Manuel CABALLERO

MANUEL CABALLERO 
(Manuel CABALLERO MARTINEZ)
Né le 29/1/71 à ALBACETE (Son père était musicien aux arènes d'Albacete)
Élève de l'école Taurine d'Albacete, il débuta en public, à Herrias, au cours d'un Festival en 1982

Premier Costume :
Première piquée : 6/3/88
- Osuna (Sevilla)
     Novillos de Hermanos San Pedro, avec Manolo Corona et Julio Aparicio
Présentation à Madrid : 25/3/90 - (Bleu ciel et or)
     Novillo de Aleiandro Vasquez - "Pandereto" – N°366
            Ramon ESCUDERO - "EL MADRILENO"

Alternative: NIMES - 20/10/91 - (Blanc et or)
     Toro de JANDILLA - "Vicario" – N°142 - 500 Kgs
          Damaso GONZALEZ - JESULIN DE UBRIQUE
Confirmation : MADRID - 19/5/92 -(Blanc et or)
     Toro de J.A. GARZON - "Carasucia" – N°20 - 541 Kgs
          J.M. MANZANARES - Roberto DOMINGUEZ

      Prétendre que Manolo Caballero qui, en ce début 2000, est entré dans la grande catégorie des "incontournables", a eu un parcours linéaire vers la gloire, serait pour le moins original et erroné. Les Statistiques sont là pour le prouver. Et pourtant, nous sommes en présence d'un des toreros actuellement les plus puissants, capables d'imposer son toréo et sa volonté à tout style de toros, grâce à son intelligence du combat et sa solidité. Madrid l'a bien vu, l'a attendu, l'a relancé et a fêté ses prestations, que ce soit dans le froid des corridas d'hiver, ou la chaleur médiatisée de la corrida de Bienfaisance, au soleil de juin 98, seul face à six Victorinos.

       Quand Manolo Caballero, torero d'Albacete prend l'alternative en 1991, il est promis à un grand avenir, et les débuts de la saison suivante sont tonitruants: Valencia, Castellon le portent en triomphe. Pourtant, on se pose des questions. Il a été novillero vedette en 90, écrasant tout sur son passage, sortant à hombros de Séville, Madrid, Barcelone, triomphant partout. Cependant, 91 le voit fonctionner, à haut niveau certes, mais facile, sans flamme, comme celui qui aurait fait, déjà, "l'année de trop".

      Va t'on retrouver cet apparent manque d'ambition dans les premiers mois d'alternative? Seul le matador et son entourage pourront le dire. Toujours est-il que, cet excès de facilité devant les toros, et quelque malchance au sorteo en des moments-clef, ont eu vite fait de "faire perdre le train" à l'albaceteno.

     Le mundillo est impitoyable. Le public, la presse et donc le "Système" ne pardonne rien. Deux saisons sur la lancée, sur le souvenir de l'énorme torero qu'il avait été, novillero, puis la longue traversée du désert.: 94, 95, 96.
     Cependant la qualité est là, en sommeil, ne demandant qu'à rejaillir, un jour, avec un peu de chance et un grand coup d'aficion. Comme Ortega Cano, auparavant, c'est dans une petite plaza que Caballero va "se retrouver", mais c'est "son" Albacete qui va le relancer. Triomphe télévisé pour la traditionnelle corrida d"Asprona, en juin 96, double triomphe pour la féria, en septembre, et Manolo Caballero est à nouveau en piste pour 97. Remonté dans le train, il ne le quittera plus... souhaitons-le.

      Depuis, la progression du torero, son aisance, sa personnalité, ont conquis toutes les plazas de la grande planète taurine: d'Espagne en France, de Colombie au Mexique, dont il revient en ce début 2000, torero consacré, idole de la Mejico, torero incontournable dans les grandes ferias, qui risque, cette année de tout écraser sur son passage, bouleversant les plans de quelques figures installées, ou sur le retour, qui vont devoir, à son voisinage "atarse los machos, bien fuerte".

     Caballero n'est pas "torero de dentelle". C'est un torero puissant, technique et intelligent. Spectaculaire avec la cape, en particulier dans ses remates par plusieurs revoleras, enchaînées sur place, il est un muletero au registre court, faisant dans le fondamental, toréant longuement, par séries courtes, prenant peu à peu emprise sur le toro le plus rétif, ou tenant debout, à force de temple, celui qui a tendance à tomber, ou retenir sa charge. On peut, éventuellement lui reprocher de trop toréer, parfois, de bas en haut, de faire trop dans la quantité, mais, à partir de la mi-faena, Caballero met tout le monde d'accord, domine son sujet, et va droit au triomphe, d'autant que son estocade, souvent tendue, est des plus efficaces.
     A souligner cependant, chez ce torero qualifié de puissant, des éclairs de toreo artistique qui ne laissent pas de surprendre, que ce soit avec cape ou muleta, où les photographes et aficionados "d'avant" retrouveront parfois quelques instantanés de toreo rondeno, dans telle véronique, dans tel changement de main par devant. Ce qui laisse un grand espoir. Ne pas oublier qu'Ordonez fut lui-même, un poderoso (n'existe t'il pas souvenir photo de paires de banderilles citées les deux genoux en terre, signée par le maestro de Ronda?), qui, après, gagna en profondeur, en majesté pour devenir "la" référence du toreo: Savoir, pouvoir, et le faire joliment. C'est là tout le mal qu'on puisse souhaiter à Caballero et aux aficionados.

     Manolo Caballero, est actuellement le torero qu'il faut voir, parce qu'il est garantie de succès dans tout cartel, face à toute sorte de toros. L'albaceteno est, par ailleurs, un excellent garçon, très disponible et avenant, ce qui ne gâte rien.

Bonne route, torero, et surtout... "ne plus perdre le train!"

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NOMBRE DE CORRIDAS (Espagne et France)
1991 : 2 corridas - 3 oreilles
1992 : 50 corridas - 41 oreilles
1993 : 43 corridas - 45 oreilles
1994 : 18 corridas - 9 oreilles
1995 : 19 corridas - 21 oreilles
1996 : 27 corridas - 36 oreilles
1997 : 54 corridas - 77 oreilles
1998 : 78 corridas - 105 oreilles
1999 : 69 corridas - 104 oreilles