L'ACTUALITÉ TAURINE 
(août)

AOUT : LA GRANDE BATAILLE DES « CINQ MINISTRES »

     1er Août : Chaleur, routes encombrées, les kilomètres qui défilent dans la nuit, le sommeil qu’on ne trouve pas, le copain qui ronfle, l’autre qui… Odeurs diverses ! Les yeux bouffis, mais toujours impeccablement vêtu, et incroyablement disponible : Le mozo de espada.
     En ce mois de folie, où le matador va aligner 20 à 30 corridas, en  30 jours, il est le personnage-clef. Il est Ministre du transport (trajet – consommation/carburant – péages); Secrétaire d’Etat au tourisme (Réservations d’hôtel – répartition des chambres – bonne installation pour le repos de tous); Ministre du budget (Il fait les comptes, rassemble les factures, fait les avances, porte « la valise »); Secrétaire d’Etat aux "affaires sociales" (il s’occupe des bolletos de couverture sociale des professionnels pour chaque corrida); Ministre des relations extérieures et de la communication (il s’occupe des invitations, et là, c’est plus dur que de gérer Corses et Basques réunis).  Il est "cinq ministères" à la fois, et lui… « Il ferme sa gueule ! ». Professionnel avant tout, protégeant son matador avec passion, il veille à tout. Il « est » tout !
     Accessoirement, comme s’il avait un peu de temps devant lui, il nettoie les costumes du matador, prépare « la silla », va au sorteo, s’occupe des amis, manie aiguille et fer à repasser comme personne,  habille le torero, prépare les trastos, suit la prestation du maestro, encourage, prévient ses moindres demandes. Il torée avec lui… Il sourit d’un air entendu quand tout va bien, et quand ça coince, « pues…cara de circunstancias ! ». Alors, il fait un peu de communication et trouve toujours un ami pour l’épauler : « El toro no sirvio. Has visto el cabron ese ? ». Au retour, déshabiller le matador, trier les invités qui frappent à la porte d’un air important, comme si l’on attendait qu’eux, ranger, plier, ne rien oublier. Il sait tout, il est tout. Le téléphone qui sonne. Il répond tout en saluant celui qui rentre, et qui s’efface devant ceux qui sortent. Et en plus, c’est lui qui dit merci.
      De temps en temps, un sourire adorable, un joli minois, une croupe appétissante .. Aayyy ! Mais il faut être éduqué.. et ne pas oublier de mettre le traje al remojo », ou de préparer ce dernier fax. Bon ! l’ascenseur, « quatre par quatre », les escaliers, à toute vitesse… ou le contraire ! on ne sait plus. La facture totale à vérifier, on discute un peu…on règle, on embrasse tout le monde, on râle un peu après les retardataires… Un dernier bisou, et l’on s’en va. Ouf !
     Admirables mozos de espadas. Tous des types bien. Tous des professionnels, certes, mais des passionnés, qui vivent le toréo, partagent tout et savent, mieux que quiconque, « à une goutte de sueur près », l’état de leur maestro. Psychologues, ils préviennent le moindre « grain de sable dans le machine ». Et trente jours durant, dans ce mois d’août d’enfer, ils vont se multiplier, se mettre en quatre, se couper en huit… pour que tout aille bien. De temps en temps, ils dormiront. Leur récompense ? Un salaire au tarif syndical, qui n’a rien de ministériel , mais … la satisfaction d’être avec una figura, qui triomphe. Ils sont fiers, et ne laisseraient pas leur place pour ...un ministère.
     Il sont « toreros », et on les appelle « valet ». Mais, Dieu qu’on les aime ! A l’aube de cette grande course d’Août,  puisse ce modeste papier leur dire admiration et « mucha, mucha suerte ! »  pour tout ce qui les attend, eux, et tous leur protégés, sur les routes de France, de Navarre,  et dans ces « plazas de Dios », sur le coup de cinq heures du soir. Mais, eux, « Las cinco de la tarde », ils ne connaissent pas…. Vayan con Dios, caballeros !

 

EL JULI CLOTURE EN BEAUTE LA FERIA D’AZPEITIA

     1 Août :  La corrida d’Alcurrucen « a servi », mais on regrettera quelques têtes révisées, façon « jivaros », et des forces en pointillé. Finito n’a pu délivrer que quelques gouttes de son toreo, face au quatrième. Abellan a certes, coupé une oreille, mais sans pousser à fond l’accélérateur de la transmission.
     Et c’est encore une fois le Juli qui a animé, divisé, en un mot qui s’est montré en torero professionnel, qui essaie tout, réussit beaucoup et crée la polémique : Pour ou contre. C’est bien ainsi. Tout sauf l’indifférence, tout sauf ces faenas à pseudo triomphe, dont on ne se souvient plus, à la sortie de la plaza. Il a poussé les moteurs face à son premier, mais le « capitaine »  président à jugé la pression top faible, et de ce fait, refusa l’oreille que beaucoup demandaient. N’aime pas ça, le Julian ! Aussi, face au sixième, dernier de la feria, on poussa les feux au maximum, avec beaucoup de fumée, de coups de sirène. Et le président, seul maître à bord, après Dieu, n’eut d’autre solution que d’accorder la première oreille, celle du public, à laquelle il ajouta le seconde, en unanimité avec lui-même. Deux oreilles pour le Juli, et sortie a hombros sur les épaules de l’équipage. Bravo, moussaillon !
     Plus sérieusement, n’oubliez pas que vous pouvez suivre « par l’image », la temporada du Juli, au jour le jour, grâce aux photos, généreusement communiquées par son « public relations »,Alberto de Jesus.  Pour ce faire, allez à la rubrique « biographies » ; cliquez « el Juli », et en fin de page, allez visiter, soit son site personnel, soit la galerie-photos « el Juli – Temporada 2000 ».

 

CARTEL REFORME, POUR LA NOVILLADA DE BAYONNE.

    2 Août : Ainsi que l’on s’en doutait, le mano a mano Castella/Castano, prévu pour le 14 juillet, n’aura pas lieu. La guigne noire s’est abattue sur ce cartel. Tout d’abord, un jour de fête nationale dont les lampions détrempés se ballottent au gré du vent frisquet. Eteints, les lampions ; renvoyée la novillada. Mais, pour arriver au 4 Août, il aura fallu constater avec tristesse, la blessure/lésion de Javier Castano, en plaza de Valencia, et dimanche, la cornadita de Castella, à Hagetmau. Dans l’affaire, seuls restaient les novillos de San Martin.
     L’empresa bayonnaise a connecté tous les mobiles, branché tous les fax, et a décidé du cartel qui défilera, vendredi 4 Août, à 20 heures, dans le ruedo de Lachepaillet: Sebastian Castella, normalement remis, puis, à ses côtés, Luis Vital Procuna, le vibrant portugais, qui vient de couper une oreille aux Miuras d’Hagetmau. Le « troisième homme » sera Julien Lescarret, triomphateur de Garlin, face à d’excellents Juan Pedro Domecq. Depuis ce jour, on assistait à un forcing qui pose question : Julien Lescarret, face aux San Martin de Bayonne : une opportunité ou  « une étape trop vite brûlée » ?.
     Julien a triomphé, certes. Il a créé la surprise, certes. Les toros de Domecq étaient du meilleur tonneau, re-certes ! Cela veut il dire pour autant que le jeune novillero est soudain prêt pour les San Martin, qui seront d’un autre gabarit et d’un autre « caractère » ? On veut aider ce garçon ? Faut-il lui « offrir » cette épreuve nouvelle, ou essayer de valoriser son récent succès ? C’est une question. C’est un dilemme. Réponse, vendredi, par Julien lescarret, par les novillos, par le public. On ne peut que lui souhaiter grande chance, et un succès face à des encastés, qui doublerait sa mise. C’est tout le mal qu’on lui souhaite, mais ! ! ! 

 

BAYONNE « FAIT LA FETE » AVEC LES CEBADA

     2 Août : Gros week-end, à Bayonne, pour ses traditionnelles fêtes. Le « Roi Léon » a intérêt de s’arrimer bien la montera, dès le réveil. Jugez plutôt : Vendredi : Novillada ; Samedi : Caballos et rejoneo ; Dimanche : Corrida de Toros.
      Les Cebada Gago reviennent. Ils ont souvent brillé de mille feux, à Lachepaillet. On y aime leur présentation, souvent « multicolore », leur caste, et le jeu qu’ils donnent lorsque « noblesse se lie au caractère ». Pour en mieux juger, allez les voir dans la galerie-photos spéciale que nous mettons à votre disposition. Vous les verrez, au campo, puis dans la plaza. Face à ces bichos de renom, qui ont des choses à se faire pardonner, cette année, trois toreros, trois styles, trois sources d’intérêt pour l’Aficionado : Padilla, Antonio Ferrera, et Luisito . Un cartel sur lequel nous reviendrons, avant dimanche. Mais, pour cette corrida des fêtes, les vedettes seront vraiment… les Cebada.

Voir photos : Bayonne/Spécial Cebada Gago – 6 Août 2000

 

BAYONNE : ABRAHAM, POUR SEBASTIEN

       2 Août : On l’annonçait, sans trop y  croire : Sebastian Castella, à Bayonne, vendredi  soir, pour la novillada des fêtes. Tant physiquement que « politiquement », cette comparution semblait aléatoire, cinq jours après la cogida d’Hagetmau , et à 8 jours de l’alternative.
       Certes, la cornadita n’était pas grave, et l’on sait les toreros taillés de ce bois dont on fait les héros. Cependant, la blessure est là, qui tire, ankylose la jambe, retarde les réflexes. De même le choc traumatique que représente tout accident, et qui nécéssite quelque repos. Lorsque l’on sait que les San Martin sont des toros encastés, avec la qualité en plus, cela impose un 100% de potentiel physique, moral et technique. Quand, par ailleurs, on est à la porte d’une alternative importante, capitale, à laquelle on arrive dans des conditions relativement difficiles, le 12 août à Béziers, il semble judicieux  de prendre quelques précautions et de se donner le temps de bien affûter ses arguments. Sebastien n’a pas connu le crescendo souhaité après son magnifique début de temporada , au concours d’Illumbe, et malgré le opportunités offertes. Passer « au toro » lui offrira, en théorie, la possibilité de mieux exprimer talent et savoir. Certains le disent. On peut être sceptique. La corrida de Béziers, mais aussi les gros rendez-vous qui suivent, seront autant de challenges, pour ce garçon qui, à n’en pas douter, possède le « quelque chose en plus » qui fait la différence. Attendons.
       Sebastian Castella ne sera donc pas là, et le cartel reste définitivement remanié. C’est Abraham Barragan qui le remplacera, aux côtés de Luis Vital Procuna et Julien Lescarret. Torero fino , qui connaît parfois quelques difficultés à l’épée, le jeune a connu de bonnes sorties « dans le nord », en particulier lors de la novillada de San Fermin, à Pamplona.

 

TRIOMPHE DU JULI A LA CORUNA… ET SUSPENSION DISCUTABLE A LODOSA

       2 Août : Le Juli impressionne. Où s’arrêtera donc la cavalcade de ce garçon, qui, quelle que soit la plaza, sort chaque fois « à reventecalderas », conquiert le public et marque plus de buts qu’Anelka ?
       Attention, cette année, on ne peut plus parler de « surprise ». On ne peut plus parler d’enfant, de singe-savant. Par son entrain, par sa générosité, par son aficion/passion, le Juli est la bénédiction des empresas, et il vient de le démontrer encore une fois, en plaza de La Coruna, où l’épée l’a privé de quatre oreilles. Une, seulement de chacun des Algarra, avec un « tabac », monté devant le sixième. El Juli sera à suivre, particulièrement, au cours de ce mois d’août ultra chargé, où tout le monde l’attendra, avec passion, et « toutes les loupes » en batterie. Au cours de cette corrida, Finito se montra très volontaire, et Morante eut, encore une fois, le sort adverse, avec son lot. Il fut, cependant bien, sauf à l’épée.
       La meilleure !  Lodosa, petite bourgade navarraise, organise une feria de novilladas. L’autre jour, un novillo se coince la tête dans un burladero des corrales, et meurt là, étranglé. Triste sort !  Ce 2 Août, la novillada doit être suspendue… parce que le chirurgien n’est pas à son poste. Cela provoqua les mouvements que l’on devine, et le malheureux, arrivé une demie heure après, a bien failli en avaler son bistouri. Cocasse, mais nécéssaire.

 

MOIS D’AOUT: LE MARATHON DES TOREROS… ET DES AFICIONADOS

       3 Août : Un mois terrible : la chaleur, le monde sur les routes et un calendrier digne du compte à rebours de cap Kennedy. Abrutis de fatigue, les toreros vont courir la planète taurine dans tous les axes. Un course contre la montre, avec de « sacrés cols » où il faudra faire preuve de courage…et de fraîcheur.
      
En Espagne, une kyrielle de petites ferias, où l’on peut « respirer » en attendant la suite, sera le trait d’union entre d’autres ferias, plus huppées, et surtout les gros rendez-vous du mois, ceux qu’il ne faut pas manquer: Bilbao, San Sebastian, Malaga, Almeria, dans l’ordre décroissant. Mais, attention, de Huelva et ses caravelles d’or, à Linares la brûlante; de Huesca à Gijon ; de Vitoria et sa blanche Vierge à Tarazona, où jadis Ostos faillit bien mourir, les toros sortent, gros ou petits, aigus ou desmochados… mais ils sortent pour tuer. Ils blessent et tuent, parfois. Il n’y a pas de corrida mineure, et les toreros n’auront pas fini la lidia du jour, qu’ils penseront déjà aux combats du lendemain. Incroyable résistance, physique et morale, de ces hommes qui errent, au gré des vents taurins, mais que l’on veut, dispos et bien coiffés, au paseo, chaque jour, dans chaque plaza.
      
Huelva débute. La terre du Litri ! Linares termine. Sur son sable, une rose marque l’endroit où Manolete… Entre ces deux ferias, on parlera des « deux basques », traditionnelles, fortes : Bilbao et San Sebastian. Il y sort des toros-cathédrales, et si le public a un peu changé, l’exigence demeure, dans le mundillo, dans la presse. « Couper une oreille à Bilbao, Hombre ! ». Malaga et surtout Almeria, sont sérieuses, mais avec ces accents Andalous, où le toréo fleure bon le cante jondo, où l’on ne sait ce qu’il faut le plus admirer, le trincherazo du Morante, ou la cambrure de la petite gitane, là, dont les cheveux sont si noirs qu’ils en sont bleus, et les yeux si beaux…qu’on en a oublié le trincherazo du Morante ! Lui aussi, d’ailleurs. Ayyy !
       
Mais, Août, c’est la France. Avant, les toreros allaient presque s’y amuser. On prenait deux toritos à Bayonne ou à Dax, et on filait vite, gominé et parfumé d’importance, pour des bringues folles au casino de Biarritz, où, entre roulette et Tablao, on oubliait les pitones en admirant la cambrure de l’américaine de passage, qui n’était pas mal non plus…
      
Aujourd’hui, ça n’est plus la même chose. Pour les toreros, Août, c’est Dax, c’est Bayonne et Béziers. Attention., on n’y rigole pas . Depuis que ces satanés « Gabachs » se sont mis à être aficionados « de pro » et organiser leurs ferias, on les ne tient plus et, ce qu’il font étant important , (le soin qu’ils apportent au choix des toros, à leur présentation ; la qualité de leur public), eh bien…il faut être à la hauteur. Triompher à Dax ou à Beziers, couper des oreilles à Bayonne, c’est du sérieux, car elles y tombent mois facilement du palco que dans 80% des autres plazas de la planète.
      
Août est un mois-clef, de par ses difficultés naturelles, mais aussi parce que l’on y doit confirmer, à coups répétés, dans des plazas de renom, avec forte répercution médiatique, le bon moment, artistique ou technique, dans lequel on se trouve. Il n’en est pas toujours ainsi, et là, même si la gitanita est si belle « qu’elle force le respect », on souffre, on serre les dents, et on fuit les regards qui vous évitent. Les abrazos sont moins impétueux, et la muleta, plus lourde; la voiture n’avance pas, et cette chambre est décidément trop bruyante ; le col de la chemise serre de trop, et… « si je tenais celui qui a tiré le lot au sorteo… ». Trop chaud, trop froid, trop salé… tout y passe. Le marathon du mois d’Août devient alors… un enfer.
      
Pensez-y, vous qui sortirez d’un bon repas, irez aux arènes, et en sortirez droit…cap à l’apéro ! Ces hommes, qu’ils triomphent ou fracassent, sont admirables, et les 42 Kms de Sidney, dans un mois, c’est de la rigolade, à côté de « leur marathon ». Alors, applaudissez, sifflez, mais respectez… Ce qu’ils vont vivre, tous, est une épopée pour certains, une odyssée pour d’autres, mais c’est pour notre plaisir à tous.
       Que haya suerte « pa todos » !

 

POUR VOS REMPLACEMENTS…VICTOR PUERTO

       3 Août : Empresas, vous qui, dès janvier, avez pratiquement fait les cartels de vos ferias, avec autant d’imagination que les programmateurs de toutes les télévisions réunies, merci de vous pencher sur certains noms au cas où, malheureusement, un des titulaires « tomberait » de vos affiches, comme cela arrive chaque été.
      
Il a fait un début de saison tonitruant… mais on ne l’a pas pris. Or, il est un des « intéressants » du moment. Bon, il est moins beau, et tue moins rapidement que Caballero, mais… Son nom : Victor Puerto. Solide, imaginatif, animateur et torero batailleur, il connaît un grand moment, et serait  un poison digne de secouer un cartel de vedettes. Merci d’y penser, et face à n’importe quelle ganaderia.
      
Corridas dures, choix restreint. Le Zotoluco a surpris beaucoup de monde, à Pamplona, en partie, mais surtout à Valencia, avec les Victorino. Torero solide, volontaire, qui a besoin « d’ouvrir les horizons », Eulalio Lopez mérite d’être vu, d’autant qu’il amène avec lui, un des meilleurs picadores du moment : Efren Acosta, auteur d’une page d’anthologie, réunissant « Arte de bien picar , pundonor et toreria » lors de cette même course en la plaza de la Calle de Jativa .
      
Alors, tels des téléspectateurs qui paient la redevance, comme des moutons, alors qu’on leur balance, pour la 608ème fois un « gendarme » ou « Angélique » (Au moins, on pourrait, avec « les nouvelles techniques », nous mijoter un « Angélique et le gendarme ! ! »), les aficionados seraient heureux d’avoir quelques surprises, et de vérifier, or les pages des revues spécialisées, le bon moment de certains toreros.  Merci pour eux ! 

 

LE « GROS CASSE-TETE » DEBUTE AUJOURD’HUI, 4 AOUT

Tandis qu’en Espagne, tout est bien rangé, cadré, encadré, chez nous c’est la panique. Là-bas, feria de la Coruna, où hier, face à des Carrascosa faiblotes, Uceda Leal at Morante ont coupé une oreille ; là-bas, feria de Huelva avec une sortie à hombros générale face à des nobles de La Dehesilla, Ponce faisant la faena du jour, face à Jose Tomas et au « moussaillon », ex poulbot dutoreo, Julian Lopez « el Juli ». Là-bas, tout va bien.
       Chez nous, en particulier dans le Sud Ouest, le choix va être cornélien, et l’aficionado va se gratter la tête, comme devant un billet de loto, ou pire, devant son programme télé. Où aller ?
      
Ce vendredi 4 Août, c’est clair. On va à Bayonne. Novillada  de San Martin (Les Chafik ! Souvenez vous de Vic !) avec un cartel rénové, digne d’intérêt. Ce sera « la première manche », pour Julien Lescarret.  Pas de problème, ce sera Bayonne. Attention, 20 Heures. C’est bien , mais on va manquer « Thalassa » ! !
      
Samedi 5 Août, cela se complique bougrement. Cependant, le choix  est encore possible :
- Rejoneo à Bayonne. Cela devient une tradition et cet art très spécial a conquis ses lettres de noblesse, avec, de nos jours « Un homme et un cheval » : Don Pablo Hermoso de Mendoza et « Cagancho »
- Novillada del Sierro, en plaza de Parentis. Elle devient, elle, la pacifique au bord de son lac, une des plazitas les plus toristas des dernières années. Face à cette novillada forte : Jose Montes, Juan Jose Giron, à découvrir, aux côtés du cavalier Raul Martin Burgos.
- A Riscle, dans le Gers,  les amis de Julien Lescarret iront l’appuyer pour sa deuxième parution, en compagnie du Mexicain Bricio, et du Portugais Luis Vital Procuna. Les novillos seront de  Gracigrande.
       Dimanche 6 Août, c’est la folie totale, et l’on en veut aux organisateurs de ne pouvoir se mettre d’accord, tant, partout, l’intérêt est présent, et que choisir l’une des plazas sera toujours  « louper les autres » . C’est ainsi, prenez vos responsabilités. De toutes façons…il y a rien à la Télé !
- Bayonne
, corrida des fêtes : Des toros, les Cebada Gago, et de hommes : Padilla, le typhon de Jerez , Luisito, classique et sage, aux côtés des deux autres, et Antonio Ferrera, l’ex-ouragan d’extrémadure, qui vient de calmer son toreo au point de se transfigurer et ramener à lui des Aficionados  un peu surbookés. Son triomphe de Tyrosse  vient de confirmer ce grand retour, et le diestro voudra, à n’en pas douter, remater. Au programme: Portagayolas et banderilles, le tout dans la « chaude ambiance » des fêtes de Bayonne.
-
A quelques kilomètres de là, Soustons . Cartel intéressant avec Richard Milian, Domingo Valderrema et Luis Miguel Encabo, face à des Cortijoliva. Sympa de retrouver ceux qui, à un moment, vous ont fait faire des kilomètres.
 
- Parentis donnera sa deuxième novillada. Là aussi, il y aura du monde au balcon. Que faire ? Les Escolar Gil seront… comme on les imagine, et l’on souhaite grande bonne chance à Grégoire Teulère, Fran Moreno et David Blazquez.
      Pendant ce temps, Palavas donnera corrida de toros, avec un cartel français: Frédéric Leal, Denis Loré et Toni Losada, face à des Villamarta, tandis qu’à Millas, un jolie novillada de Baltasar Iban sera lidiée par Abrham Barragan, Antonio de Mata, et Julien Lescarret, dont ce sera la troisième course, en trois jours. Espérons qu’outre les succès, le sympathique landais encaissera autre chose que « les gastos »…
     Pour ce week-end, un choix "cornes-élien"... C'était l'occasion ou jamais de le faire... Que haya suerte !

 

LES SAN MARTIN … « ENTRE NOUS » !

     4 août – Bayonne : Un crève-cœur pour tout organisateur normalement constitué. Où est l’Aficion ?  Certes, ce sont les fêtes de Bayonne, et l’heure (20 h) était plus propice à continuer l’apéro, débuté à 9 heures du matin , qu’à venir s’asseoir au tendido de Lachepaillet, d’autant qu’on y servit « beaucoup trop d’eau », à partir du quatrième novillo. On en connaît qui avaient rendez-vous au patio, avant la course, et qui ont dû tomber, en chemin, dans une bassine de sangria. Anecdote ! Mais sérieusement, où est l’Aficion ? Seulement là quand viennent se produire les « bonitos » ? Le but est-il donc seulement d’envahir le patio, avant la course pour, à grand coups de coudes, se frayer un chemin jusqu’au matador, le temps d’une photo ensemble… dont la moitié sera gachée ? Où est l’Aficion ?
     Vous l’aurez deviné, il y avait bien trop peu de monde à la novillada de Bayonne. On ne va pas épiloguer sur les causes. Elles sont diverses : Cartel changé ; l’heure ; le jour (les juilletistes partis, les aoûtiens pas encore arrivés) ; le temps ; les fêtes ;  la télé…. Tout est bon. Il n’y a pas de réelle aficion. C’est bien dommage, car les absents ont eu vraiment tort. Les novilleros et mayoral présents méritaient mieux que cette ovation que la maigre chambrée s’est débrouillée à rendre tonitruante, suite à un spectacle très intéressant offert par trois garçons sincères et talentueux, face à des novillos de respect et pleins de verve.
     On attendait les Santa Coloma de San Martin. On ne fut pas déçu. De la présence, dès la porte du toril ouverte, hauts, lourds, armés Santa Coloma, les novillos sortirent comme des fusées, fortement applaudis. Sans grandes fixité, corretones, ils ne permirent pas de grandes envolées lyriques avec le capote. Les piques furent chargées fort, en particulier par le premier. Cela se gâta un peu par la suite, souvent à cause de la maladresse des piqueros. Toros topones, qui font un peu « chanter les étriers », mais font leur devoir. Il y eut quelques génuflexions accidentelles à la sortie du cheval, mais qui ne se répétèrent pas. Le cinquième fut réellement manso, avec saut « aux yeux du piquero » et ruade à la sortie, avant de prendre cinq rations au fil de ses promenades intempestives, slalomant entre capes et coletudos. A la muleta, un lot magnifique de noblesse, celui de Barragan, quoique le quatrième débuta gazapon. Mais, quelle charge, quel temple ! Procuna vendit bien la marchandise face à l’encasté deuxième, mais ce fut une autre histoire avec le cinquième, manso con casta y mobilidad. Troisième noble, le sixième étant de fait le réel dangereux, parce que regardant sournoisement, par- dessous, à chaque passe, s’arrêtant à « mi-mollet », la corne en zig-zag..  En  un mot, un lot de novillos des plus intéressants, sans candeur, mais joliment toréable, pour quatre d’entre eux .
     Abraham Barragan, est un joli et fin torero. Elégant à la cape, il donna un joli quite, avec une demi extra, face au premier, et débuta fort par deux largas,  à genoux devant l’imposant quatrième. Première faena très propre, mais manquant un peu de transmission, face à un novillo « de dulce ». Tendance à jeter le toro « fuera » du muletazo. Heureusement, la deuxième partie sera plus centrée, notamment sur une excellente série, au ralenti, clôturée du énorme pase de pecho. Faena de menos a mas (como debe ser !) préparant l’épée en doblones très toreros. Hélas, deux vilaines piqûres précèderont une bonne épée concluante, et le succès se réduira à une chaude vuelta. Le quatrième s’améliora au fil des passes, et le torero débuta « large », resserrant peu à peu son toréo. Il y eut de très bons moments sur les deux côtés, hélas gâchés par trois désarmés. Epée un peu laborieuse et applaudissements. A revoir, et à suivre dans sa progression. Barragan, est un styliste qui peut fonctionner.
     Luis Vital Procuna est un «explosif » qui base tout sur la vitalité qu’il imprime à son toréo, la transmission avec le tendido et … des dons de « banderillero enorme ». Dans le callejon, l’accompagnait un torero retiré, comme lui portugais, un visage ami, un souvenir magnifique de nos ruedos, un regard et une sympathie ineffaçables, un banderillero « géant » : Victor Mendes. Devait avoir mal au dos, Victor, après tous les « vrais abrazos » reçus ce jour, de ses amis bayonnais ! Un Senor torero.  Professeur, manager, ami, le matador a pris le jeune sous son aile, et les résultats au deuxième tiers sont clairs : six paires de banderilles énormes, allant à mas, cadrant , s’enlevant, se cassant sur le morillo avec un temps d’arrêt, le temps de clouer fort, et sortant limpio de la réunion, terminant par un jugueteo musclé. Six paires.
      Le reste est plus « portugais » : Toreo athlétique, vibrant, un poil truqueur, mais qui communique bien avec le tendido. C’est très près du toro, ça ne conduit pas toujours, mais cela passe bien. Faena un peu embrouillée, mais convaincue. Pinchazo et grosse entière lui valurent la seule oreille de la tarde. Le cinquième fut « manso mobile ». Toro  et lidia difficiles, du fait de la grosse averse. Le public était tout entier réuni sous le tendido couvert, et il fallut s’accrocher pour le distraire. Demi réussite, un peu embrouillée, et bonne estocade. Ovation, et, en fin de course, la « Boïna de Honor », offerte au triomphateur  par la Pena Betisoak.
     Julien Lescarret « se sent torero ». Il «a  quelque chose », c’est incontestable. On le vit d’un calme remarquable face au noble premier. Cape en main, il avance la jambe, met la hanche, avec des remates de gusto. Le quite débute un peu bousculé, mais se termine en or, au point de gagner le trophée de la Pena Côte Basque. Faena dont la première partie sera d’une clarté, d’un calme et d’une plastique indéniables. Aux côtés du toreo fondamental, des adornos et des remates de bon goût. Faena un peu longue, par soif de toréer, terminée par de jolis enchaînements qui, à une heure ensoleillée, auraient donné de sacré photos. Arte. Pinchazo et entière qui roule le bicho, le garçon, modeste saluant, avant de donner la vuelta que le public demandait.
     Cela se compliqua face au sixième, réellement difficile, parce que très avisé, violent, regardant beaucoup le torero. Julien fit face, essaya de le toréer, et se fit rappeler à l’ordre, plusieurs fois. Bloqué, tête à mi hauteur, le bicho ferma la porte au moment de l’épée, et le torero passa « la San Quintin ». Normal.  Mais, chapeau pour ce garçon dont les réels progrès sont à saluer. L’attendent deux autres courses en deux jours. A suivre. Et surtout, n’allons pas le gâcher, comme d’autres !
     Samedi 5 août : Caballos et rejones. Dimanche : Les Cebadas Gago. Il y aura toujours autant de sangria, mais bien plus de monde dans les gradins. Ayyy ! Aficion !

