte de la classe ? Long ? court ? histoire de soulever l’oeil glauque de quelque papa dépassé ? En couleurs ou tout en noir ? Cruel dilemme... Elles ne vont pas en dormir de la nuit.  Surtout, ne pas oublier les lunettes de soleil, non que « monsieur météo » ait annoncé le « grand beau », mais bien pour cacher cette larme qui coulera, tandis que le bambin s’en ira, préparer gravement son avenir de « racketteur ou dealer de malabars »... pour le moment.
    
Bref, c’est la rentrée. La Société de consommation et les médias en ont fait un grand événement commercial, tout comme il en a été d’Halloween... Pas bête !
    
Toujours est il que les jeunes vont faire leur rentrée. Les tout petits, et on les comprend (« on n’est pas des sauvages, tout de même ! ») auront le coeur gros. Le plus âgés traîneront leurs baskets, avec des airs de fatigue « de fin d’année », commençant leur nouveau cycle par un énorme « bof ! »... Certains partiront « les yeux ouverts, la curiosité en alerte », d’autres auront déjà éteint les lumières... C’est ainsi !
    
Au bout de trois heures, la machine bien huilée de la nationale éducation sera mise en route, et chacun aura retrouvé ses repères. Oubliées les larmes, effacés les sourires gênés des institutrices, devant l’inquiétude des mères, tandis que dans leur dos, les bambins « s’en collent déjà une première » ! « Cahiers, crayons, profession de vos parents... règlement intérieur ! » Et c’est reparti pour un tour... Des profs, muselés par tous, vont devoir essayer de « faire quelque chose » de ces « trente huit par classe » futurs citoyens qui sont là, attendant tout, surtout le premier lapsus, le moindre faux pas, tandis que les parents, dépassés, vidés, s’en vont vaquer à leur boulot, en poussant un soupir de soulagement. Alors, les mois s’écouleront, les bulletins défileront... la Télé racontera de nouvelles violences à l’école, plus fortes, encore « plus jeunes !  », encore plus inimaginables... Et juin arrivera ! Ce n’est plus « Donne moi ta main, et prends la mienne ! », mais plutôt « t’en veeuuux ? » C’est ainsi !
    
Oh , bien sûr, il y a, presque perdus au milieu de cet ennui majuscule, des jeunes qui « avancent et regardent droit ». Bonne route, bon vent ! Soyez assoiffés de tout et allez au bout de vos rêves, de vos passions... comme ce gamin de Madrid qui, hier, lui aussi, a fait sa rentrée... 
    
18 ans, la jambe toujours endolorie, le visage a demi caché derrière un gros pansement qui doit gêner la respiration, « El Juli «  a fait sa rentrée », hier, à San Sebastian de los Reyes... Toute la famille était venue l’accompagner. Inquiète, admirative, débordant de tendresse, elle a suivi sa prestation... et son triomphe.
    
On a beau tourner et retourner les arguments, ce Juli est vraiment un phénomène. Endolori, à demi défiguré, qu’a t’il besoin de repartir au canon, une semaine après le terrible crochet au menton reçu à Bilbao. San Sebastian de los Reyes est une tercera sans aucune portée, et « demain », les Algarra sont pointus... à Bayonne.
    
Comme un mort de faim, comme un maletilla à qui on vient de « régaler » une muleta neuve, le Juli repart au combat, et repart encore... Sa saison est bordée de triomphes et de responsabilités. A peine aura t’il bouclé Zaragoza et Jaen, en octobre, qu’il filera en Amérique, écumer les ferias du Mexique, d’Equateur, de Colombie... Un vrai phénomène, un « fou de toreo »...Chapeau ! Passion dévorante ! Passion excès ! Passion...tout court ! 
    
Certes le fric ! Certes « mettre un repaso à Jose Tomas ! », mais aussi cette phrase que tous on dite, ont rêvée, mais que bien peu ont concrétisée : « Quiero ser El Mejor ! »
    
Juli a fait sa rentrée, hier, et les millions importaient bien peu... Il sera au paseo à Bayonne, cet après midi (Attention : 17h30), conscient du « multi challenge » à jouer :
    
Un : Marquer enfin d’un gros triomphe ce Sud Ouest qui se refuse toujours un peu à lui ... surtout cette année, où Mont de Marsan fut un calvaire, avec de curieux Marquis de Domecq, et Dax, un vain effort devant des Cuvillo qui avaient bien peu de Nuñez. Bref, le Juli n’a pas convaincu, loin de là, cette région. Et il n’aime pas cela...
    
Deux : Il faut « être meilleur que Tomas ». Le duel est annoncé, la plaza est pleine ; le « tout Madrid » est là... on y va. On irait, boiteux, la figure en lambeaux ! Et puis, ne faut pas oublier que demain, « Ponce prend les Victorino ! Mais, lui, on lui règlera son compte à Dax, dimanche prochain, en principe ! »
    
Trois : Les Algarra sont pointus. Tant mieux ! « On ne ferait pas ça tous les jours », mais une fois, comme ça, pour les grandes occasions, histoire de faire taire ceux qui parlent si facilement de « sospechosos de pitones ! »
    
Total, le Juli « a chauffé les moteurs », hier, et fait sa grosse rentrée, aujourd’hui, à Bayonne... Et, connaissant un peu chacun de ses défis... nous serons tous, un peu, ses parents...

     31 Août – San Sebastian de los Reyes – 5 ème de Feria – Plein : Toros de Antonio Bañuelos, correctement présentés mais faibles, tirant à l’invalide pour ce qui est des 1,3 et 4ème. Le dernier chargea fort... et Juli fit le reste – Finito de Cordoba a connu la grande poisse au sorteo : deux « très faibles », le quatrième étant remplacé par un « encore plus faible ! ». Où allons nous ? Rien à faire, sinon quelques détails, comme ce pecho donnant à Berho l’occasion de faire une de ses meilleures photos de l’année. Silence partout pour le cordouan  et bravo pour le dacquois - Eugenio de Mora mit la technique, la douceur et une esthétique de plus en plus libérée, toréant suavement deux toros différents. Oreille chaque fois, et bon passage, à nouveau, aux portes de Madrid – « El Juli », reprenait l’épée. Le visage à demi caché par un pansement (qui couvre haut de la bouche et nez), Julian Lopez ne s’est pas économisé. Véroniques à genoux, quite « gaonéré » banderilles... tout y est passé, jusqu’à ce que le toro dise « non », trop rapidement. Silence. Le sixième, heureusement, sort en bolide, et tiendra la distance.. Le Juli, également : Largas à genoux, chicuelinas, serpentina ; quite par lopecinas ; banderilles dont deux paires « corne gauche » et grosse faena où le garçon s’abandonne, tirant de longues séries de naturelles, clôturées en adornos divers. Le feu.. et deux oreilles. Asi, las cosas !

     31 Août – Calahorra – ¾ de plaza : Toros de Montalvo, inégaux tirant à « limite », et armés court – Joselito écouta un avis chaque fois, mais connut de bons passages face au premier, dont il coupa l’oreille. Ovation à l’autre, et rogne du Madrilène, qualifiant ses toros de « mierdas », dans une entrevue à « La Rioja » Bon ! – Jesulin fit de tout, toréant sérieux, puis retournant à quelques vieux démons, face au cinquième. Faena débutée et terminée à genoux, à la grande joie de tous. Deux oreilles et oreille, après avis – Rivera Ordoñez connaît une semaine  « en or ». Il coupe partout et se met à bien tuer. Allez donc comprendre... on prépare, peut-être les contrats 2002. Deux faenas en puissance, mais bien dessinées, et l’estocade de la feria. Une et deux oreilles, respectivement. A hombros Jesulin et Rivera, tandis que Joselito maugréait quelques mots « de los suyos »...

 

BAYONNE : JULI ET LE GRAND BAIN !

     2 Septembre : Que dire après la démonstration de « vouloir et de pouvoir » de ce phénomène que l’on surnomme « El Juli », hier, en plaza de Bayonne ? Que nous sommes bien en présence d’un phénomène qui, lorsqu’il y a « grande occasion », s’en va loin, nager dans le grand bain, tandis que les autres batifolent dans la pataugeoire.

     En parlant de « grand bain », on peut aussi s’attarder un instant sur « le bain » qu’a mis Julian Lopez à un Jose Tomas, perdu dans ses pensées, emprunté, toréant de la pointe de la muleta, foulant le sable de Lachepaillet sans en vouloir déplacer un grain. Les areneros lui en surent gré, alors qu’ils eurent « double ration » de travail avec le Juli, qui lui, « lorsqu’il plante les pieds... »
    
Les toros d’Algarra, bien présentés et sérieux de tête, sont sortis bizarrement, sans la grosse faiblesse qu’on pouvait craindre. Il n’y eut pas de meilleurs et de pires. Il y eut des toros qu’il fallait convaincre... qu’il fallait mater, dès le début. Un torero l’a fait, El Juli. Il l’aurait peut être fait avec chacun des six. Un torero n’a pas pu, avec des excuses, et un autre s’est carrément moqué du bon peuple qui, pas rancunier pour un sou, lui en a même fait ovation.
    
Juli a montré une autorité, une intelligence, un dynamisme tels, que les toros « se sont mis au garde à vous » et on filé « presque doux ». Curro Vazquez s’est ménagé quelques garanties. Les ans et les coups en sont la raison. Cependant, on lui doit de gros détails, en particulier « La » demi véronique de la tarde... et de plusieurs. Jose Tomas  a joué « les mazettes », gêné par des toros qu’il aurait, il y a peu, « pliés en dix huit ». Estuvo mal ! Sans sitio, sans idées, sans recours... et donc sans réussite.
    
Pour ce qui est du « duel », valait mieux, hier, aller voir « du côté des Verts ». Noël est reparti « chez sa mère », Alain essaie de rassembler « lipietz » manquantes (pardon !), et Dominique, (nique nique!)... ne sait plus où donner de la démagogie. Enfin un duel qui promet ! Il va y avoir du monde au balconcillo... et en plus, c’est gratuit. Pauvre France !
    
Bayonne brillait de mille soleils et la plaza était une merveille, pleine comme un oeuf, avec, de ci de là, au détour de quelque tendido, des gloires du toreo que l’on prétend « vieilles », mais qui sont, tout simplement, éternelles : Manolo Vazquez, Antoñete... Et puis, la jeunesse... aux côté de son père, bronzé et détendu... le fils d’Emilio Muñoz. Qui sait ?

     1er Septembre  - Bayonne – No hay (vraiment) billetes ! : Six toros de Luis Algarra, très bien charpentés et sérieux de tête. Tous sortirent fort, rematant violemment, dans les burladeros, chargeant avec violence dans leurs premiers assauts. Il y eut plusieurs toros au comportement bizarre, comme ce premier, un véritable chat, bondissant sur tout, avec des yeux partout ; comme ce deuxième qu’on pouvait craindre affublé de quelque défaut de vue ; comme ce cinquième qui se fracassa dans un burladero, sans que personne n’en porta responsabilité. Choc d’une violence extrême dont le pauvre toro sortit les naseaux en sang. Les deux toros du Juli ont paru les meilleurs...Bon ! Ils ont paru les meilleurs ! De fait... le Juli les a faits probablement meilleurs qu’ils n’étaient.
    
Curro Vazquez (légers sifflets et bronca) n’a pas pu, avec le premier, N°77, qui, déjà dans les corrales, le matin, « veillait à tout », inquiet, voulait en découdre. Le toro sortit violent, et se trouva devant un maestro « dubitatif » pendant la lidia.  Mobilité « molesta » de ce toro... Toro qui, après deux piques, arriva un poil descompuesto, prenant bien le muletazo, mais tirant aussitôt un gros hachazo en bondissant, et ne laissant pas le torero « tranquille ». Il ne fallait pas cela au vétéran qui souffla court et rendit feuille presque blanche après un pinchazo feo et une atravesada. Le quatrième sortit fort, rematant dans les planches. Curro Vazquez le reçut par d’amples lances clôturés d’une demi véronique extra, qui reste un des gros moments de la tarde. Cette fois encore, le maestro « manquera de présence » dans la lidia, mais essaiera, ébauchera des choses, à la muleta, que le public ne voulut pas voir. Début de faena « d’espoir », avec deux ayudados et une série de droite, décidée. Mais il fallut déchanter. Le toreo fondamental, lié sur chaque main, lui échappant, Curro Vazquez « essora » les dernières charges du toro, en adornos « marca de la casa », qui sont aussi « le toreo ! » Certes, il n’y eut pas quatre séries de derechazos et trois de naturelles (le toro ne les avaient pas) mais le public aurait pu mieux recevoir ces remates et ces adornos « andandole al toro » sur les dernières demi charges. A l’épée, un petit calvaire, et personne ne voulut entendre parler de celui qui coupa un jour, ici, quatre oreilles et un rabo. Certes, c’était en...1969.
    
Jose Tomas (ovation et applaudissements chaleureux) est venu, a fait deux tours du quartier, l’air songeur et le nez en trompette, puis s’en est allé vers ses pensées, qui semblent de plus en plus noires. Son premier semblait ne pas voir de près, fusant de loin sur le cheval ou un banderillero, laissant le maestro les sourcils en point d’interrogation. Cependant, il arriva à la muleta, certes tardo, mais pas impossible pour qui voulait s’y mettre, et surtout « s’y croiser »... Tomas essaya en douceur, sur les deux mains, tirant deux ou trois muletazos  qui promettaient, puis s’enlisant dans le doute et l’élégant ennui. Pinchazo hondo en bonne place, et le public qui applaudit... « parce que c’est Jose Tomas ». Quel aurait été, par exemple, le sort réservé à Eugenio de Mora après semblable prestation ? Hein, Bayonne ? « Tres cuartos de lo mismo » devant le cinquième qui percuta si violemment les planches qu’il s’en ressentit forcément au cours de la lidia. Un demi vuelta de campana n’arrangea pas les affaires. Toro qui tomba et fléchit plusieurs fois, mais toros bravo et toro de faena. Jose Tomas va distribuer des demi muletazos, avec une obsession : arriver au moment où il pourra se situer « en corto », dans ce terrain et cette attitude qui sont les siens, pieds joints, de profil, le corps cambré, citant, la muleta « à peine sortie », pour de muletazos courts, mais de gros impact. Ce fut, là aussi, là aussi, un fiasco, le toro « ne pouvant plus », et le torero ne s’y arrimant pas. A son actif, un demi estocade engagée, restant un peu sur la face. Mais vraiment, quelques lumières se sont éteintes chez ce torero qui ne pouvait, hier, se présenter à ce duel, avec si peu d’ambition. Les lumières se sont éteintes... restent les clignottants !
    
« Llego, vio... y la monto ! » Assailli de toutes parts, avant le paseo (Il va falloir, vraiment, songer à faire « quelque chose », dans ce patio de caballos, avant la corrida ), le visage mi-caché par un léger pansement, le nez et la lèvre que l’on devine tuméfiés, mais l’oeil clair et le verbe haut, Julian Lopez « El Juli » est venu, a vu, et... a conquis tout le monde, coupant deux oreilles fortes, malgré des épées un peu douteuses, mais follement poussées. « Este es un fenomeno ! y ya esta » Le Juli venait chercher le triomphe qui lui manquait, dans le sud ouest. Il l’a, et le mano a mano de dimanche prochain, avec Enrique Ponce, à Dax, promet beaucoup. On suppose qu’il a touché « les deux meilleurs ! ». A voir. Des toros nobles, certes, mais parce qu’il les a libérés, mais des toros qui se sont vite éteints (le sixième durant un peu plus) mais qu’il a pressés comme des citrons, mettant la verve, le panache qu’ils n’avaient pas, après les avoir, auparavant « passés sur les deux mains » en longs muletazos templés à fond, liés, et clos de monumentaux pases de pecho. Quand le toro ne veut plus, « on se met dedans », littéralement « dedans »... et, forcément, ça marche. Qui résisterait à un tel engagement, à une telle rage de vaincre. Ajoutons à cela une cape autoritaire et chatoyante, qui dans les véroniques et la demie pieds joints « de cartel », qui dans les quites par chicuelinas du premier, ou par caleserinas au second.... Ajoutez à cela des banderilles « tous terrains », avec un monumental « por dentro » et des poursuites musclées. Tout le monde debout ! Saluez ! La muleta tire le toro, le mène où elle veut. Puis, quand le toro ne peut plus, elle pendule vaillamment derrière le corps offert, à deux doigts des cornes, comme au troisième... ou elle embarque le toro pour de dernières virevoltes à tour complet, comme dans les trois roblesinas, au sixième. Torero de passion, d’Aficion. On pousse tous derrière lui, avec l’épée. Il y aura, chaque fois, pinchazo, mais la deuxième attaque sera « terrible », et, même si l’épée est partie un peu de côté, mettant du temps à faire effet, on ne peut s’empêcher d’admirer, de sortir son mouchoir et de tirer son chapeau ! Un fenomeno ! Un torerazo !

     Bayonne de passion, Bayonne d’Aficion... Deuxième manche, aujourd’hui, avec les Victorino, et un cartel « de luxe » : Fernandez Meca, Enrique Ponce, Miguel Abellan. « Suerte... para nosotros, y, claro , para todos ! » - Attention : paseo à 17h30., et, ce matin, finale des non piquées, à 11h
 

HIER, DANS LES RUEDOS... DE TODO HUBO !

     Rien de bien spécial, hier, dans les plazas d’Espagne : Palencia a commencé « sous les coussins » et Padilla s’es moqué du public, à San Sebastian de los Reyes. Par ailleurs, on apprend que, dans l’affaire des Domecq, la police aurait arrêté une femme, colombienne, et son fils, de 17 ans, auteurs présumés du vil attentat du 2 Juin. On murmure fortement qu’ils sont liés à un rejoneador en activité.....
    
1er septembre – Palencia – 1ère de la San Antolin – Plus de ¾ de plaza : Catastrophe signée des toros de Litri et Guateles, réunis : Sin casta, parados : Ponce a bien failli couper une oreille au quatrième, mais... quatre pinchazos et descabello (Pitos et ovation, après un avis)  - Jesulin ne força guère son peu de chance (silence et sifflets) – Finito paya les pots cassés du mauvais spectacle, n’arrangeant rien en mettant dix descabellos au sixième (Sifflets et bronca... en stéréo, à fond, tandis que les coussins pleuvaient)
    
1er Septembre – San Sebastian de los Reyes – 6ème – ¼ de plaza : Toros du Partido de Resina, bien présentés, donnant plus de jeu que prévu – Padilla n’a pas voulu et l’a fait de vilaine façon, se moquant vraiment du monde, prenant quelque spectateur à parti . Silence et bronca – Eduardo Flores, modeste torero local, s’en tira fort bien, poussé par les siens. Oreille et silence – Bonne sortie, enfin, de Jesus Millan, bien servi, mais à la hauteur : Oreille chaque fois.

     1er Septembre : Les Ventorillo sortent bien présentés à Daimiel, Cordobes et Caballero coupent (deux et une), Morante est ovationné – A Cercedilla (Madrid) bonne corrida de Riogrande : Tato (3) De Julia (2) et Encabo (une et vuelta) donnent une grande tarde – Medina del Campo : Toros de Pinto Barreiro, mansos « qui se laissèrent » : Miguel Rodriguez coupe trois oreilles, sortant a hombros avec le Califa, qui fait « deux » au dernier. Oreille à Pepin Liria .

 

BAYONNE : LE GRAND QUITE DE « JAQUETONCILLO »...

     3 septembre : La « Victorino Martin family » pouvait presque sourire, hier soir, après à la fin d’une corrida « de haute tension », dont les aficionados et ceux qui l’étaient moins, sortirent bien fatigués, et les toreros, encore plus.  Victorino pouvait  sourire et bénir le ciel, car un toro, un seul, venait de lui faire « un quite » magistral, sauvant une après midi détestable pour le ganadero, l’aficionado de verdad... et ne parlons pas des toreros.

     La corrida est sortie grande, agressive, mais de même, violente et dangereuse pour certains exemplaires, comme le lot de Meca, de mala casta, ou faible, sosa, sans se définir, comme le lot de Ponce et le premier d’Abellan. Danger toujours, et nécessité absolue de « faire les choses bien ».. Sinon « te la pega »... Corrida qui, sous un autre fer, aurait mérité de nombreux sifflets... Corrida qui aurait pu se « mal terminer » si elle n’avait été sauvée par un magnifique sixième, brave « con mucha fijeza » à la pique du  frère Soro, et « noblisimo, de dulce » , à la muleta d’Abellan. Ce toro avait besoin d’un torero artiste. Abellan lui récita cinq séries de bons muletazos, puis se retourna vers le callejon comme demandant « Qu’est ce que je pourrais bien lui faire, maintenant ? », tandis qu’à cinq mètres, le toro l’attendait et le regardait, presque « con cariño », comme lui disant : « Relâche toi, laisse toi aller... tu peux y aller » Mais, sans imagination, sans « Angel », Abellan continuait... « buen muletazo va, buen muletazo viene ! » Dans le callejon, on était un certain nombre à se dire « Bon Dieu, si ce toro « tombe » sur Ponce ! »
    
Un grand toro a fait le quite à Victorino... Un toro « de vuelta al ruedo » qui n’aurait pas manqué de se donner, s’il y avait eu « un autre final ». Au lieu de cela... Abellan entra fort avec  l’épée, laissant une grosse entière trasera et tendida qu’il crut définitive. On le comprend : La faena avait été longue, et le torero était sûr d’obtenir « au moins une ! ». Cependant, le toro ne tomba pas, et « se amorcillo », se ramassa sur lui même, au point de ne plus pouvoir se descabeller... Cela dura un long moment, que le public n’accepta pas, comme culpabilisant d’assister au spectacle du toro qui tremble sur ses pattes, lutte pour le dernier souffle de vie, de force, de race... Le public  qui va à la corrida, mais « veut que le toro tombe vite.. » commença à siffler le torero, et ce qui aurait pu être succès d’une logique oreille, se termina en deux avis et bronca, tandis qu’enfin, dans un ultime tremblement, le brave toro se couchait à jamais. Attitude détestable d’un public qui, en d’autres occasions, aurait salué « la lutte finale » d’un grand toro... Ce qui confirme qu’il y a « grand toro, que quand il y a grande faena... » et cela n’est pas juste.
    
Ce n’est pas le tout de faire grande ovation à Ponce, au point de le faire saluer avant que ne sorte son premier Victorino... il aurait fallu de même apprécier au plus haut, son final de faena au triste cinquième, le torero le règlant par un macheteo par le bas, de piton a piton, un genoux à terre, très technique et très élégant, en un mot très torero, terminant par un desplante « tocandole el piton », comme pour dire « J’ai pu, avec cette carne. Je n’ai pu le toréer comme on le fait aujourd’hui, mais je l’ai dominé. Et maintenant, je vais le tuer... » Bon, il pincha, mais pincha bien ! L’estocade qui suivit lui mouilla les doigts, et fut contraire, pour « atracarse de toro ! ». Pas d’oreille, bien sûr, mais plus qu’une ovation. Le toreo n’est pas que « derechazos y naturales... » Grand moment de toreo que dut apprécier, dans le callejon, Manolo Vazquez, qui savait plier un toro impossible en restant esthétique et artiste. Enrique Ponce n’a coupé qu’une oreille, hier, mais il a été « cumbre » !
    
Stéphane Fernandez Meca a été « en Stéphane ». Batailleur, rageur, puissant, il s’est battu en gladiateur avec le terrible premier, et dut rendre, dignement les armes, devant l’impossible quatrième... C’est la première fois que l’on voit Meca jeter vers le callejon des regards de peur et d’impuissance. On le comprend, on le salue avec le plus grand respect. Ce toro était une saleté, « una caja de misiles », partant dans le bonhomme à peine ébauché  le muletazo, comme s’il avait déjà été toréé. Malo de verdad.

     Corrida de tension, corrida « muy mala » de Victorino, sauvée par un grand toro. « Corrida mala », mais de grand intérêt, que l’on préfère, bien sûr, à certaines « corridetes », où l’on coupe huit oreilles à des sardines qui ne tiennent pas sur leurs piquets... Hier, les toreros ont été « en toreros »... et non « en infirmiers »... Ce qui n’empêche, que la corrida de Victorino est sortie « mauvaise », confirmant ainsi la temporada très moyenne du paleto de Galapagar .

     2 Septembre – Bayonne – No hay billetes – Grand beau temps – Plaza preciosa :  Corrida de Victorino Martin, impeccablement présentée, le premier plus léger, plus bas ; le quatrième, haut comme un immeuble. Corrida qui sort agressive, avec une grosse caste, pas toujours de la meilleure. Violent et court, le premier que le matador laissa « cru », après trois piques chargées de loin, mais peu de châtiment. Faible et retenu, le deuxième, qu’il fallut pousser, tirer. Sans se définir, le troisième, qui s’engouffrait dans le premier muletazo, pour freiner et coincer, dans le suivant. Impossible le quatrième. Malo et faible, avec sourd danger le cinquième... et, extraordinaire le sixième, noble avec une larme de soseria, accentuée par un torero lui-même un peu fade.
    
Stéphane Fernandez Meca, a qui avait été remis le Prix Claude Popelin de la Saison 2000, attaqua fort, d’entrée : Capotazos puissants, rageurs, au nerveux premier. Mise en suerte vibrante, voulant, par trois fois « lucir al toro ». Trois piques de loin, mais de fait, peu de châtiment, Stéphane retrouvant un animal brusque, violent, court dans sa muleta. Sacrée empoignade, le torero se lançant à fond, avec courage et savoir faire. On ne parle, ici, d’esthétique, mais de vrai combat, dont certains « flashs » furent d’une grande beauté  esthétique. Un vrai combat et une grande oreille, dignement coupée, après une entière un poil tombée. Fernandez Meca avait ici fait honneur à son brindis « aux compagnons d’un jour », et on l’espère, d’autres encore... Le quatrième fut un « super dangereux », dès les premiers muletazos, après que le Chano se fut encore illustré en deux paires de banderilles de grosse émotion. Meca essaya de faire face, tandis que le public murmurait sa crainte. A mi trasteo...impossible! « Que  hago yo ? » semblait demander Meca au burladero ? L’estoquer ! Ce fut fait, avec une sale poursuite et quelque regard éperdu. On le comprend, o combien ! Vuelta pour le français... Vuelta de salut au courage et à la dignité, même si « no pudo con el toro ! »
    
Enrique Ponce dut avoir la chair de poule quand, avant que ne sorte son premier, une ovation monta doucement des gradins, tournant à l’unanimité, au point qu’il dut aller saluer l’ovation, avant le premier capotazo. Superbe moment de coeur et d’aficion. L’actuacion du Valenciano fut « cumbre », tant au capote, manié avec douceur, précision, plastique indéniable, qu’avec une muleta, engagée et très technique. De plus, l’épée fut à la hauteur, et l’on ne fera pas reproche des deux pinchazos portés haut, lors du deuxième combat. Ponce a été « en Enrique Ponce 2001 », c’est à dire : « Je ne lâche pas, tant que je n’ai pas réussi « la série », « le moment » qui me satisfont « à moi ».. et, de ce fait, devraient satisfaire les aficionados buenos . Magnifique capeo au deuxième qu’il devina un peu faible. Lançant le capote « loin devant », Ponce dessina trois véroniques suaves, en mettant les reins, terminant en une grande demie. « Ya esta ! » Faena technique, à un toro qui ne se livre jamais, qu’il faut aller chercher, de la voix, de la zapatilla, du toque.. Ponce s’y accrocha jusqu’à en sortir une série de naturelles irréprochables, libérées d’un grand pecho. Le toro ne se livra jamais. Le torero, toujours, et plus encore sur un énorme coup d’épée, qui, à lui seul, valait l’oreille. Le cinquième sortit d’un puyazo en trébuchant, s’explosant le piton dans la caillasse, sous le sable. Ce toro arriva court et pleins de regards en dessous, jouant les faibles, trompant le monde. Ponce « essaya », tandis que le climat changeait, dans les gradins. Voyant qu’il n’y arriverait pas, le torero de Chiva s’embarqua pour un macheteo genoux ployé, très technique, très esthétique, torerisimo, terminant par un desplante de domination. Pinchazo sur une banderille, un autre et grosse entière contraire, en se mouillant les doigts. Ovation pour un torero qui n’avait absolument pas besoin de ce geste, pour être l’indubitable « Numéro Un » actuel.
    
Abellan fit office d’enfant de choeur, auprès de ses deux collègues. Courage et engagement, certes, mais aussi, une impression de limite technique, face au troisième, qu’il ne put dominer, au point de prendre un terrible derrote au menton (imaginez : quelque centimètre plus haut ou plus bas !), et de manque total d’imagination, de « libération artistique » face au sixième. Ce toro lui permettait de « rêver le toreo ».. Il ne lui permit que de longues séries de derechazos bien récitées, et trois naturelles de face, difficilement soupirées en fin de trasteo. Il était parti pour deux oreilles, en perdit une, lors de la faena, et la deuxième, après une entière bien poussée qui tarda, tarda, tarda... à faire son effet. Tarda le temps de deux avis... Le toro devint impossible à descabeller et le bras levé du triomphateur devint « geste d’impuissance et d’excuse » devant la colère des gradins où l’on veut bien voir « mourir » les toros, mais vite.. même si c’est d’un bajonazo. Heureusement, la majorité se rappela que l’estocade, somme toute, avait été bien portée, et l’ovation couvrit enfin les sifflets. Bien... Mais il n’empêche que ce toro était « de dos orejas » et « de vuelta al ruedo ». Le ciel aficionado n’en a pas voulu ainsi... C’est à la fois, très malheureux.... et très juste !

 

EN ESPAGNE... OREILLES POUR TOUS...

     Abondante liste de spectacles, pour ce premier dimanche de septembre. Les principaux résultats sont les suivants :

     2 Septembre – Madrid (Las Ventas) – ¼ de plaza : Très grande novillada d’Espartaco avec une oreille du sixième pour un Sergio Martinez qui aurait bien pu ouvrir la grande porte. Vuelta à son premier – Curro Duarte, de La Linea, se montra vaillant et resta dans le ruedo, malgré une cornada « envainada », de deux trajectoires à la cuisse gauche.

     2 Septembre – Barcelona – ¼ de plaza : Corrida correcte de Sepulveda – Bon succès « de vibration » d’Antonio Ferrera qui coupe une oreille au cinquième, toréant puissant, et tuant fort, à la deuxième attaque, après un brillant tiers de banderilles, après lequel on lui fit donner vuelta. A noter un bon geste de « compañerismo », allant aider Diego Urdiales qui frisa le troisième avis au dernier toro.

     2 Septembre – Palencia – 2ème de Feria – ¾ de plaza : Corrida mal présentée et floja de Zalduendo : Le Juli coupa une oreille chaque fois, mais on passera rapidement – Curro Vazquez « ne put pas », avec un bon quatrième, semble t’il – Javier Castaño prit « une rouste » et une oreille, devant le dernier.

     2 Septembre – Medina del Campo – ½ plaza : Toros de Laurentino Carrascosa, maniables : Gros triomphe de Joselito qui marque « quatre buts » - Espartaco et Morante coupe l’oreille de leur second

     2 Septembre – Valdepeñas – ¾ de plaza – Toros de Nazario Ibañez, inégaux : Trois oreilles pour Caballero et deux pour Conde. Mais les deux triomphateurs refusent de sortir a hombros, devant l’injustice flagrante du président  vis à vis de Eugenio de Mora qui aurait dû couper trois oreilles. Au lieu de cela : Une et ovation. Mystères du mouchoir blanc.
 

« HAUT LES MAINS, C’EST UN HOLD UP ! »...

     4 Septembre : « Alto las manos, eso es un atraco ! »... Quand on repasse les chroniques des corridas, on se dit que, quand même, le public des toros peut avoir de saines colères, mais ne dépasse pas les limites... pour le moment.
     Alors que Béziers se remet difficilement des tristes événements qui ont marqué ce week end, comme une marche de plus au cruel escalier de la violence gratuite, de la sauvagerie délibérée, du « je tire d’abord... les psy réfléchiront ensuite ! », on ne peut que souligner le comportement, viril mais correct, du public de Palencia, qui se contenta de hurler et de chanter, hier, devant le vol manifeste dont il était victime : Six toros ridicules, invalides qui provoquèrent le scandale... Au défilé de ces demi portions trébuchantes, le public essaya de garder son calme  tandis que s’escrimaient Joselito, Jose Tomas et le Morante... Scandale majeur qui se termina en une pluie de coussins sur le ruedo palentino ... Normal, malheureusement !
     « Alto las manos ! Haut les mains... Eso es un atraco ! C’est un Hold up ! » La corrida était... devinez ? De Luis Algarra. Bayonne a eut chaud, qui faisait courir ce fer, samedi, donnant l’occasion au Juli de mettre un phénoménal « repaso » à un  Jose Tomas, devenu une pâle « ombre de lui-même ». Imaginons deux secondes ce qui se serait passé, si « les camions s’étaient trompés » et si la corrida de Palencia... était sortie à Lachepaillet ? On n’aurait pas sorti le bazooka, parce que l’on n’en a pas, nous... mais  bon !
     Dans ce monde de violence et de mort, au point que les journaux télévisés n’ont que cela à vendre pour maintenir les taux d’écoute, le monde taurin est, lui, relativement bien éduqué et pacifique... peut être parce qu’il sait, mieux que quiconque, le prix de la Vie des hommes... Espérons qu’il restera longtemps dans cette attitude, même si parfois, vers six heures de l’après midi,  il lui faut lever les mains bien haut !

