L'ACTUALITÉ TAURINE 
(Novembre 2001)

MEXIQUE : UNE GUERRE DE VETERANS…

1er Novembre : La saison mexicaine va rapidement prendre sa vitesse de croisière. Durant toutes ces semaines d’hiver, vous allez entendre parler de plazas aux noms impossibles, de toreros inconnus, le tout gravitant, bien sûr, autour de la Monumental de Mexico, où se joue la partie le plus importante de la « Temporada Grande » mexicaine. A côté, on suivra ce qui se passe à Guadalajara, Monterrey, Aguascalientes, Puebla, Tlaxcala, San Luis Potosi, Juriquilla…

Mais, bien sûr, le « gros morceau », c’est « Mexico Capital ». La saison a eu du mal à se profiler. Vu les déboires de la Temporada 2000/2001, l’Empresa a pris son temps, et, pour le moment, fait ses annonces au coup par coup, en particulier à cause de certaines négociations tardives avec les Figuras d’Espagne, notamment Jose Tomas, dont l’engagement a été scellé … le 27 octobre, à la veille de la première corrida dans le Coso de Insurgentes.

Les toreros espagnols qui feront le paseo, cette année, à la Monumental de Mejico, sont les suivants : Ponce et Juli, véritables idoles, ici ; Joselito, Jose Tomas, Manolo Caballero qui doivent « redorer les blasons » ; Morante, Finito dont on peut attendre « du gigantesque toreo de Arte », ou… un simple passage ; Eugenio de Mora, auteur de grandes choses, en cette plaza, et qui doit confirmer ; Padilla, tout surpris de venir confirmer son alternative, dimanche prochain ; Antonio Barrera, torero sévillan, « afincado », depuis plusieurs années, au Mexique, et qui fait grande carrière dans les provinces… et, la surprise, résultant de quelque amitié impresariales, le cordouan « Chiquilin », que l’on opposa un temps au Finito, et qui peut, avec son toreo vertical, impavide, rappeler à l’Aficion mexicaine un Manolete qui fut, ici, un véritable dieu.

Face à cet escadron d’élite, la cavalerie mexicaine paraît bien pâle, et surtout bien âgée, presque « percluse d’arthrose taurine »… Les grandes vedettes ont « pas mal de bouteille », soit dit avec tout le respect du monde. Voyez plutôt :

Eloy Cavazos : 52 ans, et 35 ans d’alternative – Mariano Ramos : 47 ans, dont 30 de Matador de Toros – Miguel Espinosa « Armillita » : 43 ans (dont 24) – Manolo Mejia : 36 ans (dont 18) – Le Zotoluco : 33 ans (dont 15) – Alfredo Lomeli : 32 ans (dont 11) – Rafael Ortega : 31 ans, dont 11 ans d’alternative. Sans parler de Jorge Gutierrez, ni d’Antonio Lomelin, qui confirma son alternative à Madrid… en 1970. Certes, il y a quelques jeunes, rangés au rang des « bleusailles », comme Paco Gonzalez, Alfredo Gutierrez, Jeronimo, Ignacio Garibay, auxquels viennent s’ajouter Leopoldo Casasola, qui a coupé, dimanche, la première oreille de la temporada à la Mejico… et Alejandro Amaya, dont la saison novilleril espagnole et le toreo de classe, démontré lors de son alternative de Jaen, avant la cornada, laissent espérer de grandes choses.

Une chose est sûre : « A l’ancienneté, les mexicains sont les rois… » A la motivation et au physique, c’est peut être autre chose… Eloy Cavazos s’en sort encore en province, avec deux pirouettes et un bon sourire, mais la capitale ne veut plus le voir. Mariano Ramos et Jorge Gutierrez sont l’honnêteté même ; Manolo Mejia est un peu trop gros ; quant à Armillita, « on l’attend, on l’attend, on l’attend… » ! Deux naturelles grandioses et pfffttt ! Rafael Ortega promettait beaucoup, mais n’a jamais pu « passer le charco », pour confirmer ses talents sur le vieux continent.

     Reste le Zotoluco, incontestable N°1 aztèque actuel, qui a confirmé, en Espagne, être un vrai matador de vrais toros. Un respeto ! Arrivant du Mexique où il était vedette « à toros commerciaux », le Zotoluco s’est construit une carrière en Espagne à coups de dents, face aux Miuras et autres Victorinos. Qu’on en parle aux Pamplonais, aux Valencianos et même aux Sévillans ! « Todo un Torero », qui finit sa saison avec 17 vraies corridas, et 14 oreilles, arrachées avec les cœur et les tripes, le tout commandé par une tête « qui fonctionne bien ».

Voilà donc comment se présente le panorama mexicain, pour cette nouvelle saison « au Pays des Aztèques ». Les matadors espagnols viendront y préparer une saison 2002 qui risque de faire du bruit. Quant aux mexicains… ce sera « une année de plus, quelques cheveux en moins… le tout, pour quelques dollars » !  Mais le monde taurin est tellement imprévisible, que l’on peut aussi bien, un de ces jours, bondir d’exaltation à l’écho des exploits de quelque « inconnu d’hier, et monstre de demain ! »

C’est cela, la Tauromachie, quel que soit le continent… quels que soient « les ans… » !

 

MAGESCQ : PAS MAL, MAIS UN PEU CHER !

Hombre ! On annonce 130 francs, « prix unique », pour une novillada de toute fin de saison dans la placita « terrain de basket » de Magescq… Nous, on veut bien ! Mais on aura du mal a faire venir toute une famille, plus la bonne et la Tantina de Burgos à ce qui pouvait être « la grande fête des novilleros français »... Robert Lamoureux ne parlait il pas, déjà de « Papa, maman, la bonne et moi… des gens comme nous, y’en a des tas »… Ben oui ! Quatre personnes… 520 francs !

Samedi 3 novembre, à 17 heures, les deux Julien, Lescarret et Miletto, encadreront Jonathan Veyrune, qui débutera « en piquée », face à du ganado de Caldeira. Très bien ! mais « le prix unique » gâche un peu la joie...

Bien sûr, on sait, (ou on ne sait pas assez), le coût d’une novillada à monter... Mais ne vaut il pas mieux pratiquer des prix accessibles à tous, et faire ce qu’il faut pour attirer le monde, (même dans une salle de basket, c’est à dire « un rond rectangulaire », où l’on a plus de chance d’assister à des bagarres peu faciles, qu’à des symphonies dignes de la Maestranza), plutôt que de « se parer », sur ceux qui, toute aficion dehors, iront partout où un toro pointe sa corne… même pour tirer un panier à trois points.

Julien Lescarret est apprécié de l’aficion Française. Julien Miletto, identique espoir, mérite autant d’attention. Jonathan a connu de bons moments, « par chez nous »… Pues bien ! Mais de là à « 130frs, prix unique » ! On ne peut s’empêcher de penser qu’on peut voir chaque novillada de San Sebastian, en mars, pour « 1000 pelas ». D’accord, « autres lieux, autres moyens ! », mais quand même !  

Magescq – Samedi 3 Novembre – 17 heures : Novillos de Caldeira, pour Julien Lescarret, Julien Miletto, et Jonathan Veyrune.

 

LA « MEJICO » EN CHIFFRES…

2 Novembre : L’hiver est propice aux statistiques, aux analyses, aux études, aux bilans : Combien de tonnes de bombes ? Combien de voitures brûlées ? Combien de vrais faux passeports ? Combien d’affaires ? ou… combien de « Sept d’Or » pour le Lofstory ? Bref, des chiffres partout, avec un seul objectif : « Aaaaaah ! ce qu’on est bien chez nous ! » C’est ainsi…
    Donc, on ne va pas manquer, à partir de Novembre, chiffres en mains et statistiques en bannière, d’analyser la saison passée, et de l’examiner « sous toutes les coutures ». La plupart s’y sont déjà exercés. Et tous arrivent à une conclusion : « Ponce est vraiment un sacré torero ! ». On aura l’occasion d’y revenir.
    Aujourd’hui, plus simple, plus léger, mais tout aussi lié à l’Histoire !
    « La Monumental de Mexico » intéresse, intrigue, passionne. On en projeta la construction en 1941, et les travaux débutèrent, fin 44. Inaugurée le 5 février 1946, « la Mejico » a vécu de formidables moments d’enthousiasme (à la mexicaine !) et quelques débandades fameuses.
    Si l’on parle simplement « chiffres », on donnera ces quelques indications :
    Plaza Monumental de Mexico: De Février 1946 à fin septembre 2001, se sont déroulées 884 corridas de toros, provenant de 113 ganaderias distinctes, dont 19 toros ont été graciés.
    371 matadors y ont fait le paseo. La plaza a vécu 28 Alternatives.
    Les toreros qui ont le plus toréé : Manolo Martinez : 91 corridas, et 10 rabos coupés (10 faenas de « deux oreilles et la queue »)  – Mariano Ramos (79 corridas et 3 rabos) – Curro Rivera (77 et 6) – Eloy Cavazos (69 et 8). Dans toute son histoire, la Monumental a vécu 111 faenas de « deux oreilles et la queue ».
    Plaza sérieuse, la Monumental a vécu, comme toutes les grandes arènes, son cortège de joies et de larmes. Cependant, avec Madrid, par son sérieux, et Séville, par son aspect romanesque et mythique, elle est la plaza qui pèse le plus dans la biographie des toreros. Confirmer l’alternative et couper les oreilles à « La Mejico ! » est synonyme de gloire taurine.

 

EL JULI : DEBUT MEXICAIN… « SUR LES CHAPEAUX DE ROUES ! »

     2 Novembre : Julian Lopez ne pouvait mieux débuter sa saison mexicaine. Arrivé, il y a quatre jours, après la temporada espagnole que l’on sait, le jeune maestro a dit toute son envie de faire « grande campagne mexicaine », toréant beaucoup, tant en province qu’à Mejico Capital. Ce week end, où nous faisons allègrement le pont (je vous le souhaite !) sera pour le Juli, l’occasion de toréer « quatre corridas, en quatre jours ! ». Et cela a bien commencé, hier, à Tlaxcala, avec trois oreilles et un rabo.

    1er Novembre – Tlaxcala (Plaza « El Ranchero »)  - Deuxième de la temporada – Lleno : Toros de Montecristo, justes de présence et bons, en général. On a donné vuelta au sixième et ovationné un « arrastre lent » du quatrième – Le Zotoluco faisait sa réapparition au Mexique, après sa grande saison espagnole. On imagine l’ovation. Deux bonnes faenas, intelligentes et reposées, mais, catastrophe à l’épée. Maigre récompense à son talent, il coupa l’oreille du bon quatrième – La surprise vint de Paco Gonzalez qui se montra artiste et clairvoyant, face au plus mauvais lot : Grande ovation et une oreille du cinquième – « Un ouragan » est arrivé d’Espagne ! Le Juli s’est joué de ses toros, avec insolence. Torero complet, brillant, super motivé, Julian Lopez coupe une oreille de son premier et « tous les trophées » du dernier. Juli est entré dans la plaza, « à pied »… il en sort « a hombros ». Parions ! Combien de fois, El Juli, va t’il sortir de la plaza « comme il y était entré » ?
    El Juli torée, ce 2 Novembre, à Juriquilla ; demain 3, à Aguascalientes, et dimanche 4, à Guadalajara.

 

DE CI …PAR LA, « A LA MARIACHI » !

2 Novembre : « Noticias taurinas », en provenance du Mexique :
Eloy Cavazos a décidé de ne plus mettre les pieds à la Monumental de Mejico. Particulièrement choqué par l’injustice du public à son égard, lors de ses deux dernières prestations (février dernier, et l’autre dimanche, 28 octobre) le torero de Monterrey a fait annoncer par son apoderado Juan Silveti, qu’il ne viendra plus… sauf pour son contrat, déjà signé, pour le 16 Décembre. On « peut penser » que l’atmosphère sera houleuse, à l’occasion de cette « der des der », à Mexico. Au cartel, ce jour-là, est prévu Enrique Ponce. On parle également du rejoneador Martin Gonzalez Porras et du jeune Alejandro Amaya.
    Le Morante de la Puebla est arrivé à Mexico, et s’est immédiatement mis au vert, en prévision, surtout, de sa corrida du 11 Novembre, à la Mejico, en compagnie de Armillita, Zotoluco et Joselito. Vaya cartel ! Dans l’attente, Joselito l’a invité, hier, à tienter au campo, avant de faire le paseo ensemble, aujourd’hui, à Tlaxcala.
    Le jeune diestro mexicain, Alejandro Amaya, blessé lors de son alternative, le 18 octobre, en plaza de Jaen, par un toro de Jandilla, vient de voir sa blessure se rouvrir, dès qu’il a voulu faire quelques pas. Ayant déjà perdu sa confirmation d’alternative, à la Mejico, le 28 octobre, le jeune diestro va tout faire pour être prêt pour le 16 décembre, date théorique de son paseo dans la capitale. A priori, le léger contretemps de cette rechute n’aura aucune conséquence fâcheuse.

 

AMITIE ET FAMILLE FONT-ELLES BON MENAGE ?

     3 novembre : Curieuse nouvelle… Enrique Ponce aurait demandé à son apoderado de toujours, Antonio Ruiz Palomares, de partager la gestion de sa carrière, avec Victoriano Valencia, grand apoderado actuellement « sans torero », mais aussi… son beau père. 
     Bien entendu, il n’est pas question d’argent, et Palomares toucherait ses émoluments comme par le passé (à un Euro près !). Par contre, il lui a été demandé, comme une faveur, d’intégrer l’expérience et la sagesse de Victoriano, de façon à ce que les trois hommes terminent ensemble leur carrière.

On aurait tendance à dire : « Enfin un ménage à trois qui marche bien ! » Car ici, on ne parle que de sentiment. Palomares est simple et intelligent. Il a mené parfaitement la carrière d’un immense torero, et il n’a, en rien, besoin de la sagesse d’un autre. S’il s’agit de faire rentrer un ami dans l’équipe, pour préparer ensemble « le cocktail des adieux », ce n’est pas un problème. Chacun peut prendre un volet de l’activité et le torero paie double ration, puisque c’est son souhait.

Cependant, on est étonné de voir une machine si bien huilée, embaucher « un graisseur de plus ». L’amitié est une chose, et Palomares est plus qu’un ami, pour Ponce. La famille en est une autre ! Enrique Ponce a épousé la fille de Victoriano, et les deux forment un magnifique couple. Le torero de Chiva, dans la plaza, n’a jamais aussi bien toréé. On peut donc se demander le pourquoi de ce caprice. N’y avait il pas une autre chose à tenter, que de faire venir « joli papa », piétiner les plates bandes de l’ami de toujours.  En toute amitié et en toute confiance, d’accord… mais « piétiner tout de même ! » Curieux !

Dans le mundillo de toros, personne n’est poète, et « un euro est un euro ! » (on préférait : « un duro es un duro ! »). Que va t’il donc sortir de cette alliance ? Nul ne le sait encore, mais, à priori, cela ne peut signifier qu’une chose : Enrique Ponce prépare ses d’adieux. On le lui souhaite, en toute aficion et en toute amitié, pleine d’admiration.

Ponce, Palomares et Victoriano Valencia pour une dernière vuelta al ruedo, main dans la main… Bon ! Toutes les belles mères seront ravies… En plus d’un immense torero, Enrique Ponce est un bon gendre. Cependant, qu’on le veuille ou non, même dans un ménage à trois, il y a quand même un « coucou »…

 

En parlant de Famille et d’apoderados… Fran Rivera Ordoñez, dont on dit que les relations avec « sa noble moitié » marchent « à demi régime »… vient d’annoncer, officiellement, l’accord d’apoderamiento 2002, signé d’une poignée de main, avec… Pepe luis Segura. Deviendra t’il, de ce fait, plus aimable, moins taciturne ? Réponse… en 2002 !

 

COLOMBIA… FERIA DE MANIZALES

3 Novembre : Ayyyy ! Huele a tinto !  Dès qu’on parle de Colombie, le nez se lève, les narines tressaillent… On sent l’odeur de café ! Oh bien sûr, nous pensons aussitôt à « un qui vous brûle le gosier et vous arrache la gu.. ! ». Rien de tout cela, le « tinto », le café colombien est clair, doucereux, plein de saveur et de parfums subtils. Certains, qui vont vite en besogne, le taxent de « jus de chaussette ! ». Bande de mécréants ! Le café colombien ressemble gens de là bas : Il sont doux, aimables, bien éduqués… mais fiers et, si vous les provoquez, capables de vous arracher tout… sauf le gosier !

Manizales vient de sortir ses carteles. Avec Cali, Medellin et Bogota, elle constitue le poker d’as de la tauromachie en Colombie. Cali est la plus grande, Manizales la plus fleurie, la plus parfumée. Medellin et Bogota alterneront ensuite, chaque week end, avec deux climats et deux ambiances bien distinctes : Chaud et bariolé à Medellin ;  souvent humide et froid, à Bogota…

La feria de Manizales se déroulera du 6 au 12 janvier 2002. Elle comptera cinq corridas, une novillada et un festival.

Dimanche 6 : Novillos de Salento pour le rejoneador Fernando López, et, à pied : Francisco del Campo, Christian Restrepo, et le triomphateur des novilladas de préferia, actuellement en préparation.

Lundi 7 : Toros de Ernesto Gutiérrez pour César Camacho, Manuel Caballero et El Juli.

Mardi 8 : Toros de la Carolina pour le rejoneador Fernando López et les matadors colombiens Perla Ruiz, Alejandro Gaviria, Ramiro Cadena

Mercredi 9 : Toros de Juan Bernardo Caicedo pour Pepe Manrique, El Califa et Antonio Ferrera.

Jeudi 10 : Festival. Novillos de Ernesto Gutiérrez pour Manuel Caballero,Victor Puerto, El Califa, Eugenio de Mora, Antonio Ferrera et Ramiro Cadena.

Vendredi 11 : Toros de Las Ventas del Espíritu Santo (La ganaderia colombienne de César Rincon) pour Dinastía, Víctor Puerto et Eugenio de Mora.

Samedi 12 : Toros d'El Paraíso pour Finito de Córdoba, Manuel Caballero et Paquito Perlaza .

Côté Toreros espagnols, seul  Manolo Caballero fera doblete, accompagné, à un contrat, de Finto de Cordoba, Juli, Califa, Victor Puerto, Eugenio de Mora et Antonio Ferrera.

 

MEJICO ! LA JOURNEE, PAR TERRE…

3 Novembre : La journée d’hier n’a rien donné, tant à Tlaxcala qu’à Juriquilla. Devant un ganado faible, poussif ou compliqué, les toreros ont multiplié de vains efforts… en attendant des jours meilleurs.

 

2 Novembre - Tlaxcala – Casi lleno : toros de « la Joya », correctement présentés mais affreusement faibles. Le public est sorti « de uñas ! »  (Traduisez : « muy en rogne ! »)

Armillita Chico a donné quelques détails de son indéniable classe, mais…quelques détails, seulement. Silence et ovation – Joselito a été bien à la cape face à son premier, et monta une faenita au cinquième, malheureusement entrecoupée des vilaines chutes du bicho. Le madrilène tua bien. Ovation par deux fois – Morante de la Puebla fit un toreo de grande classe…tant que durèrent ses adversaires. Applaudi, mais guère plus. Bien triste, tout ça !

 

2 Novembre – Juriquilla – ¾ de plaza : Toros de Xajay, « très très justes » de présentation, certains étant des novillos mal engraissés. Comportement compliqué, seul le premier faisant exception, qui fut ovationné à l’arrastre.

Les matadors ont fait « empate a uno » ! Une oreille chacun et quelques regrets, probablement. Zotoluco démarre bien, face au bon premier. Oreille. Cela se complique avec le quatrième, où il sera timidement applaudi – Le Juli a fait ce qu’il a pu, se battant avec le cinquième auquel il arracha un trophée. Ovation et oreille – Jeronimo, a tiré sa carte du jeu, coupant un trophée au troisième. Cependant, la corrida, dans son ensemble, fut décevante.

Ce samedi 3 Novembre, El Juli est à Aguascalientes, et Joselito, avec Hermoso de Mendoza, à Juriquilla.

 

DIMANCHE AMERICAIN…

     4 Novembre : En fait, c’est le mot « week end » qu’il faudrait utiliser, tant l’actualité taurine se concentre « de l’autre côté du Charco ». Hier, deux courses importantes dans le provinces mexicaines : Aguascalientes et Juriquilla. Aujourd’hui, la Monumental ouvre ses portes à Juan Jose Padilla, qui confirme alternative, des mains de Manolo Mejia, en présence du « Zapata », devant des toros de Rancho Seco .
     En Colombie, « on chauffe les moteurs » et « on graisse les portes »… Pas assez, probablement, puisqu’un novillo s’est échappé hier de la plaza de Canaveralejo, à Cali, à la fin de la 6ème novillada de pré feria, mettant la panique dans le quartier, mais heureusement, sans provoquer d’accident grave.
     Au Pérou, c’est à Lima que se déroulera, ce dimanche, la première corrida de la Feria du « Señor de los Milagros ». Attention à l’arrivée dans le « grand tour américain » d’un certain Alfonso Romero, qui fera paseo, encadré de Rafael Gastañeta et du Califa, devant des toros de la ganaderia « Corazon de Oro ».
      A Valencia, (Venezuela), on prépare la « Feria de la Naranja ». Quatre corridas, le 10, 11, 17 et 18 Novembre. Opéré le 13, Enrique Ponce sera remplacé par le  Morante de la Puebla

     Hier, 3 novembre, journée mexicaine, marquée par une grosse faenade Jorge Mora, en plaza d’Aguascalientes, coupant un rabo » sous les yeux du Juli. 

     3 Novembre : Aguascalientes (Mexique) – plus de 2/3 d’entrée : Six toros de Santiago, de présence inégale, mais en général correcte. Justes de forces, et peu encastés. Exception : un très bon quatrième, à qui on donna « arrastre lento » - Jorge Mora débuta par un gros tampon, en voulant recevoir le premier à portagayola. Secoué, il toréa, en essayant de reprendre ses esprits. Applaudissements. Par contre, on le vit fort décidé devant le quatrième, du nom de « Cominito » qu’il toréa mains très basses, avec le capote, avant de dessiner une grande faena, toute en lenteur et profondeur, qui fit lever le public à plusieurs reprises. Faena d’empaque, de sentiment, close d’adornos variés, en particulier une arrucina qui provoqua le délire. Faenon clôturé d’une entière déclenchant l’apothéose : deux oreilles et la queue, le torero donnant deux vueltas, la seconde en compagnie du ganadero Antonio Garfias – Fernando Ochoa n’a pas eu grande réussite, malgré quelques bonnes séries face à son premier. Oreille protestée ; silence à l’autre – El Juli s’est montré décidé, facile avec le capote, varié aux banderilles. Faena très reposée, réunie, bien terminée à l’épée. Deux oreilles un peu protestées. Le dernier s’arrêta, après un bon tiers de banderilles. Rien à faire : Silence

     3 Novembre – Juriquilla (Mexique) – Casi lleno : Six toros de Marron, corrects de présentation, mais mansotes, quedados, aquerenciados en tablas pour les matadors, et deux de Fernando de la Mora, de meilleur comportement pour Pablo Hermoso de Mendoza, qui connut une grand triomphe, en particulier avec Cagancho, face à son second adversaire. Ovation et oreille – Joselito a fait jouer l’expérience… et la retenue. Applaudi à son premier, qu’il toréa bien de cape, il laissa vite tomber, face au quatrième qui ne bougeait plus. Le opinions se divisèrent ! – Ignacio Garibay se montra élégant et torero toute la tarde, en particulier avec le capote. Oreille et applaudissements – Leoplodo Casasola joua crânement sa chance, toréant le troisième avec dynamisme. Il y eut pétition d’oreille, qui vfut refusée par le Juez de plaza. Vuelta à l’un, palmas à l’autre. « C’est le métier qui rentre ! »

 

DE CI … PAR LA…

     4 Novembre : Quelques échos de notre vieux continent. Quelques festivals, hier, dans toutes la péninsule. En particulier celui de Montepio, de Valencia, marqué par une bonne faena de Julio Aparicio.
     Cependant, c’est du côté de Tolède qu’arrive une mauvaise nouvelle, quoique apparemment sans graves conséquences : Miguel Abellan a été victime d’un forte commotion cérébrale, avec perte de connaissance, au cours du festival de Yeles (Toledo). Faisant « lidia complète » et voulant piquer lui même son toro, Abellan a eu la malchance d’être renversé, le cheval l’écrasant de tout son poids. A priori, pas trop de dégâts, mais des examens, poussés, aujourd’hui, à Madrid.
     Chez nous, il y a eu novillada à Magescq. On sait ce que l’on en pense ! (voir 1er novembre). Les garçons ont fait ce qu’ils on pu, avec vaillance. Ils en sont sortis entiers, et  c’est le principal. Jonathan Veyrunes a coupé une oreille d’un sobrero, et Julien Lescarret a failli prendre un mauvais coup. Va falloir arrêter, maintenant ! Le toro, à sa place ; le basket, à la sienne…por favor !

 

PADILLA FAIT UN TABAC A MEXICO…

     5 Novembre : On s’en doutait un peu… Plus il y a de monde dans une plaza, plus un torero « populiste », presque « pueblerino », peut tirer son épingle du jeu. La Monumental de Mejico pouvant accueillir quelques 48000 personnes , on pouvait penser que Juan Jose Padilla y allait lever de grandes ovations. Oui mais voilà, il  n’y avait, hier, que quelques 10 à 12000 personnes, dans l’immense arène, et de plus il y faisait froid. De fait, des conditions peu engageantes. Mais le salut vint des toros de « Rancho Seco », lot bien présenté qui a, en partie, donné bon jeu. Juan Jose Padilla, le « Ciclon de Jerez »a fait le reste. Coincidence : Devinez comment s’appelait le toro de la confirmation d’alternative ? – « Ciclon » ! Cela ne s’invente pas. De fait, la chance était ce 4 novembre, avec Padilla, dès le matin, à l’heure du sorteo.