 

CORUNA - HUELVA : SUCCES « TOREROS »

     4 Août :  Tandis que du côté de La Roda (Albacete), Cordobes, De Mora et Abellan coupent un sac d’oreilles à des toros de Roman Sorando, les ferias se poursuivent, plus sérieusement,  dans les ruedos du Coliseum Corunes et en plaza de Huelva.
     Faena de Joselito, avec deux oreilles d’un Zalduendo, tandis que Manzanares et Tomas coupent une. Jose  Tomas fit de grandes choses face au sixième, mais le président refusa la deuxième oreille. Mais…Une demi-arène, seulement, à la Coruna, pour ce cartel !
     Du côté de Huelva, les toros de Jose Ortega se sont montrés faibles, mais la surprise vint de Francisco Barroso, qui, en son temps, avait promis beaucoup, avec un toreo « ojedista ». Deux oreilles et vuelta, pour un renouveau, peut-être. Victor Puerto, solide, coupe un trophée, et Davila Miura touche les deux mauvais.

 

QUAND LE REJONEO FAIT LA FETE

     5 Août – Bayonne : Dans le toreo, le rejoneo est un monde à part. Pourtant, on y torée, on y cite, on y temple la charge du toro. Pas de capotes, pas de muleta, mais le corps, la queue d’un animal superbe, dont on ne sait trop s’il souffre ou s’il s’amuse de la proximité du toro. Le cheval de rejoneo est torero. Certes, le patron, là-haut, commande, avec les jambes et les éperons. Certes il mène les rennes. Mais le cheval « est torero » et le triomphe passe dans ses yeux, après un quiebro magistral, ou à la caresse amicale du cavalier, sous les ovations.
     Peu porté sur cette spécialité, on ne peut que ressentir des moments, des émotions. C’est l’essence-même de l’Aficion. A Bayonne, la corrida de rejoneo a toujours un franc succès. Cette édition 2000 ne va pas le démentir. Deux cavaliers et un mayoral a hombros, et le souvenir de folles virevoltes  et d’une «competencia » farouche entre les cavaliers : qui enchaînera le mieux, clouera le plus près, fera le meilleur quiebro ?
     A signaler le lot de Benitez Cubero et Maria Pallares. Formidable présentation et sorties impressionnantes . Certes, cela se gâta un peu par la suite, en particulier pour Martin Porras, mais on retiendra le lot de Leonardo Hernandez  et le cinquième que fit briller Pablo Hermoso de Mendoza. A signaler qu’à part quelque chute ou glissade accidentelles, les toros ne tombèrent pas… face aux cavaliers. Qu’un capote veuille les replacer, les « obligeant », les faisant un peu humilier, et patatras, tout le monde en bas. 

      Leonardo Hernandez est de la race des seigneurs. Son élégance naturelle le mène à un rejoneo d’école, classique, posé, seigneurial. C’est ce qu’il montra face à son premier qu’il tua « descordandolo », ce qui est un défaut, ou aussi le témoignage qu’il a tué droit. On lui accorda une oreille, promenée dignement . Par contre, sa fougue,  tout à coup surprenante,  lui a  valu d’emporter le public, avec, à la clef deux oreilles du quatrième, la lidia  se terminant en feu d’artifice.

      Pablo Hermoso de Mendoza sidère le monde  par cette espèce de communion totale avec ses chevaux, et ces coups de génie, comme cet arrêt soudain, à quelques mètres du toro, pour marquer au pas  la cadence du lent pasodoble. Chorégraphie parfaite et émotion garantie. Il coupa, de son premier, une oreille que personne ne demandait, car la lidia était partie fort avec un premier rejon « au quiebro », d’entrée, mais avait connu quelques baisses de tension. Le trophée fut protesté, et le cavalier donna la vuelta en maugréant des promesses de revanche. Celle-ci vint au cinquième où le cavalier sortit « toute l’artillerie », entendez le fameux "Cagancho", torerisimo, mais aussi "Chicuelo" avec lequel il dessina trois pas de valse consécutifs à la barbe (et aux cornes) du toro. Deux oreilles et la queue pour le Navarrais, et le public, aux anges.

     Martin Gonzalez Porras, au demeurant fort sympathique, n’a pas réussi son entrée. Certes , il ne fut pas gâté au sortéo, mais au côté des deux danseurs étoiles, il faisait un peu… « chanteur de rap, en mal de rimes ». Multipliant les galopades à vide et les « vous avez vu comme je suis bon ! », il a eu beaucoup de mal à convaincre le monde, et aurait intérêt à plus s’occuper de la lidia, que des clins d’œil, par trop appuyés, au tendido. Faisant exécuter à ses chevaux des tours de force et des acrobaties parfois discutables, il prédispose favorablement le public, qui déchante aussitôt, suite à un passage à faux ou une farpa tombée bien bas. De plus il bafouilla ses cours de descabello, et sortit, poliment applaudi, tandis que les deux ténors avaient droit à d’autres  honneurs. 
     Beau temps et presque deux tiers d’arène, le public sortant enchanté de cette « première des fêtes ».

 

ANTONIO FERRERA TRIOMPHE  « A TOUTE VAPEUR ».

     6 Août – Bayonne – Corrida des fêtes – Tarde agréable avec un poil de vent -  Trois gros quarts de plaza. Ambiance « des fêtes », sans les outrances passées, malgré les sempiternels braillards.
     Les toros de Cebada Gago ont déçu. Déçu par une présentation inégale, et parce que la corrida n’a pas servi, à divers degré, malgré quelques velléités à la pique. Le mauvais lot fut pour Padilla, qui eut en premier un champion du crochet du droit. Le Jerezano s’en défit avec l’approbation de tous. C’est bien ainsi, car autrement, Tyson n’avait qu’à bien se tenir ! !. Le quatrième est sorti « enterandose », « pensandolo », un cérébral, qui calculait ses angles et ses charges. Le typhon, en baisse d’intensité, semble t’il, essaya bien de lui faire tirer droite ligne, mais en vain. Le toro déclenchait à retardement, ce qui agaça tout le monde. Padilla, qui ne sortit pas, aujourd’hui, la Portagayola, mais surveilla avec attention celle tentée par son jeune camarade, a écouté le silence, pour deux actuaciones sans relief, même aux banderilles.

    Luisito a pris une terrible rouste par le dernier de la journée. Pris et repris, ballotté de corne en corne, le costume troué comme du gruyère, il est revenu et, dignement a estoqué son adversaire, donnant une vuelta, pour que tous puissent se convaincre qu’il était toujours entier. Pour un torero qui ne torée que peu, Ludovic s’en est bien sorti au troisième, reçu a portagayola, pour un capeo mouvementé. Le toro, flojito, donna une vuelta de campana, avant d’attaquer un  premier temps de brave. Toro qu’il fallait consentir, ce que réussit Luisito, en début de trasteo. Cela marcha moins bien ensuite, et le français se gagna l’ovation pour une estocade correcte, portée avec facilité. Le sixième était un gros méchant qui fit voler en éclat la demi-tonne de picador, avant de prendre trois rations de fer supplémentaires. Encasté, listo et brutal, le toro prit vite l’ascendant sur l’homme et cela se termina en drame. Le torero souffre d’une lésion au dos et un puntazo, presque rien, en comparaison de ce qui aurait pu se passer.

      « Tu verras, il a changé… » Bon ! on vous croit, monsieur l’apoderado. Mais pas aujourd’hui ! Demain peut-être. Antonio Ferrera a coupé deux oreilles, presque trois. Il les a coupées avec cet entrain, avec ce dynamisme, avec cette furie, qui séduisent la grande foule, et en laissent d’autre perplexes. Malin en diable, il connaît tous les rouages  de la transmission au tendido, et comme, par ailleurs, il a d’excellents moments, le tout est bien vendu, empaqueté de fluo, et c’est ainsi que l’on sort a hombros. Sympathique et efficace.
    D’excellents moments, il y en eut : au capote dans sa réception au deuxième, le remate étant de première. Aux banderilles, avec saut avant et après la réunion, le tout agrémenté d’un saut de barrière qui, s’il n’y prend garde, va le faire atterrir, un de ces jours, sur les genoux d’une jolie dame de la barrera, ou même de la contrabarrera. Impressionnant ! Quiebro efficace et spectaculaire eu cinquième, le torero s’autorisant une vuelta al ruedo. 

      Le deuxième était peut-être le meilleur de la journée. Ferrera l’attaqua au centre par deux « changés dans le dos » suivis d’un première série de derechazos, magnifiques de calme, de templé, muleta devant, captant le toro et le tirant loin derrière, sans forcer la figure. Il voulut continuer ainsi, mais « las cosas se torcieron »,  les « choses se tordirent ».. .et lui aussi. Les séries suivantes virent le corps se casser, un peu brutalement, avec cependant quelque volonté de se redresser, mais le toro ne le permit plus. Faena enlevée, vibrante, terminée par un gros coup d’épée, précédé d’un « esta muerto, senores ! », tout à fait convaincu et convainquant. Mort rapide du toro, oreille et pétition de la deuxième. Deux vueltas. Bueno. Le salinero cinquième ne se laissa pas toréer de cape, arrivant au pas, sortant à l’envers du capotazo. Pouah ! Toro que l’on n’a pas trop piqué, mais qui arrive gazapon en début de troisième tiers. Il ne laissera pas Ferrera en paix, marchant sur lui, l’obligeant à se replacer. Quand enfin il se calma, ce fut pour s’arrêter totalement. La faena, brindée au président de sa pena, se termina par une entière « para Bayona », un poil de côté, mais portée avec foi. Descabello et, on dira… « enthousiasme débordant » du torero qui coupe sa deuxième oreille et sort en triomphe.

 

DIMANCHE DANS LES RUEDOS : CEST AU PUERTO QU’IL FALLAIT ETRE

     6 Août : Le nombre des spectacles va augmentant, pour atteindre son zénith au soir du 15 août. Bien entendu, il ne peut être question ici de détailler chaque corrida, dans chaque pueblo. On fera allusion aux faits marquants de la journée, soulignant quels en ont été les protagonistes.
     PUERTO SANTA MARIA a vu la corrida du jour. Plaza presque pleine et beaucoup de vent pour une corrida de Jandilla, bien présentée, qui ne tomba pas et donna du jeu. Joselito est resté conservateur, écoutant deux ovations. Qu’on est bien , à l’ombre du « grand frisé ». Le frisé en question a pour nom Jose Tomas. Malgré le vent, le torero a été « énorme », allant toréer au centre et émerveillant les aficionados. Quatre oreilles !
      Morante revient bien, et a bien failli le suivre à hombros. De très bonnes choses, mais hélas, le descabello au dernier, lui fermera la porte. Oreille et vuelta.
     MADRID : Gros succès du vénézuelien Leonardo Benitez, en plaza de las Ventas, face à une corrida de Criado Holgado, sérieuse et mansa. Fernandez Meca cumplio avec dignité, tuant très bien le quatrième et Ricardo Ortiz confirma alternative.
     VITORIA : Les vrais grands Cebada Gago, bien présentés, encastés au point de faire la loi, sont sortis pour la deuxième de feria de la Virgen Blanca. La terna s’est battue, mais n’a pas pu. Honneur aux guerriers vaincus : Zotoluco, Jose Ignacio Ramos (vuelta eu 5ème) et Marquitos.
     BARCELONA : un saldo de ganaderias salmantinas et quelques détails de Frascuelo, l’ancien, et de Pauloba. A cheval, Martin Gonzalez Porras n’a pas retrouvé ses rimes. Deux avis.
     LA CORUNA : Triomphe du Fandi devant une sérieuse corrida de Sanchez Ybarguen. Deux oreilles pour le granadino,  tandis qu’Espla et Fundi en  coupent une chacun. La feria se termine dans une mauvaise ambiance, le nouvel empresario, Carlos Zuniga, étant pris à parti par les supporters de l’ancienne Empresa, salement débarquée, il y a peu. Zuniga, qui voulait tout casser, en est quite pour faire le dos rond et casser sa tirelire. Grand bain en bordure d’Atlantique.
     PONTEVEDRA : Le Juli continue sa marche tonitruante : Trois oreilles, tandis que Ponce et De Mora sortent à vide. Corrida de Alcurrucen dont on a l’impression qu’ils ont 80 lots, cette année.
     MARBELLA : Imaginez un peu : Julio Aparicio a coupé une oreille. Javier Conde fit de même, a des toros de Manuel Alvarez. Emilio Munoz complétait  un joli cartel de caractériels.
     SOTO DEL REAL (Madrid)  Triomphe du petit aragonais Jesus Millan (à suivre) coupant trois oreilles à des Julio de la Puerta, tandis que Javier Vazquez l’accompagnait à hombros, avec deux trophées.
     A Santiago de la Ribera,  près de Murcia, Liria et Mondejar ont coupé chacun « quatre et un rabo » à des Jose Luis Pereda. Victor Puerto et Ruiz Manuel sont sortis a hombros à Berja (Almeria), devant des toros de Jodar de Ruchena. Gros succès du mexicain Ignacio Garibay (à suivre) en plaza de Pedro Munoz : trois oreilles et une queue , devant Rivera Ordonez qui coupe trois et Caballero, deux. On donna la vuelta al ruedo à deux des six Torrestrella. Et là-bas, à Torrejoncillo, en Extrémadure, le matador Bayono/hendayais Rafael Canada a coupé deux oreilles au dernier toro de Manuel Izquierdo, accompagnant a hombros son collègue Alberto Manuel.

 

LE DIMANCHE TRICOLORE, EN DEMIE-TEINTE  

     6 août – SOUSTONS : Corrida de trois et trois ! Cortijoliva sérieux, et Fraile, un peu moins, accompagnés d’un novillo de Fano pour le cavalier en plaza  Rafi Durand qui fut le triomphateur du jour. Richard Milian anima tant que les toros durèrent. Valderrama fit dans le spectaculaire, au cinquième. Luis Miguel Encabo se montra torero vaillant, possédant métier. Trois quarts de plaza.
     PARENTIS : Deuxième novillada, les Escolar Gil sortant forts et intéressants. Succès de David Blazquez, tandis que le Français Grégoire Teulère s‘en sort bien. Cornada  de trois trajets, mais sans grande gravité pour le péon Juan Carlos Ruiz.
     Samedi, pour la première, les novillos del Sierro, bien présentés mais faibles. Triomphe de Jose Montes qui sort avec deux oreilles.
     MILLAS : On attendait les novillos de Baltasar Iban. Il sont sortis, bien présentés et, dit-on, d’une noblesse très encastée, pour quatre d’entre eux. Cornada pour Antonio de la Mata et la novillada devient un mano a mano. Grand succès pour Abraham Barragan qui ne coupe qu’une oreille, à cause de l’épée, mais a survolé la course. Julien Lescarret, comme il était prévisible, a énormément souffert. La veille, cela avait déjà été dur dur, à Riscle.  Comme on le disait ici, il y a peu, on ne peut passer du vert au bleu ciel, comme cela ! on ne peut passer… de rien, à trois novilladas en trois jours. Chaque toro combattu, même du dulce, enlèvera un peu de force, d’influx nerveux et de lucidité. Résultat, on court, ou on prend un coup de corne. Félicitations à ceux qui ont eu la riche idée d’ainsi exploiter la bonne sortie de Garlin, et à ceux qui l’ont incitée. Maintenant, on reprend tout à zéro, et le garçon se rappellera «qu’on ne rêve pas le toreo »…
     PALAVAS : Bon succès des matadors français face à des Marquis de Villamarta . Denis Loré et Toni Losada coupent un trophée chaque fois, et Frédéric Leal, une oreille du cinquième.

 

LE PRIX A PAYER POUR UN BOUT DE GLOIRE

     7 Août – Madrid : Chaque année, dans une de ces « plazas de Dios », une spectatrice d’exception, aficionada à ses heures, rôde dans les callejons, le regard acéré, les gestes vaporeux. Sous son manteau noir, elle cache sa faux. Personne ne la remarque, sauf peut-être quelque chat noir qui s’enfuit  à son approche. Elle ne dit rien , mais agit, soufflant des «conseils techniques » au toro ou novillo qui va sortir. On l’appelle « La Parque »…
     Dans le ruedo, personne n’y a pris garde, et le jeune torero, assoiffé de lumières, avide de cortijos, de mercédes, d’hôtels « quatre étoiles » , se lance au combat. Au moment où tout semble lui sourire, la Parque sort sa faux de sous son manteau. Un éclair brille, et la corne pénètre … Alors, elle s’efface, discrètement, mais reste là, tapie dans l’ombre, tandis que les hommes s’affolent, hurlent et pleurent. Adieu cortijos, mercedes ! on restera dans de tristes fondas…s’il s’en sort. Chaque année, il en est ainsi.
     Ce jour, près de Madrid, en plaza de Soto del Real, un novillo de Diego Garrido vient d’infliger une terrible cornada au jeune Jaime Reyes. L’accident s’est produit en début de faena, et la corne a pénétré de 14 cm dans la cuisse droite, faisant exploser l’artère fémorale, arrachant la veine parallèle, causant de terribles dégâts au niveau des muscles adducteurs. Pronostic : très grave. Une chance, on n’est pas loin de Madrid. A la clinique, on s’affaire. Les hommes en blanc et leur savoir sauveront, on l’espère, l’enfant. Sauveront-ils le torero ?
     En 1971, personne n’avait vu le manteau noir… Un éclair, soudain, et un torero Jose Mata, était parti.

 

LE CALIFA PASSE A L’ATTAQUE…

     7 août – Vitoria. : Certains avaient eu quelques doutes, après la corrida télévisée de Santander. Le Califa… Bof ! Après quelques rounds d’observation, le torero a bien repris ses marques. Bien, samedi en plaza d’Alicante, Le Califa vient de sortir, clair triomphateur, de la troisième de la feria de la Virgen Blanca, à Vitoria. Corrida Puerto San Lorenzo, peu commode, qui met en échec Caballero et Abellan. Jose Pacheco sort avec les honneurs : Oreille et vuelta.
     A signaler, de même, un Ponce qui retrouve ses marques et Morante qui recommence à « tocar pelo ». Triomphe des deux, en plaza de Iscar, face à des Nunez del Cuvillo. Deux succès en deux jours pour le Morante de la Puebla. Le week-end qui vient sera important…

 

MADRID PREPARE SON AUTOMNE

     7 Août : La saison avance fort et Madrid pense déjà à sa Feria de Otono. Quatre corridas prévues avec de grandes rencontres, toreras et ganaderas. On parle d’un mano a mano Califa/Abellan avec un lot d’Alcurrucen. On murmure Espla et Zotoluco, pour la corrida de Victorino. Un « gros rendez-vous », pour le mexicain, qui entre temps, aura défilé à Las Ventas, le 15 Août.
     Les autres courses verront des Sanchez Ybarguen et Carmen Segovia. Bien entendu, l’empresa fera grande place aux triomphateurs de la dernière San Isidro : David Luguillano, Oscar Higares, Padilla… A suivre.

 

MORANTE, A LA LUMIERE DE LA VIERGE BLANCHE

     8 Août – Vitoria : On a noté, depuis quelque jours, les prémices d’un «grand réveil », celui de Morante de la Puebla. On ne refait pas l’Histoire, et l’on a eu maintes fois l’occasion , au cours des années, d’assister à des « bâches spectaculaires », qui voient le torero traîner comme un perdu, au fil des  corridas, à la recherche de son âme. Cela peut durer parfois longtemps. Puis un jour, un toro, une ambiance, un éclair nouveau dans les yeux…Le costume de lumières, qui pesait des tonnes, semble à nouveau, bien coller à la peau. C’est reparti. Alors, même le tirage au sort, qui s’y était mis aussi, recommence à sourire, et la malchance s’en va  voir ailleurs..

     Morante a débuté la saison en bolide. Mais un bolide de luxe. Son toreo de soie faisait l’unanimité, d’autant que l’épée se montrait catégorique. Puis, un sale coup de bazooka, un soir de Séville. La blessure qui fait mal, et fait réfléchir. On revient pour Madrid, la sans-gêne, la sans pitié. On fait des efforts surhumains pour rester là, faire le centimètre de plus, en avant, vers le toro. La tête veut, mais la jambe refuse. Madrid rigole et soupire : « Bah ! Un sevillano de plus, dont on nous avait dit…. ». Terrible. Depuis, le Morante allait, plaçait de bonnes choses, mais « sin redondear ». Printemps catastrophique au panneau d’affichage, mais pourtant admirable, au vu des efforts consentis. Un toro à Pamplona, l’actuacion de Mont de Marsan, entre autres, nous laissaient l’espoir. Le dernier week-end, avec l’air de Puerto Santa Maria, a fait « se déboucher le flacon ». Certes Tomas était resté sur son nuage, mais le Morante avait été bien.
      Ce 8 Août, Le Torero de la Puebla a été « muy bien » en plaza de Vitoria, coupant deux oreilles et surtout, toréant « como los angeles » le cinquième toro de Jose Luis Marca. Toréer comme les anges, cela paraît logique dans le cadre de la feria de la Virgen Blanca…
     Attention, tout n’est pas dit. Les quatre de Marca étaient de présentation aimable, et nobles. Mais trois triomphes consécutifs vous donnent des ailes, et le Morante va confirmer, là, dans très peu de temps, en une feria importante. C’est sûr, et c’est bien, car c’est là, tout près : Dax, Bayonne, Béziers…
     Dans la même corrida, tandis que le Sévillan faisait traîner sa muleta en de longues naturelles alanguies, dont certaines de face, le tout agrémenté de ces remates toreros, et ces adornos tout droit sortis de la Torre de Oro, El Juli a mis l’abondance, le toreo « cocotte minute » et un gros coup d’épée au sixième. Un oreille. De son côté, Pablo Hermoso de Mendoza  a fait toréer ses chevaux, face deux Murube, récoltant, bien sûr, un grand succès.

 

SEBASTIEN CASTELLA « SE DESPIDE »… SANS SPEEDER ! !

     8 Août – Chateaurenard :  Blessure, le 30 juillet…Alternative, le 12 Août : Un calendrier bien chargé pour le torero Français, qui a pris six Juan Pedro Domecq, ce jour en plaza de Châteaurenard. Lot intéressant, avec un « très bon » sixième, auquel on donna vuelta posthume. Sebastien Castella faisait ses adieux de novillero. Il fut, à son habitude : Joli, parfois magnifique, souvent en demi-teinte, ça qui peut être pesant dans une production en « unico espada ». Oreille des cinq et sixième, et « Tutti contenti ! ». Bon ! Attention, à partir de samedi, il va falloir appuyer à fond sur l’accélérateur.
     On sait que le calendrier du nouveau matador français est chargé, dès que les lampions de l’alternative se seront éteints : 12 Août :Béziers (Alternative) – 14: Beziers (répétition) – 17: Dax – 18: San Sebastian. Suerte, Matador !

 

BAYONNE…DIGNE D’UN OPERA !

     9 Août : Tandis que Dax prépare sa féria, sa concurrente du 15 Août, Bayonne, se prépare à trois jours d’émotion taurine, soulignée cette année d’originale façon par la soirée du 14 Août, par le « Don Juan » de Tavora, qui fait un tabac dans les grandes plazas du sud. L’espace d’un soir, on laissera de côté « sol y moscas », pour « parfums et crinolines ». Mais, les toros ne seront pas loin car, l’opéra lui-même, comporte une partie taurine, à laquelle apportera sa participation Javier Conde, mais, surtout, cette soirée sera enchâssée entre deux corridas  «de lujo » qui d’ores et déjà, font sourire les responsables de la taquilla…et on ne vous parle pas de la revente !
     13 Août : Ponce, Morante, Bautista. Un cartelazo, dans les circonstances actuelles, Ponce revenant bien, et étant le maître des lieux. Morante… voir deux articles plus haut. Juan Bautista, torero français entré dans la cour des grands, parce que « tombé », tout petit, dans le toreo. Face au trio des toros du PUERTO SAN LORENZO, dont on sait la présentation, la noblesse, souvent, à condition  qu’elles ne soient affublée d’un certaine faiblesse, parfois.
Voir Galerie photos : Bayonne – 13 Août – Toros du « Puerto San Lorenzo »

     15 Août : Là, on ne dit rien. Ou plutôt si : on dit Jose Tomas, un point, c’est tout ! Il sera encadré de Jodelito, qui se doit de redorer ici,  blason et lauriers ; et de Miguel Abellan, torero de la Casa Chopera, triomphateur de Madrid, qui, tel un jeune chien, va pousser les deux vedettes, dans leurs derniers retranchements. Dire MARTINEZ ELIZONDO … c’est dire poids, caste, noblesse Santa Coloma. Atarse bien los Machos, Toreros !
Voir Galerie photos : Bayonne – 15 Août – Toros de Martinez Elizondo.

 

PONCE ET CALIFA CLOTURENT EN BEAUTE UNE TERNE FERIA DE VITORIA

     9 Août – Vitoria : Le Pays Basque est triste. Lourde, la minute de silence qui ouvrit cette dernière corrida de la Virgen Blanca. La feria n’avait pas besoin de cela. Pour  une fois encore, le bilan sera des plus d écevants, de par le comportement des toros. Inquiétant ! Les ferias 2000 ont, toutes, plongé du nez et , à part Séville, (et Madrid, cas bien à part)  ont, toutes, fait leur deuil de la caste, de la race, voire même d’une présentation honorables.  Pamplona, Santander avaient tristement cheminé, en juillet. Ce mois d’août débute en vrille. Les grandes ferias du nord, dites « toristas » redoreront-elles le blason de la fiesta dite « brava » ? On peut se poser la question. Eso se va pabajo !
     Dernière de feria. Les quatre Nunez del Cuvillo sont d’une tristesse infinie. Seuls, en fin de corrida, deux sobreros , de Cayetano Munoz, sorti cinquième, et de Martin Arranz, clôturant corrida et feria, ont un peu réveillé le monde.
     Joselito erre dans les ruedos, à la recherche d’on ne sait quel avenir. Certes, il torée propre, mais sans âme, semblant « fonctionner », semblant s’ennuyer, plus encore qu’avant le 26 septembre 98. La critique commence à « bougonner sérieusement », et le public à gentiment s’impatienter. Joselito est-il capable d’un coup de rein ? Le veut-il ? Les futures productions « françaises » nous le diront, car ici, on attend du madrilène un comportement à la mesure de l’admiration qu’on lui porte. Il entendit deux silences, flêchés de quelques sifflets.
     Ponce, tout doucement, a repris ses marques, et tout simplement, affiche cette maturité, cette force que peu veulent bien lui reconnaître. Une oreille du cinquième, toréé juste, avec un brin de spectaculaire pour réveiller les gradins. Contrat rempli. Le « Califa » remplaçait Jose Mari Manzanares. Il a coupé, en fin de parcours sa deuxième oreille de la feria, pour une faena  où il a montré temple et lié, à une époque où le « de uno a uno » est de mise. Califa s’est mis dans le sitio où les toros chargent, terminant fort faena et feria. Plus que jamais, un torero à suivre.
     Exit Vitoria, dont les triomphateurs s’appellent Morante de la Puebla et El Califa. Côté toros, à part quelque Cebada Gago, le désert ! Demain : Illumbe, San Sebastian ! On a beau dire, « El Chofre » sonnait autrement ! Autres temps, autres mœurs ! Sous la verrière, digne du paquebot de « La croisière s’amuse », des hommes vêtus d’or, vont défiler avec au cœur la rage ou le doute, selon leur état d‘esprit actuel, mais tous avec la même question en tête : Un toro me permettra t’il de montrer ce que je vaux ? Dans les gradins vertigineux, l’aficionado se dira : « Combien vais-je devoir supporter de moruchos, avant de « voir quelque chose » ?