     3 Septembre – Palencia – 3ème de Feria – Grosse entrée : Corrida très mal présentée et totalement invalide de Luis Algarra. Les 5 et 6èmes ont été remplacés par des Puerto San Lorenzo grandullones,  mais totalement décastés. Un désastre complet. Le public se fâcha tout rouge, et la sortie fut houleuse pour un Joselito qui ne fit rien, excepté un coup d’épée au premier (ovation et applaudissements) ; pour un Jose Tomas complètement « à la dérive », qui ne put que distribuer des centaines de trapazos informes, après avoir dessiné quelques bonnes véroniques au deuxième (Silence et palmas) ; pour un Morante, par deux fois triomphateur, ici, mais qui ne put, ou ne voulut, esquisser le moindre geste. Silence et Bronca finale. Verdad... Eso fue un atraco !
     La corrida de ce mardi 4 septembre est télévisée – 18h sur la Première Espagnole : Toros de Buenavista pour Luguillano, Victor Puerto et Abellan.

     3 Septembre - Priego de Cordoba – ¾ de plaza : Triomphe des trois toreros, devant une corrida « maniable » de Gerardo Ortega, le 5ème, seul, se révélant dangereux – Ortega Cano ne chauffa les moteurs qu’au quatrième (Ovation et deux oreilles) – Espartaco coupa les deux de son premier et sauva les meubles face au cinquième – Enrique Ponce, lui, s’est baladé, toréant « a gusto » et coupant ... quatre oreilles et un rabo. Il est certain qu’après les Victorino de Bayonne, et une bonne douche...

     3 Septembre – Merida  - 2ème de Feria – ¾ de plaza : Les arènes ne se sont pas remplies pour le Juli. Tiens !  - Corrida de Torrealta, correctement présentée, mais ..de petite tête. Corrida noble, mais un peu arrêtée. Les 5 et 6ème furent très tardos, très sosos. On ne s’explique pas bien la sortie a hombros du mayoral, d’autant que le lot ne sortit pas complet, le premier étant remplacé par un Victoriano del Rio – Les toreros se sont régalés : Deux oreilles du quatrième au Finito de Cordoba, qui porta un grand coup d’épée – Abellan coupa trois trophées, tout comme le Juli qui se battit comme un « mort de faim »...Juli, depuis son retour et malgré les repas « à la blédine avec une paille » : Quatre corridas, quatre sorties à hombros... tandis que Jose tomas s’en va marmonnant : « Qu’est ce que je fais là ? »

 

AAYYYY... NAVALON ! !

     5 Septembre : Que gozada ! Quel plaisir de pouvoir parler de toros, d’assister à une novillada non piquée avec des "monstres" de la critique taurine, comme sont Barquerito et  Jose Antonio del Moral. C’est la chance que j’ai eue, lors des deux grandes journées d’aficion et d’émotion qui ont clôturé, en principe, la temporada Bayonnaise.
     Il sont totalement différents... L’un est discret, posé, pince sans rire et grand amateur de chocolat du Pays Basque. L’autre est plus spectaculaire, plus mondain... portant beau, hâbleur, roulant des yeux malins, toujours à l’affût de quelque anecdote croustillante. Un sacré personnage !
     Différents, et pourtant remarquablement réunis par une immense aficion, un formidable savoir, et un réel talent pour transmettre au lecteur, les émotions qu’ils ont ressenties au cours des quelques 200 corridas qu’ils voient chaque année, parcourant la géographie taurine hispano française, courant les ferias, parsemant  leurs chroniques des airs de chaque province, de chaque plaza. L’un est plus technique, plus sobre ; l’autre est plus fleuri, plus vindicatif, aussi. Les deux ont un réel charisme, une vraie personnalité, un vrai talent pour traduire « l’Amour à la Fiesta Brava ». Le premier est plus torista, l’autre, plus torerista. Les deux sont « toreistas », ressentant le toreo en fonction du toro qui vient de sortir, de ses qualités, de ses défauts, s’appuyant sur la science des encastes, et l’histoire personnelle des toreros... de vraies encyclopédies ambulantes et une simplicité qui fait que l’on se sent à merveille à discuter avec eux. Un réel plaisir.
     Bien entendu, au cours de la journée, on bataille et on fait le tour de mille anecdotes. Elles sont souvent brillantes, souvent acides, jamais méchantes. Du coup, on sourit d’un air entendu, ou on part vraiment d’un grand éclat de rire... pourtant, l’aficion et le toro sont toujours là...
     En parlant d’anecdotes et de chroniques taurines, on ne peut laisser de côté cet autre personnage que certains considèrent comme un triste individu, mais qu’on ne peut s’empêcher d’admirer «quelque part » (comme disent les « socio cul », sans jamais dire « où », d’ailleurs !) ; un critique qui fut avant tout un protagoniste, tant ses bagarres publiques avec Ordoñez, Manzanares, Palomo Linares ont fait de bruit. Pourtant, un sacré connaisseur du toro  et un spadassin de la plume... Retiré des grandes colonnes, éleveur qui fait, par manque de moyens, le contraire de ce qu’il réclamait, jadis, à grands cris, aux « grands professionnels », il continue  de ferrailler, dans un style inimitable, impitoyable dans ses verdicts, terrible dans ses appréciations, et pourtant totalement généreux, avec un coeur « gros comme ça », quand apparaît un atome de ce qu’il considère « vérité ». Un vrai excessif, un malade de la passion, à la fois détestable et attachant . Tous le connaissent, beaucoup le craignent, certains sourient... Il s’appelle  Alfonso Navalon. Si vous voulez avoir quelqu’illustration de la personnalité ravageuse du bonhomme, c’est le jour... 5 Septembre, sur « Tribuna de Salamanca » ( www.tribuna.net ), vous pourrez lire aujourd’hui deux articles de Navalon ... terribles, un poil odieux, mais... tellement vrais !
     Le premier parle de la catastrophique feria de Medina del Campo, où, malgré de gros cartels, il y avait plus de monde dans le callejon que dans les gradins... On vous laisse imaginer les qualificatifs qui entourent certains apoderados venant « saigner l’empresa » après que les vedettes fussent incapables d’amener plus d’un tiers d’entrée dans les gradins... Comme un cuirassier engagé dans quelque bataille navale historique, Navalon fait feu de toutes ses pièces, et tire sur tout ce qui bouge.
     L’autre édito se fait écho de gros incident  qui a eu lieu, en plaza de Colmenar Viejo, dont on se fit écho ici, le 27 Août : Ortega Cano, vexé d’une « mauvaise chronique » de Paco Aguado, lui brinde un toro, avec les quelques mots qu’on imagine, au point que le journaliste jette la montera au sol. Cano monte un faenon, et promène deux oreilles sous le nez du revistero dubitatif. On craint la suite... Mais ne voilà t’il pas qu’après deux secondes de tension, le torero et le chroniqueur se fondent dans un abrazo « qui marquera l’époque... ». Cette anecdote, bien entendu, donne l’occasion à Navalon, d’une de ses chroniques, tout à fait terrible, pleine de venin et d’auto satisfaction, mais pourtant tellement pleine de valeurs et, on ose dire... d’amour propre. Un personnage qu’il faut accepter, et qu’il faut lire, comme il est... même si les admirateurs de Jose Tomas et d’Ortega Cano ont toutes les chances de « monter au plafond »...
     Barquerito, Jose Antonio del Moral, Navalon... et combien d’autres, si différents,  mais pourtant si semblables dans ce qu’ils ont en commun : La passion de la Fiesta Brava.
     On peut lire, ici les, chroniques de Del Moral (voir page « liens – actualité ») , et dans peu de temps, une nouvelle page de liens vous amènera « en fil direct », avec les chroniqueurs des quotidiens espagnols, nationaux et provinciaux.   

 

EN ATTENDANT « SALSA » !

     5 septembre : La saison française tire à sa fin. Dans quelques jours, Dax et Arles... Puis Nîmes, Floirac et  « on ferme ! ». Il y a quelque bruit, quelque murmure sur un événement, en octobre. Veremos ! Arles va fêter « le Riz » et Dax va danser « Salsa ! ». C’est pour ce week end ! Pendant ce temps, tous les micros et caméras seront branchés sur... Ronda.
     La Goyesca 2001 réunit Rivera Ordoñez, Jose Tomas et Morante. Evénement « Taurino mondain », cette édition risque de faire couler beaucoup d’encre : On vient admirer Jose Tomas, soupirer au effluves sévillanes du Morante ; on aimerait retrouver en "Fran", la caste de ce père dont il ne parle jamais, « Paquirri »...Que va t’on trouver ? Un Tomas, plus énigmatique que jamais, et peut être, quelques gouttes de toreo sevillano, celui qui met tout le monde d’accord... On peut rêver.
     En attendant, la saison continue... El Juli s’en va triompher en Afrique, comme d’autres vont monter des corridas en Arménie (le grand four moscovite n’a pas suffi !). « Et pendant ce temps là.. la Méditerranée.. », comme dit la chanson. Elle, on ne sait pas... mais « Ponce, on sait ! » : Torerazo... Numero Uno ! Et il vient , encore, de le prouver, hier.

     4 Septembre – Merida – 3ème de Feria : Toros de Salvador Domecq « El Torero », buenos : 1,2 et 5èmes furent ovationnés à l’arrastre ; 4 et 6èmes, faibles – Joselito toréa longuement le premier, mais sans lier. Grosse estocade au quatrième. Oreille et oreille – Monumentale actuacion d’Enrique Ponce qui « fabrique » son premier toro, gazapon rebrincado, et le transforme en machine à filer droit, tandis qu’il va monter une faena d’émotion au cinquième, toro violent, qu’il va laisser faire, jusqu’au moment où il va lui dire « Stop, c’est fini ! Le patron, ici, c’est moi ! » Alors, commencera la grande symphonie : Cites, muleta pliée, naturelles de rêve, trincherazos.. Arte puro. Deux oreilles de chaque toro – Morante ne délivra son talent qu’au compte gouttes, et c’est, encore une fois, bien regrettable : Bravos et une oreille.

    4 Septembre – Palencia – 4ème de Feria – Télévision et grand vent : Quatre toros de Buenavista et deux du Puerto ( 1 et 6èmes), bons, en général, mais sans grand fond – Ennui télévisé : Luguillano force tellement la figure et donne tellement de la voix, qu’il va finir « par se casser les deux ! ». Ovation et ovation – Victor Puerto sortit la « Grande braderie », distribuent des tonnes de suertes, dont certaines élégantes et valeureuses. Oreille et ovation  - Miguel Abellan, appliqué, propre, mais sans grosse émotion. Ovation et oreille. Corrida que l’on a vue.. en passant !

    4 Septembre – Melilla – Casi lleno : Les toros au soleil d’Afrique ! Cinq de Manolo Gonzalez Sanchez Dalp et un de Saboya, remplaçant le 3ème qui se blessa à une patte. Corrida qui permit aux toreros de s’illustrer : Trois oreilles pour Manolito Sanchez, trois pour le Juli  et deux pour Juan Bautista. Tout le monde « a volandas »...

     4 Septembre – Procuna (Jaen) – Media plaza : Corrida de la Castilleja – Cordobes coupe le rabo du quatrième – Anibal Ruiz fait trois oreilles – El Fandi obtient tous les trophées du troisième. Corrida de province... petite plaza... toreros de quelque renom, pourtant. Media plaza ! Una ruina !

     4 Septembre – La Moraleja – ¾ d’arène: Cinq toros d’Antonio Perez Tabernero et un Perez Angoso (3ème) : Triomphe de trois oreilles pour Rafael de Julia et Gregorio Alcañiz, tandis que Miguel Rodriguez coupe un trophée au premier.

     4 Septembre – Arganda del Rey – Feria de Novilladas – Lleno :Très dure et mansa novillada de Doblas Alcala – Julien Lescarret s’en sort bien, écoutant ovation au quatrième – Matias Tejela aurait pu couper, mais... Silence par deux fois – Andres Luis Dorado  n’entendit que silence et vit son oncle, banderillero se faire prendre spectaculairement par le dernier novillo, qui lui mit, dès la sortie, deux cornadas, à l’intérieur du burladero, le prenant , le secouant, le sortant de l’abri. Peu grave, heureusement...

 

QU’ELLE ETAIT VERTE, « LEUR » VALLEE ...

     6 Septembre : Vraiment, à l’heure où des gens, à priori honnêtes et respectables, poursuivent leur croisade contre la corrida, il est des faits et des images que l’on ne peut laisser passer, sans réagir.. Elles sont si fortes, si horribles, ces images, que... « même » un de ces bâtards d’aficionados, un de ces êtres vils, assoiffés du sang des toros, ne peut rester insensible et silencieux, même si cela n’a rien à voir avec les sujets de cette « chronique taurine », quotidienne.
     Mais la page s’appelle « Des taureaux et des hommes »... En aucun cas, elle ne veut s’éloigner de l’humain, de la vie de tous les jours, et de tous... que cela se passe en Afghanistan, dans « les territoires », ou ... en Irlande du Nord. En aucun cas, un aficionado, aussi détestable qu’il soit, à leurs yeux, ne peut rester coi devant la pédophilie, devant les larmes ou les silences épouvantés d’un petit enfant.
     Ces antis, qui sont si prompts « à faire alliance » et à  nous chercher « querelle » ne se sont jamais prononcés sur les terribles fléaux qui s’abattent sur les humains, provoqués par d’autres humains. D’ailleurs, on ne les a pas entendus, non plus, au sujet du terrible attentat contre les chevaux des Domecq... C’est pourtant leur domaine, non ?
     Hier, on ne peut que pleurer de tristesse et de rage, et aucune cellule de crise, aucun soutien psychologique n’y feront rien... Que dire de la énième histoire, sordide, effarante, qui a fait la une des journaux télévisés, détaillée à souhait par les « nouveaux présentateurs vedettes », preux chevaliers de l’Audimat ? L’un est un jeune hirsute.. L’autre ressort, encore une fois, de son placard, un peu poussiéreux...
     Une école, des bambins, et, à deux pas, ce que l’on ne peut pas appeler.. un homme. O, bien sûr, on parle « maladie »... on risque même de trouver des circonstances atténuantes... Bref, une fois de plus, la Loi et la Justice feront le dos rond, comme elle l’ont fait, il y a peu. Que voulez vous ? En qui voulez vous croire ? En quelle religion, en quelle Eglise, dite « d’amour et de paix » ? Celle qui voit un prélat se marier, consommer (on l’espère pour lui) , puis, rappelé à l’ordre par le "Grand Papa", larguer sa moitié et aller confesser les autres ?  En qui faut il croire ? En cette religion qui, au nom du prophète, assassine et mutile, en Algérie ? Qui donc faut il donc suivre ? Cette religion, qui, en Irlande, lance des cocktails Molotov sur de enfants qui se rendent à l’école ?
     Les images télé sont verdâtres, tristes, comme les rues de Belfast. On y voit des enfants, apeurés, serrant fort les mains de leur mère, de leur père. Ils marchent, sous les insultes , sous les crachats et sous les pierres, encadrés d’hommes en armes... Ils marchent comme on va à l’échafaud. Pourtant, ils vont, simplement, à l’école, où, en théorie, on va leur apprendre notre monde « civilisé »... juste, libre, égal, fraternel...
     Ils ont peur, et on pourrait dire « Dieu qu’on les comprend ! ». On ne peut plus le dire, car, au nom de quelque dieu, justement, on va lancer une bombe sur leur piètre cortège... Alors là... quand on arrive à ce qu’on croyait une limite de l’abject... que fait on ? Que dit on ? Qui faut il suivre ? En qui faut il croire ?
     Au nom d’une religion, on assassine, on mutile, on salit. C’est pas nouveau... L’Histoire est pleine de ces guerres dites « de religion »...
      Régresserions nous donc ? Au fond, c’est bien possible, et le cycle du temps nous ramène en arrière. Déjà les trottinettes et les postes à galène... Bientôt le rutabaga et l’impôt sur le sel. N’y a t’il pas, en Vendée, un cirque romain, où pour quelques euros, on peut à loisirs, lever ou baisser le pouce, selon que le gladiateur s’est bien battu, ou que la « Blandine à trente cinq heures » est comestible ou non ? 
     Attendons un peu, et l’on arrivera au préhistorique, où les toros étaient plus « charpentés » que nos Miura ou Victorino... et plus solides sur leurs pattes !  Attendons un peu, et tous ceux qui veulent « bouffer de l’Aficionado », risquent d’être heureux que l’un de ceux qu’ils pourchassent, vienne leur sauver la mise, d’une estocade entière, « poussée droit, et dans le haut ». Peut être même sortiront ils leur mouchoir pour accorder les deux gigantesques oreilles du bébé brontosaure. En attendant, ce mouchoir ne nous sert qu’à essayer d’étancher nos peines, et nos hontes... 
     « Asi las cosas »... bien peu taurines, mais que vous entendrez, vous qui nous êtes fidèles, et chaque jour plus nombreux. O bien sûr, cette page est taurine, et devrait le rester. De fait, on est en plein dedans... car, habillé d’or et de lumières, ou non... le Pundonor existe...
     Parlons donc de toros...

     5 Septembre – Aranjuez – Casi lleno : Toros d’Alcurrucen, de présence inégale, dont le comportement d’ensemble, bien désordonné, est entièrement racheté par un extraordinaire quatrième toro, partenaire rêvé pour tout coletudo – Joselito tira des lignes, devant le premier, mais se hissa à la hauteur du fameux quatrième, toréant « a gusto », lent, seigneurial, et coupant deux oreilles malgré avoir beaucoup pinché. Un des grands moments de la saison, aux portes de Madrid – Bonne sortie d’Eugenio de Mora, très apprécié, ici. Oreille chaque fois, avec forte pétition de second trophée, après son premier combat. Les bayonnais ne seront pas convaincus, mais, De Mora est en train de monter, monter.. !  – Le Juli a touché deux carnes : compliqué le premier, dangereux parce qu’arrêté le second. Le jeune s’est bagarré, coupant l’oreille de son premier.

     5 septembre – Palencia – 5ème et dernière de feria -  ½  plaza : La feria entière est une catastrophe, et la dernière corrida n’a rien sauvé : Toros de Ana Romero, correctement présentés, mais « con genio » - Sifflets et silence pour Manolo Sanchez et El Tato, le local de l’étape, modestement appelé « El Milionario », (on dit qu’il est le torero favori de Philippe Risoli) donnant une vuelta forcée au troisième, écoutant une ovation en fin de son dernier passage.

     5 Septembre – Pozuelo de Alarcon  - lleno : La corrida de Los Eulogios, n’en mérite aucun : Vilaine, peu armée, sans caste et invalide. Rien que ça ! Seuls les 5 et 6ème se sauvent du grand feu – Ponce est passé. Silence et sifflets – Le Cordobes à coupé trois oreilles, pour les grenouillades du cru – Abellan s’est bien entendu avec le sixième : Deux et le rabo, en solde.

 

ADIOS, CABALLERO... ADIOS, MATADOR... ADIOS !

     7 Septembre : Dieu que cela doit être dur ! Après les derniers bravos, en descendant des « dernières épaules », quand les dernières lumières se sont éteintes... que cela doit être dur...
     Probablement, les abrazos, cette fois plus vigoureux des copains de toujours, les vrais, ceux qui passeront ou téléphoneront, même quand le costume sera pieusement rangé dans l’armoire, n’y feront rien. Même pas le doux regard d’une femme, enfiévrée de tant d’après midis de peur et de prière... Même pas la tendresse des bambins qui gambadent en chantonnant « Papa est revenu pour toujours ! »
     « Esto tiene que ser...terrible ! ». A cheval, ou a pied, un torero est un être « très spécial », presqu’un dieu. Ca y est ! j’en vois qui râlent... Rien de sacrilège là dedans, mais bien plutôt une admiration sans nuage pour ces hommes qui, chaque jour, sortent d’une chambre d’hôtel, sans savoir s’ils y reviendront prendre douche, trois heures plus tard, et cela, plus de cent fois dans l’année, pour certains...
     Manolete, Paquirri, Yiyo... mais aussi Jose Mata, Jose Falcon... sans parler du calvaire de Julio Robles et de notre Christian... La mort les a couverts de gloire et ils sont à jamais là, bien au chaud, dans nos coeurs d’aficionados... du moins, on l’espère !
     Mais quand c’est fini, et que tout s’est bien passé... On imagine Ruiz Miguel en pantoufles?  On voit Espartaco en patinette ? Ils sourient, paraissent heureux... donnent le change. Mais souvent, dans leurs yeux, passent d’étranges lueurs... et quelques échos : « Vamonos ! » « Que llegue ! Que llegue ! » «Tapate ! »... et toutes ces interjections qui ont jalonné un chemin de gloire, de peur et de sang.
     En cela, ils sont tous des êtres exceptionnels, et c’est pour cela que nous les aimons. C’est pour cela que nous ne pouvions pas nous empêcher de voir le maletilla qui marche sur les routes, décharné, dégoulinant de sueur, tout à coup vêtu de blanc et argent, comme Palomo... C’est pour cela que, même s’il ne torée pas, même s’il est « cagado » devant une becerra, on le regarde autrement... Es Torero ! C’est pour cela que, malgré l’amitié, on a du mal à lui taper sur l’épaule et lui dire « tu »... Es torero !
     C’est très bien ainsi ! Et on espère que cela durera !
     A l’heure du « grand repos », on sent peut être un peu venir celle... du repos éternel. La vie s’arrête t’elle lorsque le rejoneador descend de cheval, en public, pour la dernière fois ? A quoi rêveront ils, quand les dernières paillettes du vestido se seront cachées ? A quelque faena « de celles » qu’ils n’ont pas faites ? A quelque toro qui revient toujours dans leurs rêves enfiévrés.. « El cabron ese... ! »
     Ils s’en vont... puis, un jour, reviendront, parce qu’ils n’ont pas pu « tenir ».. Alors, on les regardera, guettant quelque ride, quelque cheveu blanc... Alors, les aficionadas mesureront quelque centimètre de plus au tour de taille... au secret plaisir de leur mari. Alors on  dira : « Pourquoi est il revenu ? », et on oubliera les apothéoses passées, quand on les appelaient « Maestro ! »

     Arles ouvre demain une « Feria du Riz » bien spéciale... Trois toreros y feront leurs adieux. Arles, plaza mythique. Demain salueront l’oval, pour la dernière fois : Le cavalier Javier Buendia, et les matadors Espartaco et Richard Milian.
      Certes, leurs parcours sont différents, mais, à l’heure du paseo, à l’heure de la pétition, ou de la bronca, souvenez vous : Son Toreros ! et le moment qu’ils passent là est pour eux, comme un crépuscule magnifique, avant les quelques angoisses de la nuit et du silence soudain... presque trop calme.

     Arles – Feria du Riz 2001

8 septembre au matin : Onze Rejoneadores  rendent hommage à Javier Buendia. Toros de Luis Terron 
8 septembre au soir : Adieux d’Espartaco, dans une plaza qui fut sienne. Toros de Manolo Gonzalez pour Juan Antonio Ruiz – El Juli et Juan Bautista
9 Septembre au matin : La relève ! Javier Valverde, Julien Lescarret et Julien Miletto, devant des novillos de Concha y Sierra
9 Septembre au soir : Toros de Miura, pour les adieux arlésiens de Richard Milian, Zotoluco et Frédéric Leal

Voir, dans rubriques « autres liens », le site des arènes d’Arles.
 

EN ATTENDANT RONDA, DAX ET ARLES...

     7 septembre : Le week end va être chargé. Samedi, la Goyesca de Ronda, mais aussi, « la concours », de Dax, précédée de la novillada, à midi, et bien sûr, Arles...
     Ronda va être primordiale, surtout si les toros chargent : Examen de passage pour Jose Tomas « le retour », et Morante de la Puebla « celui qui aurait pu... celui qui devrait... »
     Dax et sa deuxième corrida concours.. C’est toujours la plus dangereuse, car la première a marqué « une base ». Faire mieux dépend de trop d’éléments imprévisibles : « Los toros, como los melones son ! ». On verra cela demain. Puis, dimanche, le grand rendez vous : Ponce et le Juli, en face à face. Pleins de respect, mais pleins de superbe, ils vont se mesurer. Parions sur une double sortie a hombros... pourvu que chargent les Torrealta.
     En attendant, Victor Mendes nous fait réviser notre géographie... « Puisque l’on ne peut toréer les 8 et 9 septembre, à Moscou... on ira, les 20 et 21 octobre, donner corrida au Kazakhstan... Prenez votre atlas, page 6218... Et en avant la « Moujik » ! Et si cela ne marche pas là, on verra, page 12020, la Nouvelle Guinée... Quoi, que dites vous, les Papous ? « Cachhhondeoooo ? »

     En attendant, on a toréé, hier, et bien toréé :

     6 Septembre – Ejea de los Caballeros : Toros de Buenavista, buenos -  Enrique Ponce coupe oreille avec pétition de la seconde, à son premier toro, donnant vuelta au quatrième – Cordobes coupe une oreille; Eugenio de Mora, de même... mais pas de la même façon

     6 Septembre – Alcorcon (Madrid) – casi lleno : On a donné vuelta posthume au cinquième toro de Joselito. Trois de « los Caminos », et les trois derniers, de Jose Miguel Arroyo – El Fundi : Ovation et deux oreilles – Luis Miguel Encabo : Ovation et « les deux oreilles et rabo » du fameux cinquième. C’est bon pour le moral, avant Dax – Uceda Leal coupe l’oreille du troisième.

     6 Septembre – Villamayor de Santiago (Atlas, page 19), près de Cuenca – Media plaza : Toros de Elia Hernandez pour Leonardo Hernandez, à cheval, qui fut, comme Jose Luis Moreno, à pied, ovationné à ses deux, tandis qu’Antonio Ferrera allumait quelque feu : trois oreilles.

     6 Septembre – Alcaraz : Manolo Caballero gracie, en festival, un novillo de Daniel Rui, buenisimo. Tous les trophées, symboliquement - Au cartel, Roberto Dominguez, qui s’est régalé. Deux oreilles et rabo – Même succès pour le becerrista Tomas Pedrado. Grand souvenir. A cheval, Jose Luis Cañaveral coupe une oreille.

 

LE GRAND PARI DU « CONCOURS »...

     8 Septembre : Septembre nous ramène, chaque année, à des airs de Salsa, à  Dax, sous les grands arbres du parc Théodore Denis. La musique « de là bas », y sonne fort... Les corps plus ou moins galbés s’y balancent à l’unisson  des cuivres et des cungas. Ambiance chaude, « ambiente latino »...
    
« Toros y Salsa » est née en 1995. Elle n’a, depuis cessé de fêter la musique et les toros. Deux jours de fête et de chaleur, même si parfois quelque tornade dantesque vient à  passer par là .
    
Depuis 95, des corridas  « de luxe » et des trouvailles... La corrida internationale, avec six diestros des deux continents taurins... et puis, bien sûr, les « grandes rencontres » : Rincon et Ponce, noyés par l’ouragan ; Manzanares et Ponce ; Joselito et Ponce ; Ce dernier, l’an passé, confronté à Jose Tomas... Beaucoup de Ponce ! Bien normal, puisqu’il est celui qui, à Dax comme ailleurs, a « créé l’événement » avec une régularité d’horloge...
    
Mais Dax a, encore une fois, l’an dernier, tenté un pari : « La corrida concours ».
    
Ce n’est pas la première fois qu’elle s’y frotte. On a la souvenir de quelques moments, brillants, ou bien obscurs, du côté des années 75 . Elle n’est pas la seule, Mont de Marsan s’y étant risqué, au cours des « Madeleines » voisinant les années 90.
    
En Espagne, on a oublié cette discipline... Le rendez vous de Jerez, pour la grande corrida concours de la Feria de la Vendimia, est  parti loin dans quelques brumeux souvenirs. Dieu sait si, pourtant, on y vit de grandes choses, et avec de grands noms.... Ordoñez, Bienvenida, Paula... Des toros primés, graciés... Mais, la « concurso de Jerez » a disparu... et la feria de la Vendimia, de même. Bien triste. Certes, Madrid a tenté de reprendre le flambeau, et en mai, pour la Feria de la Comunidad, on fait... « concours de mansedumbre ». Fiasco total au long des années... Que vamos hacer ?
    
L’an passé, on a tous levé un sourcil dubitatif... Une corrida concours à Dax? En septembre ? Vaya !
    
De fait, ce fut un succès. Pas un triomphe, mais un beau succès. Les trouvailles qui accompagnèrent le montage, et le comportement très intéressant des trois toros sur six, firent de cette première, un pari réussi. Les toreros jouèrent le jeu, firent briller les toros ; Le public montra une attention de chaque instant, surtout au premier tiers, comme il se doit.
    
La corrida terminée, une surprise, (et une petite déception, peut-être), due à « la trouvaille » : On ne connaît pas l’immédiat verdict, car, à côté du jury, le public a la parole, comme pour un référendum aficionado. Superbe !
    
Avant la corrida, on a remis à chaque spectateur un dépliant, très bien fait, très pratique, qui lui permet de suivre la lidia, et d’apporter son vote sur le bulletin réponse « que vous découperez suivant les pointillés, et déposerez dans l’urne placée à cet effet -  merci ! ».
    
Du coup, dans les gradins, les conversations vont bon train, avant de passer au vote... « Moi, dit l’un, j’ai préféré « Chiraquero », et sa façon d’aller à la pique, la queue en l’air. Pour moi, il a gagné, car il a chargé « de loin, et c’était beau ! » - « Attends,,. dit l’autre, tu n’as pas noté « Jospinito »... Certes, il n’était pas très bien présenté, et il avait une grosse tendance à gauche, mais quand même, il faut en tenir compte, pour cette élection, même s’il ne s’est pas bien défini»... « Allez, dit le troisième, tout cela n’est rien à côté du toro à la devise verte. J’ai oublié  son nom... Il a bien caché son jeu, mais si vous aviez vu sa façon de contourner le cheval... ma mèèèère ! ». Et les autres de s’esclaffer : « Tais toi donc, eh ! Un concours, c’est pour le plus brave... de loin, muy fijo, la tête dans le peto, poussant droit "en mettant les reins", une, deux, cinq fois s’il le faut. Des piques courtes, mais intenses... On le sort et on le remet, chaque fois «d’un peu plus loin... ». Le matador et les subalternes, en particulier les picadors, n’ont qu’un objectif : faire donner au toro, tout ce qu’il a dans le ventre... "Alors tu sais, ton « Lipietzito », il casse pas les vitres ! Allez, viens boire un coup, les cubains entrent en scène à neuf heures ! Ca va chauffer ! »
    
Dax a créé une convivialité aficionada qui fait de ce concours un gros moment d’échange et de passion taurine. Ce fut là, le pari gagné de l’an passé.
    
Une corrida concours, c’est toujours un pari. On a beau choisir les ganaderias et leur demander d’envoyer « lo mejor », il peut arriver que l’on rassemble six mansos, qui vous mettent en l’air la plus minutieuses des préparations. Es que.... « Los toros, como los melones son ! » Les taureaux sot comme les melons, il faut les ouvrir pour...
    
Cette année, la location a mieux marché, et plus de 6000 personnes se sont déjà « inscrites sur les listes d’électeurs ! ». Que bueno !
    
Dans les corrales, six toros qui sortiront dans l’ordre suivant (Il n’y a pas de sorteo ; on suit l’Ancienneté de la ganaderia) : Palha – Victorino – Conde de la Corte – Cuadri – Baltasar Iban et Albaserrada.
    
On dit que le Palha est « un petit qui se cache derrière une grande tête ». Attention ! Le portugais peut « tuer le concours ». Victorino a envoyé « un señor toro ». A coup sûr, il ne vient pas pour de la figuration. Le Conde de la Corte est un colorado très sérieux, tout comme le Cuadri, aux cornes un peu à plat . Bien sûr, il faudra se méfier du Baltasar, et, de même, attendre le jeu du toro « du Marquis », qui marqua de nombreux points, l’an passé. Pas mauvais de passer en dernier. On peut provoquer l’émotion et faire oublier les copains. A n’en pas douter, dans les chiqueros, les toros « écouteront » les peleas des collègues... et affûteront leurs arguments.
    
Quant aux hommes, ils auront mission de « faire briller » les toros . Ce ne sont pas de grands artistes, mais des lidiadores, dont le talent est, avant tout, technique. Fernandez Meca, El Tato et Encabo... c’est du solide. Aujourd’hui, c’est à la lidia, qu’on coupera les oreilles !
    
Stéphane prendra Palha et Cuadri ; Le Tato aura à faire à Victorino et Baltasar. Quant à Luis Miguel Encabo, en pleine bourre, en ce moment, il affrontera  « ceux de la Haute » : Conde de la Corte et Marquis d’Albaserrada. Que haya suerte et ... a votar !

     Dax – Ce samedi 8 Septembre – Midi : Novillada piquée, avec un mano a mano Javier Valverde – Julien Lescarret.
    
Dax – 8 Septembre – Corrida concours : Attention, le paseo est à 17 h30.

 

VICTOR PUERTO GRACIE UN « TORRESTRELLA », EN PLAZA D’ANDUJAR.