     4 Novembre – Mexico (plaza Monumental) – 2ème corrida de la temporada – ¼ de Plaza – Temps frais et venteux : Le lot de « Rancho Seco » a rendu son sérieux à la plaza : Très bien présentés, très armés, les toros de Sergio Hernandez ont eu un bon comportement d’ensemble, avec un premier toro, excellent de fijeza et d’allant. Les trois et sixième se montrèrent les plus compliqués.
     Vêtu de vert d’eau et or, Juan Jose Padilla a  confirmé son alternative mexicaine devant le toro « Ciclon » - N°113 – un cardeno sucio de 502 Kgs. On vit le jerezano « tel qu’en lui même », toréant en puissance, un peu rapidement, liant les muletazos avec force et vibration, quoique sans réel temple.La bonne charge du toro lui permit de lever quelques ovations. Pinchazo et estocade, le Jerezano donnant la vuelta al ruedo. Le cinquième « Fusilero I » se montra beaucoup plus court, probon. Padilla banderilla « al violin » et donna libre cours au toreo pueblerino, débutant et terminant à genoux, alternant les derechazos rapides et quelques « suertes empruntées », comme le salto de la rana et les inévitables manoletinas. Bref ! On met de l’ambiance ; on « charge », quand le toro ne charge plus, on tue vite… et on coupe une oreille, malgré quelques « oui, mais ! ». Bonne présentation, donc, de Padilla à Mexico. Probable répétition, avec un public qui , cette fois, regardera « à la loupe »…
     Manolo Mejia  a fait le toreo classique, reposé, et donna les grands moments classiques de la tarde. Hélas, il tua mal, et perdit quelque possible trophée. Son premier fut le moins bien présenté, et se montra un peu faible. Mejia soigna son trasteo, économisant la charge du bicho, le laissant respirer. Faena suave, gâchée par une estocade basse. Le quatrième était très noble, mais coupa vite les moteurs. Mejia donna les naturelles de l’après midi, avant de tuer, encore, bien moyennement. Ovation aux deux toros.
     Malchance au sorteo pour « El Zapata » qui dut faire face à un troisième très armé et  astifino, qui se réserva à la pique, arrivant au troisième tiers, avec beaucoup de genio, de violence. Le torero fit preuve de courage et d’aguante, se faisant désarmer et poursuivre très dangereusement, mais revenant chaque fois au combat. Il tua comme il put. Silence. Le dernier ne valait guère mieux, arrivant décomposé au troisième tiers, la tête baladeuse, avec un méchant derrote en fin de passe. Faena très sérieuse du Zapata qui réussit à corriger les défauts du toro, au point de lier deux dosantinas en fin de trasteo. Cela partait pour un possible trophée. Hélas… maldita espada ! Ovation.
     A signaler que les trois matadors ont banderillé ensemble leur premier toro, au grand plaisir des aficionados. Bilan : bonne deuxième corrida de la temporada, à Mexico Capital ; Oreille à padilla… mais c’est le ganadero qui sortit a hombros.

 

PAS DE MIRACLE A LIMA…

     5 Novembre : Grosse déception pour la première corrida de la Feria du « Señor de los Milagros », en plaza de Acho, à Lima (Pérou): Peu de monde et un lot infâme. Outre le manque de race, général, du lot de Corazon de Oro, de désagréables incidents ont gâché le peu de spectacle, deux toros « s’inutilisant », durant la lidia. Malchance noire pour les toreros et attente de la prochaine course, sans grande illusion. La tauromachie au Péeou a beaucoup perdu…

     4 Novembre – Lima (Pérou) – 1ère corrida  (3ème de Feria) – 1/3 de plaza : Toros de la ganaderia péruvienne du « Corazon de Oro », très inégalement présentés, mansos tournant à dangereux. Le troisième se cassa le piton gauche, à la sortie. Il ne fut pas remplacé (règlement suivi et « économie oblige ! » ). Le quatrième se cassa la patte gauche, au cours de la lidia. La corrida ne décolla jamais.
     Les toreros ont écopé, tirant de rares passes, faisant ce qu’ils pouvaient pour rester dignes. Seul, le cinquième toro offrit trois charges suivies et le Califa put tirer quelques muletazos liés. Hélas, il tua mal. Il écouta par deux fois… le silence - Le péruvien Rafael Gastañeta salua une ovation « locale » au quatrième, et Alfonso Romero eut quelques bons détails applaudis, au dernier. Pour le reste… silence sur les ondes ! Triste.

 

COLOMBIE : LES CARTELS DE CALI… BONNE ANNEE !

     5 Novembre : La feria de Cali, en Colombie, permet, chaque année de passer un réveillon très original, baigné de soleil, d’aguardiente et de salsa. La plaza de Cañaveralejo, elle même, ressemble à un coupe de champagne, et l’aficion qui la remplit, bien avant la sortie des cartels, n’est que joie et « ilusion », quoiqu’exigeante  à ses heures. Grande ambiance en cette feria de grand renom sur la planète taurine, dont les cartels ont été annoncés hier : 

26 Décembre : Toros de Bernardo Caicedo, pour Pepe Manrique, Sebastian Vargas et le cavalier Fernando Lopez
27 Décembre : Toros del Paraiso, pour El Califa, Rafael de Julia et Guerrita Chico (alternative)
28 Décembre : Toors de Cesar Rincon, pour Finito de Cordoba, El Gino et Sergio Martinez
29 Décembre : Toros de La Puerta de Hierro, pour David Luguillano, Antonio Ferrera et Ramiro Cadena
29 Décembre (en nocturne) : Novillada
30 Décembre : Toros de Achurry Viejo, pour Victor Puerto, El Califa et Alejandro Gaviria
31 Décembre : Toros de Ernesto Gonzalez Caicedo, pour Antonio Ferrera, Sebastian Castella et Guerrita Chico
1er Janvier : Corrida del Toro : Six de Fuentelapa, pour Finito de Cordoba, Sebastian Vargas, Antonio Ferrera, Sebastian Castella, Ramiro Cadena et Rafael de Julia.
2 Janvier (en nocturne) : Toros de Ambalo, pour Diego Gonzalez, Victor Puerto et El Juli
3 Janvier (en nocturne) : Festival avec six toros de ganaderias différentes, pour David Luguillano, Victor Puerto, El Gino, El Califa, El Juli et Guerrita Chico.
4 Janvier (en nocturne) : Toros del Paraiso, pour Finito de Cordoba, El Juli et Ramiro Cadena
6 Janvier : Corrida de clôture – Toros de Guachicono, pour les trois triomphateurs de la Feria.

     A signaler : La faible participation colombienne, malgré « la promesse » de Ramiro Cadena – L’excellent travail de Luis Alvarez, apoderado d’Antonio Ferrera, bien « coloqué » trois fois dans le cycle – La présence de la France, via Sebastian Castella qui pourrait bien « chauffer » son torero au soleil de Colombie.

 

PONCE S’ORGANISE… JULI PIQUE UNE ROGNE…

     6 Novembre : Cette fois, c’est officiel : Enrique Ponce sera, l’an prochain, « artistiquement » dirigé par deux personnes : Juan Ruiz Palomares, son apoderado de toujours, plus qu’un ami… et Victoriano Valencia, son beau père.
     C’est peut-être la première fois qu’une Figura s’adjoint ainsi « deux hommes d’affaires », ayant chacun une personnalité et, probablement, une technique différente, au moment d’aborder les négociations, à l’heure des grandes ferias. Il est vrai que l’on a rarement entendu parler de quelque caprice de Ponce, alors que d’autres faisaient des mines, tapaient du pied et voulaient tout imposer. La maestro de Chiva, indiscutable Numéro Un de l’escalafon actuel, voulait-il renforcer son statut, et mieux défendre ses intérêts avec un apoderado plus dur, plus retord ? En ce cas, malgré les grandes paroles d’amitié, de collaboration et de parfaite compréhension, ce serait désavouer celui qui, jusqu’à présent a mené sa carrière, et indirectement, ce serait là une façon de lui dire, doucement «  je t’aime bien, mais… »
     On a du mal a voit comment Ruiz Palomares et Victoriano Valencia vont se partager la tâche. On murmure que Victoriano « négocierait », et que Palomares s’occuperait des toros. Une façon de faire d’un apoderado actuel « un veedor de luxe »… Et que se passera t’il si, à quatre contrats, négociés au prix fort par l’un, correspondent quatre lots « qui ne servent pas », choisis par l’autre ? Une fois, deux fois, puis des regards en coin, des sourires qui se figent… C’est forcé !
     Enrique Ponce organise donc la dernière ligne droite de sa carrière… espérons qu’entre « zig et zag », elle ne se termine pas en courbe « bien tordue ».

     Le Juli continue sa campagne mexicaine, avec un bon coup de rogne, dimanche. On sait les toreros,  fiers et « volontiers cabochards ». Ce n’est pas pour déplaire, parfois. Mieux que quiconque, ils savent l’effort qu’ils ont fait, les difficultés, parfois invisibles des gradins, qu’ils ont vaincues ; la qualité de leur faena : « Estuve bien, con ese toro ! »
     Malheureusement, les critères parfois diffèrent, entre torero, public et président. Alors, selon son caractère, le matador pique une rogne, et envoie tout le monde au diable… Cela peut se comprendre, mais « fait moche », dans les chroniques. C’est un incident courant qui partage les publics, fait passer un mauvais moment au président, et amuse le revistero qui, en fin de compte… a le dernier mot. Julian Lopez, on le sait, est « toute caste ». Aussi, quand il se bat contre un lot impossible,  lorsqu’il « régale » le sobrero, qu’il lui monte un tabac, que le public réclame les deux oreilles et que le président n’en accorde qu’une… C’est normal ! Ce n’est pas forcément « joli à voir », mais on peut le comprendre.

     4 Novembre – Guadalajara (Jalisco – Mexique) : La plaza Nuevo Progreso ne s’est pas remplie et le vent a soufflé fort – Trois toros de Fernando de la Mora et trois du Real de Saltillo qui n’ont satisfait en rien : Sin casta, manseando, aquerenciados en tablas – Fernando Ochoa et Ignacio Garibay s’y sont cassés les dents, écoutant quelques applaudissements pour leurs vains efforts – Le Juli s’est bagarré toute l’après midi, lui aussi en pure perte. Du coup, il décida d’offrir le sobrero, et lui monta « un tabaco » : vibrant avec la cape, brillant et centré aux banderilles, il se passa le Real de Saltillo, « très près », avec la muleta, clôturant son trasteo d’une demie un peu en arrière. Suant, soufflant, le torero assista à la pétition du public réclamant les deux oreilles, et explosa quand le président n’en accorda qu’une. Refusant de prendre la première oreille, le jeune diestro donna la vuelta et s’en fut vers d’autres bagarres. Ce n’est peut-être pas beau, mais c’est humain et « es de torero ».

     4 novembre – Motul (Yucatan –Mexique) – Arènes pleines : Bonne corrida, dans l’ensemble, composée de trois de Montecristo et trois de Barbachano – Eloy Cavazos coupe l’oreille du quatrième, en faisant le toreo qui plaît en province, mais ne passe plus dans la capitale – Joselito ne s’encombre guère de scrupules. Quand le toro passe, il donne de formidables détails, fortement fêtés, mais si le bicho « baisse », ne comptez pas trop sur lui pour aller le chercher. Ovation par deux fois – Rafael Ortega se montra dynamique, toréant fleuri, coupant deux oreilles à son premier, écoutant une forte ovation à l’autre.

     Les chroniques mexicaines soulignent le grand encierro de Rancho Seco, dimanche, à la monumental de Mexico, rendent hommage au toreo de Manolo Mejia, réconcilié avec le public, et, en général, encensent Juan Jose Padilla, dont on disait ici qu’il n’était « que » tremendista.
     Au cartel de dimanche prochain, un quatuor qui devrait remplir la plaza : Armillita Chico – Joselito – Zotoluco et le Morante de la Puebla, face à un lot de huit toros, composé de quatre de Santiago et quatre de Vistahermosa. Déjà, tout un événement…
     Pour la quatrième, est déjà engagé Eugenio de Mora, et, pour la cinquième, Finito de Cordoba.

 

« BLEUS » … ET OR !

     7 Novembre: Tandis que le télévision nous montre les images de l’horreur, qu’elles viennent d’Afghanistan ou d’ailleurs ; tandis qu’à Toulouse, certains passeront l’hiver dans les débris de « la science des hommes » ; tandis que dans quelque lieu sordide, qu’on se refuse à appeler « appartement », un petit enfant regardera sa mère avec les yeux de la faim, ne voilà t’il pas que notre grande équipe de football, bardée de médailles et de titres, s’en va gambader, « amicalement », quelques heures, sur une pelouse australienne…
     Bien sûr, il faut préparer le prochain mondial ! Bien sûr, il faut maintenir l’image ! Mais était-ce bien le moment de jeter des tonnes d’argent par le hublot ?
     A n’en pas douter, ces jolis messieurs qui, depuis 1998, amassent les contrats juteux et les caprices qui vont avec, méritent respect et admiration… jusqu’à un certain point. En effet, à part quelque cheville tordue et quelque jumeau froissé, on ne peut pas dire que ces héros risquent leur peau, au point qu’on leur fasse un pont d’or pour daigner « risquer un orteil » dans la surface de réparation adverse…
     Il y a une frontière ténue entre le « C’est vraiment les meilleurs » qui pardonne tout, et le « Bon, maintenant, ils poussent un peu ! » Et cette frontière vient d’être franchie… A lire les conditions dans lesquelles ces messieurs vont voyager vers la terre des kangourous, on en a le haut le cœur : Un Boeing de 400 places pour 50 personnes, trois fois plus de personnel de bord que s’il voyageait à plein, des services extra à tous les étages, bref… un palace volant pour la modique somme de…  allez ! on vous laisse cela à vos journaux…
     Et tout cela pourquoi ? Simplement pour aller « faire mumuse dans le bush », pour un match sans enjeu, devant une équipe qui ne sera peut être pas là, puisque l’on parle de grèves chez les joueurs australiens. (« Ah, bon ! ils connaissent cela aussi ? La France aurait elle donc déjà colonisée l’Australie ? »). Est ce bien raisonnable ? Quand donc arrêterons-nous d’idolâtrer des veaux d’or ? Pendant combien de temps encore nous rabattront ils les oreilles avec le mot « solidarité » ? Quand donc, à l’instigation de ces multimillionnaires du crampon, un match de gala, du style « France-Brésil ! La revanche ! » sera t’il organisé au grand stade, télévisé dans le monde entier, au profit de Toulouse ?  En voilà un match amical qui aurait de la gueule et qui serait aussi… un bon entraînement ! 
     Tout comme les Marseillais des cités arrivent à maudire les joueurs qui, hier, leur faisaient oublier le rmi et la galère, le public français va commencer à ronchonner, en apprenant de telles gabegies… Marre ! « Se faire masser les arpions » à 18000 mètres d’altitude doit apporter quelque vague bien-être… à condition que tous, en bas, puissent les garder au chaud…
     Bien entendu, on rétorquera : « Et l’argent des toreros ? », et l’on aura raison, quoique...

     Les toreros ne sont pas assez payés, au regard des risques qu’ils encourent, et cela, du plus obscur des subalternes au plus brillant des matadors, « figura del Toreo ». Qu’ils sortent d’un hôtel « sept étoiles », ou de la plus crasseuse des fondas, les toreros sont des hommes qui ne savent pas s’ils y reviendront s’y doucher, trois heures plus tard, et cela, pour certains, plus de cent fois par an. 
     « Aqui, se muere de verdad ! » Attention, on se joue vraiment la peau ! Le toro ne demande jamais le compte en banque ! Il charge, en plaza de primera, ou dans la rue d’un pueblo perdu au fond de la Castille. Il charge et il tue ! Parfois, et même trop souvent, des jeunes paient pour « jouer avec lui, pour jouer avec « Elle »… « Payer pour avoir le droit de mourir », faut le faire ! Aussi , on ne pourra jamais comparer les genres !
     Par ailleurs, les toreros, à maintes reprises, ont su, savent, et sauront, se montrer solidaires. On sait à quel point certains toreros aident, en catimini, telle  ou telle œuvre ; On sait l’Histoire taurine truffée de grands festivals au profit de tels ou tels « damnificados »… Tenez, pas plus tard que samedi, à Nîmes, des toreros s’habilleront  « campero » et s’en iront donner de leur talent et de leur cœur, au profit des sinistrés Toulousains. Que bueno ! Certes, ils seront remboursés de leurs frais, peut-être ; certes, cela leur fera de la pub, peut-être. Quoi de plus normal ? Mais le geste demeure, et le regard est clair, tout comme celui de ces vedettes qui, il y a deux jours, en plein campo andaluz, ont donné de leur passion et de leur temps, aux enfants cancéreux de Andex… Tous ceux-là, oui, méritent de se vêtir « de Bleu et or »…
     Nîmes monte un festival pour Toulouse, comme certains en montèrent, il y a quelques années… pour Nîmes. Qu’attendent donc les autres plazas ? Attendent elles donc que quelque catastrophe  les blesse à leur tour, pour un jour, « rendre la pièce » à ceux qui les ont aidées ? Pues, hombre !
     Enfin ! on ne changera pas, ici, le monde ! Mais cela fait du bien de pousser un coup de gueule, de temps en temps. Le problème, c’est que l’on y deviendrait vite aphone, tant il y aurait « matière à »…
     En attendant, vous qui êtes aficionados, allez donc faire un tour à Nîmes, samedi après midi, à 16 heures. Vous ferez, peut-être, que dans quelque appartement décent, un petit enfant ronronne dans les bras de sa mère, en paix. Et puis, à n’en pas douter, vous risquez de passer un sacré moment : Revoir Curro Vazquez et Jose Mari Manzanares, décontractés ! Applaudir « la garde Française » :  Fernandez Meca, Denis Loré, Julien Miletto ! Continuer à espérer, avec Uceda Leal, Encabo ! et puis… découvrir ! Découvrir Jose Mari Manzanares « fils », dont ce sera la présentation en France. Il a déjà fait sursauter l’Aficion et la Presse espagnoles… Voyons donc ses premiers pas en terre de France. Bon sang ne saurait mentir ! Et « aux âmes bien nées… » etc…
     C’est à Nîmes, et c’est samedi – 16heures . Cartel complet du festival au profit des sinistrés de Toulouse : Curro vazquez ; Jose Mari Manzanares, Stéphane Fernandez Meca, Denis loré, Luis miguel Encabo, Jose Ignacio Uceda Leal, Julien Miletto et le fils de Jose Mari Manzanares, face à des novillos de Victorino del Rio ; Victorino Martin, Palha et Yonnet…
     Tous ceux-là, oui… « de Azul y mucho oro ! »

 

LA TEMPORADA 2002, EN EUROPE, SE PREPARE… « A MEXICO » !

     8 Novembre : Rarement une saison mexicaine aura eu autant d’influence sur les probables évènements taurins, dans les ruedos européens, l’année suivante.
     On sait que 2001 s’est terminée sur une gigantesque explosion, entre toreros et apoderados de renom… « en toute amitié », bien entendu. Le Morante, Rivera Ordoñez, Padilla, Cordobes, Juan Bautista, pour ne citer que les plus en vue, tandis que quelques questions se posent  au sujet de Jose Tomas.
     Même Enrique Ponce a révisé ses comptes, et a musclé son administration, en joignant au « bon papa » Ruiz Palomares, le « joli papa » (lisez «beau père ») Victoriano Valencia. Seule stabilité : El Juli, « qui impose », mais paie comptant, sous la houlette de la casa Lozano et … de son papa « à lui ». De son côté, le Finito, vainqueur « accidentel » de 2001 (des blessures du Juli), pourrait avoir pris goût au maillot jaune, alors que jusqu’à présent, on lui reprochait quelque manque d’ambition…
     Mexico et sa plaza Monumental va être le champ de bataille où l’on va « battre les cartes de 2002 ». En effet, avec la signature de Jose Tomas, Mexico Capital va voir défiler, au cours de la même saison, toutes les vedettes de l’escalafon actuel, avec des enjeux de tous ordres. El Juli, Ponce, s’il est bien remis de son opération, Finito de Cordoba, Joselito, Tomas, le Morante, Caballero, et, à un degré moindre, Eugenio de Mora, Padilla vont mettre le paquet, car les plans de bataille de 2002 en Europe en découleront fort probablement.
     On parle de plus en plus d’une entrée du Morante de la Puebla dans l’équipe Martin Arranz. Si Jose Tomas y reste, (on murmure une prise d’indépendance, avec Corbacho comme seul maître du « Samouraï »), on pourrait avoir un bloc redoutable, mené par un apoderado redoutable.
     Arranz est il un apoderado pour le Morante ? Dans les circonstances actuelles, oui. Il est certain que l’on y perdra « en romantisme », mais, vu l’irrégularité du torero, vu cette difficulté a « rematar » une faena ou une feria, il est certain que son apoderado devra, en 2002, sortir les griffes pour l’imposer et lui rendre toute sérénité. Joselito, Jose Tomas et Morante, par toutes les plazas de la géographie, voilà qui ne déplaira pas, mais qui en fera hurler certains. D’abord les empresas, parce que « le » Martin Arranz, il y a longtemps qu’il a pris des cours sur l’Euro et acheté toutes les calculettes, aujourd’hui baptisées « convertisseurs »… Les Aficionados, eux, regarderont cela d’un œil perplexe… Joselito, Tomas et Morante… Que bueno ! Mais, avec quels toros ? Mais, que penseront les collègues ? « Bigre, « ces trois là » vont rafler toutes les mises. Donc, il faut triompher maintenant, et serrer les boulons… » Est ce parce qu’il savait cela que Ponce a fait rentrer le Victoriano Valencia, « comme négociateur musclé » ? Allez donc savoir…
     Toujours est il qu’on risque d’avoir « une guerre des mondes », l’an prochain…, dont les modestes et sans grade sortiront écrasés… ou remontés en première ligne ! Les petites empresas auront du mal à « s’offrir tout le monde ! » Ou elles ont les reins solides et vous montent des ferias qui réunissent, forcément, le haut du panier… ou, elles ne peuvent pas s’offrir « ces écuries », et elles imaginent, ouvrent leurs cartels, au risque de faire quelques « ploufs »… Au fond, on aimerait bien voir un cartel Luguillano, Javier Conde, Alfonso Romero… mais alors, « Bonjour le tiroir caisse ! »
     Jose Tomas va toréer deux fois à la Mexico, comme tous ses collègues. En fait, la grosse bagarre, commence dimanche, avec le cartel « à quatre », qui réunit Joselito et Morante, aux côtés d’Armilita et du Zotoluco. Lleno probable et « mucha expectacion ! »
     Ponce devrait entrer en lisse, en principe, le 16 Décembre. Juli a déjà « marqué le terrain », en province… Jose Tomas attaque son périple, dimanche, à Lima, où il est arrivé, hier.De fait, le Mexique et la saison américaine, en général, vont prendre la forme d’un gigantesque échiquier, qui pourrait bien devenir passionnant…
     Mexico, Lima, Quito vont être les premiers champs de bataille… à des degrés divers : Escarmouches au Pérou et en Equateur, mais « combats de titans », à la Mejico.
     Suerte aux toreros… mais surtout, une grande bonne chance à nous… les aficionados !

     Le Calendrier de Jose Tomas :
     11 novembre : Lima (Pérou) – 18 Novembre : Valencia (Venezuela) – 24 Novembre : Queretaro (Mexique) – 30 Novembre : Quito (Equateur) – 2 Décembre : Lima (Pérou) et 4 Décembre : Quito (Equateur)
     On parle de sa présence à la Monumental de Mejico les 20 Janvier et 3 Février.

     Les prochains carteles de « la Mejico » :
     11 Novembre (3ème de la Temporada Grande) : Armillita, Joselito, Zotoluco et Morante de la Puebla, devant des Reyes Huerta et Vistahermosa.
     18 Novembre (4ème) : Mariano Ramos, Eugenio de Mora et Antonio Bricio, devant des toros de Javier Garfias.
     25 Novembre (5ème) : Manuel Mejia, Finito de Cordoba, Manolo Caballero et Ignacio Garibay, devant des Reyes Huerta.
     On parle de la répétition de Padilla pour le 2 décembre ; du retour de Pablo Hermoso de Mendoza (également apodéré par Martin Arranz) pour le 9 décembre. Puis, on murmure fortement que, le 16 décembre, Eloy Cavazos fera ses adieux courroucés à la capitale, accompagné, pour l’occasion d’Enrique Ponce, qui « entrerait en guerre ». Compléteraient le cartel, le rejoneador Martin Gonzalez Porras, et peut être, Alejandro Amaya., bien que son apoderado, tancé par Rafael Herrerias, ait dû faire du rétro, dans ses déclarations.

 

PALHA…POUR TOUT LE MONDE !