 

FERIA DE DAX : LE RENDEZ-VOUS DES EMOTIONS !

     10 Août - Dax : A l’ombre des grands arbres du Parc Théodore Denis, ils jouent aux boules… Ils jouent toute l’année. Retraités, curistes, rmistes, ils font assaut d’adresse, de rage de vaincre, mais aussi de convivialité, d’amitié. Si on doit « embrasser Fanny », tout le monde ira et enlèvera respectueusement sa casquette. C’est bien le moindre, devant une telle icône…Ils jouent, ils sont en paix, et on aime à les regarder.

     L’été arrive, et tout à coup, vers le 10 Août, ça ne loupe pas ! Les allées se peuplent d’une faune bizarre, bariolée, parfois vociférante, se pressant, l’air préoccupé, au pied du grand mur blanc qui décore le fond de jeu. Cette foule, on l’appelle : Les Aficionados… « Ils sont gentils, passent tout près, mais ne déplacent pas les boules, apprécient un joli coup, et sourient d’un air navré quand on a manqué un carreau. Certains ont un drôle d’accent. Pas vrai, monsieur Brun ? Ils vont se presser sur les gradins et à six heures pile, ça commence. De l’extérieur, on dirait que ça démarre toujours bien : de la musique, des bravos, des voix gaillardes qui « saluent les mules ». Sympa ! Après, ça se complique un peu. Cris, sifflets, énorme chahut. Mais souvent, aussi, des élans d’admiration, comme des vagues, Oooléééé ! Ca vous prend aux tripes ! De quoi louper tous ses tirs. Et ça dure bien deux heures, leur histoire. A la fin, des portes s’ouvrent, et au milieu, une, plus grande. Elle laisse le passage à une foule énervée qui porte sur les épaules un jeune homme bien habillé. Il a l’air fatigué, mais content. C’est un torero.  Son nom, on sait pas, mais on est content pour lui. « Bon, c’est pas tout ça, tu tires ou tu pointes ? ».

      Ils jouent aux boules. La feria, ils la connaissent de l’extérieur. Ils s’y préparent toute l’année : « Ne pas avoir l’air d’un couillon, quand passent les aficionados », leur montrer qu’au jeu de boules, on est, aussi, un maestro ; et ne pas prendre l’air méprisant, lorsqu’en sortant des arènes, c’est eux… qui les ont les boules !
     De toutes façons, ça dure pas longtemps : cinq jours. « Quoi ? Six, cette année ? Là, ce sera plus dur, mais ça fait rien. Après, en septembre, ils nous refont un tintamarre ! Deux jours… Ah, mais là, on s’en va. On peut pas jouer, avec leur raffut… La salsa, qu’ils appellent ça . Non, là c’est plus possible… Té, carreau ! Ooolééé ! ».
     Dax commence Samedi. Six corridas, cette année, et la grande revue d’effectifs. Toros et Toreros. Les glorieuses pages écrites par les Ojeda, Manzanares, Cano, Rincon, ne s’effaceront jamais. Cependant, depuis ces monstres, et les moments magiques que chacun  d’eux a distillés dans ce ruedo, l’escalafon s’est nivelé. Certes, ils est des Figuras, mais, il n’y a plus « le chouchou », celui qui provoquait « le runrun… » bien particulier, avant la course. Alors, les organisateurs doivent se creuser la tête, sortir les portables et les règles à calculer. Par ailleurs, il faut tenir compte des concurrents… Bayonne, San Sebastian, à moins de cent bornes. Dure alchimie ! Sacré casse tête ! Cela ne réussit pas mal, et la plaza résonne encore des échos de l’apothéose du 17 Août dernier, la corrida de Samuel, le rabo pour Enrique, la finesse et le recibir de Morante, les cites à vingt mètres d’Abellan.  Moment magique ! Les trois à hombros. Les boulistes en ont perdu le cochonnet. Dans la plaza, ravi, assommé d’émotion devant tant de beauté, de grandeur, le public ne pouvait se résoudre à quitter le tendido. La « Néhe » ne savait plus que jouer, ayant bissé tout son répertoire… La grande émotion !
      Ambiance et moments très particuliers que Dax sait vivre avec grandeur et sincérité. Nul doute qu’elle nous réserve, encore cette année, quelque chair de poule « bien taurine ». Le jeu consiste à deviner quand ? Le premier jour avec le Morante et Juli, à moins que Caballero, tout à coup, veuille bien enchaîner plus de quatre muletazos en baissant vraiment la main ? Le dimanche, avec les Pablo Romero ? Le lundi avec Le Cordobes, dont on n’oublie pas, ici, « la » faena  au Samuel Flores, peut-être la meilleure de sa vie ? Les Baltasar Iban ont toujours suscité l’événement, à Dax. Sera-ce donc le mardi ? Ou alors, et beaucoup le pensent : Ponce et les Samuel du 16 août… D’autres parient pour « le duo infernal » Joselito/Jose Tomas, le dernier jour, avec « le petit jeune », Sebastien Castella, à peine sorti de son alternative. Les paris sont ouverts…
     Tous les jours, un intérêt ; tous les jours, un point d’interrogation. Ajoutez à cela la corrida de rejoneo et le concours des novilladas non piquées… et pendant que les boulistes du parc « font des carreaux », Dax fait un carton ! ! !

Voir rubriques cartels

 

LES FERIAS « AIMABLES »… NE PAS S’Y TROMPER !

     10 Août : Dans le grand parcours qu’effectuent les vedettes de la toreria, il est des plazas et des ferias dites « mineures » qui font le lien entre des rendez-vous d’importance, en Espagne et en France. Certes, le toro y est peut-être plus réduit, (quoique..), mais surtout les résultats en sont moins porteurs que quelque odyssée d’apothéose à Bilbao, ou quelque soirée « de mille parfums » en plaza de Malaga. Mais attention, le public est là. Il paie ; il sait, à sa façon ; il exige. Par ailleurs, le toro sort pour combattre, avec son tempérament et ses cornes. Combien de carrières ou de saisons glorieuses se sont arrêtées pour s’être « déconcentré » en toréant dans « un pueblo » ? Ferias aimables, peut-être… mineures, en aucun cas.
     Huesca est une de ces ferias. Elle n’a pas grande force stratégique. Mais l’année dernière, par exemple, un toro y a coupé sec l’explosion de Padilla. Le public y est bruyant, mais il sait aimer ou râler. La première corrida a vu Enrique Ponce couper trois oreilles à des Ana Romero, tandis qu’Espartaco et Rivera Ordonez obtenaient un trophée.
     Près de Madrid, San Lorenzo del Escorial  a vu une corrida de remiendo, avec des Osborne, Algarra et Nunez del Cuvillo, qui composèrent un lot bien présenté (surprise !), au comportement exploitable pour qui voulait s’y mettre. Curro Vazquez venait de telonero, et fit son devoir, sans faire d’ombre aux copains. Joselito ne va pas… Le chroniqueur parle de « fuera de sitio ». Attendre, mais quoi ? Du coup, Jose Tomas se gagne toutes les faveurs, et coupe trois oreilles sans se défriser.
     On a aussi joué en nocturne ce  10 Août, à Palma de Mallorca. Cinq de Bernardino Piriz, qui tombent moins, et un Saboya . Un sac d’oreilles pour Finito, Abellan et « El Juli » qui sortent à hombros.
     A signaler par ailleurs que Victor Puerto continue sa récolte : Trois oreilles et une queue, en plaza de Socuellamos, face à des toros de Sanchez Arjona (vuelta au 2ème). Caballero coupa une et une, mais le triomphateur total de la journée  fut le Cordobes : quatre et un rabo. De quoi faire un bon ragoût !.

 

JOSE TOMAS « SE SENT POUSSER DES AILES »…

    10 Août : Devant le nombre de contrats signés et les distances à parcourir, Jose Tomas a décidé d’affréter un petit avion, durant les mois d’Août et Septembre. Il est vrai que, ne serait-ce que les prochains jours, le torero de Galapagar va enchaîner Gijon /Béziers/le Puerto/San Sebastian, puis Bayonne/Malaga/Dax .
     Rien de bien nouveau en cela, le Cordobes (père), en son temps (65/66), ayant fait de même, allant jusqu’à piloter lui-même, à la grande terreur de son confianza, Paco Ruiz .
     L’histoire ne dit cependant pas si Joselito fera partie des invités, et ne dit mot de l’apoderado commun, Enrique Martin Arranz, qui risque de devoir pousser loin, dans de longues chevauchée nocturnes, la complicité qui l’unit au madrilène. Par ailleurs, on sait l’aversion qu’ont les toreros, pour l’avion. Au fond, il est normal que dans le monde « du toro », on préfère le « plancher des vaches »….

 

TOMAS, JULI, CALIFA… LE CARTEL DU JOUR

     11 Août : Viennent de débuter les ferias de Gijon et Malaga, tandis que Huesca poursuit son chemin.
     A Gijon, face à quatre Marca, pour le moins discutables en présentation, et deux Zalduebdo, José Tomas a toréé longuement le troisième, coupant deux oreilles. Joselito « a été long », mais a obtenu un trophée. Manzanares a donné quelques bons détails.
     A Huesca, sous un ciel bien bas, les toros de Téofilo Segura ont été bien faibles. Morante « attend le soleil ». Le jeune Jesus Milian coupe un trophée, et gagne le poste de remplacement de Emilio Munoz, ce 12 août. Le triomphateur incontestable de la journée est le Juli, infatigable, spectaculaire, toréant long et templé. Oreille à chacun et une sortie a hombros de plus.
     Malaga, après l’incroyable feuilleton lié à la future gestion de la plaza, les cartels sont sortis une semaine avant l’ouverture de la Feria. Première corrida, devant ¼ de plaza. Ceci explique en partie cela…Toros bien présenté, racés et nobles de Guardiola. Espla « saupoudra » de bonnes choses. Ricado Ortiz fut vaillant, mais tua mal. Vuelta, face au cinquième, dont il reçut les 681 Kgs, a portagayola. Y olé ! Faena de mas a menos du Califa, au troisième, et « grosse oreille » du bon sixième qu’il toréa avec sincérité, tirant d’excellents muletazos et tuant bien. Califa continue sa route. Les moteurs sont chauds. Attention !.
     Blessure grave du mexicain Ignacio Garibay, par un toro de Saboya, en plaza de Villacanas, où Jose Luis Moreno est bien revenu, coupant une oreille, et Uceda Leal montra toute la qualité de son toreo : deux oreilles.
     Finale du concours de « novilladas » nocturnes de Madrid. Il y avait du monde ; les novillos de Casillon offraient des possibilités. La présidence a été très rigoureuse. Les novilleros se sont bien battus, mais ont beaucoup pinché. Triomphateur : Rafael de Julia, qui n’est plus un débutant. A lui la seule vuelta de la tarde/noche. Luis Vilches toucha le mauvais lot, et Leandro Marcos se montra long et piètre escrimeur.
     « Par chez nous », notre correspondant est rentré passablement fourbu et un brin dubitatif de laz novillada de Vic-Fezensac. Toros novillos de Barcial…Ca veut tout dire. Une bonne raison pour montrer intérêt et générosité à l’égard des novilleros qui se mettent devant. Public froid, et présidence sourde ont quelque peu gâché les efforts de Jose Montes, Ricardo Torres, très bien, et Luis Vital Procuna qui fit ce qu’il pouvait, en fonction de son bagage, face à des Arturo Cobaleda qui avaient déjà « tout lu ». Il ne faudrait pas se tromper. Vic, dure et exigeante pour la feria (quoique…), soit !  Mais après, on peut être à la fois, sérieux et généreux.
     Ce 12 Août, deux évènements : L’ouverture de la Feria de Dax, avec un cartelazo et, là-bas, du côté de Béziers, un jeune homme va s’habiller, pour la première fois, de « Matador de toros » : Sebastian Castella reçoit l’alternative. Suerte !

 

DAX ET BAYONNE… POUR « L’AVENIR DU PRESENT »…

     Titre biscornu, certes, mais qui essaie de dire… ce qu’il veut dire ! Les ferias sont montées, et tournent autour des mêmes noms : Figuras incontournables; Toreros « de la comarca », qui vont amener un peu de monde, et sur le nom desquels on pourra faire de la communication un peu démago sur le sujet « Vous voyez que nous, on aide les locaux ! » .. Bref, peu de surprise. A côté de cela, les novilladas rassemblent peu de monde et ne présentent que peu d’échos. Raison : Il est difficile « de sortir », à moins d’avoir un protecteur argenté, ou un énorme coup de chance, l’espace d’une tarde en plaza de Las Ventas, malgré froid, vent, ciment vide et toros …toros. 
     La France à le mérite de chercher et d’aider ceux qui sont … « le futur » de la fiesta présente. Que deux « grosses plazas », en situation de feria, présentent un concours de novilleros en non-piquées, avec du ganado de garantie, avec un public attentif et généreux, avec une répercussion médiatique importante, en dit long sur la qualité de cette zone aficionada.
     Depuis des années, Dax présente des matinées pleines de fraîcheur et de force, au point que la plaza enregistre des entrées magnifiques. Les novillotes de Baltasar Iban ont fait le succès de ces rencontres. Cette année, il y aura des « Maria Luisa » et des Sonia Gonzalez, jeune ganadera, fille de son père… Damaso.  Deux rencontres de compétition, les 13 et 14 Août, avec la finale, le 17. Paseo à 11h 15 – Prix réduits, et abonnements. Amenez, tous, vos mouchoirs blancs, propres, fraîchement repassés. C’est ainsi que vous aiderez le jury, parce que c’est ainsi, et seulement ainsi, que l’on demande les oreilles.
     A Bayonne, 13 et 15 Août, à 11h, ce sont les fameux novillos navarrais de Santafe Marton, qui arbitreront, de façon musclée, les deux rencontres, avant la finale du 3 septembre. Depuis plusieurs saisons, le public n’a cessé de croître sur les gradins, conquis par la qualité du ganado et la valeur de ces tout jeunes hommes, si fragiles et pourtant, déjà, si fièrement toreros.
     Dax et Bayonne…Bayonne et Dax. Concours des non-piquées ! Ne les manquez pas ! Une sacré leçon d’Aficion et une piste lancée à d’autres ténors de France, mais surtout d’Espagne. Imaginez Séville, dans les matins d’Avril…

 

L’OUVERTURE, A DAX : LES BOULES ! ! !

   12 août – Dax : Vraiment , on ne songeait pas, il y a deux jours, en présentant la feria, avoir à faire référence si tôt aux boulistes du Parc Théodore Denis (Voir éditorial – 10 Août).  Ils furent discrets en ce jour d’ouverture, car le parc était envahi d’attractions et de points de vente des plus sympathiques. Cependant, on ne peut s’empêcher de penser à eux, tant à la sortie, grande partie des protagonistes ne pouvait s’empêcher … d’avoir « les boules ! » Tant les Aficionados que les organisateurs, sans parler des toreros, en particulier le Juli, qui, pardonnez cette expression triviale, faillit bien… perdre les siennes .

    Corrida triste, sous un ciel menaçant percé de quelques rayons - Plaza pleine. Lot très discutable d’Alvaro Domecq, ganadero présent dans la plaza, mais qui a perdu, ce jour, le « Don ». Présentation « en échelle », allant du petit , bien fait, au gros lourdaud, vilain. Les armures de plusieurs toros ont été fortement protestées. Certaines de ces manifestations semblaient spontanées et justifiées, d’autres, beaucoup plus élaborées, sentaient « la cabale » ! Certes, plusieurs toros derrotèrent avec vacarme dans les chiqueros, avant de sortir, mais…ceci n’explique pas cela. Les toros sortirent fort, avant de manifester bravoure au cheval, hélas rapidement muselée par des forces limitées. Invalide le premier, accidenté le quatrième qui se démit « le poignet droit » au sortir d’un capotazo, et fut rentré. A la muleta, une noblesse décastée, emprunte de soseria, qui plongea la tarde dans un relatif ennui, heureusement de courte durée.  Un seul toro sortit fort et voulu se battre, le quatrième bis. Hélas, son matador  n’eut pas les mêmes velléités. Les boules…
    Manolo Caballero, aujourd’hui, n’essaya même pas de vendre sa marchandise. Des excuses devant le premier, le torero ne pouvant que constater la lamentable faiblesse du cornu. Aucun pardon devant le quatrième bis, sorti fort, au point de mettre l’albaceteno en échec, cape en main. Ce que voyant, Caballero autorisa une pique « très très lourde » de Martin del Olmo, que le toro prit bravement. A la muleta, le Domecq se montra vindicatif, et Emmanuel Chevalier ne voulut pas, ou ne put pas, le réduire, se laissant même aller à un mouvement d’humeur répréhensible, qui, en tennis, lui aurait valu une amende. L’épée étant souvent le reflet de la faena, Caballero picota, à la dégoûtée, plusieurs descabellos, sous une petite bordée de sifflets d’un public vraiment très gentil. Les boules ! Le meilleur de Caballero, ce jour : deux paires de banderilles de son troisième, Alcantud.
   Morante de la Puebla est en train « de revenir ». Il se sent torero, et le public réagit favorablement aux suertes dessinées par le sévillan, tant à la cape qu’à la muleta. Dessinées, pas encore sculptées ! Il n’aura pu s’exprimer que partiellement, ce jour, ces deux toros commençant allègres et tournant rapidement au mièvre. Restent dans la rétine plusieurs véroniques, un quite par chicuelinas, plusieurs droitières isolées, et, surtout un grosse estocade au cinquième qui, sans la mort lente du bicho, lui aurait peut-être valu de couper la première oreille de la féria. Grosse ovation, avec salut, à son premier. Le public lui offrit la vuelta, à la mort du cinquième, ce qu’il refusa poliment, parce que…les boules !

    « El Juli » a un début de mois d’août phénoménal, et quand les toros n’embistent pas, c’est lui qui fonce. Ce jour, cependant, cela n’a pas marché aussi bien, en particulier à la muleta. Mais, force est de reconnaître l’entrain, la vista, le courage et l’aficion de ce garçon qui, où qu’il se produise, veut « manger du toro ». A la veille de son « unico espada » à Marbella, il aurait pu « cumplir » et contourner joliment les obstacles d’une tarde qui coulait. Au contraire, il poussa les feux et faillit bien renverser la situation en sa faveur. Son premier fut très protesté pour  « astigordo ! ! » et le torero fit tout pour remonter la pente : Quite aérien dont la première passe vit la corne lui frôler la tête. Banderilles musclées et faena de muleta, parfois trop serrée, les séries se succédant, un peu embrouillées, mais vaillantes. Espadazo, après pinchazo, Ovation. Il reçut le fin et pointu sixième sans trop se méfier et, au troisième capotazo, la corne gauche le percuta, hachant, à travers le capote, la braguette du traje lilas et or. En parlant de boules…Ce fut juste ! Sans se regarder, le Juli attaqua au quite, aux banderilles, à la muleta, jusqu’à ce que le bicho se couche vilainement. Efforts vains, estocade et ovation de sortie.

   A la fin de la corrida, parmi les visages las des aficionados, celui d’un anglais, la moustache en bataille. Son impression ? … « The balls ! ! ! »…

 

UNE BONNE PREMIERE POUR CASTELLA

     12 août – Béziers (de notre correspondante) : Grand bleu et plaza llena pour l’alternative de l’enfant du Pays, Sebastien Castella. Ambiance d’attente et d’espoir en cette ville de Béziers qui voit éclore son premier matador de toros, 37ème français à atteindre ce titre. Les espoirs ont été comblés, le nouveau docteur coupant une oreille de chaque adversaire. Cependant, on regrettera la présentation très inégale des toros de Juan Pedro Domecq, et surtout, leur faiblesse.
     Sebastian Castella se montra calme et torero. Curieux, il ne brinda pas la mort de son toro d’alternative, peut-être par respect, du fait de la faiblesse du bicho… Faena douce et centrée bien conclue. Il fallut se battre plus avec le sixième et le torero fut encore à son affaire. Bonne estocade, deuxième oreille et triomphe pour le nouveau venu dans l’escalafon supérieur. Maintenant, il faut confirmer, et durer.
     Enrique Ponce toucha le mauvais lot. Il n’a pas triomphé, et il n’aime pas cela, surtout lors de ses confrontations avec Jose Tomas. Deux toros sans relief et un gros échec avec l’épée. Ponce sort à vide de Béziers, alors que les collègues ont coupé. A n’en pas douter, le Torero de Chiva  « se vengera »… à Bayonne et à Dax.
     Jose Tomas est arrivé, a regardé posément public et toro , a déplié sa muleta, s’est planté là, face à son premier, et lui a coupé deux oreilles, le public marchant à fond, malgré enganchones et manoletinas. Grosse entrée a matar , le toro tardant un peu à tomber. Le cinquième était un invalide et il fallut abréger. 

 

EN ESPAGNE: BLESSURE, ET PLAZAS A DEMI VIDES

     12 Août : Mi-vide ou mi-pleine ? Selon que l’on est optimiste ou son contraire, de bonne foi ou mal embouché, il est quand même difficile de traduire positivement les quarts ou demie entrées répercutées dans les résenas de 95% des corridas actuelles, en Ibérie, y compris dans les ferias, alors que la France enregistre des entrées impressionnantes. Malaga, Gijon, Huesca, malgré des cartels qui se tiennent, ont vu défiler des figuras, devant du ciment «aficionado fidèle»…Certes, Malaga attend les cartels forts, mais on pourrait parier que…
     A qui la faute ? Aux toreros, sans grandes personnalité, sans grande volonté de se « tirer la bourre » ? Aux toros, qui affichent sans vergogne descastamiento et flojedad, vibrant quelques minutes à coup d’EPO ? A la Télévision qui répercute mille tardes d’ennui, que l’on vit un peu mieux dans son fauteuil, un chivas à la main ? Allez savoir ? De todo un poco…
     12 Août : En plaza de Herrera del Duque, près de Badajoz, Luis Miguel Encabo se fait prendre en toréant son premier à la cape. Dure cogida et blessure grave avec deux trajectoires à la cuisse droite. Le toro était de José Vazquez, et la corrida vit le succès de Miguel Rodriguez.
     A Malaga, les toros de Jose Ortega sont sortis sérieux, mais en demi teinte. Zotoluco fut mal, malgré un début à genoux au premier, et une bonne série au quatre. Pire encore, David Luguillano, qui afficha beaucoup de crainte, face à ses deux opposants. Seul, Jose Luis Moreno  se mit en évidence dans la première moitié de sa faena eu troisième. Il y eut pétition de la majorité du « quart de plaza ». En vain. Le cordouan donna deux vueltas.
     A Gijon , les Maria Luis ont été au-dessus des toreros. Seul Uceda Leal toréa la sixième avec sa classe qu’il sait imprimer lorsque la confiance est au rendez-vous. Oreille
     A Huesca, Padilla a coupé un trophée, mais c’est le petit Jesus Millan qui triomphe, grâce à sa fraîcheur et sa vaillance. Les toros étaient de Javier Perez Tabernero, et la plaza était…mi-pleine, ou mi-vide… c’est selon.
     San Lorenzo del Escorial. Toros de Antonio San Roman, flojitos. Califa sèche au premier, et lie de bonnes naturelles au quatre. Oreille. Davila Miura ne passe pas la rampe. Triomphateur du jour, avec une prestation de qualité : Juan Bautista, qui coupe les deux oreilles du sixième, brindé a Julio Aparicio père. De bonne augure avant les prochains gros rendez-vous.
     Espartaco a coupé trois oreilles en plaza d’Almendralejo, tandis que Luis Reina, l’ « ex-torero sandwich » réapparaissait avec un trophée chaque fois. Curro ! ! pues….
     Du côté du Puerto Santa Maria, catastrophe signée Gabriel Rojas. Terciados et invalides, ils précipitèrent dans la tristesse Manzanares, Finito et Abellan, qui remplaçait Paula. On ne parlera pas de l’entrée.

 

13 AOUT : BAYONNE,  DAX …ET ROQUEFORT

     Deux corridas de feria  et une novillada sont au menu, en ce dimanche de pré-assomption. Puerto San Lorenzo à Bayonne, avec Ponce, Morante et Jalabert. Espoir, à condition que les toros tiennent debout. Ponce est chez lui , Morante, presque. Quant à Juan Bautista, on se doute bien que triompher ici est dans ses objectifs.
     Deuxième à Dax, avec les Pablo Romero rebaptisés Partido de Résina, ce qui, dans les Landes, est fort d’à propos. Clairement intéressants l’année dernière, c’est plus ténu en 2000. Pour le moment, l’un d’entre eux a déjà arraché un des arbres du corral. En face : Richard Milian, Padilla et Vicente Bejarano.
     Roquefort des Landes…Ayyyy ! Ici, tradition torista, avec, au fil des années, des novilladas de miedo. A en faire pâlir un Vicois. Cette année : présentation, des pattes et de la caste. Les San Martin, de Chafik, ont fait bonne impression, à Bayonne. Ils vont impressionner, tout court, à Roquefort. Suerte à tous les coletudos, en particulier  à Valentin Ruiz, Javier Valverde et Antonio de Mata, qui auront charge de les lidier.
     Beau temps – Seule, la mer sera calme.

 

DAX : HAUTS LES MAINS ! ! !

     Mais non, ne vous inquiétez pas. On ne veut parler ici d’aucun « atraco ». Déjà, les banquiers et les organisateurs pâlissaient…
     En fait, il s’agit, si vous avez une heure à tuer, à la fraîche, d’aller visiter une exposition originale et de « Duende ». Au Casino  de Dax, les photos de Philippe Salvat, signent l’entrée de ce jeune reporter de presse, dans le cercle réduit  des « fous furieux » de la photo taurine. L’artiste a  basé son approche sur « les mains », pendant la lidia… Ouvertes au triomphe, crispées sur le capote, fatiguées et souillées après l’épée, mais souriantes et fleuries, soudain relâchées pendant la vuelta, ces mains toreras racontent la dramaturgie de la corrida, bien mieux que ne sauraient le faire les plumes de nos plus prestigieux écrivains, soudain débarqués dans le ruedo. C’est tout à l’honneur du photographe d’en avoir eu , et l’idée et  le talent. A ne louper sous aucun prétexte. Enhorabuena, Felipe… 
     Exposition Philippe SALVAT - Casino de Dax – tel : 05 58 58 77 77- (Vous pouvez baisser les mains !)  

 

LES MEANDRES DU « SAINT LAURENT »

    13 Août – Bayonne : Si tous les toros étaient bons, nous serions tous des grands aficionados. Mais voilà, ils sont loin d’être bons, pour un gros pourcentage d’entre eux. Alors, il faut regarder avec sagesse et humilité, évaluer  avec lucidité, et juger avec humanité. Applaudir l’arrastre d’un bloc de marbre, pourri de mauvaises intentions pointues, tout cela parce que le matador, si beau, si adulé, si riche soit-il, a pris les précautions nécessaires, relève de l’absurde, de l’ignorance taurine, et du manque total d’aficion.
     Un grand toro, qu’est-ce ? Tout d’abord, une présentation : Trapio, et non poids; des cornes, en harmonie avec le corps, et intactes; Un comportement : Férocité franche, forces d’un athlète. Un grand toro, c’est  une charge, un galop de départ, con fijeza dans les capes; une charge de loin au premier tiers, fixant la tête au peto, mettant les reins, poussant droit et fort, campaneando, jusqu’au batacazo, sortant à l’appel de la cape, mais revenant trois fois au fer, le temps de deux quites. Allègre et franc dans sa charge, il fait briller les banderilleros. La muleta l’appelle, alors il vient, avec puissance et sans innocence, ne permettant aucune erreur. C’est un combat, mais il se livre avec noblesse, répétant sa charge en quête de ce mirage rouge qui s’enfuit devant lui. Le fer l’a grandi, l’épée l’anoblit, et il lutte vaillament, des quatre fers, au milieu du ruedo, jusqu’au dernier regard. Le temps d’une ovation, il voit de l’or, le rose d’une cape, un éclair d’argent… et il ne voit plus.
     Si tous les toros étaient ainsi, nous serions tous de grands aficionados. Mais, ils le sont de moins en moins. Aussi, nous devons naviguer dans les méandres de la falta de raza, falta de casta, mansedumbre, le tout agrémenté de manque de forces. Alors nous devons être bien modestes, et supporter, parfois nous faire arnaquer. Bien sûr , il a fallu payer très cher sa place, cela donne le droit d’être exigent, mais pas d’être injuste.
     Bayonne a vécu ce jour une corrida qui déroute. Les Puerto San Lorenzo, dont la présentation fut honorable, malgré quelques questions que soulevèrent des pitons escobillés ou  astigordos, pour trois d’entre eux, ont eu un comportement de demie caste, sortant sin fijeza, en jouant les mous, prenant le fer sans s’employer, se permettant quelques genouillades à la sortie de la mono pique, jusqu’au monterazo du torero. Alors, ils se changeaient et « remontaient », à partir des banderilles, pour exploser de multiples manières, à la tête ou dans les jambes du matador, faisant planer le doute : Caste ou sentido ?. Ce fut le cas des trois premiers. Le quatrième décida d’arrêter les frais et de secouer sa pauvre tête, en passant deux fois. Le cinquième se bloqua net et attendit tout le monde, de ses grandes perches pointues. Quand au sixième, de cinq ans et demi, il montra la violence des gros méchants, mais il ne fut pas le plus retors.