     Tandis que se préparent les grosses ferias de Septembre : Murcia, Albacete, Salamanca, Valladolid, Logroño, une multitudes de petites plazas donnent spectacle, où l’on peut, parfois, assister à quelque moment historique, comme celui d’hier, à Andujar, près de Jaen. Six mille personnes ont vibré à une grande corrida de Torrestrella, avec, pour apothéose finale, l’indulto, la grâce d’un toro. Moment toujours magique que celui où le mouchoir orange tombe du palco et dit au brave : « Va, tu as été magnifique ! Remets toi de tes blessures et vis en paix, désormais ! ». Pour l’histoire, le toro s’appelle « Humiliado » - N°116 – 520 Kgs , et il est « tout noir ». Un des toros de la saison.

     7 Septembre – Andujar (Jaen) – Plaza llena : Formidable corrida de Alvaro Domecq – Enrique Ponce dut soutenir le premier, un peu faible, puis se battre avec le quatrième, « de beaucoup de race ». Deux oreilles, chaque fois – Jesulin de Ubrique fut impressionnant de technique et de temple, devant deux grands toros, très nobles. Oreille et deux oreilles et rabo, donnant la vuelta avec Alvaro Domecq fils – Victor Puerto coupa l’oreille du troisième, mais se dépensa sans compter devant le magnifique sixième « Humiliado », une véritable machine à charger. L’indulto fut demandé à hauts cris, et accordé, dans l’émotion générale. Tous les trophées, symboliquement, pour Puerto, et salida a hombros générale, tandis que le ganadero suivait les premiers soins apportés au brave de braves. Enhorabuena !

     7 Septembre – Alcazar de San Juan – Casi lleno : Finito de Cotrdoba (4) ; El Juli (3) et Jaime Castellanos (1), qui prenait l’alternative, coupent huit oreilles à une corrida de Sancho Davila.

     7 Septembre – Villena (Alicante)  - Triomphe de Victor Manuel Blasquez (trois oreilles), mais surtout, grosse faena de Vicente Barrera, au cinquième toro de Salustiano Galache. Faena surprenante et gros succès... dans une portative... (Attention ! ne pas oublier qu’Ortega Cano a resurgi du trou où il était enterré, suite à un faenon, dans les mêmes conditions, en 83, du côté de Zarauz.)

 

CORRIDA-CONCOURS DE DAX : OMBRE... ET OMBRE !

     9 Septembre : Ils y étaient, pourtant, les trois copains d’hier (voir édito du 8 septembre). Depuis l’an dernier, le troisième lascar avait appris les règles de « la » concours, et s’apprêtait à s’enthousiasmer aux exploits des toros. Après la novillada, ils avaient traîné dans les jardins, vidant quelques godets, écoutant au passage quelques latines rengaines « en su salsa ».
    
Déjà, l’ambiance était morose ; les gens traînaient, les yeux ailleurs. Le ciel était gris lourd, et certains se posaient des questions. La novillada n’avait pas donné grand chose, à cause de Javier Perez Tabernero, parados. Valverde avait été bien, et Lescarret avait confirmé que ... « puede ser alguien! » Il avait coupé l’unique oreille.
    
A l’entrée de la plaza, on leur remit « le fameux bulletin réponse »...pour qu’en fin de concours, ils aillent voter, comme l’an passé. « T’as apporté un stylo ? Non ? c’est malin ! » Dans le bulletin, pour chaque toro, l’aficionado est invité à noter chaque pique, et de même, ses appréciations sur le comportement du toro, à la muleta. A la fin, il fait ses comptes, et... les mathématiques et le sentiment se mêlant, il vote.
    
« Pas de stylo ? C’est malin ! ». Adieu les mathématiques ! Reste le sentiment... Bof ! 
    
A la fin de la corrida... l’un des trois sanctionna : « Une belle m.... ! » l’autre ajouta :  « Moi, je vote « Desierto ! » Le troisième, plus positif partit d’un tonitruant « Viva El Pimpi ! ». Estomaqués, les deux autres le regardent : « Qui c’est, cui-là ? » Et le collègue de répondre : « Eh bé ! Le picador qui a mis trois puyazos et le regaton au Conde de la Corte ! » Interloqués, les deux copains s’esclaffent « Bé, t’avais un stylo, ou quoi ? On s’en rappelait plus ! T’as raison : Viva el Pimpi ». Et les voilà repartis vers de nouveaux godets, les cubains entrant en scène à neuf heures...
    
Ciel gris, en ce 8 septembre à Dax. Ambiance grise, corrida grise... Un toston total ! La deuxième corrida concours de Dax a été un fiasco intégral, à peine atténué par un très jolis moment torero : Le premier tiers du toro « Eslavo », du Conde de la Corte (ou Maria Olea – idem), sorti troisième. Toro magnifique, haut, bien armé, sortant seigneurial. Le toro partit sur le piquero, de loin, sans se faire prier, lui mettant une poussée si violente que le cavalier en fut désarçonné. A peine avait il touché le sol, que le picador se relevait et se précipitait, remontant en selle, alors que le cheval était toujours poussé, bousculé par le bicho. Ce fut alors « le » moment de la corrida : Citant de loin, « en torero », sans aucune volonté de basse vengeance, le varilarguero donna un énorme puyazo, très lourd, mais sans rectifier, au Conde de la Corte qui poussa bravement, bien campé au sol. Une estampe ! Grande ovation qui se répétera à la troisième entrée au fer, moins intense, et explosera sur le quatrième contact « au regaton », demandé par une présidence, impeccable. Grand toro et sortie triomphale pour le picador Luis Antonio Vallejo « Pimpi », qui salue, castoreño à la main, et remporte le prix de 125000 pesetas, au meilleur picador du concours. « Enhoraboïna ! » disent les basques...
    
En fait, il fut « le meilleur en tout » de cette grise et sombre tarde, car le toro accusa ce grand premier tiers, et finit par se coucher, en fin de faena. Quel dommage ! Beaucoup avaient déjà « découpé son bulletin ».
    
Un autre toro lui discuta la couronne de lauriers : Le Baltasar Iban qui se montra très brave au cheval, con mucha fijeza, et termina « en toro », à la triste muleta du Tato. S’il avait vraiment fallu voter, c’est vers « Rabioso » que beaucoup auraient penché. Hélas, il fut disqualifié, d’entrée, à cause d’une armure des plus discutables, et discutées, les gradins se fâchant tout rouge. Pas le droit, messieurs les ganaderos, d’envoyer un tel mogon ! De quoi, vraiment, le remettre dans le camion, et « pa la ganaderia ! ». Dommage ! Cela a faussé tout le concours.
    
Le reste fut  d’une désolante grisaille. Monsieur Palha voulait « encore » donner une leçon... Leçon de quoi?: Il a envoyé un « moustique » manso et assassin, dont le seul « mérite » était de se cacher derrière une impressionnante armure. Détestable ! Le Victorino sortit sous l’ovation. Guapisimo, el toro ! Hélas, il se révéla tardo, soso, y corto. Fade et court, en tout. Dommage ! La Cuadri devait avoir des cornes larges. Il se les abîma, encore plus, dans une demi vuelta de campana au sortir du capeo de Meca. Disqualifié ! Quant à l’Albaserrada sorti sixième, pointu, costaud, il restera bouche close jusqu’à la fin, sera mal piqué, et fera danser son matador...
    
Restent donc le troisième, Maria Olea-Conde de la Corte « du Pimpi », et le Baltasar Iban, tristement sorti cinquième. Si on parle « concours » ; si on dit « le meilleur toro », ce qui implique, « le plus beau, le plus brave, le plus noble »... un seul nom  arrive au verdict : « Desierto ! » (Non attribué). Mais il n’y avait pas de bulletin à ce nom, ce qui est une erreur.
    
Dommage ! On parlait hier de « la deuxième », qui est toujours dangereuse. On parlait du risque des « six carnes »... Ce ne fut pas cela, mais...
    
Le hommes ont fait ce qu’ils ont pu : Fernandez Meca s’est fait très peur, avec ce premier de Palha, qu’on aurait pu croire « chaqueteado », déjà toréé. Il ne fut que volontaire et brouillon face au quatrième, soso, faible et court, qu’il tua bien mal. Silence partout et « gris comme son costume » - El Tato ne reviendra plus par ici. Trop de précautions, trop de lourdeurs, trop de grisaille. Il fit déjà le coup à la Madeleine, « la muleta à Mont de Marsan, el culo en Sanlucar ». Le public se mit en colère, et vexé, l’aragonais donna trois derechazos « como Dios manda ». Ce qui est  pire, car il démontra, en trois passes que... s’il avait voulu ! Silence et grisaille fatiguée – Luis Miguel Encabo « mit les reins » en deux véroniques, devant le troisième, avant de se faire déborder. Brillant en mises en suertes précises, varié aux banderilles (Cuarteo sur chaque côté et la troisième « por dentro »), il ne put rien construire de continu devant le Conde de la Corte, qui accusa le châtiment, et termina, longuement avachi sur le sable. De plus, il tua mal. Il donna, au dernier, l’estocade de la tarde, mais après quatre pinchazos. Silence partout. Cependant, des détails d’un torero, peu esthétique, mais qui mérite d’être revu... quand il fera plus beau.
    
Mais, c’est pas tout ça... « Les cubains entrent en scène à neuf heures... et demain, il y a le mano a mano Ponce-Juli, alors.. hauts les coeurs ! »
    
9 Septembre – Dax – 17h30 : Mano a Mano Enrique Ponce – El Juli, devant des Torrealta.

 

EL JULI GRACIE UN ZALDUENDO EN ARLES

     Grande journée, hier, en plaza d’Arles. Le matin, on a fêté Javier Buendia, le rejoneador aux cheveux grisonnants qui disait adieu, et s’en fut sur les épaules de ses jeunes successeurs, dont cet Alvaro Montes qu’il faut suivre et que l’on voudrait bien revoir, du côté de Bayonne, tant son souvenir y est étincelant. Il fut, avec Andy Cartagena, un des gros vainqueurs de cette émouvante rejoneada matinale.
    
Le soir, plus un billet, bien sûr : Espartaco faisait ses adieux en Arles. A ses côtés, le Juli, dont on attendait tant ; et Juan Bautista, que l’on espérait aussi, mais en faisant la moue.
    
La corrida de Zalduendo est sortie correcte, très brave et très noble. Du coup, tout le monde s’est régalé : Espartaco a mal tué, sinon... il sortait a hombros avec ses deux jeunes collègues, et le mayoral.
    
Moment historique, moment toujours émouvant; moment, également, souvent discuté : La grâce, l’indulto d’un toro... Le cinquième Zalduendo fut magnifique, du début à la fin. Très brave et d’une grande noblesse, il chargea sans cesse dans la muleta du prodigieux gamin qu’est le Juli. Le public demanda l’indulto, les toreros aussi...  Il s’appelle  « Invencible », le bien nommé ! 500 kgs de race et de noblesse. Un grand toro, un superbe moment, et apothéose pour El Juli qui coupe quatre oreilles et un rabo.
    
Juan Bautista a connu, peut être, « le » moment, rencontré « le » toro qui l’ont remis en selle. Tous les toreros rencontre le moment du « bache », cette espèce de désespérante traversée du « pot au noir »... Bien souvent, un toro leur a « quitté le sitio », mais, bien souvent, un autre toro le leur rend. C’est peut-être ce qui est arrivé hier à Jean Baptiste Jalabert. Le sixième toro lui a permis une grande faena, le torero obtenant deux oreilles... et peut-être, bien plus.

     8 Septembre – Arles – No hay billetes : Toros de Zalduendo, de correcte présentation. Brave et noble, la corrida, excepté le troisième qui s’arrêta. Le cinquième « Invencible » - N°15 – 500 kgs fut grâcié, et l’on donna vuelta posthume au sixième « Esceptico ». Le Juli invita le ganadero lors de son tour d’honneur, après l’indulto, et, en fin de corrida, le mayoral « salio en homros », en compagnie des triomphateurs, tandis que Fernando Domecq était déjà aux petits soins de son futur étalon.
    
Espartaco a toréé en douceur, magistral, un peut perfilero mais désireux de donner aux toros la plus longues des charges, sans les brusquer. Hélas, il tua mal, et l’on ne put qu’ovationner « celui qui disait adieu » 
    
Le Juli fit feu de tous ses canons : Cape virevoltante et vaillantissime ; banderilles de feu ; muleta aimantée et l’épée « en bazooka ». On reste étourdi devant l’abattage de ce garçon. Du coup, il force la chance, et le destin lui sourit. Normal ! Deux oreilles devant le premier qu’il tua magnifiquement. Mais le grand moment arriva avec le fameux « Invincible ». Rencontre de deux titans, le Juli le toréant par chicuelinas à genoux, avant de s’envoler vers une faena trépidante, le toro s’engouffrant dans une muleta littéralement magique. « Invencible » avait été très bien piqué, en deux rencontres, par Ladron de Guevara . Il continua à charger, à charger... et advint le grand moment de l’indulto. Apothéose pour le ganadero, pour le torero, devant les gradins en joie. La vie sauve pour le toro, et tous les trophées, symboliques, pour le Juli, qui va par deux fois, ajouter « Arlésss » à la longue liste des ses conquêtes 2001.
    
Juan Bautista reçut son premier « a portagayola », et cela se passa bien mal. Le toro fut le seul à se retenir, et Jalabert ne put que constater ce triste moment. Heureusement, le sixième attendait, qui lui donna l’occasion de se sentir « complètement torero »,  de se libérer totalement, donnant une des meilleures faenas de sa vie, et terminant « au recibir ». Deux oreilles et « a hombros », en compagnie du Juli et du Mayoral de Zalduendo. Apothéose, et la joie, pure, simple, totale, sur tous les visages. Aficion, y fiesta « réellement » brava !

 

JOSE TOMAS TRIOMPHE FORT A LA GOYESCA DE RONDA

     Il fallait s’en douter : Si se présentait l’occasion, José Tomas ne pouvait la laisser passer.
    
La corrida Goyesca « est » de celles que l’on ne peut laisser passer. Toute la presse est là ; tout le monde taurin ; toute la gentry. On s’y voit et l’on s’y fait voir, à l’ombre de la statue d’Antonio Ordoñez. La corrida est en général « agréable », mais on en a connu qui sortirent pimentées. Hier, Jose Tomas a rencontré « son toro », après avoir pris la pause, devant son premier adversaire. Résultat : deux oreilles à l’un, sujettes à caution ; et deux oreilles à l’autre, indiscutables. Voir, maintenant, comment va se terminer sa saison ? Où ? Quand ? Et avec quels toros ?

     8 Septembre – Ronda – Corrida Goyesca – No hay billetes : Toros de Domingo Hernandez, correctement présentés, et de jeu très inégal : Manso le premier ; faible le troisième ; violent le quatre. Bon mais arrêté, le deuxième ; noblissime le cinq – Rivera Ordoñez faillit se faire écharper en recevant le quatrième par larga à genoux. Il se montra vaillant, puissant et donna l’estocade de la tarde. Ovation et oreille – Jose Tomas prit beaucoup de poses devant le deuxième, finissant par une grande série sur chaque main, et une bonne épée. Deux oreilles un peu discutables, dit on. Par contre, il fut souverain devant le cinquième, auquel il monta une grande symphonie « main gauche », et termina en plus pur style rondeño. Bonne media et deux oreilles sans discussion – Morante de la Puebla se fit prendre par le troisième, un faiblard mais violent, qui se défendait plus qu’il n’attaquait. Le sévillan, indemne, laissa tomber. Il remonta le courant dans sa faena au dernier, mais tua, calamiteux. Ovation , chaque fois, tandis que Jose Tomas sortait à hombros.

     8 Septembre – Murcia – 1ère de Feria : Toros de la Ganaderia Marques de Domecq, Sin casta, faibles. Seuls, les premiers et troisièmes ont permis le torero – Jesulin a bien toréé, muy templado, le bon premier, lui coupant une oreille. Avis et ovation au quatrième – El Cordobes a voulu toréer sérieux un lot impossible. Le public attendait d’autres grenouillades, et se limita à deux ovations (avis au cinquième) – Triomphe et sortie a hombros pour Victor Puerto qui coupe une oreilles à chaque adversaire, suite à deux faenas totalement distinctes : Spectaculaire et vibrante, la première ; se la jouant courageusement, au sixième, pour tirer au toro, les passe qu’il n’avait pas.

     8 Septembre – Calatayud – Moins de demi plaza : Trois de Maria Luis Paniagua et trois Garcigrande, sortis 2,3,et 4èmes. Rien de bien spécial – Curro Vazquez se fit siffler au premier, qu’il ne voulut pas voir. Oreilles pour de bons moments au quatrième – Joselito a été très très bien dans sa faena au deuxième. Lo bordo ! Deux oreilles et ovation au cinquième, après un avis – Finito de Cordoba connut une actuacion qui alla crescendo devant son premier adversaire. Deux oreilles et ovation finale. Mais, moins de mi entrée pour ce cartel...

     8 Septembre – Alcazar de San Juan : Succès du mano a mano Luguillano – De Mora, devant une demi arène : Cinq toros de Arauz de Robles et un de Sancho Davila, sorti troisième – David Luguillano fit, respectivement : oreille, oreille et vuelta – De son côté, Eugenio de Mora coupa les deux oreilles du quatrième et une du dernier.

     8 Septembre – Parmi les nombreux spectacles, on retiendra les quatre oreilles d’Antonio Ferrera, à Lerma, devant des toros de Morilla hermanos
    
Par contre, a Navaluenga, près d’Avila, les deux oreilles coupées à son premier toro de Valverde, par le jeun colombien Paquito Perlaza, ont été maculées de sang : Cornada grave de trente centimètres au triangle de Scarpa, cuisse gauche.
    
De son côté, Luis Vital Procuna a été blessé à Olivenza. Blessure aux testicules, spectaculaire, mais au pronostic toujours étonnant de « peu grave ! ». Le novillo était de Carriquiri, et le triomphateur de la tarde s’appelle Matias Tejela

 

BAROUD, DE PEU D'HONNEUR, A EREVAN (ARMENIE)...

     9 Septembre : Le copain de Corrida.Net raconte le triste épisode de la corrida qui vient de se dérouler en Arménie, à Erevan. Corrida prévue « à la portugaise », sans mise à mort. Cependant, cela tourna mal, et faillit bien se terminer  « à coups de canon », un toro « de muy mala leche », ayant décidé de faire un tour vers les gradins.
    
Va falloir arrêter ce genre de plaisanterie, et, au lieu de mettre 25000 personnes dans des stades « en singeant la corrida », essayer de remplir nos plazas, même les plus petites, où « sol y moscas » sont, quand même, un peu plus aficionados....

 

BAYONNE... ON SAURA DEMAIN SOIR !

     9 Septembre : Y aura t’il corrida, à Bayonne, le 14 Octobre ? Si oui, y aura t’il un mano a mano « Ponce-Juli », comme une rencontre des deux triomphateurs de la saison, et sorte de revanche de la rencontre de Dax, cette après midi ? On le saura, demain, tard dans la soirée.
     L’idée, on le sait, est partie du Maire de Bayonne, qui, plein de verve et de pundonor, a proposé cette dernière, comme la corrida des triomphateurs, comme « l’ultime », comme « la corrida de la palombe ». Bien, torero...
     C’est pas le tout, maintenant... faut le faire ! Tout le monde a bondi, une fois la surprise passée. Monsieur météo a filé vers ses cartes , mais c’est la calculette qui a le plus crépité. Beaucoup vont y laisser plus d’un cheveu, mais l’idée vaut le coup.
     Résultat,,. demain soir, lors d’une réunion exceptionnelle de la commission d’organisation. On voudrait être un petit « raton ! »...

 

DAX : « LA SAUCE » QUI N’A PAS PRIS...

     10 Septembre : Le soleil baissait derrière les frondaisons du parc Théodore Denis. On avait beau regarder les hanches de la petite brune qui se dandinait au son de quelque « ritmo cubano », on n’arrivait pas à se dire que, décidément, la nature fait bien les choses. Non ! Même pas ! Et ça, c’est vraiment grave...

     La corrida qui clôturait la « feria de La Salsa », et la temporada Dacquoise, était un évènement... devait être un évènement. De fait, ce fut « un toston de ordago » ! A qui la faute ? Aux toros ? Aux hommes ? A cette formule du mano a mano ? Allez donc savoir... Toujours est il que « les ceusss» qui ont traîné là, leurs épouses, et payé des sommes astronomiques pour un tendido de dernière heure, ont du entendre chanter Manon, en rentrant chez eux...
     « Que paso ? Pues....nada, absolument rien ». Six toros sont sortis, l’un d’entre eux, magnifique, le troisième. Les autres, en échelle. Sont tous sortis avec du piment, puis se sont dégonflés. Manque total de race et de forces, pour les derniers.
     Les hommes n’ont guère paru inspirés, et n’ont pas voulu « entrer en guerre ». Un mano a mano est un duel. En principe, chacun ne doit avoir qu’une obsession : Mettre « un repaso » au collègue... Là, il semble que l’on est venu en bons amis, du style « Je te félicite pour le toro gracié hier en Arles » et « Ah, oui, il valait bien celui que tu as gracié avant hier a Andujar ». Dans le callejon, l’apoderado de l’un papote gentiment avec le père du second... Y no paso nada. La corrida a commencé dans la douceur, et s’est terminée dans « la naphtaline chloroformée »...Bzzzz !
     Ce fut « la ruine » des fabricants de carnets et des papetiers ! Dans le callejon, les critiques taurins, et autres revisteros, ont chacun leur système pour noter sur leur calepin, le moindre des muletazos, le pire des pinchazos. Quand la corrida est bonne, les pages se noircissent à vitesse grand V, et le lendemain, « Bonjour, monsieur le papetier, il m’en faudrait douze ». Mais là... une page et demi ! Una ruina ! Demain, le papetier pourra aller à la pêche et on sera reparti vers un nouveau plan social...
     Triste et inattendu. Il y a des jours, comme cela. Pour Dax, ce fut « la temporada, comme cela ! » Mala suerte total !
     Les toros n’ont pas voulu, mais les toreros, non plus. Enrique Ponce est toujours élégant, même lorsqu’il s’ennuie. Un maestro.
     El Juli n’est pas inspiré, ici. Il ne l’a jamais été, et sa prestation d’hier ne va pas arranger les choses. Peut-être la décompression après l’apothéose d’Arles ; quelque douleur, après la voltereta ; quelque droit aussi, « au jour sans ».. Capeador vulgaire, sortant vite vers le centre ; avare de quites ; rapide et technique aux banderilles, il aligna les muletazos à la tonne, essayant de tirer un peu d’eau de puits secs, avant de repartir « vers demain » d’un pas de « laboureur d’hier », logiquement fatigué, après une dure journée de labeur. Sans ses estocades, tirées bien en arrière, le Juli aurait pu entendre quelqu’autre musique, hier... celle du vent.
     Avec tout ça, le public s’est élégamment ennuyé et la sauce n’a jamais pris, ce qui avouez, est un comble, dans le cadre de la Feria... de La Salsa !

    9 Septembre – Dax – Llenazo total – Beau temps et quelque rafale de vent : La corrida de Torrealta déçut complètement, par son manque de race, et de force. Le premier, bien réduit de type, fit illusion, sortant avec alegria , tournant au vinaigre à la muleta. Ponce s’y accrocha, sans pourtant s’y montrer totalement à l’aise. Cependant, peu à peu, une fois les vent évité, une fois la distance trouvée, le valenciano allait donner les muletazos de la journée, avant de perdre quelque trophée avec l’épée. La corrida est morte, là... Les toros suivants sont sortis avec vivacité, ont frappé sec dans les capes, sont allés au cheval avec allant, le deuxième provoquant gros batacazo, puis, au fil des muletazos, se sont dégonflés, les deux derniers disant vraiment « J’en peux plus ! ». Le aficionados firent grande ovation au magnifique troisième, un castaño super bien découpé, qui fit beaucoup de vent, mais finit amorcillado, avant l’épée, faisant mine de se coucher, avant l’estocade. Vraiment, les Torrealta ont déçu, et personne n’y peut rien. « Les melons étaient jolis, mais quand on les a ouverts...pouah ! »
     Enrique Ponce est sorti ovationné, pour le souvenir d’une grande saison dacquoise. Il s’accrocha, réussit de bonnes naturelles au premier, une grosse série de droitières au troisième et se laissa aller à une pesante porfia « fuera de estilo », sentant que vraiment... « rien à faire ». A l’épée, cela ne voulut pas sourire, et Ponce perdit au premier l’oreille qui aurait, peut-être, mieux lancé le débat. Au lieu de cela, un avis et ovation ; ovation au trois et applaudissement au cinq.
     El Juli a fonctionné. Banderilles méritoires et coup d’épée décisif lui valurent une oreille de son premier, réclamée à grands cris par les uns, protestée de même, par les autres. « Majorité de mouchoirs... il n’y avait pas ! » comme dit le basque. Par la suite, il essaya , en ton monocorde, de tirer des passes au quatrième. Il y en eut des kilomètres, le tout agrémenté de vains encouragements hurlés et de zapatillazos. Long et ennuyeux, malgré le mérite à lier quatre passes. Avis et ovation, après une épée très en arrière. Le sixième était faible, faible. Tout le monde était  plongé dans de sombres pensées. Vaine porfia et une rapière, vraiment, « très très en arrière » (Les toreros auraient ils trouvé un nouveau sitio, pour tuer ?). Applaudissements  de Dax, qui sait, en bon gastronome, se bien comporter, même  quand la sauce n’a pas pris.

 

ARLES : TIENS ! LES MIURA SONT « BIEN SORTIS »...

     10 Septembre : Voilà qui n’est pas commun ! Après avoir voulu défenestrer tout le monde à Séville et Pamplona, les Miura ont fait une sortie de bravoure et de noblesse en Arles, au point que l’un d’entre eux fut honoré d’un tour de piste posthume. Chapeau, les Arlésiens qui, en deux ferias, ont eu la chance de voir de grandes choses, notamment ces deux jours, avec les Zalduendo et donc, hier, ceux de Zahariche. Cependant, Miura reste « mucho Miura » et il faut saluer les toreros, en particulier le Zotoluco, qui a su donner confiance au fameux cinquième... Un gant de fer, dans une main de velours.
     Le matin, la novillada de Concha y Sierra ne s’est pas laissée faire. Javier Valverde et Julien Lescarret ont, chacun dans son style, bien fait front, écoutant de bonnes ovations. Mieux servi, Julien Miletto a coupé l’oreille du dernier.
     Grande feria du Riz 2001, avec cependant, une surprise : La plaza était loin d’être pleine pour les Miura. Donc.. Torista ? Torerista ? Cqfd...

    9 Septembre – Arles – 2ème de la Feria du Riz – 2/3 escasos, de plaza : Corrida de Miura, très bien présentée, lourde et mobile, brave et noble. Le lot de Richard Milian  fut le plus complet. Mention spéciale au cinquième, « Berberisco », de 660 kgs, qui mit un gros batacazo a Efren Acosta, restant un long moment « encelado » sur le cheval tombé, mais qui se révéla excellent à la muleta du Zotoluco, au point que l’on donna vuelta d’honneur à sa dépouille. Le troisième fut le plus compliqué. A la fin de la corrida, le mayoral dut saluer.
     Richard Milian faisait ses adieux. Malin, vibrant, virevoltant, communiquant avec les gradins, il connut une bonne journée : Oreille et ovation, après avis – Le Zotoluco toréa bien le bon deuxième, hélas un peu faible, mais perdit tout à l’épée. Silence. Par contre, il sut donner confiance au cinquième, le laissant se libérer, tout en montrant qui commandait. Faena vibrante, vaillante, non exempte de qualité, précédant un bon coup d’épée. Deux oreilles méritées. Grande joie de ce Zotoluco qui est vraiment un cas : Vedette au Mexique, abonné « au dulce », il traverse l’Atlantique, et s’envoie « les gros bras ». Superbe ! Heureux, le Zotoluco, qui pense, maintenant, aux deux prochaines : Elles sont à Nîmes et Logroño, et sont, toutes deux, de...Cebada – Frédéric Leal : Digne, mais court d’expérience, ce qui est logique. Avis et silence à l’un ; Avis et ovation au sixième, qui permettait.

 

DANS LES RUEDOS D'ESPAGNE : BLESSURE DE LUIS MIGUEL ENCABO.

     De très nombreux spectacles ont eu lieu, hier, sur toute la géographie taurine ibérique. Il y eut des triomphes et des larmes, comme toujours. Cependant, Dax aura un petit pincement au coeur, en apprenant que Luis Miguel Encabo, présent la veille à la corrida concours, s’est fait gravement blesser, en plaza d’Albacete.

    9 Septembre – Albacete – 2ème de Feria – Media plaza : Corrida grande, lourde, et de mauvaise caste, de Montalvo – Luis Miguel Encabo coupe une oreille, mais se fait prendre, recevant, en face interne de la cuisse droite, une cornada de 25 cms d’extension , avec deux trajectoires, de 10 et 20 cms, qui font de gros dégâts musculaires. Pronostic: grave – Espla prend trois toros : Silence, silence et palmas con aviso – Pepin  Liria ne pourra pas cacher sa...prudence : Silence partout, avec avis au premier.

     9 Septembre – Murcia – 2ème de Feria – un peu plus de demi plaza : Toros de Nuñez del Cuvillo, petits et sans fond, compliqués et faibles – Pepin Jimenez ne fut pas à son affaire, et Morante de la Puebla, magnifique au capote, tira quelques droitières, mais laissa vite tomber – Les deux toreros furent applaudis – Triomphe de Jose Tomas qui donne de grandes naturelles au cinquième. Sortie  a hombros.

     9 Septembre – Valladolid – 2ème de Feria : Trois de Puerta Hermanos et trois de Castillejo de Huebra (3,5et 6èmes) . Bien le quatrième – Ortega Cano se fit sonner les cloches au premier et donna quelques bons moments face au bon quatrième. On le vit : « desconfiado con ganas »...Nouveau – Bon triomphe de Juan Mora, qui torée à la fois vaillant, vibrant et esthétique. Oreille chaque fois et sortie sur les épaules – Jesulin tomba sur deux sosos, et fut ovationné

     9 Septembre – Barcelona  - Personne ou presque, dans les gradins : Deux toros de Julio de la Puerta, 2et 3èmes, un de Diego Puerta, le premier, et  trois de Joselito, dont le sixième qui montra de la caste – Jose Luis Bote eut de bons moments devant le manso quatrième, donnant une vuelta après avis – Luis de Pauloba écouta le silence – Le murciano Alfonso Romero se montra torero en tous moments, donnant une vuelta au sixième. Attention à celui-là!

     9 Septembre – Aranda de Duero : Cinq toros du Ventorrillo et un de Victoriano del Rio, sorti cinquième- Dure et triomphale journée pour Antonio Ferrera qui coupe trois oreilles, mais va deux fois à l’infirmerie : Coupure au doigt en estoquant le premier. Quatre points « de soudure ». Deux grosses volteretas , par le quatrième : puntazo au mollet gauche. Encore quatre points – Juan Bautista, avec le moral « en haut », après Arles, fait une grosse faena au cinquième : deux oreilles – Fandi met le feu partout : trois oreilles. Ferrera et Fandi : une pareja qu’il faudrait voir dans les grandes ferias. Il y a des sous à se faire, là ! Styles particuliers, mais spectacles assurés.

     9 Septembre – Calatayud : Corrida de Victorino Martin « cornicorta » et sosa. Le meilleur : le quatrième – Mano a mano Tato, Jesus Millan – Triomphe du Tato, solide, coupant les deux oreilles du cinquième – Millan tua catastrophique, écoutant ovation à ses deux derniers. « Deslucida », la corrida. Encore une...

     9 Septembre – Utiel – Media plaza : Toros de Victoriano del Rio, justes en tout – Espartaco fait ses adieux à la région valencienne. Torée très bien, tue très mal : Oreille et ovation – Joselito, triomphe, décontracté et allègre : trois oreilles et pétition de rabo au cinquième – Manolo Carrion n’accusa pas l’inactivité : Oreille partout.

     9 Septembre – San Martin de Valdeiglesias : Six toros, inégaux, de Los Bayones. Le sixième : bon -  Finito de Cordoba et Eugenio de Mora entendent des ovations, mais c’est Miguel Abellan qui « défonce tout » : Oreille et deux oreilles.

     9 Septembre – Madrid (Las Ventas) – Entrée « habituelle » : Novillos de Alejandro Vazquez, potables les 1,2, 5èmes. Les autres, compliqués – Tomas Lopez fut plus posé, plus centré, donnant vuelta, au quatrième – Azuquita n’a pas convaincu Madrid, qui l’a trouvé trop « ligero » dans son toreo (la sempiternelle rivalité « Madrid/Sevilla ») Silence et quelques bravos, après avis – Juan Alberto, mal servi, ne put que se défendre : Silence par deux fois.

 

DAX : POUR UN BULLETIN DE PLUS...

