FINITO DE CORDOBA

FINITO DE CORDOBA - 
Juan Serrano Pineda
Né le 6/10/71 - EL ARRECIFE (Cordoba)
Réside à SABADELL (Barcelona), de 1975 à 1985

Premier costume  : 27/6/87 - Santiponce (Sevilla)
     Erales de avec Luis de Pauloba et El Pali
Première piquée 25/3/89 - Marbella -
     Novillos de Juan Pedro DOMECQ
          Espartaco Chico - Pepe Luis Martin
Présentation en France : 24/9/89 - Nimes - (Saumon et or)
     Novillos de Jose Luis Marca, avec Denis Loré - Jesulin de Ubrique
Présentation à Madrid : 23/9/90 - (Blanc et or)
     Novillo de JANDILLA - " Dominante" - N°7
          LUIS DE PAULOBA - CRISTO GONZALEZ

Alternative : CORDOBA - 23/5/91 - (Blanc et or)
     Toro de TORRESTRELLA - "Infundioso" - N°51 - 500 Kgs - burraco
          PACO OJEDA - FERNANDO CEPEDA
Confirmation : MADRID - 13/5/93 - (Blanc et argent)
     Toro de TORRESTRELLA - "Ermitano" - N°72 - 598 Kgs - negro
          ORTEGA CANO - MANOLO CABALLERO
Confirmation à Mexico: 21/11/93 - (Paille et or)
     Toro de SAN MARTIN - "Califa" - N°37 - 533 kgs
          ARMILLITA CHICO - MANOLO MEJIA

       La génération 90... Ils étaient quelques-uns à réclamer le scèptre, et là-bas, du côté de Cordoba, la maure, on attendait un nouveau calife du toreo. Certes, elle avait eu quelques prétendants, mais aucun qui ne la fit sursauter et courir.
      Finito de Cordoba fut de ceux-là, est de ceux-là, sera celui-là... peut-être.

      La carrière de Juan Serrano, torero pourri de talent, est un long trajet fait de hauts et de bas, d'impressionnants changements de cap, qui font de l'aficionado un marin accroché à la barre de ses illusions. Les sommets atteints par le cordouan, comme en 1993, sont vertigineux. Par contre, lorsque la torpeur envahit, le Finito se laisse aller vers les pentes très dangereuses de l'indifférence et de l'oubli. Tant de novillero, qu'après son alternative en 1991, le maestro a mené ses suiveurs au gré de son humeur fantasque: Un jour au plus haut, un jour à la sieste. Et pourtant...
     Poutant, dans cette génération des toreros de 90, le cordouan est probablement le torero le plus classique, le plus artiste, le plus profond, le plus doué, aux côtés d'un Enrique Ponce qui tire, à l'époque, dans la catégorie des "faciles en tous-terrains", et d'un Jesulin, dans celle des baroques.

         Lorsqu'il est en confiance, dans un bon moment, Finito de Cordoba peut se montrer admirable avec la cape, où sa véronique est des plus profondes du circuit, et à la muleta, où l'on retiendra surtout le temple et le velouté des passes, toréant très asentado, bien planté, à plat sur le sable, les séries se clôturant souvent par d'énormes pases de pecho, de piton à rabo, sans rompre l'esthétique du mouvement. Profondeur, expression artistique, Finito de Cordoba n'est pas des ces toreros artistes qui se "quittent", par de la dentelle et des arabesques. Le Finito inspiré torée long, lié, templé, majestueux, et ainsi fait passer l'émotion de l'art de toréer, en toute plaza, à tout public. Le jour où cela ne va pas, on le voit plaquer des passes, parfois bonnes, mais, on a un peu tendance à s'ennuyer.

      Torero à l'humeur changeante, Finito a quelquefois laissé passer le train du succès, s'arrêtant à quelque gare où l'on s'amusait un peu... Normal, il est beau garçon, disent-elles... Cette douce torpeur lui a valu de perdre quelqu'apoderado puissant, et le crédit ouvert par de formidables actuaciones, en particulier dans sa Cordoue, et en plaza de Madrid, qu'il enchanta à deux reprises, en 1993. La France également le vit à l'oeuvre, en particulier le sud-ouest, le classant au rang des artistes doués, mais ne faisant pas partie des incontournables. La fragilité dont on l'affuble, et une relative inconstance dans le maniement de l'estoc ne donnèrent pas de garanties suffisantes aux organisateurs français. Dommage.

      Le surprenant est qu'il n'ait pas encore réussi à Séville. Certes, la rivalité est tradition entre les deux capitales du Toreo. Certes le public sévillan n'apprécie pas la claque qui débarque par dizaines d'autobus, quand torée le Finito dans la Maestranza. Et puis, on l'a attendu, attendu... Pourtant, son toréo doit un jour entrer et convaincre. Un jour, le Finito "ouvrira la porte".

      Après une saison consacrée à ratifier le réveil enregistré en 1998, Juan Serrano "Finito de Cordoba" entame magnifiquement l'an 2000. Triomphateur en Amérique du Sud, il débute la temporada par deux toros graciés et une jolie faena télévisée. De quoi mettre l'Aficion en appétit, et le torero en confiance. Reste à entrer et à confirmer dans le circuit des grosses ferias.

      A l'heure où le torero artistique reprend lettres de noblesse avec le Morante de la Puebla, Finito de Cordoba peut être un élément primordial. Il suffit qu'il le veuille. On pourrait ainsi rêver d'une pareja qui pourrait bien faire courir le sud. Imaginez: mano a mano Finito de Cordoba - Morante de la Puebla, une après-midi de lumières, en plaza du Puerto Santa Maria, avec des toros qui chargent... "Pa salir toreando !"

Le nouveau Calife de Cordoue... Simple, il suffit qu'il le veuille.

Arrive à l'alternative avec 136 novilladas

NOMBRE DE CORRIDAS (Espagne et France)

1991 : 31 corridas - 24 oreilles
1992 : 37 corridas - 27 oreilles
1993 : 65 corridas - 70 oreilles
1994 : 78 corridas - 76 oreilles
1995 : 84 corridas - 85 oreilles
1996 : 55 corridas - 50 oreilles
1997 : 19 corridas - 10 oreilles
1998 : 59 corridas - 78 oreilles
1999 : 52 corridas - 81 oreilles