    Enrique Ponce, selon certains, n’est plus ce qu’il était. Ca y est ! C’est son tour ! On a dit cela de tous, et on aime tellement brûler ce que l’on a adoré. Il toréa un peu rapide son premier, qui se révéla, au final, le moins mauvais du lot. Parmi des droitières alignées en vrac, deux grands derechazos soudain ralentis, et une série bien rematée, fêtés par le public. Pinchazo et une presqu’entière, la corne lui déchirant la chemise, au niveau de la poitrine. Ovation et salut.  Face au quatrième, il essaya bien deux choses, en sachant qu’il ne réussirait pas. Il tua bas, et on ne lui pardonna pas, parce qu’il faut prouver qu’il est en baisse de régime ! Division .

    Morante de la Puebla eut de bonnes choses au capote, face au premier qui lui joua un tour, et, après un début de faena  «de dulce », avec deux grands trincherazos, se mit à le regarder et à resserrer ses charges, faisant semblant d’y aller, mais se retenant une, deux fois, avant de déclencher. Pas bon pour la confiance du muletero. Il tua vite et fort, la corne passant près, et on l’ovationna. Le cinquième était « une paire de cornes » ambulante, qui, d’entrée, joua les mauvais garçons, et s’arrêta, attendant l’homme, à la cape, à la muleta, et surtout, à l’épée. Morante ne se confia pas, logiquement. Cela méritait un silence de Séville, et non cette bronca, injuste.

     « La corrida a été sauvée par le français » . No Senores ! La corrida a été sauvée par un torero qui s’est fait manger par son premier, et qui a presque mangé le gros sixième. Un torero et un homme qui, avec ses qualités et ses manques, s’est mis devant, bravement, et a jugulé, comme il le pouvait, « des charges »… car c’est cela qui fit la différence avec les lots des copains… Ses toros avaient des charges, dures, tordues, mais des charges, tout de même…

     Le troisième remonta terriblement à la muleta, devenant pegajoso violent,  mobile en diable et se retournant dans la zapatilla ou dans le gilet. Bautista avait brindé, la veille, un toro à Julio Aparicio Padre. Celui-ci savait, en quatre doblones par le bas, terribles, tordre un bandit  et lui dire : « c’est moi le patron, et maintenant, tu vas suivre ce que je dis… ». On ne peut vaincre un tel toro avec derechazos et naturelles, pour vaillants et musclés qu’ils soient. Tauromachie de l’an 2000 !Vaillant et musclé fut Jalabert, mais il fut vaincu. Mort en une épée et trois descabellos impossibles. Ovation. Jean Luc Jalabert, et c’est juste récompense pour l’ensemble de  sa tarde, a coupé une oreille du sixième, un toraco massif et très violent dans la muleta. Découvrant que la charge, cependant, était droite, Bautista imposa trois grosses séries de derechazos, en puissance, ne devant pas se tromper, et en essayant de garder son souffle. Très méritoire faena, même si on ne parle pas d’esthétique. Faena «de verdad » ! Media qui suffit et une oreille que certains protesteront un peu, les mêmes, sûrement qui firent la bronca à la sortie de Morante et Ponce.
     Au tout début de la corrida, un quidam du balcon harangua la foule, au nom de toutes les intégrités de la planète. Afan de protagonismo ? Il y a, pour cela, l’Assemblée Nationale, le mercredi après-midi.  Par ailleurs, il y a, le 15 août à Biarritz, le grand feu d’artifice. C’est préparé d’avance, réglé au millimètre, à la seconde ! C’est  très beau, et c’est gratuit ! ! !

 

LA TETE …PRES DES SABOTS

     13 Août – Dax  - Deuxième de Feria : La corrida des Pablo Romero a, malheureusement vécu deux tristes incidents qui ont gâché la fête. Deux toros, premier et cinquième ont pardu  un leurs sabots en piste. Triste spectacle d’un animal mutilé, au regard perdu. Golosopeda ? Les examens post mortem le diront.
     Notre correspondant, amoureux des ex Pablo Romero nous parle de troros bien faits, mais de très bonne éducation, sans violence ni mièvrerie. Richard Milian fut discuté face au premier, mais s’en alla bravement attendre le quatrième à Portagayola. Un respeto! Padilla a mis le turbo: Deux  portagayolas, largas à genoux, banderilles, toreo à la vapeur et l’épée qui fonctionne: Oreille et vuelta. Vicente Bejarano a fait illusion l’an passé… mais c’était l’an passé.

 

DENIS LORE, EN MATADOR DE TOROS

     13 Août – deuxième de la feria de Béziers. Corrida très bien présentée de Cebada Gago, qui montra force et caste . Denis Loré coupe une oreille à chacun, se montrant torero et surtout bon matador. Salio en hombros. Pepin Liria arracha une oreille de son premier. Uceda Leal flotta un peu.

 

L’ETE DE LA « SAN MARTIN »

     13 Août – Roquefort : Comme on pouvait s’en douter, la novillada de Roquefort des Landes a rallié tous les suffrages. Les San Martin, c’est du solide et du bon. Trapio et casta furent à l’affiche, bravement combattus par les toreros, à pied et cheval. A souligner que plusieurs novillos furent abordables, malgré le respect qu ‘ils imposaient. Seul, le premier se révéla « manso manso », et fut banderillé de noir. A l’applaudimètre: Javier Valverde (oreille et vuelta): clair triomphateur et torero salmantino à suivre. Valentin Ruiz fit face au premier, et donna un bonne vuelta, au quatrième. Antonio de Mata fut en-dessous, écoutant quelques maigres applaudissements. ¾ de plaza et de l’aficion à revendre.

 

DIMANCHE EN ESPAGNE : « DE TODO… AVEC, EN PLUS… EL JULI »

     Ce dimanche 13 Août aura vu de nombreux festejos sur toute la géographie taurine espagnole. Madrid a gentiment applaudi quelques rejoneadores ; Barcelone et son tiers de plaza ont vu une grosse corrida de Galache, face à laquelle Miguel Rodriguez a coupé une oreille. José Tomas a coupé deux oreilles à un Osborne, au Puerto. Il aurait bien répété, mais son second se cassa un piton. Stop ! La corrida n’a rien donné, Joselito se faisant un peu récriminer, pour son manque d’envie.
     Les ferias continuent : Malaga a reçu l’alternative de David Vilarino. A cette occasion, Victor Puerto et El Califa ont coupé un trophée, tandis que le nouveau donnait vuelta. Toros de Sayalero, et un Guardiola, excellent, sorti quatrième. A Gijon, c’est le Fandi qui coupe un cartilage à un toro de San Roman. Juan Mora ne se casse plus la tête. A Huesca, tout le monde récolte et sort a hombros : Caballero et Cordobes coupent une chaque fois, mais la faena du jour est pour Eugenio de Mora : Deux oreilles du sixième Roman Sorando. Six toros, six estocades. Emportez ! San Sebastian ouvre sa verrière d’Illumbe, pour une corrida du Capea, au rejoneo : Deux oreilles pour Mendoza, et casi lleno en la plaza ! Vaya !
     A Briviescas, c’est une alternative de plus, celle de Paco Trujillo, qui coupe un trophée, tout comme son parrain Fundi. Le triomphateur est Jose Ignacio Ramos qui fait carton plein : quatre oreilles. Toros du  « Rejon » et de Jaime Brujo.  Coup de rogne ou de génie de Julito Aparicio, en plaza de Baeza : Deux oreilles et rabo du cinquième « torito » de Diego Puerta.
    Cependant, le fait marquant de la journée, sera le « one man show » du Juli, en plaza de Marbella. Attention, ce ne fut pas « à l’américaine », mais un unico espada, de verdad, remplissant la plaza et faisant sortir six toros de différents élevages,  bien présentés, vu les circonstances. Le matador fut brillant et coupa six oreilles auxquelles il faut rajouter les dos orejas y rabo symboliques du cinquième toro, de Torrealta, qui fut gracié. Triomphe total du Juli qui se multiplia toute la tarde, et justifia son rang. En plein mois d’Août, six toros, seul, quand on torée tous les jours… qui va le faire ? Chapeau, senor !

 

SAINT SEVER :  « DU MONDE AU POULAILLER »…

       Tout le monde à entendu parler du « poulet de St-Sever ». Publicité oblige, mais, qualité aussi ! Histoire de faire un clin d’œil à ces charmants gallinacés, et d’inventer un trophée qui en vaut bien d’autres, l’empresa de St-Sever organise, le 20 Août, une novillada que l’on pourrait presque baptiser « revue des espoirs de l’été 2000 », dans nos ruedos. Des poussins, en quelque sorte… Face à un lot de Pilar Poblacion, défileront Abraham Barragan , styliste et technicien, auteur de très bonnes choses dans nos régions ; Luis Vital Procuna, un portugais explosif, virtuose des banderilles, et Julien Lescarret qui, après la folle odyssée imposée en début de mois, va reprendre calmement, sagement, pas à pas, sa marche en avant.
      
St Sever, on y va,  le matin, on y déjeune d’abondance, on y boit sage, et on se retrouve, entre nous, après les  grandes ferias, et les « grandes phrases » qui les accompagnent.  

 

FINITO DE CORDOBA « ENTRE », DEFINITIVEMENT, EN FRANCE

       14 Août – Dax – 3ème de Feria : Cela faisait longtemps que l’on y pensait, et cette année, plus que jamais. Toreo de classe, alliant technique et expression artistique, Finito de Cordoba aurait dû, depuis longtemps, être un des « toreros de la France ». Cependant, son humeur fantasque et une régularité en pointillés, l’ont toujours affublé de qualificatifs du genre: fragile, inconstant… Et c’est en partie vrai. Faisant le yoyo entre les plus hauts sommets, comme en 93, et le « bas du bas-fond », Juan Serrano a souvent fait souffrir ses admirateurs, tandis que sceptiques et francs détracteurs se frottaient le ventre en le voyant « patiner » dans la plaza, mais en pleine forme, sous les caméras de « Gente » Cependant, 1994 nous l’avait montré brillant, à Mont de Marsan et Bayonne. Dax n’avait pas eu cette chance.  Puis, plus rien !

       Après « un gros tunnel », Finito a débuté cette année 2000 en trombe. Equateur, Vénézuela, pour chauffer les moteurs ;  à Huelva, un toro gracié pour ouvrir les débats, en Espagne ; une magnifique feria de Séville ; de bons passages un peu partout, et un autre toro gracié, à Barcelone, cette fois. Souvent, le sorteo sourit aux toreros « embalados ». Finito se sent bien, se sent torero, et le démontre. Idées claires, planta firme, il torée et triomphe. Cela semble si facile…
       Un grand plaisir de voir sortir à hombros le Finito, ce jour, de la plaza de Dax. Son triomphe est entier, sans contestation, même si certains diront que la corrida du Marquis de Domecq était noblisima. Et alors ? La veille, il s’était « envoyé » un Fraile « Fraile », en plaza de Pontevedra. Aujourd’hui, il toréa en accord avec les qualités et défauts des Marquis. On ne fera pas la méchante remarque : Qu’aurait fait Ruiz Manuel avec ses bichos ? Qu’aurions nous vu, avec le Cordobes ?

       Ciel de rêve, lleno, pour cette troisième de feria qui, dit-on, n’a pas décollé. La corrida va, malheureusement, connaître un moment tragique, et se transformer en mano a mano, le Cordobes, un moment distrait, se faisant percuter par le deuxième, sur une oleada, au centre du ruedo, alors qu’il voulait protéger la sortie de ses picadors. Longuement porté, secoué, fracassé au sol, Manuel Diaz se releva, grimaçant et se tenant le bras droit. Après examen et radios, il semble que les dégâts se réduisent heureusement à une luxation du coude droit. Quelle temporada  terrible pour le blond torero !

       Les toros du Marquis de Domecq ont fait plaisir à voir, dans la mesure où le lot fut homogène, bien fait, en général bien armé, sortant avec alegria, un peu abanto, distrait, correton, sin fijeza dans les capes, à part le sixième qui, mala suerte, se démettra l’antérieur  gauche et sera rentré, remplacé par un Nunez del Cuvillo, bas, très armé, brave et noble. Les Marquis ont fait leur devoir aux piques, sans se faire prier, mais sans excès. A la muleta, à part le deuxième qui débuta « en vache », ils montrèrent noblesse, mobilité, avec un poil de soseria, de candeur.

       Juan Serrano « Finito de Cordoba » a justement coupé l’oreille du premier, pour une faena « à mas », toréant con gusto, principalement sur la main droite, terminant ses séries par de longs pechos tournés. Il avait débuté en forçant un peu la figure, pour allonger la charge. Il termina, redressé, serein, parsemant son final d’adornos de classe. Casi entera, un peu ladeada et un premier trophée, sous l’ovation ravie.(Face à ce bicho d’ouverture, deux grandes paires de banderilles de Grégorio Cruz Velez, qui dut saluer). Le Finito aurait du couper sa seconde oreille, ou donner une grosse vuelta que le public demanda (refusée poliment) après le lidia du deuxième, un  nerveux qui venait de prendre le Cordobes.

      Le torero soigna son début de faena, réduisant les velléités du bicho, et poursuivant magnifiquement son trasteo, alliant technique, poderio et esthétique. Hélas, deux pinchazos gâchèrent un peu la fête, mais non la joie des aficionados. Par contre, la faena du quatrième alla crescendo, alternant le toreo fondamental, sur les deux mains, muy asentado, gustandose. Muy torero ! Final par manoletinas et adornos de classe et, après pinchazo sin soltar, une entière qui libère une énorme ovation, avec pétition impérative de deux oreilles. Vuelta rayonnante et le sourire sur tous les visages. Enhorabuena, Senor Torero !
       Ruiz Manuel était triste, comme abasourdi d’avoir laissé passer trois toros. En fait, Ruiz Manuel semble souvent triste et abasourdi… Quelques bons succès, chaque année, en sa plaza d’Almeria, suscitent « re-surprise et re-espoir », mais hélas, des productions telles que celle d’hier, ne sont pas faites pour provoquer une explosion. Ou alors, à retardement, peut-être ! ! ! A son crédit, la réception au capote, du sixième Domecq, enchaînant les véroniques jusqu’au centre. Le Cuvillo qui suivit, et leva piquero plus monture, plus haut que l’estribo, lui permit de répéter son muleteo raide, sans imagination ni saveur, se faisant  gentiment  bousculer par des bichos qui lui offraient « une oreille attentive », sinon deux . Il tua ses trois toros de la même façon, peu orthodoxe, mais efficace. Eteint, Ruiz Manuel. Espérons que les belles d’Alméria « le rallumeront ». Pourtant, à Dax, elles ne sont pas mal non plus…pas vrai, Elise ?
       Grande et belle tarde de toros. Toreo « a lo grande » et un joli sourire, dans les yeux du Finito de Cordoba qui, en ce 14 Août 2000, est définitivement  « entré » en France.

 

ACTUALITE MUNOZ ET ESPARTACO, OUT !

       14 Août : Espartaco s’est fait retourner, et fracturer, le pouce gauche, dimanche au Puerto. La main plâtrée, il va attendre d’autres examens, mais on parle d’opération. La saison pourrait bien se terminer là, pour le diestro d’Espartinas. De son côté, Emilio Munoz traîne une lésion au genou, produite à l’entraînement. Il pourrait bien arrêter une saison qui aura été marquée par la spectaculaire blessure de Séville.
      
Ce 14 Août, dans les plazas d’Espagne : On a enregistré un lleno en plaza de San Sebastian, pour la deuxième de Feria. Triomphe populaire, mais divisant la presse, de Jose Tomas qui coupe deux oreilles, et sort à hombros d’Illumbe. Les toros, corrects, étaient du Pilar. Joselito a été « absent », et Abellan coupa une oreille à force d’arrimon - Du côté de Gijon, les Sanchez Arjona , encastés, ont permis la sortie a hombros de tous, Caballero, Victor Puerto et El Juli - Succès du Tato et de Padilla, face à une faible corrida de Julio de la Puerta -  Alternative, encore une, de Rafael Matute, en plaza del Espinar. Le parrain, Enrique Ponce a coupé deux oreilles.Le témoin était Rivera Ordonez - El Fandi a  triomphé à Baeza, devant des toros de Garzon.
      
Par « chez nous », en plaza de Béziers, la troisième de feria a vu le triomphe de Juan Bautista, sérieux, solide, face à un lot, inégal de Santiago Domecq (vuelta et deux oreilles). Chez lui,  Sebastien Castella, pour sa deuxième sortie, de matador, toréa tout en douceur et coupa l’orille du dernier, après avoir donné vuelta au troisième. Mal servi, Morante laissa des détails et fut applaudi, tandis que ses toros sortaient sifflés.

 

« TELEVISION MITRAILLEUSE »

       15 Août - Allez donc comprendre quelque chose ! ! 15, 16, 17, 18 août. Au moment où il y a des corridas partout, la première chaîne de la télé espagnole prend la mouche et nous assène quatre courses en quatre jours. Au fond, on ne va pas s’en plaindre.
               
Rejoneo, en différé, depuis la Maeztranza de Seville, ce 15 Août, vers 23h45  
               
16 Août – 18h : San Sebastian. Toros del Torero, pour Finito, Caballero, Morante.
               
17 Août – 18 h : San Sebastian. Toros de Valdefresno, pour Rivera Ordonez, El Califa et le remplaçant du Cordobes.
               
18 Août – Pontevedra : Alcurrucen, pour Caballero, Morante et Abellan.

Préparez les magnétos, et les apéros… dans l’ordre que vous voudrez.

 

MEXICO : « TIENS, DES TOREROS ! ! »

     5 Août : On vient d’en apprendre une bien bonne. Dans la capitale Mexicaine, le torchon brûle entre les diverses composantes du mundillo taurino et la représentation gouvernementale, qui veut faire régner la loi, implosant respect de ses décisions et de ce qu’elle représente.
    Un conflit plus dur que de coutume qui a amené l’Autorité à faire suspendre la novillada de dimanche dernier 13 Août, quatrième du cycle organisé dans la Monumental. Le public, cependant, ne fut pas prévenu, et à l’heure du paseo, 12000 personnes se trouvaient sur les gradins, et refusèrent d’en partir. De leur côté, les toreros arrivèrent, décidèrent de faire le paseo, et de toréer. L’empresa , Rafael Herrerias, refusant de se mettre l’autorité à dos, définitivement, annula la novillada. Ce que voyant, les cuadrillas entamèrent aussitôt une marche de protestation, de par les avenues de la ville, direction le bâtiment de la « Delegacion Gobernativa del Distrito » . C’est ainsi qu’éberlués, les passants et divers conducteurs du district virent  passer ce curieux défilé d’hommes vêtus de lumières, à pied et à cheval, leur réservant un franc succès. Un vrai dessin de Dubout qui, à n’en pas douter, était un visionnaire .

 

JOSE TOMAS ET MIGUEL ABELLAN « FONT LEVER BAYONNE »…

     15 Août – Bayonne : Elle court, la «maladie d’Adour »…D’ores et déjà, cette temporada 2000, dans le sud-ouest aura été marquée par de vilaines suspicions, au sujet d’un mal qui existe depuis des années, qui est plus courant qu’on veut bien le dire, y compris dans des cartels de deuxième et troisième catégorie: l’afeitado. La première corrida de Dax, celle du 13 Août à Bayonne, ont provoqué questionnements logiques, protestations et doutes. Attention: on ne peut affirmer que scientifiquement qu’un toro a été artificiellement arrangé. Pour cela, les cornes doivent être prélevées, et envoyées en laboratoire. On sait que l’on peut afeiter en « plus aigu », et il se peut que ce piton émoussé que l’on jurerait retouché, en fait, ne l’a pas été. On sait également qu’une corne qui possède encore son diamant ne s’explose pas au moindre choc (barrera, sable, peto du cheval), étant même capable de perforer un burladero (ref :Bilbao). Mais, prudence s’impose. Des décisions ont été prises, attendons en les résultats.
     La corrida du 15 Août, à Bayonne, était attendue avec impatience. Jose Tomas arrivait, tirant derrière lui un Joselito que l’on savait renfrogné. Les accompagnait un Abellan, capable de leur mettre la pression, voire le feu. A l’heure dite, la plaza était remplie comme un œuf, sous un ciel balourd et une température bien plus agréable que les trente degrés annoncés par la Météo, extrêmement douée pour « prévoir le temps qui faisait, la veille ».
     Côté toros, la corrida débuta et finit mal. Mais entre ces deux épisodes, le public aura pu se régaler au spectacle de quatre toros remarquablement charpentés, sortant fort, poussant au cheval, quoique mal présentés et donc mal piqués, arrivant au troisième tiers avec une noblesse, hélas entâchée d’un peu de faiblesse et de quelque soseria. Cependant, il serait déplacé de trop faire la fine bouche, d’autant que le troisième toro, au long voyage rectiligne permit un grand moment de joie, voire d’émotion, grâce à l’intelligence lidiadora  de Miguel Abellan. Le lot de Jose Tomas débuta faiblote, mais le torero réussit à subjuguer toros et spectateurs. Joselito n’eut pas cette chance, mais ne put pas, non plus, la provoquer. Lot très intéressant de Martinez Elizondo, souche Algarra, dont le seul point noir, outre le triste spectacle du premier, fut un sixième rapidement avisé, coupant net sa charge pour partir aux dorures.
     Visage creusé, regard  vide, s’isolant dans le callejon, entre ses combats, Joselito fait peine à voir. Pas dans le sens de pitié, mais bien plutôt dans l’envie que l’on aurait de le voir serein, et de l’ovationner, comme avant. Il a voulu faire l’effort, à Bayonne, peut-être par stratégie, suite à la mauvaise sortie d’Illumbe, la veille ; peut-être par fierté torera, suite au désastreux début de lidia de son premier toro, un joli colorado, que l’on laissa partir dans tous les sens, après qu’il ait rematé dans tous les burladeros de la Terre. Deux entrées clandestines au cheval, avec la complicité de la cuadrilla complète, quelque faiblesse en supplément, et voilà le toro arborant une paire de cornes totalement explosées, faisant encore douter le plus tolérant des aficionados. Le toro était noble, et Joselito fit l’effort pour lui donner faena aux éclats intermittents, sur les deux mains, réussissant de bonnes droitières et deux naturelles «d’avant ». Final par manoletinas et coup d’épée à la vapeur, provoquant deguello. Courte ovation, tandis que le pauvre toro sortait, sifflé.
     Joselito brinde rarement au public. Il lui fit cet honneur, au quatrième, débutant sa faena à l’estribo. Hélas, après une chute du bicho, la faena perdit rapidement rythme et intensité, pour se terminer en nébuleuse, ponctuée d’un trois quarts de lame provoquant vomito. Il y eut courte division.

    Jose Tomas est blême. Son visage exprime timidité, douceur, classe. On le verrait plus en étudiant de « douzième année de philo », qu’en torero se frottant à ce fauve qui bouscule tout et qui pue. Mais c’est un sacré bonhomme, et un sacré torero, qui pense, battit et impose sa faena, avec douceur, lenteur, un courage sans affectation, une expression artistique incontestable. Il ne put s’exprimer au capote, devant deux toros sortant violents et sans continuité dans leur charge. Par contre, ses deux faenas ont soulevé un enthousiasme crescendo, le torero construisant deux trasteos similaires, débutant léger, à mi hauteur, sans trop déranger deux toros faibles au départ, pour ensuite imposer son rythme, sa conception du toreo, et lier sur place des séries de gros impact sur les gradins, clôturées de longs pechos et desplantes à la « timide arrogance ». On ne décrit pas une faena de Jose Tomas. On la vit, elle passe, elle vous subjugue.. ou elle vous énerve. Sans subjuguer totalement, José Tomas a été impressionnant, en particulier sur la fin de sa dernière faena, revenant aux barrières par trois trincherazos  de la gauche, de haut vol . Tuant rapidement, le torero de Galapagar coupa chaque fois une oreille, ne sortant de son apparente froideur, que pour sourire et offrir son trophée à quelque enfant enthousiaste, en meseta de toril.

     Miguel Abellan n’est pas un expansif. Pâle et sérieux, il ne distribue pas les sourires à la cantonade. Mais cape et muleta en main, il sait mettre l’ambiance. C’est ce que lui a permis un excellent troisième toro , magnifiquement présenté, sortant un poil faible et très peu piqué en une rencontre provoquant batacazo. Le torero annonça la couleur en un quite par chicuelinas, prélude à une faena spectaculaire à un toro noblissime, chargeant de loin, répétant charge rectiligne, avec alegria. Abellan toréa intelligent, sans forcer le toro, citant à dix mètres, liant de courtes séries intenses, muleta très propre, se libérant par de grands pechos. La deuxième partie tournera vers le haut, alternant roblesinas, divers enchaînements, à l’envers et à l’endroit. Faena intense qui souleva la plaza . Manquaient seulement le soleil et un sourire du garçon. On n’a pas le droit de rester ainsi renfrogné, quand on monte un tel tabac. Peu importe, la faena se termina sur une entière que tout le monde poussa, après pinchazo. Deux oreilles indubitables, et ovation au noble toraco. Vuelta d’enfer, et quelque sourire du madrilène.

     Le sixième, hélas ne lui permettra pas de rééditer. Sorti avec un vilain style, s’échappant des capes, multipliants arreones, le toro  va montrer son mauvais penchant, dès les banderilles. La faena, après doblones appuyés, va tourner court, le toro se mettant à marcher, à regarder droit sur le torero, à s’arrêter au milieu du voyage. Deux fois menacé, Abellan décida de couper, avec la bénédiction des gradins.
     15 Août 2000 à Bayonne : L’Histoire se souviendra que, sous un ciel bas, deux toreros sortirent a hombros: Miguel Abellan et Jose Tomas. Une tarde qui débuta en une grimace, et se termina… avec le sourire.

 

DAX : MIEUX A CHEVAL QU’A PIED

     15 Août – (de notre correspondant) : Dax a vécu une grande troisième « matinée ». Après les novilladas sin picar des premiers jours, sur lesquelles nous reviendrons, place était faite « aux Caballos ». Llenazo pour cette corrida de rejoneo qui a vu, face à des Sanchez Cobaleda, le triomphe d’apothéose du jeune Andy Cartagena, face à ses collègues et néanmoins concurrents Joao Moura et Pablo Hermoso de Mendoza. Quatre oreilles et une queue pour le jeune cavalier qui se livra à un festival, levant la plaza  à maintes reprises et sortant a hombros, côté jardin. Moura montra classicisme et rigueur, sauf au descabello. Il aurait dû couper deux oreilles, mais, ce ne fut qu’une, au premier. Pablo Hermoso de Mendoza était en nocturne, la veille, à Malaga. Une trotte ! Mal servi, il montra son aisance habituelle, tout en ménageant ses monture, le navarrais coupa un cartilage du cinquième.
     La corrida du soir fut moins intense, côté triomphe, mais dure et éprouvante, à  cause des toros de Baltasar Iban, bien présentés, mais un peu faibles, compensant par des coups de caste ou de soudaine « mala leche » qui provoquèrent quelques alertes. Le cinquième se coltina longtemps avec le picador, au point d’être quité « coleando ».
     Pepin Liria fit preuve de son habituelle fougue, se montrant plus reposé dans sa faena au quatrième. Il faillit se faire prendre par ses deux toros, pour peu de récompense : Ovation au quatrième.
     Jose Ignacio Uceda Leal se montra un peu timide , mais sortit de bonnes naturelles au cinquième. Avec plus de vibrato et une épée à fond, il aurait pu couper. Il dut saluer.
     Davila Miura est passé. Il ne fut pas plus mal servi que les copains, mais, à part une larga à genoux, le reste fut du répétitif . Alors répétons-le : Davila Miura est passé !