     9 Novembre : Ben, mon vieux ! Dans le monde taurin, comme dans le politique, comme dans l’associatif, comme ailleurs… les grands « faut qu’on ! » et autres grands « Y a qu’à ! » (race de plus en plus étendue) finissent souvent par se faire renvoyer à dix mètres, avec un carton qui commence jaune, et finit parfois bien rouge…
      L’ANDA (association Nationale des Aficionados) vient de se réunir, il y a quelques jours, à Vic, pour tirer le bilan annuel de ses constatations aficionadas, dont on sait qu’elles visent, avec une exigeante érudition, à la sauvegarde de la qualité du spectacle taurin sur notre territoire. Parfois, on se dit « qu’ils poussent un peu ! », mais on ne peut s’empêcher de souligner leur intégrité, leur volonté de « laisser les choses bien claires » et, en un mot, leur Aficion.
     Bien entendu, le première lutte repose sur le combat pour l’intégrité du toro de combat : Trapio, pitones, casta, sont les mots clef que personne ne peut contester. Sinon… on ne parle plus de combat.
     Donc, chaque année, l’ANDA révèle son palmarès, distribuant à qui veut l’entendre, à droite et à gauche, les tableaux d’honneur et accessits que les divers acteurs du Mundillo  lui paraissent mériter en fin de notre temporada.
     Bien entendu, on a tendance à un peu forcer le trait sur les points noirs…et les pointes émoussées. C’est ainsi qu’ « égoïnes, râpes et limes » figurent au grand podium du « fortement présumé afeitado », tandis que quelques autres adjectifs viennent qualifier certaines « conduites  intérieures », peu propices à l’entente cordiale.
     Grand vainqueur de l’année… Joao Folque de Mendoza. Chapeau ! Un vrai carton plein ! Absent, mais « Palha » sur toute la ligne… En effet, le célèbre « ganadero empresario au service de sa ganaderia » portugais se voit décerner « la râpe d’argent » pour ses corridas d’Aire sur Adour, Tyrosse et Nîmes », et se fait épingler pour sa désastreuse gestion taurine et tarifaire en  « ses » plazas d’Alès, Aire et Tyrosse. L’hiver sera rude, mais voilà quelqu’un qui sera bien habillé, et pour un bon bout de temps… Mais, avec le talent qu’on lui connaît, nulle doute que monsieur de Mendoza saura rebondir (encore un as du « tu comprends ! », pardon, du « Vous comprenez ! »)
      Pour rester dans les histoires de cornes, le Capea se voit attribuer « l’égoïne d’or », pour son lot du 23 Juillet, à Mont de Marsan ; Floirac suit, à quelques pas, avec la lime de bronze, pour sa corrida de Aldeanueva du 20 Mai.
     A priori, il y a du y avoir du tirage entre l’empresa montoise et l’aficion locale, (on parle même de « mépris ») ce qui est fortement salué de « pitos » bien sonnés aux organisateurs landais.
     Mais, heureusement, après les « prix citron », arrivent les « prix orange », et là, le sourire revient sur les visages aussi anxieux que ceux d’un grand chef voyant sortir de son établissement les inspecteurs des guides Michelin et Gault et Millau réunis. « Vais je ou pas garder mon étoile ? ». Pour le « shérif » Palha, c’est réglé ! Mais pour les autres ?
     Mont de Marsan a donné la meilleure corrida de l’année : La de Victorino, le 26 Juillet
     Vic se voit récompensée pour la meilleure novillada, celle des intraitables Barcial, le 10 août en nocturne.
     Bayonne se voit félicitée pour sa façon de gérer ses tarifs.
     Nîmes, Présidente actuelle de l’Uvtf, reçoit un bravo pour son combat contre l’afeitado.
     Bernard Carrère reçoit « la plume d’aigle », pour son livre sur « Les élevages de Toros de Combat – Origine et évolution » (à placer dans toutes les bibliothèques aficionadas)
     Enfin, l’ANDA accorde les quatre voix dont elle dispose au jury du Prix Claude Popelin à Christophe Arnaud et Vicente Yanguez « El Chano », soulignant ainsi la qualité et la part de plus en plus importante prise par les subalternes dans la tauromachie moderne…
      Un palmarès qui fera grincer quelques dents, ou rosir de plaisir. Mais un bilan qui a le mérite d’exister, et qui rappelle à certains, qu’en France, l’Aficion se pose … « un peu là ! »

 

MEJICO : « CIRCULEZ, MONSIEUR JULI ! »

     9 Novembre : Au pays des Aztèques, on ne rigole pas avec le règlement, et toute dérive, tout coup de rogne intempestif, se voient immédiatement sanctionnés par un carton jaune, et quelque timbre fiscal à aller chercher au tabac du coin… (Ca vous dit quelque chose ?)
     Auteur d’un « coup de superbe », lors de la corrida du 4 Novembre, en plaza de Guadalajara, Julian Lopez vient de se voir infliger une amende (légère) de 11 000 pesos, pour avoir refusé de prendre une oreilles, parce qu’il jugeait, lui, en mériter deux. « Pas correct, ça, monsieur Juli ! N’oubliez pas qu’ici, le président s’appelle « El Juez ! ». Donc vous suivez son verdict, sinon… Allez, c’est bon pour cette fois. Circulez ! »
     Plus grave la sanction qui tombe sur le ganadero engagé ce même jour, en la plaza du Nuevo Progreso : 114 000 pesos de multa et deux ans d’interdiction de lidier dans cette plaza, pour la ganaderia du « Real de Saltillo ». Raison invoquée : Deux toros n’avaient pas l’âge requis : Les 3 et 4èmes, respectivement lidiés par Ignacio Garibay et Fernando Ochoa.

 

JOSE TOMAS VA TOREER PLUS QUE PREVU…

     9 Novembre : Il semble que, ans le contexte actuel, la venue de Jose Tomas au Mexique, soulève les passions et que, prévu pour trois ou quatre courses, son périple risque de se voir prolongé d’une bonne dizaine de contrats.
     On parle aujourd’hui de trois contrats à « la Mejico », (en décembre, janvier et février) et de multiples contacts avec Martin Arranz pour toréer dans les provinces. Tomas, qui enclenche, dimanche, à Lima, débutera, comme prévu le 24, à Queretaro, mais d’autres empresas reviennent à la charge et négocient avec l’Aministration du torero de Galapagar. A n’en pas douter, le diestro qui sait avoir manqué sa saison 2001, va vouloir « occuper le terrain » de façon brillante, de l’autre côté du Charco, histoire de revenir avec « un blason redoré », pour la prochaine saison en Europe. « La Tomasitis – capitulo 2- esta servida ! »
      Par ailleurs, il semble que le Morante prenne le même train, toréant plus que prévu et, sous la houlette à demi occultée de Martin Arranz, fasse une importante saison mexicaine, histoire, là aussi de relancer un moteur à demi grippé, depuis la San Isidro.
     Nouveau cartel signé : Juriquilla, le 23 Novembre, réunissant Morante, Juli, Jeronimo et Leopoldo Casasola.
     Bien entendu, la première phase de cette « Arranz strategy » repose sur l’actuacion de Joselito et du Morante, dimanche à la monumental de Mexico. Actuacion qui sera diffusée en direct sur la radio Cadena Cope,  à partir de une heure du matin, dans le cadre du programme « El Albero », de Pedro Javier Caceres.

 

NIMES, LIMA, MEXICO… BON VOYAGE !

     10 Novembre : Et si l’on partait en voyage, ce week end ! Avouez que le périple est tentant, même s’il faudra faire vite, entre le Pérou et le Mexique. Mais, cela vaut toujours mieux qu’une balade en B52, ou un tour en hélicoptère avec le Président de la République, qui « survole » le porte avions « Charles de Gaulle », mais va se poser sur un autre navire… Pas fou ! On ne sait jamais ! Avouez que, par les temps qui courent, voyager par internet est probablement plus sûr que « risquer un pied dehors ! »… On a tellement joué « les tolérants », que maintenant, la racaille, de tout âge et de tout poil, domine tout, de la cage d’escalier au plus grand des stades, au grand dam des agents de l’ordre et de la sécurité du citoyen, garants des libertés individuelles (ne faudrait pas l’oublier, même si cela paraît paradoxal !), trop occupés à essayer de parer les mauvais coups, et éviter de se faire tirer comme des lapins. Bonjour le Far West ! Mais bon !  Peu importe « aux cravatés » et « aux tailleurs Channel » qui, avec cette belle assurance de ceux qui n’ont jamais été attaqués ou terrorisés, un soir, en rentrant chez eux, multiplient les jolies phrases et larguent des millions, pour que nos rues ne brûlent pas trop…  Oui, vraiment, il vaut mieux aller se balader ailleurs, même si ce n’est que « par web » interposé…

 

     Première étape : Nîmes ! Habillez-vous bien ! Fait pas chaud, même si « la bulle » souffle douilletement ! Habillez-vous bien, soit, mais allez-y, et amenez du monde. Cet après midi, à 16 h 30, aura lieu « le Festival pour Toulouse ». Fait pas chaud ! Mais il fait encore moins chaud dans « l’ex-cité des violettes » !

     10000 maisons et appartements sont encore délabrés, les fenêtres arrachées, les toits béants, les murs lacérés… Des milliers d’enfants ont perdu leur chambre, leurs jouets, leur berceau, sous les yeux de leurs parents dont beaucoup trimaient comme des fous pour rembourser le crédit… Adieu nid douillet ! Merci AZF ! et, au passage, merci l’Administration des impôts qui n’a pas perdu le nord pour autant, et a quand même déposé ses « aimables demandes », dans chaque boite aux lettres…même défoncée.

     Toulouse a besoin de vous, a besoin de nous… Peut être ne voyez vous plus le petit panneau, sur notre page d’ouverture… « cliquez y donc » un instant ! Peut-être que c’est le moment, nous qui sommes loin de Nîmes, aujourd’hui, de passer quand même « por taquilla », comme ça, sans rien en échange, seulement pour qu’un enfant ait plus chaud, là bas…

     Sous la bulle nîmoise, un festival taurin, plein de promesses. Bien sûr, les français seront là : « Stéphane, Denis, et le petit Julien ». Bien sûr, on va regarder avec intérêt l’actuacion de Luis Miguel Encabo, qui est, dans les rangs du fonds, un des « bons » de la saison 2001. Bien sûr, on attendra un geste, un détail « inoubliable » de Curro Vazquez, ou d’Uceda Leal. Mais en fait, c’est la « Manzanares family » qui va attirer tous les regards. Jose Mari « papa », qui va sûrement feuilleter quelques pages du grand livre des souvenirs, ouvert ici… vers les années 72. Et puis, Jose Mari « junior », le fils du papa… Il se présente en France, jouissant déjà d’une belle réputation. Pour le moment, bien sûr, que des festivals… mais à voir les sauts de joie de son père, en le voyant toréer, on peut penser qu’il y a là… graine de star !

     Donc pour le prix d’un tendido, vous avez quelque chance de voir de grandes choses, cet  après midi, à Nîmes, d’autant que le ganado, également peut se joindre à la fête : Du Victoriano del Rio au Victorino, on l’espère collaborateur et…pour une fois, on ne fera pas la grimace, si le novillo de Palha sort « astigordo » ! Alors ! Nîmes pour Toulouse ! C’est aujourd’hui, en espérant une grande entrée et un franc succès, artistique et économique. Peut-être cela donnera t’il des idées à d’autres, même si… « fait pas chaud ! » 

 

     Deuxième étape : Lima. En fait, après le festival de Nîmes, un Ricard ou un grog, et vous filez à Garons d’où vous prenez un vol spécial pour… le Pérou ! 13 heures de vol, à peu près, si vous n’êtes pas détournés ! Arrivée, demain dimanche, à Lima. Hôtel, une bonne douche, on essaie de respirer profondément, à cause de l’altitude, et on file à la Plaza de Acho ! Bicentenaire, la vieille dame toute rouge ! Une des arènes « référence » de la tauromachie en Amérique du Sud.

     Demain dimanche, 11 Novembre, se donne la deuxième corrida de la Feria du Senõr de los Milagros. Au cartel, face à des toros mexicains de Manolo Martinez, Finito de Cordoba, qui vient de terminer son voyage de noces en Italie, et à laissé sa belle mariée à Madrid. Maillot jaune de l’escalafon 2001, auteur de bonnes choses en cette plaza, Finito va vouloir confirmer. Maintenant, trois semaines sans toréer… et en voyant « d’autres merveilles ! » (je parle de l’Italie, bien sûr !). A ver si no ha perdido el sitio ! A ses côtés, Ignacio Garibay, jeune mexicain qui fait ses armes et pourrait bien rejoindre le peloton de tête, au pays de Aztèques. Mais, bien entendu, tous les regards se porteront sur Jose Tomas, qui débute là une surprenante tournée « en vedette américaine », parsemée de points d’interrogation. On murmure, de plus en plus fort, qu’il y aurait rupture avec Martin Arranz, à moins… qu’il y ait nouvelle stratégie de cet apoderado ingénieux et caractériel… On parle d’un trio Joselito, Tomas, Morante, téléguidé par Arranz, via « trois apoderaditos » à sa baguette. Imaginez un instant que les trois toreros fassent un tabac aux Amériques, et reviennent chargés d’or et de lauriers. Bonjour les négociations pour la saison 2002 !

     Ce dimanche 11 Novembre est une des premières dates clef de ce « chalenge ». A n’en pas douter, Jose Tomas va tout faire pour remporter « le Scapulaire » de Lima 2001. Demain, première manche. Deuxième, le 25, avec Ojeda. Attention, il n’y aura pas de belle !

 

     Troisième étape : Mexico. Je sais, c’est à la même heure ! Débrouillez-vous comme vous voulez, mais vous ne pouvez pas manquer cela !

     Imaginez un peu ! Demain, il y aura probablement lleno, à la Monumental de Mejico. Près de 50 000 personnes qui vont vibrer à cette rencontre digne d’une finale du Mundial de Foot : Les deux meilleurs toreros mexicains (même si l’un est un peu rabougri) Armillita (de moins en moins Chico) et le Zotoluco, qui revient en « général », après ses grandes batailles de la campagne espagnole. Face à eux, deux « tout bons ! » venus de Madrid et Séville, capitales de la tauromachie : Jose Miguel Arroyo « Joselito » - (qui a coupé un rabo, ici, le 25 février 96, au toro « Valeroso » de « Santiago », et que Mexico attend avec enthousiasme, depuis 1998) – et le Morante de la Puebla, dont on sait qu’il peut « révolutionner » la Monumental, en deux capotazos. Pancho Villa n’a qu’à bien se tenir !

     Cette corrida représente plus, pour les deux espagnols, qu’un cartel de lujo ! Demain peut se couler « la première pierre » du grand édifice appelé « temporada 2002 », de la « Martin Arranz Corporation ». Jose Tomas, à Lima ; Joselito, à Mexico, flanqué du challenger, Morante de la Puebla… On connaît quelques figuras et quelques empresas qui vont « veiller tard », demain. Les toreros savent ce qui se joue là. Reste la question de toros : Ils seront quatre de Santiago et quatre de Vistahermosa. Pourvu « que embisten ! » 

 

      Sacré week end ! Sacré voyage! Beaucoup d’émotions et quelques “chaleurs”, en perspective. C’est bien pour cette raison, que vous ne pouvez pas manquer cela !

     Mais allez ! On n’est pas chiens ! Si vous voulez rester « sous la couette », on ne vous en voudra pas ! On vous racontera !

     A demain donc ! Mais en attendant, n’oubliez pas : Cet après midi ! 16h30, Nîmes… pour Toulouse. Allez y ! vous n’avez même pas l’excuse du rugby ! Ne vous inquiétez pas, le « France- Afrique du Sud », vous le regarderez ce soir… dans l’avion !   

 

« LES BOULES… SOUS LA BULLE ! »

     11 Novembre : « Voilà ! Ils ont l’air malin, maintenant » se diront quelques empresas, bien au chaud sous la couette, en lisant le résultat du « Festival pour Toulouse », hier, à Nîmes : 4500 personnes , environ, sous « la bulle ». Bon ! d’accord, les français sommes ainsi faits qu’ils ont la bouche pleine de mots solidarité, fraternité, mais, au moment de le prouver, simplement par la présence et « quelques billets », c’est un tout autre refrain. C’est comme ça ! Mais, au moins, « à Nîmes, ils l’on fait ! »
     Pourquoi si peu de monde ? Parce qu’il faisait froid ? Parce que « la saison est terminée » ? Parce que…Nîmes a oublié ? Oublié ses rues dévastées, ses maisons inondées, ses voitures emportées… Nîmes, la nouvelle, la belle, la lumineuse, a t’elle donc oublié la solidarité des autres, quand… ? Ce serait bien dommage…
      Trop peu de monde dans les gradins. Pourquoi donc ? On aurait plus faire mieux ! Le cartel était trop faible, trop déséquilibré… Hombre ! Pas sympa pour ceux qui ont donné leur temps, leur talent, leur courage… Qu’importe donc ! d’autant que ce cartel jouait sur le « double sentimental » : Le souvenir et l’espoir, d’une part ; Le local et le « tricolore », d’autre part. Certes, Encabo et Uceda Leal ne disaient rien. Ils étaient là, y punto.
     Même pour les bomberos toreros, la plaza aurait du se remplir, hier. On ne venait pas voir toréer… on venait « aider ceux de Toulouse ». Qu’auront donc pensé les jeunes du Club Taurin Toulousain, venus assister à « leur festival » ? Ils n’auront pas osé songer qu’à 50 frs le tendido et 120 la barrera, les gens auraient bien pu « se bouger », mais au fond d’eux mêmes, ils n’auront pu s’empêcher de penser que le mot « solidarité » est un bien joli mot… tant qu’il reste écrit sur un papier !
     Poca Aficion ! Poca solidaridad ! Et c’est bien dommage… d’autant qu’il y eut de très bons moments, au cours de la funcion : le capote de Manzana, l’épée de Denis, et… « le fils du père » ! Jose Mari Manzanares, fils de Jose Mari Manzanares ! Le grand garçon, impeccablement vêtu, n’a pas déçu : son toreo est aussi doux, aussi profond que le velours bleu roi de sa chaquetilla campera. S’il réalise, plus tard, ce qu’il a montré cette année, en maints festivals… on peut dire que le nom de Manzanares va sonner encore longtemps…
     Rien que pour cela, on devait venir ! Certes, ceux du Sud Ouest ont des excuses. « Nîmes, c’est louiiin ! » Bon, d’accord… Alors, faites aussi quelque chose, « par chez nous » ! et soyez assez inventif pour amener du monde, même au froid : Le Cordobes père veut s’en aller glorieux… Paco Ojeda veut revenir ! On ne peut donc pas les convaincre ? on met un cavalier devant, style Alvaro Montes… y a ver si no vienen, pour cette cause là ? « Pas en décembre, quand même ? »  Non, mais pour le Noël 2005, ce sera trop tard ! Du moins, on l’espère.
     Enfin, Nîmes l’a fait, et s’il n’y a que quelques milliers de francs pour Toulouse, ce sera toujours cela, et les consciences seront presque tranquilles.

     10 Novembre – Nîmes – Festival « pour Toulouse » - 4500 personnes environ – Froid : (de notre correspondante)  Le résultat du festival a été en partie gâché par la disparité comportementale des novillos, selon qu’ils provenaient de Victoriano del Rio, réputés « de dulce », ou d’autres ganaderos  dits « durs », comme Victorino, Palha, Yonnet. Les toreros ont fait face, avec la meilleure volonté du monde, sans atteindre forcément les sommets que l’on attend lors d’un festival bénéfique.
     Curro Vazquez a donné quelques bon détails face au premier Victoriano del Rio, faible de l’arrière. Ovation – Le deuxième, burraco de la même ganaderia, permit à Manzanares (mince et cheveux courts) de toréer magnifiquement avec le capote. Après, ce fut moins régulier et l’épée… Hum ! Ovation – Meca fit face à un vilain Victorino très court de charge, mais pas de mauvaises idées. Ovation – Denis Loré a coupé la première oreille, à force de métier et surtout, confirmant son talent de grand estoqueador. Toro manso de Palha et faena movidita mais intelligente et vaillante – Encabo ne put rien faire devant le Carriquirri, totalement opposé au moindre effort – Uceda Leal et sa classique froideur, dans une ambiance gelée, face à un toro de Victoriano, qui méritait plus – Julien Miletto qui fit « ce qu’il put », avec un regalito de Yonnet. Vaya un festival !
      Puis il y eut « Manzanares Fils ». A n’en pas douter, il a créé un gros impact et sa présentation en France ne peut qu’y présager de multiples paseos l’an prochain, puisqu’il débuterait « con caballos », en mars, à Olivenza. Il a tout, et surtout, le secret « del temple ». Toréant lent et profond, le fils de son père a enchanté le public, tandis que dans le callejon, beaucoup le couvaient du regard, en particulier, « les deux vétérans »… Deux oreilles et gros triomphe pour ce Manzanares qui devrait nous faire courir, l’an prochain. Asi sea !

 

HIER… AUX AMERIQUES !

     11 Novembre : Triomphe de Pablo Hermoso de Mendoza au fin fond du Mexique, et très digne réapparition de Mari Paz Vega, au Venezuela. Au sujet de « Filles toreras », un joli moment de tendresse, d’aficion, et de classe, pris au vol, l’autre jour, sur une chaîne espagnole : Une élève de l’école de Madrid, pleine de cette « ilusion » qui renverse les montagnes ; Sa mère, aficionada de verdad, mais qui se mine, en voyant sa fille aller au toro ; ces filles qui dessinent au vent d’impeccables lances, comme autant d’hommages à la « gente torera »… et puis, le père de l’école, le professeur, le maître, Gregorio Sanchez, « torero, en la calle, como lo fue en la plaza »… Aussi torero, en civil, qu’il le fut, jadis, dans l’arène ! Muy bonito !

    10 Novembre – Valencia (Venezuela) - 1/3 de plaza: Certes, une petite entrée dans une arène de 18000 places, mais la situation, là bas, n’est pas plus brillante qu’ailleurs, semble t’il – Corrida de la Cruz de Hierro, bien présentée et brave, mais totalement éteinte au troisième tiers – Seule, Mari Paz Vega, qui réapparaissait 10 mois après sa lésion à Mexico, put recevoir quelques ovation, devant le deuxième de la tarde. Pour le reste et pour les compagnons, Jose Antonio Valencia et le mexicain Jeronimo, ce ne fut que silence et palmas.
     Ce 11 novembre : deuxième corrida, avec des toros du Capiro, pour Manuel Diaz « El Cordobes », qui vit un sale moment personnel, Leonardo Coronado et Pedrito de Portugal.

   10 Novembre – Teocaltiche (Mexique) : Quatre oreilles y un rabo pour Pablo Hermoso de Mendoza, face à deux toros de Mariano Ramirez – De leur côté, les matadors Manolo Mejia et Luis Fernando Sanchez, font une et deux oreilles, respectivement.

     Aujourd’hui, 11 Novembre, tous les regards des aficionados, de certains toreros et des hommes d’affaires du milieu taurin, se porteront sur Lima, où Jose Tomas attaque sa saison américaine, en compagnie du Finito et de Garibay, tandis que Mexico assistera au gros mano a mano « Mexico-Espagne » :   Armillita et Zotoluco, contre Joselito et Morante de la Puebla. A ver lo que pasa ! Il y aura beaucoup de « doigts croisés », derrière les dos !  

 

PREMIER ECHEC DE LA « MARTIN ARRANZ CORPORATION »…

     12 Novembre : … Et, en passant, nouvel échec de notre serveur, qui a de fâcheuses tendances à partir en week end, pendant que les autres bossent. Quel chameau ! Mille excuses, sans pouvoir vous promettre que cela ne se reproduira plus.
     Du coup, vous n’avez pu suivre notre programme taurino-touristique (voir édito de samedi 10 Novembre) et du coup, Lima et la Mejico ne se sont pas remplies… On vous y attendait !
     L’actualité de ce dimanche reposait sur deux corridas primordiales, auxquelles prenaient part les deux toreros d’Enrique Martin Arranz, Joselito et Jose Tomas, ainsi qu’un troisième, dont on murmure qu’il pourrait bien entrer dans l’équipe : Morante de la Puebla.
     Jose Tomas débutait, à Lima, une saison américaine, destinée à redorer le blason, avant la saison 2002 en Espagne, qui sera pour lui, celle de la consécration, ou celle de la chute définitive.
     Joselito et Morante jouaient gros, à la Mejico, face aux deux vedettes aztèques que sont Armillita et Zotoluco. Malin, le Martin Arranz, qui comptait sur les deux mexicains pour remplir la plaza jusqu’au toit, quitte à en attribuer le mérite, ensuite à ses poulains… Oui, mais voilà !
     Tant à Lima qu’à Mexico, les choses ne se sont pas bien passées. Un peu moins de ¾ de plaza au Pérou, et « seulement » 35000 spectateurs à la Monumental, sur les 48000 possibles. C’est déjà, là, un gros échec.
     Puis, il y a le sorteo capricieux des toros… Alors, en fin de compte, cela se termine presque en débâcle : trois toreros, six toros, pas une seule oreille ! En Espagne, certains qui mâchonnaient  nerveusement leur cigare éteint, ont tout à coup mieux respiré, et sont partis s’en rallumer un autre, empestant toute la maisonnée…
    Que voulez vous, il y a des jours comme cela ! Et hier, 11 Novembre, c’était « le jour du Mexique ». Tandis que nos footballeurs patinaient devant les kangourous… tandis que ceux du Brésil ont perdu le duende et font peine à voir, au point qu’ils ne disputeront peut être pas « la grande fête », le Mexique, lui, se qualifie en mettant trois buts au Honduras, une heure avant la corrida. Malgré son trac, on imagine le Zotoluco, à l’hôtel, s’habillant de lumières, les yeux rivés sur son poste de télé. Viva Mejico ! Après cela, bien sûr, il est parti à la plaza, gonflé à bloc…  Le reste vint tout seul. Armillita l’accompagna gentiment… pas trop vite, jusque ce qu’il faut… Et les deux espagnols se ramassèrent, pour de multiples raisons. Total : Le Zotoluco coupe deux oreilles et sort à hombros.
     A Lima, on attend Jose Tomas… mais c’est le Finito qui, malgré sa grippe et deux toros “pas moins pires”, coupe une oreille chaque fois. La corrida allait se terminer, et le torero de Galapagar s’était probablement retranché dans ses pensées…  Ne voilà t’il pas que le sixième sort magnifique et que ce jeunot mexicain, Ignacio Garibay, lui monte un faenon, coupant deux oreilles. Maldita sea ! Encore le Mexique ! Il va falloir changer la date de la Fête nationale…
     Voilà ! Tout est à refaire. Bien sûr, on maudira les toros, impossibles. Certes. Mais, au bilan final, statistiques en mains, les Aztèques ont collé une sacré pâtée, hier, aux Ibères ! Et « grand sachem » Martin Arranz va devoir remettre cela, un autre jour, ailleurs. Cela sera moins facile, et cela va prendre du temps. En Espagne, on respirera mieux, jusqu’à la prochaine alerte…
     Pendant ce temps, le Juli remporte « l’Oreille d’Or 2001 » de Radio Nacional de España, ce qui paraît logique, malgré la campagne d’Enrique Ponce. Et, du côté de chez nous, c’est le petit Cesar Jimenez qui reçoit « le Traje de Oro 2001 », mis en compétition par les grands médias de notre Sud Ouest. A Valencia, on ne finit pas d’ouvrir les enveloppes, en se demandant qui va bien pouvoir gérer la plaza, l’an prochain. Il y a quelque favori, mais aussi quelque gros challenger. Curro Romero accompagne le premier, Simon Casas et Paton sont sur ses talons… A ver quien gana ? Des « comecocos » en perspective !
     Mais tout cela n’est qu’anecdote… Hier, toute l’actualité est aux couleurs mexicaines : 3 à 0, face au Honduras… et 4 à 0 face devant les espagnols… Aayyyyy !