     11 septembre : « Heurts et malheurs d’un concours » (suite...). On ne va pas revenir sur le triste week end de Dax. « No hubo nada de suerte ! » et bien malin celui qui aurait pu dire que les Torrealta allaient donner si pâle réplique aux ténors que sont Ponce et Juli. « Si no lo veo, no lo creo », écrit Del Moral dans sa chronique. Bien malin, de même, celui qui aurait trouvé un lot qui, bien présenté, aurait chargé fort et droit... Plus aucune garantie, aujourd’hui, nulle part...
     Par contre, pour un bulletin de plus, ou plutôt de moins, Dax aurait pu éviter le ridicule de primer un toro, à  la corrida concours. Certes, le Maria Olea fut brave et spectaculaire à la pique (mais, en ce cas, le Baltasar, aussi), mais on ne peut décemment primer un toro qui, à mi faena, se coucha longuement, n’ayant pas supporté le gros châtiment reçu.
     Alors on dira : « Vox populi ! », c’est le public qui a voté. Certes, mais s’il y avait eu  un bulletin « Prix non attribué », les résultats eurent peut-être été tout autres. Le toro vainqueur d’une corrida concours est, doit être « le plus complet » : Présentation – Bravoure – comportement aux engaños . Le Conde de la Corte était très beau ; il fut très brillant à la pique... et ne tint pas la distance.
     On ne sait si Dax « reconduira » la corrida concours, l’an prochain. Comme aficionado, on le souhaite vivement, car il ne faut pas s’arrêter sur un échec. Par contre, comprenant le souci d’un organisateur qui doit tout faire pour remplir sa plaza, on peut entendre aussi le doute qui peut succéder à cette tarde bien grise.
     Aujourd’hui, une chose est sûre : Les ganaderos sont vraiment « des sinverguenza » qui n’ont que faire d’envoyer « le meilleur, le plus beau, le mieux noté » dans un concours qui peut avoir répercution sur la planète « Toros ». La France est aujourd’hui garantie de sérieux, dans le montage de ses spectacles et la qualité de son Aficion. Arles, Bayonne, Dax, Nîmes, Mont de Marsan, Vic, bien sûr,  essaient au mieux de le démontrer, de même que toutes les plazas qui gravitent autour. Mais, que voulez vous ? « Ils » se moquent déjà de Jerez, Madrid, Zaragoza... alors, vous pensez... Dax, et la France...
     Ganaderos ? Non ! « Gana duros, mas bien.... »
     Que fera Dax, l’an prochain ? Elle se remettra d’une saison un peu morne, et repartira vers de nouvelles trouvailles. Aucun doute là dessus.

     En attendant, la saison continue, en Espagne. Ce soir, Zaragoza présente sa feria du Pilar. On connaît presque les cartels de Lima, au Pérou. Pablo Hermoso de Mendoza part au Mexique, fin octobre, et fera paseo a la Monumental de Mejico...  Pas à dire ! Ca sent l’hiver. Va falloir faire réviser la chaudière !
     Hier, un torero que l’on surveille du coin de l’oeil depuis un moment, a monté un faenon, en pleine feria de Murcia : Un rabo pour Alfonso Romero. A partir du 10 Septembre, les choses vont être différentes pour lui.
     Par contre, « la corrida de Dubout » existe toujours : Hier, à Parla (Madrid), le paseo s’est déroulé avec une heure de retard. Pour un « No hay billetes », c’en fut un ! Plus de 300 personnes étaient coincées aux portes de la plaza, sans billet, ou ne pouvant y rentrer. Furieuses, elles ont « séquestré » les chevaux des picadors pour « bloquer » le début du spectacle, et la police a du charger. « Interviewés », les pauvres chevaux « de picar » ont  déclaré que, « vraiment, les toros étaient moins dangereux.. ». Tout rentra dans l’ordre, heureusement, et la corrida fut un triomphe.

    10 Septembre – Murcia – 3ème de Feria – plus de ¾ de plaza – Vent : Toros de Jandilla, corrects de présentation et inégaux de jeu. Le premier fut très faible, mais les 2,4et 6èmes donnèrent du jeu. Grand toro, le troisième, « Jindamo » - 529 kgs, auquel fut donnée vuelta posthume – Enrique Ponce fut « politiquement correct ». Mal servi, élégant et technique, il dut soutenir le premier et ne put  totalement s’exprimer face au quatrième. Ovation et applaudissements, avec un avis, chaque fois. 2001 est une des temporadas où Ponce aura entendu le plus grand nombre d’avis, de sa carrière (Ce qui est presque « à son honneur », car traduisant sa facilité d’être longuement « en la cara del toro » et sa volonté de placer la série parfaite, définitive) – El Juli toréa bien, vibrant, mais tua mal. Oreille et ovation – Il est une révélation, et son triomphe d’hier va le faire éclater au grand jour : Alfonso Romero faisait sa présentation de matador en sa plaza de Murcia. La chance voulut qu’il tombe sur un grand toro. Cela commença très mal, avec une cape constamment accrochée. Mais la faena est une de celles qui vont marquer la temporada : Profondeur, empaque, ligazon... tout y était. Une vraie oeuvre d’art, terminée par un recibir : Deux oreilles et la queue. Il fut excellent, de même, avec le sixième, dont il perdit un probable trophée, à cause de l’épée... Alfonso Romero...un torero « artista » qu’il va falloir suivre.

     10 Septembre – Valladolid – 3ème de Feria : Corrida très décevante. Toros de Criado Holgado, et un sixième de Puerta Hermanos. Sans caste les premiers nommés ; noble mais faible, le dernier – Espla « paso ». Silence et ovation – El Tato se montra « un peu lourd ». Silence partout – Juan Bautista essaya en vain. Ovation et silence.

     10 Septembre – Albacete – 3ème de Feria – Novillada – Moins d’une demi plaza : Novillos de Collado Ruiz, faibles et mansos – Anton Cortes n’entendit que silence – Javier Valverde a confirmé son image de torero solide et courageux. Silence et une oreille – Présentation triomphale, en novillada piquée, de Andres Palacios, qui coupa une oreille à chaque toro et sortit a hombros. A suivre, ce nouveau torero d’Albacete, avec un concept très classique du toreo. On  a noté hier, de grandes choses à la cape, ainsi que « sur main gauche ».
     Aujourd’hui, Espartaco, ne pouvant toréer, sera remplacé par Sergio Martinez qui prendra l’alternative, des mains de Ponce, avec pour témoin, Manuel Amador, devant des toros de « Los Bayones ».

     10 Septembre – Sonseca (Tolède) - Très bonne corrida du Conde de Mayalde (tiens !) – souche Contreras avec du Domecq – On donna vuelta au deuxième – Oscar Higares coupa les deux oreilles du quatrième, Miguel Angel, celle du cinquième. Mais c’est Jesus Aguado qui triomphe, avec quatre oreilles. Le mayoral donna vuelta à la mort du cinquième toro.

     10 Septembre – Villanueva del Arzobispo : Corrida typique « de pueblo », où les toreros coupent « un monton » de trophées qui fausse les statistiques de l’escalafon – Toros imprésentables de los Bayones – Joselito se méfia du premier, qui sortit « en somnambule bourré ». Par contre, se libéra au quatrième et tua « en coup de canon ». Deux oreilles – Rivera Ordoñez se battit comme un mort de faim avec le sixième, se faisant durement secouer. Oreille chaque fois – Triomphe total de Victor Puerto : Quatre oreilles et deux queues. Une des plus grandes ovations, pour avoir relevé du premier coup, un toro « répandu »par terre. C’est tout dire.

     10 Septembre – Parla (Madrid) – No hay billetes : La corrida a commencé avec une heure de retard, suite à l’incident relaté plus haut  - Ambiance !  - Corrida triomphale, grâce aux toros de Carmen y Araceli Perez – Juan Mora et El Cordobes coupent trois oreilles et une queue. Pepin Liria fait le plein avec quatre et un rabo. Les toreros ont coupé tous les trophées aux trois derniers toros. Ambiance !

    10 Septembre – Arganda del Rey : Sergio Aguilar s’est fait prendre vilainement par le premier novillo, manso très brutal, de Baltasar Iban. Cogida dans un derechazo, le torero étant longuement cherché au sol. Commotion, contusions multiples et varetazo de vingt centimètres à l’aine droite. Mais, ce que l’on craint : Entorse d’une vertèbre cervicale. A suivre. La novillada fut très dure, transformée en mano a mano entre Alberto Alvarez et Luis Rubias, qui coupa, au quatrième, la seule oreille de la journée.

 

AUJOURD'HUI, ON NE PARLERA PAS DE TOROS....

 

 

 

 

     12 septembre : Le Monde s’est arrêté, hier, et on n’a pas l’âme à parler de « toros ». Certains diront « Ce n’est pas professionnel ! » ; d’autres encore diront : « Le spectacle continue ! »
     Nous ne somme pas des professionnels, et non ! aujourd’hui, le spectacle ne continue pas.
     Loin des costumes qui brillent, loin des « conquérants de l’inutile », fussent ils admirables, on ne peut retenir de ce 11 septembre 2001 que cette image : « La mort, qui venait du ciel bleu ».
     Le Monde a basculé, hier, au moment où, à New York, deux tours de verre, gigantesques, peuplées de milliers de personnes innocentes, s’effondraient, entraînant le mot « civilisé », vers le chaos. Quelque chose s’est brisé, tandis qu’à Washington, ou dans une plaine de Pennsylvanie, les grands oiseaux d’acier semaient la mort.
     Aujourd’hui, « toros2000.com » ne pense pas « Toros ».
     Il ne pense qu’aux hommes et aux femmes qui étaient dans les quatre avions détournés. Il ne pense qu’aux pères et mères de famille, aux douces fiancées, qui sont partis loin, dans un hurlement de poussière et de ferraille tordue. Dieu les accueille en paix ! Mais quel Dieu ? Celui d’Amour, celui de générosité, d’égalité, de fraternité ? Au nom de quel dieu, peut on faire cela ?
     Quel Dieu, quels hommes ? Qui a osé ?
     Au fond, la réponse est simple. Toutes proportions gardées, un tel méfait est logique, à partir du moment où, dans notre immeuble, dans notre rue, dans nos villes, dans nos pays, on ne punit plus le caprice d’un bambin, le larcin d’un gamin, l’insolence du lycéen, la violence de l’adolescent, le crime et la salissure, sous toutes leurs formes, de l’adulte. l'Honneur est parti!
     Comment ne pas trouver logique, malheureusement, une telle disproportion dans la haine, quand déjà, loin du vil prétexte de quelque « guerre sainte », on salit le petit enfant, on tue la vielle dame, en lui arrachant son sac... Toutes proportions gardées, il est logique que l’on aille, chaque fois, vers le plus violent, le plus  effroyable, le plus vil.

    Hier, on a applaudi, sur les tendidos de quelque plaza, au triomphe de quelque torero. Cependant, on ne retiendra de cette affreuse date, que d’autres, qui, dans certaines rues, applaudissaient aussi, dansaient et chantaient victoire...   On les dit « nos égaux ! nos frères ! »... Désolé !

     Sachez seulement que, ce 11 Septembre, Sergio Martinez a pris une jolie alternative, en sa terre d’Albacete – De son côté, le Juli est sorti a hombros à Murcie, sans faire de gros exploits, et que son fidèle banderillero, Angel Majano a reçu une grosse cornada – En plaza d’Aranda de Duero, Cesar Rincon a sorti une grande corrida du Torreon : Vuelta à deux toros et Joselito, Barrera, Morante sortirent a hombros – Enfin, sachez que l’on a eu très peur pour Sergio Aguilar, qui a frôlé la paralysie. A priori, il n’en est rien, quoique quelque inquiétude demeure.
     Cela, c’était hier, 11 septembre 2001... On n’avait, vraiment pas envie de toros...
     De ce modeste site s’envolent nos pensées vers tous ceux qui n’avaient probablement qu’un rêve, dans leur courte existence : Vivre en  paix.

 

BAYONNE ET « LE PASITO ATRAS »....

     13 Septembre : Il n’est pas rare, en nos plazas, d’entendre des aficionados, à ce point experts qu’ils en deviennent inhumains, fustiger tel ou tel torero, parce qu’il a donné « le pasito atras », le pas en arrière, sur la troisième véronique, ou la quatrième naturelle de la cinquième série. Dans les peñas, dans les tertulias, les discussions vont toujours bon train : « Oui mais tu n’as pas vu ? Le pasito atras sur chaque passe ! »

     Il est sûr que ce subterfuge peut être troublant. Il peut, comme « décharger la suerte » ou le plus discret « tirer le muletazo sur la jambe en arrière », sous prétexte de lier la prochaine passe, traduire un manque d’engagement, ou carrément « une trouille carabinée »...
     Cependant, « on n’est pas des chiens » ! Et un toro difficile, dangereux, impose de telles précautions... Qui aurait pu reprocher à Stéphane Fernandez Meca de donner trois pas en arrière sur chaque passe que ne voulait pas prendre le Palha de la concours de Dax ? Qui, si ce n’est le propre ganadero qui lui fit quelque reproche... « Hombre ! Señor ! Usted se pasa un kilo ! Non seulement vous envoyez des assassins, mais vous n’avez pas la pudeur de demander pardon à ceux qui se mettent devant ! Vaya ! »
     Des fois, le torero « fait semblant », et d’un discret mouvement en arrière, se donne « quelques centimètres » de sécurité... Alors là....
     Bayonne comprendra mieux, maintenant, ce que ressent un torero que les circonstances obligent à donner « le pasito atras »... Du coup, ses aficionados, on le souhaite, deviendront encore plus tolérants (petite référence à leur réaction devant les problèmes rencontrés, le 15 Août, par Eugenio de Mora – (Voir reseña 16 Août)
     Bayonne avait affiché l’intention de monter une corrida « spéciale », le 14 Octobre. Son maire en avait fait le vœu, et cela « ne manquait pas de gueule, ni de panache ». Partout, on parlait d’un mano a mano Ponce Juli, mais chtttt ! c’était un secret. Les toreros étaient d’accord, et la ganaderia était choisie, du « Torero », de Salvador Domecq, mais chhtt !
     Cette corrida n’aura pas lieu, et Bayonne est obligée de donner « le pasito atras »... 
     La cause principale est administrative et juridique : Trop long pour faire avaliser un spectacle qui n’est pas inscrit dans le cahier des charges du prestataire de service. Hombre ! « Qu’en termes galants ces choses sont dites... ! ». Gageons plutôt que le fiasco du mano a mano Ponce-Juli à Dax, dimanche dernier, a beaucoup « pesé » dans la lidia, et qu’en bon gestionnaire du denier public, Bayonne n’a pas voulu parier sur une hypothétique entrée, surtout en octobre et en absence des touristes. Si les deux ténors étaient sortis de Dax a hombros, avec un sac d’oreilles, gageons qu’on aurait pu trouver quelqu’arrangement, quelque efficacité administrative. N’est il pas ?
     Tout cela, cependant, paraît tout à fait normal et raisonnable. « Chopera n’est pas chaud, Octobre non plus ! Voyons ce que font Ponce et « le Petit », à Dax ! S’ils se plantent... pasito atras». Normal !
     Cela dit, l’idée est restée en place, et l’an prochain, il y aurait, paraît il, une corrida en octobre, sorte de cerise sur le gâteau, qui tendrait à réunir les triomphateurs de la temporada. Superbe, même si cela nous paraît quelque peu difficile, la saison se prolongeant beaucoup en octobre, et les vedettes toréant  « loin, dans le calendrier », mais bon, acceptons en l’augure, et voyons si Bayonne donne « otro paso palante ! »...  

     Pendant ce temps, septembre se poursuit et ses ferias vont « comme ci, comme ça ! », un pas en avant, un pas en arrière... « une maille à l’envers....etc ! »

     12 Septembre  - Murcia – 5ème de Feria – Plus de ¾ de plaza : Les Toros de Victoriano del Rio sont sortis , très inégalement (tirant à mal) présentés. Le troisième avait tout du novillo. Corrida noble et sosa – Triomphe de Pepin Liria qui mit, au cinquième, le feu que le toro n’avait pas. Portagayola et vibrato à fond. Deux oreilles – Enrique Ponce a tout fait pour triompher, se faisant voler une oreille du premier, par le président, et restant longtemps devant le quatrième, qu’il tua mal. Avis, chaque fois, et ovations. Murcia est une des seules ferias qui a, cette année, « échappé » au valenciano – Jose Tomas a toréé précieux, mais avec beaucoup de poses et quelque fadeur. Oreille, pour quatre manoletinas, et Avis applaudi, au sixième, sans aucun jus.
     On attend, aujourd’hui, « les Victorino », avec Espla, Pepin Liria et Juan Jose Padilla

     12 Septembre – Albacete – 5ème de Feria – Plus d’une demi entrée : Public un peu « désordonné » et corrida du Puerto San Lorenzo qui vira au désagréable. Beucoup de danger sourd, ou carrément, de genio, chez les Salmantinos qui semblent « virer au vinaigre », cette année -  Finito de Cordoba fut bien au quatrième, le réduisant, avant de laisser quelques bons détails. Hélas, il manqua son estocade. Palmas et silence – Abellan se battit avec verve, mais le public ne vit pas les difficultés de ses toros. Ovation par deux fois - Dure journée pour Javier Castaño, secoué par le troisième et en bagarre, avec le dangereux sixième. Tout cela pour : Ovation et silence.

     12 Septembre – Valladolid – 5ème de Feria – Plus de ¾ de plaza : Tiens, le Juli ne remplit plus ! – Cinq toros de Garcigrande et un du Torero, sorti cinquième bis, et muy malo. La corrida a donné du jeu, en particulier 1, 4 et 6ème – Grosse prestation de Manolo Caballero qui donne de bonnes naturelles au premier, et en perd l’oreille à l’épée. Vuelta. Par contre, jolie faena au quatrième, très templée, allant a mas, gustandose. Bonne épée et deux oreilles, sans discussion – Morante de la Puebla n’eut guère de chance au sorteo. On lui vit de grandes choses au capote, de bons muletazos à son premier, mais il tua mal, et se débarrassa vilainement du sobrero. Ovation et bronca -  Le Juli se bagarra vainement avec le troisième, et « armo el taco », devant le bon sixième. Faena crescendo, avec de longues séries très templées. Estoconazo et deux oreilles. Caballero et Juli sortirent en triomphe.
     Le premier toro blessa gravement le banderillero Gonzalo Gonzalez, de la cuadrilla de Caballero : 15 Cms face interne de la cuisse droite. Gros dégâts musculaires et la veine fémorale touchée. Grave.

    12 septembre – Salamanca – Novillada d’ouverture – 1/3 de plaza : Difficile novillada d’Adealida Rodriguez. Les Lisardo n’ont pas voulu jouer, et les novilleros ont du s’accrocher. Les 1 et 3èmes donnèrent quelques possibilités  - Abraham Barragan, qui prend l’alternative, samedi, à Albacete, fut bien, mais manquant de quelque flamme... Ovation et silence – Leandro Marcos essaya de placer son toreo d’esthétique, sans « peser » sur le toro. Cela lui valut plusieurs volteretas. Ovation et silence – Javier Valverde perdit, à l’épée, l’oreille du troisième, après une bonne faena. Du coup, il sortit « comme un mort de faim », au sixième, se fit accrocher la cape, ne voulut pas la lâcher, et s’envola vilainement. Valverde se montra vaillant et tête claire. Faena « de fer », et une grosse oreille.
     La Feria continue aujourd’hui, avec la corrida des Montalvo, pour Cordobes, De Julia et Chaves Flores.

 

ZARAGOZA – LA FERIA DU PILAR 2001...

     L’Empresa de Zaragoza a donné, le « sale mardi », 11 septembre, les cartels de la feria du Pilar 2001. Cette conférence de presse s’est déroulée dans le climat qu’on imagine, vu les terribles évènements qui de déroulaient, au même moment, sur le sol de Etats Unis.
     Feria sérieuse, à l’habitude, avec des évènements locaux importants, comme la despedida de novillero, avec six novillos, et l’alternative du Paulita. Autre annonce qui a d’ailleurs créé polémique : Simon Casas a parlé de la volonté du Tato de se retirer, et presque présenté ses corridas, comme les ultimes d’une brillante carrière. Depuis son domicile, le torero n’a pas apprécié et a déclaré, en substance, que « le jour où j’aurai décidé de me retirer, je l’annoncerai moi-même. Non, mais, des fois ! »
     Cela dit, cartels des plus intéressants, d’où sont absents, bien sûr, Jose Tomas et, côté toros : Palha, triomphateur, l’an passé. Le Molinero n’a qu’un contrat, ce qui ne paie guère son triomphe 2000. Jesus Millan est bien « coloqué ». On suivra , avec attention la corrida de Carriquiri, très bien sortie à la San Isidro, et qui fleure bon la Navarre voisine...
     Les combinaisons du « Pilar 2001 » sont les suivantes :

     Vendredi 5 octobre : Novillos de Bucaré pour Anton Cortés, Salvador Vega et “Serranito”.
     Samedi 6 : Toros de Passanha pour Javier Buendia, João Moura, Fermín Bohorquez, González Porras, Andy Cartagena et Diego Ventura.
     Dimanche 7 : Toros de Cebada Gago pour Fernandez Meca, Juan José Padilla et Antonio Ferrera.
     Lundi 8 : Novillos de Los Maños pour Luis Antonio Gaspar “Paulita”, unico espada.
     Mardi 9 : Toros de Maria Luisa Domínguez pour “El Molinero”, Luis Miguel Encabo et Rafael de Julia.
     Mercredi 10 : Toros de Hermanos García Jiménez et « Peña de Francia » pour Finito de Córdoba, El Juli et Jesús Millán.
     Jeudi 11 : Toros de Torrestrella pour Joselito, Enrique Ponce et “Paulita” qui prend l'alternative.
     Vendredi 12, (dia del Pilar) : Toros de Fuente Ymbro et Jandilla pour Curro Vázquez, El Tato et El Juli.
     Samedi 13 : Toros de Carriquiri pour Manuel Caballero, El Califa et Eugenio de Mora.
     Dimanche 14 : Toros de Samuel Flores pour El Tato, Uceda Leal et Jesús Millán.

 

TEMPORADA 2001 : ENFIN DE LA BAGARRE....

     14 septembre : La Tauromachie a toujours été une histoire de « Passions », et bien sûr, qui dit passion, dit exagération,  disproportion, le tout arrivant au résultat souhaité : La polémique. Normal !
    2001 a connu plusieurs circonvolutions très intéressantes, dont la plupart ont eu pour « détonateur », deux noms : Jose Tomas et Victorino. Le premier et son entourage semblaient si sûr de tout ravager, cette année, qu’il n’était presque pas la peine de faire paseo... Et Séville leur donnèrent, presque, raison. Après, les choses se gâtèrent, en particulier après que le « samouraï » eût rangé son sabre en plastique, en plein ruedo de Madrid.
     Pour sa part, Victorino a connu des hauts et des bas, au cours de cette saison, pour lui importante, du fait de quelques signaux d’alarme, allumés à Madrid et Zaragoza, en fin 2000. Le ganadero de Galapagar s’est défendu « bec et ongles », avec des résultats en dents de scie.
     Du  coup, il n’en fallut pas moins pour qu’arrive, depuis l’hebdomadaire « Aplausos » (N°1248), une de ces attaques « bien saignantes », mais non dépourvues de vérité, suite à la corrida de Bilbao, couronnée par tous les jurys, alors que quatre toros sur six avaient montré plus de défauts que de qualités. Et d’ajouter : « 4 oreilles en 38 toros... pas terrible, terrible ! »
     Il ne faut jamais demander à un journal, un droit de réponse... La rédaction est obligée de le publier, mais en général, juste en dessous, elle s’arrange pour écrire une « réponse au droit de réponse » qui vous taille gentiment, en pièces.
     C’est exactement ce qui vient d’arriver à Victorino qui a envoyé  une lettre « aigre douce » au directeur d’ «Aplausos », Salvador Pascual. Bien entendu, celui ci la publie, dans son N°1250... mais lui répond aussitôt « avec bienveillance ».... Voilà une polémique qui est bien lancée et qui promet.... de bonnes ventes pour cet hiver...
     Victorino, lui, n’est pas prêt de lâcher, ni de rabaisser du caquet, d’autant que sa corrida est sortie, hier, en plaza de Murcia, comme on attend d’une corrida de Victorino : Pleine d’émotion et de surprise ; Sérieuse, armée, batailleuse, et tout à coup « casi de dulce »...
     Du coup, Victorino a enfourché son destrier de bataille, et, toutes ratiches dehors, a commencé  à tirer sur tout ce qui bouge, en particulier sur l’équipe Arranz-Joselito-Tomas, qu’il accuse de fausser la donne, en toréant des toros marqués du 8, qui, «administrativement », ont quatre ans, mais, de fait, sont des novillos de trois ans... Bueno ! Voilà qui va faire du bruit, d’autant que le Victorino ajoute : « Seuls se sauvent Ponce et Juli ! » et, plus loin, « Mais les authentiques héros sont ceux qui prennent mes toros, comme Espla, Liria et Padilla »...
     « La polémique est donc servie »... Comme la rumeur, elle va enfler, se propager et, du coup... on a de quoi « tertulier », cet hiver... en attendant la prochaine Victorinada. Bien Joué !

     13 Septembre – Murcia – 6ème de Feria – ¾ de plaza : Corrida très prenante de Victorino Martin, bien présentée, bien armée, dure et pleine d’émotion. 2 et 5ème furent des enragés. Par contre, le 3ème fut presque un ange de bonté (toutes proportions gardées !). Faible le 4ème ; dangereux le dernier – Espla fit trop piquer le premier, et ne put que soutenir le quatrième qu’il tua vilainement. Ovation aux deux – Pepin Liria fut héroïque, se battant avec le deuxième « Bogotano », perdant puis regagnant à coups de dents chaque pouce de terrain perdu. Une vraie bagarre de rue. Grosse estocade et deux oreilles, a ley. Le cinquième, très violent, ne lui laissa aucun répit. Liria fut encore présent, à la limite de l’asphyxie. Grande ovation – Padilla vint, décidé à livrer bataille, mais se trouva face à « Diplomatico » - 520 Kgs, un de ces toros  nobles, extrêmement brillants, de Victorino, dont on dit « qu’ils font l’avion ». Padilla le toréa fort bien sur la droite, éludant un peu la senestre. Oreille pour l’ex typhon de Jerez, et un grand toro pour alimenter les arguments de Victorino. Le sixième, par contre, court, dangereux, n’offrait aucune possibilité et Padilla ne put que se défendre, sortant applaudi, tandis que Liria restait  « maître en ces lieux »

     13 Septembre – Valladolid – 6ème de Feria – On imagine le llenazo : Corrida historique. Les Torrealta sont sortis sérieux , avec de la caste. Les meilleurs : 2,4et 5èmes. Au cartel , Ponce, Tomas, Juli. La grande bagarre!
     Le public arriva avec l’idée préconçue de faire un triomphe à Jose Tomas. O sea.. Tomasitis ! Il est vrai que le torero de Galapagar avait toujours brillé, ici. Cependant, un torero a fait tout exploser ; un torero est sorti a hombros : Enrique Ponce. Le public n’a pu que se rendre aux arguments du valenciano, non sans vouloir faire « un triomphe à tout prix », au point d’en être totalement injuste avec El Juli.
     Ponce s’accrocha avec le premier, de 641 kgs, et le toréa avec quelques enganchones. Le public réclama une oreille, qui ne fut pas concédée. Au quatrième, Ponce fut magistral, souverain. Longue faena « a gusto », toréant long à droite, profond à gauche, avec cette qualité esthétique qui fait que... c’est Ponce ! Bonne épée et deux oreilles « totales ». Gros triomphe qui scelle le débat  -Jose Tomas fut excellent, à sa manière, face au deuxième. Faena d’empaque, citant le toro de très loin, donnant de l’importance à ses charges vives et nobles. Hélas, deux pinchazos lui firent perdre les trophées. Grande ovation. La polémique surgit au cinquième, après une faena où le torero donna beaucoup de passes, certaines, en ligne, sans engagement, « comme saluant le train qui passe », et d’autres, beaucoup plus sincères. Le public réclama les deux oreilles. Le président n’en accorda qu’une, mesurant la différence avec le faenon de Ponce... et ce fut l’émeute. Deux vueltas pour Tomas, mais une bronca d’enfer, pour le palco, et une division bruyante qui continua durant la lidia du sixième, au point que le public ne tint pas compte de l’arrimon du Juli – Julian Lopez toucha les deux « durs ». Une oreille du troisième, rebrincado, que le jeune affronta avec beaucoup de hargne, et un impressionnant duel « face à face », avec le sixième, totalement arrêté. Le jeune « se la joua », encore une fois, mais le public, toujours à invectiver la présidence, n’en tint nul compte. Fou de rage, le Juli mit un gros coup de lame, et s’en fut aussitôt sans dire au revoir. Casta ! « Muy bien Juli ! Muy mal Valladolid... y, Enhorabuena Ponce ! »

    13 Septembre – Albacete – 6ème de Feria – Casi lleno : La corrida d’Alcurrucen est sortie très sérieuse, encastée. Le public n’en a pas tenu compte, et s’est bien mal comporté avec Jesulin, mais surtout, avec Caballero, Torero de la Tierra, qu’il brocarda sans cesse. Idiot !  - Joselito connut une grande journée, coupant une oreille du premier, mais se montrant supérieur au quatrième. Ce toro le menaça gravement au premier tiers, le marquant au cou, mais le madrilène parvint à le réduire, le toréant parfait, à gauche. Il y eut forte pétition, en vain – Jesulin de Ubrique fut sans cesse pris à partie. Piquant beaucoup avec l’épée, il entendit deux avis à son premier. La faena au cinquième débuta, sérieuse, mais devant la froideur de la plaza, Jesulin fila « au soleil » et fit ce qu’il faut pour couper une oreille – Caballero toucha les deux tordus, le dernier étant le plus mauvais de l’encierro. Il les affronta avec sérieux, très solide dans sa technique, mais le public n’en tint aucun compte, le prenant plusieurs fois à parti. Applaudissements et silence. « Que pasa alli ? Puta envidia ! »

     13 Septembre – Salamanca – 2ème de Feria – 1ère corrida – Un peu plus de media plaza : Corrida de Montalvo bien présentée, mais faible. Le deuxième fut le meilleur -  El Cordobes ne put rien avec le premier qui, on suppose, avait quelque problème de vision. Par contre, il débuta bien au quatrième, puis se laissa aller au pueblerino, et là, les salmantinos ne suivirent plus. Silence et vation – Domingo Lopez Chaves coupa l’oreille du deuxième, et fit tout pour sortir a hombros. Faillit bien y parvenir. pero pincho ! Bonne prestation de ce torero qui en vaut bien d’autres....Suivez mon regard ! – Rafael de Julia ne put rien, face à deux toros décastés. Silence partout.

A suivre, aujourd’hui, les Torrestrella, pour Jesulin, Caballero et De Mora.

 

NIMES VENDANGE TRISTEMENT

     Septembre : Les cartels  de la feria des vendanges de Nîmes n’avait qu’une lointaine parenté avec « les ferias évenements » passées. Cependant, on pouvait attendre quelques grandes choses, ce vendredi, samedi soir, avec les Cebada, Dimanche, avec les Palha. Les cartels étaient les suivants :

Vendredi 14 septembre : Toros de Maria del Carmen Camacho pour Miguel Abellan," El Juli " et Sébastien Castella.
Samedi 15  - 11 heures : Les élèves des Ecoles Taurines de Valencia, Alicante et Madrid, avec du bétail de François André
Samedi 15  - 17 heures : Toros de Cebada Gago pour Richard Milian, " El Zotoluco " et Juan José Padilla.
Dimanche 16 – 11 heures : Toros de Oliveira Irmãos pour Swan Soto, Marc Serrano et Grégoire Taulère (alternative).
Dimanche 16 - 17 heures : Toros de " Palha " pour Victor Mendes, Fernandez Meca et Antonio Ferrera.

     « Les cartels «étaient... ! » Les tristes évènements des USA ayant suscité l’émotion, l’horreur que l’on sait,  le journée de ce vendredi 14 est journée de deuil, en Europe, et, très dignement, le Maire de Nîmes a décidé d’annuler tous les spectacles. La corrida  du jour n’auralieu. donc pas  Certains ne l’entendront pas ainsi. On peut les comprendre, mais on espère les voir à nos côtés pour les trois minutes de respect silencieux, en souvenir de ceux qui, mardi dernier, ont perdu la vie.
 

ENRIQUE PONCE, DEFINITIVEMENT...

     15 Septembre : « We are all Americans ! », semblaient dire, en silence, les milliers de personnes qui, hier, sur les coups de midi, se figeaient ensemble, la main sur le coeur, les yeux dans l’éternel, essayant d’y trouver, d’y consoler quelqu’âme blessée, perdue, encore apeurée. « Dormez en paix ! Nous veillons ! Nous pensons à vous, qui en auriez fait autant si... ». Quel moment terrible, mais aussi quelle beauté, et quel espoir !
    
La veille, du fond d’une mosquée, des chants Corses s’étaient élevés pour dire au monde « Nous sommes différents, et nous l’acceptons. Nous sommes différents, et pourtant si proches ! »
    
Dans un journal basque, un maudit dessin a lancé la dernière insulte aux morts, aux déchiquetés, aux brûlés vifs, aux torturés. Une honte ! Forfaiture ! Saleté infinie !
    
Maintenant, d’autres malheurs viendront, d’autres innocents paieront, d’autres chants s’élèveront. Pourtant, personne, probablement, n’oubliera ce 11 septembre maudit, et même si la bannière étoilée nous fait parfois renauder, on ne peut s’empêcher d’admirer ceux qui ont construit une grande nation, la construisent encore, et la reconstruiront, tous ensemble, du plus modeste des terrassiers, à l’ex président, aujourd’hui citoyen. Oui, hier, sur les coups de midi, « Nous étions tous, un peu, Américains » .
   
Côté « Toros », on aura du mal à nier un fait, encore ratifié hier, en plaza de Valladolid : « Enrique Ponce esta cumbre ! » - Enrique Ponce est au plus haut. Certes, des esprits chagrins rétorqueront le fameux « Oui, mais, avec quels toros ? ». Il serait trop facile de leur rétorquer : « Avec les mêmes que les autres ! et peut-être bien mieux ! » Trop facile !  Il n’est que de voir les « gestes » du valenciano, à Madrid, à Bayonne, par deux fois ; il n’est que de voir la régularité avec laquelle il a monté des monuments de faenas, cette année, voyant vite le toro, établissant sa stratégie, lidiant juste, toréant parfait, terminant en apothéose deux faenas sur trois.
    