 

RICHARD MILIAN, COMME EN 83

     15 Août – Béziers- (de notre correspondante) : On se souvient de la Miurada 83. Les trois diestros, ce jour-là, étaient de rouge vêtus. La corrida avait été un combat de gladiateurs : Espla, Mendes et Milian avaient souffert maintes voltiges, reçu un volée de coups, mais avaient triomphé.
     Ce 15 Août 2000, les Miura ont été « en Miura » et Richard Milian s’est battu comme un chien pour leur arracher des muletazos impossibles. Oreille à chacun et le bravo unanime. Blessé, dimanche à Fréjus, Fernandez Meca était là et, sans couper d’oreille, a aussi triomphé. Il tua mal le premier, tira de grandes naturelles du cinquième, et malheureusement perdit les oreilles au recibir. Grosse vuelta. Padilla a passé le turbo. En demi-teinte et « passablement moulu », en mai/juin, il a chauffé en juillet, et se trouve à bonne température en Août. Peut-être aussi, le laisse t’on  « être lui-même », et non un torero classique, aux manières reposées. Pas de dentelles pour Padilla, mais la bagarre… Dios ! Oreille et Vuelta.

 

EN ESPAGNE,  IL Y EN A EU TROP…

     15 Août : « Vous ne voulez pas savoir, quand même, le résultat détaillé des presque 50 festejos donnés ce 15 août, jusque dans les plazas des moindres pueblos (avec tout le respect qui leur est dû) ? Non ? Tant mieux ! ».  Sachez seulement que le Juli s’est montré malin et animateur en plaza de San Sebastian, face à des Samuel Flores, tandis que Ponce « coulait » devant le cinquième et s’énervait avec le public – Sachez que Victor Puerto sort triomphateur de Gijon, après avoir encore coupé trois oreilles à de Puerto San Lorenzo - A Malaga, face à du ganado panaché « El Romeral » et Gabriel Rojas, Finito et Conde ont coupé une oreille chacun, tandis que Bote et « El Cid » triomphaient proprement (une oreille)  à Madrid, face à une corrida del Sierro – Oscar Higares et Califa sortent à hombros de Calatayud, ayant coupé deux oreilles à des Penajara - Pedrito coupe un trophée à des Pablo Romero, en plaza du Puerto Santa Maria, toujours avec du vent, et toujours son quart d’entrée -  A Benidorm, la corrida des Bayones voit triompher les frères Espla et le Fandi. Il y a dû y avoir du sport aux banderilles ! Stop ! Merci !

 

MONTERAZO, ENRIQUE ! ! …  CHAPEAU, JEAN-BAPTISTE ! !…

     16 Août – Dax : On a beau dire que « la tauromachie, c’est avant tout, le Toro… », on peut aussi penser que c’est avant tout « une histoire d’hommes, face au plus bel et plus puissant combattant qui soit : le Toro ».
     La cinquième corrida de la feria de Dax nous a fait vivre trois histoires, trois pages de vie, trois drames humains, avec peut-être un autre, plus discret, qui malgré quelque douleur, va s’apaiser . Trois toreros ont souffert , en quête de gloire, connaissant des fortunes diverses. Dans le callejon, un homme souriait, en boitillant. Les abrazos et les solides poignées de mains , celles du cœur, lui disaient le bonheur qu’on avait à le revoir : Franklin Gutierrez, mozo de espada de Enrique Ponce, terriblement cornéé dans le callejon de Tudela. Avec la douceur toute colombienne, Franklin répondait, et tous étaient heureux. Bienvenido, amigo.
     Toros de Samuel Flores. Bien sûr, le triomphe de l’an passé était dans toutes les mémoires. L’histoire ne se répète pas facilement. Cette année, ce fut le triomphe des hommes, les toros restant « en-dessous », même si quatre d’entre eux manifestèrent noblesse et mobilité. Présentation un peu inégale… Entre le premier bis et le sixième, il y avait un abîme (on ne parle pas ici de poids, mais de trapio). Au niveau cornes, brochos pour la plupart, spécifiques aux Samuel « qui chargent », dit-on. Bravoure mitigée, avec de solides puyazos, mais aussi de la bravoure bloquée aux planches, « sainte carioca » faisant son office. On gardera le souvenir d’un premier tiers de rage du sixième, puissant et encasté. Les quatre premiers manifestèrent  noblesse. Le cinquième, qui montrait problème du côté antérieur gauche, changea, marcha beaucoup et décida tout à coup de chercher l’homme, par des attaques « en piston ». Le sixième manifesta d’entrée ses intentions : « je sors, gare à vous, je vais tout casser ». Violent, avec sentido. La corrida débuta, hélas, par un triste incident. Le premier toro de la tarde, en sortant, fit un drôle de bond et se rompit l’échine. Horribles sauts de carpes du fauve foudroyé, au pied du burladero, avant d’être puntillé sur place par Jean Marie Bourret. Accident ! Quelle triste fin pour un toro de combat .

     On sait le combat intérieur que livre Enrique Ponce. N° 1 depuis des années, roi de la régularité, prince de la « difficile facilité », il est, cette année, un peu en-dessous… Les choses ne vont pas si bien. La muleta n’est pas si claire, l’épée pique beaucoup… et bien sûr, le sorteo s’y met. Alors, les détracteurs pavoisent, les critiques s’en donnent à cœur joie : Fini, Enrique Ponce !  A  n’en pas douter, Ponce accuse le coup. La veille, à San Sebastian, un toro l’a «mis en vrille », le public a grondé fort, et Enrique s’est énervé. Toute la presse lui est tombée dessus…« Pour qui sonne le glas ? ». Enrique arrivait à Dax… « tocado »

     Malgré l’aimable accueil des dacquois, après le paseo, les choses ne s’arrangèrent pas face au premier toro /bis, remplaçant l’accidenté. Toro noble et faena abondante mais rapide, enchaînant les suertes sur deux mains, comme pour se convaincre, et couper l’oreille à tout prix. Il y eut de bonnes choses, mais, on le sentait un peu forcé, loin du relâchement auquel il nous avait habitué. La difficile facilité… Après une demi-estocade, le descabello se montra lointain et inopérant à quatre reprises. Un avis tomba, on fit saluer le maestro, mais dans ses yeux et dans l’esprit de tous, le doute subsistait…
     La corrida, alors se poursuivit, avec les deux jeunes, le futur de la fiesta, ceux vers qui se tournent les « fossoyeurs de Ponce ». Le deuxième sort vibrant, long de charge, noble. Abellan arrive de Bayonne, chargé de lauriers. Son crédit, ici ,est entier, après 1999. Abellan coupera une oreille, prix généreux pour une faena commencée en fanfare, avec des cites à 15 mètres, mais qui alla à menos, sur un final embrouillé, sans grande imagination. L’épée voyagea deux fois, et la vuelta, oreille en main, fut poliment applaudie.

    La corrida allait décoller avec le troisième, que jean Luc Jalabert allait accueillir avec application. Nous disons, depuis longtemps tout le bien que nous pensons de ce Français « qui torée comme les espagnols » (Voir resena de Tolosa, en juin). Aujourd’hui, Juan  n’a pas besoin de s’appeler Bautista. Avec sa prestation au Samuel de Dax, il peut s’appeler Dupont, il restera Torero. Faena qui ira crescendo, les séries allant s’améliorant, le corps se relâchant , les passes se faisant plus liées, plus galbées. Final en apothéose, naturelles de face, adornos. Le toro est devenu entier collaborateur, et Jalabert, profitera de sa charge limpide pour envoyer, pavillon haut, une estocade recibiendo, magnifique d’exécution , et dans tout le haut. Enorme. Deux oreilles et ovation de tonnerre. Chapeau, monsieur Jean-Luc. On n’aime toujours pas ce costume bouteille et argent, (voir resena de Santander, en juillet), mais ça fait rien. Faena et estocade « de oro »

      Enrique Ponce restait là, attentif, félicitant ses jeunes collègues, faisant bonne figure. Mais, à l’intérieur... Le quatrième Samuel Flores sort, con alegria. Comme ses congénères, il sort abanto., passe, va se balader, revient et repart pour un tour. « On est comme ça, chez les Parladé ! ». Ponce va le soigner, sentant que, peut-être… Vite et bien,  Marianin aux banderilles, et, à partir de là… on ne prend plus de notes…
      Brindis à tous ! la montera tombe à l’envers. Hochement de tête…Même là, ça ne marche pas ! Début en torero, suave, par le bas. Première série qui dit la qualité du toro, la décision du torero. Le bicho s’arrête devant la montera, la renifle, et, du mufle, la retourne… mais la retourne d’un tour complet, et elle revient, à nouveau, à l’envers. Ponce qui a vu le gag, a soudain eu un espoir. Malchance, mais sourire, et décontraction revenue. Alors, le bonheur d’un torero, de toute une Aficion. Enrique Ponce, transfiguré, va enchaîner une faena de soie, alternant le fondamental avec des enchaînements de dentelle. De lujo ! Faena longue, de haute lignée, face à un toro noblissime. Longuement préparé, un gros volapié, sous l’ovation de toute une plaza qui a poussé, derrière le maestro. Le toro qui tarde un peu. Descabello ! Ayy… Mais il était dit que rien ne pouvait résister. Un toro de Samuel avait fait beaucoup de mal à Ponce, la veille, à Illumbe. Un toro de Samuel lui rendait le sceptre, aujourd’hui, à Dax. Deux oreilles ! Un sourire et un regard d’enfant qui reçoit son premier tableau d’honneur. Les tendidos, aux anges. Monterazo, monsieur Ponce.
     Le cinquième montrera que, face à quelques difficultés, Abellan n’a pas le réflexe ou la technique pour s ‘adapter aux défauts affichés. Alors, derechazos et naturelles se font accrocher, le torero se découvre, l’affaire traîne en longueur, et l’épée sans confiance voyage un peu trop. Silence pour  un Abellan qui a un peu « rendu » le triomphe de l’an passé.
     La corrida s’en va. On a hâte de voir les deux sortir à hombros. Alors, déboule le sixième, un sacré mastard ! Puissant, très violent, il désarme Jalabert qui doit sauter le bois. Très bien lidié par Christian Romero, le méchant prend, avec caste, une terrible ration de fer par Puchano. En sort groggy. Trop piqué ? Attention, il va « remonter » ! Banderilles en puissance. Bravo Ismael ! Et le bicho arrive à la muleta, plein de hargne et de sentido. Il a « remonté »... Jalabert va rester là, jusqu’à l’impossible, chaque passe étant de «huyyy ! ». Valiente ! Pas de faena, telle qu’on l’entend. Adieu dentelles ! Seulement dans les tendidos, les dentelles ! En bas, le sang et la rage ; la violence et la sueur. Un combat. Vaillant, mais combat perdu. Alors, rassemblant courage et toreria, Bautista, va monter l’épée et porte un grande estocade qui marque sa victoire finale.
     Longue resena pour une corrida spéciale, pour une longue « histoire d’hommes ». Ponce, rayonnant ; Jalabert, aux anges, sortent sur les épaules, acclamés par Dax et ses invités, debout. « Monterazo, Enrique !… Chapeau, Jean-Luc ! ! »

 

UN REVE PASSE A MALAGA…

     16 Août dans les plazas d’Espagne : Malaga a vécu hier soir, un « rêve éveillé » : La plaza pleine,  a senti, dès le paseo de 20h, qu’il allait se passer quelque chose : Curro Romero, Joselito, Jose Tomas… Et il s’est passé quelque chose ! Don Curro Romero, sur une faena de 26 passes, a fait oublier les 12 descabellos qui suivirent, recevant une ovation d’apothéose. Joselito, avec une petite lumière dans l’œil, ramenée de Bayonne, coupe deux oreilles à son premier, et une du cinq. Son meilleur toreo, depuis le retour. A voir, très vite, la suite. Jose Tomas ne peut rien avec l’impossible troisième, mais va monter un tabac avec le dernier. Longue faena , extraordinaire intensité, le public debout. Deux oreilles. Trois toros étaient de Juan Pedro, deux de Parladé et un «del Torero »
     A San Sebastian, sous les feux de la Télévision, les toros « del Torero », n’ont pas donné grand chose, excepté le grand premier, « Tomillo », auquel Finito coupa une oreille, alors qu’on murmure qu’il aurait dû lui en couper deux. Magnifique aux banderilles : Cruz Velez. Caballero n’eut pas de chance avec son premier qui se cassa une patte. Il « tira des lignes » avec le cinq, étant applaudi. Morante toucha un premier, manso parado. Nada pudo hacer ! Le sixième se fit mal sur un faux mouvement, à la sortie d’un capotazo. Cependant, il tint le coup, et Morante dessina un beau moment de toreo, en particulier à gauche. Faena de gusto, hélas gâchée au descabello. Certes les statistiques existent, mais les images restent… Plaza pleine, malgré la télé. La Aficion del Pais Vasco esta de enhorabuena !.
     A Jativa, chez lui, le Califa a triomphé, coupant trois oreilles, en mano a mano avec le Juli, du fait de l’absence du Cordobes. Trois oreilles, de même, pour Julian Lopez, imparable. Les toros étaient de Salvador Domecq.
     A Roa del Duero, sont sortis des toros des frères Astolfi. Miguel Rodriguez, en verve, cette semaine, et Juan Ignacio Ramos, ont coupé trois et deux, respectivement, mais, et l’on aurait dû, galanterie oblige, commencer par là, c’est la torera Mari Paz Vega qui triomphe, obtenant « dos orejas y rabo ». Comme diraient les boulistes du Parc Théodore Denis : « Voilà une femme qui en a… »

 

LE « SYNDROME » JOSE TOMAS

     17 Août – Dax – sixième et dernière de feria : De tous temps, les vedettes, « avec quelque chose en plus » ont provoqué cet espèce d’éblouissement, voire folie collective, qui, quoiqu’elles fassent avec cape, muleta et épée, se sont aussitôt transformés, au compteur, en une avalanche d’oreilles, de rabos, des tonnes de « Aaaaahhhh, Génial ! » et de bisous ! La contagion aidant, des présidents euphoriques en remettaient une pelletée, ajoutant quelque trophée supperflu. Pour peu que certaines choses se passent, le descriptif des trophées tournait, dans une certaine presse « bien huilée », carrément au mirage : « deux oreilles… avec pétition de rabo ». Là donc, où le torero honnête et moins huppé suait sang et eau pour couper une oreille, accordée « du bout du mouchoir », la figura en vogue promenait deux trophées, sans avoir presque à se recoiffer. C’est arrivé à Dominguin, pour faire la nique à Manolete, au Cordobes « père » (sauf que lui ne se coiffait pas), à Palomo, et, plus près de nous, au Juli. Cela arrive aujourd’hui… à Jose Tomas. Tant mieux pour lui, qui, au fond, se moque probablement des trophées, s’il est comme on le dit. Le malheureux, dans l’affaire, est l’injustice, rapport aux autres toreros, mais cela sera toujours ainsi. Non, le malheureux est qu’en éxagérant ainsi, on discrédite une plaza, on trompe un public, on prive un torero d’une vuelta d’apothéose, une oreille en main, pour « l’envoyer au carton » en lui régalant la deuxième. Pour peu qu’un « bien huileux » passe par là… On a, de plus, « con peticion de rabo ». Vaya !      
     Gris et lourd le temps, grise et pesante la tarde. La plaza, pleine, « se la promettait belle », elle dut déchanter. La corrida de Victoriano del Rio sortit , bien présentée, variopinta, avec des cornes et du caractère, pour certains. Seul, le deuxième fit un peu « tâche » (poco trapio, petite tête). De fait, il faisait paire avec le magnifique cinquième, colorado très armé, un des plus beau, sinon « le » toro de la feria. Un tio ! Au moral, pas terrible. Un noblissime un peu tardo, un peu soso, le deuxième. Trois qu’il « fallait toréer », premier, troisième, cinquième. Deux « dur dur », quatrième et sixième. A la pique, de bonnes entrées, pour s’endormir un peu dans le sempiternel et déplorable mono-puyazo carioqué. Mais, qui se préoccupe, aujourd’hui, du premier tiers ?

     Joselito arrivait auréolé de son triomphe nocturne de Malaga. On le vit bien et décidé, face au burraco d’ouverture, haut et boisé. Bien au capote, soignant la lidia, Jose débuta sérieux, mathématique. Pas de grandes envolées, mais les choses bien faites, avec un peu de mal à placer « la série définitive ». Le trastéo partit un peu « en quenouille » et un désarmé le confirma, précédant un bajonazo, « porté avec foi » ! Silence.  Un silence qui tournera à la bronca après la lidia express du quatrième, un nerveux bien armé, qui accrocha d’entrée le capote du maestro, à la réception et dans le quite. Malgré cela, une seule pique qui ne réduisit en rien le nerf du bicho. Joselito, en prenant la muleta, savait qu’il n’en ferait rien… Vous devinez la suite. Otro bajonazo, à la vapeur ! Bronca et coussins, à la sortie.

    Jose Tomas est passé à Dax. Il a coupé deux oreilles. Il est génial. C’est formidable ! ! « Re-atterrissons, Svp ! » Jose Tomas est passé à Dax, vêtu d’un lilas et or passé, qu’il a « étrenné » à Séville en 1999. Un détail .Il a fait le paseo dans la grisaille, ne s’est pas compliqué la vie au capote, a toréé son zapato premier, en roue libre, distribuant beaucoup de passes, en perdant beaucoup de pas entre chaque suerte, le toro tardant, manifestant soseria et faiblesse. Le tout, calme, sérieux, élégant. En fin de trasteo, une série liée et les sempiternelles manoletinas mirent bonne ambiance, précédant une entière de côté, aux effets immédiats.

     Que le public demande une oreille, c’est son droit. Que la présidence l’accorde, c’est son devoir. Que certains hurlent pour la deuxième, pourquoi pas ?  Mais que le président, seul à décider, l’accorde, il y a de quoi s’étonner, et surtout, de se mettre « en boule » (encore !). C’est la meilleure façon de faire siffler le torero. Ca n’a pas manqué, et Tomas abandonna, d’entrée, les deux trophées. Idiot, triste ! On aime à fêter un triomphateur, et on multiplie les ovations quand la récompense nous semble chiche. De toutes façons, la présidence sera sifflée. Ce qui est arrivé. Mais ne vaut-il pas mieux être conspué pour la dureté qui fait applaudir un torero, plutôt que la…. qui le fait huer. ?.  Jose Tomas plaça deux véroniques au guapo cinquième, et réalisa un joli quite par chicuelinas. A la muleta, les choses se compliquèrent. Un peu brutal, le cornu, avec un sale uppercut en fin de chaque muletazo. Après quelque vain essai, et un trincherazo maison, le torero de Galapagar, s’en alla vers d’autres triomphes. José Tomas est passé ! Il doit à Dax un vrai grand triomphe pour le mano a mano avec Ponce, en septembre.

     Sebastien Castella  toréait sa troisième corrida de toros. On le vit sérieux, appliqué, faisant les choses proprement, face à son premier, très bien armé et brave. Faena propre, un peu froide, débutée avant l’heure par trois doblones, muleta d’une main, montera de l’autre, la cuadrilla ayant laissé échapper le bicho à l’heure du brindis. Calme et torero, le garçon ! A la troisième sortie, chapeau ! Le public applaudit gentiment, mais ne s’enthousiasma pas. Pinchazo et bonne épée précédèrent une courte ovation. Le sixième chargea méchamment en début de trasteo, pointant à chaque passage au niveau des mollets, puis, peu à peu, serra les freins. Compliqué, d’autant que la tarde coulait dans l’anthracite, et que la feria préparait déjà son au revoir. Sebastian conclut vite, salua modestement et s’en alla vers Illumbe, qui le vit triompher si fort, en février dernier.

     Corrida grise, corrida à oublier. Deux oreilles qui ne veulent rien dire, mais deux trophées de plus au tableau de marque. Exit la feria 2000…Les boulistes peuvent réinvestir le parc Théodore Denis, et l’on peut maintenant libérer, là-bas,  la statue du toro, de sa prison de grillage. Pobre de mi ! !

 

LA FINALE DES  NON PIQUEES : « CELUI QUI DEVAIT GAGNER… »

     17 août – Dax :  Etant coincé par d’autres tâches, il n’a pas été possible de voir la finale des non -piquées. Renseignements pris, il n’y a pas eu « photo », et le jeune Cesar Jimenez remporta le trophée. Il y a là un surdoué, qui connaît déjà latin, grec et gascon, en faisant « un poil de trop » dans la préparation et le « voyez comme je suis beau ». Cependant, il «est » torero, le Bougue, pardon, le bougre ! et il ira loin, si….
     Grandes entrées et bonne ambiance pour cette édition 2000, en regrettant toutefois qu’on ait changé le règlement, pour faire entrer dans la finale, celui qui devait gagner. Il était prévu « finale à deux », avec deux novillos, chacun, c’est à dire, une vraie finale. Il fut soudain établi « finale à quatre ». Aurait-on changé les règles prévues si Cesar Jimenez était sorti vainqueur de sa série ?  A revoir et à « définir définitivement » pour l’an prochain.
     Cela dit, ces novilladas, qu’elles se déroulent à Dax, Bayonne, Béziers, sont de véritables bouffées d’air pur, où les jeunes se la jouent, et démontrent une toreria qui, si elle est parfois maladroite, est toujours sincère, faite de rage, de fierté, de courage et d’illusion. Illusion, dans le sens « espoir en un lendemain d’or et de lumières. « Je m’voyais déjà… » Ils s’y voient déjà, mais les feux de la rampe brûlent autrement. La rampe est dure à monter, et les feux son pointus ! « Bravo à tous, toreros. Animo y suerte !… pour qu’un jour, votre nom soit « en gros », à l’affiche de Dax, Bayonne ou Béziers, là-bas, vers 2006 ». Mais cela, c’est une autre histoire !
    A signaler que tous ces jeunes vont « jouer la revanche », ce week-end, 19 et 20 Août, à Rion des Landes, face à du bétail, sérieux, de Valdefresno. Un bonne occasion de reprendre un bol d’air et d’Aficion.

 

ESPARTACO DIT « POUCE ! »

     17 Août : Mauvais jeu de mot pour signaler l’arrêt, peut-être momentané, de la temporada 2000 d’Espartaco. Touché au pouce, main gauche, dimanche dernier, au Puerto Santa Maria, le torero d’Espartinas a été opéré, ce jour, à Séville. Intervention plus délicate que prévu, un des os étant sérieusement abimé. On parle de trois à quatre semaines de récupération, ce qui nous amène à mi/fin septembre.
     A San Sebastian, ce jour, les toros de Valdefresno sont sortis pointus et ardus. Le Califa a coupé une oreille, en s’accrochant, « en restant là », et en portant un gros coup d’épée.  Jean-Luc Jalabert s’est bien battu, et a encore gagné des points. Mais, celui qui a surpris, c’est Rivera Ordonez, qui a toréé, et bien, mais hélas, mal tué.
     A Malaga, ça a valsé dans les corrales. Les toros de Torrestrella ont été fortement protestés… par les vétérinaires, qui en ont refusés trois, et par le public, pour ce qui est des trois autres, le dernier étant remplacé par un G.Rojas. Les trois premiers, du « Torero », faisaient grise mine. Oreille pour Finito, sans plus. Gros succès du Juli, « brûlant les planches » (deux vueltas et oreille). Morante est applaudi, a bien toréé de cape, mais « a flotté », par la suite.
     A Leganes, 500 personnes pour voir Leonardo Benitez, Ferrera et Coelho, contre des toros de la Cardenilla. Antonio Ferrera est touché au bras, et Benitez, le vénézuelien, à coupé deux oreilles. Tarde de banderilles.
     Stépane Fernandez Meca, s’est battu comme un chien, en plaza de Cenicientos, face à des toros d’enfer. Ses blessures  de Fréjus se sont rouvertes. Le torero va  stopper et se soigner pour réapparaître à la victorinada de Bayonne, 3 septembre. Valiente !

 

LEGERE BLESSURE DU JULI, AU PUERTO SANTA MARIA

       18 Août : La journée n’a pas connu de grandes choses, excepté une nouvelle grande prestation de Francisco Rivera Ordonez, à Malaga, et une grande corrida du Marquis de Domecq, en plaza du Puerto Santa Maria, au cours de laquelle le Juli a reçu un puntazo.
      
Puerto Santa Maria – corrida en nocturne : Excellente corrida du Marquis de Domecq, bien présentée et encastée. On donna la vuelta au cinquième, et le mayoral sortit a hombros avec les trois matadors, qui coupèrent chacun, deux oreilles à leur second adversaire. Pepin Liria, Morante de la Puebla et El Juli. Ce dernier se fit prendre par le sixième. On crut, un moment à une blessure grave à l’intérieur de la cuisse droite. Il n’en fut rien, heureusement, et le torero put continuer… et triompher.
      
Malaga – presque plein : Deuxième grande actuacion, en deux jours, de Rivera Ordonez, qui a démontré caste et toreria face à ses deux toros de Martin Lorca. Grosse ovation à son premier et une oreille du second, qu’il reçut à portagayola, sans rectifier la position devant une terrible hésitation du toro. Grosse émotion, d’autant que le capeo qui suivit fut « de haute lignée ». Bien à la muleta, il pincha le premier. A noter que Fran pinche beaucoup, mais toujours dans le haut. S’il utilisait d’autres recours, bien connus dans la famille, il occuperait, à n’en pas douter, un autre rang dans l’escalafon. Le reste de la corrida fut une horreur. L’ombre de Joselito est passée, et Javier Conde entendit deux broncas… dignes d’un opéra, à Bayonne.
      
San Sebastian – 5ème de feria - Casi lleno – Panne d’électricité au sixième, à cause de l’orage. Toros de Torrealta, dont la presse souligne la présentation « douteuse ». Ponce voulut le desquite, et coupa l’oreille du jour. Tomas toréa en soupirant, écoutant à chaque fois, avis et ovation. Sebastien Castella, très tendre et très froid, a été malmené par la presse. Il fut applaudi au troisième.
      
Dans les autres plazas : Caballero, horripilant, à vraiment tout fait pour couper une oreille en plaza de Pontevedra, sous le regard de la Tele. Le sol, très dur, et la corrida, très faible, de los Bayones, ont provoqué un spectacle bien terne, au cours duquel le Califa donna une vuelta -  Finito de Cordoba et Victor Puerto ont triomphé à Villarobledo, devant des Galache - Julio Aparicio « a ouvert le flacon », dit-on, à Antequera, face à deux Criado Holgado – Padilla coupe deux oreilles, en plaza de Tafalla, tandis que Canales Rivera obtient un trophée – En plaza de Ciudad Real, Uceda leal et Davila Miura, ont fait de même avec de toros de Luis Albarran.
      
A noter la très mauvaise ambiance qui règne autour de la plaza de Malaga. Pour la deuxième fois en quelques jours, le reponsable de communication de la nouvelle empresa, et un autre journaliste, ont été agressés par des « professionnels du toreo », liés à l’ancienne empresa. Injures, menaces, coups … Une vraie partie de plaisir ! On ne sait si « ceci est la conséquence de cela »…mais, Espartaco, convalescent, sera remplacé, ce 19 août, aux côtés de Morante et Jose Tomas, par…Ricardo Ortiz. No comment !