    11 Novembre – Mexico (plaza monumental) – 3ème corrida de la Temporada grande – Environ 35000 personnes – Du vent : On a fait un vibrant accueil au Zotoluco, en fin de paseo, et les quatre toreros durent saluer l’ovation. La corrida commença dans un climat de bienveillante chaleur, et se termina dans l’indifférence et la tristesse, en particulier pour le Morante, tandis que le Zotoluco sortait à hombros.

      Huit toros pour Armillita, Joselito, Zotoluco et le Morante. Cartel de lujo, et pourtant, la Monumental ne s’est pas remplie. Quatre toros de Vistahermosa (2,3,4 et 5èmes) dont les deux premiers, bons ; et quatre de « De Santiago » (1,6,7 et 8èmes) noble le premier, et plus ou moins catastrophiques les autres. Gros scandale avec le dernier, anovillado, que le président Manuel Gameros refusa de renvoyer. La bronca fut épique, le ruedo s’emplissant de coussins. Le calme revenu, le Morante toréa devant un public indifférent, qui quittait les gradins.
     Armillita Chico (de cardinal et or) fut « à son habitude », économe de ses gestes et de son courage. Le premier lui permit quelques bons détails, quelque naturelle, quelque trincherazo. Mais le bilan global est : prudent. Media trasera et deux descabellos. Ovation. Cela se gâta un peu devant le cinquième de Vistahermosa, faible. Bajonazo « de los buenos » et Silence  
     Joselito débuta en artiste, avec le capote : véroniques seigneuriales et joli quite par chicuelinas. Bon début de faena, qui se poursuit en essayant d’allonger la charge du Vistahermosa, noble, mais faiblard. Jolis passage, mais pas de liant. Final par manoletinas. Pinchazo et entière desprendida. Ovation. Le sixième Santiago sort bien, reçu par une larga à genoux. Hélas, il baisse soudain de ton, au tiers des banderilles. Pas grand chose à faire. Estocade caida et quelques bravos. 
    Zotoluco, de bleu France et or, est en pleine bourre. Accoutumé aux grosse bagarres d’Espagne, il retrouve « son » toro mexicain, et forcément, le trouve facile. Beaucoup de calme, d’intelligence, de sitio, chez ce Zotoluco qui a, hier, enchanté la Mejico, face à son premier Vistahermosa, du nom de « Macareno », auquel il coupa les deux oreilles, sur insistance du public. Toro aux forces limitées, que le diestro sut soutenir, toréant en douceur, sur les deux côtés, et terminant d’une bonne entière. Gros triomphe, et un torero qui « met de la distance », avec ses concurrents. Le septième de « De Santiago » montra immédiatement du sentido, et là, il convenait de se défendre. Silence
    Mal servi au sorteo, le Morante a connu un échec. Il ne put toréer le quatrième au capote. Toro sans classe ni force, qui passe, la tête haute, en tirant un derrote à mi voyage. Joli quite, quelques détails sans arriver à corriger les défauts. Silence. Le huitième est une espèce de moustique qui lève une grande bronca. Le Juez de Plaza ne veut pas le changer. On connaît la suite. Ecoeuré, le Morante va essayer quelques passes, et catastropher sa mise à mort, tandis que le public déserte les gradins. Avis et silence. Grisaille totale, dans le camp espagnol, tandis que les mariachis fêtent la salida a hombros du Zotoluco. Viva Mejico !
     (Photo Angel Guevara, du quotidien mexicain « Reforma », avec nos remerciements) 

      11 novembre – Lima (Pérou) – 2ème corrida (4ème de Feria du Señor de los Milagros) – Presque ¾ de plaza : Six toros mexicains de Manolo Martinez, inégaux en tout. Le meilleur, de très loin, fut le sixième, qui fut honoré d’une vuelta posthume.
     Malgré une forte grippe, Finito de Cordoba, face à deux toros qui eurent du mal à se livrer, a retrouvé tous ses recours techniques et artistiques. Toréant sobrement, fermement, mais parsemant ses trasteos de détails de classe, le cordouan n’eut aucun mal à dominer ses adversaires, coupant une oreille chaque fois – Jose Tomas était attendu… et s’en fut bredouille, ne pouvant exprimer son toreo devant deux toros bien pénibles : Manso rajado son premier, mal tué en quatre descabellos. Avis et ovation. Le cinquième est arrêté, freins à main serré. Bajonazo. Silence. Bof !
     Le jeune mexicain Ignacio Garibay se présentait. Pas grandchose à faire devant le troisième, très court de charge, qui lui mit une vilaine voltereta. Silence. Par contre, le magnifique sixième, du nom de « Huron », lui permit une faena de gusto, alliant le toreo classique, lent, reposé, et les adornos artistiques du meilleur effet. Estoconazo et deux grosses oreilles pour le mexicain, qui devient un ferme candidat au fameux « Scapulaire d’or »

     11 Novembre – Valencia (Venezuela) – 2ème de la Feria de la Naranja –Meilleure entrée que samedi : Les toros du Capiro sont sortis « en échelle » : Poids inégaux, trapio divers, cornes douteuses. Quant au comportement, il fut décevant, excepté le quatrième « Travieso », à qui on donna vuelta – El Cordobes a fait du spectacle, coupant l’oreille du quatrième – Très aimé ici, le Pedrito du Portugal a coupé les deux oreilles du cinquième, du nom de « Soñajero » - Quant à Leonardo Coronado, on le vit bien au capote et torero dans sa faena au sixième, dont il coupa une oreille.

 

BELOTE, REBELOTE ET DIX DE DER… INDULTO !

     13 Novembre : Réunies dans leurs préconisations aficionadas, l’ANDA et la Fédération des Sociétés Taurines de France insistent lourdement sur « les conditions de l’Indulto. Certes, elles ont raison de souligner le trop grand nombre de toros grâciés, parce que « très nobles », plutôt que « très braves », parce que suivant la muleta « como bobos », après n’avoir pris qu’une pique et un refilonazo. Et de suggérer aussitôt : quatre piques et trois paires de banderilles.
     Dans l’absolu, rien à dire la-dessus… Seulement voilà : quelle différence entre le toro « Huron », lidié hier à Lima, qui a permis la grande faena de Garibay, et cet autre « Huron » dont vous irez chercher l’histoire dans le Cossio ? La même différence qu’il y a entre un Charlie Gaul  et un Richard Virenque. L’un courait jadis avec ses tripes, ses muscles et « sa mala leche ! », l’autre court aujourd’hui avec une bonne équipe, ses muscles et « la préparation de ses muscles »… Les deux sont braves, les deux sont des champions, mais il y a un abîme entre l’un et l’autre…
     Quel toro peut, aujourd’hui, prendre quatre piques, puis soixante dix muletazos ?
     Quel public accepterait aujourd’hui de voir un toro aller quatre fois au cheval ?
     Quel torero, aujourd’hui, accepterait de mette son toro, quatre fois au cheval, au risque de ne plus rien retrouver à la muleta, surtout si les copains lui ont mis un bain, en alternant aux quites ?
     Et pourtant… Bien des « monopiques », traseras rectifiées, interminablement rechargées, en valent bien quatre. Là est le problème, et tout le monde en est le témoin complice.
     Imaginons un toro, correctement présenté, sortant avec force et alegria… et qui garde ses qualités après trois tours de plaza « à fond », six véroniques et une demie bien sèche qui le laisse là, bien fixé. Déjà, un énorme bon point, si le toro au premier cite, quite la barrière où  on le retenait, suit le chemin du capote qui le met en suerte et s’arrête « fijo », regardant le groupe équestre. Déjà magnifique qu’il ne se soit pas cassé la figure avant ce moment… Imaginons qu’il parte comme une fusée, mette la tête droit dans le peto, et pousse, la queue en l’air, à grands coups de rein… Et c’est là que l’on a « le problème des années 2000 ». Le picador, qui n’en voit pas beaucoup « des comme cela », s’agrippe à tout ce qui ne bouge pas, et fait ce qu’il peut. Seuls, des grands, et ils sont une dizaine (style Efren Acosta, Anderson Murrillo, Pimpi…) tout au plus, vont calibrer leur châtiment, en fonction de l’intensité de la charge et de la bravoure du toro.
    Pendant ce temps, que se dit le maestro ? « Sacré bon dieu, en voilà un qui va me manger tout cru ! Va falloir lui en donner. Mais qu’est ce qu’ils ont à hurler ? Attends, je ne vais pas le mettre trois ou quatre fois au cheval, pour que les autres arrivent « comme des fleurs » à leur quite, et me mettent un repaso, alors que j’aurai été « juste » au premier, parce que l’animal est encore entier… Et en plus, ils vont me piquer des passes… je vais me retrouver avec un bloc de marbre !  Pas fou, non ! » Du coup, le torero lève le bras et semble crier « Vale ! Valeeee ! ». Mais, approchez vous bien… écoutez mieux ! Au milieu des hurlements, tandis que le piquero fait la sourde oreille et s’acharne, ne vous semble t’il pas entendre autre chose, du style « Dale ! Daleeee ! »? Et, du coup, le toro va prendre l’équivalent de quatre piques, puis répondre, en hésitant un peu, à l’unique quite du matador de turno. Y ya esta ! On fait le beau, au sortir de la serpentina, ou de la larga, et, « erguida la planta », on demande le changement, « sous vos applaudissements », tandis que le président s’essuie le front « Ouf ! »
     Le toro prendra t’il ensuite la soixantaine de muletazos souhaitée par tous, en séries de cinq ou six, bien liés, et rematés par le sacro sainte tanda de manoletinas ? Ca, c’est autre chose ! Mais, s’il le fait, avec douceur, noblesse totale, et si le maestro sait joliment exploiter sa charge…à tous les coups, on commence à bouger dans le callejon, comme à Jerez, cette année, puis un puis deux, puis des dizaines de mouchoirs accompagnent la demande d’indulto. C’est ainsi.
    Si vous ajoutez à ce délire, le terrible problème, actuellement sans solution, de la faiblesse congénitale de 70% des toros actuels… que doit on faire ?
     Une solution, peut être, qui pourrait aider :  Permettre à chaque torero de lidier « entièrement » son toro. C’est à dire : Chaque torero mène sa lidia, comme il l’entend, fait donner les piques selon son souhait, et fait « tous » les quites.
     Ainsi, peut-être, on verrait « lucir al toro », en piques courtes, entrecoupées de quites variés et talentueux, ce qui ne ferait qu’accentuer les possibilités de triomphe du maestro, en prédisposant mieux le public à l’égard du muletero. Ainsi, on verrait des quites… Ainsi, on verrait des lidias… Ainsi, on verrait des toros ! En un mot, ainsi on verrait « qui est un Lidiador accompli » et «qui est un sinverguenza », car… aujourd’hui, bien des toros prennent « quatre piques »…
    Peut-être serait-ce une des solutions pour que le toro puisse briller et, s’il est exceptionnel de bravoure et de noblesse, alors, le critère « des quatre piques et trois paires de palos » peut, effectivement, être le base de « l’indulto », de la grâce, qui doit rester l’exceptionnelle récompense d’un toro complet, aux trois tiers.
     Voir ce qu’en pensent les professionnels ? Voir ce qu’en pensent l’ANDA et la Fédération de  Sociétés Taurines ? Voir ce que vous en pensez… vous ?  

 

PAUL ET MICK !

     14 Novembre : Ca y est ! C’est parti ! Que ce soit sur les champs de bataille ou sous les lambris de grandes salles de conférences internationales… Que ce soit dans les tribunes des grands quotidiens, les despachos des grandes plazas, ou dans la plus petit des Peñas, l’hiver ouvre les portes au sport favori : « La polémique ».
     Dans le premier cas, les divergences d’opinions peuvent se traduire par des milliers de morts, par un peuple qui sort d’un cauchemar pour se diriger vers une pesadilla… Attention ! Danger ! L’important, ici, est de garder raison, de penser à ceux qui ont tout à reconstruire, et ne pas jouer, avant tout, « les grosses têtes », surtout si, au moment du canon, on a joué « petit bras »… Et puis, au lieu de vouloir policer « ceux de là-bas »… on ferait mieux d’aider la police « d’ici »… Mais bon !
     Le 13 Novembre 2001 est un jour historique ! Les Taliban sont tombés… ou ont fait semblant. A Kaboul, les hommes se rasent une barbe de plusieurs années, et les femmes sourient, à visage découvert, pour le moment. Comme dirait le politique averti : « On ne peut que s’en féliciter » (ce qui est une expression particulièrement idiote !) Mais, Cuidado ! La lidia, là –bas, n’est pas facile et puis, hier, c’était « Martes y 13 »… On verra bien, mais en attendant, un visage de femme a présenté le journal à la Télé Afghane, et cela vaut bien une énorme ovation. Reste à savoir si elle continuera à l’écran, la jolie PPDA…
     Chez nous, « dans notre monde à nous », « Paul et Mick » sont de sortie : La bagarre est lancée autour de la probable présidence de l’UVTF, par la Ville de Dax. On va ferrailler également sur plein de « Clochemerleries » au sujet de « qui a téléphoné le premier », « qui a sauvé la patrie »…etc. Autant continuer à disserter sur « Qui a cassé le vase de Soisson ? ». Donc, ne pas compter sur nous pour, ici, s’embarquer avec « Paul et Mick ». Ici, il y a de la place pour tout le monde, à condition de faire les choses « Bien ». On sait ce que valent les Associations ! (Moins que zéro, lorsqu’il s’agit de respecter à fond ce pourquoi elles ont été créées. C’est le seul endroit où parfois, et même souvent, ceux qui ne font rien, et n’ont rien à y faire, ont autant de poids que ceux « qui s’y décarcassent ») Donc, dans ce milieu où c’est « un pour tous et chacun pour moi ! », on ne peut que laisser à chacun « un crédit ouvert », tout en restant vigilant sur ce qui se passe en chaque lieu… Si on veut des exemples de décisions communes allègrement tutoyées…on pourrait feuilleter quelques archives.
     Donc, « polémiques ! à d’autres ! »…
     Par contre, on suivra avec attention et quelque inquiétude les éclats de voix qui accompagnent les premiers pas du « duo apoderado » d’Enrique Ponce. De tous côtés, en particulier de Salamanque, on tire à boulets rouges sur ce qui vient de se passer : Malgré toutes les assurances et les bonnes paroles, personne ne doute que Juan Ruiz Palomares, apoderado de toujours, apprécié de tous, est « poussé vers la sortie », par un Victoriano Valencia, honnis de tous, mais qui n’a qu’une qualité : être le père d’une jolie fille, épouse d’Enrique Ponce. Vaya guerra se prepara aqui... ! Guerre de communiqués, guerre de déclarations et de petites phrases…La planète Poncista va être coupée en deux, l’an prochain. Cela a déjà commencé. Ponce a mis le doigt dans un terrible engrenage, qui pourrait bien lui valoir « plus que des casse têtes »...
     Terrible, la presse, qui fustige le passé empresarial et apoderado de Victoriano Valencia : Ayant coulé El Puno (après le Festival de Madrid), Manili (à son grand retour), Pedrito de Portugal (à l’époque où il avait ouvert la porte du Prince, à Séville), pour arriver à l’ère « Juli », où son attitude « y afan de protagonismo » ont fait quelques vagues, au point que le torero dut dire « Halte là », pour finir par la campagne désastreuse de Manuel Diaz « El Cordobes », condamné à courir le cacheton et toréer, y compris dans des portatives (voir pourcentages, dans classement 2001), au seul but d’amasser des contrats, à n’importe quelle condition, et d’empocher la commission… Qu’est ce qu’ils lui mettent !
     En attendant, Victoriano Valencia, apoderado de Enrique Ponce a fait une première déclaration : L’intervention chirurgicale, que devait subir, hier, Enrique, est repoussée jusqu’à ce que les médecins disent clairement combien de temps durera la convalescence, et donc repoussera d’autant la possibilité de contrats juteux aux Amériques. En effet, Ponce doit se faire opérer de la paroi nasale, pour un problème qui répercute sur l’oreille interne. Opération bénigne, à priori, mais dont la conséquence immédiate est : interdiction de prendre l’avion, pendant… un certain temps… Ayant connu Fernand Raynaud, Victoriano Valencia veut savoir combien durera « ce certain temps »… sinon, pas d’opération, et Ponce partira conquérir l’Amérique, comme ça, avec ses vertiges…  
     Et que dit Palomares, à ce sujet ? Au fait ! Peut il dire quelque chose ?
     A tous les coups, « Paul et Mick » vont vite faire leur apparition, dans la presse, dans les clubs, dans les gradins… On va vite le voir ! Si cela se trouve, on va perdre en un an, « le plus grands de grands actuels » ! Qui vivra verra !

 

LA TEMPORADA  2002 A « LA SANTAMARIA » DE BOGOTA

     Il y a quelques jours ont  été révélés les cartels de la temporada prochaine à Bogota, capitale de Colombie. Perdue au milieu des tours de béton, la vieille plaza Santamaria montre un cachet particulier, soulignant l’écart entre « le vieux monde et le nouveau ». Les corridas y sont sérieuses, la plaza étant peuplée de peñas taurines qui, à l’occasion, suivent les toros « d’un air vache », et font la vie impossible  à celui qui leur a manqué de respect (On se souvient de la cabale montée contre Cesar Rincon, en 1994, pour ne pas s’être déplacé vers l’une d’elle, à l’occasion de la remise d’un trophée). Aficion capitalina sérieuse, un peu froide, (comme le climat : altitude, brouillard, humidité !), mais qui, à l’occasion, sait s’enflammer et se donne entièrement.
     Malheureusement, Bogota n’est pas plaza de Feria, ce qui fait que ses corridas sont perdues dans le quotidien de huit millions d’âmes, pas toujours bonnes, et de consciences, pas toujours tranquilles. Dommage, car, à l’inverse de Cali, la tauromachie à Bogota ne monopolise aucune attention. Il s’y passe des évènements, mais l’isolement, à tous points de vue, fait qu’ils y perdent souvent de la force. C’est le gros problème de Bogota.
     La temporada 2002, en la plaza Bogotana, se présente comme suit :  
Samedi 19 Janvier : Novillos de Icuasuco pour Ramses, Christian Restrepo et Felix Mora.
Dimanche 20 Janvier : Toros de Clara Sierra pour Juan Rafael Restrepo à cheval ; César Camacho, Sebastian Vargas et Cristobal Pardo (alternative).
Dimanche 27 Janvier : Toros de Achury Viejo, pour Pepe Manrique, El Califa et Antonio Ferrera.
Dimanche 3 Février. Toros de Achury Viejo, pour Finito de Cordoba, Manolo Caballero et Alejandro Gaviria. Dimanche 10 Février : Toros de Ambalo pour Cesar Camacho, Manuel Caballero et El Califa.
Dimanche 17 Février : Toros de Agualuna-Zalduendo pour José Gomez Dinastia, El Juli et Rafael de Julia.
Dimanche 24 Mars :  Toros de El Paraiso pour Finito de Cordoba, El Juli et Ramiro Cadena.
Dimanche 3 Mars :  Toros de Dosgutierrez pour le rejoneador Juan Rafael Restrepo ; Ramiro Cadena et un ou deux des triomphateurs du cycle.

     7 corridas, et 21 postes dont dix sont couverts par de espagnols : Juli, Finito, Califa, Caballero, qui font « doblete ;  Rafael de Julia et Antonio Ferrera, à un contrat. A signaler la force, en Colombie, de Luis Alvarez, ex apoderado de Cesar Rincon, qui a pu engager Ferrera, cette année, dans toutes les plazas de Colombie, ou le bouillant extremeño pourrait bien y faire quelque bruit. A suivre. Côté diestros colombianos… On mise sur Ramiro Cadena… Quant aux autres, Cesar Camacho, Pepe Manrique, Dinastia… ils font, malheureusement, partie du passé. 

 

OU L’ON REPARLE DE « L’INDULTO »…

     15 Novembre : Alors qu’il y a quelques jours, André Viard « mettait le feu » dans un édito consacré aux fortes suggestions conjointes de l’ANDA et de la Fédération des Sociétés Taurines de France…Alors que de notre côté, nous émettions quelques remarques sur les possibilités d’indulto d’un toro de combat, « pour qu’il reste un toro de combat »… Alors que nous faisions même une proposition, simple et concrète, qui pouvait permettre  une meilleure « unité d’action » dans la lidia du toro (Voir article du 13 novembre), l’Espagne, aujourd’hui, sursaute et s’inquiète :
     Durant cette temporada 2001, seulement 6 toros grâciés, sur 11528 lidiés…
     Cette constatation, en forme de « Au secours ! », ne peut qu’amener à une constatation : « Se nos va la Fiesta Brava ! ». Et, « se nos va… d’autant plus » que les critères de l’indulto avaient été largement ouverts, dans le but évident de fournir à la cabaña brava, des étalons susceptibles de « rafraîchir un peu tout cela ! »
     Le problème : 6 Toros sur 11528, cela fait un semental possible sur presque 2000… Vaya ! Va avoir du boulot, le gars !
     Et encore faut’il vérifier où et dans quelles conditions « ces six-là » ont été graciés. La liste est courte, simple et les échos en sont éloquents : à quelques exceptions près, ces toros ont été indultés, plus à cause de leur magnifique noblesse, qu’à leur puissance et bravoure au premier tiers .

Les toros graciés en 2001 sont :
« Embrujado »,
de Gavira, indulté le 17 Mai, par Javier Conde, en plaza de Los Barrion (Cadiz) !
« Inglesito »,
de Torrealta, gracié, le 18 Mai, par Juan Jose Padilla, en plaza de Jerez de la Frontera.
« Descarado »,
de Victoriano del Rio, le 1er Juin, en plaza de Nîmes, par Enrique Ponce
« Sencillo »
de Torrestrella, le 7 Septembre, par Victor Puerto, en plaza d’Andujar (Jaen)
« Invencible »,
de Zalduendo, gracié le 8 septembre, par El Juli, en plaza d’Arles
« Diminuto »,
de Buenavista, indultado par Finito de Cordoba, le 17 octobre en plaza de Jaen.

     Bien sûr, ceux là ont joui de la ferveur populaire, de quelques pressions ganaderas surgies au bon moment, depuis le callejon (A souligner que le règlement permet au propre ganadero d’en faire demande), et surtout, de l’immense talent de leur torero… et non de leur lidiador, au moins dans 80% des cas…
     D’autres toros manquent peut-être à la liste, qui, pour une circonstance ou une autre, n’ont pas bénéficié d’une lidia irréprochable, et n’ont donc pu entièrement s’exprimer. Un exemple qui m’a vraiment frappé, et un video qu’il faudrait revoir, au cours des longues soirées tertulias d’hiver, au fond des peñas :
     Le toro « Gargantillo », 5ème de Victorino Martin, cette année à Mont de Marsan, auquel Stéphane Fernandez Meca a coupé les deux oreilles. Si ce toro avait eu la gentillesse d’attendre que les picadors arrivent « a su sitio », au lieu de partir sur eux, dès leur sortie, pour une partie de carambole, à la porte du patio (dont un énorme puyazo) ; Si les peones du buladero ne l’avaient pas laissé échapper… nous aurions eu un énorme premier tiers, et peut-être, et sûrement, la faena que l’on sait… Il me semble bien que l’on est passé près d’un indulto, ce jour là…
     Mais voilà : sentiment personnel ; impression fugitive, émotion du moment. Multiplions ces critères par une moyenne de 5000 personnes dont, allez ! 800 vrais aficionados… on est pas sortis de l’auberge !
     Que va t’il se passer ? A cette triste constatation, va t’on encore « ouvrir les critères » conditionnant la grâce d’un toro ? Va t’on, au nom de la sacro sainte tolérance, « baisser le niveau », de façon à avoir de meilleur pourcentage de bons résultats, comme on le fait en France pour le Bac ? (C’est ainsi que quelque ministre, et « la Grande Maison », claironnent, chaque année, leur 80% de réussite, sans imaginer un seul instant qu’ils envoient « les 80% de ces 80% », au chômage et à la « grande désillusion »…)
     Va t’on donc arriver à cela ? On peut l’imaginer…et le craindre. En effet, cela pourrait, à longue échéance, nous amener à « indultar carretones » (ces toros d’entraînement, en carton pâte, montés sur une roue de bicyclette), et non de vrais toros de combat.
     En cela, l’alerte sonnée par les deux associations et, en catimini, par de nombreux aficionados, a le mérite d’exister et de vouloir « tirer la Fiesta, vers le haut », et non la laisser glisser dans une espèce de guimauve « à la Loftstory ! », où le moelleux des naturelles, aussi douces que les rondeurs de Loanna, prend le pas sur l’émotion et la vérité du combat, entre un un torero, « un vrai », et un toro de combat, « un vrai » !