La feria de Valladolid, qui se termine dimanche, vient de démontrer les deux facettes du torero de Chiva : Artiste inspiré, le jeudi ; voltigeur de pointe, le vendredi. Et dans les deux cas... saluez, messieurs dames ! Hier, face  à un toro impossible, véritable assassin, Ponce a fait preuve d’un immense savoir, étayé par un courage hors normes, parce que totalement lucide et serein, jusqu’à dompter le voyou et lui faire avaler trois séries insoupçonnées.2001 a été une saison mouvementée, mais un premier bilan saute aux yeux : On aura beau dire, on aura beau faire... « Nous sommes tous Poncistas ».

     14 Septembre - Valladolid  - 7ème de Feria – Plus de ¾ de plaza : Toros de Puerta Hermanos, dont les 2,3,4èmes au fer de Diego Puerta. Jeu inégal, pas trop de race. Le 3ème est le bon numéro ; le 5ème est un « garbanzo de mucho cuidado », manso brutal et dangereux – Joselito toucha le mauvais lot. Le madrilène ne put rien devant le faible premier. Brindant au ciel, il débuta bien, face au quatrième, dont la charge s’éteint plus vite qu’une allumette. Ovation et Palmas – Enrique Ponce dut soutenir le faible deuxième, mais se battit comme un vrai gladiateur, avec le cinquième, manso violent qui « s’orienta », à peine sorti du toril. Faena impossible, et pourtant, trois séries imposées, arrachées, taillées dans la roche en fusion. Ovation et « grosse » vuelta al ruedo – Finito donna au troisième, le grand moment artistique de la corrida. Faena précieuse, toréant avec empaque et grande profondeur. Le sixième manqua de tout. Oreille et silence pour le Finito, mais le grand souvenir... c’est Ponce !

     14 Septembre – Salamanca – 3ème de feria – Plus d’une demi arène : Pas beaucoup de monde pour un cartel « de postin » : Jesulin, Caballero, De Mora – Grande préoccupation, le matin, au sujet d’Alvaro Domecq Diez, victime d’une nouvelle attaque.  Quatre toros de Torrestrella, dont trois (2, 3 et 4èmes), bien présentés, ont fait leur devoir avec le cheval, et montré de la codicia, à la muleta, surtout le quatrième.  Deux de Montalvo, décastés, sont sortis 1et 6èmes, totalement décevants – Jesulin règle rapidement le premier, mais dut batailler ferme pour ne pas se laisser manger par le quatrième. Longue faena, longues séries et pechos de « au secours, je m’asphyxie ! » Silence et Ovation – Manolo Caballero a coupé une oreille à chacun, sans se décoiffer, sortant facilement à hombros, mais laissant l’aficionado sur sa faim. Là où il aurait du donner « six et pecho », il ne donna que « trois et molinete » !. Cela dit, une facilité impressionnante, une technique parfaite et une épée habile. Oui, mais !  - Eugenio de Mora a fait dans la longueur et le copieux. Demasiado ! Le seul souvenir restera une bonne estocade au troisième. Ovation et Silence.

     14 Septembre – Cehegin (Murcia)  - Plein : Le « torero de la Terre », Pepin Liria, prend seul six toros et triomphe pleinement. Le « Unico espada » est toujours un défi, un saut dans l’inconnu, surtout si, comme ici, on prend six toros de six ganaderias différentes : Guardiola ; Cebada ; Jandilla, un autre Cebada (sobrero) ; un Juan Antonio Ruiz  et un Torrestrella . Superbe de caste, le sobrero de Cebada, qui remplaça un Santiago Domecq, qui se cassa une patte – Pepin Liria fut complet, varié, vibrant. Il banderilla le sixième. Bilan triomphal : ovation – oreille – deux oreilles – deux oreilles et la queue du sobrero – oreille du toro d’Espartaco et deux oreilles et rabo, au dernier, d’Alvaro. Huit oreilles et deux rabos. Muy bien por Pepin Liria ! 

     14 Septembre - Murcia – Novillada finale – ¼ de plaza : Novillos de Manolo Gonzalez  et Sanchez Dalp, pointus ; nobles les 1 et 6èmes, dur le 5ème – Ovations pour Jose Maria Requena – Oreilles et silence pour Emilio la Serna qui entend deux avis au cinquième – Triomphateur, avec technique et bon goût, Cesar Jimenez, qui coupe une oreille de chaque, et sort a hombros.

     14 Septembre – Albacete -  Corrida de Rejoneo – Nohay billetes : Triomphe de Pablo Hermoso de Mendoza et Andy Cartagena qui sortent a hombros. Toros de Felipe Bartolomé, bien fades les trois premiers - Moura, Buendia et Bohorquez furent ovationnés, crescendo - Pablo Hermoso de Mendoza coupa deux oreilles au toro «Capitan » - Andy Cartagena lui répliqua en obtenant à son tour, deux trophées de « Madrugador » - Oreille pour un Diego Ventura qui « monte les échelons », affirmant technique et toreria. Démonstration, ce jour, devant un dernier toro compliqué.

 

CA S’EN VA ET CA REVIENT...

      16 Septembre : Chanson connue ! « Tube » de toujours, que l’on peut accommoder à  toutes les sauces. Les marins penseront au flux et reflux, « qui nous font marée », comme dirait Devos... Les économistes penseront aux fluctuations de la Bourse, et les politiques, aux sondages... de leur côté, « les coquins » penseront à autres chose... Coquins !
     Ici, c’est beaucoup plus sérieux, car ce « remue ménage » se rapporte à deux hommes, deux toreros qui, à Nîmes, ces jours ci, doivent ressentir des tonnes de sentiments divers, d’émotions multiples... Bonjour les montées d’adrénaline ! Richard Milian s’en va ! Victor Mendes revient !
     Hier, Richard Milian a dit, hier, « Adieu » à Nîmes... Tout au long des années, les vieilles arcades du cirque romain ont résonné, parfois plus, parfois moins, parfois pas du tout, des échos de ce perpétuel « Je t’aime, moi non plus » qui a, au long de sa carrière, lié le Richard « au coeur parfois de lion », au public français. Depuis 78/79, le novillero a intéressé les aficionados, ne les a jamais laissés indifférents.
     Torero « qui divise, qui énerve » parfois, Milian a su, par un indéniable sens du spectacle et de la communication, palier à une technique dont certains ont douté, et une réelle tendance à souvent « faire danser les zapatillas ». Vu les zambombos qu’il avait en face, on peut facilement tolérer ce fait, et trouver en Richard, l’image même du « torero bagarre », du « torero combat », du « torero défi ».
    
Loin des faenas standard, qui commencent par statuaires et finissent par manoletinas, les trasteos de Richard commençaient toujours en point d’interrogation, et finissaient souvent par un gros « ouf ! », après avoir parcouru toute la gamme des interjections et autres soubresauts grammaticaux. «Mais, il est fou ! » aura probablement été l’admirative apostrophe qui aura, le plus souvent, accompagné la carrière de Richard Milian.
    
« Pues, no ! Pas fou ! »
Vaillant et surtout, malin ! Sachant harceler le toro et le public, de la voix, du geste, du sourire, et, tout à coup, sachant donner trois naturelles excellentes au Miura de Béziers ou à l’Escolar Gil de Mont de Marsan, évitant hachazos et derrotes des uns, tandis que quelques quolibets tournaient à l’ovation, Richard Milian a traversé les années 90 sans prendre une ride. Malin et peut-être conscient de ses limites, Milian a choisi d’être un torero « différent », qui, à ce titre, aura marqué l’histoire naissante de la Tauromachie française. Il va s’en, aller dimanche prochain, à Floirac, mais restera dans le souvenir de beaucoup, à l’heure du « Qu’est ce qui va se passer, cette après midi ? »

     Victor Mendes est une figura du toreo portugais. Lui, également, a su « envelopper » ses magnifiques dons de banderillero, d’une qualité croissante à la cape, avec l’épée, puis en dernier temps, avec la muleta. Vaillant, brillant, cet athlète avait un caractère de chien, les idées bien en place, et « d’autres choses », aussi ! Doué d’un grand sens de la communication, Mendes à su exploiter une facilité de contact, d’impact, auprès de tous les publics. C’est ainsi que, peu à peu, le matador banderillero, a su gagner les plus grandes plazas, les plus grandes ferias, dont Madrid et la San Isidro.
    
Roué de coups, percé de toutes parts, Mendes, comme Milian, revenait au combat, et s’envolait pour un nouveau « poder a poder », même si le Miura interdisait le passage. Cependant, contrairement au français, Victor était « prévisible » : Bien, et parfois très bien, au capote ; supérieur, aux banderilles, il « baissait » beaucoup à la muleta, mais on le retrouvait, avec l’épée.
    
Pourquoi revient il ? A peine a t’il laissé son dictionnaire « Russe-Portugais » en six leçons », qu’il a du réviser le manuel du « parfait lidiador de Palha ». Cet  après midi, le cirque romain l’attendra, et Mendes essaiera d’expliquer sa tauromachie, martelant chaque muletazo d’un « tu comprends ? », à l’accent pointu. Avec lui défileront Meca et Ferrera.
    
L’un est un fantassin, un grenadier. L’autre est un voltigeur. Le premier va vouloir laver l’affront que lui a fait un vilain moustique de Palha, dernièrement, à « la concours » de Dax. En passant, il va essayer de faire ravaler ses propos à un éleveur discourtois et peu respectueux des hommes de lumières. Donc, Meca sera « a tope ».
    
Ferrera, lui, revient sur les lieux de ses exploits de Pentecôte. Le public sera « avec lui », dès le paseo. Il est en grande forme, et ses courbatures sont autant dues aux inconfortables salidas a hombros consécutives, qu’aux volteretas qui accompagnent chacune de ses sorties. Oubliée, la crise d’appendicite ! Ferrera, depuis Dax, n’a cessé de triompher. Les spectateurs landais en resteront dubitatifs, mais salueront les bienfaits confirmés d’une nuit de repos dans la cité thermale. Bonne publicité ! Pas de doute, ce soir, Ferrera sera « a tope » !
    
Et Mendes, au milieu de tout cela ? Humainement, on comprendrait qu’il se laisse « une marge de sécurité ». Mais d’autre part, les souvenirs aidant, le public lui pardonnerait mal une paire « à cornes passées » ; un pasito atras, à la muleta ; une estocade en sortant de la suerte ! Mendes est obligé de sortir « a tope », même si ce n’est que « sortie d’un jour » !
    
Pas à dire ! La salive doit se faire rare... et les idées, noires comme des Palhas, doivent tourner, dans la tête. « Ca s’en va et ça revient... » et triomphe ou grand fracaso sont « faits de tous petits riens ! » Que haya suerte !

     15 Septembre - Nîmes – 2/3 de plaza – Grand beau : Corrida de Cebada Gago; toros bien présentés et bagarreurs, mobiles, encastés, bourrés de défauts mais intéressants en diable. Le deuxième était un vrai dur, ; le cinquième celui qui manifesta le plus de possibilités. Toute la corrida montra « du caractère", même si plusieurs se sont arrêtés ou ont tourné « courts »
    
Richard Milian a fait ses adieux. Après la médaille de la Ville, après les deux largas à genoux qui reçoivent le premier, une terrible voltige, dans un remate approximatif. Gros susto. Secoué, Milian fera lourdement piquer le toro et le trasteo s’en ressentira. Epée caida et ovation.  Le quatrième fera preuve d’un genio croissant, tandis que sa charge ira se réduisant. Milian le harcèle et met un gros coup d’épée, donnant une vuelta d’émotion.
    
Au lendemain de la Miurada d’Arles, Zotoluco, radieux, déclarait : « Je pense aux deux prochaines, et elles sont de Cebada, à Nîmes et Logroño ». Mission accomplie pour ce qui est de Nîmes. Il dut faire front au terrible premier, qu’il tua mal, mais se libéra, peu à peu devant le cinquième, au cours d’une longue faena, « a mas », où il entendit deux avis, mais dont il obtint une juste oreille, à force de sérieux, de technique et de vaillance. Muy bien « por Mejico » !
    
Padilla termine la saison « en vrille »... et c’est normal. On ne peut prendre trois terribles coups, sans les payer. Un triomphe à Bilbao aurait « relancé la machine », fait oublier les sacrifices. Ce ne fut pas le cas, et Padilla le paie, aujourd’hui. On le comprend et on le respecte. Par contre, on accepte moins quelques sautes d’humeur, quand des gradins descendent quelques reproches. Cela fait déjà deux ou trois fois que le Jerezano coupe vilainement les trasteos et « plie les cannes », sans grande vergogne... Ovation au troisième, qu’il ne  put comprendre, et silence goguenard en fin de course. Padilla doit passer un hiver de repos... et de réflexion.

     15 Septembre – Nîmes – Novillada non piquée, en session matinale : Enfin, une apothéose, méritée, pour Fernando Cruz : trois oreilles et la porte des Consuls. Que bien ! Ce garçon, (que l’on « a volé », au concours de Dax ; que l’on n’a pas primé comme il se devait, aux novilladas de Bayonne) s’est vu enfin récompensé de son courage et de son talent. Triomphe total et un nom à retenir.
Les François André ont donné un jeu régulier. Jose Cuenca se fracture le scaphoïde droit et ne réapparaît pas- De son côté, Camille Juan collecte les avis, mais donne vuelta au dernier.

     15 Septembre – Albacete – 8ème de feria – No hay billetes :  Cinq de Torrestrella , et un Carlos Nuñez, sorti quatrième. Lot très inégal, dont les meilleurs tombèrent aux mains d’Abraham Barragan qui prit l’alternative devant « Pajarito » - 534 kgs d’Alvaro Domecq -  Ponce, le parrain, toucha les deux mauvais et, en témoin, Caballero « se rabibocha » avec les siens, en se montrant grand technicien face à un lot « de caractère ».
    
Enrique Ponce a encore dicté leçon, face à deux toros rétifs, pesants. Oreille à son premier, manquant celle du quatrième, avec l’épée – Caballero coupe l’oreille du troisième, brusque et compliqué. L’albaceteño va « mettre le feu », avec le cinquième, magnifiquement reçu au capote par larga à genoux et un gros enchaînement de lances, très bien rématé. Longue faena « a mas » et deux oreilles – Abraham Barragan s’est montré un peu « timidot », devant le toro de la cérémonie. Ovation. Par contre, il tira tous ses feux, devant le sixième, alignant pas moins de cinq largas à genoux, débutant sa faena par un cambio de la main gauche, et la poursuivant avec alegria et finesse. Deux oreilles et sortie a hombros, en compagnie de Caballero. Triomphe des deux toreros « de la Terre ».

     15 Septembre – Valladolid – 8ème de Feria – Casi Lleno : Il fallait « laver l’affront »... Il fallait, à tout prix, que Jose Tomas sorte a hombros. C’est fait, mais cela provoque une grosse division – Corrida de Nuñez del Cuvillo, mal présentée et sin casta. Mauvaise année  - Joselito ne s’entend pas avec ses deux adversaires. Applaudissements et ovation – Javier Castaño se bagarre en vain – Silence partout.
    
Jose Tomas était attendu, et le public voulait son triomphe à tout prix, pour laver l’affront que lui avait fait Ponce, il y a deux jours. De très bonnes choses, certes, mais également des passes accrochées  et beaucoup de temps morts « à se regarder ». Pinchazo à son premier ; deux, encore plus vilains, avant d’estoquer le cinquième. Oreille chaque fois et la salida a hombros, pour les photographes.

     15 Septembre – Salamanca – 4ème de Feria – Plus de demi plaza : Quatre de Jandilla (excellents les 3 et 4èmes)  et deux de Charro de Llen, sortis premiers, sans race – Andres Sanchez remplaçait Morante, souffrant du dos. Le public fut froid à son encontre. Ovation et bravos, après un avis – Victor Puerto, qui va couper sa saison au 30 septembre (souffrant toujours du coude) ne fut que moyen, en particulier devant le cinquième. Ovation, chaque fois – Juan Diego fut monumental au capote, mais s’en fut « a menos », au fur et à mesure de la lidia, perdant peut-être, l’oreille du troisième, à cause de l’épée. Ovation chaque fois, et un avis au dernier.

     Dans les autres plazas :

     15 Septembre – Guadalajara : Jesulin (une et une) et surtout Juan Mora (deux oreilles au quatrième) triomphent devant une bonne corrida de Valdefresno.  2et 4ème sont de Fraile Mazas. Seul le 6ème ne permet rien. Rivera Ordoñez sera ovationné.

     15 Septembre – Aranda de Duero : Juli remplit la plaza et coupe trois oreilles – Corrida de Antonio Bañuelos – Pepin Jimenez et Uceda Leal, coupent une oreille, chacun.

     15 Septembre – Fuenlabrada : El Fundi coupe un rabo à un excellent toro de Garcigrande

     15 Septembre –Piedrabuena (Ciudad Real) – Corrida Goyesca : Très bon lot de Laurentino Carrascosa, mais le troisième se couche et meurt en pleine faena – Quatre oreilles pour Anibal Ruiz – Un rabo pour « el Fandi » ; deux oreilles pour Davila Miura. Tout le monde a hombros, avec le mayoral

     15 Septembre – Sangüesa (Navarre) : Triomphe d’Antonio Ferrera, qui sort a hombros avec une oreille, chaque fois, et beaucoup de courbature (voltereta au cinquième) – Jose Luis Moreno et Sebastian Castella coupent une oreille. Vuelta, au dernier, pour le Français, qui a touché le meilleur lot. Les toros sont de Martelilla.

 

LES CHEVAUX « TOREROS »...

     17 Septembre : Plus que jamais, le rejoneo est en vogue. A l’heure où les corridas « à pied » se traînent, parfois lamentablement ; à l’heure où les plazas se vident, en Espagne, parce que « no han servido los toros », parce que « invalidos », « descastados », ou parce que les faenas sont toutes taillées sur le même modèle, le rejoneo est au plus haut, offrant une palette de remarquables cavaliers, dont le caractère s’exprime totalement, grâce à des chevaux chaque jour « plus toreros »...

     Les spectacles se multiplient parce qu’il y a plus de chance de succès, parce que le toro, « peu forcé par le bas », y charge mieux ; parce qu’il y a une grande compétition entre les professionnels ; parce que le choix est immense et parce qu’il y a, chaque jour, assaut de trouvailles et d’audaces, qui font que le public, admiratif, suit avec passion les actuacions des « chevaux toreros ».
     A voir l’escalafon des rejoneadores, on s’aperçoit qu’ils toréent pratiquement autant que les matadors à pied, et bien plus que les novilleros, ce qui, d’ailleurs, ne laisse pas d’inquiéter. Le public suit, plus facilement, parce que l’émotion et l’alegria priment ; parce que les connaissances techniques sont moins nécessaires ; parce que « chacun adore les chevaux », et que, ne serait ce que de les voir à l’échauffement, avant la course, est déjà un spectacle en soi.
     Les chevaux toreros ont ils peur ? Se sentent ils « toreros », à l’heure du paseo ? Mangent ils bien, après un grand triomphe ? Sont ils heureux, tout simplement ? Scruter leur regard avant, pendant et après la lidia mériterait qu’on s’y attarde, et, à ce sujet, les cavaliers ou les ayudas pourraient en raconter. « Son toreros, los caballos ! »
     Ils sont toreros, et paient un lourd tribut au succès de leur maître. Hier encore, "un cheval torero » est mort, d’une cornada en pleine poitrine, à Valladolid. Il s’appelait « Ortega »... Hier encore un autre, un autre a subi la brûlure du coup de corne. Son maître, Alvaro Montes, a du vivre de mauvais moments et scruter anxieusement le regard fiévreux de son meilleur compagnon. On a tous en mémoire l’accident de Bayonne, et la mort du cheval de Leonardo Hernandez...
     « Son toreros » et cet art, que l’on pouvait, nous les premiers, considérer comme mineur ou parallèle, est aujourd’hui un des piliers de la fiesta brava, au point que lorsque l’on parle de tel ou tel rejoneador, automatiquement arrivent à l’esprit les noms de leurs chevaux, si semblables et pourtant si différents. « Son muy toreros, los caballlos »...

     16 Septembre : A Murcia, la dernière de Feria a vécu une nouvelle rencontre entre Pablo Hermoso de Mendoza et Andy Cartagena. La compétition à peine ébauchée, à distance, l’hiver dernier, ne s’est pas concrétisée, dans les ruedos espagnols. Il y avait là, pourtant, peut-être matière à un montage bien juteux... Toujours est il que les deux cavaliers ne se sont pas souvent rencontrés, au même cartel. Pablo Hermoso, classique mais génial ; Cartagena, fougueux, explosif... De quoi remplir les plazas, de quoi diviser l’Aficion et provoquer les passions. Hier, à Murcia, Cartagena à triomphé  du grand Pablo. Demain, ce sera l’inverse... Competencia y pundonor !
     A Valladolid, on fermait feria... Helas, la corrida fut ternie par la cornada en plein pecho, du cheval « Ortega », de Sergio Vegas, qui mourut là, à peine rentré au patio. « Muy triste », de voir ainsi s’éteindre le doux regard d’un cheval torero. Muy triste !

 

DIMANCHE DANS LES RUEDOS : NON-EVENEMENT A NIMES !

     Il fallait s’y attendre... Nîmes a « joué faux », a voulu faire semblant... Faire semblant de donner une opportunité aux toreros français, fait semblant de les monter haut en distribuant « un sac d’oreilles », qu’ils ont eux mêmes, dignement, rendues à l’alguazil... Fait semblant de créer l’événement avec les  Palha, qui sont sortis moches et imbuvables, pour changer ! ... Fait semblant  de créer l’événement avec le retour, pour un jour, d’un Victor Mendes qui est venu, probablement bien payé, mais est reparti, malheureusement bien sifflé... Eso no es ! Ni la Fiesta, ni le public ne méritent cela.

     16 Septembre (matin) – Nîmes   Media plaza : Cinq toros de Oliveira Irmaos, inégaux de présence, sans bravoure, très brusques et violents. Le troisième était un manso imbuvable, dangereux, banderillé de noir. En cinquième sortit un Jimenez Indarte, au diapason.
     Digne alternative de Grégoie Taulère, devant le toro « Fumado » - N°556 – 460 Kgs , d’Oliveira Irmaos. La faena débutera dramatiquement, sur une vilaine cogida, mais le jeune matador confirmera son envie, son métier, et un talent pour le torero sérieux, mesuré, accompagné d’un don réel, épée en main. Bon succès, terni par l’erreur du président qui accorde deux oreilles. Le matador apaisant les protestations en en rendant une, fort dignement. Le sixième perdra un sabot en début de trasteo, et là encore, l’épée sera brillante – Triomphe de Swan Soto, dont les trois oreilles, très généreusement accordées, ne doivent pas cacher la froideur et une personnalité trop intériorisée. On signe de contrats si l’on coupe des oreilles et si l’on transmet. Voir Padilla, Ferrera et autres Fandi. Par contre, les dimanches sont pleins de toreros qui restent assis chez eux « à espérer le coup de téléphone », et qui toréent très bien...  - Marc Serrano a eu la grande chance d’avoir avec lui « El Chano » qui s’est « envoyé » le troisième, assassin, et lui a permis de l'estoquer, avec beaucoup de chance. Ovation à l’un, silence à l’autre.

    16 Septembre (soir) – Nîmes – Petite entrée : Corrida détestable de Palha : mal présentée, sans bravoure, mal encastée, mansa con mal genio. Seul le troisième... 3 et 4èmes, petits, ce dernier se couchant avant l’estocade. Le ganadero va t’il continuer à donner ses leçons, où se contentera l’il, sans affiches 4x3, "d' écouler » ses produits, dans « ses » plazas ?- Victor Mendes a gardé la vista, et brillé aux banderilles. Quelques détails à la muleta et « la San Quintin », avec l’épée. Que pouvait on attendre ? Deux recibir dans tout le haut ? Avis, chaque fois et beaucoup de sifflets – Fernandez Meca s’est battu comme un beau diable, en bon professionnel, mais tua mal. Ovation et silence, avec un avis, chaque fois -  Antonio Ferrera est sorti « à fond », a banderillé en voltige, et donné de bons muletazos au troisième, le seul « buvable » du lot . Oreille forte, et rien de bien possible, face au dernier.
     En un mot, en ce dimanche « de vendanges », Nîmes a tiré un mauvais vin portugais, et l’a bu jusqu’à la lie... Santé !

     16 Septembre – Salamanca – 5ème de Feria – ¾ de plaza : Mauvaise corrida du Puerto San Lorenzo, mansa – Curro Vazquez se montra « précautionneux ». Bronca et Pitos – Ponce a lidié, en professionnel, en attendant son second contrat, mercredi. Ovation, chaque fois – Javier Castaño s’est longuement joué la peau, dans l’indifférence de ses paisanos. Muy mal ! Ovation aux deux.

     16 septembre – Albacete – 9ème de Feria -  Casi Lleno : Les figures s’étaient battues pour toréer les Nuñez del Cuvillo. « Z’auraient mieux fait d’aller voir ailleurs ! ». Il en est sorti quatre, vilains, mal encornés, mal embouchés. Heureusement, deux Daniel Ruiz, sortis en 5 et 6ème, ont sauvé ce qui pouvait rester d’une bien triste corrida. Le Juli, très bien au capote, s’est bagarré et a bien tué.  Silence et Oreille – Sergio Martinez torée très bien, mais tue bien mal. Ovation et oreille – Abrham Barragan fut volontaire devant le jabonero troisième, et reçut comme il put le sixième, arrêté, a portagayola. Ouf ! Ovation et oreille. Mala corrida. 

     16 Septembre  - Barcelona – ¼ de plaza : Angel Gomez Escorial prend une cornada de deux trajectoires dans la cuisse gauche, par le troisième de la tarde. Pronostic grave, mais dégâts seulement musculaires. Beaucoup de chance, mais... malchance totale, cette année. Manolo Sanchez prend trois toros, et donne une vuelta – Antonio Cutiño, comme Escorial, part  a portagayola et touche le pire lot. Silence et ovation – Les toros étaient : 3 de Coimbra ; deux de Julio de la Puerta (3et 4èmes) et un sobrero de Salustiano Galache, sorti premier. Nada !

     16 septembre – Guadalajara – Plus de ¾ de plaza : Corrida détestable, infumable, invalide (à part les 5 et 6èmes)  de la Dehesilla, de Jose Luis Pereda – Espla reçoit la seule ovation du jour, face au premier. Après... silence partout, pour Finito et Eugenio de Mora. Le silence fut seulement « un peu » troublé lors de la lidia du cinquième : 13 passages à faux, pour les banderilleros du Finito. Pas à dire... de la constance !

     16 Septembre – Moron de la Frontera – Plein : Corrida agréable de Manolo Morilla, maître en ces lieux. On donna vuelta posthume au quatrième – Espartaco et Luis Vilches triomphent, coupant deux oreilles et la queue de leur deuxième adversaire. Vilches complète avec les deux du premier. Rivera Ordoñez : Silence et deux oreilles. Tout le monde a hombros et « tutti contenti ! »

     16 Septembre – Villacarrillo (Jaen) – Toros de Carlos Nuñez, nobles mais faibles – Jesulin coupe trois oreilles – Une, chaque fois pour Manuel Caballero – Victor Puerto fait « carton plein », avec quatre oreilles, mais reçoit une épée sur la tête, en portant un pinchazo. Blessure légère au dessus de l’oeil. Suerte hubo !   

     16 Septembre – Almodovar del Campo (Ciudad Real) – Toros de Manuel Angel Millares , avec deux sobreros de Rubio Martinez et Arauz de Robles – Triomphe de Anibal Ruiz, coupant une oreille à chacun – Bonne journée du Califa. Vuelta et oreille – Cordobes coupe un appendice au premier .

     Côté novilladas :

     16 Septembre – Madrid (Las Ventas) : Présentation de la ganaderia de Valdeolivas. Novillada sortie en général noblona . Meilleur : le 5ème– Les trois novilleros se présentaient aussi : Miguel Angel Aroca (ovationné) – Valentin Ruiz : Vuelta, au cinquième – Javier Solis, qui entendit un avis, chaque fois, et quelques bravos – La novillada a été marquée par la vilaine cogida du banderillero  Manuel Contreras, en sortant d’une paire de banderilles au 4ème : Cornada au thorax, avec des côtes cassées et une grosse estafilade de 20 cms, qui, heureusement, ne pénètre pas, mais fait du dégât. Grave. 

     16 Septembre – Sevilla -  Media plaza : Très bonne impression causée par Javier Valverde, qui coupe une oreille au premier de Ana Maria Bohorquez. Il sera ovationné au quatrième – Francisco Javier Corpas entendra deux ovations, et Alejandro Amaya aurait pu couper, s’il avait mieux tué. Division et ovation.

 

LA « GRANDE INDUSTRIE » DU TOREO...

     18 septembre : un chroniqueur voisin écrit  de Salamanque : La feria se va cuesta abajo, y sin frenos ». La feria de Salamanque 2001 est un désastre... elle est en train de sombrer dans les profondeurs, et coule à pic...

     Tierra Charra, terre de ganado s’il en fut ; terre de bonnes gens, tellement sobres et sérieuses, qu’elles en paraissent rudes. Terre de figuras del toreo, qui ont porté aux quatre coins de l’atlas taurin, la rigueur et le classicisme du « Toreo de toujours ». Bien entendu nous viennent en mémoire "El Viti", tellement seigneurial quel les initiales S.M, de Santiago Martin, devinrent vite «Sa Majesté » ; et, bien sûr, Julio Robles, qui nous fit bondir, dès ses premiers capotazos de novillero, jusqu’à « bien après » que ce maudit toro, en plaza de Béziers... Todo un caballero - même si son caractère était des plus « ombrageux » - à qui la terrible mutilation ne réussit pas à enlever le titre de « Torero »...
     "Avoir du caractère, c’est l’avoir mauvais", disait le philosophe... Toutes les figures « ont eu du caractère ». Voyez Ordoñez, Camino, Paquirri, Rincon... et plus près de nous, Joselito, Ponce, Juli... Normal !
     Salamanca, "terre de toros", cherche "son torero"... Hélas, pour une raison ou une autre, elle est en train de perdre les deux. La cause ? La maudite « Industrie Taurine »...
     La ganaderia Salmantina vit des « heures basses », et plus personne n’attend de miracle, au point que la plaza ne se remplit pas pour aller voir la corrida de tel ou tel voisin ganadero. Hier, demi arène pour les Garcigrande et un cartel attractif : Joselito, Abellan et Castaño, promesse de la Terre. Media plaza. Résultat : Les cinq salmantinos ont été lamentables, et ont pris « un repaso » par un sobrero du Torreon qui a mangé Castaño, tout cru.
     Côté toreros, après avoir fait triomphe bienveillant, l’autre jour, à Caballero, Salamanca a sombré dans le plus grand ridicule, en ouvrant, hier, « Grande Porte » à Joselito. La presse est révoltée, dans la plus grande des unanimités. Bien entendu, chacun son style... certains  mettant « encore moins de gants » que d’habitude... Joselito s’en remettra, et Salamanque aussi... peut-être ! 
     Un qui ne s’en remettra pas, c’est Javier Castaño !  Salamanca devait être « sa » feria. Il était chez lui, se savait attendu, et ne pouvait laisser passer son ultime opportunité, « su ultimo cartucho ! » Hélas, encore une fois, le novillero « promesse » de 99/2000, n’a pu montrer que brouillonne bonne volonté, approximative technique, total manque d'imagination. Son échec est patent ; la descente aux enfers est consommée.
     Depuis cette alternative qui s’est terminée par la cogida « coup de fouet » de San Sebastian, Castaño est allé au massacre. Ses apoderados, qui avaient déjà sévi avec Abellan, le jetant aux orties après l’avoir bien pressé, ont répété « l’affaire », avec Javier Castaño, ne tenant compte ni des coups, ni des approximations, ni de son toreo perdu. Peu importe qu’il ait perdu le sitio ; peu importe qu’il ait perdu jusqu’à son courage, son aguante ; peu importe que de « torpe », il soit devenu d’une accablante vulgarité... on le fait toréer, on accumule les contrats... Du coup, on accumule aussi les échecs, les cogidas, les terribles coups au moral autant qu’au corps.
     Au 2 septembre, Javier Castaño avait toréé 31 corridas, donc toréé 62 toros, et coupé 26 oreilles sur 124 « coupables »...  Pas de quoi pavoiser...
     A aucun moment, on a dit « Ca ne va pas ! On reprend tout à zéro, on lui laisse le temps ! ». Non... il fallait continuer, avancer et avancer encore, vers le précipice. Le rouleau compresseur de l’Industrie taurine - où les « apoderados-empresas » changent de casquettes à loisirs, autant que de veste ; échangent leurs poulains et les jettent, une fois leurs plazas remplies ou vidées - aura encore fait une nouvelle victime. A n’en pas douter, un de ces quatre, vers Novembre, un communiqué qui, comme toujours, sera « laconique », annoncera que Javier Castaño et la casa Chopera se sont séparés, de la façon la plus amicale qui soit. Comme de bien entendu !
      De fait, il y a longtemps qu’on l’a laissé tomber. Il n’est que de voir le torero au patio de caballos, avant la corrida. Ceux qui l’ont cotoyé savent quelle allusion est faite ici. Seul dans son coin, les yeux perdus dans quelqu’horizon brumeux, il faisait peine à voir. Au moment où il devait être « plus entouré que jamais », par sa cuadrilla, par ses mentors, ce garçon était là, errant dans ses pensées, dans sa peur, au point que lui souhaiter bonne chance et lui serrer la main, était presque le déranger.
     Castaño est il un mauvais torero ? Non, bien sûr ! Il est un torero différent, comme le fut Damaso, à ses débuts.  Aura t’il quelque chance de remonter ? Peut-être, comme le fait Abellan, depuis que Marca l’a pris et lui a redonné confiance. Hier, à Salamanca, Abellan a confirmé un net retour à la sérénité torera. Cela faisait un moment qu’on le voyait venir. Souhaitons à Castaño  le même trajet, auprès d’un bon artisan, qui saura le mieux protéger, loin des « multinationales taurines », loin des "grandes surfaces du Toreo". Ces grands industriels, incapables de la moindre humanité, s’en mettent plein les poches tout en coulant ce que nous aimons le plus au monde, après nos familles, nos amis, notre pays : Les toros et ceux qui osent se mettre devant. Pour quelque sous de plus, on n’a pas le droit de mutiler les uns, ni de sacrifier les autres... Mais çà, c’est l’histoire répétée « de la petite boutique du coin, et du Carrefour d’en face »...