 

BILBAO, A L’OMBRE DE MARIJAIA…

       19 Août : la ville est terne, comme tous les grands ports industriels. Ses rues alignent de grands immeubles voulant jouer un peu de clarté parmi les immenses bâtisses de pierre, salies par les fumées, par la pollution, par le sirimiri, cette pluie fine, brouillasseuse, capable de tomber des jours durant, collant sur tout ce qui passe, ou qui reste, la moindre parcelle de suie.  En bas, le Nervion coule, ou fait semblant. Ses  ramifications, naturelles ou creusées par l’homme, accueillent des bateaux, jadis venus du monde entier. La vie  semble lourde, grise. Tout le monde y semble affairé, pressé. Il n’y a pas de centre, réel. Pas de grandes terrasses aux cafés. A Bilbao, on travaille, on fait des affaires, en surveillant du coin de l’œil la politique de ce pays qui n’en finit pas  «de ne pas en finir »…
      
Dans les quartiers hauts, un bâtiment grisâtre, jadis blanc, s’incruste parmi les immeubles. Contrairement aux blocs massifs, cubes posés là, comme partout,  qui abritent nos joies et nos peines quotidiennes, ce bâtiment est circulaire. Pour faire la guigne à l’ambiance générale, on l’a appelé « Vista alegre ». C’est la plaza de toros de Bilbao. Elle est née, parce qu’un jour de 1961, un novillero a tellement « mis le feu », que les anciennes arènes ont brûlé. Manuel Benitez faisait ses premières armes, le monde taurin découvrait « El Cordobes ». Alors, fort de son aficion, riche de son histoire, Bilbao construisit une grande plaza, moderne, pratique, lumineuse. Elle y a presque réussi, ne pouvant éviter d’y laisser un sable si gris « qu’un Pablo Romero s’y perdrait.. ».
      
L’Histoire… Bilbao a toujours sonné aux oreilles des toreros comme la Feria que l’on craint. « Là-bas, chez les Basques, ils sortent les plus énormes toros de la temporada. Là-bas, c’est pas des cornes qu’ils ont, ce sont des épingles de deux mètres. Là-bas, pour couper une oreille, il faut être Gallito et Belmonte réunis, et si Mazzantini ou Espartero peuvent venir donner un coup de main, mejor ! ! » Bilbao fait peur. Son aficion est, était, comme la ville : lourde, épaisse, froide… La convaincre, la vaincre, était « passeport » pour un grand destin… « Corto una oreja en Bilbao…Vaya ! »
      
« Etait… », parce que tout cela a légèrement changé. Certes, Bilbao pèse toujours sur la temporada, et dans l’esprit des toreros. Certes, c’est le grand col du mois d’Août, col « hors catégorie », dans le grand circuit que parcourent les premières vedettes. Mais Bilbao a changé, parce que les temps ont changé. Les « Anciens » sont partis… A part la française, l’aficion extérieure ne vient plus,  et le public est maintenant parsemé de toutes sortes d’aficionados « de passage ou de circonstance », sorte de gentry qui vient montrer sa femme et ses baguouzes, (ou le contraire), au tendido-ombre de la plaza, ou aux salons de l’Ercilla. Tout ce joli monde fume le plus gros havane possible, à faire fantasmer la Levinski, et embaume le N°5 de Chanel. Drôle de mélange. Haut les cœurs, bas les masques ! Dès que sort le toro, chacun à sa place. Dans les tendidos, en face, un autre public essaie de garder la force, la furie, la dure tradition de l’Ancienne Aficion, celle qui disait « oui », ou « non », mais qui savait pourquoi…. Perdus au milieu de la foule, indisciplinée et bruyante, les aficionados maugréent parfois un peu, en voyant une oreille accordée pour deux tours de prestidigitation.
       Adieu Ordonez, Camino, même Cordobes, qui toréa sérieux, ici. Adieu Paquirri. .. Tauromachie de l’An 2000. Derechazos et naturales… Ligazon. A Bilbao, avant, on coupait une oreille pour quatre doblones qui bloquaient un manso, et un coup d’épée royal. Maintenant…hay que ligar ! Trapazos van, trapazos vienen ! La tauromachie a changé, mais pas les hommes. A Bilbao, tous viendront avec au ventre, la peur et « la ilusion », le secret espoir d’être bien, de confirmer le bon moment, ou de se remettre en selle, d’un coup.
       A l’habitude, huit corridas de lujo, et une de rejoneo, qui ouvre, aujourd’hui, le bal. Les vedettes sont là, sauf Joselito/Jose Tomas, bien contents que la feria soit télévisée. Un cuento!. Absents pour blessure, Espartaco et Cordobes junior. Qui les remplacera ? Logique et justice voudraient que Victor Puerto rentre de droit aux cartels de « la Semana Grande ». Côté toros, cette année, pas de Miuras, pas de Victorino…Que faut il en déduire ? Rendez-vous après la feria.
       Bilbao de l’an 2000. Plaza de béton,  (par ailleurs très confortable), patio des cuadrillas comme un hall du RER. Il coule, en pente douce, jusqu’au ruedo de suie, comme pour pousser les toreros qui hésitent un peu, à l’heure du paseo. Bilbao, et le spectacle de son tirage au sort, remarquablement mis en scène, mais payant, et réservé à une élite. Bilbao et sa Présidence, parfois dure, parfois tordue, comme partout. Bilbao et sa musique, toujours guidée, de là-haut, par le maestro envolé. Torero…
       En haut des gradins, une poupée de chiffon géante, reine des fêtes populaires, étend ses bras d’osier sur toute le foule, sur toute la ville. On l’appelle Marijaia. mi-mamie, mi-sorcière, elle préside à toutes les manifestations. Hélas, elle ne peut les raconter, et n’a pas eu loisir d’entendre les souvenirs anciens. Dimanche prochain, dans un grand brasier, la Marijaia s’en ira en fumée, et avec elle, tous les échos de la feria. Mais en attendant, musique, chants et danse, le rouge et blanc du Pays Basque, la gastronomie et la convivialité. Des toros qui chargent, et des toreros inspirés ... Mais, avant tout, par pitié, la Paix !  Viva Bilbao.Viva Aste Nagusia!

 

JOSE TOMAS, ELU ROI DE MALAGA

     19 Août : Le « gros pic » du 15 août passé, les corridas et ferias vont se succédant à un rythme normal. Malaga et San Sebastian se terminent, Bilbao et Alméria enchaînent aussitôt. Plusieurs petites ferias font le lien, sans pour autant mériter le qualificatif de « minime ».
     Ce 19 Août, José Tomas s’est définitivement assis sur le trône du Reinado de Malaga. Deuxième actuacion, et les aficionados « qui sortent de la plaza, en toréant ». Les toros étaient d’Osborne. Oreille, par deux fois, pour Ricardo Ortiz, vibrant, vaillant. A justifié son remplacement. Morante a touché les deux garbanzos, et a trop fait piquer son premier. Enorme avec la cape, en recevant le sixième. Jose Tomas a dessiné son toreo et a levé la plaza. Dans cette plaza qui a tant de fois vécu le rêve du Toreo Rondeno, José Tomas vient de marquer, encore une fois, la différence, toréant totalement relâché, comme sur un nuage où il emporta tout le monde, un premier toro qui, pourtant, ne donnait guère de facilités. Deux oreilles et le triomphe complet, au cours de cette feria0 2000 .
     A San Sebastian, on a soupiré, car les Algarra n’ont pas brillé à grand niveau. Malgré ce, Abellan et Juli ont croisé le fer, coupant chacun une oreille, tandis que Joselito reprenait sa mine des  mauvais jours et se faisait siffler.
     Bilbao a ouvert son Aste Nagusia 2000, par une corrida de Rejoneo. Bonne entrée et un lot composite, mi-Benitez Cubero, mi-Maria Pallares, qui permit a Leonardo et Pablo Hermoso de Mendoza, de couper un trophée.  
     Dans le autres plazas, on retiendra le triomphe, chez lui, du Califa, qui coupe deux oreilles et la queue d’un toro de Ana Romero, en plaza de Jativa. L’accompagnaient Ponce et Caballero qui coupèrent chacun, deux trophées. En France, du côté de Saint-Gilles, la corrida de Los Millares a été très dure, voyant triompher le torero « tous-terrains », El Fandi, qui sortit a hombros. Toni Losada coupa un trophée et Stéphane Fernandez Meca a beaucoup, mais dignement souffert.

 

DIMANCHE DANS LES RUEDOS : BLESSURE  - TORO GRACIE  - TRIOMPHE EN BLEU/BLANC/ROUGE…

     20 Août : Journée d’émotion, à plusieurs titres. Tandis qu’un vieux gladiateur retroussait ses manches , à San Sebastian,  et que le sang versait, en plaza de Madrid, un toro sortait fièrement, vivant, de la Malagueta. A Bilbao, un torero français « forçait le barrages des différences » et s’érigeait en triomphateur de la première de feria, rien de moins. Dans les Landes, en mineur, un torillo donnait la vuelta et un débutant toréait comme les anges. Pages de Tauromachie, de larmes,  de sang, parfois, mais pages de plus au grand livre de l’histoire la plus humaine qui soit …
     A Madrid – Las Ventas – Un torero est tombé, bravement. Double confirmation d’alternative, devant des toros du Conde de la Maza, moyens en tout. Francisco Jose Porras a montré du métier, mais c’est Francisco Barroso qui fut l’involontaire vedette de la corrida. Il y a un mois, il était torero oublié, à qui on faisait l’aumône d’un contrat dans sa feria de Huelva. Il en sortit triomphateur. Du coup, le cadeau royal : Confirmation d’alternative, le 20 août. Chaleur, ciment vide, et des taureaux « hauts comme ça » Merci pour le cadeau ! ! Le miracle de Huelva ne s’est pas reproduit. Plein de pundonor, le torero a fait face, mais s’est fait grièvement blesser par le quatrième ( 20 cms dans la cuisse gauche). Conscient de sa blessure, il resta là, se mit lui-même un garrot et repartit estoquer celui qui lui avait fait si mal. Eso se llama Toreria ! Complétait le cartel le colombien Dinastia, qui donna vuelta au sixième.

     Malaga : 12 de feria – ¾ de plaza : Les toros sont de Buenavista. La corrida commence par un grand moment qui, souvent, provoque des divergences d’opinions: la grâce d’un toro. Il s’appelle « Guisante », N°32 – 536 Kgs. Il se grandit au cours de la lidia, après deux premiers tiers « de peu d’écho » (d’où la division d’opinions). Par contre, il ne cessera de galoper noblement dans la muleta d’Enrique Ponce. Faena que certains trouveront extrêmement rapide du Valenciano. Mais on peut aussi « templer » à cent à l’heure. Le public demanda l’indulto, et Guisante s’en alla vers une retraite dorée, pleine de soleil et de « jolies femmes »…

     Un bon gag :  le toro étant le premier sorti, il n’y avait pas de trophées « symboliques », oreilles coupées sur la dépouille du toro précédent.  Ponce donna la vuelta,  sans rien dans les mains, mais, « renseignement  pris », on lui avait accordé deux oreilles. Par contre, il « ne vit pas » la mort du quatrième qu’il toréa bien, et faillit aussi le voir rentrer vivant au corral, mais pour une autre raison : 18 minutes de faena et deux avis.  Oreille pour Abellan et vuelta pour David Vilarino, "en toreros", en particulier ce dernier, tout frais sorti de l'alternative, et qui montra grande qualité;
     Bilbao : 1ère de feria – ¾ de plaza : Toros de Guardiola, dont trois de Maria Luisa. Bien présentés, mais, bof !. Le cinquième est un sobrero  de Jose Miguel Arroyo. Il a le caractère ombrageux de son patron, un certain Joselito. El Califa se battit bravement, mais tua mal. Uceda Leal se fit prendre par le second, sans mal, et donna de bons détails au cinquième. Mais le triomphateur du jour fut le blond français Juan Bautista. Le public fut surpris, la critique eut du mal à le reconnaître, mais le résultat est là : deux faenas calmes, solides, sérieuses ; et avec l’épée, le cœur en avant. Grosse émotion en tuant le dernier qui le prit vilainement, lui ouvrant les deux jambes… de la taleguilla. Moulu, groggy, avec un puntazito à la cuisse, Jean Luc Jalabert donna sa deuxième vuelta du jour, mais cette fois, avec une oreille en main. Du coup, Juan Bautista remplacera El Cordobes, mercredi, tandis que Victor Puerto viendra en place d’Espartaco. Chopera lirait-il « toros2000. Com » ? Et pourquoi pas ? rêvons un peu...
     San Sebastian – Illumbe –  Huitième et dernière de feria - Grande entrée : Il revenait pour un événement : sa centième corrida de Victorino Martin. Ruiz Miguel, 50 ans, grand torero et encore plus malin, s’est, volontairement ou non, rendu compte, qu’en fait, ce serait la N°80, et non la N°100.  Un écart de 20, une paille ! Ah, les statistiques, ah l’informatique ! Mais, peu importe ! (Winston Churchill ne déclarait il pas : « Je ne crois qu’aux statistiques que je falsifie, moi-même»). Ruiz Miguel est revenu, pour un jour, a pris une grosse corrida de Victorino Martin, très bien présentée et encastée, a l’a toréée, comme avant. Le premier était très noble. Ruiz Miguel fit les choses très proprement, tua vite et coupa la seule oreille du jour. Chapeau ! Cela se compliqua un peu face au dur quatrième. Il fit ce qu’il pouvait, dignement. Pepin Liria se battit comme un chien avec le mauvais lot, et Padilla fit ce qu’il lui est coutumier, donnant vuelta au troisième.
     A Barcelone, tristesse absolue et silence complet pour Tato et Jose Luis Moreno, face à des Sepulveda. Les accompagnait un cavalier, Diego Ventura, qui entendit quelques bravos à son second – A Tarrazona, face à des Garcigrande, Manolo Caballero se régala, coupant quatre oreilles. Magnifique ! De Mora finit la corrida en beauté, avec un trophée – Cuenca vit triompher Joselito (ah ?) et Juli (normal !). Pas terribles les toros de Morilla. Morante fut sifflé au sixième. Malchance !
     En France, à Saint-Gilles, l’unique oreille du jour fut pour Denis Loré, qui se révèle, de plus en plus,  être un sacré estoqueador. Milian s’est battu et Miguel Rodriguez donna une vuelta. Les toros de Salgueira ne marqueront pas les mémoires – A St Sever, les Pilar Poblacion ont provoqué l’ennui. Dommage. Oreille du sixième à Julien Lescarret. Le trophée du « Poulet d’or » pour le « poussin » de l’escalafon français… Logique ! – Du côté de Rion des Landes, la deuxième novillada sin picar a connu un grand succès, avec des bons novillos de Valdefresno et des grands moments de toreo. Vuelta posthume au cinquième novillo, et sortie a hombros de ganadero, en compagnie des triomphateurs, Cesar Jimenez et Salvador Vega, dont la presse souligne le toreo d’une grande qualité artistique. Complétait le cartel Julien Miletto, qui ne démérita pas.  

 

BREVES – BREVES -  BREVES -  BREVES -  BREVES -  BREVES …. EN BREF !

     MALAGA : José Tomas vient de se voir attribuer le « trophée Vicente Zabala », du nom du grand revistero, tragiquement disparu en 95,dans un accident d’avion, à la veille de la feria de Cali (Colombie). Ce trophée est attribué au torero ayant le mieux toréé à la cape, au cours de la Feria. Le trophée avait été attibué, en 1996, à Rivera Ordonez. Depuis, il était resté « désert ». L’édition 2000 de la feria de Malaga a vu le triomphe complet de José Tomas, avec cape et muleta. A n’en pas douter, ce trophée ne sera pas le seul pour le torero de Galapagar.
     SAN SEBASTIAN : Le trophée « para el detalle torero », de la chaîne hôtelière Tryp, vient d’être attibué à Jose Antonio Morante de la Puebla, pour le quite salvateur réalisé au picador Martin del Olmo, de la cuadrilla de Manolo caballero, tombé devant un toro du « Torero ». Rapide, précis, torero, le Morante, attira le toro  et recueillit l’ovation unanime du public et de la critique. Enhorabuena.
      VITORIA : Le prix au meilleur Toreo de cape de la « Virgen Blanca » attribué à …un Rejoneador. Gag ! La Pena Paco Ojeda , de Vitoria, vient d’attribuer son trophée au meilleur capeo de la Feria 2000, à Pablo Hermoso de Mendoza, devant 14 toreros « à pied », pour sa façon de toréer, avec ses chevaux. Pas bête ! ! !
      DU NOUVEAU SUR LE WEB TAURIN… Deux sites d’information générale taurine sont en cours de préparation et vont sortir sous peu. Leur page de présentation  à l’écran.
www.toros.com
  est en route, avec la participation de Jose Luis Carabias,  journaliste, revistero, ex présentateur de « Clarin », sur RNE, et actuel chroniqueur  dans « Aplausos ».
www.mundotoro.com
ne va pas tarder, portant le sous-titre « Saber de toros ». Mis en place par Juan Pedro Domecq, il apportera, de l’intérieur, un éclairage complémentaire sur le monde « des taureaux et des hommes… ». A suivre. Dès leur sortie, nous ferons le lien avec ces deux nouveaux arrivants.
     JESULIN DE UBRIQUE  réapparaît le 15 septembre, pour une corrida, à l’occasion de l’inauguration de la plaza de toros de Ubrique. Espartaco et son frère, Victor Janeiro, l’accompagneront. On ne précise pas la ganaderia combattue, mais, après la triste bagarre que le torero a soutenue tout l’hiver avec son ex-épouse, mère de son enfant, et… femme de tête, entre autres, Jesulin de Ubrique peut, sans problème,  lidier  le plus terrible des Miuras. Plus sérieusement, il est à penser que le torero d’Ubrique reviendra, sérieux, dans les ruedos, l’an prochain. Ce sera l’occasion, avec une nouvelle image, de démontrer qu’il était un des meilleurs muleteros  des années 97/98.

 

LE MARQUIS DE DOMECQ, EN VERVE

     21 Août – Almeria – 1ere corrida de feria : Grande corrida du Marquis de Domecq, sortant bien présentée, avec mobilité. Quatre des six toros ont « servi », en particulier le quatrième qui fut honoré d’une vuelta posthume. Peut-on parler d’un « réveil » de Joselito ? Prudence ! Cependant, après Malaga, Cuenca, la madrilène a monté une grande faena, au fameux quatrième et a coupé deux oreilles. El Juli continue son mois d’août triomphant, avec une oreille à chacun. De Mora a été applaudi.
     Après Dax, et même Bayonne ; après le Puerto, avec une vuelta d’honneur pour «Zorreador», c’est à Almeria, avec le toro «Cantaor», (495 Kgs de caste) que les Marquis de Domecq ont confirmé leur « bon moment »…A suivre.
     21 Août – Bilbao – 3ème de feria – Grosse entrée : Catastrophe intégrale signée Puerto San Lorenzo. Des barriques, déambulant quelques secondes avant de se répandre sur le sable gris de Vista Alegre. Invalides, surgonflés, totalement décastés… Le deuxième se coucha au milieu de la faena de Rivera Ordonez, et dut être puntillé. Le quatrième bougea un peu, mais… Une honte pour la ganaderia dite « brava », pour le ganadero, les organisateurs de ce marché juteux, et, à un moindre degré, pour les toreros, qui risquent quand même les fémorales et les quolibets du public. « Esto es un atraco ! ». Ponce arracha quelques droitières au quatrième. Rivera Ordonez, voyant le tableau, rangea le turbo, non sans mettre 6 pinchazos au cinquième. Quand à Abellan, ce n’est pas encore à cette occasion qu’il a souri.
     Si cela continue ainsi… dans cinq ans, il n’y a plus de corrida, ou nous nous inscrivons tous au plus grand club de masochistes…ce qui est peut-être déjà fait, depuis longtemps.

 

TRIOMPHE DES TOREROS, DES GANADEROS… ET DES EMPRESARIS ! ! !

     22 Août : La vie est belle ! En ce jour de soleil , des toreros ont triomphé, un ganadero est sorti a hombros, mais, plus curieusement, un empresario a aussi connu jour de gloire et honneur similaire. Voilà qui nous manque, chez nous…
     22 Août – Bilbao – 4ème de feria – casi lleno : Grande corrida de Atanasio Fernandez et Aguirre Cobaleda (3 et 4ème). Imposante de présentation, elle donna, à part l’invalide premier, un jeu intéressant, permettant aux toreros de s’exprimer. Le quatrième fut « une estampe » de 617 Kgs. Brave au premier tiers, il derriba successivement les deux picadors de Ponce. Image « à l’ancienne » du toro-roi, fièrement campé dans le ruedo, entre deux chevaux renversés au sol, et des hommes qui courent dans tous les sens. Le toro débuta noblement, mais s’arrêta brusquement, après deux séries. Dommage.
     Triomphe prévisible et prévu de Victor Puerto. Mal, l’empresa et la Junta pour ne pas l’avoir inclus directement dans la feria, et en deux occasions. Sérieux, courageux, calme, clairvoyant, technique, artiste, en un mot « grand torero », ce Victor Puerto 2000 a confirmé en plaza de Bilbao tout le bien que l’on pensait de lui, depuis février. Sans aucune concession à la galerie, le manchego a toréé reposé, templadisimo, alternant les suertes  avec goût. Oreille à son premier, malgré une épée un peu basse, et grosse vuelta au cinquième. Très bonne impression laissée par Victor Puerto, le torero du moment.
     Enrique Ponce n’a pu triompher. Un premier toro totalement invalide. Par contre, on le vit très torero et en pleine possession de ses moyens face au quatrième qui avait balancé dans le sable Saavedra et Manolo Quinta, ses deux piqueros. Bien banderillé par Tejero et Jean Marie qui durent saluer, le toro arriva magnifique à la muleta. Ponce brinda à tous et attaqua fort. Hélas, après deux bonnes séries, le toro freina d’un coup, et se mit en grève, sans préavis. Vuelta, néanmoins pour le valenciano, qui reste, avec raison, l’enfant chéri des bilbainos.
     Morante de la Puebla a salué deux ovations. Il aurait pu couper une oreille du dernier, si l’épée a recibir n’avait été suivi de deux descabellos. Deux ovations. Mais le Morante aurait dû couper. Il va mieux, mais il lui manque ce « petit quelque chose », ce centimètre de plus en avant, ce « rester là », en fin de passe… Ca lui coûte, c’est clair. Pendant ce temps, les contrats défilent et les statistiques aussi. Dur sera le bilan 2000, il faut s’y attendre. Il faudra reprendre beaucoup de choses en 2001, avec la difficulté supplémentaire du statut acquis de « torero vedette ». Mais il y arrivera, sûr. Reste qu’en ce premier contrat de Bilbao, face à deux toros sérieux, le Morante eut de grandes choses, et l’on attend ici sa prochaine sortie, jeudi prochain.
     22 Août – Almeria – 3ème de feria – Lleno Total : Belle et bonne corrida de Zalduendo, bien présentée, au jeu varié. Le cinquième fut remplacé par un sobrero qui se révela « le » manso du jour. A signaler qu’en fin de corrida, dans l’euphorie du triomphe, le Juli invita Fernando Domecq à sortir en triomphe, ce qui fut  ovationné.
    Deux gros triomphateurs, deux styles, deux tauromachies… Jose Tomas, (deux oreilles du deuxième) et « El Juli » (trois oreilles). Tomas, qui avait reçu le trophée de la Feria de la Virgen del Mar (que bonito !) 1999, a toréé au ralenti son premier, le public almeriense soupirant d’aise. Manoletinas et grosse estocade. Deux oreilles. Le cinquième bis fut un manso à la tête dans les nuages. Tomas l’intéressa et lui sortit des naturelles insoupçonnées. Grande ovation.
     Julian Lopez est un monstre ! Caste à revendre et… Aficion ! Ce garçon vit la tauromachie par tous les pores de sa peau. Il torée tous les jours, presque. Mais quand il a un jour libre, que croyez vous qu’il fasse ? Il va par là…toréer. El Juli respire la tauromachie, et transmet cela au public. Le jour où il commencera à « s’ennuyer », il descendra, ou « on » le descendra d’un coup. Mais en attendant, il est là, remplit la plaza, met la pression, place tout ce qu’il sait faire, de la lopesina aux énormes coups d’épée, des banderilles spectaculaires, aux naturelles de  face qu’il faudra bien reconnaître, un jour. Oreille, deux oreilles et salida a hombros, en compagnie de Jose Tomas et du Ganadero.
     Manolo Caballero a lié trois naturelles au quatrième. C’est bien ! ! ! Pour le reste, il a bien fonctionné, et tué à l’habitude, tendido et trasero. Oreille au quatrième.
     A signaler l’énorme batacazo provoqué par le sixième, le cheval tombant sur le picador Salvador Herrero, qui sortit de la rencontre, passablement moulu, mais heureusement en vie.
     22 Août – Cuenca – Dernière de Feria : Un Empresario a Hombros ! Voilà qui est rare et qui va faire pâlir d’envie tous les gros patrons de grosses « Casas », à qui ça ne risque pas d’arriver. Honneur donc à Maximo Perez, qui, parti de presque rien, a relevé la feria de Cuenca, au point d’apporter qualité, variété, sérieux , provoquant… réussite. L’aficion en a été émue et l’a sorti « a volandas ». Chapeau !
     L’accompagnaient deux toreros, Miguel Abellan (trois oreilles) et Finito de Cordoba (deux). Rivera Ordonez (oreille au cinquième) les aurait rejoints s’il n’avait pinché le deuxième. Animal ! A suivre actuellement le fils de Paquirri, qui met force et qualité dans son toreo, quand les toros le permettent. Si cela continue, l’épée viendra aussi. Rachas ! « Coger el sitio y ya ! »
      Quatre toros de Los Guateles, présentant de la qualité, au point que le sixième fut honoré d’un vuelta posthume, et deux toros d’un certain Jesus Janeiro, ganadero plus connu sous le saubriquet de Jesulin de Ubrique, qui n’ont pas démérité.