 

ENRIQUE PONCE, « EN NOUVEAU NEZ »… 

     15 Novembre : C’est nul comme titre ! D’accord…
     En fait, une espèce de mauvais jeu de mot, avec une orthographe digne d’un bachelier des années 2000 (et avec mention bien, encore !) pour signaler qu’hier, 14 Novembre 2001, Enrique Ponce a finalement été opéré dans une clinique madrilène, d’une déviation de la paroi nasale, qui provoquait depuis des années, de gros problèmes du côté oreille et oreille interne. Un mauvais coup reçu par une becerra, quand il était tout jeune semble en être la cause. Durant tout ce temps, le maestro de Chiva a beaucoup souffert, en particulier d’otites répétées (bonjour !) et de vertiges. Son apoderado, Victoriano Valencia (ça fait vraiment bizarre) signale même que le torero a failli tourner de l’œil, durant le paseo, cet été, en plaza de Santander.
     Heureusement, tout s’est bien passé, et malgré de fortes douleurs au réveil, et une respiration inconfortable, Enrique Ponce « renaît » à la vie. Vous suivez, maintenant, le titre ?
     Dans l’immédiat : Deux jours en clinique ; 10 jours de repos total à la maison ; quinze jours sans aucun exercice physique (non, non ! même pas à la maison !). Après, tout devrait rentrer dans l’ordre, parfaitement. On pense donc qu’Enrique Ponce « attaquerait » sa saison américaine, le 15 Décembre, en plaza mexicaine d’Orizaba, en compagnie de Paco Gonzalez et Ignacio Garibay, avec paseo possible le lendemain 16 décembre, a la monumental de Mexico, pour les adieux de Cavazos et la confirmation d’alternative d’Alejandro Amaya. 
     Si Enrique Ponce, avec tous ces problèmes, a toréé « comme il a toréé », durant toutes ces années… comment va t’il être, maintenant qu’il est en pleine forme ? Pas à dire… monsieur Victoriano Valencia « a eu du nez ! »…

 

EN SOUVENIR DE JULIO…

     Cela fait plusieurs jours qu’il est annoncé, et qu’il est à l’écran… Cela fait plusieurs jours que l’on y va naviguer, gardant pour soi, l’émotion et le souvenir de sa jeunesse aficionada…
     Je me rappelle : Entre nous, on l’appelait « El Pato », peut être à cause de son nez … Mais tout cela se faisait en toute gentillesse et en toute admiration. On courrait le voir, à Bilbao, à Pamplona… On a hurlé un soir de juin, lors d’une nocturne de Dax. Et que dire du souvenir de la novillada de Mont de Marsan, fin 71 ?

     Julio Robles ! Un torerazo ! Cette cape qui savait retenir le toro du premier coup, puis « essuyait sa charge », encore mieux que Véronique le visage du Christ…  Que Bonito !
     Julio Robles ! Le salmantino qui conquiert Séville, qui fait lever Madrid…
     Julio Robles ! Le destin d’un homme … scellé un soir d’Aôut, à Béziers, justement à la cape …
     Julio Robles et son long chemin de solitude…quelquefois accompagné de quelques vrais amis, et de cette vache brave, qui, chaque matin, venait passer sa tête par le fenêtre du cortijo, pour lui dire bonjour…
     Julio Robles qui saluait doucement les immenses ovations de notre aficion admirative, installé dans son fauteuil roulant, sur les gradins de Bayonne, de Dax et d’ailleurs.
     Julio Robles, qui s’en est allé le 14 Janvier dernier, parce que son corps n’a pas suivi son cœur…

     Un de ses amis a voulu que nous n’oublions pas. C’est ainsi que Jesus Cuevas a créé un site, où l’on peut revivre nos émotions aux côtés du torero de Fontiveros. Biographie, bien sûr ; Photos, témoignages, presse… tout y est, sobre et « castizo », comme ceux de Salamanque
     Bien sûr, allez y voir, si ce n’est déjà fait… et prenez votre temps. « Aqui queda un torero, para siempre ! »
     Le site hommage à Julio Robles : www.mirobriga.net/robles

 

EL JULI FAIT LA REVOLUTION…

     16 Novembre : Hier est arrivé Julian Lopez « El juli » au Mexique, pour une longue série de contrats qui ne va lui laisser que peu de répit, jusqu’à la prochaine saison européenne. En effet, entre le Mexique, où il va énormément toréer, le Pérou, l’Equateur, la Colombie et le Vénézuela, on peut dire que le Juli a entamé, hier une nouvelle temporada qui « fera le pont » entre 2001 et 2002. Sacré santé ! Vive la jeunesse !
     Et pour commencer « Viva la Revolucion ! » Le prochain week end sera long, au Mexique : Un pont de quatre jours pour fêter l’anniversaire de la Révolution Mexicaine. Ca valait bien ça ! Quatre jours, quatre corridas consécutives :
Samedi 17 Novembre : San Luis Potosí, avec José María Luévano et Fernando Ochoa, face à des  toros de Teófilo Gómez.
Dimanche 18 Novembre : Orizaba, avec Alfredo Lomelí et le jeune Leopoldo Casasola, face à des toros de Fernando de la Mora
Lundi 19 Novembre : Monterrey, en compagnie de Fernando Ochoa et Ignacio Garibay, devant des toros de Fernando de la Mora.
Mardi 20 Novembre : Monterrey, à nouveau, alternant avec Miguel Espinosa "Armillita", Eulalio López "El Zotoluco" et Antonio Barrera, devant du ganado de Begoña.
Vendredi 23 Novembre : Juriquilla, avec Morante de la Puebla, Jerónimo et Leopoldo Casasola, face à des toros de Corlomé
Samedi 24 Novembre : Puebla, faisant terna avec "El Zapata" y Leopoldo Casasola, et du ganado de La Soledad.
     A peine cette corrida terminée, un bonne douche et l’avion, à destination de Lima où le diestro prendra part à la corrida du dimanche 25 Novembre, qui le verra aux côtés du péruvien Rafaël Gastañeta, mais surtout, en fera le témoin privilégié du grand retour annoncé de Paco Ojeda, devant des toros mexicains de Fernando de la Mora.
     Les voyages et hôtels et les plazas se succèderont ainsi jusqu’en début d’année, pour le premier rendez vous  à la Monumental de Mexico, prévu pour le 13 Janvier, face à des toros de Bernaldo de Quiros. A souligner le souhait du Juli de promouvoir des « jeunes valeurs », en faisant chaque fois entrer dans ses cartels quelque jeune matador nouvellement promu. C’est le cas, en particulier, de Leopoldo Casasola…
     Pour compléter l’information sur les prochains cartels de la Monumental, on rappelle que ce dimanche 18 décembre, se donnera la 4ème corrida de la Temporada Grande, avec au cartel : Rafaela Ortega, Eugenio de Mora et Antonio Bricio, face à du ganado de Javier Garfias, de 495 Kgs de moyenne.
     Pour le 2 Décembre, on parle de la confirmation d’alternative d’Antonio barrera, devant des toros de Corlome. Viendrait ensuite, le 9, la répétition de Pablo Hermoso de Mendoza, et on murmure un changement pour le 16 Décembre : Il semble que le cavalier navarrais reviendrait, accompagnant un mano a mano Eloy Cavazos – Zotoluco. A 52 ans, Cavazos ne veut plus revenir à la capitale, et y fera donc ses adieux, en passant le flambeau à son « jeune » camarade Eulalio.

 

BIZARRE AUTANT QU’ETRANGE…

     16 Novembre : On est un peu surpris du calendrier 2002 dans les plazas du Sud Ouest, qui vient d’être présenté. A peu de choses près, tout est déjà en place, et si les choses paraissent claires pour Monde Marsan, (qui fêtera sa Madeleine, les 20,21,22,23,24,25 juillet) et pour Dax (Corridas des Fêtes, les 14,15,16,17,18 Août et Salsa, avec peut-être trois spectacles majeurs, les 7 et 8 septembre), on est un peu surpris du programme Bayonnais, qui annoncerait : 14 Juillet : Corrida ou Novillada - 3 Août : Rejoneo – 4 Août : Corrida des Fêtes – 15 Août : Corrida formelle et deux autres, les 31 Août et 1er Septembre. (C’est à dire : 4 corridas formelles, et peut-être 5 ; une de Rejoneo, et… peut-être une novillada…)
      Cela voudrait-il donc dire que Bayonne renonce définitivement à La Feria de l’Assomption, et redevient une plaza de temporada, avec corrida « presque » chaque week end », comme au bon vieux temps de Dangou ? Et encore, le compte n’y serait pas… A suivre donc, en espérant un oubli ou une erreur de tir… Sinon, ne resterait plus à constater que la grande plaza de l’Atlantique s’en va voguer… à marée basse ! On ne peut le croire. Mais « au cas où ? » prévoyez quand même … une bouée !

 

PETITE BALADE AU VENEZUELA…

     17 novembre : Lorsque l’avion atterrit à Caracas, venant de la froide Europe, et que la porte s’ouvre, le souffle d’air chaud est si fort, que l’on a l’impression d’entendre une explosion…
     Caracas, Venezuela ! Un pays qui aurait pu « tout avoir » ! Hélas, comme toujours, lorsque les jouets sont trop beaux… L’or noir y coulait à flots !Avec lui vint la cupidité, la corruption, la misère et la violence. Adieu Venezuela… ou, au revoir, peut être ! Prisonnier de ses démons, le pays lutte, à sa façon. Tout comme en Colombie… un jour, peut-être !
     Côté « toros », pas brillant ! Le Venezuela était une étape forte de la saison taurine sud américaine. Bien entendu, les frères Giron, en particulier Cesar, l’aîné, en étaient les grands artisans, tout comme César Rincon, a donné « encore plus d’importance » à la Colombie Taurine »… Hélas, quand les figuras s’en vont, reste le plat quotidien, et après quelques éclairs, signés Morenito de Maracay, la tauromachie est rentrée dans le rang, bien cachée derrière les préoccupations de tous les jours… Caracas, Maracay, Valencia, Maracaibo, au bords de la grande lagune, noire de pétrole, hérissée de curieux sapins de Noël, qui devaient apporter tous les cadeaux, et qui, en fait, n’ont amené que ruine et méchanceté.
     Petit détour, cette semaine, par Maracaibo, où, depuis hier, se déroule en la plaza de Las Trinitarias, la feria de la Chinita. Que vient donc faire « cette petite aux yeux bridés » au soleil Venezuelien ? On vous le dira un autre jour… Aujourd’hui : Toros !
     Trois corridas et un trophée en compétition : « Le Rosario d’Or de notre Dame de la Chinquinquira ».
     Hier a eu lieu la première corrida, qui n’a rien donné. La mini feria continue aujourd’hui, avec des toros du Prado, pour Leonardo Benitez (le torero au gros cigare) ; Mari Paz Vega, qui jouit d’un grand cartel, ici ; et le « Mexicano-sevillan », ou « Sevillano-mexicain » Antonio Barrera, que l’on aimerait bien découvrir, un de ces jours, en Europe, tant ses triomphes sont importants, de l’autre côté du Charco. Demain dimanche 18 Novembre, tandis que l’actualité lorgnera vers Lima et Mexico, la Feria se terminera avec une corrida de Hugo Molina, pour Morenito de Maracay, Francisco Rivera Ordoñez, qui débarque, avec son tout nouvel apoderado Pepe Luis Segura, et Antonio Ferrera, qui devrait faire grande campagne aux Amériques, et au Venezuela, plus particulièrement, son empresario, Luis Alvarez y étant fortement implanté, ne serait ce parce qu’il a été l’apoderado de toujours » de « Nelo ! », autrement dit « Morenito de Maracay », le dernier torero venezuelien à avoir tutoyé les grands.

     16 novembre – Maracaibo (Venezuela) – 1ère corrida de la Feria de la Chinita – Plaza llena – corrida nocturne : Les toros de Los Marañones ont eu une présentation et un comportement, pour le moins inégaux. On dut banderiller de noir le troisième – Le palentino Roberto Antolin « El Millionario », s’ent est le mieux tiré, donnant chaque fois une vuelta, le président se faisant secouer, pour ne pas avoir attribué une oreille du premier – Jose Luis Goncalves, le torero des Açores, fin capeador que nous avions apprécié, en France, de novillero, n’a pu que lidier « deux impossibles ». Un peu ce qui arriva, de même, à Curro Ortega « El Marabino ». A chaque fois, un silence, mêlé de quelques bravos.

 

PLUS LOIN QUE L’OCEAN…

     18 Novembre : Il est une expression espagnole qui dit : « perdido en un mar de dudas »… Perdu dans un océan de doutes…
     A qui pourrions nous bien faire allusion ici ? A la politique ou à la rue ? Aux militaires français qui vont « inspecter les travaux finis », ou aux policiers qui descendent demander protection, dans la rue qu’ils devraient pouvoir protéger ? A ce sujet… une anecdote plaisante : Voulant montrer sa solidarité, ou… récupérer le mouvement, « le candidat de Verts », dont on sait la spontanéité -  sauf pour se déclarer candidat, justement (Sorte de : « retenez moi, avant que je fasse un malheur aux présidentielles… ») - s’est fait jeter du cortège. « Ayyy ma mère ! ». Devrait se mettre au vert !
     Dans cet « océan de doutes », où chacun joue les gros bras pour cacher sa peur, les toreros, bien sûr, ont une place privilégiée. Cependant, contrairement à bien d’autres, entourés de staffs, de syndicats, de mouvements plus ou moins citoyens, ils sont tout seuls, et savent que, face au toro, ils devront solutionner, eux mêmes, le problème… Certes, un apoderado puissant, un bon veedor et une cuadrilla de « grands professionnels » peuvent être d’un grand secours, mais, à six heures de l’après midi… se quedan solos ! Seuls, face au toro ; seuls, face au public et à la critique ; seuls, face leurs doutes et leurs responsabilités…
     Chaque torero doute, un jour, un mois, une minute… car le métier ne le laissera pas douter un an… Est ce de la peur, physique ? Oui, probablement ! Un toro est une machine à tuer, et l’affronter autrement qu’avec un bazooka implique un risque énorme. Mais sa peur est probablement ailleurs : Peur de ne pas pouvoir le dominer (« no poder con él ! »)  Peur de ne pouvoir rester immobile et serein (« no poder quedarse quieto ! »)  Peur… de montrer qu’il a peur !
     Le doute est  « une autre sorte de peur ! ». Tenez : Prenez Vicente Barrera, torero Valenciano que nous connaissons tous. Brillant étudiant en droit, il obtient son diplôme, tout en allant aux toros, à Valencia, applaudir la plupart des figuras… qui sont, depuis quelques années, ses collègues de travail, puisqu’il est devenu « Torero »… Curieux destin que celui de cet étudiant au teint olivâtre, qui, en quelques mois, bouscule les rangs de l’escalafon novilleril  et révolutionne la plaza de la Calle de Jativa, à Valencia. Aidé par une maison puissante, le torero, dont le style est fait de verticalité stoïque et le registre artistique est des plus courts, va devenir une figure… Non un de ses génies qui vont marquer l’Histoire, mais une vedette, qui va toréer beaucoup, ponctuant ses passages de triomphes parfois tonitruants. Il n’est pas donné à tout le monde d’ouvrir la Porte du Prince…
     Durant de multiples temporadas, Vicente Barrera à couru les plazas d’Europe et d’Amérique Latine, en bon complément de cartel et à tarif « préférentiel », du style « grande braderie »… Il fonctionnait. On n’attendait pas grand chose de lui, mais, comme « il était gentil », disaient les uns, et « pas cher », disaient les autres…pues !
     Et puis, le sale coup : Une méchante fracture au bras, en tout début de la saison 2000. Un an perdu… Barrera est revenu, cette année. Et là, les choses ont flotté, vers… « un océan de doutes ». A part un début prometteur en sa plaza de Valencia, Barrera a probablement vécu l’enfer : plus personne ne l’attendait. Le train était passé…
     Et comme toujours dans ces cas là, les choses vont très vite : Les regards se font lourds, ou s’évitent ; les soupirs de multiplient ; la gêne s’installe et prend d’autant plus de place que les zéros se font plus rares, sur les chèques… Et bien sûr, ce qui doit arriver : Rupture, en toute amitié, bien sûr, avec ceux qui ont porté toute sa carrière…
     « L’océan » se met en tempête… Le doute déferle, par vagues entières…Que va devenir le torero ? Qui va le prendre en charge, parce que convaincu « qu’il peut encore fonctionner » ? Quel apoderado ? Quel grand ? On se regarde, on s’épie, on fait des paris. Non ! Même pas ! Aucun pari… No interesa.

     Et puis hier, 17 novembre, tombe la nouvelle : Vicente Barrera sera apodéré, l’an prochain par Justo Ojeda ! Hombre ! Voilà quelqu’un qui a du poids ! Curieux. 
      Pourtant, l’horizon s’éclaircit rapidement, du moins pour ce qui est des raisons de cet accord : Empresa du Puerto Santa Maria et de Huesca, Justo Ojeda est un des prétendants à la plaza de Valencia, associé avec Cutiño. Barrera est valenciano… Peut être, cela pourrait il influer sur quelques « suffrages valencianos », au moment d’attribuer la plaza ? Comme, par ailleurs, Vicente a toujours été « bien » au Puerto, et que la casa Lozano, restée amie, va le faire toréer… Justo tente le coup, et sur l’échiquier, avance le pion Barrera…
     Vicente, plus vertical que jamais, reste bien droit sur sa case, face à l’armée adverse, et attend le mouvement suivant. Pourtant, tout à coup, « lui vient un doute »… Est ce bien parce qu’il est bon torero qu’il est là ?

 

PLUS LOIN QUE L’OCEAN (Bis)

     18 Novembre : « Ah ! Que voulez-vous ! Temps de crise : On fait économie de titres ! » Hier se sont déroulées deux courses intéressantes au Vénézuela, et, ce dimanche 18 Novembre, c’est vers le trio « Méxique – Pérou – Venezuela » que se dirigeront tous les regards :
     A « la Mejico », quatrième corrida de la Temporada Grande, avec au cartel : Rafael Ortega, Eugenio de Mora et Antonio Bricio, face à des toros de Garfias.
     A Lima, au Pérou, la plaza de Acho recevra un cartel entièrement espagnol, à l’occasion de la 4eme corrida de la Feria du Señor de los Milagros : Finito de Cordoba, El Callifa et Rafael de Julia, avec du ganado mexicain de Javier Garfias, également.
     A Valencia, au Venezuela, on clôturera le Feria de la Naranja, avec une corrida de Ernesto Gutierrez, pour Bernardo Valencia, Jose Tomas et Morante de la Puebla.

     Hier, les résultats venezueliens sont les suivants : 

     17 Novembre – Maracaibo (Venezuela) – Dernière de la Feria de La Chinita – Arènes pleines (15000 personnes) : Corrida de Hugo Domingo Molina, dont les trois derniers toros ont servi – Leonardo Benitez coupe les deux oreilles du quatrième – Trophées identiques, avec pétition de rabo, pour Mari Paz Vega, qui a fait un grand retour en une terre où elle est très aimée – Antonio Barrera se fait vilainement prendre par le troisième, recevant multitude de coups au visage et une cornada à la joue. Onze points de suture, et il revient au sixième dont il coupe les deux oreilles. Tout le monde « a hombros ».

     17 Novembre – Valencia (Venezuela) – 3ème de la Feria de la Naranja – 1/3 de plaza (6000 sur 18000 possibles) : Cinq toros de Cerrobermejo et un del Aceituno, des frères Rocha. Rien de bien reluisant sauf les 1er et 5ème, qui furent nobles – Finito coupe joliment l’oreille du premier, et ne se complique pas le vie devant le quatrième. Avion à prendre, pour le Pérou – Rivera Ordoñez va tout foirer à l’épée, mais on lui doit le meilleur toreo de la tarde : sérieux, centré. Vuelta à la mort du cinquième – Mal servi, le local, Otto Rodriguez fait ce qu’il peut, et sort sous les sifflets.  

 

TRIOMPHAL RETOUR DU JULI EN TERRE MEXICAINE

    18 Novembre : Il dit lui devoir « tout »… El Juli, véritable idole au Mexique, a entamé, hier, la deuxième partie de sa saison hivernale aux Amériques. Cette fois, c’est San Luis Potosi qui a été le témoin de son toreo poderoso, et de son indéniable envie de satisfaire l’aficionado, à chaque moment de la lidia. Quatre oreilles et un rabo, le public en délire le portant a hombros et la presse ne tarissant pas d’éloges à son sujet… pas à dire : Le Juli est « chez lui », au Mexique, au point d’ailleurs, qu’un site internet « special Juli-Mexique » va s’ouvrir  incessamment… Pour le moment, on pense « toros », San Luis Potosi étant la première d’une série de corridas importantes, avec notamment les deux sorties de Monterrey, lundi et mardi, à l’occasion de l’Anniversaire de la Révolution Mexicaine.

      17 Novembre – San Luis Potosi (Mexique)  - Plaza pleine : Toros de Téofilo Gomez, inégaux en présence et comportement : deux bons et quatre mansotes – Jose Maria Luevano ouvrait cartel, se heurtant à un lot soso, mou, sans grande possibilité de « redondear ». On le vit bien à la cape, classique à la muleta, et mauvais à l’épée. Ovation et oreille – Fernando Ochoa toucha un lot compliqué. Bien avec le deuxième, auquel il coupa l’oreille, il dut exposer beaucoup (porfiar) devant le cinquième, et le public ovationna sa volonté – Julian Lopez « El Juli » fut un véritable ouragan, toute la tarde. Toujours actif, attentif à tout, le jeune se montra intraitable avec cape, banderilles et muleta. Touchant les deux meilleurs, toréant avec technique, vista et grande sérénité, le Juli coupa les deux oreilles du troisième, « Titiritran », et monta un faenon au magnifique sixième, « Tirantes », mettant le public debout. Grosse estocade et deux oreilles et la queue, abandonnant la plaza après avoir donné deux vueltas a hombros, dont l’une en compagnie du ganadero.

 

DIMANCHE AMERICAIN, « EN 3 D…. »

     19 Novembre : Beaucoup de mal à qualifier les événements qui ont marqué les corridas de ce dimanche 18 novembre en terres lointaines… Déception, désillusion, disgusto sont les « 3 D » qui viennent à l’esprit en parcourant les reseñas venues du Mexique, du Venezuela et du Pérou.
     Il ne s’est rien passé à la monumental de Mexico, à cause du ganado. Eugenio de Mora a bien failli donner une vuelta, mais le public l’a renvoyé au callejon. Déception !
      A Valencia, Venezuela, Jose Tomas a failli faire un gros caprice, puis s’est repris, de peur de finir à l’ombre. C’est que là bas, il fait très chaud, et on ne rigole pas avec le respect du au public. Désillusion !
     A Lima, au Pérou, Finito de Cordoba a fait la moue devant une carne, et a « s’est pris » trois avis ! Un disgusto !

Mexique :

     18 Novembre – Mexico (Plaza Monumental) – 4ème de la Temporada – 12000 personnes environ – Tarde grise, froide et venteuse : Cinq toros de Javier Garfias, manquant de trapio, malgré leur poids, mansotes et faibles. Le deuxième, très faible, était un « De Santiago ». Les deux premiers toros roulèrent au sol à trois reprises.
     Rafael Ortega, dans un traje crème et or, fut « en torero », mais n’arriva pas à complètement « passer la rampe »… On le vit bien avec son premier, un toro brave, mais qui termina tête en haut. Bon quite par chicuelinas, banderilles volontaires, faena volontaire, et très bien débutée, à un toro rebrincado. Ovation. Le quatrième lui permit un grand tiers de banderilles, en deux cuarteos et un quiebro qui levèrent l’assistance, bien rare (Un tiers de plaza). Le toro «Mariposo », arriva à la muleta avec un mauvais derrrote en fin de muletazo. Ortega, très technique, essaya de corriger ce défaut, mais le public ne voulut pas suivre. Division des opinions, qui récompensa bien mal les efforts du diestro.
     Eugenio de Mora, vêtu de rose et or, fit le plus torero de la tarde, mais ses toros ne permirent guère les grandes envolées. Le deuxième de la tarde « Capellan », était bien faible. De Mora dut le maintenir, après l’avoir bien toréé à la cape. Ovation. Problème avec le cinquième qui semblait présenter un défaut de vue (una nube). De Mora se montra très digne, insistant sur le côté droit, mais ne pouvant compléter sa faena. Tuant vite, le diestro salua l’ovation, et commença une vuelta al ruedo, mais les sifflets du public le renvoya au burladero. Vexant.
     Antonio Bricio, de blanc et or, toucha le mauvais lot, put placer un bon quite par gaoneras, avant de se montrer tecnique et « trop froid », muleta en main. De plus, il tua mal. Silence par deux fois..
      Du coup, cette quatrième corrida se termina par un immense « Bof ! », et les toreros sortirent tête basse de la plaza, tandis que tombaient quelques centaines de coussins, en attendant la corrida suivante, dimanche prochain, avec Finito,  Manolo Caballero (présent, hier, à une barrera) , Ignacio Garibay et Leopoldo Casasola, devant du bétail de Reyes Huerta.

     18 Novembre – Monterrey (Mexique) – Plaza Lorenzo Garza – Llenazo : Bonne, voire excellente corrida de De Santiago, malheureusement discutable au pplan présentation et manque de forces. Cependant, la noblesse donna le feu vert à l’apothéose, avec pour résultat un toros indultado et la sortie a hombros de trois toreros.
     Pablo Hermoso de Mendoza a coupé trois oreilles, signant sa meilleurs prestation dans cette plaza et démontrant qu’il y a, dans sa cuadra, de dignes successeurs de « Cagancho » qui va, bientôt pouvoir juoir d’un repos o combien mérité – Eloy Cavazos est chez lui. Du coup, « ça part » comme un feu d’artifice du 15 Août à Biarritz, et l’impact dans les tendidos, est impressionnant. Toreo de légèreté, virevoltant allègrement autour du toro qui ne sait où donner de la tête. Bref, on dira… pueblerino ! Une oreille de son premier, et la grâce du cinquième, « Perlito », un toro d’une extrême noblesse auquel Cavazos monta un festival ; Touis les trophées, symboliquement – Celui qui fut le plus sérieux et très torero s’appelle Jorge Gutierrez. Jolie faena très classique, sérieuse, templée, liée, face au troisième de la tarde, récompensée de deux trophées. Le dernier, arrêté, ne permit guère de fioritures. Silence, avant la sortie a hombros commune. Lo pasaron «bomba » !