    17 Septembre – Salamanca – 6ème de Feria – A peine plus de media plaza : Cinq toros de Garcigrande, bien inégaux dans la présentation et les armures. On dira : « discrets ». Les deux premiers furent potables, les trois derniers, bien tristes. La corrida a été sauvée par « un étranger » du Torreon, sorti troisième, qui a répété ses charges avec grande fureur. Toro encasté, codicioso, pegajoso, que Castaño ne fit pas assez piquer, trompé par les lidias précédentes. Ce fut l’enfer.
     Joselito a coupé une première oreille méritée pour une bonne faenita, bien mesurée, et une grosse épée. Larga à genoux, pour recevoir le quatrième, et après... une suite de muletazos, un à un, cités « au fil du piton », toréant en ligne, ennuyant autant qu’il s’ennuyait. Estocade défectueuse, « a capon », et une oreille, pour trois mouchoirs et deux coussins (de couleur blanche). Sortie « a hombros », insignifiante et scandaleuse dans une telle feria – Miguel Abellan a confirmé un net retour. Toreo mesuré, serein, face au deuxième dont il coupa une oreille, après une bonne estocade. Deux largas pour recevoir le cinquième, suivies d’un capeo vibrant. Hélas, pendant qu’il brindait à Martin Recio, les peones fracassaient le toro dans un burladero. Il ne s’en remit jamais, et la faena était terminée, avant même de commencer. Epée en arrière et ovation pour les vains efforts – Javier Castaño s’est fait littéralement dévorer par le Torreon, sorti troisième. Ne l’ayant pas assez châtié, le torero se vit débordé, au point de se faire vilainement accrocher, heureusement sans mal. Le sixième ne donna aucun jeu, et le terrible arrimon, à la désespérée, de Castaño, fit peine à voir. Ovation à l’un, et applaudissements, après un avis, au dernier. Triste consolation.

     17 septembre – Albacete – Dernière de Feria – No hay billetes : Cinq toros de Daniel Ruiz, bons mais faibles, surtout les trois et quatrième. Le meilleur fut le cinquième, brave ; le pire, le dernier. En premier, sortit un Montalvo, parado et de mauvaises intentions.
     Victor Puerto s’est arrimé « à faire peur », face au triste premier, au point de recevoir un gros puntazo  à la cuisse droite. Grande ovation. Il revint, au quatrième et donna une très bonne faena, calme et reposée, liant sur les deux mains, un toreo très pur. Oreille – Sans triompher totalement, le Morante a connu une bonne journée. Bonne faena, mais « a menos », devant le deuxième qui n’allait pas « au bout du muletazo ». Petite pétition et ovation. Il fut très bien, face au cinquième, qui venait fort. Toreo d’esthétique et de puissance. Adornos divers pour envelopper le tout. Oreille forte – Juli est sorti « en rogne », car il n’a pu couper la moindre oreille. Un premier toro soso, un dernier qui s’arrête et s’en va aux planches, « rajado ». Ovation et silence, avec « cara de pocos amigos ». Casta !  

      17 Septembre – Bargas (Toledo) – ¾ de plaza : Bonne corrida de Roman Sorando – Finito coupe quatre oreilles – Caballero, deux du cinquième – De Mora, deux du troisième. Tout le monde a hombros. Bon pour le moral et le goal average.

      17 Septembre – Bolaños de Calatrava (Ciudad Real) : Toros de Atanasio, bien présentés et donnant du jeu – Espla coupe une oreille à chacun – Califa triomphe, avec les deux trophées du cinquième – Reina Rincon coupe une oreille du dernier.

 

DERNIERES LIGNES, EN PRINCIPE, DROITES....

     19 Septembre :  La temporada « sent l’automne » ! Salamanca n’en finit pas de hurler au scandale ganadero, et il faut deux toros du Torreon, mansotes au cheval, mais remuants et très encastés, pour lui sauver la mise. Feria catastrophique. Menos mal qu’est arrivé le Juli, son sens de l’engagement et du pundonor. Hier enfin s’est ouverte « une vraie Puerta Grande » !
    
Que restera t’il de notre fin de saison ? Logroño, la nouvelle, qui ouvrira, en même temps que sa plaza, une nouvelle ère de son aficion, celle d’internet, des « faenas web », des « trasteos click»... Madrid, qui s’affiche bien triste, bien terne, comme une feria qui se donne... parce qu’elle doit se donner...
    
Zaragoza, bien sûr ! Bien sûr ! On a toujours espoir quand, au son de « la jota del toro », la porte du chiquero s’ouvre et que sort au soleil « un tio desos », dans un nuage de poussière, qu’il file droit au burladero, et fusille tout ce qui bouge...  Quand « sortait »... car aujourd’hui, la plaza a ouvert "son grand parapluie", et le vent ne souffle plus. Nada de sol, nada de moscas ! Le soleil a peine à venir allumer le ruedo. Quant aux mouches, pas folles !  N’ont pas envie de se goudronner les poumons avec la fumée des cigares... Zaragoza donnera feria, et Juli triomphera... Après, petit tour à Jaen... et tchao 2001 !
    
De fait, c’est encore Séville qui fera lever un coin de sourcil : Espartaco se nos va... Bon repos, Maestro ! et bravo ! Ponce fera un nouveau paseo dans la Maestranza. Séville, un jour enfin, le verra t’elle « en Ponce » ? Peut-être le 29 septembre ? Mais, la corrida est de Nuñez del Cuvillo.. Alors on peut tout craindre.
     De fait, une autre corrida retiendra l’attention... Curieusement, elle sera « de rejoneo ! » Le 12 octobre, Javier Buendia fait ses adieux au rejoneo, et il les fera en plein ruedo de Séville. Tous ses compagnons seront là, toréant en duo, à ses côtés, comme un dernier « on voulait tous être là pour ta dernière ! ». Tous sauf un, Pablo Hermoso de Mendoza. Espérons que la raison de cette absence n’est due qu’à quelque problème technique, ou de calendrier. Imaginez un peu la charge émotionnelle que cette tarde portera en elle. On en a eu quelque première idée, en Arles. Javier Buendia s’en va, et laisse au clou, sa garrocha et son toreo campero... Mais, juste derrière lui, arrivera Alvaro Montes, qui pourrait bien, ce jour là, exploser aux yeux du grand public et lancer haut sa jeune carrière.12 octobre... à ne pas manquer !
    

       En France, c’est dimanche prochain que l’on tire le grand rideau... Il sera métallique ! Floirac et son ambiance « foirefouille » ! Floirac et son climat « merguez-bière » ! Floirac, mi admirable, mi détestable !  Floirac qui, malgré vents et marées, malgré le feu des menaces, malgré les snobinards des bords de Garonne et « les espagnolades, à deux euros cinq »... Floirac qui avance, tente, essaie d’être une vraie plaza, se plante parfois, souffle un coup et repart. Chapeau pour ceux qui la veulent... et la veulent belle ! Mais bon ! Floirac sera toujours Floirac, mélange de poutrelles et de sable chaud ; mélange d’artifices et grandes bonnes volontés.
    
Dimanche prochain, Richard Milian y fait « ses derniers adieux ». On serait méchant qu’on dirait... « Il ne pouvait les faire autre part ! ». Mais, ne l’étant pas, on dira simplement que le vent de Garonne accompagnera son dernier brindis, et qu’il en est bien ainsi. Les toros seront de Javier Perez Tabernero. Espérons qu’ils tiendront, et forces et promesses ! Toros sérieux qui ont, le 15 août, à Bayonne, permis le toreo de Caballero et posé quelques problèmes à ses compagnons. Au côté de Richard « coeur de vieux lion », défileront Stéphane Fernandez Meca et Antonio Ferrera... Meca aura du mérite et, encore une fois, serrera les dents. Lésion à un pied, dernier souvenir "d’affection" d’un Palha, dimanche dernier, à Nîmes ! Quant à Ferrera, espérons qu’il ne sautera pas trop haut ! C’est vrai ! On a toujours peur, en le voyant bondir, à la sortie d’une de ses paires de banderilles « musclées », de le retrouver, dans la seconde qui suit, assis à la guinguette du bout, près « du stand à Régis », devant une merguez-frites ! Le dernier « « 6 toros 6 » nous apprend que même son apoderado, celui qui le défend le plus sincèrement, lui a dit l’autre jour : « Attends, tu ne peux pas toréer comme ça ! » Ce à quoi répondit le torero « Attendez demain, Don Luis. Après Sanlucar, on en reparlera ! ». Et effectivement, à Sanlucar, le garçon calma ses ardeurs et toréa « como Dios manda ».
     Quelle version Ferrera, dimanche à Floirac ? Fino de Jerez ou bière de Munich? Olé « de verdad », ou « gros rot » style « qu’elle était bonne, la saucisse ! » Pour cela, une seule solution... il faut y aller voir !

     Floirac – Dimanche 23 septembre – 17 heures : Six toros de Javier Perez Tabernero , pour Richard Milian, qui fera ses adieux, Stéphane Fernandez Meca et Antonio Ferrera.  Location : 05 56 40 90 18.

   

 

LE JULI SAUVE L’HONNEUR DE SALAMANQUE

     19 Septembre : Quel désastre ! Navalon « pète les plombs » et s’embarque sur de terribles polémiques et conflits personnels dont il a le secret. Ses chroniques sont « « de fer et de fiel ». Furibond, il hurle à « sa Salamanque disparue » et  brocarde tous les protagonistes complices de la plus triste feria qui ne se soit jamais donnée dans la plaza de la Glorieta. Et pourtant, un bon muletazo par ci, une grande estocade par là, rien ne lui échappe...  En quelques mots bien sentis, il démolit les « derechazos sans épée » de celui qu’il appelle  Pepito Arroyo, et monte au plus haut la toreria d’honneur du Juli... Que bueno !  Par contre, il  finit sa chronique par un terrible : « Ah, j’oubliais ! Finito était très bien habillé ». Que malo eres, Alfonso !

     18 Septembre – Salamanca -  7ème de Feria – No hay billetes : Corrida désastreuse, mal présentée, absente de toute caste, de Daniel Ruiz. Le cinquième provoqua un vrai scandale. Tous les toros furent protestés à la sortie, et sifflés à l’arrastre. Heureusement, le sixième fut remplacé par un sobrero du «Torreon », qui mit le feu aux poudres. Toro  pegajoso qui dévora tout le monde et eut la chance de tomber sur un Juli qui lui fit face, coupa deux oreilles, sauva la corrida et ouvrit, enfin, une vraie « puerta grande » !
    
Joselito essaya d’animer le premier, et voulut, face au quatrième, faire taire les critique acerbes qui sanctionnèrent son pseudo triomphe de la veille. Cela débuta fort bien, mais le madrilène tomba rapidement dans la facilité des muletazos, un par un, cités avec le pico, même quand il lança loin son épée, pour toréer de la droite. Division à l’un, et oreille polémique à l’autre, tué d’une desprendida rapide – Finito essaya mollement, et se laissa porter. Légère division aux deux – Juli fit ce qu’il devait devant le triste troisième, mais se battit comme un lion, devant le sixième « Andrajoso », du Torreon, qui fut un véritable poison, toro très encasté  qui calculait ses assauts violents, et explosait au visage du torero. La troisième  paire de banderilles fut un véritable suicide, dont le torero sortit indemne et vainqueur. A la muleta, le toro fut soumis par le bas, littéralement « obligé » d’aller où il ne voulait pas. Charge forte, pleine de race et de hargne, que le torero réussit à dompter, avant de partir pour un de ces coups de canons dont il a le secret. L’épée tomba,certes, un peu de côté, mais l’émotion du combat emporta le public et les plus virulents des revisteros. Deux oreilles et sortie  a hombros « de verdad ! »
    
Le Juli revient, aujourd’hui, avec Ponce et Caballero, face aux toros du Capea. A voir si « le grand Salmantin » va sauver « l’honneur des Salmantinos »... 

     18 Septembre – Cazorla (Jaen)  - Arènes pleines : Toros, corrects, de Soto de la Fuente - Enrique Ponce est ovationné – Califa coupe trois oreilles  - El Fandi torpille tout le monde : Quatre oreilles et une queue – A cheval, Martin Gonzalez Porras n’est pas en reste : Deux oreilles.

 

SUR LE PAVE, LA MORT ANONYME...

     20 Septembre : Les femmes ont de plus en plus de place dans la Fiesta. Cela doit nous gratter un peu, du côté « machisme », mais au fond, ce n’est que justice. Allez... soyez les bienvenues ! D’autant que certaines d’entre elles vont au toro... « con el pecho por delante ! ». On excusera cette « coïncidence » qui pourrait passer pour grivoise, mais il ne s’agit là, je le jure, que l’expression bien taurine traduisant le fait de citer le toro, en totale sincérité, conscient du danger, sûr de sa technique et de son courage... Toréer « muy de verdad ! » Donc, plus aucun doute, elle sont là, dans le tendido, dans le callejon, dans le ruedo. On sourit, on râle un peu, mais on est heureux de leur donner la main. Si, en plus, on a droit à une bise, alors là... a la gloria !
    
On serait heureux de ne chanter que cette amitié, sans arrière pensées, et uniquement la joie de voir arriver « la vraie féminité », l’élégance naturelle et la vraie délicatesse dans ce monde de brutes qu’est le monde taurin. Hélas, l’actualité nous rattrape toujours et le destin se charge de transformer en un clin d’oeil quelque regard égrillard en une soudaine expression de peine et de sérieuse douleur. Le Toro est ainsi ! Il est né pour combattre, pour charger, pour tuer. Peu lui importe que passe à sa portée un torero vêtu de lumières, un abuelito de 80 ans, comme l’autre jour, à Medina del Campo, ou une enfant de 16, comme mardi, près de Castellon.
    
Les fêtes de village, dans la région Valenciana, portent une tradition qui rend admiratif, mais qui fait aussi frémir... Souvent, entre les quatre façades d’une place de pueblo, ornée ou non d’une mauvaise fontaine, on dresse une estrade grossière, pensant que le toro ne s’y risquera pas. Parfois, la placita est entourée d’abris grossiers, sorte de grandes cages aux larges barreaux d’acier, où la multitude peut se glisser, se protéger des charges du toro. Et « multitude » est bien le mot : foule bigarrée de jeunes, mais aussi « de vieux routards » de cette discipline du « bou de carrer »... Ils ne toréent pas... ils sont là, et défient le toro. Ils l’approchent, le défient, le harcèlent... ils « courent » le toro !
    
Attention, quand on dit « le toro »... il s’agit vraiment d’impressionnants toracos, dont le trapio ferait parfois pâlir de honte les ganaderias de luxe qui déboulent et trébuchent dans les grandes ferias. Impressionnants de charpente ; armés comme des guerriers d’antan, ils sortent furieux et fusillent la piétaille qui passe à leur portée. Il y a souvent des blessés, quelquefois des morts. Cet été, un jeune homme avait pris « una cos », une ruade, en pleine poitrine... mourir ainsi, d’un coup de sabot, sur la place d’un village...
     Mardi dernier, hélas, ce fut le tour d’une jeune femme, une presque enfant. Elle avait 16 ans, et on la connaissait pour son aficion au toro. Elle courait toutes les fêtes de village, courait tous les « bous » de la région de Castellon. Mardi, il y avait fête dans la petite bourgade castellonense de Betxi. Beaucoup de monde sur la placita, et un toro ... muy toro. A un moment, la petite, voyant le toro s’éloigner, quitta l’abri du cadafal, et perdit de vue  le bicho qui soudain, se retourna, la vit, et ne lui laissa aucune chance. La petite prit deux cornades en  plein ventre, dont l’une traversa le foie. Elle est morte hier, 19 septembre, sans que les chirurgiens taurins ne puissent, malgré science et talent, faire un nouveau miracle.
    
C’est ainsi ! Le toro est ainsi ! Il est né pour charger... et glorieuse ou anonyme, la mort est au bout de son « piton », qu’il soit astifino ou bien afeité...

Photo Alberto de Jesus - voir le site http://www.fiestastaurinas.com

 

EL JULI, PRINCE DE SALAMANQUE...

     Il avait déjà « fait fort », la veille, et Salamanque ne pouvait que lui dire merci d’avoir sauvé sa feria. Mais, après ce qui s’est passé hier, c’est une statue qu’il va falloir lui ériger. Quatre oreilles et pétition de rabo, pour el Juli, hier lors de l’avant dernière corrida de feria, voilà qui met du baume au coeur. Les salmantinos étaient tellement subjugués qu’ils en ont oublié la ganadera, Carmen Lorenzo, ou plutôt « le ganadero », Pedro Moya « Niño de la Capea »... d’autant que les deux autres toreros avaient aussi brillé. Nul n’est prophète en son pays, même si on coupe sept oreilles à ses toros, soit plus, en une corrida, qu’au cours de toute la feria...

     19 Septembre – Salamanca – 8ème de Feria – Llenazo : Six toros du Capea, bien présentés, armés courts, un peu faibles, mais nobles et répétant leurs charges. Seul le quatrième fut « un gros dur », et le cinquième demandait également bataille – Enrique Ponce toréa très bien le premier, mais le public se montra bien froid à son égard. Faena de douceur et de lié, techniquement parfaite, mais qui « n’entra pas », complètement, dans le tendido. Une oreille sur deux, le torero ayant, de plus, pinché une fois. Le quatrième fut un garbanzo, et malgré ses longs efforts, Ponce ne put le convaincre. Avis et palmas – Manolo Caballero a coupé une oreille de chaque toro, un peu protestée, la dernière. Toreo sérieux, puissant, technique. Manolo Caballero a, cette fois, convaincu, et sa sortie a hombros fut bien accueillie – Le Juli, quant à lui, s’est déchaîné, mais « dans le calme et la totale toreria ». Deux faenons, toréant largo, cadencé, lié, la muleta lancée loin devant, tirée avec douceur, rematant les passes derrière la hanche. Il y eut trois séries de naturelles phénoménales au sixième, l’excellent « Botinero II ». Ajoutez à cela des banderilles « de pundonor » et des coups d’épée, dignes du Cid Campeador... il ne vous reste plus, alors, qu’à saluer ! C’est ce qu’ont fait les Salmantinos : Deux oreilles et deux oreilles, avec pétition de rabo !
Hier, d’un coup, on a les triomphateurs toreros et ganaderos, d’un coup. Super, mais aussi, un peu triste, surtout du côté « toros »... « Competencia... Donde ? Cuando ? » 

 

BRUITS DE BOTTES ... ET DE ZAPATILLAS...

     21 Septembre : Ca y est ! Nous y voilà... Lourdement harnachés, armés jusqu’aux dents, des milliers d’hommes, de kaki habillés de « faux mec » maquillés son en marche vers un ennemi inconnu, insaisissable, non encore identifié. Le souvenir du terrible « mardi noir » hanteront à jamais les esprits...
    
Pourtant, que pourront les porte avions contre ceux qui, tapis dans quelque ombre, préparent de nouvelles atrocités, tout en bavardant tranquillement avec nous, peut-être, au café, dans notre ascenseur ou en regardant les corridas à la télé, dans la peña dont ils sont adhérents ?  
Que va t’il se passer ? Que pourront « les G.I », contre « le Jihad ? » Au nom de quel Dieu va t’on aller massacrer des innocents, « là bas aussi » ?
    
Tout crime doit être châtié ! Exact. La moindre faute doit être punie ! Exact. Mais, à condition d’avoir démasqué, sans contestation possible, les vrais coupables, et les avoir confondus, aux yeux du monde entier. La terrible mort de tous les innocents du World Trade Center ne peut justifier la torture d’un seul enfant, d’une seule femme, trop voilée, d’Afghanistan. Les fanatismes, qu’il soient musulmans, basques ou autres, ne peuvent être éradiqués avec des chars d’assauts. Oui, mais avec quoi ? Là est le problème...
    
Bruits de bottes ! Bruits de peur et de mort ! Sale guerre ! Pauvre monde ! Priez pour lui... mais, priez quel Dieu ?
    
Dans « notre monde à nous », les bottes ne résonnent pas. Les pas de nos guerriers sont plus légers, même si on nous accuse aussi « d’assassins »... Les zapatillas glissent sur le sable. Elles portent, certes, des combattants, des gladiateurs. Mais, eux, au moins, regardent leur adversaire « droit dans les yeux » ! Mince argument, diront certains. Il en vaut bien d’autres, au nom desquels on va, sans vergogne, « percuter » 10000 personnes, ou embraser le quart de la planète...
    
« Bruits de zapatillas... », sorties de la naphtaline, et de l’armoire où elles étaient sagement rangées. Paco Ojeda reviendrait... en plaza de Mejico, le 16 décembre. Corrida de luxe, corrida « prémice » au grand retour du Sanluqueño, dans « les ruedos de 2002 »...
    
Hombre ! Alternative, un soir de Juillet 79 ! « Explosion en 82 », apothéose en 83 ; le Toreo révolutionné, jusqu’à 87, même un peu plus tard. Et puis, un jour de mai 91, arrive « un petit indien » qui dit « Le Toreo, ce n’est pas prendre le toro à bout portant, et le plier en quatorze... Le toreo, c’est citer le toro a quinze mètres, le voir venir, capter sa charge, la détourner, et la mener, loin derrière soi, en la freinant presque » Vaya! Il le dit, et il le fait... Le petit indien en question était Cesar Rincon, et du jour au lendemain, « le toreo de cercanias », l’Ojedismo basculèrent... au point que, quelques années plus tard, Jesulin de Ubrique dut lui-même en faire, officiellement, l’abandon.

    
Plus de dix ans ont passé. Paco Ojeda veut revenir... Hombre ! Il doit bien « se le penser » ! Le public a changé ! Le toro a peut-être changé, mais le toreo a, lui, complètement changé ! Avec son charisme, avec son génie, Paco Ojeda sera t’il capable de réveiller les souvenirs, de dépasser ses plus grands chef d’oeuvre ? Peu de chance ! Pratiquement aucune.. et, c’est un ojedista qui vous le dit...

 

LOGRONO...ON OUVRE !

     21 Septembre : C’est parti ! Même si  les vendangeurs font les mêmes gestes et foulent au pied les gros raisins de la Rioja, Logroño ne sera plus jamais pareille ! Il faut vivre avec son temps, et les grosses cuves de bois seront bientôt de plastique transparent... ce qui nous permettra d’ailleurs de voir que les vendangeurs en question ont des orteils peu ragoûtants... (Ah ! Le précieux fumet du Rioja viendrait il donc de là ?)
    
L’an passé, la vieille plaza de « La Manzanera » a fermé ses portes, et du coup, son livre d’histoire taurine.. de 1915 à 2000. Une paille !
    
Aujourd’hui, 21 Septembre 2001, la nouvelle plaza de Logroño, dite « de la Ribera », ouvre ses grandes baies vitrées, ses larges couloirs, son ample ruedo. Un nouvelle ère taurine, dans la capitale de la Rioja.
    
En tous cas, chapeau les bâtisseurs ! Sept mois pour construire une plaza de 10850 places... rien à dire ! Ou plutôt, que certains pourraient prendre de la graine !
    
Arène des plus confortable, Logroño, conçue par l’architecte Diego Garteiz Mina, comporte toutes les dépendances et les services liés à sa fonction. Son Ruedo, de 45 mètres, est entouré d’un ample callejon, style « Cali », où l’on pourra acquérir sa place... (et en virer le photographes ! Cela se voit venir !) 10850 personnes, c’est 2000 de plus que dans « l’ancienne »...
     Pour sûr, il y aura « lleno », cet après midi. De plus, la corrida sera télévisée (Tve 1  - 17h25). Au cartel : Des Jose Luis Marca, pour Ponce, Juli et Diego Urdiales (ce dernier ayant eu l’honneur d’estoquer le dernier toro de «La Manzanera ». Ponce aura t’il le geste de lui laisser  le premier de la Ribera ? Cela aurait de la gueule... mais !
    
Puis, Logroño, sa feria et son Aficion. Curieux mélange torista-torerista... Cependant, les temps changent, la-aussi... Veremos !

Que Dios bendiga la nueva plaza ! (Pero, que Dios ?)

Logroño – Feria 2001 :

Vendredi 21 septembre : Toros de Jose Luis Marca, pour Enrique Ponce, El Juli et Diego Urdiales

Samedi 22 : Toros de Valdefresno et  Hnos. Fraile Mazas, pour Juan José Padilla, Víctor Puerto et El Califa

Dimanche 23 : Toros de Cebada Gago, pour El Zotoluco, Pedro Carra et  El Tato

Lundi 24 : Toros de El Torero (Salvador Domecq), pour Curro Vázquez, Enrique Ponce et Finito de Córdoba

Mardi 25 : Toros de Santiago Domecq Bohórquez et Ana Maria Bohórquez, pour Juan Jose Padilla, Morante de la Puebla et  El Juli

Mercredi 26 : Toros de Moisés Fraile, pour Jesulín de Ubrique, Miguel Abellán et JavierCastaño.

 

LOGRONO : « HOU ! LA GADOUE, LA GADOUE, LA GADOUE... HOU ! »

     22 Septembre : Encore, quand c’était la Birkin qui soupirait ces mots, avec son british accent si mignon, et le reste, qui n’était pas mal non plus... ça passait ! Mais lorsque l’on parle « sérieux », Riojano castizo, et que l’on inaugure une plaza dont la qualité première « sera » d’être couverte, on se dit que vraiment, la corrida d’hier, à Logroño, aura réuni toutes «les mauvaises ondes », et qu’à partir du paseo, elle ne fut qu’un ramassis de gaffes, de « sacs de noeuds, bien serrés », et d’humide grisaille. Corrida embourbée !
    
Il faisait très beau, le matin, et sur la plaza de l’Espolon, on foulait allègrement au pied le bon Rioja de demain. Puis, ce fut la cérémonie d’inauguration : « A vous le goupillon ! A moi le ruban à couper ! Qui a planqué les ciseaux ? »
   
Dehors, on râlait méchamment. La cérémonie était privée. N’entraient que les invités. Vaya ! A 15 heures, la plaza de La Ribera était inaugurée, et tout le monde allait « s’en jeter un », en se la promettant belle pour le corrida du soir.
     A 17 heures, on rigolait beaucoup moins, car le ciel s’était peint de « gris bien noir », et les nuages s’ouvrirent, juste à la verticale de la plaza, comme pour dire : « Vous avez voulu jouer les malins, commencer avant la date, faire les beaux avant de mettre le toît ? Toma ya ! on se venge, parce qu’après, à partir de Février 2002, on ne pourra plus ! ». Et il est tombé... « la de Dios ».
    
Sur les confortables gradins, bourrés à craquer, on s’est protégé comme on a pu. Dans le palco de contrepiste, sorte de callejon de luxe, les invités, de tout sexe et de tout poil, faisaient triste mine. Un gamin était debout sur le burladero, adossé au mur, dépassant tout le monde d’un bon mètre, gigotant sans que personne ne songe à le faire descendre de là. (Ca commence !)
    
Perdu au milieu de « la Gentry », sans pouvoir bouger, Maurice Berho maugréait dans sa barbe, se demandant quel bon cliché il pourrait tirer de ce « pétard mouillé ». Encore une fois, les photographes taurins auront du mal à faire un boulot qui est la meilleure promotion d’un spectacle. Nada ! Un cachondeo.
    
Bien plus grave, ce qui s’est passé dans ce que l’on se refuse à appeler « un ruedo ». La pluie, certes, n’a rien arrangé, mais de toutes façons, l’arène était bien trop meuble, le sol insuffisamment travaillé, tassé, compacté. Du coup, les toreros passèrent leur temps à naviguer dans un champ de labour, les chevilles noyées dans la terre boueuse, maladroits, manquant du moindre appui, cherchant désespérément un carré de « plus solide ». Les toros, quant à eux, trébuchèrent à loisir, et comme les forces n’étaient pas leurs qualités premières... imaginez un peu. Un toston ! Une corrida imbuvable ! Un ennui gigantesque, télévisé en direct, illustré, de plus, par une musique détestable, dont le chef avait du, probablement, « fêter les vendanges » à sa façon. Le tout agrémenté de clarines, aux sonneries pour le moins « approximatives » !
    
Pas à dire ! A Logroño, pour l’inauguration de la plaza, « les canards volaient bas » et la journée inaugurale, malgré les probables efforts de tous, fut un énorme « couac ». 
    
Côté lidia, la corrida de Marca s’est montrée bien faible. Qu’aurait elle donné « en terrain sec » ? D’invalide, on serait passé à « faible » ! Nobles, mais sans fond. Les toreros, quant à eux, ont fait grise mine, et on les comprend. Enrique Ponce revenait, après deux ans de chamaillerie. Le public le lui fit injustement reproche, et, à moins que les choses ne s’arrangent lundi prochain, pour son deuxième contrat, ce sera le divorce complet. « Es que son un poco brutos, los de Logroño! " Le Juli ne mit pas le turbo, et comme souvent, ce fut le modeste, le sans grade, qui gagna : De Diego Urdiales, la dernière faena dans l’ancienne plaza de La Manzanera... A Diego Urdiales, la première oreille de la nouvelle plaza de La Ribera. Décidément, le ciel fait , malgré tout, bien les choses !

     21 Septembre – Logroño – 1ère corrida de la San Mateo – Inauguration de la Plaza de La Ribera – No hay billetes – Temps très pluvieux – Ruedo impraticable : Cinq toros de Jose Luis Marca, bien présentés et armés, mais sans forces. Invalides les premier et troisième. Celui ci fut remplacé par un toro gigantesque d’Antonio Bañuelos (681 kgs), qui ne valait guère mieux. Bonne corne gauche du deuxième ; quelque bons moments chez le dernier. Pour le reste... tristesse infinie de voir ces magnifiques têtes, quémander un peu de souffle, un peu de force. Tristesse infinie...
    
Enrique Ponce vit tout de suite qu’il n’était pas le bienvenu. On lui reprocha tout, tout au long de la tarde. Le premier toro sorti en ce lieu (à ce seul titre, il est historique) s’appelait « Botellero » - 550 Kgs : Un invalide embourbé que le valenciano ne voulut pas piquer, et qu’il essaya de soutenir, sous les quolibets. Quand sortit le maigre quatrième, la corrida était finie depuis bien longtemps. Sifflets et silence pour Ponce. Pour peu qu’il ait pris un rhume, la journée aura été pour lui, détestable – El Juli est venu, a vu, et s’est arrangé pour être correct, sans hausser le ton. Quelque chicuelina ; quelque paire de banderilles, quelque naturelle... mais pas plus. Ovation et silence – Diego Urdiales a joué sa carte, essayant de remuer le balourd de Bañuelos, donnant quelque bons muletazos sans continuité, au sixième. Sa volonté et l’esprit de clocher aidant, il coupa la seule oreille du « grand jour », inscrivant ainsi son nom dans l’histoire de la nouvelle plaza. 

 

JOSE TOMAS TRIOMPHE... « EN AVANT DERNIERE » !

     La journée du 21 septembre aura vu l’alternative d’un mexicain, le triste spectacle des Conde de la Corte, à Salamanca, et, surtout, le triomphe de Jose Tomas, à Talavera de la Reina. Trois oreilles  et, encore une fois, la division... Malgré le cartelazo (Joselito –Tomas – Morante), la plaza ne se remplit pas. Les toros del Cuvillo, sortirent en gros novillos (tous marqués du 8) et le matador triompha... parce qu’il devait triompher. Beaucoup contestent les trois oreilles, même s’ils chantent de grandes choses, au cinquième. Curieuse ambiance, décidément, que celle qui entoure un Jose Tomas, chaque fois plus énigmatique, qui donnait là, son avant dernière prestation, avant de baisser le rideau de sa temporada 2001, dimanche, à Barcelone. Un « autre » torero ! « D’autres » toros ! Un « autre » public ! Une « autre » planète... Y eso no es !