 

EL JULI ET JOSE TOMAS TRIOMPHENT A DISTANCE…

     23 Août : Chaleur, plazas pleines et mauvais lots, ont été les dénominateurs commun de cette journée, basée sur les corridas de Bilbao et Almeria. A distance, le public a fêté El Juli et José Tomas. De son côté, Juan Bautista a confirmé tout le bien que l’on pensait et disait de lui.
     23 Août – Bilbao – 5ème de Feria : Lleno impressionnant en plaza de Vista Alegre, qui se lève entière pour l’hymne Basque accueillant le Lehendakari  Ibarretche. La corrida sera une catastrophe pour l’élevage de Santiago Domecq. Bas, trop chargés de kilos, certaines cornes très douteuses, les Domecq  ont fait assaut de faiblesse, trois d’entre eux devant être changés. On vit alors le lamentable spectacle de cabestros idiots, indisciplinés, beaucoup plus intéressés par les dames du tendido (ils avaient raison, mais bon!) que par le macho qu’ils devaient raccompagner au corral. Une honte pour une telle plaza, où l’on se vante de faire si bien les choses. Les toros remplaçants furent un sobrero de Domecq, un Manuel San Roman, muy manso, et un Loreto Charro énorme, « manso toréable ».
      On ne va ici, ni s’appesantir, ni s’acharner, sur Manolo Caballero. Quand on vient une seule fois à Bilbao, et qu’on touche un lot impossible de soseria et de faiblesse, on se débrouille pour « monter sur les toros » et les tuer « guapamente ». En un mot, on s’efforce d’être « en torero ». Manolo Caballero est passé, a constaté, est reparti, non sans avoir mis une  horrible atravesada transperçante au quatrième. Attention ! Cela fait beaucoup de ferias importantes où « l’on passe au travers », sans se dépeigner… On a beau faire partie d’une « grande casa », et être le chouchou de la télé, le bilan va être dur. Seule solution : Manolo Caballero devra revenir aux corridas dures, où il pourra démontrer son poder… s’il ne l’a pas oublié depuis, à force de jouer les infirmiers.
     El Juli a confirmé, en tous points, ce qui était dit hier, à Almeria. Il impose les toros ? Soit ! Toutes les figures l’ont fait. Il fait afeiter ? Peut-être. A prouver. Tous l’ont fait, le font, le feront, avec la complicité de tous… Mais le toro sort, chico ou énorme, « de dulce » ou de « muy mala leche », faible ou infatigable… Tous les jours, deux différents. Et le jeune est là…omniprésent, à tous moments de la lidia, au point de faire un quite qui sauve la mise au peon Gonzalo Gonzalez, tombé devant le quatrième. Il anime et essaie, à la cape; il banderille, toujours par la droite, mais le public le fête. Sa muleta torée, classique et limpia, le deuxième, avant une estocade définitive. Oreille unanime, à part pour quelques grincheux de « Radio Popular » de Bilbao. « Puisque, et cela depuis des années, dans vos directs, d’après vous, tout est moche, triste, truqué… pourquoi n’allez-vous donc  pas faire un tour du côté du Pôle, histoire de vous rafraîchir les idées, et les manières ? Pour revenir au Juli, le public a été conquis par sa façon de « s’envoyer » le manso cinquième, à force de courage, de technique, de verguenza torera . Un autre oreille s’envola à cause d’une épée cafouillée, mais, senores, qu’on le veuille ou non, qu’il plaise ou non, le Juli est un torerazo, « parce qu’il vit en torerazo », 24 heures par jour. A 17 ans, cela mérite un sacré « coup de boïna » !
     Juan Bautista est définitivement entré dans le cercle réduit des grands. Exemplaire feria de Bilbao pour ce jeune français que certain commentateur vedette, exclusivista de la Télé/radio espagnole regardait « avec condescendance (ref :corrida de Santander – juillet). Bautista/Jalabert, solide, serein, un poil froid, a triomphé dimanche, avec les Guardiolas, et a triomphé, ce jour, même sans couper d’oreille. A noter que sa présence aux côtés du Juli garantit une corrida animée, les deux jeunes  « se tirant la bourre » en toute amitié. Bautista mesura ses gestes face au troisième, noble, soso, faible, mais tua moyen. Grosse ovation.  L’épée, de même, le privera d’une oreille bien gagnée, face au sixième, un mastodonte de Loreto Charro, de près de six ans, manso « con toda la barba », mais mobile, qui pesa beaucoup sur le torero. Jalabert montra ici courage et toreria, donnant une grande vuelta, à la fin d’un vrai combat. On ne peut plus parler de surprise, et le public de Bilbao ne s’y est pas trompé.
     El Juli répète, ce 24 Août, accompagné du Finito et de Morante, face à des toros du Pilar. La corrida sera télévisée sur TVE 1, à partir de 18 heures. Un changement de date dont on ne se plaindra pas. Mais… que nous réserve cette tarde ? et… Dieu nous garde des cabestros de Bilbao ?
     23 Août – Almeria – Lleno : Corrida du Torreon, bien présentée, mais mauvaise, compliquée. Le troisième est mort dans les chiqueros (?). Il fut remplacé par un sobrero du même fer, qui se révéla le meilleur de la tarde. Joselito a été mal, et très mal à l’épée. Silence et division avec prédominance de bravos. Miguel Abellan  a coupé une oreille au sobrero, toréant avec force et courage. Le sixième le prit de façon terrible, et le jeune donna la vuelta, dans le cirage.
     Nouveau triomphe de Jose Tomas, coupant une oreille chaque fois, avec une si forte pétition d’un second trophée, au cinquième, que l’on frôla l’émeute grave, et que le diestro dut donner deux vraies vueltas. Faena classique devant son premier adversaire qui le cueillit sans mal, et qu’il estoqua bien. L’autre était un dur, que Tomas transforma, lui imposant deux séries de naturelles admirables. Salida a hombros de Jose Tomas qui, décidément, donne actuellement toute sa mesure, faisant regretter à tous cette curieuse prise de position qui l’a écarté des grandes ferias, et l’a privé de « prendre le bâton de maréchal », d’écraser définitivement le monde taurin. D’autant plus idiot que, d’une part, il aurait répété ses exploits dans les ferias de première, et d’autre, que l’an prochain, la télévision continuera de peser sur ces mêmes ferias. Alors ?
     BREVES : Ruiz Miguel, suite à la bonne sortie de San Sebastian, écouterait le doux bruit des billets de banque… - Jose Luis Galloso va peut-être revenir, l’an prochain, l’espace d’un jour, pour célébrer le trentième anniversaire de son alternative…- Javier Conde s’est vu remettre le trophée « au grand moment torero » de la Feria de Ciudad Real , suite à sa faena d’inspiration, le 17 août, face à un toro de Sancho Davila – De son côté, Morante de la Puebla a reçu le trophée « au meilleur quite artistique » de la feria de Bilbao 99, attribué par la pena Pepe Luis Martin – Manuel Benitez confirme sa volonté de se couper la coleta en 2001, au cours d’une dernière corrida, en plaza de Cordoba. Les bénéfices, pour la Croix Rouge… et, après, tout l’attirail, depuis le costume jusqu’à la dernière puntilla… au musée taurin. Normal.

 

EL JULI ET LES « TOROS-MENTEURS »

     24 Août – Bilbao – 6eme de Feria – No hay billetes, alors que la corrida est télévisée : « Et on dit que le Juli n’a plus la force de l’an dernier… ». Remplir Bilbao est un grand exploit. La remplir, alors que la corrida est télévisée en direct, pour tout le monde, ne trouve pas de qualificatif. Ni Finito, ni Morante n’ont « le tiron » pour remplir ici. Par ailleurs, il y a bien lurette que l’Aficion bilbaina, devenue la plus vulgaire qui soit, ne se déplace plus au seul nom d’un fer ganadero. Total : premier triomphe du blondinet torero : « lleno la plaza ! ».
     Corrida du Pilar, inégale en tout : présentation, forces, jeu. Deux bien présentés; un colorado cariavacado, étroit, vilain, mal armé ; les autres, normaux. Invalide le premier, mais le président nous évita « la polka des cabestros ». Le reste tint a peu près sur ses piquets, et montra force au cheval. Note supérieure au quatrième, dans les trois tiers. Quatre des six toros  ont eu le même défaut, celui de marcher, ou de faire un pas sur le cite du torero, avant de charger, gagnant ainsi « un temps » sur la passe, laissant le torero hors de position, jamais confié. Taureaux menteurs !
     Finito ne put rien face au triste sire, invalide sorti premier. Et tous de maugréer, qui dans le tendido, qui devant sa télé : « Ca y est, ça commence ! ». Le quatrième était fort, brave et noble. Finito le toréa « a medio gas », sans passer la surmultipliée. Dommage ! Une bonne occasion  de triompher. On l’ovationna, après un avis.
     Morante de la Puebla alla « de mas a menos »… Grandes véroniques et jolie demie recevant le deuxième, mais faena movidita, sans unité, plaçant ça et là de jolis gestes, mais sans lier, sans commander. Ses deux toros eurent le défaut « sus-décrit », et le Morante ne put être a gusto. On a bien cru, sur trois naturelles et un pecho, qu’il avait trouvé la solution face au cinquième. La suite prouva que non. Tuant rapidement, il dut attendre longtemps la mort du cinquième, descabello en main, mais sans pouvoir l’employer, écoutant un avis.  On l’ovationna au deuxième de la tarde.
     « El Juli » est… « El Juli » ! Caste et superbe aficion. Il mange, il dévore le toro. Un cheval est envoyé au sol, il s’occupe du piquero, puis du cheval. Un banderillero est en danger, un capote passe, juste ce qu’il faut. Il y a un quite à faire, en voilà un, au deuxième, varié, templé, lentissime. Banderiller? pas de problème! On étudie, vite, on calcule…Une course, un recorte en la cara del toro et poum ! trois paires, toujours sur le piton droit, deux à cornes passées, la troisième « de gala » ! A la muleta, entrega ! Ca sort bien, ça sort mal, ça accroche, mais il est toujours là, sincère. Le public marche, parce qu’il n’est pas venu pour couper les cheveux en quatre, comme « les six couillons », là, avec leur stylo et leur petit carnet… On peut dire ce que l’on veut. Ce gamin est un phénomène.

      Il peut diviser l’opinion, susciter la jalousie ou ce réflexe snobinard, à la mode « oh ! moi, il ne plaît pas… », il est torerazo et il le prouve. Voyant que le sixième lui fermait la porte, lui qui avait peut-être perdu une oreille du trois, le Juli lui « monta dessus », sans reculer devant les regards peu amènes du bicho, et pour bien confirmer qu’il était le patron, il se lança, à corps perdu, dans une énorme estocade, se faisant salement prendre et rechercher au sol. Le coude peut-être luxé, le visage noirci du sable de Bilbao, les idées dans les nuages, roué de coups, Julian Lopez se releva et le toro tomba, lui abandonnant une oreille « de bronze ».
     On ne sait pour le moment, la réelle gravité de la lésion au coude. Le torero a envoyé sa cuadrilla vers Almagro, où il doit toréer ce 25 Août. A suivre. En attendant, cinq corridas, à Bilbao, trente toros : quatre oreilles: Une pour Jalabert  et Victor Puerto, deux pour le Juli. Ajoutez à cela deux llenos… Cqfd !
     DANS LES AUTRES PLAZAS :
     24 Août – Almeria – 6ème de feria – Gros ¾ de plaza : Toros du Puerto San Lorenzo, bien présentés et astifinos. « Tiens, tiens ! » diront les Bayonnais… Comportement divers, Califa touchant le lot le plus potable.
     Oreille du quatrième pour un Ponce batailleur, face à deux mansos différents. Califa entra fort en Almeria, perdant trophée de son premier, à cause de trois pinchazos, mais sortant grande faena, muleta devant, tirant de superbes naturelles du cinquième, lui coupant deux oreilles. Abellan eut le mauvais lot et se battit en vain. Quand même curieux que « dans une autre plaza de Chopera… », les Puerto San Lorenzo sortent bien présentés, non ?
     24 Août – Cieza – casi lleno : Bons toros de  Salvador Domecq, bien présentés et mobiles. Gros triomphe de Pepin Liria , qui coupe deus oreilles de son premier, et « tous les trophées » du cinquième, dont le public demanda la grâce. Suivant le règlement, qui interdit l’indulto en plaza de troisième catégorie, Pepin Liria estoqua le brave animal, qui fut honoré d’une vuelta posthume. Oreille à chaque toro pour Caballero et De Mora. Pour la deuxième fois en deux jours, le péon de Manolo Caballero, Gonzalo Gonzalez, s’est fait bousculer, sans trop de mal, heureusement..

 

DE L’ORAGE DANS L’AIR…

       25 Août : L’été s’en va. Fin des vacances. Les ennuis reprennent… La Corse brûle. A Tahiti, la paradisiaque, on a vécu des heures de carte postale, mais « on nous fait le coup de la panne, et on ne sait où dormir, en attendant cet avion qui ne vient pas. Personne ne s’occupe de nous. ». Bravo, les compagnies aériennes. Bravo l’Etat Français ! L’été fout le camp… Dans les plazas, c’est à peu près la même chose : Bilbao, plus grise que jamais, après que les figures soient reparties. Alméria en rogne, à cause des toros, à cause du président… Dans un bled, près de Huelva, on a gracié antiréglementairement un toro. Au moins un qui est heureux !  Pendant ce temps, moulu mais « toujours là », Juli continue.
      
25 Août – Bilbao – 7ème de Feria – ¾ de plaza.  Ciel gris plomb, sable gris anthracite, et Davila Miura qui s’habille en gris… Bon, il se présentait ici, il ne savait pas, mais on aurait pu lui dire… Au milieu de toute cette grisaille, des cris et de la musique. Cris de rage et de rogne, en particulier contre Abellan, et musique, parce que, lorsque l’on s’ennuie, autant le faire en entendant une superbe formation interprétant de magnifiques pasodobles. On n’aura pas vu la corrida, mais au moins, quel beau concert !
      
La corrida de Torrealta a été bien présentée, pointue, et avec un danger que les spectateurs n’ont pas voulu voir. Culpabilisant, peut-être, de quelques largesses auprès de grandes vedettes, le public s’est soudain durci  quand sont venues les « deuxième division », prenant, parfois à tort, le parti des toros, sans voir les difficultés qu’ils présentaient.
      
Davila Miura faisait son premier paseo à Bilbao. Il fut vaillant et propre. Son premier fut le seul à humilier, et le torero fut très honnête, mais sans génie. De même, on l’ovationna poliment à la mort du quatrième, un balourd de 641 Kgs - Eugenio de Mora  tomba sur le cabeceo du deuxième et le frein a main du manso cinquième. Il aurait pu s’arrimer un peu plus, dit-on. Ovation et sifflets – Miguel Abellan a connu une journée noire (normal !). Peu inspiré, sans recours, il fut catastrophique avec l’acier : 6 pinchazos à l’un, 11 descabellos à l’autre. Il entendit chanter Manon ! Nada, corrida grise, à oublier bien vite.
      
25 Août – Almeria – 6ème de Feria – plus de ¾ de plaza : Orage et grêle, très localisés sur un rond surpeuplé, que l’on voit à peine depuis « là-haut »… Le responsable de cette « météo adverse » ? Marco Rubio, président de la corrida, qui refusa l’oreille du quatrième à Enrique Ponce, sous une avalanche de sifflets, d’injures, de coussins et d’objets « de toute sorte » …après la merienda. Pour couper court au chahut, le président sort le mouchoir blanc, pour faire sortir le toro suivant. Un « qui n’a pas suivi », l’alguazil, qui croit que son président a changé d’avis, et accorde enfin une oreille du toro déjà arrastré. Et de piquer un sprint, toutes plumes à l’air, vers le desolladero, sous les yeux d’un public qui mit deux secondes à comprendre le gag. Cachondeo ! Enorme bronca !  O rage, ô désespoir !La corrida de Jose Luis Marca a résumé les ¾ de la ganaderia actuelle : mal présentée, faible, décastée.
       Enrique Ponce a coupé une oreille du premier, toréé vite et bien estoqué. Il donna une vuelta au quatrième, dans l’ambiance que l’on devine - Ruiz Manuel, le local, n’eut aucune option au tirage au sort. Il fut applaudi par les amis - Morante de la Puebla, lui aussi mal servi, se fit prendre par le sixième, mais se releva rageur et poursuivit un vain succès. Mais la corrida était déjà terminée (silence et division) – Gros susto pour Jean-Marie Bourret, qui se fait prendre à la sortie d’une pique. Blessure légère, heureusement.
      
25 Août – Almagro : Finito de Cordoba a « très très » bien toréé un grand toro de Nunez del Cuvillo, sorti cinquième de la corrida d’Almagro, près de Ciudad Real. Deux oreilles fortes. Cette corrida retient surtout l’intérêt, car le Juli « prenait l’épée », après sa lésion au coude, la veille à Bilbao. Le Juli était là, a rempli la plaza, et coupé une oreille. A suivre. Un trophée, de même pour Joselito, qui ouvrait cartel.
      
25 Août – Santa Olalla de Cala.
Il faut trouver ! c’est près de Huelva. Gros triomphe de Antonio Ferrera. Tous les trophées de son premier. Pour faire bonne mesure, on grâcie le sixième. Un jour oui, un jour non.  Que dit le règlement ? Qu’a fait Pepin Liria, hier, à Cieza ? Pas d’indulto en plaza de troisième catégorie. Bon ! Les statistiques diront que les toros étaient de Araceli Perez, et que le sixième fut indultado. Quatre oreilles et deux queues pour Antonio Ferrera qui poursuit sa « mise au point » pour une future grosse saison, du moins, on l’espère. 

 

NI SEPTENNAT, NI QUINQUENNAT… A CASA ! ! ! !

       26 Août : Décidément, il semble que l’actualité taurine suive de près l’Actualité « tout court »… Au moment où, dans le monde, certains édiles sont fortement contestés, où d’autres se voient contraints et forcés, le sourire en coin, de mettre en question la durée de leur pouvoir, les présidents des corridas, que ce soit hier en Almeria, ce jour à Bilbao ou Alcala de Henares, multiplie les bévues, les éxcès et se voient montrer un carton rouge, après dix huit jaunes. Moins grave que de se tromper à la tête de toute une nation, mais gravissime, quand on joue avec la vie ou l’honneur d’un torero.
      
26 Août – Bilbao – 8ème de Feria – ¾ de plaza : La corrida a eu trois protagonistes, mais le moins important a eu raison deux autres. Monsieur Matias Gonzalez, président de la corrida, a volé à un homme la sortie en triomphe de la plaza de Bilbao, unanimement réclamée par un public conquis, non par le toreo académique, mais par la folle vaillance d’un homme vêtu de lumières, face à des toracos impressionnants. Monsieur Matias Gonzalez  a volé a la ganaderia de Cebada Gago la possibilité de poser candidature au lot triomphateur de la feria, en décidant de rentrer le quatrième au corral, sans que personne ne le demande. Le lot n’a pas été lidié entier et donc…privé de dessert, Cebada. Bravo, monsieur, et merci pour l’Aficion de Bilbao qui n’a déjà pas besoin de ça. Non vraiment.. pas de quinquennat, pour le Président de Bilbao..
      
Corrida impressionnante de Cebada Gago. Trapio et pitones, à faire peur. Corrida « de las de ayer »qui sortit forte et encastée. Trois d’entre eux furent de véritables chars d’assaut. Par ailleurs, un toros exemplaire, de présence et de comportement, le deuxième. Una senora corrida que ne réussit pas à ternir l’impossible sixième. Le fameux quatrième était « un pavo », qui plia deux fois les rotules et se montra vilain bougre en contournant le cheval, et balançant tout le monde en traître, non sans perforer le peto d’uns corne en aiguille. Incroyable décision du président de renvoyer ce toro, alors qu’il a gardé dans le ruedo, de vrais invalides, tout au long de la feria. Le toro fut remplacé par un Torrealta, totalement boîteux, lui-même remplacé par un San Roman du  style « Bof ! ». Corrida d’émotion, corrida de bataille.

       Face à ces vrais toros de combat, un homme de combat. Avec lui, on le sait, pas de jabot ni de dentelles. C’est « le treillis et le couteau entre les dents ». Baïonnette au canon ! Il en faut ! Et quand ce que fait Padilla… se fait devant des toros-toros, puissants et terriblement armés, on range son manuel du parfait torero d’art, et comme le public entier, on se lève et on salue… Monsieur le Président n’a pas été sensible à cela et a, par deux fois gardé  son second mouchoir, comme il était de son droit. Dommage pour lui, dommage pour le torero, pour l’homme, et dommage pour le public. Juan Jose Padilla a tout fait : Deux portagayolas terribles, des capotazos vibrants, des remates à faire hurler, comme celui au cinquième, à genoux. 

     Que dire des banderilles ? Puissance, vista… todo terreno. Il manque la paire « au violin », face au cinquième. Aussitôt, il récupère deux banderilles « de Bilbao », et cloue sa fameuse paire à un main, dans tout le haut. Bilbao explose. La muleta est brouillonne, certes, mais il est là et s’offre au toro. Alors, quand deux coups d’épée bazooka basculent les mastodontes, quand la plaza entière réclame ces deux oreilles, alors…  Alors, le président n’en accorda qu’une, par deux fois, et le torero, car c’en est un, ne put sortir de Bilbao a hombros, n’ayant pas coupé au moins trois oreilles. C’est le règlement. La deuxième oreille est «celle du président ». Bon ! Il est probable que cette deuxième oreille-là, va lui coûter…la tête.
      
Pepin Liria n’a pas eu son rendement, même si le public n’a pas su voir son travail face au premier. Le public, abasourdi, suivi de loin la longue lidia du quatrième,  sobrero remplaçant le sobrero… Ouf ! – Jose Luis Moreno tira de grands muletazos, oubliant que le troisième était attentif à tout, et « en gardait sous la pédale ». Cette erreur d’appréciation lui valut deux voltiges dont il sortit heureusement sans mal. Rien à faire, face au dangereux sixième, d’autant que la corrida avait été « tuée » par deux hommes: Padilla, magnifiquement, héroïquement ; Monsieur le Président, « trop » réglementairement…
      
Reviennent alors des souvenirs… Un, en particulier : 14 juillet 1973 – Antonio Jose Galan, à Pamplona, face aux Miura. Quatre oreilles et un rabo ! Faudrait pas revoir les faenas ! Mais, un homme était là, et avait tout donné… L’Histoire et le temps, par la suite, ont mis les choses et les gens à leur place…Mais ce jour-là…
      
26 Août – Almeria – 7ème et dernière de feria : Triste final d’une feria dont le Président s’est aussi érigé en protagoniste. Corrida faiblote et sans grand jeu, de Montalvo. Morante, moulu par la cogida de la veille, ne peut mettre un pied devant l’autre. Il est remplacé par Jose Ignacio Uceda Leal, qui sera le triomphateur, coupant une oreille avec pétition de la deuxième, toréant « con gusto » et a mas, le troisième de la tarde. Finito et Rivera Ordonez, plus ou moins mal servis, ont tiré des lignes.
      
26 Août – Alcala de Henares
 : Bonne corrida, terciadita, mais encastée, de Ana Romero. Boulette du président, qui ordonne la vuelta al ruedo posthume du cinquième toro, après le tour d’honneur de son matador, Luis Miguel Encabo, oreille en main. Ca fait un peu désordre ! Personne ne la demandait, personne n’a compris. Le madrilène réapparaissait après blessure, entendant deux avis au premier, qui le menaça durement, épée en main. Une bonne rentrée, cependant. Espla et Fandi complétaient, coupant un trophée chacun.
      
26 Août – Malaga – 13ème de feria - corrida nocturne : Très dure corrida de 4 Conde de la Corte, renforcée d’un Martin Lorca et d’un Osborne. Domingo Triana et Mari Paz Vega ont été dignes, face à des lots dur-dur ! Le triomphateur a payé de son sang. Oreille par deux fois pour Juan Jose Trujillo qui banderilla superbe et se fit prendre gravement, en débutant sa deuxième faena, les deux genoux en terre. Cornada de deux trajectoires à la jambe gauche.
      
26 Août – Requena (Valencia) : Tout le monde, Zotoluco, Califa et El Juli, sort a hombros, face à une corrida de Los Millares. La plaza n’était pas pleine.
      
A signaler enfin, la veille, une grande corrida du Torreon, à Valencia de Alcantara, près de Caceres. Corrida brave et noble qui a permit une grande tarde de Manolo Sanchez, Regino Ortes et Manolo Bejarano. On a donné vuelta posthume au 5ème, qui prit trois vrais puyazos, et Bejarano invita ganadero et mayoral a donner avec lui, tour d’honneur, à la mort du sixième. On imagine la joie de Cesar Rincon, ganadero, pendant cette vuelta, ravivant certains souvenirs.

 

JOSELITO,  SINCEREMENT…

       27 Août : Jose Miguel Arroyo est « une tête de lard ». Ceci est dit très respectueusement, pour l’homme et pour le torero. Revenu cette année, il s’est embarqué dans un combat qui lui a fait mal, car il s’est fermé les portes de certaines plazas où il avait besoin de triompher.
      
« La peur - la solitude - la Télé - le déroulement de la saison - la position un peu plus diplomatique en vue de la saison 2001 »… Joselito parle de tout cela, sincèrement, dans une interview donnée, ce jour, au quotidien madrilène "La Razon".      

 

BILBAO: FINAL EN DEUX COUPS D’EPEE…

     27 Août – Bilbao – 9ème et dernière de feria : Après les clameurs et « les vagues » provoquées hier, lors de la corrida de Cebada Gago (voir chronique du 26 Août),  Bilbao se la promettait belle avec la corrida de Dolores Aguirre, arrivée à point pour sortir « la » corrida du cycle. Il n’en fut rien, même si, dans la majorité, les toros de la ganadera sortirent bien présentés, mais sans inspirer terreur, et allèrent « a mas », pour trois d’entre eux. Noblesse en général, une petite faiblesse et un peu de soseria chez les deux derniers. On était loin du trapio et de la fiereza des Cebada. Le président qui a avoué son erreur, samedi, n’a pas osé rentrer le quatrième. Par ailleurs, il a accordé réglementairement  les oreilles que le public demandait.
     Luis Francisco Espla, est passé, en « torero-philosophe ». A son habitude, il bougea intelligemment, banderilla à tête passée, et n’appuya jamais sur l’accélérateur, face à son premier, qui se coucha deux fois avant l’estocade. Par contre, il sortit soudain deux bonnes séries du quatrième, écoutant une ovation qu’il remercia cérémonieusement. En fait, il est passé, a tué la corrida sans se dépeigner. Bon !
     Oscar Higares avoue se sentir bien à Bilbao. Très actif et torero, il reçut ses deux toros a portagayola, toréa, très reposé, le deuxième, et porta l’estocade de la feria, lente, en décomposant les temps. A signaler qu’Higares, blessé à la main lors de la Victorinada de Valencia, en juillet, s’était fabriqué un « pansement amortisseur », qui resta accroché à l’épée, au moment de la rencontre. Oreille forte et joie du madrilène. Le cinquième tardait et venait au pas, et le torero ne put briller.
     Jose Ignacio Ramos a donné tout ce qu’il avait : entrain, vitesse, banderilles, muleta vaillante mais sans classe, et grosse entrega, épée en main. L’estocade au troisième fut des plus verticales, et le public obtint une oreille pour le valeureux spadassin. Cela se compliqua, face au dernier, qui fut le garbanzo du lot, sans pour autant être un barabas.
     Ainsi se termina la Aste Nagusia 2000, qui voit une Bilbao divisée, déroutée, qui ne sait ou ne peut garder la grande identité torista qui faisait sa force, et que magnifia la grande corrida de Cebada Gago. A preuve de cela, le Trophée « Cocherito », au toro le plus brave de la feria, n’a pas été attribué.

 

DIMANCHE DANS LES RUEDOS : « NADA ESPECIAL… »

     Rien de spécial si ce n’est le décès, à 87 ans, de « l’aîné » des matadors de toros, Alfredo Corochano. Né en octobre 1912, il était le fils du grand revistero Gregorio Corochano. Son passage dans les ruedos fut marqué par la qualité de sa main gauche, et surtout par le haut fait d'avoir coupé "un  rabo" (deux oreilles et la queue), en plaza de Madrid. Sa disparition a été saluée par une minute de silence, en plusieurs plazas, exceptée Bilbao.
     27 Août – Madrid / Las Ventas – ¼ de plaza : Surprise, les toros d’Hernandez Pla sont sortis bons, accompagnés en cinquième d’un excellent San Roman. Les toreros ont mis du temps pour se rendre compte du bon jeu de Santacolomenos, mais se sont ensuite livrés, avec de fort bonnes choses à leur actif. Oreille du quatrième pour le Salmantino Andres Sanchez (ex Andresin), qui a démontré pouvoir fonctionner. Oreille du cinquième pour Miguel Martin, d’autant plus méritoire qu’il ne torée que très peu. On le vit vaillant, banderillant bien et centré. Rodolfo Nunez, torero longiligne, fut aussi intéressant, mais perdit un trophée du sixième qui mit du temps à tomber. Vuelta. Le mayoral d’Hernandez Pla fut invité à saluer.
     27 Août – Barcelona – ¼ de plaza : Un torero catalan, Cesar Perez, a fait ses adieux, se coupant la coleta, après avoir estoqué le toro « Corregido », un invalide de Peralta de 641Kgs. Digne à son premier, il avait donné la vuelta. La corrida del Sierro, imposante, ne donna rien de bon. Cepeda, à son habitude, donna quelques espoirs, cape en main, rapidement étouffés par sa langueur. Alberto Elvira n’a pas brillé.
     27 Août – Alcala de Henares – plein : Triomphe du Juli (quatre oreilles), Ponce se contentant d’une et Finito sortant ovationné. Les Toros, quatre du Romeral, et deux de Gabriel Aguirre, sortirent « inégaux »…
     27 Août – Colmenar Viejo – ½ plaza : Mauvaise corrida de Diego Garrido. Jose Luis Moreno, incompris du public, fit le meilleur de la tarde, face au sixième, de 690 Kgs. Padilla, fit de tout, écoutant l’ovation du jour, face au cinquième. Zotoluco, qui remplaçait Califa, fut « un peu juste ». On le siffla.
     En France, la novillada de Saint-Perdon a vu des novillos de Margé, inégaux de comportement. Les toreros Antonio Fernandez Pineda, Ricardo Torres et Julien Lescarret, ont été applaudis, à divers degré.

 

EL JULI, EN TETE DE LA COLONIE ESPAGNOLE, POUR CALI

      Le cartels de la feria de Cali (Colombie) viennent de sortir.11 corridas, une novillada et un festival, dont la base sera Paquito Perlaza, avec trois contrats. Tous les toreros Colombiens seront là, excepté Dinastia, malgré ses bonnes sorties madrilènes. Chez les toreros espagnols, El Juli passera l’océan, accompagné de Victor Puerto, Juan José Padilla, El Cordobes, Davila Miura, Miguel Abellan et el Califa. Bien entendu, un certain torero français qui triompha l’an dernier, en plaza de Canaveralejo, sera de la fête : Juan Bautista.