Pérou

     18 Novembre – Lima (Pérou) – 4 ème corrida de la Feria du Señor de los Cristales – 1/3 de plaza – Ciel gris : Corrida décevant ; entrée désastreuse. La feria « va mal », pour changer. Quatre toros de Javier Garfias, (1,3,4,5èmes) correctement présentés mais mansos et compliqués. Deux toros de San Martin, faible et sans charge le 2ème , beaucoup plus intéressant le 6ème qui fut, en fait, le meilleur de la tarde.
     Finito de Cordoba était arrivé à onze heures du matin, en provenance du Venezuela. On le vit bien peu actif, et peu inspiré, devant le premier qui ne voulait rien savoir. Le cordouan oublia technique et bonne volonté, et quand il s’en aperçut, c’était trop tard : Trois avis et sifflets. Petit sursaut de volonté et de classe, devant le quatrième. Un oreille. Mais le Scapulaire d’Or ne sera pas pour lui, cette année – Mauvais lot pour le Califa qui ne put rien faire, écoutant le silence par deux fois, et sortant « en blanc », de Lima. Cela ne va pas arranger les affaires – Rafael de Julia mit de la bonne volonté toute l’apres midi, comme il sied à un « petit jeune » qui débute. Torero sérieux, classique, qui ne put rien devant le troisième, mais put s’exprimer devant le bon dernier. Silence et oreille.

Venezuela

     18 Novembre – Maracaibo (Venezuela) – Dernière de la Feria de la Chinita – Lleno : Trois toros de Rancho Grande (2,4et 6èmes) et trois de El Prado (1, 3 et 5èmes). L’ensemble fut mal présenté, mal armé. Lot très inégal de comportement, avec beaucoup de faiblesse, notamment chez le deuxième – Morenito de Maracay ne put terminer sa première faena, recevant une douloureuse blessure à la main.(20 points de suture à la paume de la main, et 17 sur la face externe). Jose Nelo revint lidier le quatrième, toréant bien, mais a menos, et tua mal. Grande ovation -  Gros succès de Rivera Ordoñez qui toréa sérieusement, coupant deux oreilles du deuxième – Antonio Ferrera, quant à lui, ne put récolter que quelques applaudissements au dernier.

     18 Novembre – Valencia (Venezuela) – 2/3 de plaza : La corrida a connu quelques heurs préalables de grande tension. Deux toros de Miguel Gutierrez ayant été changé, parce que donnant pas le poids minimum et surtout présentnat des cornes pour le moins discutables, Monsieur Jose Tomas et son staff menacèrent de ne pas faire le paseo. Ce que voyant, l’Autorité, qui ne semble pas rigoler, là bas, insinua gentiment que « s’il ne rentrait pas » dans la plaza, à l’heure dite, il aurait du mal « à sortir du pays », et pour un moment. Vaya !
     Bien entendu, entre caballeros, tout s’arrange et Jose Tomas était au paseo, à l’heure dite. Pas à dire, la diplomatie, tout de même… (M’étonnerait quand même que Tomas s’amuse à refuser d’estoquer un toro au Venezuela…)
     La plaza ne s’est pas remplie et la corrida n’a pas donné grand chose. Cinq toros colombiens d’Ernesto Gutierrez et un du Capiro (lidié en 4ème), les trois premiers, imprésentables
     Bernardo Valencia toréa bien, mais tua mal. A lui, la seule oreille de la journée, celle du quatrième -  Jose Tomas écouta le silence à son premier. Faena triomphale face au cinquième, mais trois pinchazos avant l’épée. Forte pétition d’oreille, le torero refusant de donner la vuelta – Morante de la Puebla fut fortement sifflé, après un avis au troisième. Le sévillan fit l’effort, face au dernier, mais la faena, comme le toro allèrent a menos, et il tua mal. Silence.

 

MEJICO…VIVA LA REVOLUCION !

     20 Novembre : Depuis hier, le Mexique fête l’anniversaire de sa révolution… De tous côtés, des fêtes et des pétards ; de tous côtés, bien sûr, de la musique et des jolies filles qui sourient. Viva la Revolucion ! Viva la Libertad…
     Plus sagement, les toreros préparent aussi leur célébration, notamment à Monterrey où s’est déroulée, hier soir, la première corrida du cycle. Les toros ont été mauvais, le Juli n’a rien coupé, et c’est Garibay qui est sorti a hombros. N’aura pas aimé cela, le Juli, d’autant que la plaza était à demi emplie. A n’en pas douter, la revanche est prévue pour ce soir, à l’occasion de la deuxième nocturne. Armillita et Zotoluco n’ont qu’à bien se tenir.

     Un qui fait sa révolution personnelle, secouant sa mandanga », qui aura duré, quand même, un an et demi, c’est Joselito. Dimanche, il a démontré avoir retrouvé le goût de toréer, d’être dans une plaza. Déjà, quelques plazas espagnoles avaient été témoins de ce réveil. Espérons que ce renouveau sera prélude à une grande saison 2002, avec des toros « como Dios manda », parce que, pour le moment…

     Une temporada qui commence doucement à la Monumental de Mexico : quatre corridas, Oreille à Casasola, Padilla et  deux oreilles au Zotoluco, et à Don Pablo Hermoso de Mendoza. C’est peu. Cependant, les grosses cylindrées ne sont pas toutes entrées en jeu. Dimanche prochain, il serait étonnant que la plaza se remplisse de plus « d’une demie » (ce qui ferait , quand même 24000 personnes), avec un cartel « à quatre », réunissant Finito de Cordoba, Manolo Caballero, et les mexicains Paco Gonzalez et Jeronimo, face à du ganado de Reyes Huerta. Manolo Caballero est ici apprécié, mais n’aura pas la force d’attirer la foule. Quant au Finito, il est considéré, mais doit « entrer » à la Mejico. Ce n’est pas encore fait. Les deux jeunes mexicains n’ont aucune force taquillera. Donc, on peut craindre de voir quelque ciment vide, dimanche.

     Dimanche dernier, 18 Novembre, deux toreros espagnols ont fait des éticelles, en province. Ils ont pour nom, Jose Miguel Arroyo « Joselito » et  Julian lopez « El Juli.

    18 Novembre – San Luis Potosi (Mexique) – Plaza del Paseo – Casi lleno : Corrida de San Martin, correctement présentée et qui donna du jeu.
     Joselito se montra brillent au capote, en véroniques et chicuelinas. Faena de maestro, liée en peu de terrain, conclue d’une grande épée, devant le premier. Deux oreilles. Le quatrième , un peu plus mou, lui permit de confirmer son envie de triomphe. Début assis à l’estribo, et faena technique et reposée. Pinchazo et une épée. Oreille. Bonne tarde du Joselito – Zotoluco confirma sa place de N°1 Mexicain, toréant le premier avec force et provoquant l’enthousiasme dans les tendidos. Deux oreilles. Le cinquième était fade, muy soso, et il ne put rien faire- Très mal servi, Jeronimo fit ce qu’il put, écoutant quelques bravos.
     Ce mardi 20 Novembre, il y aura corrida de Rejoneo, voyant alterner notamment Pablo Hermoso de Mendoza et Martin Gonzalez Porras, poussé par Enrique Ponce, qui fait sa présentation au Mexique. Il risque de souffrir de la différence avec le navarrais, idole des Aztèques, et « à trois classes au-dessus », au moins !

     18 Novembre – Orizaba (Mexique) - Casi lleno :  Toros de Fernando de la Mora, dont seul le quatrième posa quelque problème. On donna vuelta au cinquième.
     Alfredo Lomeli ne fut guère à son affaire et se retira dans la division des opinions – El Juli renversa tout sur son passage, se montrant complet dans les trois tiers et tuant comme Mazantini. Deux oreilles à chaque toro et vuelta avec le ganadero, après les honneurs rendus au bon cinquième – Leopoldo Casasola s’est accroché et a également triomphé, sortant a hombros en compagnie du Juli, malgré le fait de n’avoir coupé qu’une oreille. « Pincho al pimero », il manqua son estocade à son premier, ne pouvant donner que la vuelta. Par contre il coupa l’oreille du sixième, et le public l’emporta au côté du prodige espagnol.

     Hier, lundi 19 Novembre, Monterrey donnait sa première corrida, en nocturne… qui sombra dans la grisaille, malgré un éclair, signé Ignacio Garibay.

     19 Novembre – Monterrey (Mexique) – corrida nocturne – Demi plaza : La corrida de Fernando de la Mora fut très difficile, ne permettant aucun relâchement aux toreros.
     Fernando Ochoa coupa l’oreille du premier, à base de temple, concluant d’une bonne épée. Ce fut un tout autre panorama face au quatrième, qui provoqua un gros derribo du picador, puis retint sa charge. Palmas au torero – Le Juli toucha deux carnes impossibles, sua, cracha, tempêta… en vain. Applaudissements et division. Pouah ! – Ignacio Garibay se colleta avec le troisième, qui lui mit une vilaine voltereta. Silence. Miracle, le sixième sort potable, et le jeune mexicain va se montrer torero, déchaînant les enthousiasmes, jusque là muselés. Deux oreilles et sortie en triomhe, tandis que le Juli sortait en faisant la… grimace.

     Deuxième corrida « d’Anniversaire », ce soir, 20 Novembre : Armillita, Zotoluco et Juli, avec une corrida de Begoña. On va voir…ce que l’on va voir.
     Viva la Revolucion ! Viva Mejico !

 

CESAR RINCON : UN REPIT, « MULETA EN MAIN »…

     20 Novembre : La voix est claire, et l’on croit voir sourire ses yeux. « Un gran saludo para la Aficion de Francia ! » Un grand salut pour les Aficionados Français… C’est fait, Cesar !
     Il y a, en Cesar Rincon toute la fierté de rester torero, mais aussi toute la sagesse de celui qui sait avoir été un dieu, mais qui a du redescendre de son Olympe, pour rejoindre le rang des simples hommes que ronge la maladie. Todo un maestro ! Todo un hombre, Cesar Rincon !

      « Como estas Cesar ? » Comment vas-tu ? On dit que tu vas toréer un festival, en Colombie ? »
     Et de sourire, derrière son téléphone… « Non, non ! En fait, on vient de construire une placita, à Paipa, près de Bogota, à laquelle on a donné le nom de ma mère. C’est un geste très touchant, auquel je vais « correspondre », en toréant, non un novillo, mais un eral, à l’occasion d’une fiesta campera qui en célèbrera l’inauguration.
     « Pour ce qui est de ma santé, le traitement que j’ai suivi n’a pas donné tous les résultats escomptés. Je vais donc en suivre un second, en début d’année. Dans l’attente, les médecins m’ont donné « des vacances », un répit, qui me permet d’être « presque bien ». Tu sais, ce traitement est une horreur, ce qui fait que, quand tu l’arrêtes, tu te sens bien mieux. Je me prépare à partir en Colombie ou je vais donc participer à ce joli moment, le 15 décembre, puis j’irai à Cali et Manizales, où je vais lidier deux corridas de Las Ventas del Espiritu Santo ».... 
     Sacré bonhomme dont on dira jamais assez l’immense mérite d’avoir toréé une dizaine de « double temporadas » (Europe-Amérique), « en plan de figura » combattant à la fois le toro et la maladie qui est entrée en lui, le 4 novembre 90, à Palmira.
     « Que te vaya bien, Cesar. Estamos, todos contigo, y te esperamos ! »

 

ZOTOLUCO … UN NOUVEAU RINCON ?

     21 novembre : Bien sûr, Cesar sonne mieux que Eulalio. Bon ! Bien sûr, il n’y a qu’un Cesar… et Rincon gardera une grande place dans le cœur des aficionados, en particulier français.
     Cependant, on connaît les caprices de l’Histoire, et des hommes. Cesar Rincon ne reviendra pas, de matador de toros. Bien sûr on le reverra, comme ganadero, comme figure del Toreo, mythique. Cesar Rincon fait partie de l’Histoire du Toreo.
     Oui mas voilà ! L’aficion n’aura-t’elle pas encore envie, comme elle l’a toujours fait, de chercher un peu « d’éxotique », et faire grande place à un de ces toreros au visage cuivré, venu de là-bas… Elle l’a fait à plusieurs reprises, tout au long de l’Histoire, de Gaona à Carlos Arruza ; de Cesar Giron… à Cesar Rincon. Bien sûr, ces quatre là constituèrent « le poker d’as », mais il en eut bien d’autres qui, dans nos dernières décades, faillirent bien atteindre les plus hauts rangs de l’escalafon. Pour en rester au mexicains, voyez Antonio Lomelin, dans les annnées 70, tandis que fracassait chez nous « la » figura qu’était Manolo Martinez. Voyez, un peu plus loin, Mariano Ramos, vers 74, et Jorge Gutierrez, dans les années 80. Leur passage fut, pour le moins, méritoire…
     Puis arriva Cesar ! 1991 le vit triompher, après une sacré période de vache enragée. Deux triomphes consécutifs a la San Isidro ; le Bienfaisance ; la Feria de Otoño… on connaiît l’histoire…
     Torero puissant et sincère, que l’on rangera dans la catégorie des « barroques-classiques », Rincon ramena une grande partie de vérité au toreo des années 90, en « redonnant » tous les avantages au toro. Ce fut sa force, ce qui le fit apprécier des connaisseurs, comme des néophytes. Rincon, à Madrid, citant de vingt mètres, le Murteira, armé « comme ça ! »… Tout le monde debout, y compris « los del 7 » ! 
     Cela dit, penser voir Rincon tisser la dentelle, ni hablar. Cesar était un torero de combat, de vérité, de « toute sincérité », y compris quand il se plantait. Si l’on ajoute à cela un don indéniable de « communication non préfabriquée », on a la Figura qu’il était, est et restera, avec un grand « F ». Rincon avait « éteint » Ojeda et son toreo à bout portant ; Juli est arrivé, jeune moustique super puissant, et surtout Jose Tomas, « artiste vertical et cérémonieux… », et hop ! le toreo a encore changé…
     Côté « America »… le toreo Colombien n’a pas suivi le sillon tracé par Cesar Rincon. Au Mexique, les vieux lions sont fatigués, et les jeunes se font les dents comme ils peuvent…

     Reste le cas Zotoluco. Hier soir, il vient de gracier un toro à Monterrey. Une ligne de plus à un curriculum déjà bien fourni.
    Indiscutable Figura mexicaine, le Zotoluco est en train de faire sa place au soleil d’Europe… Après sa première temporada, peu donnaient cher de son avenir par chez nous, d’autant que son toreo avait du livrer de grosses batailles dont il était sorti vainqueur, notamment à Pamplona, et surtout avec les Victorino de Valencia. Cela dit, bien peu pensaient le voir « enfoncer le clou » en 2001. Surprise : Il est très bien avec les Miura de Séville. Un respeto ! Il est énorme avec ceux de Pamplona ! Et chez nous, en Arles… Hombre ! Côté Sud Ouest, on apprécia fort sa façon de faire avec le premier Victorino de Mont de Marsan. Si o no ?
     Il n’a pas la personnalité de Rincon. Il n’a pas ce don de transmission. Mais si vous approchez l’homme, vous avez le même mélange de douceur et de franche détermination. Et l’on retrouve les premières conversations avec le petit colombien de 91. Le torero, lui, pourrait être qualifié de « bastote »… Méchant, mais… Cependant, on doit souligner la volonté de baisser la main, de « pouvoir » avec le toro. Il ne fait pas dans la sculpture… C’est plutôt « tailleur de pierre à grands coups de burins ! ». Mais on ne peut que saluer détermination, technique et courage. Pamplona, estomaquée s’est totalement livrée au mexicain ! D’autres plazas suivront. Et si la chance sourit au Zotoluco, un jour à Madrid… on pourrait bien avoir un parcours similaire à Rincon. Après… Dios dirà ! Si l’on donne au Zotoluco d’autres toros que des Miura « hauts comme des autobus », peut être pourra t’il développer un autre toreo… A suivre.
     Toujours est il que, revenu des grands champs de batailles européens, le Zotoluco est en train de tout balayer chez lui, au Mexique : Triomphe partout ; deux oreilles à la monumental ; un indulto, hier soir… voilà une affaire qui marche, et un torero qu’il va falloir « regarder autrement ».

     20 novembre – Monterrey (Mexique) – Dernière corrida du Cycle 2001 – Corrida nocturne – 9000 spectateurs – Soirée très froide (8°) Brrrr !: Huit toros de Begoña, bien présentés, à part le premier du Juli. Corrida intéressante, dominée par le magnifique  « Porvenir », le deuxième du Zotoluco, qui a été gracié.
     Triomphe important du diestro mexicain, qui se rendit immédiatement compte de la qualité du toro. Largas à genoux, galleo par chicuelinas pour l’amener à Efren Acosta, qui pique sagement. Faena intense, citant de très loin, recevant la charge du bicho, l’amenant « loin derrière », liant ses passes. Euphorie. Peu à peu, le public insista sur sa demande d’indulto et le Juez de Plaza finit par accepter. Le toro « Porvenir » était gracié… (A lui « l’avenir » !). Trophées symboliques pour le Zotoluco, étoile blanche et or dans la nuit froide de Monterrey. Vueltas, avec le ganadero. Apothéose.
     L’autre triomphateur, avec deux oreilles un peu généreuses, fut un Juli revanchard, qui n’avait pas digéré l’échec de la veille. Sans être le mieux servi au sorteo, il fit le maximum dans les trois tiers, s’ouvrant la grande porte, en compagnie du Zotoluco – Très mauvaise soirée pour Armillita, qui se plante une banderille dans le pied, et se fait siffler sur le chemin de l’infirmerie. Dur ! Il reviendra lidier son second… et recevra une grosse bronca. (Y’a de soirs, vraiment, où rien ne va !) – Antonio Barrera a touché le mauvais lot et s’en est sorti avec bonne volonté : Vuelta, et Palmas, après un avis.

     20 Novembre – Torreon (Mexique) : Deux bons toros de Barbachano, sur six – Le rejoneador Gaston Santos junior est ovationné aux deux – Eloy Cavazos coupe les deux oreilles du premier – Joselito voit son premier adversaire « s’inutiliser », mais se fait plaisir, face au dernier. Deux oreilles. Sigue la buena racha !

 

LA ROUTE DE MADRID…

     22 Novembre : On ne voudrait pas lui porter la poisse, mais il se pourrait bien, un de ces jours, que Simon Casas devienne le patron de l’Est Taurin… En effet, entre ce qu’il gère déjà, et ce qu’il pourrait bien se voir attribuer sous peu…
     Imaginez un peu… Avec son ami Paton, il va continuer à mener le barque de Castellon de la Plana, à deux pas de Valencia, et celle de Zaragoza, qui, malgré quelques fuites, continue à le garder comme « maître rameur ». Bien entendu, Nîmes est son cheval de bataille, et on n’imagine pas les Choperitas lui chiper « sa » plaza, celle où il a fait ses armes, celle où il a lancé ses plus beaux coups. Avec l’argent des autres, c’est entendu, mais quand même !
     Il a mené Valencia, au tout début des années 80. La Comunidad ne lui a pas laissé le temps de fonctionner, mais il avait apporté de grandes idées et son sens de la spontanéité, à cette plaza terriblement dure à dynamiser. La novillada matinale qu’il avait montée, pendant la feria des Fallas 81, réunissant en mano a mano Carmelo et Chicuelo de Albacete, les deux triomphateurs des spectacles d’ouverture, en est une des preuves. (On dira « Facile ! ». Ah oui ! Alors, pourquoi « les autres » ne le font ils pas ?) 
     Valencia est à prendre… La bagarre est serrée. Même Curro Romero s’y est jeté ! (Mais prudemment, quand même. Vous le connaissez !) Les circonstances actuelles font que Simon Casas est bien placé. En effet, Justo Ojeda vient d’être lâché par les ganaderos, avec lui associés sur le Puerto Santa Maria. De son côté, Emilio Miranda vient de faire condamné la Comunidad Valenciana à « un monton de millones », pour avoir indûment attribué la plaza à « Espinosa and co », lors du dernier concours… On voit mal comment Valencia ne lui garderait pas un chien de sa chienne… (A moins qu’on lui attribue la plaza, cette fois, jouant les grands cœurs repentis, mais le tenant là… pour se rembourser).
     Imaginons que, compte tenu de toutes ces données et « ces imprévus prévisibles », Simon Casas sorte vainqueur des concours de Nîmes et Valencia… il serait à la tête d’un petit royaume, « à l’Est », et pourrait peser fort sur le mundillo. Dans ce cas, une perspective s’ouvrirait, cap à l’Ouest… Elle s’appelle Madrid !
     On n’en est pas encore là, mais… Dios dira ! Mais, avant lui, Nîmes et Valencia…!

 

LES COPAINS DE CAGANCHO…

     22 Novembre : Cela fait à la fois plaisir… et mal au cœur. « Cagancho », ce cheval-torero, véritable génie à quatre pattes, à qui il ne manque plus que la parole pour donner des interviews, se dirige doucement vers une retraite que l’on souhaite « en or », au milieu de plein de jolies juments aux doux yeux !
     En effet, depuis quelque temps, les chroniques racontent que Pablo Hermoso de Mendoza continue sa route glorieuse, chevauchant d’autres destriers. Ils portent d’autres noms, mais ils sont les compagnons, les copains de Cagancho… De plus en plus, on parle de « Chicuelo », « Labrit », bien sûr, mais aussi de « Mariachi », de « Fusilero »…
     Au fond, ils doivent tous se dire « Enfin ! à nous un peu de gloire ; il était temps ! », mais ils peuvent également remercier celui qui, par son génie, leur a fait la route plus belle.
    « Cagancho » supportera t’il le silence ? Oubliera t’il les ovations qui saluaient chacun de ses écarts ? Tel qu’on le connaît, « il nous le dira bientôt » !

     20 Novembre – San Luis Potosi (Mexique) – Corrida de Rejoneo – Llenazo total : Corrida de Vistahermosa, qui donna bon jeu.
     Jose Miguel Hernandez n’a pas brillé – L’autre cavalier mexicain, Eduardo Cuevas, a donné une vuelta.
     L’intérêt de la course reposait, évidemment, sur Hermoso de Mendoza, mais également sur le présentation au Mexique de Martin Gonzalez Porras, rejoneador de Jaen, à qui Ponce a ouvert quelques portes du Nouveau Monde. Le cavalier a été brillant, mais a perdu tous les trophées avec le rejon de muerte. Ovations.
     Chapitre « à part » pour Pablo Hermoso de Mendoza, qui fait un  tabac devant son premier adversaire, notamment avec « Fusilero ». Deux oreilles. Ce triomphe n’était rien à côté de l’apothéose, face à son second toro, qui faillit bien être gracié. Là s’illustrèrent « Chicuelo » et « Mariachi », Pablo Hermoso de Mendoza coupant les deux oreilles et le rabo du grand toro de Vistahermosa. Triomphe total, et… tranquillité bien gagnée pour « Cagancho » !

 

PACO OJEDA… LE RETOUR !

     23 Novembre : Le week end arrive ! Angoisse ! les deux derniers furent pour nous des amoncellements de problèmes imputés au dieu « Technique », si mal servis par des « serveurs » qui décident, comme cela, de se reposer un instant, et de partir, eux aussi… en week end. Alors, courageux mais pas téméraires, nous espérons que vous n’aurez pas de problème pour nous joindre, et que nos amis « les serveurs » resteront à leur poste. Pour le moment… pas de préavis ! (Faudrait demander à nos chers politiques, de légiférer (aussi) sur le droit de grève des « Serveurs »). Enfin, avec un peu de chance, on va pouvoir suivre l’actualité.
      Ce week end, elle sera, avant tout Péruvienne. Non que ce qui est prévu au Mexique n’ait aucune importance, mais c’est du côté de Lima que se porteront tous les regards du monde Taurino, en particulier de la presse spécialisée te même, peut être bien, des grandes Empresas.
     « Il » revient… « Il », c’est Paco Ojeda qui, dimanche, en plaza de Acho, à Lima, va tenter un « come back »  qui sera un des évènements de l’hiver. Si cela se passe bien, cela peut devenir un des attraits de la saison prochaine. Si cela se passe mal, il y a une « deuxième cartouche », le 2 décembre… Alors, on verra bien ! Paco Ojeda, fidèle à son personnage, n’est pas du genre à faire les pieds au mur pour toréer à tout prix… Si cela se passe mal, il repartira vers « ses steppes »… et retentera le coup, quand il aura 60 ans. Il vient de faire 47…
     Curieux personnage que cet homme rude, qui aurait pu écraser le mundillo, comme l’a fait Manolete, mais qui s’est contenter de « peser » un peu, le temps de quelques temporadas, avant de se retirer, l’espace de quelque heures de méditation champêtre. Matador de toros qui fit le yoyo entre 83, sa grande année, et 94, date de son dernier toro, en plaza du Puerto (il s’appelait « Carabinero », de Gavira), Paco Ojeda revint…à cheval. C’était, depuis toujours, une de ses grandes aficiones. Il galopa à corps perdu quatre longues années, jusqu’à pouvoir tutoyer les plus grands rejoneadores. Et puis, tout à coup, stop ! Adieu Aficion, adieu le Rejoneo. On vend le chevaux et on repart au fond du campo extremeño.
     Peu à peu, le gusanillo revient titiller le grand bonhomme. Le poignet le démange et chaque jour davantage, il va lorgner vers les costumes de lumières, rangés dans l’armoire… Certes, on va « compenser » en toréant beaucoup au campo, en tuant quelque festival… Pero, no compensa !
     Paco Ojeda revient au toreo. Il revient, paraît-il, avec la ferme intention de faire temporada… Cependant, il ne revient pas « n’importe comment et à n’importe quel prix… et là, le poids du passé peut lui jouer un tour. D’ailleurs, voulant réapparaître « loin, au cas où ! », ce n’est qu’à la troisième négociation que son nom a pu se graver sur quelque affiche sud américaine. Echec avec Mexico ! Echec avec Quito ! Va pour Lima. Ouf !
     Que va t’il se passer, dimanche ? Il torée des San Martin, en compagnie du Juli, et sous les yeux du Roi d’Espagne, venu participer au XI ème Sommet des chefs de Gouvernements Iberoaméricains. Ce ne sera pas de la rigolade. Il faudra être bien ! Certes, cela ne sort pas très bien à Lima, cette année, mais il faudra laisser son empreinte. Pas facile, parce que le Juli ne va pas se frotter, pour essayer de lui mettre un bain, dans les trois tiers, le tout, bien respectueusement. Ne pas oublier le troisième, Rafael Gastañeta, le meilleur torero péruvien. Pas manchot, non plus, et jouant sur son terrain.
     Que va t’il se passer dimanche ? Paco Ojeda a été un « dompteur », plus qu’un lidiador accompli. Son toreo « à bout portant », a t’il quelque chance de reprendre le dessus, alors que depuis 91, on est reparti vers « donner de la distance » ? Lui qui était un estoqueador, pour le moins « irrégulier », aurait il, tout à coup trouvé le sitio avec l’épée ? Autant de questions qui trouveront quelque ébauche de réponses, dimanche soir.
     Peut on faire des paris ? L’homme a du caractère, il l’a prouvé maintes fois, à pied, à cheval… et même en voiture, puisqu’il a tâté de la compétition automobile, en grand tourisme… Mais peut on parier sur un vrai retour de Paco Ojeda, au plus haut ? Sincèrement, avec beaucoup de respect et d’amitié, on peut penser que… non. Avec les Juli, Tomas, Ponce, Joselito, qui vont se bagarrer pour toréer « le plus lentement, le plus profond, le plus lié, le « plus plus »… Paco Ojeda aura du mal à relancer le public vers les magnifiques anecdotes des années 83. On le lui souhaite, mais, franchement, il aura beaucoup de mal, d’autant que beaucoup, s’il débute triomphant, attendront son moindre faux pas.
     Mais bon ! Voilà un événement qui ne manque pas de sel. La plaza de Lima se remplira t’elle ? Pas loin. Cependant, qui aura amené le monde ? Ojeda ? Juli ? ou le Roi d’Espagne, sa cour et ses gorilles. Qui vivra verra… si les « serveurs » veulent bien servir !