     21 Septembre : Talavera de la Reina – ¾ de plaza : Toros de Nuñez del Cuvillo, tous marqués du 8, mal présentés, douteux de cornes, sans race, sans forces. Les deux meilleurs, pour Jose Tomas.
Joselito passa, tuant bien le premier, et « comme un cochon », le quatrième. Silence et palmas – Jose Tomas toréa longtemps le deuxième, alternant bons détails et muletazos accrochés. Oreille incompréhensible. Par contre, de très bonnes choses sur la main gauche, face au cinquième, dans une faena qui, pourtant, ne méritait pas deux oreilles. Le public ne voyant que lui, Jose Tomas coupa donc trois oreilles et sortit a hombros. Vox populi... – Morante de la Puebla sortit, très décidé ; dessina les capotazos et les muletazos de la tarde, mais n’eut de chance, ni au sorteo, ni à l’épée : aucune continuité et beaucoup de pinchazos. Silence et ovation.

     21 Septembre – Salamanca – 9ème et dernière de Feria – ¾ de plaza et du vent : Corrida de huit toros. Deux du Capea pour Pablo Hermoso de Mendoza qui coupe deux oreilles à son second, et sauve la course – Toros du Conde de la Corte (3 et 5ème, de Maria Olea), correctement présentés, mais mauvais, sans race.
    
Luis Francisco Espla banderilla bien le premier, mais s’abstint, par la suite. Silence partout – Pepin Liria ne voulut pas voir son premier, mais se battit comme un chien avec le cinquième. Silence et bravos, après un avis – Padilla fit de tout, réussissant bien peu. Silence et applaudissements.     Le subalterne Riverito, de la cuadrilla de Liria, a pris une grosse raclée, recevant deux coups de corne, heureusement légers, au niveau de la poitrine, et en haut de la cuisse gauche.

     21 Septembre – Munera (Albacete) : Bonne corrida de Peralta, encastée. Le « garbanzo », cinquième, était de Viento Verde.
    
Alternative du jeune mexicain Leopoldo Casasola, qui toucha le meilleur lot et se montra à la hauteur de l’évènement. Deux oreilles et oreille – Parrain de l’alternative, El Califa, qui finit bien la saison. Vaillant, baissant beaucoup la main, et tuant bien. Oreille et deux oreilles -  Juan Bautista coupa deux « grosses » oreilles à son premier, mais ne put que se défendre, face au cinquième « muy malo ».

 

OOOOH, TOULOUSE !

     23 septembre : Monsieur Nougaro devra changer quelques vers à sa chanson. Nous l’avons tous fredonnée, en terminant par l’inimitable soupir « Ooooh, Toulouuuseee ! ». Un grand éclair a troué le matin gris. Toulouse pleure, aujourd’hui, et son poète se tait, noyant son probable chagrin dans quelque Bourbon salvateur.
     L’église Saint Sernin est encore là, heureusement, mais la ville rose s’est teintée de rouge sang. La « pincée de tuiles » dont parle le grand Claude, s’est envolée, et avec elle  des milliers de vitres brisées, des monceaux de ferrailles tordues, qui ont tout haché sur leur passage enflammé. Beaucoup de morts, d’innombrables blessés... des regards perdus, des larmes et du sang, partout. Comment un lycéen peut il perdre ainsi la vie, tranquillement assis à son pupitre ? Comment ce client peut il mourir, en faisant ses achats au Darty du coin ? Et ces gens, sur la rocade, affalés à côté de « ce qui  était » leur voiture, totalement hébétés, assommés ? Qui donc leur soutiendra que « c’est le destin ! » Maldita sea ! Quand les hommes et leur satanée prétention de tout savoir, de tout prévoir, arrêteront ils  d’envoyer des innocents à la mort ?
    Aujourd’hui, on enterre les morts ; on veille ceux qui vont mourir ; on console les autres. Aujourd’hui, on soigne les plaies ; on essaie de remettre tout d’aplomb : les maisons, les rues, les jardins. Remettre du rose au coeur, replanter quelques violettes ; faire semblant d’être courageux, sereins.
    
Mais demain, la polémique, la juste colère. Les grands « Y’a qu’a », verts ou autres, diront « Je l’avais toujours dit ! », et c’est peut-être vrai.
En arrivant, un maire avait demandé : « Que se passerait il si ? » Ca s’est passé !
    
L’usine était construite « loin », il y a longtemps. La ville l’a rattrapée. Mais alors, pourquoi ces maisons, ces commerces ? Pourquoi un hôpital, un lycée, à proximité ? Qui a permis ça ?
    
L’homme aura toujours beaucoup à apprendre de la nature, et la chimie, pour scientifiquement domptée qu’elle soit, lui réservera toujours quelque satanée surprise. Beaucoup avaient peur de cette usine... La sagesse du pauvre, du simple, de l’ignorant, vaut bien la grandiloquence et l’infect égocentrisme de ces chefs d’industrie, qui, d’un vague coup d’oeil à un ordinateur ou à quelque courbe sur un graphique, signent des condamnations, changent des destins, effacent à jamais des sourires sur des milliers de visages. On appelle cela « le Progrès... ».
    
La France découvre qu’il y avait une bombe dans le jardin des toulousains. Combien d’autres bombes y a t’il ? A Lyon, à Marseille ou à côté de chez vous ?  Où, la prochaine déflagration ? A l’heure où New York n’en finit pas de compter ses morts ; à l’heure où les hommes n’en finissent pas de préparer la guerre, combien « d’incidents » de ce genre faudra t’il supporter ? Combien de présidents et de ministres viendront ils dire « leur solidarité », avant de repartir vers d’autres préoccupations ? Qui soignera la blessure de cette mère qui a perdu son enfant ? de ces jeunes qui ont perdu leur copain et, d’un seul coup, leur insouciance ?
    
Il y a le prévisible, et l’imprévisible ! « Sevezo », cela dit quelque chose à certains. Combien de « Sevezo », près des jardins d’enfants ? Curieux, cela... comme par hasard, on n’en trouve pas, près de l’Elysée ! « Monsieur ! Vous n’avez pas le droit de stationner là... Sécurité ! Circulez ! ». Qui donc a dit « Sécurité ! », à proximité de AZF ?  Que va t’on encore découvrir ?
    
Il y a, en France, des régions entières, pratiquement désertées. Certes, ce ne serait pas un cadeau que de leur envoyer ces grenades dégoupillées, mais au moins, des plus grands maux, on éviterait le pire... cette mort qui surgit « pour cause de progrès ! »

     Le 12 septembre, on ne voulait pas parler de toros... Il en est de même, ces deux jours où l’Automne 2001, entre en scène, lourd  de gros nuages et de menaces... Sur un monceau de ruines, trois sauveteurs hissent la bannière étoilée d’Iwo Jima... On ne pensait pas devoir retrouver cette image dramatique, issue de la plus sanglante des batailles du Pacifique...
    
Assise au bord du trottoir, une toulousaine pleure... Dans l’atmosphère, lourde de  poudre et de peur, une petite musique et quelque mots.. « Oh mon pais ! Oh Toulouse ! Ooooh ! Touloouuuseee ! »

Et pourtant, la vie continue, alors... il faut bien parler « toros » !

     22 Septembre – Logroño – 2ème de la San Mateo – ¾ de plaza – Du vent dans la grisaille – Sol lamentable : A Logroño, il a plu toute la nuit et la matinée précédentes. A cinq heures, c’est le vent qui prit le relais. Détestable ! – La corrida de Valdefresno est sortie gigantesque et mansa. Quatre toros, lourds et lamentables, sauvés par le dernier, de Fraile Mazas, qui prit deux gros puyazos et finit avec grande caste. On remplaça le cinquième par un Montalvo, armé comme toute l’armada US, qui débuta endormi, mais se révéla presque noble – La corrida se traîna lamentablement jusqu’au cinquième. Ne purent rien les efforts brouillons de Padilla (Silence et silence) ; les deux largas et le début à genoux de Victor Puerto au deuxième (silence), ni les tristes regards du Califa, devant le troisième (re silence) – Dans les gradins, on soupirait un peu au triste spectacle, à peine égayé par les attitudes guignolesques d’un chef d’orchestre complètement déganté.
    
Puis sortit le cinquième, « Cartucho » - 556kgs – de Montalvo, dont les cornes firent peur, même à ceux de l’andanada. Victor Puerto commença, vaillant, et donna deux bonnes séries à droite. Le toro devint un peu tardo, et le torero se mit à raccourcir les distances, à citer, muleta derrière, peut être avec l’intention de « se le passer dans le dos », en un ultime exploit. Le toro chargea, prit et reprit le torero qui, visiblement blessé, s’échappa en force, des bras salvateurs. Victor Puerto, blessé, choqué, dans le cirage, revint au toro, un garrot en haut de la cuisse gauche. Réveillé, le public suivit avec angoisse le final de la faena, le pinchazo et la demi estocade qui roula le bicho. Emotion, admiration ! Une oreille, tandis que « le torero héros » part à l’infirmerie où sera diagnostiquée une blessure à deux trajectoires de 15 cms chacune, en haut et à l’arrière de la cuisse gauche. Cornadas limpias et pronostic « peu grave ». Temporada probablement terminée pour Victor Puerto qui devait arrêter, à Séville, le 30 septembre.
    
Le sixième termina très fort, noble, mais très encasté, exigeant énormément de décision de la part du torero. Le Califa débuta bien, fit un terrible effort, puis coinça. Deux grandes séries de droitières, main droite, un désarmé à gauche.. Adieu ! Quatre pinchazos et une demie n’arrangèrent pas le panorama, le torero troquant une possible oreille contre un gros silence, tandis que sonnait l’avis. Triste !

     Ce dimanche, Cebada Gago (Aiiie !), pour le Zotoluco, Pedro Carra et Tato. Après midi inconfortable en perspective, dans le bourbier Logroñes.

     22 Septembre – Talavera de la Reina – Media plaza : Corrida, discrètement présentée et sin casta, del Sierro – Triomphe de Jose Luis Triviño, qui touche les deux bons, les toréent bien, et les estoque mieux encore. Oreille et oreille – Uceda Leal fit de louables efforts au quatrième. Ovation et oreille – Juan Bautista, qui toréait sa dernière, fut très bien au capote, très vaillant à la muleta et coupa une bonne oreille, aux portes de Madrid, grâce à une grosse estocade. Le cinquième « se rajo », s’arrêta soudain, abandonnant le combat. Ovation pour le français.

     22 Septembre - Consuegra (Tolède) - ¾ de plaza : Corrida d’Alcurrucen, inégalement présentée, mais donnant du jeu – Enrique Ponce triomphe, coupant trois oreilles, démontrant maestria et conscience professionnelle – Abellan et Rafael de Julia, en jeunes loups, s’accrochèrent à ses basques, et sortirent également « a hombros ». Oreille à chacun de leurs adversaires.

     22 Septembre – Vera (Almeria) – ¾ de plaza et pluie : Corrida de Salvador Domecq, bien présentée mais faible et mansa – Finito de Cordoba, applaudi, pincha beaucoup – Javier Conde eut quelques éclairs mouillés. Ovation par deux fois – La seule oreille du jour, pour le Morante, au troisième : Bonne faena, tant que dura le toro. Final en adornos de classe, hélas sous la pluie. Pas grand chose à tirer du manso sixième. Palmas.

     22 Septembre – Ecija – ¼ de plaza : Bonne corrida de Manuel Angel Millares, correctement présentée, donnant du jeu – Canales Rivera coupe une oreille du quatrième – Le Fandi ne coupe rien, ce qui est « une noticia ». Ovation chaque fois – Par contre, gros carton, chez lui, de Luis Vilches qui « se fait » au toro, et pourrait bien surprendre, sous peu. Trois oreilles. A Séville, dans quelques jours, il faudra remplacer Victor Puerto...

     22 Septembre – Algemesi (Valencia) – 1ère de la Feria des Novilladas  - Pluie et les balcons de la place, incomplètement garnis : Quatre novillos mansos de Buenavista. Luis Vital Procuna mit de l'ambiance. Vuelta et une oreille – Julien Miletto fit ce qu’il put, aguantant la pluie et les mansos. Silence et silence – A cheval, Rui Fernandez se retrouva face à un Cebada Gago qui ne lui laissa guère d’option. Silence.
    
A l’habitude, Algemesi est, avec Arnedo, « la grande revue » des novilleros. Elle a perdu un peu de son autorité, mais la tradition demeure, et sous les balcons du village défileront, en principe, les « maestros de demain ». A suivre : Tejela, le mexicain Amaya, Leandro Marcos, Cesar Jimenez, Salvador Vega, Javier Valverde et Ivan Garcia. On surveillera, également avec attention, les deux présentations, à cheval, d’Alvaro Montes, les 27 et 28 septembre.

 

WARNING… TRIANGLE DE DETRESSE… AU SECOURS !

     24 Septembre : Vous savez, quand vous êtes en panne, sur la route, « en pleine rase campagne », et que cette maudite ferraille ne veut plus démarrer…vous savez ! 
     Voilà un peu la tête que je fais, depuis dimanche midi… Alors… warning, feux de détresse et patience… en attendant le garagiste.
     L’informatique, c’est très beau…. Quand ça marche. En attendant, on rage, on écoute la radio, on « téléphone portable » et, en attendant des moments meilleurs, on vous télégraphie ces quelques nouvelles :

     Accident automobile grave pour Jesulin de Ubrique : Le torero revenait d’une chasse, samedi dans la nuit, quand sa voiture, conduite par son chauffeur a dérapé, partant direct au fossé. Multi traumatismes au visage et surtout trois vertèbres fracturées pour le torero d’Ubrique, sans que la moelle épinière soit, à priori, touchée. On attend 48 heures et on pense opérer.
     A Logroño, la corrida de Cebada Gago est sortie mal présentée et méchante, sauf le bon petit troisième, auquel le Tato a coupé un belle oreille - Zotoluco a lutté en vain – Pedro Carra qui disait adieu a la profession… aurait du s’en retirer avant.
     Pendant ce temps, le camion transportant les toros de Santiago Domecq faisait un demi tonneau, à l’approche de Logroño. Le mayoral a été blessé ; un des toros est mort, les autres , bien courbatus.
     A Barcelone, Finito, Tomas et Juli sont sortis a hombros. La corrida de Nuñez del Cuvillo est sortie « petite petite ». Finito, a gusto et très bien avec l’épée. Oreille, chaque fois – Jose Tomas a coupé deux oreilles exagérées au deuxième. Triomphalisme à outrance – Juli, comme un bolide. Oreille et deux oreilles.
     Richard Milian restera matador en activité jusqu’au 14 octobre, la corrida de Floirac ayant été reportée pour cause de « pluie suivie d’averses… »

 

METTEZ VOTRE CEINTURE...

     25 septembre : L’histoire moderne du Toreo est, malheureusement, remplie d’accidents d’autos et de ferrailles tordues, presque autant de que cornadas glorieuses. Cette année, plusieurs toreros sont partis, dans la solitude d’une dernière voltereta, loin du costume de lumière, loin du public, loin du toro.
     « El maldito toro de la carretera »..  Un maudit toro, bien plus manso que le plus manso. Il vous épie, vous guette et vous surprend, à la sortie d’une courbe, à quelque embranchement d’autres destins...
     Les toreros, et, en général, toute la gent taurine, vont sur la route comme des fous. A bord de puissantes voitures, bien souvent menées par des mains expertes, ils filent dans la nuit, vers d’autres plazas, vers d’autres toros. Vous qui rentrez tranquilles, après la corrida, et un verre à la peña, vous  voilà tout à coup doublés par une flèche, d’argent ou autre, qui vous fait siffler d’admiration rentrée, autant que de surprise. Un coup d’oeil à votre compteur... 140 à l’heure... Pas à dire, « les autres » étaient à 180/200 !... D’ailleurs, le temps d’y penser, on ne les voit déjà plus.
     Ils sont tous pareils ! Après quoi courent ils donc ? Fuient ils le manso qui les a fait trembler, au cours de la dernière faena ? Ont ils hâte d’en découdre avec les prochains, à 800 kilomètres d’ici ? Nul ne le sait. Ou plutôt si... « ils sont embarqués dans un rythme où les maître mots sont « combat ! danger ! mort ! ». Un rythme qu’il ne vont pas interrompre par un « 60 à l’heure »... Et puis, tout simplement... rouler vite, c’est arriver plus vite, et se mieux reposer, en attendant la prochaine...
     Et puis... il y a « l’autre toro ! » Une expression taurine parle de « Manso de libro ! » Un toro qui réunit à lui seul tous les défauts que l’on pourrait énumérer dans une encyclopédie... Cet autre « toro de libro », est celui du « grand Livre du Destin ! »
     On y croit ou non ! c’est peut-être un peu facile ! Mais bon ! C’est aussi, plus romanesque... Un destin de roman ! Les débuts, la gloire, les amours, le passage à vide, le magnifique retour, après la terrible cornada. Admiration sans fin, et , tout à coup... un arbre ! un chien qui traverse, le « putain d’camion » de Renaud, qui passait, aussi, par là, au mauvais moment...
     Antonio Jose Galan est parti, dans une terrible voltige, sans que rien n’ait pu le retenir. On l’imagine, jovial, batailleur, au côté du conducteur, libre de ses paroles et de ses mouvements. A côté de lui, pendante, sa ceinture, non attachée.
     Samedi dernier, dans la nuit, une puissante Toyota fait une embardée et s’en va en tonneaux. Le passager traverse le pare brise, éjecté, s’envole et finit sous la carcasse du lourd véhicule. Le chauffeur mettra du temps à le découvrir. Jesulin de Ubrique a vu la mort « à çà ! ». Le destin a voulu que le lourd « 4x4 » finissent sa folle pirouette au dessus d’un maigre fossé où le torero avait atterri. Du coup, malgré le choc, terrible, le corps n’a  pas été écrasé... Le destin a frappé ! Le destin nous a, également, préservé de quelque tristesse. Et bien entendu... Jesulin de Ubrique était passager, à côté du conducteur, et somnolait. Il n’était pas attaché...
     A priori, les nouvelles sont « à peu près rassurantes » : Le corps et le visage, méconnaissables ; Un sale coup au niveau de la poitrine, avec quelques côtes qui blessent un poumon ; Trois vertèbres cassées, que l’on devra opérer, quand le blessé pourra supporter une longue station, couché sur le ventre »... Le blessé est, bien entendu, assommé de tranquillisants, et sous assistance respiratoire. De temps en temps, un moment de répit et de lucidité, qui traduisent immédiatement le moral au beau fixe et l’humour du grand gamin d’Ubrique.
     « Ponte bien, Jesulin ! et vous... n’oubliez pas de mettre votre ceinture ! »

 

« PAS CLAIRE, LA QUERELLE... ! »

     25 Septembre : Qu’on nous pardonne ce jeu de mot que seules, les intéressées, et quelques initiés apprécieront, à divers degrés ! On a appris hier, et André Viard, dans « Corridas.Net » en fait un long compte rendu, que le Tribunal de Nîmes vient de condamner Madame Claire Starosinski, présidente de l’Alliance pour la suppression de corridas, dans un mauvais procès, autour d’une caricature dans un journal. Certes, elle n’y était pas à son avantage (quoique !), mais de là à monter ainsi sur ses grands chevaux de croisade, et chercher querelle à tout va... voilà une limite que la Justice vient de lui interdire de franchir, avec une condamnation sonnante, autant que « trébuchante »... 
     Peu portés à ces chamailles et surtout, à ce que l’on appelle en Espagne « el afan de protagonismo » (le « faire tout pour faire parler de soi... « ), nous n’entreront pas dans ces méandres de mala casta... et surtout... de muy mala leche !
     Tout au plus, on se risquera à cette conclusion, facile, on vous le concède, mais qu’on ne pouvait manquer : Hier, le Tribunal a clos une affaire « de cigare... qui a fait long feu ! »
     Voir tous les détails chez les amis de « corridas.net » de ce 25 Septembre. 

 

LOGRONO : CRIS ET CHUCHOTEMENTS !

     La quatrième corrida de la Feria de Logroño, n’a pas été meilleure que les autres. Par contre, on aura pu vérifier que « l’acoustique est bonne » et que l’empresa peut, dès maintenant, songer à de grandes choses, du style Pavarotti ou toute autre Castafiore.
     Hier, Logroño, mezzovoce, a renoué ses liens avec Enrique Ponce, qui donna la seule vuelta du jour. Par contre, « on frôla Wagner », avec Curro Vazquez qui entendit les deux broncas de sa vie... Faut dire, qu’outre sa situation de « fin de carrière », le maestro a eu quelques excuses : Un achuchon à la première passe, et un sobrero de six ans... il y a de quoi réfléchir, en silence. Mais là... impossible ! Ne savent pas se tenir, ces Riojanos !

     24 Septembre – Logroño – 4ème corrida de la San Mateo – 2/3 de plaza : Cinq toros de Salvador Domecq « El Torero », bien présentés mais de piètre jeu. Seul, le cinquième offrit quelque possibilité. Le troisième perdit un sabot, au cours du deuxième tiers. En quatrième, sortit un sobrero de Martinez Elizondo de six ans... feo, manso et faible ! Tout pour plaire.
     Curro Vazquez se fit serrer d’entrée, aux premiers capotazos, par le toro d’ouverture, au point de devoir sauter la barrière, en urgence. Après, adieu belle confiance ! Adieu, maestria. Deux naturelles et un pecho, perdus « en un mar de dudas »... Sifflets copieux. Le sobrero de six ans lui fit grand peur, Curro laissant toute la brega à son peon Joselito Rus, ce qui eut le don d’exacerber les passions. Le public ne lui laissa plus approcher le bicho, et se mit à démolir le moindre essai de muletazo. Palmas de tango, injures, invectives se succédèrent, le chahut atteignant son zénith au moment de l’épée, que l’on qualifiera « d’hésitante » ! Bronca mémorable – Enrique Ponce a réglé les affaires courantes devant le deuxième, mais a fait un réel effort, face au cinq. Faena « a mas », devant un toro un peu court de charge, qu’il sut amener à de longs derechazos, en fin de trasteo. Malheureusement, épée et descabello bafouillèrent un peu, et l’oreille s’envola. Cependant, le public, « reconquis », l’obligea  à une grande vuelta. La paix est enfin signée entre Ponce et Logroño – Le Finito de Cordoba n’eut guère d’option, mais ne força guère les chaudières... Son premier perdit un sabot, le dernier s’éteint totalement  au premier muletazo... Nada : Palmas et « légère division »... qui se transforma en « belle unanimité »  lorsque Curro Vazquez quitta l’enceinte...
      Bien triste « feria d’inauguration » de Logroño, qui se poursuit aujourd’hui, avec la corrida, incomplète, de Santiago Domecq (accidentée, dimanche), pour Padilla, Morante et Juli

 

NON... A CETTE AUTORITE LA !

      26 septembre : Vous allez vous dire « Ca y est... Un autre coup de gueule ! ». Eh bien oui ! Dans notre monde actuel où le manque total d’éducation, de soif de vraie culture, d’amour propre et d’envie « de faire les choses correctement », est devenu philosophie, voir « projet de vie », on se dit qu’il va bien falloir faire quelque chose, et que Loi et Autorité vont devoir en mettre un coup, pour obliger les gens à dire « Bonjour ! S’il vous plaît ! Merci ! », au lieu de vous regarder, bien en dessous, avant de vous brûler la priorité en voiture, vous passer devant à la caisse, et piquer la place assise à la vieille dame. Si déjà, on pouvait arriver à cela, on pourrait peut-être mieux vivre avec nos jeunes qui, quoiqu’on en disent suivent notre exemple... en l’exagérant . Après, on pourrait s’attaquer au violeurs de banques, aux voleurs de vie , et ces jeunes, qui sont, au fond, profondément généreux, seraient les premiers à nous aider. Pero... falta pundonor !
     Utopie ? Peut-être ! Cependant, il va bien falloir y arriver, si on ne veut pas qu’un jour, les simples citoyens prennent à leur compte une justice qui deviendra, alors, des plus expéditives, et pour le coup, totalement injuste. Il va bien falloir y arriver, si on ne veut pas changer nos cités  en fort Alamo, nos rues en coupe gorges.
     Pour cela, il faudrait  que nous puissions tous, « avoir confiance », « avoir quelque chose ou quelqu’un à suivre »... Pour cela, il faudrait peut-être que ceux qui représentent la Loi, l’Ordre et l’Autorité soient eux-mêmes, inattaquables, soient naturellement honorables, mêmes s’ils sont des hommes et qu’ils ont droit de se tromper, à condition de se tromper en toute sincérité.
     Qu’un soit disant candidat à mener un pays, parle « du courage » de ceux qui ont tué plus de 6000 personnes, d’un coup au World Trade, voilà qui mérite plus que du dégoût, plus qu’un crachat ! Qu’un notable, au plus haut rang parle de misère et de solidarité, après s’en être peut-être mis « plein les fouilles », sans pouvoir être fouillé, voilà qui manque de quelque pudeur. Des exemples par milliers, dont le dernier aura peut-être, presque rasé une grande ville, si belle qu’on la disait rose !
     Revenons aux toros, tout simplement ! Deux exemples, dans notre petit monde à nous ! Parce que la Loi est mal faite ; parce que les autorités ne font pas leur travail...  les pauvres bougres qui ont massacré les chevaux des Frères Domecq, risquent de s’en sortir avec quelques milliers de pesetas d’amende. Y nada mas ! La loi, et la Justice n’ont pas prévu tel crime, alors ils paieront, comme pour un bris de glace ! Pendant ce temps, le commanditaire, dont on murmure qu’il est lui même cavalier, continuera ses virevoltes en sirotant son wisky. Croyez vous donc que cela en restera là ? Escalade en perspective ! Dans ce monde là, tout finit par se savoir, et un jour... « Eso no es ! ». La loi est faite pour protéger les hommes et les obliger à se respecter les uns les autres...
     Autre exemple, beaucoup plus banal et moins dramatique, bien sûr. Dans une corrida, la Présidence représente l’Autorité, le règlement, la loi. Pour cela, il est, en théorie, aidé par deux assesseurs, à se côtés, et par Soldeville, en bas, dans le callejon. Enfin... Soldeville ou tout autre alguazil qui, le plumet en bataille, prend son boulot au sérieux, et ne se contente pas de faire le beau, en tournant le dos au ruedo, comme dans une plaza « que yo me sé ».
     Le président, en aucun cas ne peut devenir « le protagoniste de la corrida ». Les « vedettes » portent costumes de lumière et robes, parfois « colorada, ojo de perdiz », parfois « negra chorreada, corrida, coletera y no se que ! ». Les toreros et le toro ! Point final !
     Hier, comme souvent, le président de Logroño a voulu jouer les durs, faire le beau, devenant la cible de tous, alors qu’il devait être avant tout le garant du bon déroulement du spectacle et donc, de la satisfaction de la majorité.
     Affaire d’oreilles... Futilité, direz vous ! Et vous aurez raison ! Cependant, multipliez cet exemple, déplacez-le, projetez-le, doucement, à  la dimension de votre quartier, de votre ville, de votre nation ! Resituez-le dans votre entreprise, dans votre propre maison... Quel exemple obtenons nous ? Quelle chance ont « ceux qui suivent » ? Une seule : La méfiance, le repli sur soi, le refus d’initiative ; la fuite... la lâcheté...
     Hier, à Logroño, comme tant de fois, dans d’autres plazas, celui qui représente l’Ordre et l’Autorité, est devenu un voleur de rêve, et de bonheur...
     Adieu Justice ! Adieu Honneur ! On peut ainsi brûler des chevaux, tuer des hommes, violer des rêves, anéantir des destins... et cela assassine la Paix, tout autant que le pire des terroristes.
     Enfin... Hier, Logroño a enfin inauguré sa plaza de toros. Hier Il y eut « Fiesta y Toreo ». Le Juli, bien sûr, est le premier torero a ouvrir la « grande porte » de la nouvelle plaza. Il s’est coupé trois oreilles, alors que cinq, ou six, eurent été « justice »...

    25 Septembre – Logroño – 5ème de Feria de la San Mateo – Lleno : Enfin, il s’est passé quelque chose ! Du fait du malheureux accident du camion qui transportait les Santiago Domecq, la corrida du jour a vu défilé un panaché de toros Domecq, composé de deux « Torero », de Don Salvador (sortis 1 et 3) – Deux Santiago Domecq (4 et 5) – Un Ana Bohorquez (le 2ème) et un Torrealta, clôturant la corrida. Lot de présence inégale, certes, mais respectable. Le meilleurs : premier, surtout, et troisième. Le malo, le deuxième.
     Juan Jose Padilla avait triomphé, l’an passé, en toréant très bien, sans faire le fou. Il a réédité hier, devant le premier toro du « torero ». Le jerezano partit sur les chapeaux de roues, recevant le bicho par cinq largas à genoux. Ouf ! Puis, surprise au deuxième tiers : il offre les banderilles à ses deux copains. Le Juli, d’accord ! Mais le Morante ? Et bien, le Morante accepta, et posa un digne sesgo. Toma ya ! Le Juli, comme à la parade et Padilla qui manque un premier « violin », se reprend bien. Tout le monde salue «... sous vos applaudissements ! ».
     Faena sérieuse, dont la première moitié, liée, lente, toute à fait classique, ravira les aficionados. Un final un peu plus enjoué, par divers adornos et rodillazos, mais sans exagérer. Estocade et gros triomphe. Le public demande les deux trophées, le président refuse, y se arma la marimorena!  Deux vueltas pour Padilla, bronca monumentale à l’Autorité, et surtout, une corrida en l’air, car, s’appuyant sur cette erreur, le président va refuser d’autres trophées, majoritairement demandés, transformant la joie en rage, l’admiration en fureur, le bonheur en amertume. Face au quatrième, Padilla mettra plus de temps à ce centrer, devant un toro plus âpre, qui se freinait, et ne pouvait baisser la tête, « tant son cou était court ». Mal foutu ! Le Jerezano fut tout à fait correct, mas perdit l’éventuel trophée à cause de l’épée et du descabello. Grosse vuelta, tout de même ; une sortie a hombros volée, mais le remplacement, aujourd’hui du Jesulin. Logroño, encore une fois aura été une des bonnes sorties 2001 de Juan Jose Padilla.
     Le Morante de la Puebla a donné les plus grands muletazos de la feria. Cela s’est passé au cinquième. Jusque là, quelque véronique de grande classe, dans un premier quite, et la désolation, face à un premier toro qui tourne court et regarde en dessous. Par contre, on retiendra une dizaines de formidables naturelles face au cinquième, la ceinture bien cassée, la moitié de la muleta traînant au sol, sous le mufle du toro, en un lent trajet majestueux, provoqué loin devant, tiré loin derrière, en toute majesté, en toute profondeur. Faena, hélas, incomplète dans son rythme, terminée par de formidables adornos, mais aussi par une épée basse. Pétition d’oreille ; le président refuse, bien sûr ; division dans les gradins et vuelta fortement applaudie par ceux qui ont vu là les meilleurs muletazos de la Feria, jusqu’ici.
     El Juli a joué, cette fois, sur toreo de classe et de profondeur. C’est arrivé devant le bon troisième. Toro petit mais très armé. Bon dbut de faena par doblones et deux séries de droitières, bien tirées. C’est en deux formidables passes de poitrine, que le Juli va découvrir « le » bon piton du toro, le gauche. Et le public va devoir mettre chapeau bas devant  deux extraordinaires séries de naturelles, tirées profondes, lentes, liées en un pouce de terrain. Peu auraient cru la Juli, capable de toréer ainsi. Gros coup d’épée un peu en arrière, un poil desprendido et... forte pétition des deux oreilles, à nouveau refusée par le président, dont on ne peut que vanter « la constance » ! Oreille, deux vuelta et bronca de ordago ! Face au sixième, plus retord, Julian va sortir le métier, le courage, la malice, enfin tout pour lui arracher une oreille et ouvrir la grande porte de cette plaza de la Ribera, qui vient de s’inaugurer et qui, jusqu’à présent, « boudait dans son coin », bien déçue des toros et des hommes...
     Grande corrida, enfin ! – Il était temps : la feria se clôture aujourd’hui, 26 septembre, avec une corrida de Fraile pour Padilla, Abellan et Castaño.
     Ah ! Si vous avez une minute... Allez donc voir l’éditorial de Navalon sur la Tribuna de Salamanca... de ce 26 septembre.  Il y parle de Logroño, de son empresa, de ses cartels, et de « leurs »...économies. Dur, dur, mais...

     25 Septembre – Algemesi – Feria de Novilladas – Lleno : Très grande novillada de Sanchez Arjona, très bien présentée, brave et donnant grand jeu – Matias Tejela coupe les deux oreilles de chjaque adversaire – Jose Luis Minarro fait un tabac coupant tous les trophées du dernier. Oreille à son premier.  – A cheval, Diego Ventura a, lui aussi triomphé, avec un trophée. Les Coquilla, de Sanchez Arjona, injustement oubliés, sont toujours là.

 

LA PEUR AU VENTRE...