 

MORANTE DE LA PUEBLA RETROUVERAIT JOSE LUIS MARCA…

     27 Août : Décidément, ce monde taurin ! ! ! Très secoué, en plaza d’Almeria, Jose Antonio Morante de la Puebla est arrêté quelques jours. Circulent de nombreux bruits sur des négociations avec Jose Luis Marca, pour un retour sous son apoderamiento. On sait que le diestro de la Puebla avait quitté ce même Marca, pour signer, en début d’année, une exclusive succulente avec Diodoro Canorea. Hélas, celui-ci décédait, et le Morante n’arrivait pas à s’entendre avec son fils. Sa carrière était, alors, gérée par son ami de toujours, Manolo Macia.  La temporada devait être fructueuse pour le torero. C’était compter sans la mauvaise cornada de Séville. On connaît la suite: Morante, malgré de très bonnes choses, à du mal à revenir, et le bilan 2000, au tableau de marque sera mauvais. (au 20 Août : 57 corridas – 114 toros – 26 oreilles). Il faudra donc repartir, presque à zéro. Pour cela, il faut un homme fort, un apoderado qui fasse respecter le torero…Jose Luis Marca reprendrait les rênes… A suivre.

 

28 AOUT : IL Y A CINQUANTE TROIS ANS, MANOLETE….

     28 Août : Dans toutes les plazas, ce jour, il y a eu , sinon une minute de silence, un moment de souvenir. Il y a 53 ans, dans une plaza du fond de l’Espagne, que rien ne prédisposait à devenir historique, un torero « géant » allait entrer dans la légende, sous la corne d’un toro de Miura  dont tout les aficionados retiennent le nom : Islero. Manuel Rodriguez, torerazo, alors sur le déclin, figure incontestable, mais homme fatigué, signa dans ce dernier épisode son entrée dans le panthéon des grands hommes.
     28 Août – Linares – 1ere de Feria : Ici mourut Manolete… C’était le 28 Août 47.Chaque année, depuis, l’émotion demeure, et les toreros, ce jour, sont « plus » toreros. Ainsi Finito de Cordoba, qui a dessiné une grande faena au quatrième toro de Castillejo de Huebra. Finito fit honneur à la terre de son ainé, à son souvenir aussi. Faenon de deux oreilles. Califa, un valenciano qui porte un « apodo cordouan »… Sacrilège ? Non ! Il coupera une oreille au second, mais sèchera devant les difficultés du cinq. La corrida a été brave et noble, à deux exceptions près : le cinquième, et le premier d’Abellan. Par contre, le jeune monta un tabac au sixième, coupant une seule oreille, car le toro mit du temps à se coucher.
     28 Août – Colmenar Viejo – 3ème de Feria : Autre plaza de triste souvenir… 1985, El Yiyo ! Se nos fue un principe ! Ce jour, cinq de Jose Luis Pereda et un premier de Mari Carmen Camacho. Présentation moyenne et « armature » douteuse… Les cornes ont été saisies et envoyées à Madrid. Cinquième toro excellent en tous points, malgré son nom « Feo »… bien vilain ! Il y eut « un lio » avec le palco, et l’on donna à ce toro une vuelta posthume, non ratifié par le présidence. On n’est plus à cela près, depuis dix jours. Juan Mora fait de bonnes choses au quatrième. Deux oreilles. Mais c’est Ponce qui se retrouve totalement, coupant trois oreilles et toréant « a gusto » le cinquième. Faena relachée, sans une fausse note… Ponce, quand tout sourit. Manolo Caballero coupa une oreille sans forcer, mais ne put rien face au sixième qui se mit « à la cape », après une série trop puissante… « Ca va pas, non !me tordre comme ça. Moi je m’arrête, je ne bouge plus »…
      28 Août – San Sebastian de Los Reyes – Madrid : Pleine comme un œuf, la troisième plaza de Madrid. Troisième d’une feria « aimable », où les toros sont « comme ça » et où l’on coupe à foison. Trois toros de Zalduendo, extraordinaire le sixième, et trois de Banuelos. Présentation des plus aimables… à tous points de vue ! David Luguillano fut bien au premier dont il coupa un appendice. Cela se compliqua par la suite. Eugenio de Mora déplia son mètre quatre vingt huit et toréa très bien à la naturelle. Trois oreilles. Mais le public était là pour lui… Pour lui ? El Juli !  Le jeune se multiplia tout la tarde, à toute vapeur, tuant mal le premier, et perdant les trophées. Touchant le fameux sixième, il lui monta « la Révolucion ! » et coupa deux oreilles et la queue !
      28 Août – Tarazona de Aragon – Une de ces plazas qui devint un jour fameuse, parce qu’un torero faillit y laisser la vie. Alors, pendant des jours, tous les journaux parlèrent de Jaime Ostos, agonisant après la cornada de Tarazona… Corrida de la « famille Joselito », entendez, trois Martin Arranz et trois de Jose Miguel Arroyo. Corrida bien présentée, avec du caractère. Bien sûr ! Espla vint passer un agréable moment, sur le chemin retour de Bilbao. Malgré des penas « pesadas », il entendit le silence… Tout un exploit ! Joselito coupa une oreille gentille à son premier, mais c'est Jesus Millan qui fut le torero du jour, avec une bonne faena au troisième, un peu gâchée à l'épée, coupant une oreille sur les deux méritées. A suivre, le petit aragonais.

 

BILBAO : « MISSION ACCOMPLIE, MONSIEUR LE PRESIDENT… »

     28 Août : La corrida de Dolores Aguirre était elle vraiment la meilleure ? Ou la corrida de Cebada, sortie incomplète par la grâce d’un président mal, ou trop bien inspiré, aurait-elle pu lui disputer ce prestige ? On ne le saura jamais. Toujours est-il que le trophée de la Junta administrativa  a été attribué à la « ganadera Bilbaina ».
     Côté toreros, Juan Jose Padilla, outre la ferveur populaire, à remporté les trophées au triomphateur total de la feria, attribuée par le Jury « Ercilla », et le jury Juan Sebastian Elcano. De son côté, El Juli a été distingué pour son savoir, son courage et sa faena au sobrero de San Roman ; Victor Puerto, pour le meilleur quite, Jose Antonio Carretero, pour la meilleur paire de banderilles.

 

CONFIRME : LE MORANTE APODERE, EN 2001, PAR JOSE LUIS MARCA 

     29 Août : Intéressante interview de Jose Luis Marca dans l’ABC de ce jour, où il annonce l’accord, et la décision prise, de s’occuper l’an prochain de Morante de la Puebla. Après leur précédent séparation, le torero et lui étaient restés en bons termes. Marca, soulignant les qualités humaines et toreras du jeune diestro, annonce qu’il mettra en œuvre un plan de temporada , qui amènera au plus haut, le torero de la Puebla del Rio, parce que « c’est un torero grandiose ». On sait que Marca, qui n’est pas un poète, sent ces choses-là, et fait ce qu’il faut, pour que tous approuvent. Le torero, arrêté depuis Almeria, souffrant d’une crise de periarthrite, pourra entrevoir clairement la prochaine temporada et s’y préparer sereinement.     

 

BLESSURE DE JOSE TOMAS, EN PLAZA DE LINARES

       29 Août – La journée a été marquée par la blessure, qualifiée de « peu grave » de José Tomas, lors de la 2ème corrida de la feria de Linares. « Presque plein » pour voir Joselito et Tomas, accompagnés de Rivera Ordonez. Cinq toros de la Dehesilla et un de José Perez, arrêtés. José Tomas fut bien devant le troisième, mais « traversa » le toro, perdant les trophées. Il se fit prendre dans une naturelle, au tout début de sa faena au sixième. Presque personne se rendit compte qu’il était blessé, le torero changeant de main, continuant sa faena, terminant par manoletinas, et tuant vite. Deux oreilles pour Jose Tomas qui partit vers l’infirmerie où il fut opéré d’une douloureuse blessure au bas-ventre, avec éviscération des deux testicules. Ouille ! Et ils osent qualifier cela de « peu grave » ! Le torero fut immédiatement emporté, en ambulance, vers une clinique madrilène.
      
Joselito a été très bien face au premier, mais lui a mis trois pinchazos.  Mal servi, Rivera Ordonez s’est battu et a pinché.
      
29 Août – San Sebastian de Los Reyes – 4ème de Feria – Media plaza : Sont sortis sept toros du Torreon (le deuxième s’étant cassé une patte), très moyens en présentation et comportement. Noblesse et soseria, en général. Manolo Caballero doit revenir « à plus de combat ». Il s’ennuie, et il ennuie. Silence et ovation.- Davila Miura coupa une oreille sans génie, au bon cinquième - Abellan fut très bien à la cape et à l’épée, mais ses toros n’avaient « aucun moteur », le sixième s’arrêtant net, à la suite d’un trincherazo un peu appuyé.
      
29 Août – Colmenar Viejo – Mi-arène : Cinq toros de Loreto Charro et un Cardenilla. Rien de bien  brillant. Mansedumbre et soseria. Uceda Leal fit une grosse faena au premier, se faisant prendre sans mal, à la fin d’un muletazo « lentissime ». Il pincha, et ne put donner qu’une grande vuelta – Juan Bautista toucha le mauvais lot, et ne put rien faire. Silence – Jesus Millan donna deux vueltas, toréant bien, mais sans pousser à fond, mais tuant mal.
      
A Tarazona de Aragon, Finito a toréé, (une oreille chaque fois) et Tato a coupé  les oreilles (deux au sixième). Petit avantage, pour le torero local. Ponce a perdu, ce jour, au loto, les toros de Montalvo n’ayant rien de brillant 

 

VICTOR PUERTO : LA RECOMPENSE… ET LE PARI

       29 Août : On souligne, ici, depuis plusieurs mois, la magnifique « remontée » de Victor Puerto. Enfoncé, « coulé, corps et biens » en 1998/99, Victor Puerto s’est reconstruit, regagnant confiance, sérénité, technique et toreria, à force de toréer « dans les pueblos », comme il le dit lui-même. Alors, les rendez-vous dans les arènes d’importance devinrent plus nombreux, le renouveau se confirmant dans la plaza où il avait naufragé, il y a deux ans, Madrid. Deux remarquables prestations a la San Isidro, face aux Guardiolas et aux Dolores Aguirre. Quoique sans couper d’oreilles, il était un des triomphateurs de la Feria 2000.

       Depuis, Puerto entra dans les cartels, souvent en substitution, comme à Bilbao, les affiches des grandes ferias étant mitonnées, dès mars/avril. Pamplona le fêta, et Bilbao confirma, haut et fort. Au 20 Août, Victor Puerto affichait 59 corridas (dont une en unico espada) et 141 oreilles.
      
Il fallait bien que cela trouve récompense. Emilio Munoz ayant décidé de couper sa saison, l’empresa de Séville a engagé Victor Puerto pour la San Miguel. Il fera le paseo le 24 septembre, aux côtés de Juan Mora et Rivera Ordonez, avec une corrida de Gavira. Mais l’intéressant est le projet du 7 octobre : six toros de diverses ganaderias, seul, en plaza de Madrid. A la fois dangereux et sans grand risque.
      
Difficile de triompher, en fin de saison : Que reste t’il dans les ganaderias à cette époque de l’année ? Toros pour Madrid ? Attention, à n’en pas douter, Puerto choisira de l’encasté, du dur, du bien présenté, histoire de « rematar ». Mais également, une grande carte à jouer, une vraie possibilité de « toucher un toro », de démontrer un retour « tout en haut », et de construire, d’un coup, une grande temporada 2001. C’est un pari. Si la corrida se fait, il le gagnera . A suivre.

 

POUSSIERE D’ETOILE… « EL YIYO »…

       30 Août : « Un Ange est mort… ». Ainsi commençait, au soir du 30 Août 85, José Luis Carabias, dans des plus tristes reportages de sa carrière. Le destin avait arrêté, ce jour-là, vers 20h45, sur le sable d’une arène où il ne devait pas toréer, initialement, la trop courte histoire d’un jeune homme, et d’un grand torero : José Cubero « El Yiyo ». Le destin. L’heure inscrite, dans le « grand livre », là-haut. Il n’y a rien à faire.

       Accompagnant Antonete et Jose Luis Palomar, le Yiyo est appelé pour remplacer Curro Romero, tombé du cartel. Les toros sont de Marcos Nunez et José va monter un faenon à « Burlero », sixième de la tarde. A l’heure de l’épée, un premier pinchazo. Le destin frappa à la deuxième estocade, entière, définitive, mais dont le torero sortit bousculé, roulant au sol sur lui-même. Emporté par sa charge, le toro fit un demi cercle et revint sur sa victime. Devant lui, deux hommes, deux peones, deux capotes qui essaient de le détourner. Le destin ! Quel capote suivre ? Il n’y en aurait eu qu’un, peut-être… Mais, le destin ! Le toro hésite, à droite, à gauche, puis échappe au deux capes, trouve le corps du torero, donne la cornada… Le destin ! La corne pénètre là où la chaquetilla ne protège pas. La corne lève le torero, et le met debout. En haut de cette terrible trajectoire, le corps a un soubresaut, un spasme. Le destin ! La corne a pénétré le cœur du Yiyo, et l’a déchiré sur huit centimètres. Les yeux « quittent la vie », et en s’écroulant au sol, le Yiyo est déjà mort…
      
Telle est l’histoire d’un jeune homme qui avait décidé d’entrer dans une profession de poussière et de gloire. Il avait 21 ans. Il « partait », comme on dit, pour devenir « una gran Figura del Toreo ». Aujourd’hui, espérons-le, on se souviendra de lui, dans les plazas. Certains pleureront.

 

GRAVE BLESSURE DU CALIFA… ET MORT ANONYME…

     30 Aôut : Qu’il naisse brave, de haute lignée, ou manso, un toro de combat, dès qu’il tient sur ses pattes, se met à charger. Alors, le « bambi » hésitant de Walt Disney devient , à la vingtième minute de sa vie, un combattant. Quatre à cinq ans plus tard, il sortira à la lumière d’une plaza de toros, au cours d’une grande feria. Peut-être moins glorieusement, il participera à ces fêtes populaires, où l’on court le toro, à campo abierto. Cela donne lieu à des galopades effrénées, qui se terminent parfois en sauvagerie sur la place du village.
    
Ce jour, un grand torero, vêtu de rose et or s’est fait blesser. Toute la presse en parle. Mais là-bas, près de Guadalajara, un toro a tué une femme de 68 ans. Tout le village est en, deuil, mais…
    
30 Août – San Sebastian de los Reyes – Madrid – 5ème de Feria – ¾ d’arène : Pablo Hermoso de Mendoza et Cagancho ont mis le feu, face à un bon Carmen Lorenzo. Deux oreilles et « presque la queue ». Après, cela s’est compliqué avec des Jandilla de caractère, en particulier le cinquième. Corrida qui s’est transformée en mano a mano Finito/Ordonez, suite à la grave blessure du Califa, en ouverture de sa faena au troisième de la tarde, de nom « Rebueno », mais qui n’était pas si bon que ça. Bien à la cape, Jose Pacheco débute fort, tire une première série à droite, templée, muleta basse. Le toro le prend sur le cite au remate, et lui inflige une cornada grave dans la face postérieure, milieu de la cuisse gauche, avec une trajectoire ascendante de 15 cms. Gros dégâts musculaires et pronostic grave. Dax doit chercher un remplaçant pour sa corrida-concours.
    
Finito a été torero et lidiador. Le public s’est montré froid à son égard, mais lui fit accorder une oreille du cinquième, un méchant garçon que le cordouan domina, en torerazo. Rivera Ordonez ne voulut pas voir le premier, tua mal son deuxième, et se déchaîna face au dernier. Larga, véroniques à genoux, tout y passa, en puissance. Le toro le prit au cours de la faena, laissant à l’air une partie de son anatomie, que certaines auront trouvée « intéressante ». Caste du torero qui continue, se bat, et coupe une oreille. Y olé.
    
30 Août – Linares
– 3ème de Feria – Llenazo : Il a fallu voir 12 toros pour faire un lot correct de la famille Gonzalez et Sanchez Dalp. Du coup, le lot est sorti correct, assez difficile, excepté les premier et quatrième qui tombèrent sur un Ponce qui, avant tout, leur appliqua la lidia adéquate. Jolie faena au premier, totalement gâchée à l’épée, et oreille du quatrième, bien estoqué. El Juli remplit la plaza, fit de tout, à vitesse grand V, mais tua mal. Il fut applaudi avec ferveur. Le local David Gil multiplia exploits debout, à genoux, de face, de dos, en un mot fit tout pour couper les oreilles. On lui en donna deux du cinquième. Ephémère heure de gloire, gravée dans la photo : Sortie a hombros en compagnie de Enrique Ponce.
    
30 Août – Colmenar Viejo – 5ème de feria – Media plaza : La minute de silence dura vingt secondes. L’ombre du Yiyo n’eut que le temps de passer. La corrida d’Arauz de Robles, renforcée d’un Guadalest, est sortie vilaine et « armée suspect ». Tiens donc! Il n’y a pas, ce jour, de grandes figures au cartel… Alors ? Le triomphateur sera le jeune Jesus Millan, avec trois oreilles et une grosse estocade au troisième. Mais le « vrai bon » aura été Eugenio de Mora, auteur d’une grande faena, au bon cinquième. Faena de rythme et de temple, avec de grands moments à la naturelle. Deux oreilles, malgré une vilaine épée. Davila Miura ouvrait le cartel. On l’a trouvé « pesant », mais il donna vuelta méritée au quatrième. A signaler que le petit premier provoqua un batacazo monumental, bousculant tout sur son passage, cheval, picador, monosabios.. Mais ce fut un feu de paille…
    
30 Août, dans les autres plazas : Il est sorti une grande corrida d’Aldeanueva, à Cuellar, près de Ségovia. Les trois toreros, Juan Mora, Joselito et Pepin Liria sont sortis en triomphe avec assez d’oreilles pour faire un sacré ragout.
    
A Calahorra, manolo Caballero a coupé une oreille chaque fois, sortant a hombros. Luguillano coupe une, et Abelllan voit son premier sortir « descoordinado », après une vilaine vuelta de campana. Les toros étaient de Los Bayones, renforcés de deux Gabriel Hernandez .
    
 Juan Jose Padilla est sorti a hombros de Tarazona, coupant trois oreilles en montant un théâtre de première. La corrida était grosse et dure, de Penajara. C’est Rafi de la Vina qui montra qualité et toreria, mais il tua mal. Vuelta au premier, alors qu’il était parti pour deux oreilles. Higares passa, mais porta une bonne estocade. Silence partout.
    
A Sacedon, près de Guadalajara, un torero a pris l’alternative. Trois oreilles pour Sanchez Vara, en ce jour historique, pour lui. Le parrain était Espla. Le Fandi coupa deux oreilles au cinquième toro de Soto de la Fuente.
    
Et pendant ce temps, dans les rues et ruelles de villes ou pueblos d’Espagne, d’autres drames se nouaient, dont le principal protagoniste était, le Toro . On parle toujours, noblesse hemingwaienne oblige, des encierros de Pamplona. Que se serait-il passé, si le génial yankee s’était arrêté cuver son wisky du côté de Fuentelencina ? Aujourd’hui, tous les journaux parleraient de Valdemora Andres, 68 ans, tuée hier par un toro, dans une ruelle de cette petite bourgade, près de Guadalajara. On lâche les toros en pleine campagne. Des cavaliers les accompagnent et essaient de guider, de loin, ce curieux abrivade. Les toros suivent un parcours théorique, et en principe, déboulent dans le village en fête, selon le circuit établi. Cela ne se passe pas toujours ainsi. Percutée, victime d’une hémorragie interne, la dame est morte, et son amie, de 67 ans, est dans un état grave. Pendant ce temps, aux encierros de Cuellar, deux toros de Diaz Camacho de Paterna se font la belle. C’est la police qui « les estoquera », à coups de fusil… Ombres et lumières de la Fiesta, pas toujours si brava…

 

S’ETEIGNENT LES « DERNIERES LUMIERES D’AOUT »…

     31 Août : L’été s’en va. Les matinées sont plus fraîches. Les enfants, mi-contents, mi-anxieux, rangent leurs cartables neufs et promettent, comme chaque année, d’en prendre grand soin et de bien travailler…Partout pareil,  même au pied des plazas de toros  de Linares, Calahorra, ou des « madrilènes » de San Sebastian de los Reyes et Colmenar, dont les lumières se sont éteintes, à l’arrastre du dernier toro de la feria. Eteintes pour un an, parfois. Tiré, le dernier verrou … « On a donné feria… maintenant, on passe à autre chose! Bonne rentrée, à l’année prochaine »
    
31 Août – San Sebastian de los Reyes – 6ème et dernière – Plein : Luis Francisco Espla remplace Jose Tomas, qui récupère de sa douloureuse cogida de Linares. La plaza est pleine, et le public, bénévole. La corrida de Vitoriano del Rio sort inégale, avec un toro supérieur à la muleta, sorti sixième. Gros triomphateurs, aux portes de Madrid, Joselito et Juan Bautista. A son habitude, Luis Francisco Espla toréa avec science et philosophie écoutant ovation et silence. Joselito portait le poids de la corrida. Il ne put rien face au triste premier, estoqué bas. On le vit, par contre, très décidé, recevant le cinquième par larga à genoux, toréant volontaire un toro  un  peu tardo, et terminant d’une grosse estocade. Il n’en fallait pas moins pour voir tomber les deux oreilles – Jean-Luc Jalabert débuta, les deux genoux en terre, sa faena au bon sixième. Faena variée, liée, alternant de bonnes séquences sur les deux côtés et variant les remates. Bon coup d’épée et deux oreilles. Certes, la « troisième » de Madrid n’a pas le poids de Las Ventas, mais, la Presse est là, certains aficionados de la monumental, aussi. Le fait d’y « être bien », surtout lorsque l’on commence, est important. Mission donc remplie pour Bautista qui signe un joli mois d’août avec notamment: Bilbao et « banlieue madrilène », sans parler de Dax, où il est « définitivement entré » dans le Sud Ouest. Enhorabuena !
    
31 Août :  Dans les autres plazas : Fin de la feria de Linares, avec une corrida de rejoneo, à six cavaliers, qui a vu  le triomphe  de Martin Gonzalez Porras, voisin de Linares, devant les frères Domecq et Andy Cartagena. A Colmenar,on a tiré le triste rideau d’une feria discutable et discutée, par une novillada de Antonio San Roman où , seul  Alberto Martin a pu donner une vuelta.  Baisser de rideau, de même, à Calahorra. Cinq toros de los Espartales et un Loreto Charro (2ème) ont permis à Padilla de couper trois oreilles, à toute vapeur, tandis que Finito et Caballero saluaient quelque ovation.

 

BAYONNE , AU PIED DU « MUR DE L’ATLANTIQUE… »

     En bords d’adour, la temporada tire à sa fin. Ce prochain week-end verra se dérouler « la Feria de l’Atlantique » : Deux corridas et la finale des novilladas non piquées. Deux corridas qui scelleront l’histoire d’une temporada difficile, où la plaza, qui avait mis la barre très haut depuis deux ans, s’est retrouvée plongée dans les tristes méandres des échanges aigre-doux qui, toujours, accompagnent les choses quand elles ne  se déroulent pas comme on voudrait. C’est quand même bizarre que le « C’est pas moi, c’est l’autre », ne se crie bien haut, que quand cela ne marche pas bien, jamais après une réussite…
    
Jusqu’à présent, la saison Bayonnaise est sortie «chunga »…comme partout ailleurs. La météo qui démolit la novillada, une corrida d’alternative presqu’oubliée, deux « problèmes », les 13 et 15 Août, en partie occultés par les triomphes toreros. Reste la corrida des fêtes et l’enthousiasme débordant de Ferrera. Reste la corrida de rejoneo, et « don Pablo » de Navarra. Le public est venu en masse, plein d’espoir et de générosité. Il n’est pas encore sorti avec, dans les yeux, cette lumière qui dit : « Que c’était beau ! Qu’on est heureux ! On a repris de l’Aficion pour quinze ans ! ». En fait, on a connu cette lumière-là qu’en une seule occasion, cette année… à la sortie de la Victorinada de Mont de Marsan.
    
Bayonne présente deux corridas : Torerista, samedi, avec notamment la venue du Juli. Torista, dimanche, avec les Victorinos. Un programme qui, sur le papier, est synonyme d’événement :
    
Toros de Santiago Domecq - Samedi 2 septembre
- Attention : Paseo à 17h30. On les espère bien présentés, pas trop lourds. On sait leur qualité, mais on sait également les risques de faiblesse. En Face : Enrique Ponce. Mal à l’aise devant « les vilains » du Puerto, le 13 août, le Valenciano, torero de Bayonne, nous doit le desquite - El Juli arrive. Certains adorent, d’autres ont décidé qu’ils détestaient, d’entrée. Cependant, la réalité est là : 17 ans, figura del Toreo, payant comptant partout, coupant des sacs d’oreilles dans les provinces… « Ah oui, mais dans les bleds ? ». Bien non ! Il suffit de regarder les bilans des grosses ferias… Séville, Madrid, Bilbao, et tant d’autres, en seconde catégorie « sérieuse ». Juli est là, a traversé un mois d’août triomphal, que seul a pu lui discuter, dans d’autres conditions, Jose Tomas. Alors, on voit, sans parti pris et on juge, en connaissance. Mais rien ne pourra désormais empêcher Julian Lopez, d’être un des gros triomphateurs de la saison 2000. Et là, la surprise ne joue plus. Le poulbot s’est fait homme…à 17 ans -  Sebastian Castella se présente, de matador. Il arrive au plus haut niveau. A lui de justifier. Cependant, on ne pourra que saluer la progression et attendre avec patience les différents « règlages » qu’impose le passage du novillo au toro.
    
Voir les toros de Santiago Domecq  
     Toros de Victorino Martin - Dimanche 3 septembre – 17h30 : On ne présente plus les toros de Victorino. On ne présente plus le ganadero. On ne choisit pas les Victorinos. On lui demande « des toros pour Bayonne », et il choisit . Après, on discute. Aussi, pas de photos du lot. Ce que l’on sait : Victorino n’a pas triomphé, ici, l’an passé. Et il n’a pas aimé cela. Ce que l’on sait : la corrida vient bien présentée et armée. Ce que l’on sait : C’est une grande année Victorino. Référence : Castellon, Madrid, Nîmes, Mont de Marsan, Valencia, avec un point « gris foncé », Vic. A n’en pas douter, il se passera quelque chose dimanche. En face, trois spécialistes: Stéphane Fernandez Meca, relevant de blessure, mais « lleno de ilusion », pour cette corrida. On sait sa solidité et son pundonor. Pour mémoire, sa sortie face aux Palhas de Tyrosse - Pepin Liria a connu cette année gloire et douleur, par les Victorino : Un toro gracié, à Badajoz…un victorino qui le prend, à Mont de Marsan. Pepin Liria, guerrier et torero, bien connu de Bayonne, qui, cependant, ne l’a encore jamais vu en plénitude. - Se présentera le cordouan, blond frisé, Jose Luis Moreno. Un torero qui a réussi, à plusieurs reprises,  le tour de force d’imposer à du toro dur, un toreo templé, lent, profond. Spécialiste de grosses faenas devant les Victorinos, il est également le spécialiste d’en avoir perdu les trophées à cause de l’épée. Torero à découvrir, qui pourrait en surprendre plus d’un.
     Voir les toros de Victorino Martin Andres  
    
11 Heures – Finale des Novilladas non piquées
. Ganado de Torrecilla pour deux petits poucets du toreo, pleins de superbe, d’ambition torera, de courage et de talent : Cesar Jimenez, et Morenito de Aranda. Ces deux ont déjà marqué la temporada 2000, chez nous. Les accompagnera un troisième, remarqué le 15 Aôut , « Angelete », de Caceres.
    
Un gros week-end d’Aficion, donc, à Bayonne, d’autant qu’il sera accompagné de multiples expositions et animations, autour des arènes, notamment. Plus tranquillement, dans les salons de l’Hôtel Mercure, « Toros 2000.com » invite tout ceux qui n’ont pas la chance d’avoir Internet, à une journée de « surf gratuit » sur le Web Taurin. Nous serons heureux de vous y accueillir .