     Le week end à Lima débutera samedi par un festival qui réunira des toreros représentant les quatre « s’horizons » (comme on dit à la télé) du toreo : España, Francia, Portugal y…America Latina. Demain, samedi 24 novembre, se donnera en plaza de Acho le Festival Pancho Fierro (Grand peintre traditionaliste limeño (1810-1880) qui verra défiler, devant du  ganado péruvien de Rafael Puga : Jose Luis Galloso, pour l’Espagne ; Victor Mendes, pour le Portiugal ; Sebastien Castella, pour la France ; Fernando Ochoa, pour le Mexique ; Guillermo Alban, pour l’Equateur ; Ramiro Cadena, pour la Colombie ; et Flavio Carrillo, pour représenter le Pérou.

 

DE CI …PAR LA…

     23 Novembre : Quelques « noticias… » au vol :
     Enrique Ponce en a bavé. Suites très douloureuse de son opération au nez : il a du repartir vers la clinique, l’autre jour, à causes d’intenses saignements, heureusement plus impressionnants que graves. A priori, il partirait vers le Mexique, aux alentours du 12 Décembre. La saison mexicaine l’attend. Pour ce qui est de la Temporada espagnole, pas de problème : Palomares lui aurait déjà signé toutes les grandes ferias, et Ponce serait déjà engagé pour 40 paseos en compagnie du Juli.
     Joselito est revenu, hier, en Espagne. Quelques jours de repos bien gagnés, après quelques bonnes sorties mexicaines, malgré un ganado épouvantable. Retour programmé le 1er Décembre, vers Quito (Equateur), puis direction Mexico.

     Jose Tomas est au Mexique. Début, demain à Queretaro, en compagnie de Zotoluco et Ignacio Garibay, devant des San Martin. Attention ! Pour le moment, pas terrible-terrible, la campagne américaine du torero de Galapagar.

     Fran Rivera Ordoñez a bien débuter « l’ère Pepe Luis Segura », puisqu’il vient de remporter le trophée vénézuelien de la Feria de la Chinita, à Maracaibo.

     Grande lessive dans les cuadrillas. Cela valse de tous le côtés. On y reviendra. Du côté des apoderados, pas mal non plus. Davila Miura vient de signer avec Roberto Espinosa qui repart à fond vers l’apoderamiento, à sa sortie de Valencia. Qui va prendre la suite, pour Juan Bautista ? Qui sera l’apoderado du Califa ? Le Morante a t’il vraiment signé quelque chose avec Martin Arranz ? Autant de questions dont les réponses volètent sans certitude… Qui vivra verra, à condition que « ces maudits serveurs… »
     Bon week end et… à votre service !
     Ah oui, j’oubliais… deux évènements :
      Rafael Camino se marie samedi ! Ah, c’est un événement… Encore une fois, on va parler de lui, plus pour sa conquête que pour son toreo.
     L’autre événement : Planquez vous ! Le « Charles De Gaulle » sort en décembre… en principe ! Il part « empêcher les terroristes de s’enfuir par la mer ». Aux dernières nouvelles… ils sont en quatre plis !
     Mais bon ! Qui vivra verra !

 

CALIFA…MORANTE… CENT LIGNES !

     24 Novembre : « Monsieur Bin Laden, vous me copierez cent fois « je ne jouerai plus avec la vie des innocents ! »
     C’est odieux ! Cela vous révolte ! Eh bien, à l’heure où la courbe des statistiques de la délinquance augmente au point qu’il va falloir « rajouter une page en haut » (et encore, elles ne sont basées que sur le plaintes dûment déposées et enregistrées), ce n’est que la « version exagérée » d’une condamnation « sérieusement » infligée hier à un jeune marlou qui avait « cartonné trois flics », histoire de se faire la main ! Superbe ! Qui dit mieux ? Une rédaction sur le dur métier de policier !
     Génial, non ! Dans les cages d’escaliers et les caves, on se marre un brin…
      Si l’on regarde bien, la condamnation est terrible pour ce « petit jeune sans défense, victime de la société ». En effet, il lui sera beaucoup plus difficile d’aligner trois phrases « qui se tiennent », que de supporter une bonne raclée… Mais que voulez vous ? Plus la peine de demander « Que fait la Police ? » La pauvre, elle essaie de faire son boulot, entre juges laxistes et politiciens « occupés ailleurs ! ». Il n’est que de voir le ridicule duel de « bains de foule et  poignées de mains » que se livrent les deux en qui notre pays a remis son destin… Triste !
     Mais, de toutes façons, vous avez d’autres motifs de râler, alors, serrez leur la louche, avant qu’ils nous fassent une grosse dépression, et jetez donc un œil sur les deux dernières balivernes qui vont encore nous faciliter la vie…
     Probablement votée, une nuit de 96, par trois députés insomniaques, la loi sur « l’amiante dans les voitures » risque de faire mal, si elle s’applique : Interdit de revendre votre voiture si elle a plus de cinq ans… Because l’amiante qui en garnit certains éléments mécaniques. Mieux que cela… des bruits courent qu’on ne pourrait même pas la faire réparer. Bien ! Tous en patinette ! 
     Mais ce n’est pas la plus belle ! (Non, on ne parlera pas du « Charles De Gaulle !). Mieux encore ! (Pas possible ? Mais si, mais si !). Voyez plutôt : L’Euro, « peut être le savez vous », arrive à grands pas... Quatre, trois, deux, un…beau souk ! Des superbes billets, de nombreuses pièces ! Génial ! On va tous se retrouver « à l’étranger », sans bouger de chez nous ! Bon ! No problem, en principe ! Mais ne voilà t’il pas que l’on s’aperçoit aujourd’hui que les pièces de un et deux euros comportent une couronne en nickel qui « pourrait faire bobo » à beaucoup d’allergiques. Une sorte « d’eczéma de passage à l’Euro », en quelque sorte ! Pas mal non ! « Nickel ! » diraient certains… Imaginons cinq minutes que cette alerte se confirme… d’autant qu’il semble que cette trouvaille de « la rondelle nickelée » soit due à la France, histoire de fourguer sa grosse production ! Ca va faire un beau pastis ! On aura tout vu, ou presque ! Au cas où… gardez vos pesetas !

     Tristes sires, mauvais élèves… Ce serait facile, dans le monde taurin, si l’on remplaçait les terribles conséquences d’un bache interminable, par…trois Ave et deux Pater ! 
          Le Califa vient de se trouver un apoderado. Ce sera Ignacio Zorita, patron de Vista Alegre, à Madrid, et de même, apoderado de Leandro Marcos, novillero talentueux qui pourrait lui donner quelque force, s’il frappe fort, dès ses premiers pas de matador, en 2002.
     Après avoir ramé à tous les contre-courants, au cours d’une temporada 2001 ratée ; après avoir beaucoup balancé sur son ex apoderado Enrique Grau, le Califa  repart à zéro.
     Après le gros coup de Madrid, en 2000, on a pensé que « c’était arrivé ! », et la « punition 2001 » a pris une tout autre proportion qu’une simple rédaction… Au bilan : Gros coup de corne, et peu de buts marqués !
     Ignacio Zorita aura t’il la force d’imposer un torero dont personne ne veut, pour le moment ? On le saura très vite, dans les premières ferias. Mais, pour le moment, cela se présente mal. Vu les nouvelles perspectives, le Califa se doit de signer fort son passage en Colombie, de façon à faciliter les choses à son apoderado. Cali, Manizales, Medellin, Bogota, doivent être une lointaine rampe de lancement… sinon !
     Autre élève surdoué, mais chenapan, ou pour le moins « flamenco sur les bords », le Morante de la Puebla. En voilà un qui risque de prendre « plus que cent lignes », à son retour du Mexique, où il est parti se refaire une santé, après une mauvaise temporada 2001… Seulement voilà, cela se passe « encore plus mal », là bas. Certes, il est mal servi aux sorteos ! Certes, il plaque, ça et là, de formidables détails, mais il ne fonctionne pas ! Et ça…
     Hier encore, à Juriquilla, certes il a touché les deux « plus pires ! » Cependant, les chroniques locales murmurent qu’il n’a pas fait le moindre effort pour essayer d’en tirer quelque jus. Le Morante ne pourra longtemps se contenter d’une Puerta del Principe, une année ; d’une énorme tarde à Madrid, une autre année. Actuellement, il n’est plus crédible, et comme il n’a pas la personnalité d’un Gallo, d’un Cagancho (pas le cheval !) ou, plus près de nous, d’un Curro Romero ou d’un Paula… pues !
     En attendant, pendant que les autres grattent le papier, le Morante doit penser à « soigner sa ponctuation » en espérant que son dernier point à marquer ne sera pas … un point final. Actuellement, ce ne sont que points… de suspension.

     23 Novembre – Juriquilla (Mexique) – Une demi plaza : Tiens ! Avec le Juli au cartel, une demi arène ? Certes, une corrida organisée « en semaine », mais tout de même – Huit toros de  Corlome, bien présentés dans l’ensemble, mais mauvais sur la plupart des lignes : Descastados, sosos, avec une bonne dose de sentido, parfois.
      Quatre toreros : Morante, qui a touché le mauvais lot du mauvais lot, mais a trop vite laissé tomber, après quelques bonnes véroniques. Silence et pitos – El Juli, à peine mieux loti, a fait illusion en virevoltant beaucoup. Division et ovation – Jeronimo a mis une grosse estocade à son premier, dont il coupa l’oreille. Ovation à l’autre – Leopoldo Casasola a mis toute sa grande bonne volonté, et un certain talent torero. Ovationné devant son premier, il s’engagea à fond, au huitième, toréant avec beaucoup de réussite, jusqu’à prendre une cornada, à la face interne de la cuisse gauche (orifice de six centimètres). Le garçon resta en piste jusqu’à la mort de son adversaire. Oreille que promena la cuadrilla, tandis que Morante et le Juli sortaient, tête basse.
     Dans le callejon, on a remarqué la présence de Jose Tomas, qui débute aujourd’hui à Queretaro, en compagnie du Zotoluco et Ignacio Garibay, face aux San Martin de Chafik. Important, le retour de Tomas en terres mexicaines, où il s’est révélé. Là aussi… attention de ne pas prendre « cent lignes » !   

 

POUR LE MOMENT, PAS DE « TOMASITIS » EN AMERIQUE !

     25 Novembre : « Pas fous les « Sudricains ! » Il ont décidé de laisser venir, et de voir !  D’Espagne leur venait l’écho du « phénomène Jose Tomas », accentué par la presse, dans un sens et dans un autre. Ils ont préféré se rendre compte par eux mêmes, respectant l’homme, sans pour autant en faire « le dieu torero » que l’on a inventé au début de 2001. On sait ce qu’il en est advenu. Les choses ne se sont pas forcément déroulées comme prévu, et le « Samouraï » a explosé en vol, bien avant la cogida de Santander…
     D’où décision d’aller « faire les Amériques », histoire d’engranger quelques dollars, (et les transformer en Euros, pour s’entraîner…), histoire, aussi, de redorer le blason en triomphant un peu partout, de façon à débuter la saison 2002, en plan de « Figura total », relançant ainsi la fameuse « Tomasitis »…
     Pour le moment, « ce n’est pas tout à fait ça ! ». Jose Tomas vient de se produire hier au Mexique, et jusque là, on peut dire qu’on l’a vu « torero, sans plus » au Pérou et au Venezuela. Certes, les ganados y sont peut-être incertains, mais le principal échec aura surtout été de ne pas remplir les plazas. Et cela « aura été enregistré », en Espagne.
     Reste à voir ce que donnera Quito, où il va toréer deux fois, au bruit des avions qui  décollent et atterrissent, puisque la plaza est située en bout de piste de l’aéroport quiteño. On sera loin du recueillement de son salon d’entraînement, tapissé de miroirs. Pas évident pour lui. Puis bien sûr, le Mexique, où il peut effectivement, monter une révolution.
     Par contre, la deuxième corrida à Lima, ne sera pas facile pour Jose Tomas, car hier est passé dans la capitale péruvienne un certain Jose Antonio Del Moral qui, dans sa conférence sur « la saison Espagnole 2001 », n’aura pas manqué de lui tailler un costume qui n’a rien d’un « Traje de luces ». On sait le chroniqueur espagnol « Poncista » et « Julista », tout en appelant « chat, un chat », et en écrivant « en son âme, conscience et immense savoir ». Une chose est certaine… « n’aime pas du tout le diestro de Galapagar ! »
     Jose Tomas sera t’il « relancé » par la saison américaine ? Pour le moment, tout est à faire. Hier, il est entré à Queretaro, en marquant un but… mais la plaza n’était pas pleine. Par ailleurs, il toréait avec le Zotoluco… Qui donc amena le public à la plaza ?
    Donc… « wait and see les prochaines ! »

     24 Novembre – Queretaro (Mexique) – Plaza Santa Maria – Casi lleno : Corrida de San Martin, correctement présentée. Comportement inégal, les trois derniers favorisant le toreo. On donna « l’arrastre lento », au quatrième.
     Le Zotoluco est en plénitude. Son premier fut un dur à cuire dont il se défit en bon technicien, écoutant une ovation, après avoir pinché. Toreo de grande qualité, face au bon quatrième, gustandose », en particulier sur la main gauche, en bonnes séries de naturelles bien liées. A nouveau, le matador piqua avec l’épée, ne coupant qu’une oreille, sur les deux réclamées.
     Jose Tomas s’est montré torero vertical, majestueux, capable de « lever le public sur une chicuelina ». Son premier avait un retour très sec qui le mit plusieurs fois en danger. Il eut quelques détails. Ovation. Bien au capote, il toréa le cinquième avec cette personnalité, cette verticalité, ce sitio particulier qui ont séduit le public. Hélas, il pincha, également, mais coupa une oreille. Bonne rentrée, donc, de Jose Tomas, au Mexique.
    Au côté de ces deux « pointures », Ignacio Garibay s’est montré un peu tendre et très nerveux. Grande bonne volonté, mais des résultats confus. De plus, il toucha le mauvais lot. Ovation et Silence après un avis, pour un torero qui est en pleine construction.
     Zotoluco et Jose Tomas reviendront à Queretaro, le 15 Décembre. A ver si se llena la plaza !

     Ce dimanche 25 Novembre, l’actualité portera sur la cinquième de la Temporada Grande, à la Monumental de Mexico (Toros de Reyes Huerta pour Finito de Cordoba, Manolo Caballero, Paco Gonzalez et Jeronimo), mais c’est bien entendu Lima qui retiendra toute l’attention, avec le retour de Paco Ojeda, encadré du Juli et du péruvien Gastañeta, sous les yeux du Roi d’Espagne.
     Hier, deux corridas importantes dans la province mexicaine, avec une grave blessure,  et le Festival Pancho Fierro, à Lima, où un toro a été indulté.

     24 Novembre – Puebla (Mexique) – Casi lleno : Toros de La soledad, correctement présentés, inégaux de comportement – El Zapata s’est fait prendre au cours de la faena au deuxième : cornada forte à la cuisse droite, avec deux trajectoires de 20 et 30 cms – De ce fait, la corrida se transforme en mano a mano - Carlos Rondero « va le passer mal » : un avis à chaque toro, respectivement accompagné de sifflets, silence et ovation – El Juli a bataillé ferme, avant de s’envoler vers Lima : oreille, oreille  et ovation finale, sortant « a hombros ».

    24 Novembre – Villahermosa (Mexique – province du Tabasco) – ¾ de plaza : Correcte corrida de Sierra Ortega, avec un bon point au troisième – Pablo Hermoso de Mendoza coupe l’oreille du premier, et salue une ovation au quatrième – Cavazos met le feu face à son premier toro. Deux oreilles. Ovation au cinquième – Gros triomphe de Rafael Ortega : Deux oreilles et la queue du magnifique troisième, complétant une grande actuacion dans les « quatre tiers » (capote, banderilles, muleta et épée) avec les deux oreilles du dernier.

     24 Novembre – Lima (Pérou) – « Festival Pancho Fierro », à l’occasion de la clôture du XI sommet des Chefs des Gouvernements Iberoaméricains : Très bonne soirée… mais une demi plaza, seulement. Il s’est coupé 7 oreilles et un rabo « simbolico », au cours de ce festival où les toreros ont fait assaut de toreria et de fantaisie, face à un bon lot de Rafael Puga.
     Mention très spéciale au torero mexicain Fernando Ochoa qui s’est montré remarquable de maestria et d’inventivité, face au grand novillo « Pesetero », dont il a obtenu l’indulto, la vie sauve. (Du Sang neuf pour la ganaderia peruana, et tous les trophées symboliques pour le diestro mexicain – Le Colombien Ramiro Cadena a coupé deux oreilles, prenant beaucoup de risques et voltigeant à plusieurs reprises, sans mal, heureusement – Deux oreilles, également, pour le local, Flavio Carrillo, qui débuta sa prestation par la suerte national,(toréant à cheval, avec un capote). Puis, actuacion torera, et gros triomphe – Victor Mendes a coupé une oreille, se montrant brillant avec cape et banderilles – Jose Luis Galloso et l’équatorien Gillermo Alban ont eu moins de chance au sorteo, saluant des ovations de consolation et de respect. 

 

PACO OJEDA REMPORTE LA PREMIERE MANCHE

     26 Novembre : Que vous dire, sinon, encore une fois… nos excuses ! Pour paraphraser le philosophe que disait : « Méfiez vous des transports, ils transportent mal », on pourra dire, pour ce qui est d’internet « Méfiez vous de serveurs…ils servent bien mal, (et surtout le dimanche !) ». Troisième week end que nous avons de problèmes. Troisième week end que l’on vous apporte l’actualité, presque à la minute. Troisième week end, qu’elle vous arrive … après la bataille. J’ose plus rien dire, plus rien vous promettre, sinon : frustration. Enfin ! Il est des choses beaucoup plus graves.
     Sachez simplement, en complément de l’information d’hier, que le matador mexicain « El Zapata » se remet doucement de la  blessure reçue samedi, en plaza de Puebla, beaucoup plus grave que ce que l’on pensait, dans la mesure où l’une des trajectoires a sectionné la veine saphène, provoquant une très grosse hémorragie (un peu comparable à celle de Juan Mora, à Jaen).
     Hier, dimanche 25 Novembre 2001, Paco Ojeda a connu une bonne réapparition en plaza de Lima. On a retrouvé ce don de pouvoir lier sur place des passes impossibles, à l’endroit et à l’envers. Hélas, on a aussi retrouvé la difficulté avec l’estoc, bien explicable après tant d’années loin des ruedos. Et tous les entraînements et toros estoqués « a puerta cerrada » n’y changeront rien. La fatigue, la tension et l’émotion, inhérentes à une faena en public, changent tous les paramètres. Cet échec à l’épée est donc prévisible. L’important est que le Sanluqueño ait passé ce premier cap, en ayant retrouvé ses sensations. Maintenant… attendons la suite.
     A Mexico, le Finito s’est frisé avec un bon toro de Reyes Huerta. A priori, le président était plus enthousiaste que le public : les deux oreilles qu’il lui a immédiatement concédées ont déclenché la division. Que pena ! De son côté, Manolo Caballero a bien vendu une faena de poder, à un toro compliqué. Il coupa une de quatre oreilles de la cinquième corrida, a la Monumental de Mexico, où l’on s’est diverti.

     25 Novembre – Lima (Perou) – Cinquième Corrida de la Feria – Casi lleno : Une grande entrée en plaza de Acho (pratiquement 12000 spectateurs). On note la présence du Roi d’Espagne, Juan Carlos et du président Pastrana, de Colombie – Grande ambiance, qui fleure bon « l’évènement ».
     Corrida sérieuse de Fernando de la Mora (Mexique) Inégale de type, et de comportement, mais en général correcte (568, 502, 544, 519, 493 et 523 kgs soit une moyenne  peu courante chez le toro « de là-bas ». Cela dit, poids et trapio…)
     Vêtu de bleu foncé et or, Paco Ojeda a signé son retour aux ruedos devant le toro « Poblano » - (N°84 – Cardeno – 568 Kgs). Toro très noble. Faena sui generis, alliant quiétude, temple, lié des passes, à l’envers et à l’endroit, en un même terrain. Malheureusement, le public jusque là enchanté, envoûté, retomba sur terre au moment de l’épée, et Paco Ojeda perdit ainsi deux oreilles bien gagnées. Le quatrième était bien plus compliqué, avec du sentido. Ojeda se montra poderoso et le mit en place, technique et torero. Grande ovation au premier et forts applaudissements au quatrième. Maintenant, on attend la deuxième sortie, le 2 décembre dans ce même ruedo. Dans l’intervalle, les commentaires vont aller bon train, et Jose Luis Marca va préparer son carnet de rendez vous…
     Rafael Gastañeta a frôlé le grand triomphe, devant ses concitoyens. Le deuxième toro était bien faible, et il n’y avait que peu de choses à faire. Palmas. Le cinquième dérouta le public : Sortant « en faisant de vilaines choses », ce toro changea au cours de la lidia, et s’améliora dans la muleta du péruvien, au point que sa faena est une des meilleures de la feria. Le public, déboussolé, se mit à demander l’indulto  de « Perdigon », et le torero perdit du temps, allongea le trasteo, et manqua son estocade, échangeant deux oreilles bien gagnées contre deux avis. En fait, le public Limeño a saboté le triomphe de son torero, réclamant l’indulto à un toro qui ne le méritait pas.
     El Juli a mis toute la vapeur, après le triomphe d’Ojeda. On le vit, volontaire et varié, dans les trois tercios, face au toro « Azteca ». Il tua assez mal, et l’oreille concédée fut tellement protestée qu’il dut la ranger. Le dernier était le garbanzo de la tarde… probon, miron (allez chercher le dictionnaire !) (« Le » mauvais toro de l’après midi, qui fait semblant de charger, se retient, et regarde beaucoup, avec de mauvaises pensées. Bref, un toro qui ne vous met pas en confiance !). Le Juli fit ce qu’il y avait à faire. Palmas.

     25 Novembre – Mexico (Plaza Monumental) – 5ème corrida de la Temporada Grande – 18000 personnes environ – Beau temps : Corrida très intéressante, puisqu’il s’y est coupé quatre oreilles, en huit toros. Lot, très inégal, de Reyes Huerta : Inégal en âge (de quatre à presque six ans), en trapio et en comportement. Sept furent bien présentés, mais le deuxième s’avéra être « un moustique » vivement protesté. Toros qui donnèrent du jeu, avec un caractère « enrazado » - Les meilleurs : le premier qui fut récompensé d’un « arrastre lento » et le  quatrième.
     Au cartel, deux espagnols : Finito et Caballero ; et deux mexicains : Paco Gonzalez et Jeronimo.

 
   Finito de Cordoba, de bordeaux et or, a monté une grande faena à l’excellent premier « Coplero ». Faena templée, a gusto, toréant « erguida la planta », par séries de six et sept muletazos, certains remates levant le public. Faena de menos a mas, conclue d’un demie d’effets rapides. Grand succès, mais le président se précipite, accorde les deux oreilles d’un coup, provoquant la protestation d’un secteur du public. Voilà comment on gâche un triomphe. Le cinquième était plus compliqué. Le Finito fit quelques essais, puis ne se compliqua pas la vie, écoutant quelques sifflets.