     27 Septembre : Crise à Marseille ! On a viré le directeur des services financiers de l’OM. Au tapis, le trésorier ! Peuchère, autant dire qu’à Marseille, rien n’a changé... et rien ne changera.
     Pris en étau entre les requins de la finance et les fous furieux du vélodrome, les joueurs sortent, et continueront de sortir, la peur au ventre, paralysés par les milliers de regards qui guettent le moindre faux pas, la moindre passe dans le dos. Alors, accompagnant les hurlements de rage des hordes qui peuplent les virages, bien cachés par des lunettes noires sponsorisées « Mafia and Co », les regards acérés clignent d’un air entendu :  « Toi, mon petit... t’es mal barré ! Tu vas voir ton contrat, tout à l’heure ! Quant à toi, l’entraîneur, on t’a viré par la porte, pour te faire revenir par la fenêtre, mais... n’oublie pas : reste le vasistas du huitième étage ! ».
    Pendant qu’il gambergent ces quelques douceurs, les grands, les puissants du club, s’écharpent gentiment autour d’une coupe de champagne, ou d’un pastis ! Du moins, au début ! Parce qu’après, une vraie cour de récréation... du style « Vas voir ta tronche à la sortie ! Une vraie bagarre de marchands de Tapie. Oh pardon !
    Et les joueurs, là dedans ? Des hommes talentueux, probablement honnêtes et volontaires, même si les millions leur ont un peu faussé jugement. Lamentables témoins de ces batailles rangées derrière les vitres blindés du blokaus directeur, qu’ont ils à dire ? Ils s’entraînent sans savoir quelle insulte les attend, espérant, mais pas trop, être sur la prochaine feuille de match. Et quand ils y sont, « salen acojonados », la tripe en mille morceaux, on n’ose pas dire « la queue entre les jambes », et leur plus grand souci est ... de faire la passe décisive ? le bon appel de balle au bon moment ? « mettre  la tête » sur un corner ? oser un boulet des vingt cinq mètres ? Non ! Bien sûr que non ! Ils sortent avec la hantise du faux pas, de la passe dans le dos... Ils ne sortent pas pour gagner. Ils sortent « pour ne pas perdre ». Et bien entendu, ils se prennent les pieds dans le tapis (Là, vous n’avez rien à dire... c’est bien orthographié ! Quoique...). Alors, ceux du quartier nord, chauffés au rouge, au petit jaune et à la blanche, balancent tout ce qu’ils savent d’injures et d’immondices. Bref, avant, pendant et après le match... une ambiance des plus sereines !
     Alors, on vitupère, dans les hautes sphères. Les effets de manches font les manchettes des journaux... Une tête va tomber. Mais, à priori, en tombant, elle ne va pas faire un bruit creux... Révélations, menaces, tout y passe ! Pas à dire, tapie dans l’ombre, la vérité attend son jour... Il viendra. Alors, peut-être, un jour nouveau se lèvera sur le vieux port, et tout enfin se jouera sur la pelouse, et non sur... le tapis vert !

     Dans le monde des toros... tout se fait « avec le sourire »... Et pourtant, il y en aurait aussi, quelques tapis à secouer ! L’apoderado qui « fracasse » le torero, le presse comme un citron et le jette comme un vieux kleenex (démonstration dans quelques semaines)... Le torero qui, mécontent de son administration, déchire son contrat et va fricoter ailleurs... Le 33%... Les ponedores... Les toros qui ne marchent pas droit, ceux qu’on fait tenir pendant vingt minutes, avec les conseils de Virenque...  Todo bien !
     Et les toreros, également sortent « acojonados »... La peur est là, celle du toro, mais surtout celle de la responsabilité. Peur de la perte d’argent ? Peut-être, mais bien plutôt « la peur de montrer qu’on a peur ! »... Alors, ils vont ! Alors, fous de bravoure, les yeux exorbités, ils se plantent à genoux et eux aussi... font des passes dans le dos. Mais là, on leur fait ovation.
     C’est toute la différence entre deux peurs, entre deux menaces... Pour les uns : le ballon de la roulette russe. Pour les autres, l’or du costume torero et le noir regard qui les attendent tous les soirs, sur le coup de six heures. Pour les premiers, rêve perdu, fierté anéantie, talent effiloché. Pour les seconds, un autre rêve, le danger, la gloire qui pointe et qui fuit, parfois, mais qu’on rattrape dans la prochaine plaza, en un mot... la vie !  

     26 Septembre – Logroño – Dernière de la San Mateo – Media plaza : Triste final, malgré deux oreilles coupées. Les toros sont sortis faiblots, sans race, et les toreros ont fait quelques diableries bien populaires au trois derniers – Quatre toros de Moises Frailé ; Un du Pilar, sorti cinquième, et un gros balourd de Martinez Elizondo, qui vint rouler de pâles mécaniques au troisième tour. Un toston. A joutez à cela un public style « Loftstory abonné à « Nous deux », et vous aurez compris que Logroño n’a pas seulement perdu sa plaza, mais elle a également perdu son âme. Enfin ! Un bon de Rioja effacera tout ça. En attendant, l’empresa n’a pas perdu son temps.
     Juan Jose Padilla remplaçait le Jesulin, et toréait sa troisième corrida. (Trois fois Padilla en six courses.. mon vieux !). Comme on l’avait, vraiment, volé, la veille, le public eut pour lui les yeux de Chimène, lui faisant couper au quatrième une oreille de peu de poids, suite à un capeo vibrant, des paires de banderilles « où l’on sortit l’artillerie » : Le Violin, le molinillo etc... et quelques muletazos à genoux, puis debout, bien tordu. Le premier était un faible, très protesté. Au bilan final de Padilla : Palmas et une oreille – Miguel Abellan n’eut guère d’option avec son premier, mais donna quelques bonnes passes au cinquième et, surtout, un énorme coup d’épée, après pinchazo. Palmas à l’un, Oreille avec avis, à l’autre – Javier Castaño a encore rangé quelques affaires dans sa valise. Balourd, sans idée, ils s’accrocha comme un malheureux, enchaîna quelques bonns passes circulaires au dernier, se le passa dans le dos, et on l’ovationna pour cela. Mais comme il tua mal...  Avis par deux fois. Silence à l’un et palmas au moment de l’au revoir, si ce n’est de l’adieu.
     Un qui a dit adieu, en soulevant sa perruque frisée, c’est Martin Recio, qui s’est fait couper la coleta par son maestro, Miguel Abellan,  au cinquième toro. On a tous le souvenir de ce grand péon, un peu mal foutu, dont la tignasse bouclée faisait « tout sauf naturelle ». On souriait un peu, dernièrement. Une grave erreur ! Martin Recio fut un des plus grands, à la brega, de la tauromachie des années 80/90. Cela, d’ailleurs lui joua de méchants tours. Un simple exemple : Le 11 Avril 1989, Joselito patine dans la lidia  d’un Salvador Domecq, en pleine feria de Séville. Martin Recio sort, et en trois capotazos, met le toro en suerte. Enorme ovation de la Maestranza, qui fait saluer le frisé subalterne. Le lendemain, Joselito est au cartel et, publiquement, brinde un toro à Martin Recio, sous l’ovation générale. Cependant, l’hommage est de fiel, les paroles, d’adieu. Quelques heurs après, Martin Recio était viré de la cuadrilla... (et là, Tapie n’y était pour rien, c’est juré !)
      « La boucle est bouclée », Señor Martin. Bon repos, torero ! Que lo pase bien, lo tiene merecido !

 

DES COUPS DE PIED QUI SE PERDENT... SAUF A ARNEDO !

 

      28 Septembre : Les « psy », relayés du législateur, sont en train de se pencher sur un projet tout à fait « primordial » pour l’avenir de la Société. Bien entendu, on pense immédiatement à « plein de choses », selon qu’on est de gauche ou de droite, « à voile ou à vapeur », vert ou multicartes (ce qui est la même chose !)... Bref, chacun prévoit, enfin, midi à sa porte, et espère « la » solution, « le » projet... 
     « La fessée », interdite par la Loi ! Pas mal, non ? Vous rendez vous compte de ce que nous avons perdu, nous « les croulants » de quarante ans ? L’occasion de pousser la porte d’un commissariat et de porter plainte : « Monsieur l’inspecteur, Maman m’a donné une fessée ! »... parce qu’on avait pris un zéro en classe ; parce qu’on n’avait pas mis la table ; parce qu’on avait volé un carambar...

     Traumatisante, cette vigoureuse tape sur la partie la plus joufflue de toute anatomie, quels que soient les âges, va être légalement bannie. Donc, les psychiatres, les psychanalystes, les psychologues sont en train de vous préparer un rapport qui aboutira à une loi, très sérieuse, qui vous interdira de donner une bonne fessée à votre drôle, lorsqu’il l’aura méritée, ce qui, est relativement fréquent. On n’ose dire... de plus en plus. Il suffit d’observer un peu nos rues, nos immeubles, nos écoles...
     Ainsi donc, nos chères têtes blondes pourront tranquillement nous cracher au visage et s’en aller, le joint au bec, brûler quelques voitures, (sauf la nôtre, sinon « comment y vont en boîte ? »), histoire de se faire des chaleurs. On pourrait peut-être leur donner les adresses des « psy-machins » et autres démagos qui, légalisant le laxisme, l’immobilisme, la lâcheté, et font que nous avançons à reculons, totalement annihilés par ceux qui nous disent « Taisez vous donc, les intelligents, c’est nous ! Nous pensons pour vous ! Votez pour nous ! ». Feraient mieux de voir comment on pourrait aider les familles à mieux élever leurs rejetons... en étant plus présentes, tout simplement. Les parents sont un miroir... laissez donc leur une chance d’être un miroir propre, reluisant, qui renvoie la lumière, l’amour et non la fatigue, la tristesse et la désillusion...
     En parlant de fessées, il y a vraiment des coups de pied au c... qui se perdent !

     Pour ne pas rester sur cette cuisante impression, un « monterazo d’honneur » à ces cinq jeunes lycéens  qui ont, hier, sauvé une jeune femme enceinte et son enfant, victimes d’un accident de voiture. Chapeau les enfants !
     Ce qui nous fait dire, encore une fois, que les jeunes sont profondément généreux, qu’il ont le sens du vrai, du beau, mais qu’avant tout, ils ont le sens du juste. S’il n’y avait pas ces nouvelles professions, qu’il faut justifier à grand coups de cellules de crise et d’appui personnalisé, certains des jeunes qui ont pris des balles dans le dos ou dans la tête, au volant d’une voiture volée, seraient peut-être encore là, s’ils avaient eu plus de fessées à huit ans... Asi que !

     Oui vraiment, des coups de pieds se perdent... sauf à Arnedo ! Le « Zapato de Oro 2001 » a débuté, hier, sorte de « concours de l’Hispavision » des meilleurs novilleros. En général, le ganado y est sérieusement présenté, et de garantie. Ainsi donc, les jeunes promesses peuvent en découdre, le vainqueur remportant une maquette en or massif, fabrication locale, et une pincée de contrats pour la saison suivante.
     Six novilladas, cette année, les toreros faisant chacun, un paseo, soient 18 novilleros, seuls contre tous...Hier, l’ouverture fut terne. Aujourd’hui, le cartel mérite le détour : Paulita, avant son alternative ; Salvador Vega et Ivan Garcia, face à des Gimenez Indarte que l’on espère plus brillants qu’à Algemesi, où a triomphé, hier, de magnifique façon, le jeune cavalier Alvaro Montes.
     Autre « noticia » de la journée, une raisonnable inquiétude quant à l’état de Jesulin de Ubrique. On parle peu, on change d’opinion ; on change de décision ; on n’est plus aussi catégorique ; on le sort des soins intensifs, on l’y remet ; on opère, on n’opère pas ! « On va d’abord sauver l’homme, on verra, après, pour le torero », déclare Ramon Vila. Qu’en est il exactement ? Les ombres des drames passés, ne peuvent s’empêcher de nous frôler ! Que haya mucha suerte, Jesus !
     A Pozoblanco, on a « ré-inauguré » la plaza, aujourd’hui plus belle, plus commode, plus grande. On est loin, désormais de ce ruedo approximatif, de cette infirmerie délabrée, où, un certain 26 septembre 1984, Paquirri nous laissait tous un peu orphelins. Si, au moins, la tragique cornada a servi à améliorer quelques plazas... « il » ne sera pas parti pour rien. Mais bon...

    27 Septembre – Pozoblanco – 1ère de Feria – Lleno : On inaugure la nouvelle Plaza de los Llanos. Le maire découvre une plaque au souvenir de Diodoro Canorea, qui mena la vieille palza durant vingt ans. Le Capellan rendit hommage à Francisco Rivera Perez « Paquirri », dont le dernier regard illumina la tauromachie, lui rendant lettres de noblesse.
     La corrida, par contre, fut des plus ternes et ennuyeuses. Toros de Jaralta, médiocres : mal présentés, faibles, sans rien. Seuls se sauvèrent 5 et 6èmes.
     Enrique Ponce a eu la poisse au sorteo : Un premier toro, bloqué, qui le fit hurler, taper du pied, pour rien ; et un second, andarin, qu’il ne put arrêter. Le Valenciano « traça de lignes » et s’en fut sous quelques bravos – Victor Puerto reprenait l’épée, après sa toute fraîche cornada de Logroño. Toutes dents dehors, sortant tous les artifices de son sac à malice, Puerto a coupé trois oreilles, enchantant le bon peuple, tandis que quelques aficionados ronchonnaient un peu – Rivera Ordoñez règla vite son premier, puis, voyant le succès des méthodes employées par le bon Victor, coupa l’oreille du sixième, à coups de sourires et rodillazos.

    27 Septembre – Abaran (Murcia) : Corrida, fade, de Gabriel Rojas – Finito de Cordoba et Juan Jose Padilla coupent, chacun, l’oreille de leur premier – Alfonso Romero, nouvelle coqueluche du toreo (Il faut attendre !), enchante tout le monde, et coupe une oreille, chaque fois, sortant sur les épaules.

     27 Septembre – Arnedo – 1ère de la Feria du « zapato de Oro » : Novillada de Los Bayones, qui a déçu quant à présentation et surtout comportement – Peu d’option pour Roque Garijo et Sanchez Mora, qui ont « écouté le silence » - Reyes Ramon est le seul à s’en sortir, avec une vuelta au troisième. La feria et le concours commencent mal.

     27 Septembre – Algemesi – 6ème de Feria – Lleno : Novillada très décevante de Gimenez Indarte, dont la présentation a beaucoup baissé, en comparaison des lots précédents – Une oreille  pour Leandro Marcos qui, à partir de Juillet, n’a pas triomphé de façon aussi catégorique qu’en début de saison, malgré un toreo de classe – Juan Alberto a entendu deux ovations – Par contre, Alvaro Montes s’est montré étincelant, à cheval, plein de verve et de pundonor, coupant deux oreilles, avec forte pétition de rabo.

 

AU REVOIR, MONSIEUR SPARTACUS...

    
    29 Septembre : Les parachutistes fêteront la Saint Michel, les Sévillans, la San Miguel... Chaque année, la Maestranza se rejoue une petite feria. On y trouve moins d’étrangers, mais la feria n’a pas, non plus, le même impact. De fait, deux ou trois courses, qui, parfois, permettent de grandes choses, ainsi les triomphes de Muñoz et la seule « Puerta del Principe » de Ponce, qui, par ailleurs, n’a jamais eu de « grande chance », en feria d’avril.
     Cependant, ce 29 septembre 2001 aura un écho très spécial, marqué de respect et d’affection : Un torero fait ces adieux, ce soir...

     On le connaît que trop peu, en France, surtout du côté de Bayonne, où il fut tant décrié pour une anecdote,  à l’habitude, peu claire.  Ce torero est « todo un maestro » et surtout « una gran persona ». On l’appelle « Espartaco », et ce soir, sur le coup de 21 heures, il sera redevenu Juan Antonio Ruiz Roman... Entouré de sa femme et de ses filles, le torero pourra goûter enfin du repos mérité qui sied à celui qui, en grand guerrier, à dominé le monde taurin des années 80/90, portant sur ses épaules le poids de maintes temporadas, de maintes ferias, remplissant les plazas, soulevant les passions, les divisions d’opinions, péguant des passes à un incroyable pourcentage de toros, lidiant tel un métronome, courant l’Espagne, la France, le Pérou, la Colombie, alignant d’incroyables statistiques de corridas toréées, de trophées coupés.
     Né en 1962, Jan Antonio Ruiz débuta en piquée en 1978, prenant l’alternative à Huelva le 1er Août 1979. C’est un des rares toreros qui peut se vanter d’avoir Manuel Benitez « El Cordobes , comme parrain d’alternative.
     Espartaco est alors, un vrai « Spartacus », un vrai gladiateur. Avec « El Mangui », ils avaient rempli les plazas en toréant fort, spectaculaire, vaillant, parfois brouillon. On parlait de Juan, comme d’un « nouveau Cordobes ». Son regard bleu acier et sa tignasse en hérisson peuplaient les tabloïds. Il « partait » pour être un nouveau « torero du peuple », et de fait, il le fut, jusqu’en 1985. Les filles se pamaient, le peuple rugissait de plaisir, mais les aficionados faisaient un peu la moue... « Espartaco ? oui, bof ! Il est vaillant, batailleur, mais bon ! » Bref, un vrai torero du peuple, à tous sympathique.
     Puis arriva le 25 Avril 1958. Ce jour là, en pleine feria de Séville, sort un toro de Manolo Gonzalez, colorado, bien présenté. Son nom restera à jamais lié au nom d’Espartaco. Il s’appelle « Facultades ». Avec ce toro, grâce à ce toro, Espartaco va retourner l’Aficion, la plus dure des critiques taurines, les plus exigeants connaisseurs. En fait... « il met tout le monde sur le.... ! »  Faena monumentale de temple, de lié, d’empaque. On est tous abasourdis devant ce guerrier qui, tout à coup, tisse la plus fine dentelle. La corrida est télévisée en direct et à neuf heures du soir, Espartaco est devenu le maître du lieu.. Il le restera 10 ans. Les dix minutes devant le « Facultades », lui auront rapporté l’admiration de tous, des centaines de contrats et les millions qui les accompagnent... d’autant qu’à plusieurs reprises, Espartaco confirma cette qualité torera, ce temple qui est « la marque des élus », cette capacité à s’adapter au comportement de chaque toro, ce qui fit de lui une valeur sûre, qui remplissait les plazas, parce que l’on savait qu’il y donnerait tout, et plus encore.
     Capable de toréer « pueblerino dans les pueblos », étincelant à Valencia, bouillonnant à Pamplona,  Espartaco a surtout amassé les exploits à Séville, ouvrant la Porte du Prince, à cinq reprises, allant à portagayola, toréant vibrant ou très reposé. C’est dans le cadre de la Maestranza qu’il « se » lança un grand défi : Six toros de Miura, tout seul, en 1987. Le succès ne vint pas, mais l’exploit était là.
   
En France, Dax fut « sa » plaza du Sud Ouest. Mais c’est surtout du côté d’Arles que vinrent les échos de maintes faenas exemplaires, en particulier dans les dernières années, notamment aux côtés de Cesar Rincon. Juan Bautista, ce soir, esquissera un probable sourire d’amitié et d’admiration pour son parrain d’alternative.
      Grand torero il fut... dont la carrière fut malheureusement tronquée par un accident bête, en jouant au foot. Le torero restera « sur la touche » de longs mois, le genou massacré, subissant maintes opérations qui étaient autant d’échecs, autant de doutes... Il lutta, souffrit le martyre... On le croyait perdu pour le toreo. Il revint pourtant, en 99. Certes, il n’était pas le même et, parfois, on pensait deviner un temps d’arrêt, une hésitation, au moment de rompre, ou de courir en arrière... Parfois, le rictus témoignait de quelque crainte... la jambe allait elle tenir ? A Valencia, en pleines Fallas, il ne peut se dégager assez vite, et le toro lui met une affreuse voltereta qui nous traumatise tous... Mais il luttera, encore un fois, et reviendra... plus gladiateur en l’âme.
     Un torerazo... et surtout, un chic type ! Simple et abordable, Espartaco n’a que peu de critique à son encontre. Bon  compagnon, dans le ruedo, il fait l’unanimité... Il n’est que de recueillir le témoignage de Cesar Rincon, en particulier lors de cette corrida de 1973, où il passa de la « porte du Prince », entrouverte, à celle de l’infirmerie, avec une des plus graves cornadas de sa carrière. Espartaco, ce jour-là, se comporta en vrai « grand monsieur », en maître des lieux, en patron de la Maestranza... Des anecdotes comme celle là, il y en a des dizaines. Todo un Caballero !
     Ce soir, Juan Antonio Ruiz, le Maestro d’Espartinas, va revêtir, une dernière fois, l’habit d’Espartaco... A ses côtés défileront Ortega Cano et Enrique Ponce. La Maestranza se lèvera, à l’heure du dernier salut, et, peut-être que, oreille ou pas, Séville ouvrira une dernière fois, « la Grande Porte » à son prince. « Se lo merece ! »

    
« Depuis ces quelques lignes,  bravo et au revoir, Monsieur Spartacus ! Bonjour et bon repos, don Juan Antonio ! »

 

« PAULITA », LE BIEN CHAUSSE...

     Il s’appelle Gaspar, il est, depuis hier, le Roi d’Arnedo... En Effet, le Paulita, à la veille de son alternative, a magnifiquement toréé, hier, lors de la deuxième novillada, coupant trois oreilles et se posant, d’ores et déjà, en premier candidat au fameux « Zapato de Oro » 2001.

     28 septembre – Arnedo – 2ème novillada de Feria – Casi lleno : Bons novillos de Gimenez Indarte, hélas faibles – Très grande faena de Paulita au premier , pleine de profondeur et d’une grande qualité artistique. Deux oreilles. Il complètera son triomphe avec un trasteo plus technique, moins « abandonné », face au quatrième. Oreille – Salvador Vega sera mal servi, ne pouvant s’exprimer quye sur de courtes séquences au cinquième. Applaudissements et ovation – Ivan Garcia, surtout spectaculaire aux banderilles  donne vuelta, au troisième, et sort applaudi, tandis que Paulita, à hombros, cherche déjà « chaussure d’or » à son pied torero.

     28 Septembre – Algemesi – 7ème de feria – lleno : La novillada de Yerbabuena, d’Ortega Cano, sort « gordinflona » et sans race - Les toreros se sont accrochés pour en exprimer quelque zeste de noblesse – Juan Alberto coupe deux oreilles un peu « locales » à son premier, manifestant, tout de même, une vraie bonne volonté, mais c’est Cesar Jimenez qui a conquis « la grand place », en toréant à la fois, « technique  et joli ». Trois oreilles et un probable trophée de la Feria 2001.
     Alvaro Montes, à cheval, eut une prestation difficile, à la fin de laquelle il donna vuelta. Mal servi, le cavalier se fit prendre en tout début de prestation, roulant au sol avec sa monture. Pas de mal, heureusement. Revenu au combat, le rejoneador se montra accéléré et incertain dans ses approches, approximatif dans ses poses. Cependant, il garda tout le crédit, gagné la veille, avec grand panache.

 

UN TORERO S’EN VA... UN AUTRE ARRIVE...

30 septembre : Hier, il pleuvait à Séville. Il pleuvait toute la journée, comme si Séville pleurait d’avance les adieux d’Espartaco, un de ses toreros chéris. La corrida a eu lieu, mais n’a pas donné le résultat escompté. Les Nuñez del Cuvillo, catastrophiques, cette année, se sont chargés de la saboter. Pourtant, il y a eu un ensemble de détails, magnifiques de sensibilité et de toreria, qui ont fait de cette dernière tarde, un grand moment d’émotion. La Porte du Prince ne s’est pas ouverte, mais «celle des coeurs », elle, a laissé entrer un soleil d’amitié et d’admiration pour celui qui s’en allait, sans pour autant, se couper la coleta.

Des détails toreros : Le dernier costume d’Espartaco, blanc et or, comme le tout premier, dont lui avait fait cadeau « Macandro »... L’ovation de Séville, avant que ne sorte son premier toro, qu’il brinda à son épouse, sous une énorme ovation... Un autre brindis, au cinquième, d’abord à la cuadrilla, puis à Séville toute entière. L’ovation fut si forte, l’émotion si palpable, que la musique se mit à jouer... Malheureusement, le toro de la despedida, un colorado de 541 Kilos, appelé « Tortolito », ne voulut rien savoir. Cependant, « Sevilla es mucha Sevilla », qui obligea son torero à donner une vuelta qu’elle acclama, debout. A la fin de ce vrai tour d’honneur, il y eut un autre geste, peut être le plus beau : En geste d’amitié, de respect et d’admiration professionnelle, Enrique Ponce lança sa montera aux pieds du matador, et les deux hommes se fondirent en un abrazo de vraie fraternité... Muy bonito !

Tout, certes, ne fut pas du même niveau : La mansada de Nuñez del Cuvillo et la pathétique actuacion d’Ortega Cano, totalement tétanisé, fuyant les charges décomposées du quatrième, au point qu’il se fit prendre... par le bas du dos. On le disait mal remis d’une lésion à la jambe... Certes ! Mais, c’est « autre part » que cela se passe, et Jose Ortega Cano devrait bien réfléchir... « Trois avis et une bronca vous couvre de ridicule, mais la corne d’un toro peut vous faire encore plus mal... Asi que, por favor, maestro ! ».

Et pendant ce temps là, bien loin, dans un autre ruedo, un jeune, tout nouveau, faisait sa présentation en public. Certes, il s’agissait d’un festival, mais le toro pesait 605 kilos ( !) et le gamin a subjugué tout le monde par sa science des terrains, le temple de sa muleta, la sûreté de son toreo. Le festival avait lieu à Ledesma, et le jeune s’appelle : Pedro Gutierrez Lorenzo. Cela vous dit quelque chose ? C’est le fils du Capea, tout simplement. Y ahora... a ver lo que pasa !

Un torero est parti, un autre, peut-être, arrive... C’est le cycle du temps, qui, invariablement, tourne les pages de nos passions, de nos émotions... C’est la vie !

 

29 Septembre – Sevilla – 1ère corrida de la San Miguel – Casi lleno – Temps pluvieux : La corrida a débuté avec trente cinq minutes de retard. Il a plu toute la journée et il fallut travailler dur pour améliorer le ruedo de la Maestranza – La corrida de Nuñez del Cuvillo, inégalement présentée, fut une mansada intégrale. Certes, les toros se laissèrent piquer, mais se refusèrent, par la suite, à toute collaboration, montrant du genio, ou serrant à fond les freins, regardant de travers, lançant haut de sales coups en douce, le quatrième étant le plus compliqué. Décidément, Nuñez del Cuvillo a connu une année désastreuse.

Ortega Cano, lui aussi a naufragé. Insuffisamment remis de sa lésion à la jambe droite, il fut constamment à la merci de ses toros, en particulier de « Guerrillero », manso violent, sorti quatrième, qui le fit courir, mais pas assez vite, puisqu’il le prit au bas du dos, heureusement sans mal. La faena fut un désastre, l’épée fut un calvaire : Pinchazos en fuyant, estocade en déroute, descabellos terrorisés, et... trois avis, sous la bronca. Le toro fut puntillé par Lebrija, tandis que sortaient les cabestros. Cano, complètement défait, pris le chemin de l’infirmerie et ne réapparut plus.

Juan Antonio Espartaco a lidié deux toros impossibles : l’un, très brutal et l’autre, totalement arrêté. Que faire ? Etre « en torero ». Lidier avec sobriété et précision. Essayer « des deux côtés » et démontrer que... « no se puede ». C’est ce que fit Espartaco, en particulier devant le « Tortolito » cinquième.  Le public ne s’y trompa nullement, qui l’obligea de donner une dernière vuelta , à la fin de laquelle Ponce, lui même, « lui tira son chapeau ». Bien Enrique !Adios Espartaco, Torero !

Enrique Ponce fit deux efforts qui lui valurent deux ovations. Clair, précis dans ses deux prestations, il régla ses deux combats en maestro, et pour le reste, se comporta en grand compagnon, dont le geste restera gravé dans le coeur des Sévillans.

La feria se poursuit, aujourd’hui, avec une corrida de Gavira, pour Finito de Cordoba, Manolo Caballero et Victor Puerto

 

DANS LES AUTRES PLAZAS...

                 Beaucoup de courses en ce samedi de la Saint Michel. On retiendra successivement la blessure d’Antonio Ferrera, la grande novillada d’Algemesi, le faenon de Martin Quintana en Arnedo, et, bien sûr, la grande présentation en public du fils du Niño de la Capea, à Ledesma.

29 Septembre – Lorca (Murcia) – Casi lleno : Bonne corrida de Salvador Domecq – Pepin Liria fait un tabac, coupant quatre oreilles, tandis que Pepin Jimenez prend un trophée du quatrième, et que le Juli sort «sans rien ». Ovation et silence.

29 Septembre – Pozoblanco (Cordoba)  – 3ème de Feria – Plus de ½ palza : Les toros de Jose Luis Pereda ont encore déçu « en tout » - Joselito est ovationné, sans plus – Morante se débat entre malchance au sorteo et volonté chancelante. Silence et ovation – La seule oreille du jour : Finito de Cordoba, au deuxième. Muy poco.

29 Septembre – Ubeda (Jaen) – 1ère de Feria – ½ plaza : Quatre toros de « Los Derramaderos » et deux de Gabriel Rojas, sortis cinq et sixième. La corrida a donné du jeu – Triomphe complet, dans deux registres différents, de Rivera Ordoñez et El Fandi, qui font « trois oreilles », chacun – En tête de cartel, Juan Mora fut ovationné au quatrième.

29 Septembre – Torrijos (Tolède) – ¾ de plaza : Faible corrida d’Ortigao Costa – La seule oreille du jour pour Manolo Caballero, au quatrième – Eugenio de Mora « passe à travers », et Jose Luis Triviño se fait applaudir.

29 Septembre – Hoyo de los Pinares (Avila) – Lleno : Corrida bien inégale de présence et comportement de Pablo Mayoral – Gros triomphe de Luis Miguel Encabo qui réapparaissait, après sa grave blessure d’Albacete : Deux oreilles, ovation et tous les trophées du dernier,lidié en lieu et place d’Antonio Ferrera, blessé en estoquant le deuxième – Rafael de Julia fut ovationné – Antonio Ferrera a pris une cornada au genou droit, de pronostic « réservé ». Il faudra attendre les divers examens pour se prononcer, en espérant que cette blessure n’handicaperapas ce torero qui a besoin, avant tout, de ses entières capacités physiques, pour « faire » son toreo, si particulier.

29 Septembre – Algemesi  - 8ème de Feria – Lleno : Super novillada de Salvador Domecq, bien présentée et donnant grand jeu. On fit donner vuelta posthume au cinquième – Les toreros se sont régalés : Quatre oreilles pour Salvador Vega et « quatre et un rabo » pour Ivan Garcia – A cheval, Andi Cartagena connut également grand succès, coupant deux trophées. Les trois toreros furent promenés à hombros dans les rues, jusqu’à l’hôtel. Viva !

29 Septembre – Arnedo – Troisième de la Feria du « Zapato de Oro » : Novillos  treès inconstants de La Quinta. Cependant, la novillada fut sauvée par un extraordinaire quatrième, un cardeno salpicado appelé « Berrugoso », à qui l’on fit honneur d’une vuelta – Martin Quintana donna vuelta en fin d’un bon premier trasteo, gâché avec l’épée. Par contre tout le monde se rendit devant sa grande faena au quatrième : longues séries sur deux mains, muleta basse, traînant au sol, templant la  noble charge du Santa Coloma, toréant avec profondeur et « empaque ». Grosse impression, deux oreilles et candidature au trophée de la Feria – Luis Vital Procuna n’eut aucune option avec sont lot. Silence – Nuno Velasques, un autre portugais, tout jeune, toréa fort bien, mais se révéla « fatal », avec l’épée. il perdit les deux oreilles du deuxième, les troquant pour... trois avis. Una pena.

29 Septembre – Ledesma (Salamanca) : Festival – ¾ de plaza : Lot impressionnant de Carmen Lorenzo. Beaucoup de viande, mais des bonnes idées – Le Zotoluco fut torero, mais « catastropha » avec l’épée. Palmas – Domingo Lopez Chaves mit de l’ambiance. Ovation – Abraham Barragan toréa sérieux, un peu trop sobre. Oreille.

L’intérêt du cartel reposait sur la présentation en public du Fils du Capea, Pedro Gutierrez Lorenzo. Retenez le jour et le nom du toro, cela pourrait servir à de futurs biographes. Face à « Botinero », de 605 Kgs (vous avez bien lu), le garçon se montra « bien dans la lidia » et excellent à la muleta, levant le public à plusieurs reprises et terminant d’un casi entera, au recibir. Deux oreilles et la queue et, qui sait, une nouvelle promesse... Pourquoi pas une pareja entre les fils de Manzanares et du Capea? ( « Souvenez vous en, si cela a lieu, je prends 20% ! »)

A signaler que Lopez Chaves et Capea Junior ont toréé un quite al alimon (en duo) et que les quatre toreros ont banderillé un toro. Muy bien, et... à suivre. 

 

POUR UN NOUVEAU « SOLEIL D’OR » A TOULOUSE...

30 Septembre : Hier, la Télévision a monté plusieurs émissions pour aider Toulouse. De partout, des artistes sont venus, apporter un peu de leur talent, de leur chaleur, à ceux qui ont eu si peur, qui ont eu si mal... Oh, bien sûr, il y a pu avoir, çà et là, un peu de démagogie, de fausses générosités... Peu importe... Dieu reconnaîtra les siens, comme on dit.

Ici, on est aficionados, mais on est, avant tout, des femmes et des hommes de ce pays. Aussi,  nous qui avons au coeur, ce pundonor qui manque à tant de « gens bien », pouvons, devons aider « ceux de Toulouse ». 

Les arènes du « Soleil d’Or » ne sont plus d’actualité... Un autre soleil d’or doit se lever, et réchauffer le coeur de chacun, là-bas... 

Alors, n’hésitons pas : Un chèque, généreux, à : 

« FONDATION DE FRANCE - SINISTRES DE TOULOUSE » 

BP 22 - 75008 PARIS

« Merci pour eux – Merci « pour nous » et ... courage, Toulouse ! »