       De rouge et or, Manolo Caballero eut la malchance de tomber sur « le vilain canard » de l’encierro. Toro imprésentable, sorti deuxième, qui, de plus, s’escobilla le deux pitons. Protestas, et rien à faire. Silence. Par contre, face au sixième, « Sorprendido », un toro qui chargeait par medias arrancadas, la tête en haut, Caballero sortit la technique et la capacité à bien vendre sa marchandise. Faena a mas, de valeur et de science, bien conclue avec l’épée, valant au diestro albaceteño une oreille méritée.
     Paco Gonzalez, de noir et or, toucha le moins bon lot, et ne sut quoi en faire. Il douta devant son premier, un toro faible mais dangereux, écoutant une petite ovation. Face au septième, le mexicain eut quelques détails de classe, mais ne put les confirmer. De plus, il défia le public qui, évidemment, « cria plus fort ». Avis et sifflets.
     Vêtu de bleu nuit et or, Jeronimo eut une bonne journée, imprimant chaque sortie d’un grande personnalité et d’une grande recherche plastique. On le vit « bien », devant le bon quatrième « Zafiro », toréant relâché, au point de se faire accrocher, sans mal, dans un pecho. De bons passages dans sa faena, en particulier trois circurrets, de Curro Rivera, en fin de trasteo. Tuant vite, le torero coupa une  oreille, un peu généreuse, mais méritée, en proportion aux récompenses accordées au Finito. Le huitième ne permettait pas grand chose, et l’ambiance n’y était plus : Il faisait froid, et pour arranger les choses, il y avait une bagarre dans le tendido. De fait, peu de  monde s’occupait du grand indien (qui lui, s’appelait… Geronimo). Le Jeronimo du Mexique, toréa beaucoup avec le pico, et finit en silence.

 

PACO OJEDA : IL FAUDRA ATTENDRE…

     27 Novembre : La presse européenne ne tarit pas d’éloges pour Paco Ojeda, suite à sa prestation de dimanche en plaza de Acho, à Lima (Pérou). Cependant, il convient de mettre quelques bémols à ces envolées, et attendre un peu, avant de se faire une opinion définitive, et tracer quelques plans sur la comète taurine 2002. De toutes façons, la corrida du 2 décembre, toujours à Lima, est primordiale : Premièrement, parce qu’une fois la surprise passée, les aficionados risquent de « sortir les loupes ! », et analyser plus à fond la prestation du sanluqueño. Deuxièmement, parce qu’il se peut que le troisième diestro, remplaçant  Ponce, initialement prévu, soit El Juli. De ce fait, les négociations actuelles pourraient aboutir à un cartel Paco Ojeda – Jose Tomas – El Juli, où se jouerait « plus » que le Scapulaire de Lima.
     Paco Ojeda est arrivé, très affûté. Plus mince, très concentré, on le savait prêt : des échos parvenaient « des diableries », faites au cours de dizaines de tentaderos.
     L’un de ses inconditionnels, Jose Antonio del Moral, chroniqueur écrivain taurin bien connu, était à Lima. A t’il changé de cap ? Ou, simplement, est il impartial et totalement objectif ? Toujours est il que Del Moral rapporte dans sa reseña, des points positifs, mais aussi quelques inquiétudes que le diestro de Sanlucar devra lever au plus tôt.
     Premier toro noble, rêvé pour un retour. Rien à la cape. Par contre, Paco Ojeda surprend tout le monde dans son début de faena : Parti des barrières, il va vers le centre, muy puesto. Une première série de derechazos, avec deux  passes très appuyées. Suit une deuxième série à droite, où le torero, despatarrado, va tirer le toro, se le passant très près, tirant le bicho, comme aimanté à la muleta. Troisième moins intense, mais close d’un trincherazo monumental « qui nous rajeunit de 20 ans » dit le revistero. Public debout. Ojeda passe à lors à gauche, et comme souvent, la faena s’en va « a menos ». Cependant, il va lier en un millimètre une grande naturelle et un pecho « impossible ». Grosse émotion. Malheureusement, il ne pourra pas répéter cet enchaînement, malgré son envie.
     Une faena « de Paco Ojeda », qui aurait bien pu être récompensée, si elle ne s’était terminée sur honteux metisaca bien bas. Accident, certes, probablement du à la tension et la fatigue. Déception.
     Plus  inquiétante sa prestation devant le quatrième qui s’avéra compliqué. Paco Ojeda le brinda au public, signe qu’il croyait « pouvoir »  avec ce toro. Malheureusement, il fut vite dépassé par les évènements, ne pouvant rester quieto à aucun moment, et devant se débarrasser de l’importun, cette fois-ci, d’une épée correctement portée.
     Bilan donc mitigé, avec d’importants « flashes du passé », de la part d’un torero qui s’est préparé et responsabilisé. Cependant, il va falloir « rematar », en tenant compte du fait qu’en Europe, il a plus de chance de rencontrer des toros du style de son second adversaire… Cette actuacion aurait elle eu le même impact en Espagne  ou en France ? La question reste en suspens.
     Quoiqu’il en soit, la corrida de Dimanche est « primordiale », face aux toros mexicains de San Martin, de Chafik. Tout d’abord parce qu’Ojeda risque de se trouver face aux deux monstres actuels que sont Jose Tomas et le Juli. On sait que ces deux là ne s’aiment pas, et qu’ils vont se battre à mort. Juli n’a pas du tout aimé voir le public protester son trophée, dimanche, au point de devoir le rendre, ostensiblement. De son côté, Jose Tomas court après un triomphe et, le fameux scapulaire de Lima ferait bien, dans sa vitrine et dans les chroniques. Si, de plus, ils peuvent « mettre un bain » à l’ancien, et passer sa prestation sous l’éteignoir, ils ne vont pas se gêner. Paco Ojeda devra « totalement combattre » face à cinq adversaires : Deux toros, deux toreros et… Paco Ojeda, lui-même. Un sacré challenge, passionnant à suivre. Si cela casse, on n’en parle plus. Si cela passe, on peut rêver à de grandes choses pour 2002… J’en connais un, du côté de Nîmes, qui doit déjà chauffer les feux de l’imagination et de la créativité…
     Pour le moment, on est en négociations. El Juli sera t’il « le troisième homme », dimanche à Lima ? (Ce qui est sûr, au moins, c’est que ce ne sera pas Jean Pierre Chevènement !) L’Empresa, dit on avait toujours voulu engager le diestro, deux fois. Le hasard du calendrier et les intérêts suscités, pourraient garantir un lleno, dimanche, en plaza de Acho… Par contre, les opinions, dans la presse et l’Aficion, sont divisées. On balance entre le mexicain Garibay, qui a quand même coupé deux oreilles à un toro, et le péruvien Gastañeta, auteur, dimanche, de la meilleure faena du cycle, hélas gâchée, justement… « por pasarse de faena ».
     A suivre donc, ce qui pourrait être une nouvelle page du grand livre de la Tauromachie des années 2000… Ojala ! 

 

MEJICO : LE CARTEL DE LA SIXIEME…

     27 Novembre : Jose Antonio Morante de la Puebla revient, dimanche, à la Mejico. On sait qu’il « n’avait pas forcé la malchance », lors de sa présentation. Il devra, cette fois, être bien, et même « très bien »…
     Sixième corrida de la Temporada Grande, dimanche à la Monumental. Les toros seront de San Mateo, et les autres diestros, accompagnant le sévillan, sont en balance : Il semble que Fernando Ochoa soit sûr. Quant au troisième, Ignacio Garibay, son engagement dépend des négociations actuellement en cours à Lima, (comme commenté plus haut). On a également murmuré les noms de Mariano Ramos ou Manolo Mejia, pour ouvrir cartel. Alfredo Gutierrez  a également été cité.
     Cartel définitif, annoncé aujourd’hui. Pour le moment, « van  fijos », les Toros de San Mateo, Morante de la Puebla et Fernando Ochoa.

 

SIMON … EN SUS CASAS !

     28 Novembre : « Oh, surprise ! Les arènes de Nîmes sont confiées à Simon Casas ». Le maire l’annoncera officiellement le 3 Décembre.
     Franchement, qui aurait pu s’opposer à rendre officiellement à Simon Casas « sa casa » ? On a vu les résultats et le prestige atteints par Nîmes dans les années 80-90. On a vu également le flottement, pour ne pas dire, la baisse de régime, lorsque d’autres professionnels ont pris la suite.
     Certes, les critiques pleuvaient, et Casas s’est fait probablement de solides inimitiés. Cependant, il ne faut jamais oublier le passé, qui est ciment du présent et de l’avenir… On a trop tendance çà dire : « On arrive ! on oublie tout ! on va faire et vous verrez… », et puis, lorsque cela ne va pas aussi bien que prévu, on dit « Oui mais, avec l’héritage que les précédents nous ont laissé… » Cela ne vous dit rien ? Mais si, évidemment ! D’ailleurs, elle ne va pas tarder à revenir, cette petite phrase…
     La société « Casas Production » sera en charge de la plaza, à partir du 1er Janvier 2002 et pour quatre ans. A n’en pas douter, Simon Casas a dans ses cartons quelques idées « de las buenas », pour rendre a sa plaza, tout le lustre qu’elle a perdu.
     Torista ou torerista ? L’option sera probablement « toreista », et le programme se basera, à tous les coups, sur l’évènementiel et l’émouvant… « A ver, donc, lo que pasa ! » Le génie de Casas a toujours été de faire parler le cœur et les tripes, autant que la raison… C’est ce qui a manqué à certains autres, souvent mal conseillés par d’autres encore, qui venaient de plus loin…et de plus bas.
     La plaza française va t’elle retrouver enfin sa passion, et de ce fait, va t’elle « redevenir » passionnante ?  On va voir…
     En tous cas, « l’a intérêt à s’accrocher, le Simon », parce qu’au grand bal des trouvailles, Lima vient de lui piquer un tour…

 

LIMA : MANO A MANO PACO OJEDA-JOSE TOMAS

     28 Novembre : Par exemple ! Les choses vont bien vite ! On sait que l’Empresa de Lima avait un problème pour dimanche. (Par qui remplacer Enrique Ponce, en convalescence jusqu’à mi décembre, au point que l’on murmure qu’il retarderait sa rentrée au Mexique ?)
     De longues conversations ont eu lieu depuis dimanche soir, avec le père et l’apoderado du Juli… et il semblait bien que l’on partait vers un cartelazo : Ojeda – Jose Tomas – El Juli, face à la corrida de Chafik.
     Pourtant, les choses ont tourné autrement, les négociateurs n’arrivant pas à s’entendre sur les conditions financières, et donc, hier soir, on savait que le Juli ne serait pas le troisième homme. (Messieurs Chevènement et Bayrou y ont pensé un moment, mais… !) Par ailleurs, il semble que le Juli ait été un peu dépassé par l’ambiance créée, où seuls se disputent « l’Ojedisme et la Tomasitis ». Du coup, le Juli a dit : « Arrangez vous donc sans moi ! »
     C’est exactement ce que Lima a fait : Mano a Mano Paco Ojeda – Jose Tomas, dimanche 2 décembre, en plaza de Acho, face à des toros de San Martin.
     Hombre ! A n’en pas douter, c’est un cartel qui aurait fait courir du monde, un matin de la feria de Nîmes… J’en connais un qui va renauder !
     Curieux quand même ! Ojeda se sent il à ce point fort qu’il vient défier ainsi, dès sa deuxième sortie, « celui dont on dit que… ». Curieux, de la part d’Ojeda, mais tout aussi curieux de la part de Tomas. Imaginons que le Sanluqueno lui mette un bain, comme cela, après sept ans de vacances… De quoi gamberger, non ? A moins, bien sûr que la bourse soit si forte, (et Lima, si loin), que cela vaille le coup de se la jouer  en une carte. Parce que, comme dirait l’autre, « Lima, c’est loin, mais c’est beau ! » Oui ! mais c’est vraiment loin !
     En tous cas, ça va barder ! Et c’est très bien comme ça !
     De ce fait, le cartel de la sixième corrida, dimanche, en plaza de Mejico Monumental est confirmé : Fernando Ochoa – Morante de la Puebla – Ignacio Garibay (celui ci était en balance pour Lima)

 

LE CONGRES NE S’AMUSE PAS…

     28 Novembre : Ils font grise mine, les ganaderos réunis au V ème Congrès des éleveurs de Toros de combat, à Quito. « La Fiesta ne va pas bien ! »… Tiens donc ! Et chacun s’en va de ses constatations, mais bien peu parlent de solutions. Victorino Martin, lui-même, lit un résumé de ce qu’il a toujours dit… « Sin el Toro, point de Fiesta ! », et l’on est tout à fait d’accord, là dessus.
     Cependant, une petite phrase de Mendes vient à point pour relancer quelque débat, viril mais correct, avec un de ces grands « ya qu’à !» de la Fédération des Sociétés Taurines, à qui l’on voulait suggérer le simple changement du règlement, visant à « la lidia complète du toro, de A à Z, par le maestro titulaire, celui ci le menant au cheval, ordonnant la suerte de varas, et effectuant tous les quites. (Voir articles, ici, des 13 et 15 Novembre)
     Et l’on essayait de développer les arguments… en vain ! (C’est vrai que « quand on parle de toros… sont un peu mules ! »). Ces arguments étaient de trois ordres :
     Le fait que le public, dans sa majorité, n’aguante pas un tiers complet de piques. (Même si on est tout à fait d’accord sur la beauté et l’émotion créées par un toro qui part trois fois de loin et pousse en mettant les reins). Cependant, il faut quand même se rendre à l’évidence : Le tiers des piques, reste le mal aimé…
     Le fait que les maestros disent que le président, trompé par l’apparente faiblesse du toro, peut changer le tiers, avant que le toro « soit réellement piqué ». D’où, mono pique , longue et rechargée.
     Le fait que, devant la faiblesse quasi générale des toros, les matadors ne veulent pas alterner aux quites… de peur que les copains brillent, et « leur piquent des muletazos ». Non mais des fois !

     Et bien sûr, la bataille faisait rage … « arguments de toreros, ces mazettes qui ne sont plus capables de… ». Faut pas oublier, quand même, que ces mazettes sont aujourd’hui plus souvent blessées que jadis, justement parce que le toro a baissé de ton, et qu’elles se jouent les fémorales devant des blocs de marbre. Il y a très peu de blessure, devant un toro très encasté… Vérifiez !
     Là dessus, sans pouvoir aller au bout des propositions, on finit autour d’un verre…
     Mais ne voilà t’y pas que monsieur Victor Mendes « himself », relance le débat en déclarant hier, à Quito : « Aujourd’hui, la lidia est « light ». Tous se fait pour arriver le plus vite possible à la muleta… parce que c’est cela qui intéresse »
     Et, malgré tout ce que diront quelques intégristes barbus, planqués au fond de quelques « cavernes tertuliennes », c’est là qu’il faut travailler, et là seulement : « Rendre aux trois tiers, leur importance propre, aux yeux du grand public (et non à ceux de leur nombril aficionado). Donc, cela vaudrait le coup, d’au moins y réfléchir, même si cela vient d’un tordu, au fond d’un site inconnu des grandes pointures, mal servi par de mauvais serveurs…
     Pensarselo : « Chaque toro sera intégralement lidié par son matador, entouré de sa cuadrilla. Ainsi on verra des piques, des quites, et, à partir du premier tiers, le matador aura l’opportunité de bâtir son triomphe… »
     A oui, mais… adieu l’alternance au quites… Quelle alternance aux quites, aujourd’hui ? Quel quites, aujourd’hui ?
     Là, au moins, on verra « lucir al toro » ; on verra des lidias complètes ; on verra de vrais triomphes. Et chaque torero lidiant chacun ses deux toros… il y a totale égalité des chances … O no ?

 

EX-AEQUO…A ARMES INEGALES…

     29 Novembre : Les moteurs de la passion chauffent à Lima. Dimanche, Paco Ojeda et Jose Tomas se rencontrent en mano a mano. Déjà, la ville taurine est divisée en deux, ce que voyant, le Juli a décidé de ne pas jouer « le troisième homme ». Question d’argent, officiellement, mais  peut-être aussi, une fine stratégie visant à ne pas faire le lleno pour les autres… Tomas, la dernière fois a fait « demi plaza ». Par ailleurs, et même s’il a connu le succès dimanche dernier, Paco Ojeda n’a pas encore la force taquillera pour remplir Acho. Du coup, Juli dit : « A votre bon cœur, messieurs ! »
     Ojeda et Jose Tomas, en mano a mano, doivent faire une grande entrée. Sinon… mal asunto ! surtout pour Jose Tomas.
     Que se passera t’il après ? Bien entendu, cela dépendra des toros de San Martin. Sur le papier, ils sont en général, encastés. A priori, les deux toreros n’aiment pas trop cela, même si un Ojeda en grande forme, muy toreado, y serait plus à son aise.
     Deux toreros que vingt ans séparent, mais deux toreros qui, à leur façon, ont la même stratégie devant le toro : Faire le toreo de toujours, jusqu’à arriver au point où l’on peut placer « son propre toreo »…
     Qu’on observe bien les deux hommes : L’un est « temperamental », surtout les dernières années. Paco Ojeda laisse paraître ses sentiments, son émotion, alors qu’il était jadis plus introverti. Jose Tomas, tel un samouraï, est totalement intériorisé. Pas un cil ne bouge. Lorsqu’on arrivera au toreo « sui generis », les deux diestros seront là, verticaux, à deux doigts du piton. Ojeda ira chercher d’incroyables combinaisons, à l’endroit et envers, que le bicho, abasourdi, essaiera de suivre. Droit comme un piquet, Jose Tomas sortira un bout de muleta de derrière sa jambe, et se le passera à deux millimètres des dorures. Le public rugira de la même façon, des olés pourtant différents : La peur et l’incrédulité, avec Ojeda ; l’envoûtement avec Jose Tomas.
     Si Jose Tomas peut sembler « pur classicisme », de fait, les deux font dans le baroque, se gagnant le public par la verticalité et le serré de leurs passes. On est loin des cites à 20 mètres de Rincon… on fait plutôt dans la « bout portant », à divers degrés.
     Ojeda-Tomas ? Tomas-Ojeda? Qui a le plus à gagner? Qui a le plus à perdre ? A n’en pas douter, Jose Tomas peut renvoyer Paco Ojeda chez « les papis toreros », mais si la plaza ne se remplit pas, et que le torero de Sanlucar lui met un bain… « Adios, muy buenas ! »
     A priori, Jose Tomas devrait surpasser Ojeda. Sa cape est plus moelleuse, sa muleta plus seigneuriale, son épée plus sure, quoique. Ojeda aura pour lui la sympathie du public, pour celui qui revient, celui qui a choisi Lima pour cette réapparition. Et puis, il a gagné le scapulaire, ici, en 1983, au prix de son sang. Si vous y ajoutez quelques gestes, comme d’aller offrir sa cape de paseo au Christ des Miracles, patron de la ville, vous imaginez bien que Paco Ojeda fera le paseo avec un énorme crédit ouvert, dans le cœur des aficionados péruviens.
     Maintenant, c’est le toro qui décide. Celui de son grand retour, dimanche dernier était d’une noblesse idéale. Cela s’est beaucoup plus mal passé, devant le quatrième, parado, probon, incierto (arrêté, hésitant, incertain). Or, actuellement, des « parados, probones et inciertos »…il y en a beaucoup.

 

PONCE RISQUE DE RETARDER…

     29 Novembre : Il semble bien qu’Enrique Ponce retarde son retour aux ruedos, suite à l’opération qu’il a subie, le 14 Novembre, visant à redresser la paroi nasale, source de gros problèmes du coté oreille interne.
     Ponce devait attaquer sa saison mexicaine, le 15 décembre, et faire son premier paseo à la monumental de Mexico, le 16, en compagnie d’Eloy Cavazos et du Zotoluco, face à du ganado de Julio Delgado.
     A priori, le maestro de Chiva retarderait son retour aux ruedos, jusqu’à Janvier, ce qui risque de poser quelque problème à la programmation capitalina. Pour le 16, on parle, en son lieu et place, de la répétition du Finito de Cordoba, auteur, dimanche dernier, de la meilleure faena de la Temporada Grande… jusqu’à présent.

 

« VA POR JEAN-BAPTISTE… »

 
    30 Novembre : La nouvelle s’est confirmée, hier : Simon Casas sera le nouvel apoderado de Juan Bautista, Jean-Baptiste Jalabert.
     Hombre ! C’est une bonne nouvelle dans la mesure où le plus doué des toreros français confie ses intérêts au plus important des « empresapoderados » français. Simon Casas, dont les perspectives empresariales ne peuvent que s’améliorer, aura ainsi maintes possibilités d’échange, avec d’autres « grandes maisons », du style « si ton torero veut venir chez moi, tu mets les miens chez toi… ».

     Imaginons deux minutes qu’après Nîmes, Castellon et Zaragoza, Simon « enganche » Valencia, il deviendrait ainsi une de pièces importantes de l’échiquier taurin, s’ouvrant peut-être de plus ambitieuses perspectives… Un Français, un jour empresa de Madrid ? Et pourquoi pas ? (Pour le moment, on n’en est pas là, car on murmure une « jugada » entre Miranda et la Comunidad Valenciana, celle-ci lui confiant la future gestion de la plaza, pour ne pas avoir à payer la grosse amende à laquelle elle vient d’être condamnée, pour l’avoir injustement écarté la dernière fois… Vous suivez ?)
     Quoiqu’il en soit, Jean Baptiste Jalabert pourra toréer. Après, c’est une autre paire de zapatillas ! Juan Bautista ne pourra, en aucun cas, se permettre « le bache » de l’année dernière. Quelle peine de le voir flotter ainsi, en plusieurs occasions, le point limite étant atteint à Madrid, sous l’œil de la télé. Jean Baptiste devra mettre toute le vapeur, car pour génial qu’il soit, un empresa ou un apoderado ont des limites, et Casas a montré les siennes avec Jesulin, Curro Vazquez, Ortega Cano… Rien n’est gagné et Jalabert est le seul à pouvoir  résoudre son problème 2001. Ne pas trop s’inquiéter à ce sujet : les éclairs entrevus dans le sud ouest (notamment Mont de Marsan et Dax) et surtout, la grande faena des Vendanges, en Arles, font penser que le torero peut revenir au meilleur niveau, une fois revenue la sérénité et l’envie de transmettre au public une vraie envie de triomphe torero.
    « Vamos a ver lo que pasa… » mais il semble bien que Juan Bautista ait là, une vraie opportunité de relance. On le saura très vite… dès Castellon.
      Simon Casas, de cette manière, gèrera les carrières des deux plus importants matadors français du moment, que sont Juan Bautista et Stéphane Fernandez Meca. Tirant chacun, dans une catégorie différente, les deux diestros ne peuvent se faire du tort.
     Décidément, l’hiver 2001-2002 est plein de surprises et de « redistribution des cartes ». Cela ne peut qu’être prélude à une grande saison 2002 .

 

A MIDI, « IL N’Y A QUE QUITO » ! 

   30 Novembre : Vous avez compris l’astuce ? Non ? M’étonne pas. Faut vraiment être tordu pour trouver un jeu de mots aussi mauvais.
     La feria de Quito, capitale de l’Equateur, commence aujourd’hui. Là bas, comme il pleut, chaque après midi, on donne les corridas … à midi. Par ailleurs, la plaza de quito s’appelle « Iñaquito », d’où ce jeu de mot lamentable, mais très explicite : « A midi, il n’y a que Quito » Bon !

      Feria de Quito 2001. Feria importante, dans la mesure où de grandes pointures espagnoles vont venir se disputer le trophée du fameux « Cristo del Gran poder », patron de la ville. Cinq corridas et deux novilladas, du 30 Novembre au 6 décembre. Dans les rangs inférieurs, on suivra la double présentation du fils du regretté Antonio Jose Galan, David. Coté matadores, en l’absence d’Enrique Ponce et Victor Puerto, on verra défiler au soleil de Quito : Juli, Joselito, Jose Tomas, Finito de Cordoba, qui feront doblete ; et à un contrat : Padilla, Califa et Vicente Barrera. Les accompagneront les locaux Guillermo Alban, Antonio Campana et Juan Pablo Diaz, qui prendra l’alternative.
     Les corridas de toros proviendront, successivement, de Carlos Manuel Cobo (souche Juan Pedro Domecq) ; Campobravo (encaste Baltasar Iban), Huagrahuasi (J.p Domecq); Mirafuente (El Torreon), et Triana (de souche J.P Domecq et Jandilla).
    La Feria 2001 a débuté hier par un festival clôturant le V ème Congres des Ganaderos (Le VI ème se déroulera en France). Hier, la plaza s’est pratiquement remplie pour voir toréer les jeunes retraités du Toreo que sont Manolo Cortes (Vuelta) ; Ruiz Miguel (Oreille) ; Jose Luis Galloso (Oreille) et victor Mendes (Oreille), qu’accompagnaient les équatoriens Rodrigo Marin (palmas) et Yvan Reyes (Silence). A cheval, le jeune Diego Ventura a fait beaucoup de bruit, loin du toro. Mais, à la rencontre, ce fut autre chose. On regretta la présentation limite, et le manque de forces de certains novillos de Triana et de San Luis. En fait, une triste illustration d’une des conclusions du congrès : Ca va mal !

      Aujourd’hui, 30 Novembre, à midi, heure locale, première corrida de « la Feria del Jesus del Gran Poder », à  Quito : Toros de Carlos Manuel Cobo, pour Finito de Cordoba, Jose Tomas et Guillermo Alban.

 

LES FRERES DOMECQ N’ETAIENT PEUT-ETRE PAS VISES…

     30 Novembre : Tout le monde se souvient de la terrible tragédie des chevaux massacrés des frères Domecq, début Juin. Un camion où l’on jette des cocktails molotov, l’horrible souffle enflammé, six chevaux qui meurent, certains après plusieurs semaines terribles. Una salvajada !
     Pour la Justice et la police espagnoles, c’est le dossier « Gondola ».Pendant des mois, on se perd en conjectures, mais des bruits circulent « Cela vient du monde du Rejoneo ! ».
     Incroyable ! Impensable ! Impossible… Et pourtant ! Après la lamentable arrestation et libération de deux colombiens, mère et fils, lamentables auteurs de cette infamie, l’enquête a continué, à pas comptés, mais sans défaillir, et… il semble bien que ce terrible attentat visait en fait le jeune cavalier Sergio Galan, rejoneador prometteur, pris en grippe par un de ces concurrents, dont le père aurait commandité l’affaire. En fait, il y aurait eu « erreur de camion » ! et le Frères Domecq n’étaient en rien visés. Quelle horreur ! Quelle « double horreur » !
     Il faut attendre dans les jours qui suivent d’autres révélations, mais, en cherchant bien, on peut deviner qui est le visé, et qui est « le padre de la criatura »…